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n° 18632Fiche technique54715 caractères54715
Temps de lecture estimé : 28 mn
30/10/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Ceci est la seule véritable histoire, celle que l'on raconte le soir au coin de l'âtre. Les autres ne sont que pâles copies destinées aux gogos.
Critères:  fh ff 2couples fhhh frousses rousseurs poilu(e)s forêt amour noculotte cunnilingu pénétratio init conte pastiche délire humour fantastiqu merveilleu sorcelleri -humour -merveille
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Au coeur de la Grande-Forêt

Tout le monde la nommait la Grande-Forêt, et ce depuis la nuit des temps. Tout le monde connaissait la Grande-Forêt sans jamais y avoir mis les pieds. La Grande-Forêt, comme son nom ne l’indiquait pas, était très, très, très grande. Elle couvrait presque la moitié du continent.

Si sur ses lisières le peuplement semblait relativement clairsemé, il n’en allait pas de même sitôt parcourus quelques arpents.


L’herbe haute faite de graminées, la callune ou la bruyère, les quelques arbres épars dispersés de-ci de-là laissaient place brutalement à une futaie irrégulière dense composée de chênes, de hêtres à l’ombre dense, plus ou moins hauts et gros ainsi que de sombres résineux.

Dans les noires vallées profondes parcourues de ruisseaux froids, poussaient des aulnes glutineux au feuillage compact et ténébreux.


Des épines-noires, des ronces, des aubépines et des gratte-culs composaient le sous-étage arbustif, presque impénétrable.


Encore plus profondément dans cet univers végétal, les épineux disparaissaient, laissant la place à de petites taches de semis, à des clairières où poussaient digitales et prénanthes pourpres, reliées entre elles par des toiles d’araignées couvertes de perles de rosée.

Le soleil perçait difficilement ces frondaisons, des rais de lumière tombaient des cieux, illuminant le temps d’un regard une fleur ou une jeune pousse de chêne ou de sapin, le plus souvent une bryophyte.


Quelques sentes créées par les passages répétés des cerfs et biches laissaient croire à un visiteur qu’un chemin existait ; elles ne servaient qu’à égarer un peu plus le promeneur imprudent.

D’autant que d’autres cheminements croisaient les premiers, œuvre des renards ou des sangliers. Quelques oiseaux se faisaient entendre, un pic-noir, une sitelle, un autour, ou un grand-duc la nuit venue. Seuls le vent dans les ramures ou les crissements des pattes de fourmis sur les feuilles sèches troublaient la fausse quiétude des lieux.


Pourtant des traces d’occupation humaine apparaissaient ici ou là. Le plus souvent une cabane en ruine ; mais parfois une maisonnette entourée d’un jardinet où végétaient quelques fleurs et légumes, et où séchaient sur un étendage quelques vêtements rapiécés.

Des familles de bûcherons s’étaient installées là, près des arbres ; d’autres, des vilains ou des serfs ayant rompu avec leur seigneur pour formariage s’octroyaient un alleu de quelques acres de terre qu’ils défrichaient et cultivaient.


Travail difficile et ingrat. La forêt se battait contre ces intrus et reprenait très vite ce que ces pauvres hères lui avaient difficilement arraché.

Quelques-uns restèrent, beaucoup repartirent à la ville où, au lieu de survivre face à la nature hostile, ils tentaient de ne pas mourir dans les bas-fonds, où les prédateurs se déplaçaient sur deux pattes, mais n’en étaient pas moins dangereux.


La Grande-Forêt restait toutefois le sujet de discussion principal lors des veillées au coin du feu, dans les villages pourtant éloignés. Les enfants tremblaient en entendant les anciens raconter ces histoires ; mais était-ce réellement des contes et légendes ? Il se disait qu’à part les cerfs, les sangliers, d’Autres Choses s’y promenaient, des choses dans l’ombre, des choses qui faisaient se dresser les cheveux sur la nuque des plus hardis, même sur le crâne des chauves courageux.


D’autres hommes venaient dans la Grande-Forêt, non point pour y travailler, mais pour y chasser. Ces personnages souvent peu recommandables essayaient d’abattre un faon, une biche, parfois un cerf ou un sanglier. Certains braconnaient pour nourrir leur famille, d’autres pour revendre la venaison à de riches bourgeois ou aux nobles de la ville.


La ville. Tout d’abord un entrelacs de ruelles sordides, des liquides douteux coulaient dans les caniveaux, des rires gras émanaient de gargotes ressemblant plus à des coupe-gorges qu’à des estaminets.

Ce cloaque s’étendait dans la plaine jusqu’aux remparts ; à l’intérieur de ceux-ci s’élevaient d’abord les demeures bourgeoises, puis comme le visiteur se rapprochait du palais, il traversait le quartier des aristocrates, où tous les nobles se retrouvaient, blottis près du souverain, ne se mélangeant point avec les commerçants, fussent-ils riches.


Enfin venait le château. Perché sur un éperon rocheux, le château à l’enceinte crénelée dominait la ville basse et le cloaque. Des hommes du guet patrouillaient sur les remparts extérieurs, des soldats de la garde royale faisaient de même sur les fortifications du palais. À la différence que ces derniers paradaient dans leur armure rutilante, tandis que les autres se contentaient de protections en cuir bouilli et de cottes de mailles rapiécées.




~oOo~




Dans le château vivait la Reine. Elle régnait seule depuis le décès de son mari, un roi bon et généreux qui périt dans d’étranges circonstances.

Cependant nul n’en parlait sous peine de disparaître à son tour.


Le roi laissa derrière lui une fille, très belle et très jeune, Blanche. La jeune princesse fut élevée par les domestiques qui lui vouaient une adoration sans faille. Elle ressemblait tellement à sa défunte mère.

Elle jouait avec les enfants des serviteurs, avec des animaux, tous l’aimaient.

Sa marâtre ne lui portait guère d’attention ni d’affection. Elle régnait sur ses sujets telle une despote non éclairée. Une main d’airain dans un gant d’acier, telle était sa devise.


Elle ne connaissait que la terreur comme méthode de gouvernance.

Nul ne savait d’où elle venait quand elle séduisit le bon roi, nul ne connaissait même son âge. D’aucuns la suspectaient de pratiquer la magie noire. Son apparence ne changeait jamais, le temps n’avait pas de prise sur elle.


Des rumeurs prétendaient qu’elle se baignait dans le sang de jeunes vierges, personne ne le vit jamais, mais de mystérieuses disparitions alimentaient ces racontars.




~oOo~




Une nécromancienne prédit son avenir à une fillette en haillons, dans le sombre réduit de son taudis, dans un royaume depuis longtemps tombé dans l’oubli.



Elle lui tendit alors un miroir fait de larmes de vif-argent et d’écailles de dragon.





~oOo~




La jeune Rahgnagna paya la nécromancienne et s’en alla, son miroir sous le bras.


Les années passèrent, elle devint effectivement impératrice, empoisonnant l’empereur légitime, tuant ou jetant aux oubliettes ceux qui osaient s’opposer à elle.

Et surveillant à travers sa psyché la venue d’une jeune beauté.


Comme chaque premier vendredi du mois, l’impératrice se tenait nue devant son miroir magique. Depuis combien de lustres se livrait-elle à ce rituel ? Elle ne le savait même pas elle-même, en ayant perdu le compte.


Grande et belle femme que cette reine, à la beauté glaciale. De longues jambes surmontées de fesses fermes et rondes, une taille svelte et des hanches non affectées par une grossesse malencontreuse.

Un sexe aux lèvres fines et closes que ne venait cacher aucune pilosité.

Les seins lourds aux aréoles et tétons sombres et toujours tendus, les bras et les épaules gracieux, les doigts ornés de bijoux et de bagues en tout genre.


Sur son visage hiératique et impassible, dans ses yeux noirs et froids nulle émotion, les longs cheveux de jais lui tombaient jusqu’au bas des reins, et ces lèvres aussi fines et froides que celles de sa chatte complétaient le personnage.


Comme chaque mois, le même rituel eut lieu.



Depuis des années, la surface du miroir ondulait, s’agitait, telles de faibles vagues à la surface de la mer, et le miroir magique répondait invariablement :



Cette fois pourtant, le miroir hésita quelques instants. Hésitation vite repérée par l’impératrice. Cette fois point de faibles vagues à la surface de l’objet magique, mais de puissants remous.



Rahgnagna entra dans une colère froide et destructrice. Cela faisait plusieurs années qu’elle ne s’était intéressée à cette gamine. La dernière fois, Blanche n’était qu’une fillette boulotte et insignifiante.


Encore nue, elle appela ses gens.



Une des domestiques qui éleva Blanche, la considérant presque comme sa fille, espionnait la souveraine ; elle vit la scène et entendit les ordres. Elle se précipita auprès de la princesse.



La vieille femme prononça ces quelques mots, aussi terrifiants qu’une peine de mort :



La jeune fille, en larmes, prit quelques effets, fourra des provisions dans un sac et s’enfuit en courant, elle monta son cheval à cru, sans le seller et s’en fut dans la nuit.


Les gardes revinrent penauds. L’impératrice cassait tout ce qui traînait autour d’elle, mettant à terre meubles et bibelots, sans songer à passer un vêtement.



Le garde frémit d’effroi.



Tout le monde sortit, elle souffla et posa les fesses sur une des rares chaises encore debout.



Quand Brunô pénétra dans la salle du trône, l’impératrice avait passé un simple déshabillé de soie sombre et transparent qui soulignait plus qu’il ne cachait sa nudité. Le Chasseur royal se rinçait l’œil – il était borgne – en prenant ses ordres.





~oOo~





La maman prit sa fille dans ses bras et l’embrassa.



La mère et la fille habitaient une petite maisonnette en bordure de la Grande-Forêt, elles y élevaient quelques chèvres, deux vaches, des poules, lapins et autres animaux qu’elles vendaient sur le marché de divers villages situés à quelques lieues. Elles cultivaient aussi un lopin de terre et y récoltaient maints fruits et légumes.


Le mari et père partit un jour, laissant là femme et enfant, seules à la lisière de la sombre sylve.

La mère ne voulut jamais quitter leur demeure, leur mère et grand-mère habitait à quelques lieues de là, dans une maison construite à l’intérieur de la forêt. C’était d’ailleurs la seule construction située si loin à l’intérieur des bois.


Le lendemain, la jeune fille se prépara pour le voyage.



La maman regarda partir sa fille, lui fit des signes de la main, elle voyait la petite silhouette rouge disparaître entre les arbres, elle ressentait un pincement au cœur, comme toute maman elle était inquiète, surtout en ces époques incertaines.


La jeune fille suivit quelque temps la piste qui longeait la lisière de la forêt. Puis elle arriva au croisement des chemins. Devait-elle suivre la route bien large, comme sa maman le souhaitait, ou prendre la petite sente à peine tracée qui s’enfonçait entre les arbres, sente qui lui ferait gagner presque une journée de marche ?


Elle remonta la capuche sur ses cheveux de feu et suivit le petit sentier.




~oOo~




Brunô se penchait et flattait ses chiens, des molosses aux babines écumantes. Il gratta les oreilles de son favori et lui fit renifler une culotte Petite Trirème – marque célèbre dans l’empire – tout en devisant avec Édouard, son assistant.



Brunô, revêtu de ses peaux de bêtes, considéra son assistant de son seul œil, froid et méprisant.

Le personnage bossu bavait autant que Brutus vu qu’il ne possédait plus de dents.



Les deux hommes montèrent sur leurs chevaux, les éperonnèrent et partirent au galop, précédés par une meute hurlante et bavante.




~oOo~




Trois chasseurs, des brutes épaisses, cheminaient à la file indienne sur un étroit sentier bordé de ronces et de framboisiers. Une mante religieuse les regarda passer, espérant empaler une mouche ou un taon de ses pattes barbelées.



Le troisième réfléchissait.



Après cette intense réflexion, ils marquèrent une pause.



Ils continuèrent à chevaucher tout en fredonnant une chanson.




~oOo~




Après six jours à galoper, à éviter les villes et les villages pour ne point se faire reconnaître, à ne prendre que quelques heures de repos par nuit, à boire dans les ruisseaux, à ne se nourrir que de quelques racines crues et quelques baies, la jeune princesse atteignit les premières sentinelles de la forêt, des bouleaux et des pins sylvestres.

Le ciel était bas, le vent froid soufflait du Nord, il ne pleuvait pas, mais une légère bruine détrempait le sol.

Sa monture luisait de transpiration. Elle même se trouvait dans un triste état, robe déchirée et tachée, affamée, les yeux rougis par le manque de sommeil, elle se sentait défaillir d’épuisement.


Par pure précaution, elle s’aventura plus profondément à l’intérieur de la Grande-Forêt, fit avancer sa jument fourbue vers un abri d’arbres plus denses, elle trouva une petite clairière et un ruisseau où elles purent s’abreuver toutes les deux. Blanche se mirait dans l’onde claire. Qui pourrait reconnaître la Princesse en voyant cette souillon échevelée.

La jument broutait quelques herbes éparses quand elle renâcla.


Une silhouette approchait de leur refuge.



Et elle s’effondra dans la mousse humide.



Blanche vit ce personnage se pencher vers elle. Une jeune femme vêtue de bottes rouges, d’une robe rouge, d’une houppelande rouge.

Elle ôta son chaperon rouge et la Princesse découvrit la plus jolie jeune fille qu’il lui fut donner de rencontrer. Un visage délicat, de beaux yeux bleus et une flamboyante chevelure.



Elle lui donna la galette, que la fugitive dévora d’un seul trait.



Les deux jeunes femmes se firent un grand sourire, elles surent dès le premier regard qu’elles seraient amies pour la vie.



Elle allait répondre quand un grand bruit se fit entendre dans les fourrés, quatre molosses firent irruption dans la clairière, les jeunes filles se serrèrent l’une contre l’autre.

Les chiens leur aboyèrent dessus, écumants de rage, à leur suite, deux hommes montés sur des chevaux arrivèrent en hurlant.



Il marqua un temps d’arrêt.




Édouard s’approcha de la rousse, presque à la toucher, la reluquant sous le nez.



Exaspéré, Brunô expliqua :



Édouard fronça les sourcils, se cura le nez et bouffa ses trouvailles ; signe chez lui d’une intense réflexion.



Elles regardèrent les crocs du chien, le regard avide d’Édouard, et elles n’hésitèrent pas. Elles firent tomber leurs habits, la robe de brocart noir en lambeaux de l’une, la vêture rouge de l’autre. Les chiens furieux en firent de la charpie.



Trois yeux reluquaient les petits seins aux tétons clairs comme des framboises de l’une, ceux sombres comme des mûres de l’autre. La toison noire et fournie de la princesse, et celle non moins fournie, mais couleur de feu de la manante.



Tout à leur observation, ils ne virent point les chiens s’esquiver, presque gémissants, même Brutus s’éloigna en rampant.



Mais les deux jeunes filles ne les regardaient plus, ne les redoutaient plus, elles craignaient bien pire.




~oOo~





La femme qui interpellait les trois chasseurs les toisa fièrement de ses quarante et un printemps.

La chevelure de feu, la poitrine opulente, la voix claire et le verbe haut, les hanches larges, mais non point alourdies par les ans ou les maternités.



La Fernande sut de suite que ces reîtres cherchaient sa petite-fille, Amandine. En femme de caractère, elle réagit avec vigueur. Un tisonnier à la main, elle chargea ces intrus.



Malgré une résistance farouche, Fernande succomba sous le nombre et la force de ses assaillants.



Malgré ses cris et ses ruades, la robe lui fut passée par-dessus tête, dévoilant aux rustres ses appas, ses seins lourds, ses hanches larges et son buisson ardent et fourni.

Le chef de la meute baissa ses braies et agita son sexe à l’entrée de la grotte miraculeuse.





~oOo~




À moins d’une lieue de la chaumière de Fernande, un étrange cortège serpentait entre les arbres.

Sept curieux personnages se suivaient à la queue leu leu.

L’un d’eux tenta d’entonner une chanson.



Les autres se récrièrent. Ah non… on avait dit plus cette connerie… Y’en a marre, trouve autre chose.



Le chef fut interpellé :



Toujours en file indienne, ils bifurquèrent vers la chaumine, ils sentaient même la fumée de la cheminée.

En tête allait toujours, le chef, Gufti ; puis les jumeaux, Asym et Ptote, inséparables ; ensuite venait Radag toujours perdu dans ses rêves, puis Dupon, le voyageur ; Soméone le râleur et Le Claude, dit le curieux qui habituellement fermait la marche.


Arrivés devant la maisonnette de leur amie, ils virent avec étonnement trois chevaux. Des chasseurs apparemment, au vu de leur attirail. Fernande n’appréciait pourtant guère cette engeance.

Ils entendirent avec inquiétude des rires égrillards et des cris de désespoir. Des cris de femme.



Fernande était en danger, leur sang ne fit qu’un tour dans leurs veines.

La porte explosa et ils virent un spectacle horrifique. La belle rousse nue, allongée sur la table, deux scélérats l’immobilisaient alors qu’un troisième se tenait entre ses jambes écartées, les chausses baissées et la queue à l’air.



S’il existait une chose qui les horripilait tous, c’était bien de se faire traiter de nains, de jardin ou autre. Ça les foutait en rogne. Aussi lorsque les trois idiots se gaussèrent d’eux, ils virent rouge.



Les sept nains exerçaient la profession de mineur, de rudes et musculeux personnages habitués à manier pioches, masses et pelles pour extraire des pierres précieuses. Petits, mais costauds.

Aussi, à la grande surprise des hommes, les sept amis lancèrent leur cri de guerre et se ruèrent à l’attaque.



Aussitôt des masses et marteaux volèrent, frappèrent fronts, ventres et autres pendeloques.

Gufti avait prestement enroulé la ficelle de la chevillette autour du membre du déculotté et tandis que le Claude lui enfonçait la bobinette dans La fleur du Mâle.

Le chef tirait sur la cordelette comme un damné en répétant :



Radag flanquait de grands coups de poing sur la tête de ce sale type.


Asym et Ptote sautaient à pieds joints sur le ventre du second, en répétant après chaque saut :



Soméone et Dupon s’occupaient du troisième en lui distribuant de grands coups de pieds dans les côtes ou les joyeuses, qui ne l’étaient plus.


En moins de deux minutes, les P.P.T.A.E.U.C.P⁽²⁾ se rendirent maîtres de la situation, les malfaisants ligotés, bâillonnés, saucissonnés et enfermés dans l’enclos des cochons.


Fernande, toujours allongée sur la table, se remettait lentement de ses émotions.



Les sept amis tentaient de la rassurer en lui parlant, lui donnant à boire et en la caressant, de façon de plus en plus douce et précise.



Radag et Le Claude lui amignonnaient les tétons tandis que les autres glissaient leurs petits doigts un peu partout.





~oOo~




Les deux jeunes filles se serraient l’une contre l’autre, terrorisées. Les deux hommes paradaient devant ces beautés nues qui tremblaient devant eux.



Mais les deux beautés tremblantes ne regardaient pas les chasseurs, elles fixaient quelque chose derrière eux.



Le grognement très profond et grave fit trembler jusqu’aux feuilles des arbres alentour, fit onduler la surface de l’eau, éteignit les pépiements d’oiseaux et crissements d’insectes.


Brunô et Édouard se retournèrent lentement. Leurs jambes flagadèrent, l’un d’eux fit même dans son froc. Les deux plus énormes loups qu’ils n’aient jamais vus se tenaient devant eux, les crocs apparents, le regard de braise, le poil hérissé, les oreilles rabattues et les babines retroussées.

Leurs longues pattes écartées bien plantées dans le sol, la queue touffue relevée laissait deviner les bourses lourdes et velues. Deux loups jeunes et puissants, l’un au pelage clair, l’autre plus sombre.


Le Chasseur essaya de sortir son coutelas, une lame crée par le forgeron de l’impératrice lui-même, le vénérable Hôpinel. Ses doigts tremblaient tellement qu’il la laissa tomber.



Édouard partit en courant, couinant tel un goret qu’on égorge.



Brunô, le maître des chasses du palais se sauva lui aussi en hurlant. Le loup noir bondit, lui arracha deux doigts d’un claquement de mâchoire et lui fendit une burne d’un coup de patte négligent.


Les deux animaux les poursuivirent sur quelques mètres, puis les laissèrent s’éloigner. Édouard et Brunô s’estimaient heureux de s’en tirer à si bon compte.

Ils ne savaient pas que le reste de la meute les attendait une lieue plus loin.


Les loups pissèrent chacun leur tour contre un arbre, levant haut la patte. Ils grognèrent et revinrent vers les deux filles tremblantes.



La princesse hocha la tête, affirmative. Ce faisant, ses petits seins remuèrent, suscitant l’intérêt du loup noir qui pencha la tête de côté.

Les animaux approchaient lentement, savourant presque la terreur qu’ils suscitaient.



Presque arrivé à hauteur d’Amandine, agitant le museau de gauche à droite le loup gris huma l’air autour de la jeune femme.

Elle risqua le tout pour le tout, les histoires de loups et de jeunes filles ne finissent pas toujours mal.



Ô, messire Loup, je vous supplie de m’écouter quelques instants.

Je manquerai sûrement à ma mère-grand et ma maman,

Je ne suis pas bien épaisse, mais je vous prie de ne pas me faire mal,

De m’occire sans douleur ni sans grand cérémonial.

J’aurais cependant une requête à formuler.

Je suis jeune et inexpérimentée, d’homme je n’ai point rencontré,

aussi, j’aimerais ne pas mourir avant d’avoir connu au moins un baiser.

Comme vous êtes le seul mâle à des lieues à la ronde,

puis-je sur votre museau poser mes lèvres avant de quitter ce monde ?


Le loup sembla intéressé par ce discours, aussi ; encouragée par l’attitude du grand animal, Amandine s’approcha, se pencha vers l’énorme tête lupine et posa un doux baiser sur la truffe humide.



Blanche défaillit sous l’émotion et s’écroula sur le sol, inconsciente. Le soleil perça les nuages et illumina la clairière.


Se déroula alors une scène étonnante, maintes fois expliquée, jamais élucidée par les savants. Le loup gémit, s’allongea sur le sol, frémit et eut des soubresauts. D’abord ses pattes antérieures se transformèrent en mains et bras. Les pattes arrière subirent la même métamorphose, en pieds et jambes, les poils du dos et du torse se rétractèrent, les oreilles disparurent dans une chevelure blonde et hirsute, le mufle et la truffe fondirent, la queue ne fut plus qu’un souvenir. À la place du loup se tenait un charmant jeune homme, aussi nu que la jeune femme.


Il tremblait, elle s’agenouilla près de lui, posa la tête de l’homme sur ses cuisses. Il ouvrit les yeux et fit un petit sourire.

Il tenta de parler, mais seuls quelques grognements sortirent de sa gorge, puis il arriva à dire :



Il dit cela avec un sourire qui fit fondre le cœur d’Amandine. À leurs côtés, le loup noir gémissait. Il donnait de petits coups de museau sur le nombril de la belle princesse évanouie.

Désespéré par son manque de réaction, le gros prédateur passa un grand coup de langue sur le visage de Blanche.



Affalé contre elle, le grand loup noir subissait la même transformation que son compère gris. D’abord les pattes, le torse, la queue, les oreilles et les poils ne furent plus qu’un lointain souvenir. Un jeune homme brun et fort bien de sa personne remplaçait le terrifiant prédateur.



Les deux hommes se levèrent difficilement alors qu’elles restaient agenouillées, cachant leur poitrine et leur jardin secret. Mais de ce fait, elles eurent sous les yeux deux reptiles vifs et étonnants. La bienséance les fit détourner le regard et elles se levèrent, toujours en cachant leurs trésors.



L’écuyer raconta la suite :



Les deux hommes frissonnèrent :


Vous resterez des loups, jusqu’à votre mort. Seul un baiser d’amour pourra rompre le sort, ricana cette sorcière, à part une louve, qui pourrait encore vous aimer ?




Les quatre jeunes gens se regardèrent, gênés. L’écuyer, timide, osa demander aux jeunes femmes :



La princesse, émue elle aussi, se ressaisit :



Le chevalier mit un genou à terre. Ses attributs pendaient entre ses cuisses, mais il ne s’en souciait guère.



Les jeunes femmes n’hésitèrent point :



Ils se précipitèrent en riant et chahutant vers le ruisseau où ils se plongèrent.



Les deux femmes regardaient s’ébattre bruyamment les charmants jeunes hommes.



Les deux preux chevaliers revinrent trempés et souriants.



Bien obligées de tendre les mains, elles délaissèrent un instant la dissimulation de leurs appas. Les deux gentilshommes embrassèrent les phalanges et le creux des paumes.



Puis les visages se rapprochèrent, les lèvres se scellèrent, les langes se nouèrent. Un premier baiser hésitant, où les lèvres s’entrouvrirent et les langues se cherchèrent, malhabiles.

Les mains caressèrent les peaux nues et frissonnantes, empaumèrent un sein ou une hanche, saisirent un objet chaud, long et frémissant.



Le baiser se continua au sol, allongés sur l’herbe odorante. Les bouches goulues léchèrent les poitrines offertes, aspirèrent les tétons délicats, les moustaches complices chatouillèrent les nombrils, les lèvres rencontrèrent d’autres lèvres encore, les barbes se mêlèrent à d’autres pilosités.


Les gémissements et soupirs s’élevèrent, se mêlant aux cris des oiseaux. Les lippes s’ouvrirent, laissant s’écouler un trop-plein de plaisir. Les mains accrochées dans les luxuriantes chevelures, Blanche et Amandine se laissèrent glisser sur les flots de la félicité. Elles offrirent leurs mottes inviolées aux bouches avides, se cabrant pour encore quémander une mignardise sur le petit ardillon si gracile.

Un soupir et un cri célébrèrent la victoire du plaisir.

L’esprit encore tout embrumé, elles savaient cependant que le grand moment était arrivé.



Les deux hommes, inquiets désignaient leurs espadons qui atteignaient une taille plus que respectable.



Amandine tendit le doigt vers son panier d’osier.



Aussitôt les deux paladins s’enduisirent généreusement le bourgeon terminal ainsi que le pétiole d’une épaisse couche de beurre, les deux jeunes filles prêtant même la main à l’opération et en goûtèrent quelques miettes. Des noisettes furent aussi étalées sur lèvres et pertuis. Les produits lactés sont vraiment nos amis pour la vie. Jambes ouvertes et relevées, allongées sur le dos, elles attendaient avec impatience le moment de la grande connaissance.


Hubert, allongé sur Blanche, Guillaume sur Amandine, les futurs amants se regardaient, les yeux dans les yeux, oscillants entre inquiétude et envie.

Les deux mandrins se positionnèrent à l’entrée des puits béants, se faufilèrent dans les chairs.

Les futures ex-pucelles ouvrirent grand la bouche, les pupilles se dilatèrent et un grand sourire naquit sur leurs lèvres pourpres. Les hommes pénétraient d’un seul et lent mouvement ces territoires inexplorés.


Seul un léger sursaut marqua la prise de leur ultime bastion. Elles s’ouvrirent encore plus aux assauts de leurs galants. Les gorges rougissaient, les souffles s’accéléraient, des paroles d’amour et de tendresse s’échangeaient, les mâles fesses s’agitaient, frénétiques. Les femelles devenues louves griffaient le dos de leurs compagnons.


Des Ouiii, Arggh, mon amour, fandédjou retentirent dans la clairière. Les hommes épandirent leur liqueur de vie sur les parois de ces grottes innocentes.

Essoufflés et épuisés, Hubert et Guillaume roulèrent sur le côté pour ne point écraser les belles. Celles-ci se regardèrent et se sourirent, émerveillées.



Elles se caressèrent les doigts, s’embrassèrent, point comme des amies, mais comme des amantes, les mains et les lèvres explorèrent les monts et vallons ; elles finirent par se retrouver tête-bêche, le museau enfoui qui dans une toison brune, qui dans une fourrure rousse.


Quand les garçons reprirent leurs esprits, ils virent un étrange spectacle, fait de chevelures animées d’une vie propre, de fesses et de mains prises de frénésie.



Les deux compères se caressaient la tige en regardant ce charmant tableau.



Ils arboraient tous deux une érection impressionnante, prêts à un autre assaut. Les deux femmes gémissaient de plus belle et explosèrent en un cri strident.

Blanche émergea la première, un regard traversa la brune chevelure.


Souriante elle appela sa flamboyante amie :



Blanche murmura quelques mots à l’oreille du petit chaperon rouge qui pouffa.



Elles s’approchèrent d’eux, à quatre pattes, firent s’allonger les deux jeunes hommes étonnés, mais ravis.

Blanche s’installa à califourchon au-dessus de Guillaume tandis qu’Amandine s’occupait de Hubert.

Elles placèrent les Colonnes d’Hercule tendues face à leurs charmantes figues velues et se laissèrent glisser jusqu’à faire se rejoindre les deux pubis.



Blanche, moins nunuche qu’elle ne voulait le faire croire, entrevit un jour des gravures dans un grimoire des dessins licencieux qu’il lui tardait de reproduire, en chair et en os. Dans cette bibliothèque, elle vit des choses qui ne la laissèrent point indifférente, mais de nombreuses questions lui trottaient dans la tête. Questions qui recevaient une agréable réponse.


Des cris et des gémissements d’aise retentirent à nouveau dans ces paisibles fourrés.




~oOo~




L’Impératrice faisait les cent pas dans son boudoir, renversant de nouveau les meubles et arrachant les tentures.



Elle cassa un autre vase.



Elle en était là de ses menaces et de ses prévisions de tortures, quand elle ressentit une vive douleur au bas-ventre. Elle ne souffrait pourtant d’aucune maladie. Cette douleur ressemblait à la pénétration d’un corps étranger.

À peine ce premier élancement passé, qu’une seconde géhenne encore plus violente vint la perforer. Agenouillée, elle ne savait que penser.


Elle regarda son miroir agité de remous.



Elle vit alors avec effroi des rides sur ses mains. Elle se déshabilla et constata, épouvantée, ses seins atteints de ptôse et les lèvres de sa chatte s’avachir.



Une seconde fois, elle ressentit le double et pénible élancement dans son sexe. Une nouvelle fois elle supplia en vain le miroir, d’autres rides apparaissant sur ses bras, ses jambes. Ses longs cheveux noirs devenaient blancs.

Une sorte de brûlure lui zébra la gorge, lui éraillant de plus belle la voix, que pouvaient donc bien faire ces deux jeunes idiotes.


Elle perdait ses dents, se voûtait.


Quand elle ressentit une vive douleur dans le fondement, elle comprit trop tard la nature du mal.


Blanche, Amandine, Guillaume et Hubert venaient d’utiliser le reste de beurre.


Une heure plus tard, ses servantes trouvèrent une vieille femme ridée, voûtée, édentée, bossue, à moitié folle dans la chambre de l’Impératrice, elles la jetèrent à la rue. La vieille voulut récupérer le miroir qui se transforma en poussière.




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Suivant les conseils d’Amandine, les quatre jeunes gens totalement nus rejoignirent la chaumière de la mère-grand. Fernande leur prêterait bien quelques hardes.

Les filles sur le cheval, les hommes à pied. Amandine et Blanche éprouvaient bien quelques difficultés à se tenir sur la jument, des douleurs à un endroit précis de leur anatomie les indisposaient. Mais elles n’allaient pas se plaindre après ce qui venait de se passer, alors que leurs bien-aimés marchaient pieds nus dans la forêt.


Ils furent reçus comme des héros par une Fernande rayonnante et sept PP… – et puis merde, au diable la dénomination politiquement correcte – par sept nains radieux.


Deux mariages furent célébrés quelque temps plus tard, deux mariages et un sacre. Tout le royaume s’était rendu à la ville pour fêter cet événement. Les cloches sonnaient, des fleurs volaient de partout, des étendards et calicots ornaient jusqu’à la plus humble ruelle.


Les ventres des deux plus jolies femmes du royaume s’arrondissaient.

Blanche se pencha vers son amie et lui murmura à l’oreille.



Les deux futurs papas se tapaient dans le dos en riant. Elles éclatèrent de rire elles aussi. Ils vécurent heureux et n’eurent que peu de marmots.


Non loin du trône se tenait une bande bigarrée de nains hilares et rubiconds qui entouraient Fernande et sa fille Félicie, la maman du petit chaperon rouge.

Les deux femmes rayonnaient de joie et de bonheur. Leurs ventres s’arrondissaient également. Car les nains rendaient certes Fernande radieuse, mais égayaient la vie de Félicie, aussi.



Il réfléchit un instant.





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Ceci est la véritable histoire. La seule. N’écoutez pas les billevesées de Perrault, Grimm et encore moins Disney, vos enfants vous en seront gré.


⁽¹⁾Frifri : organe royal destiné à la copulation.


⁽²⁾Acronyme de : Personne de Petite Taille… et puis merde.