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17/11/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  L'aventure commence...
Critères:  forêt hmast nonéro historique fantastiqu -aventure -contes -merveille
Auteur : Fantasmatique            Envoi mini-message

Série : Le Sceptre du Tocard

Chapitre 02 / 19
Les Zaventuriers

Rencontre au sommet



Gardain Dents-Fend est un jeune nain qui a quitté sa caverne du royaume de Kazador pour parcourir le monde, alors qu’il allait sur sa dix-neuvième récolte(1). Même s’il n’est pas rare que ceux du peuple des montagnes atteignent l’âge vénérable de 400 récoltes, leur croissance se développe d’une manière similaire à celle des humains. Tout comme eux, leurs poils commencent à pousser lorsqu’ils deviennent adolescents, par conséquent ce jeune mâle n’a pas une de ces grandes barbes ni de moustaches, qui font la fierté des gens de son peuple. Il n’a, à l’aube de l’âge adulte, qu’une toison juvénile et pas encore drue, à travers laquelle on peut apercevoir sa peau à certains endroits, qui orne ses joues et son menton et, en ce qui concerne son corps, il n’a des poils qu’au niveau du sexe et des aisselles.


Cependant Gardain n’est plus un enfant, et il doit son patronyme à l’un de ses lointains ancêtres, qui avait la fâcheuse habitude de casser les dents à coups de poing. Les nains sont connus pour avoir des traits de caractère communs, et ils sont pratiquement tous âpres au gain et querelleurs, si bien que les bagarres sont chez eux monnaie courante. Mais ces rixes sont la plupart du temps sans gravité, étant donné qu’en général ils se contentent de ne laisser à leurs adversaires en souvenir de leurs désaccords, que quelques bosses qui disparaissent assez rapidement. Donc, la façon qu’avait l’aïeul de Gardain de régler ses différends était quand même assez inhabituelle pour un nain, ce qui lui a valu ce surnom que ses descendants ont porté après lui.


Gardain mesure 4 pieds 5 pouces(2) de haut pour environ cent-vingt livres(3), ce qui fait qu’il est très grand et plutôt svelte par rapport aux critères de sa race, puisque la moyenne de taille chez le peuple des montagnes n’est que de 4 pieds. Il est donc plus que probable que s’il a atteint sa hauteur maximale, sa silhouette par contre va s’épaissir avec l’âge, puisqu’en plus de sa musculature qui va s’affirmer, comme tous les nains il aime la cervoise et la bonne chère. Il était dans sa mine en train de piocher pour trouver des gemmes, lorsqu’il s’est dit subitement que ce serait plus facile pour lui de s’enrichir en tuant des vilains, dans le but de leur prendre tout ce qu’ils possèdent.


Il venait sans s’en rendre compte d’être victime de « La soif d’aventures », qui lui avait été insufflée par les dieux à l’insu de son plein gré, et il a quitté les siens pour partir vers le sud. Il a pris cette direction car elle lui paraissait être le seul choix logique, étant donné qu’au nord du royaume de Kazador il y a les Terres Brûlées. Il s’agit d’une contrée occupée par les orcs, qui tout comme les gobelins et les elfes noirs sont les ennemis jurés des nains, qui les appellent les « Peaux-Vertes ». Mais même si l’idée d’en découdre avec ces êtres détestables ne lui déplaisait pas, l’accès à ce territoire est bloqué par une barrière magique que les dieux ont mise en place. Ils l’ont fait dans le but d’empêcher que ne reprenne la longue et terrible guerre, entre les forces du chaos et l’alliance faite entre les humains, les elfes et les nains, qui a coûté la vie à tant de braves guerriers.


À l’ouest du royaume de Kazador il y a des montagnes infranchissables, et à l’est il y a la mer, par conséquent aller vers le sud dans la colonie humaine qui s’appelle la Terre De Mille Lieues lui est très rapidement apparu comme étant la meilleure solution. C’est d’autant plus vrai qu’il avait entendu le soir, à la veillée, que s’y trouvent des brigands, et que ces êtres sont presque autant détestables que les Peaux-Vertes. Certains prétendent même que des bandes de ces derniers se trouvent dans cette contrée, et qu’ils se cachent dans des endroits isolés et abandonnés, comme des cavernes ou des forteresses en ruines. Pourtant Gardain a des doutes à ce sujet, puisqu’il lui semble impensable que les humains puissent tolérer sans les exterminer, ces bêtes puantes qui infesteraient leur territoire.



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Cela fait maintenant une décade(4) que Gardain est arrivé dans la Terre De Mille Lieues, et il ne lui a pas été difficile d’y pénétrer puisque les humains étaient alliés avec les nains pendant la guerre. Les aïeux des premiers ont par conséquent combattu côte à côte avec les seconds, dont certains sont toujours en vie. Notre ami a franchi les Montagnes Rocheuses en empruntant la Passe-Lacets, au pied de laquelle les « Gardent La Frontière » l’ont laissé poursuivre son voyage, après lui avoir posé quelques questions d’usage. Ils lui ont même souhaité bonne chance, lorsqu’il leur a annoncé qu’il avait l’intention de tuer plein de brigands. Discuter avec ces humains lui a été facile, puisque ce peuple et le sien en plus de leurs langages respectifs parlent le « Commun », qui est un dialecte universel permettant à toutes les races intelligentes de communiquer entre elles.


En se dirigeant toujours vers le sud Gardain a longé une forêt appelée le Bois Zé, qui est constituée de pins, ce qui ne le change pas trop de mélèzes et des épicéas de ses montagnes. Après un voyage d’environ 90 lieues(5), il arrive au bourg d’Estier, qui est fortifié comme tous ceux qu’il a vus jusqu’à présent, mais dans lequel il n’entre pas parce qu’il n’a rien à y faire. Maintenant il ne sait plus trop vers où diriger ses pas, et il est légèrement dépité puisqu’il n’a pas encore à ce jour rencontré un seul vilain. Mais il est vrai que jusqu’à présent il n’a emprunté qu’un petit chemin qui longeait la forêt, loin des grandes voies qui relient entre elles les cités de la Terre De Mille Lieues. C’est donc après une courte réflexion qu’il décide qu’il va, dès le lendemain, diriger ses pas vers l’Est, car il se dit que s’il rencontre des marchands itinérants il y aura également des détrousseurs, puisque les seconds sont par rapport aux premiers ce que le peuple des montagnes est aux gemmes. Il éprouve également le besoin de trouver des compagnons pour se joindre à lui dans son aventure. En effet, comme il n’est pas idiot, il sait que s’il doit se battre contre un brigand il pourra facilement le tuer, que s’ils sont deux ça ne sera pas un problème non plus, et même trois ou quatre, il saurait en venir à bout.


Cependant s’ils sont cinq ou plus cela risque de lui poser quelques problèmes, bien qu’il soit brave et se sente capable d’affronter bien des dangers. Il a donc compris instinctivement qu’il aura besoin d’aide, d’autant que pour partir de chez lui et afin de ne pas être trop chargé, il n’a pris en plus des vêtements qu’il porte, c’est à dire une broigne(6) avec en dessous une camisole pour isoler le métal de son corps, des braies et des bottes de cuir de bouquetin, que sa pioche fétiche ainsi que sa hache à deux mains et son poignard nain. Il a également emporté tout le nécessaire pour voyager, et en particulier une tente. La plupart de ses affaires se trouvent dans son sac à dos, et l’ensemble de son équipement pèse en tout une soixantaine de livres. Sa fortune à laquelle il n’a pour l’instant pas touché se monte à 10 pièces d’argent. Malheureusement pour lui, il n’a vu jusqu’à présent que des paysans, des chasseurs et des soldats, par conséquent personne qui soit susceptible de l’accompagner dans sa quête d’aventures.



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Après avoir dépassé le village d’Estier, Gardain longe un fort qui est tout à côté, et les sentinelles qui sont de faction à l’entrée, et avec lesquelles il discute après qu’ils se sont salués amicalement, lui apprennent que cette redoute porte le même nom que la bourgade. Puis ils ajoutent qu’ils sont heureux de discuter avec lui, parce qu’ils n’ont pas souvent l’occasion de voir des gens de son peuple. Ensuite, notre ami le nain franchit en passant sur un pont une rivière, que les gardes lui ont dit s’appeler « La Veyne », et comme tous les soirs quand ça lui est possible, il grimpe sur une colline dans le but d’y installer son campement pour la nuit. Il a en effet pris cette habitude, puisqu’ainsi la vue dégagée au-dessus des arbres lui permet de contempler les hautes montagnes, qui le séparent de son pays natal qui se situe de plus en plus loin là-haut dans le nord. Il éprouve toujours à ce moment-là une petite pointe de nostalgie, pourtant il ne regrette rien, tant il est convaincu d’avoir fait le bon choix en quittant les siens.


Il reporte ensuite son attention sur la rivière, qui s’étire paresseusement en direction de l’est, lorsqu’il voit sortir du bois Zé et dépasser l’une des tours de garde qui sont en lisière de la forêt, ce qu’il prend tout d’abord pour un géant, puisque l’individu lui paraît immense malgré la distance qui les sépare. Au fur et à mesure que cet être avance sur le chemin qui mène au bourg, Gardain se rend compte de sa méprise. En effet, d’après ce qu’il a entendu dire les géants sont bien plus grands, puisque les plus petits d’entre eux mesurent au minimum 10 pieds de haut, alors que celui-là ne doit en faire qu’environ 6. Il comprend alors qu’il s’agit d’un humain encore plus grand que les autres, puisque ceux qu’il a rencontrés jusqu’à présent faisaient en moyenne 5 pieds 6 pouces. Même si, pas plus que des géants, il n’en a jamais vus, puisqu’il n’était pas né pendant la guerre, il sait à présent qu’il s’agit d’un barbare. Cela lui semble même logique, puisque ces derniers vivent dans les steppes à l’ouest du Bois Zé, qui commencent dans le nord aux pieds des Montagnes Rocheuses, et se termine loin dans le sud, là où se trouve une colonie d’elfes sylvains. De toute façon, il se dit que les « Gardent La Frontière » qui doivent surveiller tout ce qui vient de la forêt, n’auraient rien laissé passer qui puisse être dangereux pour le peuple de la Terre De Mille Lieues. Bien que la limite entre êtres dangereux ou pas est parfois difficile à déterminer lorsqu’il s’agit de ce genre d’individus.



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Krill, fils de Kroc, est un jeune barbare qui a quitté son campement nomade des steppes, dans lequel il vivait avec les membres de son clan, quand il a ressenti la soif d’aventures qui lui a été insufflée à l’insu de son plein gré par les Dieux. Il ne s’est pas posé de questions, il a pris son épée à deux mains et son coutelas à lame d’acier, ainsi que sa besace contenant ses maigres possessions, et il est parti après avoir enlacé sa mère mais sans un regard pour son père. Il mesure 6 pieds de haut pour environ 160 livres, ce qui fait qu’il n’est pas très grand pour un barbare, étant donné que les siens peuvent atteindre facilement la taille de 7 pieds. Comme tous les gens de sa race il est imberbe, par conséquent il n’a pas d’autres poils sur la tête que ses cheveux mi-longs, ainsi que ses cils et ses sourcils. En ce qui concerne son corps c’est à peu près la même chose, puisqu’en plus de celles qui sont sous ses aisselles, il n’a qu’une touffe qui se situe autour de ce qu’il appelle son os, qui lui sert pour pisser mais qu’il peut également enfoncer dans la fente d’une femelle, lorsqu’il devient aussi dur qu’un morceau de bois.


Dès sa naissance il a été petit, et c’est pour cette raison que son père, le fier Kroc, fils de Krane, l’a appelé Krill avec dédain, puisque c’est le nom des petites crevettes que les enfants pêchent dans la rivière La Veyne, quand les adultes sont à la chasse. Car il en est ainsi chez les barbares, les femmes se battent aux côtés des hommes et elles chassent tout comme eux, même lorsqu’elles sont gravides. Pendant ce temps, ceux qui ne sont pas encore considérés comme des adultes restent au campement, et les jeunes ont la charge de garder et de défendre les petits. C’est pour cette raison qu’il n’est pas rare qu’un bébé naisse au milieu de la steppe, et parfois même sur un champ de bataille.


Dans ce dernier cas c’est même un titre de gloire, puisque les barbares sont persuadés que l’enfant deviendra un valeureux guerrier. Cela n’a pas été le cas de Krill, mais il n’est pas faible pour autant puisqu’il compense sa petite taille et le manque de force qui en résulte, par son habileté et son intelligence. Car s’il ne sait pas lire et encore moins écrire, il arrive à parler en faisant parfois des phrases complètes, ce qui est loin d’être le cas de beaucoup des membres de son peuple. Cependant Krill ne sait pas exactement quel âge il a, puisqu’il ne sait pas compter au-delà de vingt, dès que lorsque ça dépasse le nombre total des doigts de ses deux mains auxquels il ajoute celui de ses orteils, que contrairement à d’autres il a encore tous ; cela devient pour lui très compliqué.


On ne peut à proprement parler de race lorsqu’il est question des barbares, puisque les érudits qui sont pourtant prompts à la discorde quand il s’agit de comparer leurs connaissances s’accordent tous pour dire que le peuple des steppes est composé d’êtres humains. Des humains d’un genre particulier, certes, puisqu’ils vivent encore comme le faisaient les autres espèces intelligentes il y a 10 000 récoltes, mais des humains tout de même puisque seules leur taille et leur force les différencient de ceux qui se considèrent comme étant civilisés. L’une des rares concessions que ces gens primitifs ont faites au progrès a été d’adopter l’utilisation d’armes en acier. Plus particulièrement leurs grandes épées à deux mains, avec lesquelles ils aiment fracasser les crânes de leurs ennemis, et en particulier ceux des orcs et des gobelins que, tout comme les nains, ils détestent.


Le peuple des steppes mesure le temps en saisons(7), et parmi eux il y a les petits qui ont moins de saisons que le total des doigts et des orteils, les jeunes et les adultes. Un jeune ne devient pas adulte lorsqu’il a terminé sa croissance, ou quand il enfonce son os dans la fente de sa première femelle, que ce soit en la forçant ou en la séduisant par des actes de bravoure, mais lorsqu’il fracasse son premier crâne. Et comme Krill a réduit en bouillie celui d’un gobelin qui a eu le malheur de croiser sa route, il y a de cela bien plus de saisons que la totalité de ses doigts et de ses orteils, cela fait maintenant longtemps qu’il est considéré comme étant un adulte. Pour le reste, les barbares vivent en tribus dans des tentes, qu’ils déplacent en suivant des troupeaux d’herbivores que les adultes vont chasser, pendant que les jeunes restent au campement pour garder les petits. Car les barbares vivent dans les steppes de l’ouest qu’ils quittent rarement, et ils ne s’éloignent presque jamais des fleuves La Rtère et La Veyne, qui sont les seuls cours d’eau permanents à irriguer leur habitat naturel. Sinon, ils aiment se battre, mais presque uniquement entre tribus rivales, que ce soit pour avoir le droit de suivre un troupeau d’herbivores, ou tout simplement parce que l’un d’entre eux a regardé un autre de travers.



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Des humains, Gardain en a croisé pas mal depuis qu’il est entré dans leur contrée, des paysans et des bûcherons qui portaient des braies et des tuniques, des chasseurs en tenues plus légères de couleur verte, et des soldats en armures de cuir bouilli. Celui qui est en train de monter sur la colline pour venir le trouver, par contre, est torse nu et il est vêtu d’un pagne et de sandales qui ont connu des jours meilleurs, ce qui avec sa besace et son épée à deux mains impressionnante par sa taille, complète son maigre équipement. Gardain se méfie en voyant l’homme approcher, puisque les barbares sont connus pour être ombrageux, et s’ils aiment autant la bagarre que les nains ils préfèrent régler leurs différends à coups d’épée plutôt qu’à coups de poings, ce qui rend l’issue des conflits beaucoup plus définitive. Pourtant celui-ci, qui l’a à présent rejoint au sommet de la colline, ne semble pas agressif, et quand il est assez près du nain, c’est lui qui engage la conversation parlant le commun, vu que c’est le seul langage qu’il connaisse :



Gardain que cette conversation commençait déjà à ennuyer est soudain très intéressé, donc il demande au barbare :



Krill se met alors à rire, avant de lui répondre :



Krill ne sait pas ce que c’est que l’argent, étant donné que son peuple vit de troc. Il a bien entendu parler d’un métal qui porte ce nom, et on en trouve même dans le fleuve La Rtère, mais comme il est trop mou pour fabriquer des armes, les barbares s’en servent très peu. De plus, il n’a pas l’habitude d’avoir des discussions aussi soutenues avec beaucoup de mots qu’il ne connaît pas, aussi il se gratte la tête visiblement perplexe. Pourtant, Gardain qui a, à présent, très envie d’avoir un barbare pour compagnon d’aventures, car ils ont la réputation d’être féroces au combat, ne se décourage pas et il lui explique patiemment :



Le barbare qui vient de comprendre que le fait de massacrer des gens peut avoir un autre but que le seul plaisir, affiche alors un sourire béat avant de répondre à son compagnon :



Krill se gratte encore la tête à nouveau perplexe, avant de demander :




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Le nain et le barbare sont à présent amis et cette discussion, probablement la plus longue que Krill aura eue de toute sa vie à ce jour, s’arrête là. Comme le soir tombe les deux compagnons s’apprêtent à camper au sommet de la colline, pour ne repartir ensemble que le lendemain matin. C’est pendant le repas qu’ils partagent autour d’un feu de bois, que Krill demande à Gardain :



Krill n’a pas compris tous les mots que son nouveau compagnon a prononcés, mais il a saisi l’essentiel, puisqu’il lui répond :



Lorsque vient le moment pour eux de se coucher Gardain monte sa tente en toile, et il est soulagé lorsqu’après qu’il a proposé à Krill de venir dormir avec lui, ce dernier lui répond qu’il préfère rester près du feu. Non pas que le nain soit égoïste puisqu’il est juste avare, mais il voyait mal le barbare faire tenir son grand corps dans son petit abri sans se plier en deux. Avant de s’allonger pour la nuit, ils décident d’un accord tacite de descendre la colline pour aller se laver dans la rivière, dans le but d’enlever la poussière accumulée le long du chemin qu’ils ont parcouru dans la journée.


Lorsqu’ils sont nus notre jeune nain éprouve une légère fierté, en constatant que la saucisse(10) du barbare, malgré la taille et la corpulence de ce dernier, n’est pas plus grande que la sienne qui est de dimensions moyennes, puisqu’elle ne mesure que 5 pouces lorsqu’elle est bandée. Mais sa satisfaction est de courte durée, puisque Krill pour qui ce genre de détails n’a aucune importance, se jette à l’eau avant de commencer à faire un crawl à la fois puissant et rapide. Gardain qui pour sa part a grandi dans une caverne ne sait pas nager, et il en éprouve à présent du dépit. Il se contente par conséquent de rester là où il a pied pour faire ses ablutions, c’est à dire pas très loin du bord étant donné sa petite taille, et lorsqu’ils sont relativement propres puisqu’ils n’ont pas de saponine, ils retournent à leur campement.


Une fois dans sa tente, Gardain comme tous les soirs part en quête de jouissance en solitaire, en pensant à des filles de son peuple qu’il imagine nues et dodues. Il ne fait que les idéaliser vu qu’il est encore niais(11), puisqu’en général lorsque les nains se mettent en couple, c’est pour la vie. Étant donné qu’ils sont pudiques, les gens du peuple des montagnes ont pour coutume de ne pas se mélanger entre genres lorsqu’ils se lavent, sauf lorsqu’ils sont unis, par conséquent notre ami ignore encore tout des charmes féminins. Espionner les autres est également très mal vu dans le royaume de Kazador, par conséquent, s’il a depuis qu’il en est parti aperçu des femelles humaines qui se baignaient nues dans des cours d’eau, il ne s’en est pas approché de peur de les choquer, ou pire d’être accueilli à coups de pierres.


Cependant, ce soir après avoir atteint le plaisir ultime, il ne peut pas s’empêcher d’aller regarder dehors, lorsqu’il entend marmonner son ami de peu qui est allongé près du feu de bois. Il pense que ce dernier est en train de parler dans son sommeil, mais lorsqu’il s’approche de l’ouverture de sa tente pour l’observer, il constate que Krill est lui aussi parti en quête de la jouissance en solitaire, et bien que les mâles ne l’aient jamais attiré il regarde la saucisse du jeune barbare à présent raide. Il est satisfait de constater que là encore, cette dernière n’est pas plus grosse que la sienne, et il met un moment pour comprendre ce que dit son nouveau compagnon d’aventures. Ce dernier répète sans arrêt comme si c’était une litanie :



À suivre…


Notes :

1) Récolte est une saison correspondant à l’été, mais une récolte est la durée entre le plus long jour de l’année et le suivant ou le précédent, ce qui équivaut à une année terrestre.

2) 1 pied équivaut à 30 centimètres, et 1 pouce à 3 centimètres.

3) Une livre équivaut à 500 grammes.

4) Une décade dure 10 journées.

5) Une lieue équivaut à 4 444 mètres.

6) Une broigne est une cotte de mailles courte.

7) Sur La Ronde comme sur La Terre, une année est composée de quatre saisons.

8) Kilaten se prononce : qui la tend, et non pas « qui l’attend » (Hihihi).

9) Les barbares ont pour habitude d’appeler un pénis un os.

10) Les nains ont pour habitude d’appeler un pénis une saucisse.

11) Être niais c’est être vierge, ou encore puceau.