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n° 18704Fiche technique18504 caractères18504
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Temps de lecture estimé : 12 mn
06/12/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Petit recueil de poésie érotique, dédié à Nancy Gagnon.
Critères:  f ff grp amour poésie humour -poésie -recueil
Auteur : Calpurnia            Envoi mini-message

Poésie
Le chant du corps

Ce petit recueil de poèmes érotiques est dédié à mon amie Nancy Gagnon, décédée le 19 novembre 2018, à l’âge de 44 ans. Poétesse québécoise, elle administrait le groupe Facebook « Textes et poésies érotiques ». Ses mots étaient simples et délicieusement crus, l’expression d’une joie sans cesse renouvelée. Tandis qu’elle célébrait le corps dans sa dimension sexuelle, le sien n’était que douleur et n’a cessé de la trahir et de la ballotter de médecins en hôpitaux. Et pourtant, elle continuait de s’émerveiller, tout en me demandant d’écrire des textes jusqu’aux derniers mois de sa vie.




Jolie maman



Bonjour, jolie maman dont les lèvres du bas

Dessinent un sourire au moment de l’aurore.

Votre charme est présent : la journée peut éclore

Dans l’imagination de gracieux ébats.


Votre corps si charmant que l’image exhiba

Prodigue de la joie à tous ceux que dévore

La fatigue de vivre : exquise est votre flore

Bien plus torride que le soleil de Cuba.


Par votre séduction vous êtes enchanteresse

Votre triangle herbu à la vue est caresse

Comme un doux mot d’amour murmuré sous les draps.


Bonjour, jolie maman dont les magnificences

D’une déesse qui toujours fascinera

Concluent dans la beauté la saison des vacances.




À quoi ressemble… ?



À un adolescent qui, dans un élan d’innocence,

M’a demandé à quoi ressemble l’amour entre deux femmes, que répondre ?

Quel que soit le genre des deux partenaires,

Le mystère d’amour est impossible à épuiser.

L’émerveillement lorsque tombent sur le sol deux culottes de coton et dentelles

Deux soutiens-gorge vides, une robe longue et rouge, un corsage fleuri, un pantalon

En faisant plus de bruit dans le cœur que la chute d’autant de météores sur la terre,

Tout cela est insaisissable, et pourtant, le moment venu, le bonheur est si simple.

Cela veut dire, entre autres : être nues, ensemble

Avec toute la force que peuvent prendre, une fois joints, les mots « nues » et « ensemble ».

Nues comme des nuages d’altitude, le ciel bleu lessive d’un printemps tout neuf.

Ensemble comme semblables et assemblées.

Non que soit infâme le phallus dont la gloire virile

Féconde notre monde chaque jour plus peuplé de misère,

Mais vraiment, l’acte sexuel entre deux femmes est sublime.

Nous sommes solubles dans la nuit qui nous unit,

Ainsi que dans la chaleur diurne qui jointoie nos moiteurs féminines

Comme le mortier des bâtisseurs marie les pierres d’une cathédrale

Afin que la flèche atteigne Dieu et lui perce le cœur.

Si nous pouvions nous observer d’en haut,

Ce que nous verrions de notre accouplement hautement pornographique

(mais d’une pornographie sensiblement différente de celle qui attire les mâles)

L’enchevêtrement des corps qui ressemblent aux décombres d’une catastrophe,

À l’épicentre d’un séisme de magnitude dix.

Sans la moindre hésitation,

Nous nous sommes immolées sur l’autel joyeux, et cependant mortel, de la communion charnelle.

La confiance. Les mots chuchotés dans la nuit.

Toujours, la joie.

Toujours, la tendresse.

S’abandonner à la tempête.

Parfois, l’adoration.

L’étrangeté d’un corps qui n’est pas le mien – même lorsque l’union est homosexuelle.

Cette chair adulée est un temple vivant

Il faut rester à genoux, les mains ouvertes

Pour recueillir les larmes d’allégresse

Qui tombent, goutte à goutte,

D’entre les grandes lèvres.

Après l’étreinte, nous gisons comme mortes,

Immobiles dans d’improbables positions.


Puis, les habitudes.

L’une et l’autre se cherchent se trouvent se perdent et se retrouvent.

Un ballet fantastique et pourtant quotidien.

L’esprit humain est un effrayant labyrinthe.

Même lorsqu’on croit qu’il meurt, l’amour nourrit toujours ceux ont foi en lui.

Parfois, la haine qui accompagne la trahison,

Quand il déraille dans des cris d’accident ferroviaire.

Pire : l’indifférence, l’oubli.

On croit mourir ; il n’en est rien.

Ce n’est pas pour rien que j’ai parlé plus haut de sacrifice charnel.

Il faut boire le calice de la solitude,

Dormir seule dans le lit où l’on a exulté,

Tout étonnée que cette étrange crucifixion laisse intacts les poignets et les chevilles.

On croit respirer, mais l’on étouffe.

Puis, la résurrection de la chair, littéralement.

L’amour renaît sous un autre visage.

Il possède d’autres couleurs que celles déjà connues,

Cependant

Aujourd’hui comme hier

Une nouvelle aurore éclaire l’horizon

Et ses yeux sont plus clairs

Que toutes les cerises

Des souvenirs d’enfance.




Ma douce amie



Ma douce amie avait des parfums merveilleux

Quand, écartant les cuisses où furetait ma lèvre

Elle offrait, ingénue, à ma soudaine fièvre

Sa vulve de déesse, ensorcelant mes yeux.


Je me souviens très bien de son air victorieux

Lorsqu’après que ma langue a fait œuvre d’orfèvre

Nos mots d’amour n’avaient alors plus rien de mièvre

Ils avaient des accents osés et luxurieux.


Te souviens-tu des rires et douces blandices

Tout le jour dans le lit pour des noces factices

Avec pour tout témoin des murs gris lézardés ?


Les vents les ont gardés, ces promesses câlines

Les parfums de sueur de nos deux corps soudés

Par nos élans de joies, nos tendresses félines.




Aure, femme fontaine



Les parfums charmants d’Aure engloutissaient la nuit ;

Elle disait Mon Dieu si tu me lèches encore

Cette volupté qui lentement me dévore

Me prendra la raison qui de ma tête fuit.


Sa vulve était ainsi qu’un magnifique fruit

Ruisselant de rosée au moment de l’aurore.

Oh ! J’ai tant adoré ces fragrances, mon Aure,

Que cette évocation bien après me poursuit.


J’ai découvert en elle une femme fontaine

Dans le jaillissement d’une rivière humaine

Elle m’offrait à boire un nectar abondant.


Quand je regarde seule et triste la marée

Le vent souffle cette ombre à peine murmurée

Car mon cœur est ainsi : il court, vagabondant.




Les plaisirs de Léa



Léa se masturbait de façon frénétique

Aimant spécialement mon regard complaisant

Quand elle s’adonnait au touchement plaisant

Du clitoris : moment hautement érotique.


Elle avait l’air altier d’une déesse antique

Perchée sur un nuage au moment bienfaisant

Où elle rencontrait l’émoi satisfaisant

En exhibant pour moi sa superbe plastique.


Les cuisses écartées montraient à mon regard

Des gouttes de cyprine autour du nénufar

Reine de volupté dans son orgasme humide.


Elle mordait sa lèvre et soupesait les seins

Qui se dressaient tout fiers, les tétins assassins

Bien aussi durs que ceux d’une cariatide.




Sans titre



Le vent nocturne souffle des ombres à peine murmurées à mon cœur vagabond.

Des femmes entièrement nues émergent des brouillards de ma conscience tordue.

Le désir tortionnaire darde son venin à travers mon ventre.

Le jour se lève : je suis déjà en retard.

Si je me rendors, peut-être serais-je la proie de quelque rêve érotique qui me tiendra dans un état semi-éveillée pour le reste de la journée, anesthésiée de ma mélancolie amoureuse.




Brises automnales



Je me suis unie à vous, douce amie, comme on se lie au vent :

Non que vous soyez inconsistante, loin de là,

Mais vos rêves sont plus purs et plus légers que toutes les brises automnales

Et vous m’avez laissée, par générosité,

En emporter quelques fragments qui nourrissent mes nuits solitaires.

Soyez-en remerciée.




Parés d’or



Les pieds sont parés d’or en un feu de lumière

Ils diffusent alentour tant de parfums sacrés

Par les plantes si douces et les ongles nacrés

Que la femme flamboie dans son corps, tout entière.


La voilà rayonnante et de ses petons fière

Son amante à genoux pour ces trésors sucrés

Offre tous ses baisers très doux et consacrés

Ainsi qu’une vestale à sa statue de pierre.


Les bijoux alors tintent en musique de chair

Diffusant dans la nuit le frissonnement clair

Du métal précieux ; les étoiles se pâment.


L’orgasme des orteils ! Podale volupté

Cet organe de joie qui pare toute femme

Joint la terre qu’il foule et la divinité.




Le rouge-gorge



Il brise les horloges et vainc toute entropie

Comme un petit oiseau affamé il pépie

Afin de recevoir tout ce qui le nourrit

Rouge-gorge au soleil dans le jardin fleuri,


Son œil borgne est un gouffre : il donne le vertige

Aux hommes qui désirent y enfoncer leur tige

Quel est le maelström de l’aven abyssal

L’ouverture vers le mystère sidéral ?


Qu’il est bon de vous voir, ma douce Noémie

Exposée sous mes yeux ; permettez, chère amie

Que j’écrive pour vous des phrases sans pudeur

Car pour vous mon désir n’a aucune tiédeur.




Vive le [SPAM] !



Ce texte est écrit avec des copier-coller de messages issus de mon répertoire SPAM. Il est parfois un peu adapté je l’admets, mais le moins possible.

Oui, c’est un monde de rêve et d’illusions, dangereuses certes si l’on y croit vraiment, mais aussi une incroyable magie où tout est à profusion, et qui existe à notre porte.


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Vous, notre reine



Venez donc, Camilla, chère amie. Approchez.

Voyez : nous sommes une dizaine de femmes et d’hommes pour vous accueillir dans ce grand salon.

Votre mari est présent, lui aussi. Il sait à quoi s’en tenir.

Nous vous avons invitée, car vous êtes une personne exceptionnelle.


Soyez sans crainte.

Vous ne serez violée en aucune manière. Rien, ici, n’aura lieu sans votre entier consentement.

Je peux dire cela car, dans votre regard, je ne lis aucune mièvrerie.

Votre approbation à ce qui se déroulera ici est complète, n’est-ce pas ?

Si, malheureusement, vous décidiez de rentrer chez vous sans avoir vécu cette aventure jusqu’à sa conclusion, vous en éprouveriez d’amers regrets.

Mais je ne crois pas que cela se produira.


Car vous êtes reine. Votre règne sur nos cœurs est total.

Cependant, votre couronne est d’épines.

Tel est le lot des plus sublimes d’entre vous qui gouvernez nos sentiments, par une étrange fatalité.

Ainsi, vous serez attachée, puis flagellée, sans ménagement.

Vous souffrirez dans votre chair. Vous serez plongée dans la nuit. Mais vous triompherez, remplie de joie.

Mais de cette douleur naîtra la grâce absolue.


Vous ne craignez rien. Vos veines sont gonflées d’orgueil.

Non une vanité déplacée, mais le caractère altier de celles dont les pieds écrasent les démons.

Non pas l’insouciance, mais la confiance en vous, et en votre destin.

Votre regard déjà nous oblige à l’humilité.


Vos petits pieds, justement. Ils sont, à l’image du reste de votre corps, ravissants.

Nous sommes tous et toutes à genoux afin de les bécoter à travers les lanières de vos sandales que nous ne sommes pas dignes de dénouer.

Respectueusement, nous baisons vos jolis orteils de l’extrémité des lèvres, d’une dévotion fétichiste.

Ce faisant, nous ne devons pas lever notre regard vers le vôtre.

Nous implorons votre bonté.

Mais vous savez que bientôt, nous vous fouetterons. Vous souffrirez d’une manière intense.


Mais avant, vous allez devoir retirer vos vêtements, un à un.

Tous. Vous dénuder entièrement.

Nous faire don de votre cache-sexe.

Vous serez, non pas notre froide idole de pierre, mais une déesse de chair frémissante et rose.

Nous sommes vos serviteurs, vos vestales.

Mais notre reine se doit d’être nue afin que nous la servions.


Nous brimerons votre pudeur de femme.

Nous nous noierons dans vos fragrances féminines qui se feront un océan lascif.

Vous vous masturberez et jouirez sous nos yeux.

Vous le ferez plusieurs fois, en écartant les lèvres de votre fleur génitale afin de mieux l’exposer à nos regards dévoués.

Sous l’action de vos doigts, votre jouissance sera intense comme elle ne l’a jamais été.

Nous boirons votre volupté comme un vin de délices que vous nous offrirez en abondance.

Car vous êtes notre reine.


Puis nous vous attacherons par les poignets, vos pieds que nous avons tant adorés, se soulèveront du sol, et vous aurez les yeux bandés.

Jamais vous n’aurez été au libre qu’ainsi entravée.

Vous frémirez. Votre cœur s’accélérera.

Vous connaîtrez l’angoisse.

Aux caresses de nos mains succédera celle de la lanière de cuir noir qui labourera votre peau.

Nous procéderons tour à tour, avec l’égard qui vous est dû, mais sans faiblesse.

Le sang s’écoulera en minces filets, jusqu’à vos pieds que nous idolâtrons. Le suc ferreux de l’amertume de vivre.

Son odeur se mêlera à celle de votre sueur.

Mais votre soumission ne sera qu’une apparence.

Car vous serez purifiée de tout ce qui vous liait.


Mais vous ne nous supplierez pas pour que cesse le tourment.

Bien au contraire, vous aurez pitié de nous, vos serviteurs et vos vestales fidèles.

Ayez pitié de nous, ma souveraine. Écoutez notre complainte.

Nous vous aimons comme un peuple servile adore sa souveraine.

Notre passion pour vous ne connaît pas de limite.

Le sifflement du fouet est celui du serpent que vous foulerez à vos pieds adorables et adorés.

À travers vos larmes, vous serez victorieuse.

Car, femme en toute majesté, vous êtes notre reine.


Innocente, vous le deviendriez si vous ne l’étiez pas auparavant.

Peut-être que votre passé est celui d’une arriviste, voire d’une meurtrière.

Qu’importe. Ce temps est révolu.

Nous ferons de vous l’Unique. La Stellaire.

Vous rejoindrez la grâce authentique,

La seule vraie vivante parmi le peuple à la conscience engourdie.


Puis vous connaîtrez l’extase sexuelle, par les phallus de vos serviteurs et les vibromasseurs et les godes-ceintures de vos vestales.

Vous vérifierez la sincérité de notre ferveur.

Vous en verrez l’immensité.

Vous atteindrez la Joie.

L’allégresse qui vrille le bas-ventre et irradie partout.

Vous exulterez de toutes les larmes de votre vagin victorieux,

Et nos chants de louange seront ceux de votre gloire.

Vous gémirez sous la brûlure de volupté.

Vous vous convulserez jusque dans la petite mort qui fermera vos grands yeux délicats.

Car vous êtes notre reine.




Robes bleues



Vêtues élégamment de longues robes bleues

Les amantes s’en vont en se tenant la main

Les deux regards tournés ensemble vers demain

Pour inventer leur vie sur de milliers de lieues.


Regardez s’en aller ces roses des banlieues

Les apercevez-vous au hasard du chemin ?

L’épiderme est pour elles un précieux parchemin

Qu’elles caressent ainsi que des pianos à queue.


Que de délicatesse au moment où les seins

S’effleurent et que les cris de joie ne sont pas feints

Lorsque les corps se tendent aux feux de jouissance.


Se croisent dans nuit les yeux luxurieux

Le vagin boit les doigts, avide en sa béance

En provoquant l’extase, un don mystérieux.




Un chant



Il n’est pas d’avenir sinon des bras de femme

Nullement réconfort en dehors des baisers

Et des caresses douces à en guérir toute âme

Retirant le damné de l’infernal brasier.


Il n’est aucune joie au-delà des luxures

Que l’on pratique à deux en toute nudité

Car le bonheur est dans les jouissances pures

Que je chante de mots remplis de crudité.




Jubilation



Les cuisses de ma douce aimée

Lourdes, parfums de l’océan

Oiseaux bleutés dans la nuée

Entourent le gouffre béant

L’étrange vortex de son âme

La porte dérobée du corps

L’entrée d’une maison de femme

Où le désir jamais ne dort

À peine s’il somnole parfois

S’ouvrent soudain de leurs fragrances

Accueillantes au doux lapement

La guérison de la souffrance

Ou, tout du moins, l’estompement

Entre des arceaux d’arc-en-ciel

Joyeux le lait sucré le miel.


Tes cuisses rondes, ô douce aimée

Se sont refermées sur mon cœur :

Ainsi la grâce est exhumée,

Voici le triangle vainqueur.

Elle a des airs de libertine,

Car elle aime la vie vraiment

Voici à quoi je me destine :

Je m’en vais mourir en l’aimant

Ce trépas sera mon triomphe :

Reine de Lydie, tu es Omph-

ale je suis ton Héraclès

Captive affamée de caresses.


Ma langue pollinisatrice

Butine à la fleur, s’enfouit

Les veines bleutées de ces cuisses

Révélées quand elle jouit

Dessinent les mots qui jubilent :

« Aime-moi jusque dans ma nuit

Je suis douce autant que fragile

L’arbre prodigue de son fruit ».




Fleuve



Corps vivant d’une femme au mitan de la nuit

Plongée dans le sommeil

Son rêve est un soleil de sang sucré qui luit

Un fleuve d’or vermeil.


Les racines du corps lunaire s’enfouissent

Extrême profondeur

Mais dans l’obscurité ses charmes réjouissent

Même sans la couleur.




Parfums de femme



Parfums de femme, exhalaisons femelles

Des êtres de joie pure excessivement belles

Quand le lien de l’amour n’est qu’à peine esquissé

Vous qui nues dans mes bras criez et jouissez,

Je suis à vos genoux, vous les fées de lumière

Ma bouche collée à votre gaine vulvaire

Perdue dans le buisson où le feu éternel

Du désir me consume au brasier charnel

Du triangle divin fendu d’un coup de hache

Transpercé de ma langue : une flèche d’Apache

Qui s’enfoncera jusque dans les profondeurs

Des corps simples et doux, aux exquises odeurs.