n° 18730 | Fiche technique | 13675 caractères | 13675Temps de lecture estimé : 8 mn | 17/12/18 |
Résumé: Sébastien veut profiter de l'absence de Chloé, qui rate malheureusement son train. | ||||
Critères: fh jeunes extracon copains vengeance jalousie cunnilingu préservati | ||||
Auteur : SophieF. Envoi mini-message |
Chloé, vingt ans, gentille comme tout, me demande si j’ai un peu de temps à lui consacrer. Après ma réponse positive, elle me tend quelques feuilles de papier.
Je lis ceci :
- — … Et elle va peut-être retrouver son amoureux, la petite demoiselle ?
- — Oui, et c’est pour ça qu’elle est pressée, la petite demoiselle, elle a un train à prendre !
Il ferait mieux de faire en sorte d’aller plus vite au lieu de mater mes genoux dans son rétroviseur, cet abruti. Mieux vaut mentir, pour avoir la paix. Mon amoureux, c’est Sébastien, que je viens de quitter pour le week-end, parce je vais chez mes parents. Mais je ne suis pas en avance ! Des cars nous ralentissent, il y a des embouteillages, d’interminables feux rouges. On se traîne. Ah, voici enfin la gare ! Mon train part dans trois minutes. Payer le taxi, me précipiter aux guichets, y faire la queue… Trop tard, mon train s’en va. Je téléphone à mes parents, train raté, il n’y en a pas d’autres ce soir, ce sera donc pour le week-end prochain.
- — Dommage ! Prends bien soin de toi, Chloé. Bisous.
Je prends le bus, ligne 17, je n’en suis plus à cinq minutes près. Je vais faire une bonne surprise à Sébastien ! Ah, il n’est pas dans ma chambre, qu’il partage avec moi depuis deux mois. Bon, il doit être dans le bistrot tout proche, à jouer au tarot avec cinq ou six copains et copines, des étudiants comme nous. Il y allait, autrefois, je le sais. Il est juste 22 heures. Va donc le rejoindre, ma petite Chloé.
oooOOOooo
Il y est, en effet. Dans ses bras, il y a Lucie. Ils s’embrassent à pleine bouche. Me voient. Se séparent. Sébastien, ahuri :
- — Tu as raté ton train, Chloé ?
- — Ça se voit, non ?
Un silence. Tout le monde nous regarde. Sébastien rit bêtement. Nicolas s’approche de moi.
- — Bonsoir, Chloé.
- — Toi, fiche-moi la paix, Nicolas !
Je vais regagner ma chambre et jeter les affaires de Sébastien sur le palier. Il ne remettra plus jamais les pieds chez moi. Au fait, pourquoi avoir rembarré Nicolas ? J’aurais pu me venger tout de suite, là, sous les yeux de Sébastien et des autres. Mais non, quand même, il ne me plaît pas du tout. Trop gros. Trop con, le Nicolas.
Sébastien essaie de se justifier :
- — Lucie et moi, ce n’est pas sérieux…
- — Bien sûr !
Ils doivent bien rigoler, tous… Quelle humiliation ! Sébastien avec Lucie, Lucie qui vit pourtant avec Alex ! Alex pas ici, ce soir, bien sûr. Dans sa famille sans doute, Alex. Dès qu’il a le dos tourné, hop, cocu, Alex ! Tout comme moi. Cocue, Chloé !
Silence. Gêne. Je vais foutre le camp. Je les ficherai par la fenêtre, les affaires de Sébastien ! Julien me sourit. Il me fait souvent les yeux doux, Julien. Je lui souris aussi, tristement. Le voilà qui s’approche.
- — Bonsoir, Chloé.
- — … soir, Julien.
- — Je sais ce que tu ressens, Chloé. Ça m’est arrivé, à moi aussi.
Consolons-nous ensemble ! Après tout, lui ou un autre… Il est gentil. Timide. Trop timide.
- — On s’en va, Julien ?
- — Si tu veux.
Il n’y a que la rue à traverser, comme dit l’autre, pour regagner ma chambre. Ils vont tous voir que j’y vais avec Julien.
oooOOOooo
- — Tu bois quelque chose, Julien ?
- — Si tu veux.
Si je veux… Il ne sait pas dire autre chose ? Je ne vais pas lui donner une bière. Un fond de bouteille de whisky fera bien l’affaire, et j’en boirai aussi.
Chiens de faïence. Que lui dire ?
- — Tu vas bien, Julien ?
- — C’est à toi qu’il faut demander ça.
- — Mais à merveille, Julien, à merveille !
Il n’en croit rien. Je lui fais pitié. Mauvais, ce whisky. Sébastien ne nous a pas rattrapés quand nous avons traversé la rue. Il n’a pas cherché à me retenir. Il préfère Lucie. Le salaud ! Il avait bel et bien décidé de coucher avec elle cette nuit, dans mon lit.
- — Non. Tu l’aimes encore, Chloé. Tu veux simplement te venger. Tu ne m’aimes pas, moi. Tu veux lui faire du mal, c’est tout. Je ne vais pas en profiter, ce serait trop dégueulasse. Tu le reprendras ensuite et moi, tu me laisseras tomber, comme une vieille chaussette. Je souffrirai.
Mon portable sonne. Sébastien.
- — Ce n’est pas ce que tu crois, Chloé. Lucie et moi, c’est du passé.
Du passé, alors qu’il y a un quart d’heure… Je me tais. Il continue :
- — On a été ensemble, il y a plus d’un an. Il est normal qu’on s’embrasse, mais ça ne va pas plus loin, maintenant.
Tiens donc ! Une simple petite envie de revenez-y, quand ils sont libres, c’est-à-dire sans moi, et sans Alex.
- — C’est toi que j’aime, maintenant, Chloé… Tu ne vas quand même pas coucher avec Julien ?
- — Trop tard ! Il est dans mon lit. Salut Sébastien. Passe demain prendre tes affaires, pour le moment je suis trop occupée.
Ma voix devient rauque :
- — Oui, Julien, encore, encore… Oh que tu me baises bien, Julien, continue, continue… Plus fort, Julien, plus profond… Ah, comme tu me fais bien jouir, toi, Julien, Julien…
Et j’éteins mon portable. J’ai fait un peu de théâtre amateur, en terminale, il m’en est resté quelque chose.
oooOOOooo
Julien semble effaré :
- — Tu es incroyablement méchante, Chloé. Et tu me fais jouer un bien vilain rôle… Comme si je profitais salement de ton désir de te venger.
- — Et alors ? Je ne suis pas baisable, peut-être ?
- — Tu es jalouse. Tu es furieuse… Bon, il faut que je m’en aille.
- — Si tu t’en vas, Julien, je vais dans le quartier des putes et je me fais baiser par n’importe qui. Toute la nuit. Sans capote.
- — Tu es folle, complètement folle.
- — Je le fais, si tu pars maintenant.
Il hausse les épaules. Je fonds en larmes. Que faire d’autre que de me jeter dans ses bras ? Il est bien obligé de me les ouvrir, ses bras.
- — Voilà, voilà, Chloé, pleure, pleure, ça te soulagera.
Je n’ai jamais été aussi proche de lui, je sanglote, mes seins contre sa poitrine, mon bas-ventre tout contre le sien. Je ne tarde pas à me rendre compte qu’il bande. Ses lèvres déposent de tendres baisers sur mes yeux, puis dans mon cou. Elles s’approchent de ma bouche, que j’entrouvre. Notre premier baiser !
Il glisse la main dans mon chemisier puis le déboutonne, caresse mes seins, libres de tout soutien-gorge, ils sont si petits ! prend mes tétons entre ses lèvres. Ses mains fébriles dégrafent ma jupe, qui tombe à terre, baissent ma petite culotte rouge. Ses lèvres, encore, s’approchent de ma chatte. J’écarte les jambes, bien sûr. J’aime ce qu’il me fait.
Il m’entraîne vers le lit. Sa langue explore ma bouche verticale, ses lèvres aspirent mon clitoris. Je veux qu’il me baise. Oui, je veux que ce garçon me baise comme le fait Sébastien que j’aime et qui me trahit. Je lui dis que je suis à lui, qu’il peut faire de moi ce qu’il veut.
- — Je veux faire l’amour avec toi, ma chérie, me dit-il.
Il est tout de suite nu, mais semble hésiter.
- — Je n’ai pas de capote.
J’ouvre le tiroir de la table de chevet.
- — En voilà une.
Il entre en moi. Manifestement, il désire me faire jouir. Ses va-et-vient sont lents, ses yeux ne quittent pas les miens. De temps à autre, ses lèvres se posent sur les miennes. Il me sourit avec tendresse. Et moi, comment-dire, je suis à la fois triste et proche du plaisir physique. Oui, je regrette que ce ne soit pas Sébastien qui me baise, mais je comprends que je vais bientôt jouir. Comme avec lui ? Curieusement, je me le demande. La réponse vient vite. Alors que Julien se vide dans la capote en grognant je jouis, je jouis…
oooOOOooo
Il sort de moi, se débarrasse de la capote, semble ne pas savoir qu’en faire.
- — Donne.
Je la pose sur la table de chevet. Julien me regarde, comme intrigué. Je crois saisir sa pensée, je fais cela pour prouver à Sébastien que je me suis bien vengée. Va-t-il se lever, partir ? Il me regarde. Il doit se demander si j’ai vraiment joui. Je me tais, je pense que Sébastien est en train de baiser avec Lucie et, curieusement, je n’en souffre pas. Enfin, pas vraiment. Je pense à Sophie qui passe de bras en bras, de lit en lit, sans cesser d’aimer Olivier qui fait de même et qui, semble-t-il, reste amoureux d’elle.
Sébastien m’a dit que c’était moi qu’il aimait. Après tout, son baiser avec Lucie, c’était peut-être moins grave que je l’ai cru. Mais non, c’était un vrai baiser d’amour, pas de simple politesse. Ils étaient ensemble, avant. Il l’aime peut-être encore. Moi j’ai surtout eu l’impression d’être ridicule, devant les autres.
Julien interrompt ma rêverie :
- — Je pars ou je reste ?
- — Comme tu veux.
Il se lève, se rhabille et s’en va.
Chloé m’a regardée lire sa prose. Je la lui rends.
Je n’en suis pas surprise. Les yeux de Chloé sont pleins de larmes. Les affaires de cœur peuvent faire abominablement mal, je le sais. Mais qu’attend-elle de moi, la pauvre Chloé ? Elle reprend :
Je fis un geste d’impuissance, sans répondre.
Elle se mord les lèvres. Que faut-il lui dire ?
Elle me regarde, interloquée.