n° 18789 | Fiche technique | 8229 caractères | 8229Temps de lecture estimé : 6 mn | 20/01/19 |
Résumé: Un homme, une femme, un couple, une vie. | ||||
Critères: fh couple caférestau intermast humour -couple | ||||
Auteur : Volatyl Envoi mini-message |
Lorsqu’elle est arrivée dans sa robe courte et moulante, il savait qu’il allait avoir du mal à patienter jusqu’à la fin de la soirée. Lui-même s’était mis sur son trente-et-un afin de fêter au mieux ce dixième anniversaire de leur vie commune. Tout dans ce restaurant sentait le luxe et le raffinement. Exactement ce qu’ils souhaitaient. Un repas de haute gastronomie dans une atmosphère intime, propice aux caresses suggestives et autres petites attentions suggestives, logés dans une alcôve isolée dont les rideaux d’entrée garantissaient une relative discrétion.
Le personnel était si discret qu’il en était presque invisible. Comme tout était planifié dans le menu, il n’y avait aucune interruption dans la conversation de non-dits des deux amoureux, trop occupés à jouer à se regarder, s’effleurer des mains, des pieds, échangeant de légers sourires suggestifs entre deux verres d’apéritifs dont l’alcool un peu fort dissolvait quelques menues barrières mentales. Quels que fussent les mots échangés, ils n’avaient aucune signification et n’étaient pas en rapport avec leur gestuelle. Alors qu’elle caressait sa main, ses doigts mimant la masturbation de son pouce dans un geste qui ne cherchait même pas à être discret, lui avait son autre main qui progressait de plus en plus vers le haut de sa cuisse sous la très courte robe. L’extrémité de l’index et du majeur effleurant volontairement l’intérieur de la cuisse, provoquant un frisson et un léger écartement des jambes pour faciliter la progression vers un lieu beaucoup plus chaud et humide.
Le repas avançait, et après un hors-d’œuvre sous le signe de petits toasts raffinés de caviar et foie gras, les fruits de mer n’aidaient pas à baisser la tension érotique ambiante. Tout était prétexte entre eux pour faire des allusions à ce qu’ils prévoyaient de faire à l’autre plus tard dans la soirée, usant et abusant de toutes les parties de leur corps pour le seul plaisir de l’autre.
La banquette moelleuse en demi-cercle les vit se rapprocher de plus en plus jusqu’à se retrouver l’un contre de l’autre, s’embrassant goulûment, pendant que ses doigts à lui passaient sous son string découvrir le volcan en fusion et l’attisant des plus douces caresses alors qu’elle avait glissé les siens dans l’ouverture de la braguette, parcourir la longueur de ce membre turgescent qui la faisait tant vibrer.
Le café gourmand sur la table, il fut prétexte à des jeux bien moins discrets. Lorsqu’elle descendit gober son sexe la bouche emplie de chantilly il ne put s’empêcher descendre sa main à lui entre ses fesses découvertes, aller caresser et explorer en profondeur son puits d’amour, puits actuellement débordant littéralement et tâchant le velours de la banquette. L’idée même de faire mouillette avec des cigarettes russes provoqua un sursaut de vigueur et d’aspiration de la part de la dame dont le seul souhait était de faire exploser son homme avant elle-même. Mais elle ne réussit à qu’à faire match nul, la jouissance survenant au même instant pour les deux amants.
Après avoir quitté le restaurant muet, dans lequel de toute façon ils ne reviendraient jamais, les étreintes amoureuses, frôlements provocateurs et attouchements discrets continuèrent dans la rue, dans la voiture et jusqu’au logement. Ils étaient nécessaires après cette petite mort qu’ils n’attendaient pas si tôt dans la soirée, mais permettaient d’augurer une suite bien plus longue, le premier raz-de-marée hormonal étant passé.
Tenir le fil conducteur de la mise en scène prévue pour cette seconde partie de soirée par la femme releva du défi tant les envies étaient fortes. Déjà dans la douche le savonnage mutuel à grand renfort de mousses érodait la volonté de résister aux assauts répétés de l’autre. Les doigts qui glissent sur la poitrine, s’immiscent entre les plis érogènes, les zones humides et bouillonnantes, le long de la hampe érigée vers le ciel. Chacun nettoyant l’autre sous toutes les coutures, insistant bien plus que nécessaire et avec une application et une douceur inhabituelle pour un lavage classique. Puis vint l’instant massage, les corps se frottant pour échauffer inutilement l’huile comestible et dont les gestes non conventionnels présageaient de finitions variées dont les positions ne sont pas sur la carte tarifaire du salon d’esthétique du quartier.
Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque les corps étaient chauffés à blanc que se produisit l’explosion finale assourdie de râles conjoints. Les amants épuisés, heureux, s’endormaient imbriqués sous une couette éclipsant leur nudité au regard réprobateur de l’hôte félin dont l’agitation précédente empêchait le sommeil mérité d’une journée passée à ne rien faire.
Au petit matin, les rayons de soleil traversant les anfractuosités des rideaux jouaient avec les paupières pesantes. Un frémissement sur le lit, un souffle un peu plus fort et un corps semblait reprendre vie.
Après un passage aux toilettes rapide « Ça ne te ferait rien de fermer la porte, je suis en train de prendre mon café ! », direction la salle de bain. « Con de chat , il fait exprès d’aller chier juste quand je vais me brosser les dents, en plus il a foutu de la litière partout ça nique les pieds ! ».
Puis il y a juste le temps de s’habiller.
Et enfin pour se quitter dans la rue, devant la porte.
Un bisou rapide sur les lèvres.
Et ça fait quinze ans…