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n° 18790Fiche technique10087 caractères10087
Temps de lecture estimé : 7 mn
21/01/19
corrigé 06/06/21
Résumé:  Cette fille, Ophélie, des mois qu'elle me fait fantasmer. Tous les matins je la vois, elle me sert mon café, je nous imagine faisant l'amour. Oserai-je l'aborder ?
Critères:  fh inconnu amour cérébral revede cunnilingu pénétratio -amourdura
Auteur : Ted Nonin            Envoi mini-message
Le goût du café

Comme tous les matins, je me lève, me débarbouille un peu, enfile mes fringues et sors en speed de chez moi pour choper mon métro. Je me pose au fond, contre la porte en tentant tant bien que mal de ne pas me casser la gueule au milieu de ce wagon blindé. La rame avance, on me bouscule, et comme toujours mes pensées dérivent.


Je pense à elle, à Ophélie. Je vais la voir dans dix minutes, je le sais.

Comme toujours, elle va me sourire poliment de derrière son comptoir, me servir ce café trop grand et trop cher qu’on distribue à la chaîne sans se préoccuper des clients.

Je ne sais rien d’elle, juste son prénom grâce au badge épinglé sur sa poitrine.


Puis, comme tous les jours, j’irai me poser au fond et le temps d’un café je vais l’admirer, je vais rêver. C’est pas un canon Ophélie, elle n’est pas bien grande, pas bien grosse, elle a des petits seins, des cheveux noirs qui lui descendent jusqu’aux épaules et une peau blanche comme de la porcelaine. Elle a l’air timide, elle regarde à peine les clients et les seuls sons à sortir de sa bouche sont les classiques « bonjour », « au revoir », « merci », qu’elle répète comme un automate. Mais ses yeux, putains ses yeux !


Quand, j’ai la chance de croiser son regard, putain, je perds mes moyens. Ses yeux verts sont si profonds que j’ai peur de me noyer, alors je baisse la tête et je vais m’asseoir sans demander mon reste. Le métro s’arrête, je sors un peu de ma rêverie, regarde les gens monter, et quand ça repart je me replonge dans ma tête.

Elle est seule derrière le comptoir. Je suis seul dans la salle, je bois mon café.


Elle s’avance, je me lève et, sans un mot ma main passe derrière sa tête, l’attire vers moi, et nos lèvres se touchent, nos langues s’enlacent. Elle a le goût du café, elle est si douce.


Je l’attrape par les hanches, l’allonge sur une table, elle remonte sa jupe, j’enlève sa culotte. Je précipite ma bouche entre ses cuisses, je goûte son parfum, m’enivre de son odeur. Sa respiration s’accélère pendant que je glisse ma langue le long de ses lèvres. Je la lèche comme j’ai jamais léché, ma langue fait des va-et-vient dans son intimité, titille son clito puis retourne sur ses lèvres. Enfin, elle crie, je la relève, l’embrasse et…


Putain, je suis arrivé, c’est ma station, je descends. Arrivé au café, je fais la queue, je la vois, j’aimerais tellement lui parler, lui dire autre chose que bonjour. Mais dans ces moments-là, je perds tous mes moyens et je me défile, toujours.


Arrivé devant elle, je passe ma commande, nos regards se croisent, elle ne baisse pas les yeux, moi non plus. Le temps s’arrête. Quand je reprends mes esprits, des mots sortent de ma bouche, j’ai l’impression de ne pas les contrôler, que quelqu’un d’autre les prononce à ma place :



Merde, c’est dit. Ces quelques mots pourtant banals ont annihilé mes sens. Mon cœur s’emballe, mes jambes tremblent et tout, autour de moi, devient flou.

Néanmoins dans cette putain de confusion j’entends sa voix. Et là, je la vois, avec un sourire plein d’assurance, elle plonge son putain de regard dans le mien et dit :





**********




Putain, ça y est, j’ai osé l’aborder. J’ai pas réussi à bosser aujourd’hui, j’ai passé la journée à penser à elle. Je me suis refait la scène en boucle : les mots que j’ai prononcés, son regard, son sourire, son « Oui ». J’ai gardé le gobelet en carton qu’elle m’a servi. Dessus, ces quelques mots griffonnés : Ophélie, 18 h.


Ça y est, 18 heures. J’arrive au café. Elle sort, toujours dans sa tenue de serveuse. Elle me voit et s’approche de moi un grand sourire aux lèvres. Quelle assurance ! C’est pas l’image que j’avais d’elle derrière son comptoir, je la croyais timide, coincée.



Putain, je sais pas quoi répondre, pourquoi elle dit ça ? Comme je ne dis rien, elle reprend :



Alors ça ! Non seulement elle accepte de me voir, mais en plus je crois bien que je lui plais. Putain de soirée, ça doit faire deux heures qu’on discute, on est posé dans un bar, j’en suis déjà à ma troisième bière. Elle est géniale cette fille, elle a le don de me mettre à l’aise, ma timidité s’est envolée. Avec elle, j’arrive à être moi-même.


Elle me raconte qu’elle vient d’un petit bled à côté de Lyon, qu’elle est venue à Paris faire des études de journalisme et qu’elle sert des cafés pour payer son appart. Elle continue à parler, mais moi je recommence à me perdre dans mes rêves. Je m’imagine la ramener chez moi, tout de suite. L’embrasser, lui faire l’amour. Je reviens sur Terre, elle arrête de parler, nos regards se croisent, encore.



C’est moi qu’ai dit ça ? Bordel ! T’es pas dans un putain de film porno Louis. Tu peux pas dire à une fille que tu connais depuis deux heures « Viens on va baiser ».


C’est encore pire que ce matin, là, je capte plus rien du tout, j’ai envie de me barrer, très vite. Elle va m’en décoller une, c’est sûr. Quel con !



J’ai pas rêvé, elle a vraiment dit ça. Ça fait deux fois aujourd’hui qu’elle me fait chavirer, juste avec ce mot.




**********




Ça y est on arrive à son appart, elle me fait monter. Sur tout le chemin elle n’a pas dit un mot, après son putain de « oui » elle s’est levé m’a donné la main et je l’ai suivie.

On passe sa porte, ce moment que j’attends depuis si longtemps arrive enfin. D’habitude, je suis carrément nerveux juste avant de coucher avec une fille pour la première fois. Mais là bizarrement c’est différent, je me sens à l’aise, à ma place.



Elle est là, plantée au milieu de son entrée, ses yeux plantés dans les miens, elle m’appelle.

Je m’approche d’elle, glisse ma main dans ses cheveux, l’embrasse. C’est encore mieux que dans mes fantasmes. C’est vrai qu’elle a le goût du café. Sans desserrer notre étreinte, pendant ce putain de baiser, on s’enlève nos vêtements.


Elle se dégage de mes bras, entre dans sa chambre. Je la suis, l’allonge sur son lit, mes lèvres goûtent encore les siennes. Mes mains caressent ses cheveux, ma bouche descend vers ses épaules, j’y dépose de tendres baisers. Ma langue caresse la base de son cou, remonte vers son oreille. Je caresse ses hanches du bout des doigts, je savoure chaque parcelle de son corps. Je la sens frissonner.

Je continue à embrasser, à goûter chaque parcelle de son corps. Ses bras, son ventre, ses cuisses, je remonte vers ses seins. Je passe ma langue sur ses aréoles, titille le bout de ses tétons, les mordille.


Puis, n’y tenant plus j’enfouis ma tête entre ses cuisses. Putain, c’est pour de vrai. Je ne suis pas en train de fantasmer, là. J’embrasse ses lèvres intimes, les goûte, les dévore. Je glisse un doigt en elle, deux. Je caresse son clito du bout de ma langue, écarte ses lèvres, hume son odeur, lèche de plus belle. Elle se cambre, je l’entends gémir. Elle relève ma tête puis m’attire près d’elle, nous sommes tous les deux nus, allongés face à face et encore une fois le temps s’arrête : son regard, ses yeux.


Après quelques secondes, une éternité. Elle m’allonge sur le dos, grimpe sur moi à califourchon, ses fesses frôlent mon sexe, et à son tour elle m’embrasse, me lèche, goûte chaque parcelle de mon corps. Je savoure ce traitement quelques minutes, puis je lui attrape les hanches, fais glisser son bassin vers mon pénis qui n’en peut plus, qui réclame son dû. Son sexe glisse sur le mien, elle a ses jambes de chaque côté de mes hanches, son bassin ondule, lentement, elle me regarde, je me noie. Je suis en elle, dans sa chatte dans ses yeux, elle se penche vers moi nos corps se touchent, s’enlacent. Elle secoue son bassin, plus vite plus fort, Je jouis, elle crie. Elle reste contre moi, je reste en elle.




***********




Trois ans, ça fait trois ans que j’ai osé inviter Ophélie, trois ans que j’ai trouvé mon âme sœur, trois ans que sa bouche, ses fesses, ses seins, ses yeux ont fait chavirer mon cœur. Et surtout ça fait trois ans que je n’ai plus besoin de rêver, parce que mon rêve, je le vis.


Mais putain, là ça recommence, je suis reparti dans l’espace, mes pieds touchent plus terre, ma vue est trouble. Je suis comme un con, agenouillé devant elle une bague à la main. Le temps s’est encore figé.


Et comme à chaque fois, son regard transperce le mien, je me plonge dedans, et j’entends ce mot. Ce putain de mot qui me fait tellement de bien.