n° 18842 | Fiche technique | 23794 caractères | 23794Temps de lecture estimé : 15 mn | 15/02/19 |
Résumé: Léa ne ressent plus de désir pour son homme. Elle se rappelle une histoire vécue par une amie à Istanbul et décide de partir là-bas, où l'attend une belle surprise... | ||||
Critères: fh fhh jeunes inconnu vacances plage pénétratio hsodo init -initfh -hbi | ||||
Auteur : Léa Bicock (Une femme à la recherche du plaisir, par delà les peurs.) Envoi mini-message |
Cela faisait quelques mois déjà que je n’avais plus de désir pour l’homme que j’aimais. Quelque chose ne fonctionnait plus. Rien n’avait changé pourtant. Ses yeux gris loup, ses mains larges, son torse bombé et rassurant, sa queue dure et sauvage toujours prête à me pénétrer, soucieuse de mon plaisir, cherchant ma jouissance avec patience.
Eh oui, de la patience, il lui en fallait ces derniers temps car je n’y étais plus. J’en voulais, je le voulais, mais mon corps s’en foutait, comme si ça ne le concernait pas. Tous les efforts de mon homme pour rien, pas une goutte de cyprine pour nous encourager, rien.
Comme ça nous rendait un peu tristes et qu’il nous semblait important que je retrouve le goût du sexe, je pris la décision de partir en voyage.
Istanbul serait ma destination.
Une amie m’avait raconté que c’était là qu’elle avait baisé pour la première fois. Elle avait 20 ans, et se trouvait en voyage avec sa famille. Elle était de celles qui, comme moi, avaient attendu trop longtemps avant d’oser. Malgré un corps de femme formé, et un esprit affirmé, quelque chose l’avait retenue, une peur qu’elle ne pouvait pas nommer, et qui ce jour-là s’en était allée, pour de bon.
Peut-être que ça y était, c’en était trop d’être une petite fille en vacances avec ses parents. Peut-être qu’à ce moment c’était le seul moyen de se sentir vivante. Peut-être que c’était ça ou crever, intérieurement. Peut-être… car en réalité je n’en sais rien, la concernant. Ce que j’en dis est surtout vrai pour moi.
Mais mon dépucelage, ce sera pour une autre histoire. Pour elle, donc, ça avait eu lieu sur une plage, une nuit après avoir fait le mur et quitté l’hôtel où ses parents et son petit frère dormaient.
Elle était petite avec corps fin, musclé, et des cheveux châtain, courts. Elle avait un air garçonne, mais ses seins étaient joliment rebondis, sa peau était claire, presque translucide, et ses attaches si fines que la confusion durait peu de temps. Lui, au contraire, était grand et avait la peau bronzée, tannée, une barbe courte, des yeux couleur charbon dans un corps solide. Il travaillait dans le snack kebab où elle était allée avec la famille découvrir les saveurs de l’Orient. Et dès qu’elle l’avait vu, elle avait désiré ce corps-là, précisément celui-là, un corps vif, tendu, mais retenu. Un corps intense qui savait se contenir. Elle l’avait regardé dans les yeux, et lui, s’était laissé faire.
Quand elle a quitté l’hôtel pour se faufiler dans une nuit inconnue, frissonnante, ça a été pour l’attendre à la sortie de son boulot. Il fit comme s’il ne l’avait pas vue, et se laissa suivre comme s’il n’était pas suivi. Et c’est quand il s’engagea dans une rue plus sombre qu’elle lui saisit la main, tellement légèrement. Il ne fit aucun geste de surprise, ni de recul, et au fur et à mesure qu’ils marchaient en silence, elle pouvait sentir sa main se refermer, accepter.
Elle se laissa emmener jusqu’à une sorte de plage, non loin d’un pont et d’une route, à l’ombre des phares de voitures et des lueurs mouvantes de la ville. Le grondement des moteurs, le roulis des vagues, l’odeur de pétrole échoué et de friture dans ses cheveux. Sa crainte en pure adrénaline, sa volonté féroce de vivre ça comme ça. Comme s’il n’y avait pas d’autre façon.
Elle était debout en robe serrée à la taille, et en sandales serrées aux chevilles. Elle le regarda se mettre à genoux devant elle, près d’elle et délasser le ruban de sa robe. Le vent s’est engouffré sous le fin tissu libéré et les vastes mains de l’homme agenouillé s’y sont glissées aussi. Elle sentit le bout de ses doigts faire descendre sa petite culotte le long de ses jambes, des deux côtés en même temps, jusque tout en bas. Elle appuya une main sur une de ses épaules et sentit ses muscles puissants. La culotte était là sur le sol, et elle debout, les jambes légèrement écartées, face à lui. Il avait fait ça sans lenteur, sans vitesse, comme pour lui laisser le temps de suivre.
Il s’était relevé, et de ses mains sûres il déboutonna son jean, y glissa sa main et en sortit un sexe déjà grand et lourd. Parcourue d’un frisson, elle regarda le morceau de chair qu’il tenait en main. Il semblait si chaud, si tendre qu’elle eut envie de le toucher. Elle tendit la main et caressa la tête encapuchonnée, d’une douceur inégalée, et la regarda apparaître de sous la peau plissée. Une tête légèrement brillante, comme lubrifiée. Elle ne laissa paraître aucune émotion, mais la vue du membre à la peau maintenant tendue lui fit sentir, partant de son sexe et remontant jusqu’à son crâne une pression interne, une vague électrique, comme si tout un tunnel s’éveillait, ça en faisait presque mal.
Il n’hésita pas, et s’approcha sans qu’il n’en sût rien, d’un être vierge de tout rapport sexuel. Elle avait les yeux grands ouverts, et la gorge serrée. Il mit sa main entre ses cuisses, tout près de son entrejambe. Le visage de l’homme inconnu n’était pas loin de celui de la jeune femme tout aussi inconnue. Il la regardait dans les yeux. Concentré, il scrutait son désir. Elle ne sut pas ce qu’elle fit qui donna le signal de départ, mais son regard se brouilla et les images se coulèrent en sensations. Il glissait entre les lèvres de son sexe l’index et le majeur, unis, puis désunis, passant du pourtour, à l’entrée, à l’intérieur, avec délicatesse et force à la fois. Ses doigts, pour commencer, pour goûter, se promenaient, curieux. Elle était trempée et sans s’en rendre compte écartait un peu plus les jambes, un rien qui était signe de beaucoup. Il enleva ses doigts du sexe de la jeune femme si fixe et l’attrapa par le bras. Il l’amena un mètre plus loin se mettre face à un gros poteau de bois. Elle y mit ses mains et son visage tourné contre le gros poteau goudronné, elle attendit pendant qu’il déroulait le préservatif.
Il vint derrière elle, le sexe bandant et luisant. Il mit sa grande main sur le poteau, tout près de son visage, le frôlant presque. De son autre main il guida le bout de son sexe, et le posa là, à l’entrée, le gros gland chaud sur le souple entrelacs de chairs. La visqueuse, la divine cyprine faisait glousser le plastique, l’emportait. Le sexe de l’homme avançait tout calmement, instant après instant, espace infini après espace infini. Elle sentit sa forme pleine s’enfoncer.
Elle ne bougeait pas, mais déjà elle en voulait plus. Tous ses organes, de son sexe jusqu’à ses poumons, et même son cerveau, palpitaient. Elle respirait plus fort, et mordait sa lèvre inférieure. Le sexe du grand homme continuait de rentrer, de la pénétrer. Hourra !
Leurs corps invisibles et leurs souffles inaudibles, là-bas dans une pénombre connue d’eux seuls. Et les phares de rouler sur le sable, et les vagues de lécher la petite plage.
Elle se cambra un rien plus en arrière, un rien. Mais ce mouvement appela, comme si elle criait, le sexe dressé : progresse, fraye, approche, viens plus près, plus loin, plus profond, oui viens là où c’est si sensible pour moi et si chaud pour toi.
Il était parvenu tout dans le fond, et là tout dans le fond il tapait doucement. Et en même temps qu’elle le sentait dans ce fond innommable, non identifiable,… où était-ce, si ce n’était pas le centre d’elle-même ? En même temps oui, elle le sentit partout.
Elle se mit à couler, ses jambes ne tenaient plus. Il passa son bras autour de sa poitrine pour la maintenir sous les aisselles. Il la tenait pendant qu’il continuait à la baiser, et ainsi jusqu’à ce qu’elle jouisse.
Il la laissa choir à terre. Le vent la décoiffait et repoussait sa robe, découvrant presque son sexe tout gonflé. Elle dut avaler de travers et toussa un peu. Il l’aida alors à se relever et lui donna sa culotte, qu’elle remit lentement. Lui qui était reboutonné, la regardait faire, toute déboussolée. Après avoir rattaché son ruban, elle épousseta le sable qu’elle avait sur les jambes. Sa respiration était encore courte. Après un temps, elle fit une sorte de sourire, mais pas vraiment, c’était dans son regard.
Elle se retourna et marcha sur la plage, prit l’escalier de bois salé et puis le trottoir. Ils marchèrent, côte à côte, sans rien essayer de se dire, et ainsi jusqu’à l’hôtel. Elle s’éloigna et ne se retourna qu’une fois rentrée, loin derrière les vitres.
Lui, prit une cigarette, l’alluma, là à quelques mètres de l’hôtel et s’en alla.
Ce que j’avais aimé cette histoire quand elle me l’avait racontée. Qu’est-ce que c’est beau les êtres humains quand ils et elles le veulent bien. Quelle confiance elle avait eue, malgré tant d’inexpérience. S’en étaient suivies des années d’un appétit sexuel faste, mais qui maintenant était terminé. Sa vie sexuelle n’existe plus, car elle ne vit plus que pour son enfant.
Bref.
Je suis partie à Istanbul.
J’ai marché plusieurs jours, seule dans la ville. Les hommes étaient beaux, sans doute oui, et les femmes aussi, les yeux foudroyants de caractère. Je ne me sentais pas à la hauteur si j’y pensais, et puis, si je n’y pensais pas, je me sentais de toute façon comme détachée de mon corps. Cet homme qui m’avait vue partir pour ces vacances m’appelait tous les jours, me disait tout son amour. Sa tendresse me touchait mais faisait de moi quelqu’un sans corps. Alors j’ai fini par lui dire que j’avais besoin d’un peu de silence, d’un peu de solitude, de me retrouver, d’avoir la place de sentir ce qui me manquait.
Je logeais chez une amie turque, féministe militante qui parla bien vite avec moi de ce qui me préoccupait tant. Elle me dit de ne pas m’en faire, surtout pas, que je vivais ce que j’avais à vivre et que j’avais très bien fait de venir la retrouver.
Nous nous étions rencontrées quelques années plus tôt alors que j’étais de passage dans la ville où elle étudiait. Rentrée dans sa ville natale, malgré la terreur qu’instaurait le gouvernement, et peut-être parce qu’elle n’avait juste pas le choix, elle disait quand même qu’elle préférait Istanbul à n’importe quel autre endroit. Et que la seule raison était qu’ici, elle savait y prendre son pied. Quelque chose qui aurait à faire avec le mélange entre Orient et Occident…
Elle me dit qu’ici les femmes et les hommes sont mélangés, qu’il est parfois difficile de savoir à quel genre on a affaire et qu’elle aime bien ça, qu’elle adore cette ambiguïté qui seule lui permet de se sentir libre. Elle me décrivit les hommes à qui il faut dire "elle" et les femmes à qui il faut dire "il". Ceux ou celles dont on ne saura rien, qui vivent dans le trouble qui les forme. Elle me parla aussi de ce lieu, « la maison », où une salle est dédiée au sexe, le « donjon » qu’elle me dit. Je l’écoutais me décrire son monde, un sourire tranquille aux lèvres et les yeux seulement en train de rire.
Le samedi suivant, c’est-à-dire deux jours plus tard pendant lesquels je m’étais perdue d’expectations en excitations, elle m’invita à la rejoindre à « la maison ».
C’était une vieille maison, abritant officiellement une association dispensant des cours de langues, turque, anglais, français, arabe. Oh, la journée cela avait bien lieu, mais le soir, quand le ciel s’assombrissait et qu’il prenait les couleurs électriques de cette ville, la nuit, la planche en bois au fond de la cour, se rabaissait pour former un bar. Un court néon et l’obscurité éclairaient cette atmosphère faite de vieilles pierres. Des plantes grimpantes, plutôt sauvages, envahissaient les murs et parcouraient les fils tendus en formant un plafond de verdure idéal pour se sentir protégée, comme à « la maison ».
Il y avait un peu de monde, mais le lieu était assez grand pour se sentir à son aise. Mon amie m’accueillit avec un sourire plein de dents joyeuses et une franche accolade. Elle me présenta à celles et ceux qui se trouvaient près d’elle. L’anglais n’était que très peu connu parmi les personnes présentes mais mon amie prenait le temps de traduire et j’appréciai cette attention qui me fit sentir bienvenue. Elle me fit faire le tour du lieu. Je commençai alors à découvrir ces corps qu’elle m’avait décrits et cette ambiguïté réconfortante. En effet, ici, le non conforme était à son aise. Elle m’expliqua que la seule règle était de ne pas juger, que rien ne me serait imposé, et que je n’aurais rien à imposer aux autres. Dans l’une des salles donnant sur la cour était projetés sur grand écran des films pornographiques homosexuels, mais cela dépendait :
Au fond de cette salle de projection, il y a un rideau, et derrière ce rideau, il y a une porte. C’est là que le sexe a lieu, nulle part ailleurs.
La musique est forte et la promiscuité augmente. Il y a déjà plus de monde, et j’aperçois quelques corps enlacés. Et soudain, sous mes yeux, cet instant d’une folle beauté. Je vois un peu plus loin, un type torse nu avec un collier de cuir enserrant son cou, plus haut d’une tête que tous les autres, qui croise un autre type dans la foule, en sens inverse. Au passage, le très grand type attrape l’autre par la taille, le retourne, se colle à lui, ses mains le saisissant par la chair nue et remontant à sa nuque, il l’embrasse. Ça ne dure qu’un instant. Celui qui s’est fait attraper se fait récupérer par une nana qui le tire par la main, et qu’il suit le visage continuellement tourné vers ce grand type qui ne le quitte pas des yeux. Quelle beauté, quel instant. J’aurais aimé les regarder plus longtemps.
Pour la première fois peut-être, j’envisage cette excitation de regarder deux hommes se prendre, s’attraper, se baiser. Mon amie voyant ma tête qui avait dû oublier de respirer, s’approche et me susurre à l’oreille :
Le grand type m’a intriguée, son aisance, sa simplicité, sa générosité même. Je le cherche des yeux. Je ne suis pas grande par rapport à lui, mais pour une femme, j’entends souvent dire de moi que je suis grande. Ça m’est bien égal la taille et tout ça, je ne me rappelle jamais qui est grand ou petit parmi mes ami-e-s. Mais ce type-là, sa stature… Je ne peux m’empêcher d’imaginer qu’il a une grande et grosse bite. Je sais que ça ne va pas toujours ensemble. D’ailleurs, le meilleur ami de mon amie ici, il est petit et maigre et pourtant elle me promet qu’il a un magnifique engin que beaucoup se partagent. Moi, j’imagine toujours que les hommes qui me plaisent physiquement ont une grosse bite. Que de déceptions m’ont déjà pénétrée !
Dans la foule compacte, dans des allées et venues, je le trouve, et non loin de lui, je l’observe. Il est à l’affût de tous et toutes, et par instant accroche son regard au mien, et à chaque coup j’en suis un peu plus bouleversée. Et déjà je le sens, ce muscle que j’aime tant, se réveiller. Je le sens s’étirer, entre douleur et plaisir. Oh que je l’avais oublié ce plaisir si particulier, indéfinissable et génial. J’en ai les yeux mouillés.
Je n’ai pas dû attendre si longtemps, juste le temps qu’il fasse son tour d’horizon. Sans dire qu’il n’a pas hésité, je n’ai pas non plus dû le prier. À un moment, qui aurait pu arriver ou pas, sans que j’aie pu vraiment m’y préparer, en un instant, il avait été là, tout près, avec sa grande stature, calmement, il était venu tout près et s’était abaissé. Il m’a embrassée dans le cou, un truc que je ne peux pas décrire, en même temps qu’il me collait à lui dans sa sueur. J’ai été enivrée tout de suite. Ce type puait le sexe, une bombe. Qu’est-ce qu’il avait dû en voir des gens tomber à ses pieds. Il m’a relâchée et il a marché droit vers le donjon. Il a disparu derrière le rideau.
J’ai regardé autour de moi. Mon amie toujours au bar discutait, riait, tout continuait d’être normal. Alors j’y suis allée, en tremblant, le cœur battant, dans cet entrelacs de rideaux, porte, rideau, obscurité, son du film porno. De l’autre côté, je suis restée quelques instants sans bouger, mes sens tout en pagaille. J’étais mon sexe, mon sexe était moi, et partout autour aussi. Il faisait totalement, entièrement noir, je n’entendais que frottements et gémissements, des à-coups, des cris de plaisir, de douleurs délicieuses. Je coulais.
Il m’a soulevée par une main, par son énorme main passée sous moi, déjà en moi, il m’a soulevée et assise sur je ne sais pas quoi et ses gros doigts dans ma chatte, enfilés avec fluidité. Respirant fort, il me demanda à l’oreille :
Il s’est reculé et m’a embrassée en finissant de me faire perdre la tête. Il a pris ma main et a remplacé ses doigts par les miens et m’a soufflé :
Je n’ai pas bougé, pas d’un poil ; je respirais à peine, toute ma peau en frissons, comme si mon sexe avait tiré tout mon corps intérieur à lui. Quand il est revenu, mon regard s’était un peu habitué à l’obscurité et je devinais son contour, et quelques morceaux de corps luisants. Il a été un mouvement sans parole. Il a enlevé ma main, il a poussé mon torse jusqu’à ce que je m’allonge, il a écarté mes jambes, relevé ma jupe ; il a poussé ma culotte, il a mis sa bite énorme et plastifiée dans mon sexe.
Pam, d’une traite.
C’est tout ce qu’il a fait.
Ensuite, si suffocante que j’étais déjà, les genoux pliés de part et d’autre de son grand corps, il a saisi mes deux mains qu’il a mises sur ses fesses en m’indiquant clairement de les lui tenir écartées. Il reposait de tout son poids en moi. Et j’ai senti que quelqu’un d’autre intervenait, qui écarta les jambes du grand type qui était en moi, ce qui écarta encore plus les miennes. Je faisais des efforts pour me relever au maximum, je voulais toucher le trou de son cul, suivre ce qui allait se passer là. La plus belle et excitante scène de cul de mon existence a alors eu lieu. Une bite énorme, un truc que je n’ai pas vu mais que j’ai touché, a glissé entres les fesses que je tenais. La bite énorme a écarté ce cul, s’est introduite profondément en lui. Et plus elle rentrait, et plus je sentais la bite du grand type durcir en moi, à en exploser. J’ai grimpé très vite. Le grand type complètement allongé sur moi, la tête affalée derrière mon épaule, à en grogner, à en baver, m’écrasait. J’étouffais pendant que j’étais baisée par intermédiaire. Une éternité, un instant, je n’ai aucune idée du temps que ça a duré. Des coups sourds, presque sans mouvements mais profonds, larges m’ont irradiée du sexe vers tous mes membres, et l’odeur du sperme et les râles de ces hommes si libres. Et surtout le pam-pam si doux, si fort, et le poids, et encore.
J’ai aimé ça terriblement, je me suis laissée aller, j’ai tout oublié sauf ces bites emboîtées par-dessus moi pour nos plaisirs partagés. Oh que cela devrait durer, comme l’algue dans la mer, toujours dans le mouvement des corps des autres, cette tendre caresse dansante et chaude. J’ai été la première à jouir, j’ai crié en riant, tant j’étais contente de me sentir vivante. Cette décharge d’énergie supplémentaire m’a donné la force de m’activer, mon sexe pompant celui de l’homme et mes mains agrippant ses fesses, augmentant par mes agitations le rythme souple des deux hommes emboîtés.
J’avais déjà joui quand j’ai eu cette chance extrême, tout en les devinant par la vue, de les sentir pleinement jouir sur moi, dans moi, avec moi. Ils ont déployé une telle force que j’en ai gardé des bleus une bonne semaine, je me suis fait prendre par les épaules, comme si le grand type s’accrochait à moi pour fuir pour mieux rester, et l’autre qui l’enculait s’accrochait à mes cuisses pour aller plus fort et plus loin. Je n’avais jamais vu deux hommes jouir ensemble. Beauté fatale.
Ils se sont écroulés. Moi, j’étais toujours en dessous et commençais à souffrir du poids qui pesait sur moi. Je les ai poussés sur le côté, et ils sont restés un peu allongés en chien de fusil, l’un dans l’autre. Oh assez peu de temps, car le temps que je sois correctement rhabillée, ils n’étaient déjà plus là. Oui, ils ont disparu à jamais, comme ça. Le temps est une drôle de chose quand on voit mal et qu’on se trouve dans un environnement neuf ; tous les sens sont si occupés à flairer, écouter, sentir, goûter, que le temps est multiplié par le présent. J’étais sonnée, épuisée, j’ai pris du temps avant de sortir. Respirer un peu. Laisser mon cœur ralentir.
C’est là que j’ai compris le sens de cette salle de projection. À la sortie du donjon, il est possible de se poser un peu dans un fauteuil, de ne pas parler tout de suite, de rester dans une faible luminosité, fluctuante, en transition vers le monde, à nouveau. Les quelques halètements émis par les acteurs ou les doubleurs, sonnent déjà comme les souvenirs séchés d’une moiteur qui n’est plus croyable. Les images bruyantes et les corps à deux dimensions n’ont pas la saveur brute de la sueur inconnue qui coule sur la peau, mais elles font un peu miroir. Les images brillantes se trouvent d’un côté, distinct, et soi en face dans son propre espace-temps. Le corps et l’esprit ont alors la possibilité de se retrouver.
Sur ma gauche il y avait un petit escalier que j’ai pris pour grimper sur le toit terrasse. D’autres gens, très calmes, étaient là aussi. J’ai regardé les toits qui s’éloignaient dans la nuit, j’ai respiré plus profondément, et j’ai souri.
En fumant une cigarette que quelqu’un de très jeune m’offrit, j’ai pensé à mon amie qui m’avait raconté sa première fois, sur une plage d’Istanbul. J’ai pris le temps de la remercier, car c’était le récit de son courage à saisir sa vie qui m’avait emmenée jusqu’ici et m’avait permis de me sentir si pleinement vivante à ce moment. Aussi, je lui ai souhaité qu’elle connaisse encore d’autres plaisirs que ceux de la maternité dans les temps à venir.
Et j’ai pensé que le sexe était un indicible beau mystère : lointain, invisible, inaccessible quand il s’échappe, et si simple, immédiat, et réel quand il s’offre.