Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18886Fiche technique47143 caractères47143
Temps de lecture estimé : 26 mn
13/03/19
corrigé 06/06/21
Résumé:  J'en avais une comme une mandarine et l'autre comme un avocat.
Critères:  fh médical exhib 69 préservati pénétratio fdanus hdanus humour
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
C'est grave, docteur ?

L’homme est parfois un peu con. Si, je confirme et signe, mais ne nous méprenons pas. Je ne parle pas de l’Homme en tant que Homo sapiens, ordre des primates. Non, je parle du mâle de l’espèce humaine, le mec, le gazier, le jules quoi !


Je vous explique. Aussitôt qu’il a affaire à son service trois-pièces, le type normal a deux attitudes.

Soit il l’exhibe fièrement devant ses conquêtes, si possible dans la plus flatteuse des dimensions.


Regarde chérie, elle ne se dresse rien que pour toi, elle ne te fait pas envie ? C’est du matos de compétition. Du premier choix.


Je dois avouer que je ne pratique guère cette manière de faire, restant toujours très modeste et courtois avec mes conquêtes, bien que n’ayant rien à reprocher à Dame Nature qui m’a plutôt à la bonne.


Non, par connerie, je veux parler de problèmes qui peuvent survenir à ces organes sensibles et délicats et que l’on ose à peine avouer tant à sa famille qu’à son médecin.

Problèmes d’ordre mycologiques, bactériens, parasitaires ou microbiens. Ça te gratte, te démange, mais par pudeur mal placée – le mot en est particulièrement bien choisi – tu n’oses t’en ouvrir à personne. Il faut attendre qu’elles te brûlent comme Jehanne sur son bûcher pour que tu te résignes à consulter le toubib.


Tant tu crains la réaction de ce personnage.

Alors tu as été mettre ta queue où je ne mettrais pas ma canne ! Tu vas pouvoir faire une omelette… va bientôt y avoir des cèpes… tu vas mycorhyzer le canton… tu te lances dans l’élevage… et ainsi de suite, l’humour des carabins ne connaît pas de limites. Tout comme tu n’oses en causer à la pharmacie, tant la préparatrice est mignonne, ses grands yeux innocents te mettent en transe. Si tu tombes sur le pharmacien, c’est pire ; il est sourd et gueule à travers la boutique : Hein, quoi, qu’est-ce qui gratte ? Ce à quoi tu réponds piteusement : Ma gorge.


C’est ainsi que je me tourmente depuis quelques semaines pour un problème situé justement à ce niveau. Plus précisément sur un des deux flacons du Père Éternel. Il me semble qu’il grossit, qu’il enfle ; et surtout – là ce n’est pas une illusion – qu’il me fait mal, j’ose à peine enfiler un slip, je vais bientôt devoir porter un kilt. L’une me fait penser à une mandarine, l’autre à un avocat, c’est dire !


Je ne crains pas de me retrouver avec une MST, mais plutôt avec une véritable cochonnerie. Donc je fais l’autruche et je me planque, me disant que ça va passer, que j’en ai vu d’autres, qu’elle va se dégonfler.

J’ai les foies, les pétoches d’aller chez ce bon vieux toubib, bref je joue au con.


Mon médecin traitant se nomme Jacques Ouzi. Un bon vieux médecin de famille, qui connaît les trois quarts de la population de notre petite ville et des environs. Il a soigné mes premiers bobos, mes grippes et gastro, fait mes vaccins et surveillé ma croissance.


Il a aussi soigné mes coups de blues, mes moments de fatigue au boulot et même mes peines de cœur.

Son ordonnance pour un chagrin d’amour ? Partir trois semaines dans un club de vacances en Grèce, faire la fête, et faire du charme aux filles.

Attention, pas conclure, simplement séduire pour reprendre confiance en moi. Il ne professe que méfiance envers tous ces anxiolytiques et autres psychotropes. Pour lui, la meilleure des médications est un bon gueuleton ou une partie de jambes en l’air.


Mais à force de tergiverser, j’ai de plus en plus mal, et en désespoir de cause, je me résigne à l’inévitable.




~oOo~





Voilà, c’est fait. De prendre rendez-vous ça me rassure et j’ai déjà moins mal.

Je songe à mon vieux médecin qui ne doit plus être loin de la retraite. Peut-être désire-t-il passer la main, ou alors il doit prendre quelques jours de congé bien mérités et se la couler douce avec madame sur une plage paradisiaque.




~o~




À quinze heures quarante-cinq tapantes, je me présente au cabinet. Pas de secrétaire à l’accueil, nous sommes à la campagne, le docteur ne fait appel qu’à un service de prise de rendez-vous par téléphone.

Je m’installe dans la salle d’attente et m’instruis en lisant les affiches sur les murs.

Vaccinez-vous contre la grippe après 65 ans ou n’oubliez pas de boire en cas de canicule, ou Allaiter, c’est mieux. Parfait pour moi, ce programme.


La porte du cabinet s’ouvre et j’éprouve des difficultés à respirer et à lever mon cul de la chaise.



Petite, mince, une rafale de Mistral pourrait la soulever. Elle est vêtue d’un jean slim noir – qui lui moule le joufflu et le ruisseau d’amour de façon fort suggestive – et d’un fin pull à col roulé blanc près du corps. Une légère protubérance sur le torse me confirme la présence d’une timide poitrine. Ses courts cheveux encadrent un joli minois. Petit nez en trompette, regard amusé, bouche pulpeuse et un petit grain de beauté sous la tempe.

Elle s’égaye de mon hésitation.



Elle me balance un sourire éblouissant.



Ouais, c’est ça, un problème, même un gros. Tu viens voir ton médecin pour un souci bien particulier, bien intime. Tu veux voir un toubib mâle, qui ne s’offusquera de rien.

Mais tomber nez à nez avec une inconnue, médecin certes, mais d’abord femme, jolie en plus, pour baisser ton froc et lui montrer ton service trois-pièces de but en blanc, il y a un pas… que dis-je, un petit pas pour l’humanité, mais un grand saut pour le pauvre homme que je suis.



Que va-t-elle s’imaginer, que j’ai un élevage de bébêtes dans le slip ou alors des agarics ?



Alors que je retire mes pompes et mon froc, elle me pose diverses questions : fumje, boije, vivjeseul, non, non, oui. Quels sont mes poids, taille, âge 90, 1, 90, 35 – je triche, presque 36 en fait – et quel est mon travail : sculpteur sur bois.



Je me retrouve devant elle en caleçon décoré de nounours – le plus ample. Elle se fend d’un sourire et murmure un original, mais mignon.

Maintenant, elle se fout de ma poire !



Je baisse mon calbut et me retrouve debout devant elle, la bite à l’air et les bras ballants, ne sachant quelle contenance adopter.



Autant tout le long de notre entretien préalable, elle souriait, maintenant ses jolis yeux noisette se font inquiets. Ses sourcils se froncent et sa bouche se résume à un trait fin.

Elle enfile des gants chirurgicaux et s’agenouille face à mon bonheur des dames. Autant cette situation m’eût intéressée en d’autres circonstances, autant aujourd’hui j’en ai le bigorneau raplapla.

Elle me soupèse les bourses.



Elle me tâte le bas du ventre.



Elle me replie la jambe, me touche l’aine.



Elle ne va pas… ben si, elle va et elle fait ! Un peu de lubrifiant sur le doigt et elle introduit son index dans ma dunette arrière.



Je voudrais bien l’y voir, elle !

En fait oui, je voudrais bien qu’elle soit à ma place et moi à la sienne.



Je me relève tout étourdi et pose la question à cent balles :



Elle prend son téléphone, me regarde dans les yeux et me dit tout de go :



Si c’est pour un plan Q et plus si affinités, je suis partant ; mais non, elle a une autre idée en tête. Elle entame alors une conversation avec un interlocuteur inconnu.



J’en reste bouche bée. Je me pince, je cauchemarde.



Cette petite bonne femme haute comme trois pommes me donne des ordres comme un adjudant-chef de la légion, ronchonne pour un oui ou un non. Je n’ose moufter, tant elle en impose.




~o~




Dans la voiture, assis à ses côtés, je cogite. Ce matin je me décide à consulter, craignant un crabe ou un truc de ce genre, et voilà t’y pas que je me retrouve à la place du mort, à côté d’une minette jolie comme un cœur – normal pour un toubib – dotée d’un caractère de cochon.

Car elle m’a engueulé au moment du départ, comme quoi je n’allais pas assez vite, ma voiture pouvait passer quelques nuits dehors sans moi et ainsi de suite.



Elle me prend par surprise.



Je lui suis reconnaissant de faire la conversation, elle veut me changer les idées. Quel âge peut-elle avoir, vingt-sept, vingt-huit ans ? Elle possède un minois très jeune et un comportement de vieux briscard, ne se permet aucune hésitation.


Arrivés à l’hôpital, elle m’emmène aux urgences où une troupe d’infirmières et le chirurgien s’affairent autour de moi.



Décidément ce n’est pas un médecin, mais une divinité multifonctions. On me pique, m’ausculte, m’électrocardiogramme et m’échographie les coucougnettes.

Je ne sais si j’attends une fille ou un garçon, mais le praticien n’arrête pas de faire des commentaires instructifs tels que : Ouch, ouyouyouille, houlàlà qui ne me rassurent aucunement.


On me ramène vite fait vers le bloc opératoire, le charcutier en chef m’y attend.



Je suis tombé sur un drôle de loustic. Un petit regret, mon médecin personnel ne me tient pas la main. On devient vite exigeant.

Une bande de cagoulés m’entourent et je plonge dans le néant.




~oOo~




D’abord un grand blanc, puis la douleur dans le bas-ventre. Ensuite des sons et des odeurs, ça y’est je me souviens, mon arrivée rocambolesque et l’opération.

Une infirmière vient aux nouvelles.



ON pourrait pas me laisser respirer, non ? Elle ne tient aucun compte de mes borborygmes et me force à faire quelques pas vers les toilettes. Elle me tient la queue et je fais un petit pissou maigrelet.

Qu’est-ce qu’elles ont toutes à me tripoter la pine ?



J’ai l’impression d’être un clébard qui fait ses besoins du soir. Je vais avoir droit à une caresse et un nonosse.



Qu’est-ce que je disais, une friandise ! En fait une bonne sousoupe.



Une fois ma soupe avalée – c’est vrai qu’ON avait faim – je plonge dans un demi-sommeil jusqu’à l’arrivée du toubib.





~o~




L’arrivée intempestive du chirurgien et de ma toubib met un terme à mon imitation du tigre en cage, c’est à dire tourner en rond dans la chambre.



Les deux praticiens se disent au revoir, et nous rejoignons le parking. Dans la voiture, après un silence, je me lance.



J’essaie d’en savoir un peu plus sur elle, sur sa vie privée, mais elle ne se livre pas. Je ne suis qu’un inconnu à qui elle vient juste de sauver la vie !

Elle me dépose devant le cabinet, je récupère ma voiture, elle me serre la main en guise d’au revoir et s’en retourne à ses consultations.


Des patients amoureux de leur médecin, ça doit être fréquent. Il y a même passablement de bouquins ou de films là-dessus ; soit des histoires de psychopathes qui pourchassent le praticien ou alors des romances à l’eau de rose, la belle malade se fait soigner par un beau thérapeute sévèrement burné.


Je ne suis pas un psychopathe. Elle est médecin, belle, et nous avons sensiblement le même âge. Surtout que nous possédons un vécu en commun, elle m’a mis un doigt tout de même !

Justement en parlant de doigt, aucune bague ni alliance n’orne ses mimines, j’ai vérifié durant le trajet de retour.




~oOo~




Dix jours plus tard, je me présente au cabinet pour me faire retirer les fils. Entre-temps une infirmière est passée deux ou trois fois pour me refaire le pansement. Il paraît que la cicatrice est belle, ce qui me rassure, car à cet endroit ça craint.



De très près même, si elle veut. Je l’entends s’affairer à l’autre bout du cabinet. Je suis allongé, popôl à l’air quand elle revient près de moi et dépose tout un tas de fourbi à mes côtés. Elle tire d’un coup sec sur le pansement, mes poils commencent à repousser, c’est jouissif !



Bien sûr que c’est beau, j’en suis fier. Elle me repousse le bigoudi, écarte les valseuses pour faire de la place et commence à retirer les fils.

Durant ces dix jours d’inactivité forcée, j’ai eu le temps de réfléchir. Seulement j’hésite sur la formulation.



Ce doit être une première mondiale, un gars qui invite une inconnue à un dîner romantique alors que cette dernière lui tripote les gonades et le sguègue. Quand je dis que le mâle humain est un peu con, je ne me trompe pas de beaucoup. Du moins en ce qui me concerne.



Elle continue de me retirer les fils. Je ne sais si je me fais des illusions, mais un petit sourire flotte sur ses lèvres purpurines et une roseur de bon aloi teinte ses joues. C’est ce moment que choisit Maurice Popaul pour se rappeler à mon bon souvenir. Il frémit, remue, animé d’une vie propre, se doutant qu’il va peut-être y avoir sa fête.

Sois sage. Reste où tu es ! Ne me fais pas passer pour un obsédé !


Un fil plus récalcitrant me pince et me tire une grimace, ce qui éteint les pensées salaces et ramène aussi Pôpol à la raison.



Après une vérification tactile de la zone incriminée, elle me déclare bon pour le service.

C’est tout juste si je ne fais pas des bons de cabri en sortant, il faut que je me calme. Pas d’efforts a dit le chirurgien.




~oOo~




Le vendredi soir, je me radine au cabinet. Elle a abandonné son sempiternel jean/chemisier pour une jolie robe courte et rouge.



Ah, je me disais aussi, c’était trop facile.





~o~




Le repas se déroule comme dans un rêve, nous rions, nous nous racontons des anecdotes de travail. En tant que médecin les siennes sont parfois gratinées. Nous torchons joyeusement une boutanche de Gigondas. Ses yeux brillent, son sourire m’ensorcelle de plus en plus. Je pense ne pas lui être indifférent non plus.

Dans le feu de la discussion, sans y prendre garde, nous passons du vous guindé au tu amical.


Tout en elle m’attire, son physique bien sûr, mais aussi son esprit, sa façon d’être, sa personnalité… merde, je deviens amoureux. C’est grave docteur ?

J’aime sa façon de pencher la tête pour m’écouter, j’aime sa langue qui passe sur ses lèvres, j’aime le son de sa voix, j’aime ses petits gestes pour remettre une mèche sur l’oreille, son rire qui illumine mon cœur.



La nuit est douce, les étoiles et la lune brillent et scintillent ; ému comme un collégien du début du vingtième siècle, je lui touche les phalanges, la belle ne s’effarouche pas, aussi je lui prends la main, mon cœur s’accélère quand elle glisse ses doigts entre les miens.


Si je devais sculpter cette scène, je la nommerais Promenade dans un conte de fées.


Nous arrivons bien trop vite devant mon atelier. Je n’éclaire pas à giorno, juste du doux, de l’indirect, celui qui idéalise les sculptures.



Dominique caresse une tête de chat, un visage de Vierge, une gargouille grimaçante ou glousse devant un diablotin en érection.



Nos doigts se rejoignent sur une statuette d’ange, nous ne savons plus si nous caressons le bois ou nos mains. Elle lève les yeux vers moi, bon sang qu’ils sont beaux.

J’embrasse la paume de sa main, dépose des baisers sur son poignet, le creux du coude, l’épaule, le cou.

Attiré par son visage, je m’approche de plus en plus près ; je perçois son souffle sur ma peau. Nos bouches se rejoignent et je reçois l’équivalent de 10 000 volts dans le ventre.


Ses lèvres sont douces, chaudes, moelleuses, y réside encore la saveur de la mousse au chocolat. Maintenant soit je me prends une baffe – hypothèse improbable, mais avec les femmes on ne sait jamais – soit nous nous offrons une salade de museau. Ses petites mimines viennent saisir mon visage et elle me picore la bouche de petits bécots délicats. Salade de museau pour deux.


Rapidement nous voulons plus et nos langues se cherchent et se trouvent, de délicat ce baiser devient furieux. Nos mains partent en exploration ; elle connaît déjà une bonne partie de mon anatomie, je ne sais rien de son corps, à part en rêve – et les draps s’en souviennent.


Mon appartement se trouve au-dessus de mon atelier. Comment nous retrouvons-nous nus sur le canapé du salon ? Mystère. Du moins pourrons-nous le lendemain retracer notre procession. Au bas de l’escalier nous récupérerons ma chemise, sur les marches, mon pantalon, en haut, sa robe.

Mon boxer orne le lustre et son tanga trône sur un baromètre de marine fixé au mur.


Toujours est-il que je peux me repaître de son corps à volonté. Comme je l’avais deviné, de tout petits nénés parent sa poitrine. De petits œufs au plat tout mignons que je chéris et dont je lèche les framboises toutes roses et mûres à point. Une petite tache de naissance en forme de tulipe décore son sein droit.



Moi, sage ? Je refuse d’être sage dans ces conditions.



Ce disant, elle pose sa main sur mon torse et me force à m’allonger. Elle saisit mon candélabre à pleine main et lui prodigue quelques caresses de haut en bas et bas en haut. De rigide, il en devient minéral.


Elle en gobe l’extrémité. Sa langue tournicote autour du bulbe à me rendre fou.



Elle arrête sa douce torture, me regarde en riant et place ses genoux de chaque côté de ma tête.



Que c’est beau ! Une toison sombre bien taillée qui enserre les lèvres gonflées à peine entrouvertes, mais déjà luisantes, une petite houppette surmonte le tout.

Pendant mon observation elle continue son travail de sape, en ce moment elle me tripote les siamoises.


Je me lance et écarte les deux lèvres qui émettent un doux bruit de succion. Je pose ma bouche sur ce trésor, ma langue fait connaissance avec ses petites nymphes cramoisies.

Le petit encapuchonné se cache tout en haut de cette merveille. Ma langue passe d’icelui au délicat pertuis qui bâille et appelle à l’aide, appel reçu cinq sur cinq, mon index droit vient s’y nicher.


Ma docteure ronronne sous ces caresses et aspire de plus belle ma tige. Une envie me saisit et ne me quitte plus. J’humidifie le majeur gauche et l’enfile dans son étoile du soir.



Agile comme une chatte, elle saute du canapé, récupère dans son sac un préservatif, le pose avec dextérité sur mon nœud et me gronde.



Je constate avec joie qu’elle se doutait de la tournure qu’allait prendre la suite du programme. La boîte de capotes est neuve.

Elle m’enjambe de nouveau, cette fois face à moi. En passant un petit bout de langue entre ses dents telle une petite élève studieuse, elle place mon porte-plume sous son encrier et se laisse glisser dessus. Ce faisant, elle ferme les yeux et gémit d’aise. Un sourire béat illumine son visage.


Je caresse ses hanches, ses fesses tandis qu’elle entame un lent va-et-vient. Mes mains remontent sur ses seins tout petits, si mignons et délicats. J’en agace les tétons qui se dressent entre mes doigts taquins.

Elle se penche vers moi, plonge son regard dans le mien tandis que les mouvements de son bassin deviennent anarchiques, elle laisse échapper de petits cris rauques. Sournoisement, je passe la main entre nos corps et presse son bouton d’amour.


Elle se met à trembler, elle émet une longue plainte m’embrasse comme une furie. Étonné par tant de véhémence, je mets quelques secondes avant de remplir la pochette surprise.

Je la serre contre moi, lui caresse les cheveux, le dos et les fesses. Dominique semble évanouie, seuls sa respiration haletante et son petit cœur qui bat la chamade me rassurent.



Un petit gémissement me répond.



Mon toubib se marre et me fait de petits bisous dans le cou, elle se trémousse sur mon bidon.



Mon Voltigeur qui se faisait tout petit se rappelle à mon bon souvenir.



Je la laisse quitter l’étreinte de mes bras et me dépiauter le petit chose. Un petit coup de polish et hop, mon asparagus est de nouveau en forme.



Je veux me lever et lui laisser la place, pour entamer un bon vieux missionnaire des familles recommandé par le Vatican, mais elle m’en empêche.



C’est ainsi qu’elle s’assied sur mes genoux, torse contre torse, les jambes de chaque côté de mon bassin, elle s’empale sur ma tige. Une fois mon tenon bien introduit dans sa mortaise, nous ne bougeons plus.


Nous nous embrassons langoureusement, je sens son doux fourreau presser mon dard, son joli clito frotte contre mon pubis et la fait gémir de plaisir.

Lentement, mais sûrement, nous montons tous deux vers le septième ciel, ensemble. Nous nous étreignons l’un l’autre tels des naufragés sur un frêle esquif.


Dominique se serre encore plus contre moi alors que son corps trémule de haut en bas. J’en profite moi aussi pour larguer les amarres.

Nous récupérons nos esprits quelques minutes plus tard en nous exclamant de concert :



Nous émigrons dans la chambre pour prendre quelque repos bien mérité. Le lendemain matin, je la trouve blottie contre moi, mon torse en guise d’oreiller.


Je garde toujours près de moi un carnet où je dessine, où j’y laisse des idées de futures sculptures. Cette fois je la croque, le petit nez, un sourire angélique, l’arc du sourcil et l’ombre de la pommette, la rondeur d’un sein et sa friandise, une mèche sur le front, l’ombre des cils sur une paupière. Dessiner une personne permet de la connaître intimement, de découvrir sa personnalité. De Dominique, je découvre la douceur, la gentillesse et un reste de candeur enfantine.


De la croquer ainsi me remue les sangs, réveille mes ardeurs amoureuses. Bref, il se passe des choses sous le drap. Ça se déplie, se déploie, se rigidifie et finit par atteindre sa main innocemment posée sur mon ventre.



La voilà revenue sur mon torse, la voilà qui s’empale à nouveau sur mon soc et ondule du croupion. Nous nous embrassons doucement ; en général le matin je me trimballe une haleine de chacal, mais cela ne semble guère la gêner.


Au bout d’une dizaine de minutes, c’est de nouveau le grand spectacle son et lumière. Après quelques instants de plénitude, elle s’étire et me serre contre son cœur.



Sur ces paroles sibyllines Dominique se lève et se plante devant moi, dans toute sa splendeur et me déclare :



C’est nus que nous avalons notre petit déjeuner, puis que nous prenons notre douche commune. Mais pas question de galipettes sous l’eau, je suis, paraît-il, fragile, une chute malencontreuse sur la savonnette et elle me ramène à l’hosto avec une épaule en vrac et une éventration, quelle horreur.

Toujours nus nous visitons mon atelier, Dominique s’extasie sur la douceur du bois, la couleur, l’utilisation des veines et cernes. Visite ponctuée de baisers et caresses.


Remontés dans l’appartement, je lui propose une séance de dessin. Elle pose debout, de face de dos, allongée. La dernière pose la fait réagir.



Agenouillée, la tête sur un oreiller, les jambes écartées et les fesses en l’air, je croque son merveilleux postérieur et sa figue juteuse. Une photo pourrait devenir vulgaire, un dessin magnifie le modèle. L’origine du Monde de Courbet est-elle vulgaire ?


Une fois réalisées plusieurs esquisses, je n’y tiens plus. Je glisse un doigt sur son fruit charnu, ce qui la fait glousser. Rapidement, mon dard encapuchonné remplace le doigt.



Si un médicastre venait maintenant la ramener, il serait trop tard, car je suis déjà niché au fin fond de son havre, la séance de pose l’a mise dans tous ses états. Nous la jouons lascive, tendre.

Je vais et je viens, comme disait je sais plus qui, au creux de son mignon félin.


Nos corps s’entrechoquent de plus en plus vite et de plus en plus fort, nos respirations s’accélèrent, je capture ses gracieux petits seins et embrasse son dos, pour terminer en apothéose et nous affaler à bout de souffle, l’un sur l’autre.



Je m’extasie de plus belle sur ses petits pains aux raisins, de petites proéminences douces et blanches, ornées d’une drupe savoureuse, qui s’érige lorsque j’y passe la main, les aréoles s’horripilent à chaque passage ou coup de langue. Elle me dit être particulièrement sensible des seins, appréhende chaque frôlement et en espère un suivant.




~o~




Celui qui inventera le week-end de sept jours sera honoré comme il se doit – quoique les W-E de sept jours se nomment les vacances –, mais le concept n’existe pas encore. Le lundi matin, il nous faut reprendre nos occupations respectives, ayant passé le samedi et dimanche à nous envoyer en l’air.


Elle m’a d’ailleurs appris que le fait de lui faire l’amour à répétition ne serait pas dû à mes capacités extraordinaires, mais au produit ajouté à la perfusion de réveil, un truc qui augmente le tonus, qui dope et stimule en quelque sorte. Moi qui me prenais pour un super-héros !



Sur ces fortes paroles qui me font chaud au cœur elle s’éloigne après un dernier baiser.




~o~




Je me remets au boulot assez vite, ayant pris un certain retard dû à mon hospitalisation. J’ai pu faire du travail de bureau lors de mes dix jours de repos forcé, mais pas plus. Je quitte même la région plusieurs jours et même la France pour aller étudier certains chantiers dans des églises et châteaux et discuter avec des collègues en Belgique.


Je reviens donc avec des projets pleins les cartons et une adorable toubib dans la tête. Je prends rendez-vous pour ma visite de contrôle, un mois après l’opération et quelle n’est pas ma déception de me retrouver face à ce bon vieux Jacques Ouzi.



Le plafond de la chapelle Sixtine s’abat sur moi, c’est à peine si j’entends ce sympathique médecin me dire que tout va bien, je paye et sors, l’esprit dans la brume. Elle est repartie sans me prévenir, sans une explication, sans un adieu.


Merde, quel con, moi qui croyais avoir trouvé la femme de ma vie.


Je me remets au boulot comme un zombie. Sculpter me permet de penser à autre chose, de me libérer l’esprit. Mais aussitôt mes mains inactives, tout me la rappelle. Cette statuette qu’elle a caressée, ce restaurant où nous nous sommes découverts. Sans parler de mon appartement et de la chambre, où son odeur flotte encore.


Sans oublier les croquis que j’ai faits et qui traînent sur un meuble. Je veux éviter de les regarder, de les toucher, mais la nature est faible, je ne peux m’en empêcher. Assis tristement à mon bureau, je feuillette mon carnet d’esquisses en me répétant en boucle : Pourquoi ?


Parce qu’inconstantes sont les femmes, changeantes. Je n’irais pas jusqu’à dire traîtresses, mais presque. En tout cas ça me fait mal, là, à mon petit cœur fragile. Sous chaque gros ours sommeille une midinette. Peut-on faire une hernie du cœur ?

Je veux jeter ces dessins quand il me vient une idée.


Je descends à l’atelier, sors un vieux billot de noyer que je gardais pour une grande occasion et commence à l’étudier sous toutes les coutures. J’y passe la nuit, et bien d’autres heures, semaines et mois.




~oOo~




Notre maire, pour attirer les touristes dans notre coin, organise une grande fête des métiers d’art. Les artisans du département et d’ailleurs sont conviés à venir exposer dans notre petit village. Par artisans le maire entend ferronniers, céramistes, peintres, couteliers, verriers, ébénistes, photographes ou sculpteurs sur bois, pierre ou autre. Pas des plombiers ou maçons !

À cette occasion je transforme mon atelier en salon d’exposition. J’en profite pour vendre quelques-unes de mes créations. Le temps d’un long week-end, le village se transforme en galerie d’art géante, attirant toute une faune de touristes, curieux et amateurs éclairés.


Cette année pourtant, le cœur n’y est pas. Je me force à sourire aux visiteurs et à donner des explications, il me tarde de retrouver ma tranquillité et la solitude pour lécher mes plaies.

Justement, en parlant de visiteurs, un bedonnant dégarni, la soixantaine entamée baguenaude entre mes sculptures, semble apprécier un aigle, un angelot ou une tête de loup.


Il se fige soudain devant une statuette, il l’admire de loin, l’examine de près, met presque le nez dessus, tourne autour de la console pour l’étudier sous tous les angles.



Il tourne encore quelques secondes autour de la sculpture, je sursaute lorsqu’il hausse la voix.



Je me demande quelle mouche le pique quand elle entre.



Il l’appelle ma chérie ?

Elle vit avec un vieux ! Un vieux chauve !

Au ventre proéminent ! Quelle horreur. Le regard de Dominique passe de la statuette à ma petite personne. Un mignon sourire naît sur ses jolies lèvres. Je reste raide comme un piquet alors qu’elle s’approche. Je fais un tantinet la gueule, aimable comme un CRS souffrant de caries dentaires et d’hémorroïdes en même temps.



La statuette la représente en buste, nue, un sourire angélique aux lèvres. J’y ai passé un nombre incalculable de nuits à la sculpter, la polir, la rendre désirable.


Le petit gros s’approche de nous.



Merde, quel con je fais, son père ! Papounnet ! À cet instant une petite bonne femme entre dans l’atelier. Copie conforme de Dominique.



Il dit cela avec un petit air entendu. En effet, j’ai poussé la précision à recréer la petite fleur sur son sein. Mon médecin perso pouffe.



Me voilà bien, avec « beau-papa » qui me fait ses yeux de scanner et « belle-maman » qui me passe à l’IRM. Ils me testent, m’évaluent, me soupèsent du regard.

En effet, quelle que soit la famille, papa-maman font une belle enfant, ils espèrent la voir trouver un beau boulot, c’est fait. Puis ils rêvent de la voir avec un gentil, séduisant, intelligent et bel amoureux : moi.

Et là catastrophe, ils se rendent compte que fifille va partir, avec ce gars, ce voleur d’enfant. Souvent les parents veulent tout et son contraire.


Indifférent aux regards scrutateurs de ses parents je continue de rouméguer.



Le paternel, qui nous voit célébrer des messes basses s’approche et fait sa révélation, heureux de son petit effet.



Mon regard planté dans le sien, je saisis sa menotte et la pose sur mon cœur, avec mon air de chien battu.



Elle dépose un baiser sur ses doigts et caresse mon torse.



Je laisse passer un instant et je murmure :



Elle devient rouge de confusion lorsque je lui murmure à l’oreille :