n° 18939 | Fiche technique | 13719 caractères | 13719Temps de lecture estimé : 8 mn | 08/04/19 |
Résumé: Une histoire d'amour dans la chambre quatre-vingt-seize du Palace-Hôtel. | ||||
Critères: fh bizarre hotel amour voir exhib rasage 69 jeu aliments humour | ||||
Auteur : Hashpimby Envoi mini-message |
Après quelques pas de silence, il avait répondu en accentuant la pression de sa main sur les hanches de la jeune femme, que, d’après lui, la vie était « trop belle » pour être vécue.
Elle avait aimé cette réponse et le lui avait manifesté en se serrant contre lui.
Un peu plus tard, sous un réverbère complaisant, ils s’étaient longuement embrassés, puis ils avaient choisi sur leurs agendas respectifs la date idoine pour en finir : ce serait le trente et un août, équidistant de leurs anniversaires respectifs.
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Au jour dit, ils se retrouvèrent dans le hall du palace compassé, où il avait pris soin de réserver une chambre.
À la réception, l’attention de l’homme aux clés d’or fut alertée par leur absence de bagage : une simple petite mallette pour lui, un élégant cabas pour elle. Trop au fait des avatars de l’hôtellerie de prestige pour manifester le moindre trouble, il se contenta d’une simple question, juste pour faire comprendre que si la maison tolérait les excentriques, on y veillait méticuleusement contre les filous de basse caste :
Après un geste de dénégation à l’attention du liftier qui avait déjà ouvert la porte de l’ascenseur ouaté, ils attaquèrent enlacés, les marches du grand escalier.
À peine dans la chambre, après avoir congédié le groom, ils s’embrassèrent profusément.
Il sortit de sa mallette une minuscule caméra vidéo qu’il installa sur un trépied et plaça dans un angle de la pièce afin que son champ couvrît intégralement le lit immense.
Durant ce temps, elle explorait la salle de bains, sensible au luxe tranquille des lieux.
Elle se déshabilla, et s’approcha de lui en lui tendant un rasoir et une paire de ciseaux. Il la plaqua contre lui et entreprit de lui couper les cheveux.
Il s’approcha d’un petit clavier enchâssé dans l’une des tables de chevet et bientôt une musique douce emplit la pièce.
Revenu face à elle, il s’agenouilla et s’attaqua aux poils blonds du pubis de la jeune femme.
Après un silence il ajouta :
Bientôt il se releva et attira un fauteuil où il la fit s’asseoir.
À l’aide de la bombe trouvée dans la salle de bains, il couvrit de mousse blanche la tête de la femme, et entreprit de la raser.
Absorbé par son travail, il ne parlait pas. Elle, restait absolument immobile. Puis il la fit lever, et procéda de la même façon sur son pubis.
Elle se dirigea vers la glace et se regarda en souriant.
Il l’embrassa et fit glisser ses lèvres sur la peau à présent lisse de son crâne.
Il se déshabilla et s’assit à son tour dans le fauteuil, regardant avec ravissement les longs cheveux de son amoureuse qui jonchaient le sol et qu’elle piétinait sans plus d’attention.
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Dans la grande baignoire où ils s’étaient assis face à face, ils se regardèrent avec délectation, émerveillés de se découvrir l’autre ainsi mis à nu.
Dans la chambre, la musique chuintait toujours.
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Le garçon d’étage pénétra dans la chambre, en poussant une table roulante chargée de mets rares et de fruits hors saison, disposés sur de rutilants plats argentés.
Il feignit, comme il se doit dans un établissement de haut standing, de ne pas remarquer l’étonnante nudité du couple, le désordre ambiant, les cheveux qui jonchaient le sol, la caméra.
Étendus sur le lit, ils le regardaient en souriant dresser le couvert et remplir les assiettes.
Après un très léger plop de bon ton, le garçon remplit les deux flûtes de pétillance ambrée et sortit sur une courbette.
Après avoir approché la table roulante du lit, il tendit à la jeune femme une assiette et une flûte et se servit à son tour.
Ils burent et mangèrent en se souriant, sans se préoccuper de ce qui pouvait tomber sur le lit.
Après qu’il se fut exécuté, elle versa sur le ventre de l’homme le contenu de son assiette, se pencha sur lui et entreprit de le lécher méthodiquement.
Puis ils inversèrent les rôles, et procédèrent de même avec le champagne, sans se soucier de l’état des draps.
Profitant d’un moment d’inaction, elle se leva et prit la caméra. Elle se rapprocha de l’homme toujours étendu et filma son visage en gros plan. Il fit ensuite de même avec elle.
Il replaça la caméra au même endroit et revint vers elle.
Dans sa mallette, il prit un petit flacon de verre et revint s’étendre à côté d’elle sur le lit. Il ouvrit le récipient et le porta à son nez.
Elle lui rendit le flacon. Il versa un peu de poudre dans sa main et en enduisit le sexe de la femme.
Puis il lui tendit à nouveau le récipient.
Elle versa le reste de poudre dans sa main, et en saupoudra le sexe de l’homme.
Elle se retourna et vint sur lui. Il contempla son sexe ouvert. Elle contempla son sexe dressé.
Il la regarda sans comprendre.
Il rit. Puis il posa sa langue sur le sexe de la femme au moment où elle prit le sien entre ses lèvres.
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Les deux corps étaient restés tête-bêche, dans la position où la femme de chambre les avait trouvés.
Deux flics regardaient sur le petit écran de la caméra.
Le commissaire s’approcha en compagnie du directeur de l’hôtel. Les deux flics s’écartèrent afin de les laisser consulter le minuscule écran.
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Il n’y avait qu’une dizaine de personnes dans la salle du crématorium où une sirupeuse musique de circonstance suintait de la voûte. Un prêtre dit quelques mots sur le sens de la vie et celui, supposé, de la mort.
Le commissaire s’esclaffa et demanda à son tour :
Le directeur regarda le commissaire, l’air effaré.
Le directeur réprima son rire en cachant son visage dans ses mains…
La porte du four s’ouvrit et le cercueil trop haut commença à avancer lentement vers l’inexorable. La musique se fit légèrement plus forte.
Le commissaire acquiesça d’un signe de tête.