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n° 18989Fiche technique29018 caractères29018
Temps de lecture estimé : 16 mn
18/05/19
Résumé:  Des êtres se rencontrent et forment une boucle.
Critères:  inconnus inconnus fh religion uniforme prost portrait
Auteur : Hashpimby            Envoi mini-message
Une boucle




André Azaïs vit de loin le gendarme qui gendarmait sur le talus. Sans trop savoir pourquoi, mais avec tous les égards dus au Code de la route, il s’arrêta, baissa la vitre électrique de sa Peugeot à crédit et déclara au représentant de l’ordre :



Sa voix était posée. Il portait sa ceinture de sécurité. Il n’était ni stupéfait de fumette exotique ni même pris de boisson. Ses pneus étaient correctement caoutchoutés, son pare-brise propre, l’état de son véhicule globalement conforme à la réglementation en vigueur.


Devant l’impassibilité du militaire, l’automobiliste récidiva :



Après un court silence, l’homme bleu répondit seulement :



Mais le ton ambigu dont il usa pour prononcer ce simple mot ne permit pas à Azaïs de déterminer s’il s’agissait de compassion, ou d’une adhésion pleine et entière à une idée somme toute subjective ; ou bien encore d’une désapprobation pure et simple. Et puis n’y avait-il pas, dans la finale légèrement traînante de ce oui, une nuance interrogative, un encouragement à ce que l’auteur de l’aphorisme précisât sa pensée ?


Il fut rapidement fixé :



En soupirant, André Azaïs présenta les pièces requises.

Oui, décidément, la vie est mal faite, songeait-il résigné, les mains à plat sur son volant, tandis que l’homme au képi effectuait, ainsi que le préconise la procédure, l’inspection visuelle et circum-déambulatoire du véhicule suspect.




**********




Brice Barillet était indécis : rien à dire sur le véhicule. Rien de répréhensible dans la conduite d’Azaïs, André, Achille, Anatole, qui avait réglementairement fait usage de son feu clignotant avant de s’arrêter.


Que faire, lorsqu’il n’y a rien à faire ?

Considérant le mutisme du manuel gendarmier en de telles circonstances, le maréchal des logis-chef s’apprêtait, non sans quelque désappointement, à laisser repartir le non-suspect, lorsqu’une phosphorescence lui vrilla le képi :



Ça sonnait foutrement bien et c’était inusité. Autre chose que les sempiternels excès de vitesse et grignotages de lignes continues.


Réprimant un sourire de triomphe, il entreprit de remplir un procès-verbal aux termes duquel il apparaissait qu’il avait, ce jour d’hui, à telle heure et en tel lieu, subi de la part du sieur Azaïs André, Achille, Anatole, retraité, sans antécédents judiciaires connus, de considérables affronts passibles de sanctions en fonction des articles tant et tant.

Ah mais !


Sans un mot, il tendit le rectangle cartonné au contrevenant et lui fit signe d’avoir à quitter les lieux prestement.




**********




Sur le chemin qui le ramenait à la gendarmerie, Brice Barillet oublia vite la sanction qu’il venait d’infliger au philosophe roulant, pour ruminer de peu optimistes pensées.

D’abord, son échec onéreux au PMU d’hier. Quelle idée aussi, d’avoir mis le paquet sur Mordicus dont l’atonie sur terrain lourd était proverbiale dans le monde turfiste !

Ensuite, ses engueulades quotidiennes avec son épouse et ses deux rejetons : deux post-adolescents abrutis, l’un de Kronenbourg-PSG, l’autre d’idées absconses sur la mécanique quantique.


Mais ce qui contrariait par-dessus tout le maréchal des logis-chef était l’ingratitude de la hiérarchie militaire à son endroit et plus particulièrement celle du major Cassassoles, son chef de brigade. L’iniquité mille fois avérée de ce rubicond gradé gascon lui était insupportable, même s’il s’efforçait, rapport à sa carrière, de n’en laisser paraître rien.


Perdu dans ses pensées, le maréchal des logis-chef Barillet pénétra tête basse dans le bâtiment officiel, accrocha son képi à une patère et, sans frapper, rentra dans le bureau du major, où il s’affala sur la chaise habituellement dévolue aux visiteurs de marque et aux interrogatoires bourrus.

Il regarda son supérieur bien en face et lui dit :



Il y eut un instant de silence, que le major Cassassoles mit à profit pour dissimuler l’Équipe sous un dossier. Puis, de sa forte voix rugbystique, il demanda :



Il y eut quelques secondes de flottement, puis Cassassoles dit d’une voix sifflante :



Il y avait, dans la finale du mot rapport, une tonalité longue et gutturale que Barillet jugea alarmante autant qu’excessive, même chez un natif du Sud-Ouest. En outre, le recours à un article défini là où n’importe quel gendarme se fût contenté de l’indéfini, laissait présager à quelle densité de représailles sa minuscule considération sur la vie allait le soumettre. « Le » rapport était autrement plus inquiétant qu’« un » rapport…


Le major se leva avec brusquerie, saisit Barillet par le bras comme un vulgaire suspect et le raccompagna à la porte de son bureau qu’il fit claquer, afin que dans sa gendarmerie, nul gendarme n’en ignore.

Puis il alla se rasseoir en disant :



Il n’en dit pas plus, mais sur la feuille blanche, le stylo-bille s’activa jusqu’à une heure indue.


Constantin Cassassoles quitta son bureau avec le sentiment du devoir accompli : un exposé relatant, dans la formulation réglementaire, les faits établissant sans ambiguïté que le sergent-chef Barillet Brice avait pété les plombs et ne présentait plus les qualités qui font le gendarme. En foi de quoi il était urgent, indispensable et subséquemment opportun de le muter loin, si possible dans une de ces îles enchanteresses qui font la fierté de l‘Empire français.


C’était si bien tourné qu’il sentit choir sur ses épaules la saine fatigue de la belle ouvrage.

Un repos s’imposait ; il prévint donc par téléphone son épouse, qui l’attendait depuis vingt-six ans dans le petit appartement de fonction deux étages au-dessus, qu’une urgence de toute première urgence l’appelait ailleurs d’urgence. Puis, vêtu en civil, il prit le chemin du studio rose-bonbon de l’adorable Dora, dispensatrice de félicités, certes tarifées, mais administrées avec un professionnalisme enchanteur.




**********




Rangée depuis plusieurs années des voitures, mais surtout des semi-remorques, avec et dans lesquels elle avait commencé sa carrière, Dora Dolly exerçait à présent à domicile, n’accordant ses faveurs qu’à une clientèle impitoyablement sélectionnée en fonction des deux critères que cinq ans de trousse-bitume lui faisaient apparaître comme primordiaux : la surface financière du miché, et les services qu’il pouvait être amené à rendre dès lors qu’on le lui demandait gentiment.


Elle ne frayait donc plus qu’avec les notabilités du cru : avocats, magistrats, maires, sénateurs, présidents-directeurs généraux, directeurs de banque, et bien sûr le major Cassassoles, apte à pallier les tracasseries de toutes sortes.


Si la pulpeuse Dora était parvenue à fidéliser sa clientèle dans un métier où la concurrence est rude et volontiers déloyale, elle le devait certes à ses compétences techniques, mais également et surtout à une douceur attentive ; pour ainsi dire maternelle.

Constantin ne fut donc pas étonné qu’elle interrompît la prestation qu’elle avait entreprise en manière de mise en bouche, pour lui demander :



Après avoir hésité, Constantin, qui déjà ressentait les affres du travail interrompu, finit par se lancer :



Le major marqua un silence et finit par dire, d’une voix de garçonnet acnéique :





**********




Assez tôt le lendemain matin, Eugénie Esclapon sortit de l’appartement de Dora Dolly, dont elle verrouilla la porte avant d’appeler l’ascenseur.


Vêtue d’une jupe vert bouteille et d’un chemisier banc, elle était chaussée de mocassins plats. Ses cheveux étaient tirés en un austère catogan. Dépourvu de maquillage, son visage était mangé par de fortes lunettes d’écaille. Elle ne portait aucun bijou, sinon une discrète croix d’or autour du cou.

Il émanait de cette femme une impression de raideur revêche qui contrastait tant avec la personne de Dora Dolly, qu’il eût fallu être splendidement physionomiste pour réaliser qu’il s’agissait en réalité d’une seule et même personne.


À l’aise dans son personnage, le regard dédaigneux, Eugénie marchait d’un pas vif. Mais elle qui d’habitude s’amusait de ce rôle, éprouvait aujourd’hui une incompréhensible morosité. Ce n’était ni météorologique ni conjoncturel. Non, c’était inexplicable, et de ce fait, déplaisant.

Hors de question cependant, que quiconque pût la prendre en flagrant délit de spleen, faute professionnelle grave dans son métier.


Quelques minutes plus tard, dans une venelle qui longeait l’imposant bâtiment de l’évêché, elle sonnait à une petite porte.

Ferdinand Fiole ouvrit avec une mine de conspirateur et jeta un coup d’œil panoramique dans la ruelle pour s’assurer qu’il n’y avait pas de témoins.





**********





Ce que disant, il retourna à l’ouvrage pour la revanche, puis la belle, qui eurent lieu un peu plus tard dans la matinée, sur le même terrain.


Une fois consommé tout ce qui pouvait l’être, Eugénie se redéguisa en pénitente atrabilaire, tandis que Monseigneur lui préparait sa confortable comptée.






**********




Monseigneur Fiole s’ennuyait ferme dans la salle du conclave. C’était vraiment trop long cette histoire-là. Un tour de scrutin, passe encore ! Mais deux tours… Trois tours de scrutin… En plus, tout le monde sait bien que c’est bidon, cette élection ! Ras la mitre !

Et puis justement, sa mitre lui faisait mal au front. Mais comme c’était son premier conclave, il n’osait la retirer. L’air grave et les mains jointes, il regardait les collègues, ravi de constater que certains paraissaient s’ennuyer autant que lui.


Lassé des longs orémus d’un monsignore qui s’écoutait latiniser avec un perceptible ravissement, il laissa son esprit vagabonder vers de moins austères considérations.

Ainsi repensa-t-il à la gironde Eugénie, experte en extases subreptices. Quel talent ! Quelle conscience professionnelle ! Et quelle discrétion ! En deux mots comme en cent, la sainte perle !


Cependant les réflexions de la pécheresse lors de leur dernière rencontre le perturbaient. La vie est mal faite, la vie est mal faite… Dieu merci, oui ! Il ne manquerait plus qu’elle fût bien faite ! De quoi aurions-nous l’air ? Oui, la vie est mal faite et c’est même l’une de ses caractéristiques essentielles ! Mais d’ici à s’en plaindre !


Il commençait à inventorier toutes les bonnes raisons qu’il y avait à ce que la vie fût et demeurât mal faite, lorsqu’il perçut un brouhaha croissant sur les bancs de l’assemblée.



Et hop ! Assez de mondanités. Je saute dans mon Airbus, et ce soir je suis à la maison… Ça commence à bien faire, ces salamalecs !


Il dévissa sa crosse télescopique, remisa ses accessoires sacerdotaux dans son sac de voyage et sortit de la grande salle où la congratulation cardinalice battait son plein. Il se retrouva sur la fameuse esplanade où une foule extasiée regardait la petite fumée blanche que l’on sait.


Il marchait tête baissée à grands pas, luttant contre un désagréable vent coulis. Et petit à petit, l’idée imbécile qui s’était insinuée en lui par la porte de service, gagnait du terrain…

Oui, finalement, la vie est bien mal faite…


Dans le taxi qui l’emmenait à l’aéroport, l’idée était toujours là. Dans l’avion, il fut maussade, ne regardant que distraitement le galbe pourtant vertigineux des jambes de l’hôtesse.


Rendu à point d’heure en son grand évêché désert, il eut la tentation de solliciter Eugénie pour une partie de confessionnal polisson. Mais il était bien tard, et puis en vérité, il n’en avait pas tellement envie.

Il se rabattit sur la bouteille de vieille prune qu’il réservait aux visiteurs de marque. Et d’ailleurs, ce cafard majuscule n’était-il pas, tout bien considéré, un visiteur de marque ?

Il but au goulot, but et rebut encore, puis s’endormit, affalé sur son grand bureau ciré.




**********





Tiré en sursaut de son sommeil semi-éthylique, Ferdinand Fiole ouvrit les yeux et se redressa vivement.



La tuile ! songea Ferdinand, demain, toute la ville va penser que je me pochtronne grave. Il faut absolument rattraper le coup…


Il eut un long soupir, et hasarda une contre-offensive :



L’homme eut un recul de dénégation que Monseigneur arrêta d’un geste de la main.



Il laissa sa phrase en suspens, en désignant la bouteille d’un geste du menton.



Les yeux baissés, mal à l’aise, Gérard Golmoche se tordait les doigts en se demandant ce que tout ça pouvait bien vouloir dire.

Il y eut un silence que Monseigneur Fiole finit par rompre.



Le silence retomba. Ferdinand Fiole ferma les yeux avec une mimique douloureuse, terrassé par les soixante-quatre degrés de sa vieille prune.


Après quelques secondes d’indécision, Gérard Golmoche, effaré par l’incongruité du spectacle, quitta sans bruit le bureau, en songeant que cet effondrement avait peut-être bien des causes démoniaques




**********




Le lendemain étant son jour de repos, il se leva aussi tôt que les autres jours.

Divorcé depuis longtemps d’une compagne qui avait viré morue, orphelin depuis une incalculable lurette, rien ne le retenait au lit, pas plus qu’à la cuisine ou en toute autre pièce de son triste petit logement.


Il s’habilla vivement, but son Nescafé tiède, prépara sa canne à pêche et referma la porte au moment même où le soleil sortait de derrière le toit d’en face.


Tandis qu’il descendait l’escalier, il réalisa qu’il avait oublié ses clés à l’intérieur. Il n’en ressentit pourtant ni colère ni agacement. Juste de l’indifférence mêlée d’une pointe d’amusement.


Il enfourcha sa Mobylette hors d’âge, et prit la direction du canal. Parvenu à son emplacement habituel et après avoir salué d’un signe de tête ses voisins de moulinet, des habitués aussi taciturnes que lui, il entreprit de monter sa canne.


Gérard Goldmoche n’était pas un piètre pêcheur, c’était un non-pêcheur absolu.

En vingt ans de pratique, il n’avait en tout et pour tout capturé qu’un seul goujon. Encore s’agissait-il d’un sujet malingre, probablement dépressif et suicidaire.

En réalité, son désir secret était de n’attraper jamais de poisson, il ne prenait même pas la peine de punaiser le moindre asticot à son hameçon et n’avait jamais osé tremper son fil dans d’autres eaux, au risque qu’elles fussent poissonneuses. Il venait simplement là pour passer le temps, laissant vagabonder son esprit en regardant son bouchon rouge et blanc se balancer au fil du courant presque imperceptible du canal.


Le bouchon fit un minuscule plic en touchant la surface de l’eau. Gérard Goldmoche repensa à ses clefs et ricana assez fort, ce qui lui valut le regard courroucé d’un voisin.



Il revit l’image insupportable de Monseigneur affalé sur son bureau, repensa à cette salope d’Irène, ce qui ne lui était pas arrivé depuis une éternité.

Il se baissa précautionneusement, comme le kinésithérapeute le lui avait appris, posa dans l’herbe sa longue canne à pêche, se redressa avec la même lenteur, retira sa casquette qu’il jeta dans le canal et poussa un long Aaaaaaaaaaaaaah ! qui glaça les autres pêcheurs.

Puis il sauta dans l’eau, où il se noya assez rapidement, non sans avoir eu le temps de penser que la vie était mal faite.




**********




Au bord du canal piqueté de crachin, le gyrophare de l’ambulance donnait au crépuscule une touche Simenon. Même les rares badauds qui avaient assisté au repêchage du corps avaient l’air de noyés en puissance.

L’air mortifié, Monseigneur Fiole écoutait les explications du sapeur-pompier volontaire Heurtebise Hubert :





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Irène Istère raccrocha son téléphone en soupirant.

Ainsi donc, plus de dix ans après leur séparation, ce crétin de Golmoche trouvait encore le moyen de la harceler en se noyant bruyamment dans le canal !


Mais plus que mécontente, elle était stupéfaite d’avoir appris la nouvelle par son client et ami Ferdinand Fiole, qui ne la connaissait que sous son nom de guerre d’Eugénie Esclapon.


Le dialogue entre le prélat, empêtré dans les méandres langagiers exigés par les convenances, et l’ex-madame Golmoche, reconnaissant la voix de l’un de ses meilleurs clients, avait failli prendre un tour assez réjouissant. Toutefois, jugeant périlleux le terrain de la coïncidence, tous deux avaient tacitement choisi de ne s’y appesantir point.

Irène, alias Eugénie, alias Dora avait donc raccroché, plus certaine que jamais que la vie, décidément, était mal faite.




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Qui avait fait le coup ? Était-ce l’instituteur, trop poli pour être honnête, l’éboueur maghrébin, pléonasmiquement suspect ? Ou bien le directeur de la supérette, obséquieux et chafouin ? En professionnel, le major Cassassoles penchait pour cette dernière hypothèse, alors que son épouse eût volontiers embastillé l’éboueur numide. Mais au moment précis où le tube cathodique allait enfin cracher la vérité sur l’énigme du soir, le téléphone sonna.


Constantin se leva en pestant contre le fâcheux et décrocha.

Au ton grave et monocorde de son mari, la femme Cassassoles comprit que le devoir, une fois de plus, appelait son gendarme. Elle se contenta d’un discret soupir, dont elle n’aurait pu dire elle-même s’il était de contrariété, de résignation ou de satisfaction.


Ayant troqué son Adidas d’intérieur contre son uniforme, le major sortit en bâillant et frissonna. Faisait pas si chaud, finalement.

Sa voiture, qui connaissait le chemin, se dirigea vers la morgue.


Putain, que la vie est mal faite ! songea-t-il en bâillant à nouveau.


Une idée féroce lui vint à l’esprit. Il prit son téléphone et appela ce petit con de Barillet.

Quitte à perdre sa soirée, voire sa nuit à attendre les résultats d’une autopsie de routine, au moins aurait-il sous la main un souffre-douleur. Même dans un corps d’élite comme la gendarmerie, la vengeance est meilleure froide.




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En raccrochant, Brice Barillet éprouva du soulagement. Depuis l’incident avec son chef, il s’attendait à des représailles. Maintenant au moins, c’était fait !

Il n’attendit pas longtemps la voiture, dans laquelle il monta en se contentant d’un simple signe de tête à l’adresse de son supérieur, qui le lui rendit.

Tandis qu’ils roulaient, enveloppés dans un silence épais, Barillet songea à nouveau que la vie était vraiment mal faite. Mais cette fois, il garda pour lui ce constat.




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Tout ça pour une simple phrase, même pas désobligeante !

André Azaïs sortit du bureau de tabac où il venait de faire l’achat d’un timbre-amende dont le montant l’indignait.


Il était sur le point de se dire que la vie était…

Mais il se ravisa.

Juste devant lui, sortant de la morgue toute proche, passait un fourgon mortuaire, bientôt suivi d’une voiture de gendarmerie.


Encore un drame, probablement.


Allons, songea-t-il, la vie n’est finalement pas si mal faite que ça…




Mai – août 2003