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Temps de lecture estimé : 26 mn
25/05/19
Résumé:  Tiphaine se voyait déjà dévorée par le sieur Zébutte, Abel Zébutte, mais les voies de Dieu sont impénétrables... pas comme celles de Tiphaine.
Critères:  fh frousses rousseurs inconnu religion grossexe amour fellation cunnilingu 69 pénétratio fouetfesse humour policier -coupfoudr
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Et l'ange tomba du ciel

Tiphaine SantaCruz ne savait plus à quel saint se vouer pour échapper à la damnation. Car il s’agissait bien de damnation dans son cas. Elle se voyait déjà assaillie par des êtres immondes comme dans les œuvres de Jérôme Bosch ; où les pécheurs se font dépecer par des diablotins à tête de percepteur, rôtir pour l’éternité dans d’atroces souffrances sous le regard goguenard de Belzébuth en personne.



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Tiphaine tentait de se faire discrète, quitte même à s’enlaidir pour ne pas se faire remarquer. Insipide, fade, voilà ce qu’elle désirait rester, ce depuis l’âge de dix ans. Elle voulait aussi ne pas céder à la tentation ni inciter à ladite tentation.


Or, Dieu, pour la mettre à l’épreuve, la gratifia de toutes les grâces.

Tout d’abord l’intelligence. Un master lui ouvrit les portes du lycée Sainte-Gudule, comme professeur de physique et chimie.

Puis il la dota de la beauté et l’élégance naturelle. La bouche pulpeuse, le visage fin et délicat, des pommettes hautes, ses yeux bleus en amande dotés d’une petite coquetterie lui donnaient l’air énigmatique d’un chat siamois.

Sans parler de son mètre soixante-quinze et de ses mensurations aptes à faire passer miss univers pour une virago.

Et dernière avanie, sa chevelure. Une rousse incendiaire au visage parsemé de taches de rousseur ne passait malheureusement jamais inaperçue.


Aussi tentait-elle de camoufler ses longs cheveux en se faisant des nattes, des chignons, de se tirer la crinière en arrière pour se donner l’air le plus rébarbatif, le plus strict et sévère possible.

Contrainte de porter des lunettes, elle avait choisi la monture qui lui durcissait le plus les traits, une paire de lunettes bien sombres, bien épaisses, en écailles plastifiées, bref bien sinistres.


Ses vêtements ne valaient guère mieux ; surtout sélectionnés pour masquer ses formes voluptueuses, ils faisaient paraître sexy les douanières de la défunte RDA.


Pourquoi toute cette mise en scène ? Pour ne point attiser le désir. Pour ne point attirer les hommes, ces créatures salaces et lubriques.

Elle y arrivait aussi grâce à la prière, matin, midi et soir. Et surtout grâce à son travail, dans un des derniers lycées non mixtes de l’hexagone, une institution réservée aux jeunes filles de bonne famille, catholiques ferventes et traditionalistes.


Tout un chacun pourrait se poser la question, comment une jeune fille aussi jolie, agréable, intelligente en était arrivée à se grimer de la sorte et à se couper des autres.

Tout simplement par la faute de sa mère.


Marie Duchemin se maria avec Alain SantaCruz, mariage tranquille entre deux êtres falots et sans histoires. Alain reprit l’entreprise familiale de BTP, la fit se développer et grandir, fit un enfant à son épouse. Alain, Marie et Tiphaine allaient à la messe tous les dimanches et lisaient Télérama.


Puis survint le drame.


Un beau jour Alain quitta femme et enfant, son entreprise, la messe et Télérama. Ce pour suivre Huguette Autrou, la déléguée CGT de l’entreprise. Dieu punit le fautif qui fut foudroyé par un infarctus en plein ébat. Partir entre les bras d’une salope de rouge, une communiste, Marie crut en devenir folle. En fait, elle le devint.


Elle se replia sur la religion, sur la prière, vouant aux gémonies tous les hommes de la terre – surtout communistes – inculquant à sa fille la crainte du Mâle qui, tel un suppôt de Satan, ne songe qu’à vous entraîner dans le stupre et la luxure. Pour chasser toute pensée impie, elle avait même recours aux mortifications corporelles.


En pratique, Marie SantaCruz virait barge, mais entraînait aussi sa fille dans la folie.


Le mari, en bon chrétien, ne laissa point sa femme et sa fille dans le besoin. Il leur laissa en héritage un bel appartement dans une résidence sise dans un quartier chic de Paris, ainsi qu’une coquette somme d’argent. Religieusement barge peut-être, mais les pieds sur terre en ce qui concernait le pognon, Marie plaça cet argent chez un notaire qui le fit fructifier en placements, actions et autres investissements avisés.


Marie SantaCruz transforma l’appartement en chapelle, installant des statues de saints, des images pieuses, des crucifix dans toutes les pièces, passant sa vie entre le confessionnal, la messe et la surveillance de sa progéniture.


Lorsque la jolie Tiphaine obtint son master avec mention très bien, la maman se rendit aussitôt à l’église la plus proche pour fêter l’évènement en prières et louanges du Seigneur. Malheureusement une camionnette de poseurs d’affiches électorales du PCF passait dans la rue.


Conduite par un Maurice Quépéril fortement éméché, la voiture fit une embardée, grimpa sur le trottoir et envoya ad patres Maria.

Salopards de rouges !


Tiphaine se retrouvait seule, à la tête d’une belle fortune, un confortable appartement de trois cents mètres carrés, sis au troisième étage du 36 rue du Gai-Minou dans le 8e arrondissement de Paris.

Parrainée par maître Hédemy, le notaire de sa mère, et surtout aidée par son master, elle obtint ce poste d’enseignante à Sainte-Gudule.


Elle continuait aussi sur les traces de sa génitrice à prier et surtout éviter et craindre les hommes.

Elle traversa les études sans succomber au stupre grâce aux obsécrations et surtout aux écoles privées non mixtes.


Heureusement, à Sainte-Gudule aucun professeur masculin n’officiait. La jeune femme virait petit à petit vieille-fille, ne sortant que pour faire ses courses, aller à la messe et confesser on ne savait quel péché.

Car bien que cultivée et intelligente, la jolie Tiphaine devenait idiote aussitôt qu’intervenaient sexe et religion.




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Après huit ans de bons et loyaux services sans aucun problème, Tiphaine tremblait, sa foi mise à rude épreuve. Le monstre tapi dans l’ombre depuis tant d’années venait de réapparaître, de la plus étrange des façons.


Tiphaine dispensait son cours comme d’habitude lorsqu’elle vit deux de ses élèves pouffer en cachant derrière leur pupitre un objet. Sans se faire remarquer, elle s’approcha des indisciplinées et confisqua l’engin.


Il s’agissait un téléphone portable, un i.Phoune, engin honni par le Très Saint-Père.

Les deux idiotes visionnaient une vidéo. D’abord Tiphaine ne sut ce qu’elle regardait, peut-être un documentaire animalier ayant trait à l’herpétologie.


Elle eut un sursaut avant de se signer frénétiquement, éprouvant des difficultés à tenir l’appareil dans ses mains et à respirer. Il n’était point question de reptiles.

Sur l’écran se déroulait une scène qui dépassait l’entendement. Une femme nue se trémoussait, l’air ravi alors qu’un homme, nu lui aussi, allait lui insérer dans le… dans la… enfin bref… lui enfoncer dans le corps un machin d’une taille invraisemblable.


Bien que n’ayant jamais pratiqué la chose – Dieu l’en préserve – Tiphaine n’en connaissait pas moins les différents organes. Mais de là à voir un engin de cette dimension ! Sa raison défaillait.


Elle emmena illico les deux fautives chez la directrice, expliqua le motif de sa présence, mais ne put visionner une seconde fois cette horreur. Un conseil de discipline veillerait à punir sévèrement ces fauteuses de trouble.


Fortement ébranlée, elle regagna son domicile. Elle ne pouvait effacer de son esprit ce sexe gigantesque, le visage rayonnant de la pécheresse.

Un brasier couvait en son sein, le démon prenait possession de son corps et de son âme.


En cas d’absolue nécessité, il lui restait la prière et la mortification. Torse nu, uniquement vêtue d’une sage culotte Petit Bateau, elle se flanqua un coup de martinet sur les épaules. La baie vitrée donnant sur le balcon, grande ouverte, elle regardait le ciel.





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La propriétaire de l’appartement-terrasse du 36 rue du Gai-Minou exerçait la profession d’actrice, paraît-il célèbre… Enfin, célèbre dans certains cinémas d’art et essais. Surtout essais, d’ailleurs.

Or, par le plus grand des hasards, il se trouve que cette jeune femme connaissait bibliquement le locataire du 55 boulevard Saint-Honoré. Ce, dans une discrétion toute relative.


Celui-ci se faufilait certains soirs dans l’appartement, des journalistes eurent vent de ces escapades vespérales, ils surveillèrent les allées et venues des différents protagonistes, mettant sur les dents les services de protection du premier personnage de l’état.


Un reporter en mal de scoop, nommé Stéphane de Rady, eut une idée de génie. Il connaissait un monte-en-l’air de grande classe, un maître dans le genre, il le convainquit de pénétrer dans l’appartement de la star, de fouiller et récupérer des documents compromettants. Si quelques bijoux et objets de valeur disparaissaient, ce serait tout bénéfice pour le voleur et brouillerait les pistes, affaire d’état ou simple cambriolage, les intéressés se poseraient longtemps la question avant de découvrir les gros titres des journaux.


Contacté, le malandrin n’émit aucune objection, simplement qu’il lui fallait étudier le site. Trois jours plus tard, il revint voir le gratte-papier.



Il énonça ce programme de sa grosse voix lente et grave.





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L’assemblée générale de la copropriété du 36 rue du Gai-Minou vota à l’unanimité la pose de réverbères dotés de panneaux solaires. Le syndic, spécialiste du grand n’importe quoi fit démonter les anciens réverbères avant de recevoir les nouveaux. Ce qui plongeait le parking et la pelouse dans une ombre propice aux déplacements furtifs.


C’est donc à la sombre clarté de l’éclairage de la ville qu’un individu agile passait de l’ombre d’un véhicule à celui d’un arbuste, jusqu’à atteindre le mur de l’immeuble. À ce moment débutait le moment le plus critique de l’opération, il lui fallait grimper jusqu’au quatrième étage en s’agrippant aux aspérités et s’aidant des balustrades et parapets.


Si un noctambule affublé d’un toutou prostatique déboulait pour faire faire pipi à Médor, il aurait forcément vu cette grande silhouette noire sur mur blanc.


En moins d’une minute Spiderman atteignit la terrasse du quatrième, regarda à l’intérieur si un quelconque clébard ne s’y baladait pas, et crocheta la porte-fenêtre du salon.

Stéphane de Rady s’étonnait encore de l’agilité de ce grand type de plus de deux mètres et de cent kilos.


L’homme se déplaçait sans bruit sur l’épaisse moquette, il visita le bureau, s’intéressa à l’ordinateur, malheureusement sécurisé par un code, trop long et compliqué à craquer. Il découvrit un appareil photo, copia la carte mémoire à tout hasard.

Sur le manteau de la cheminée, des trophées et récompenses, comme cette statuette dorée reçue par la vedette lors du festival Brassica de Saint-Germain sur Gonades.


Il fouilla armoires et placards ; les femmes aimant planquer des choses sous les strings et autres soutiens-gorges. Il se trouvait dans la salle de bains à chercher une seconde brosse à dents quand il entendit du bruit à la porte d’entrée.


Planqué dans sa Clio, Stéphane vit arriver le couple infernal accompagné des membres du service de sécurité.



La main sur la clef de contact, il attendait avec impatience le retour de son compère.

Dans l’impossibilité de sortir par la porte, le voleur se replia vers le salon, accrocha une des statuettes à la con qui tomba. Il se réfugia sur le balcon, presque en rampant.



Un crachotement s’ensuivit.



Le voleur enjamba la rambarde et se suspendit par le bout des doigts au rebord de la terrasse.

Merde se dit le trapéziste, ils vont me repérer vite fait.


Il n’hésita point. Il se balança une fois, deux fois et sauta sur la terrasse du troisième.

Là-bas, au loin, la Clio s’éclipsait en douce.




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Tiphaine s’apprêtait à se flanquer un second coup de martinet sur les épaules lorsqu’elle vit une grande ombre tomber sur le balcon et un démon se précipiter sur elle.

Le géant lui plaqua une main sur la bouche, l’autre lui serrait le cou.



Il serra un peu plus fort la gorge gracile.

Elle hocha frénétiquement la tête. Il retira le bâillon, sans qu’elle n’émette le moindre son.



Il entendait sa voix pour la première fois, très léger filet de voix terrifié.

Des coups retentirent à la porte d’entrée.



Elle cachait sa poitrine à l’aide des bras et des mains croisés sur son torse.



Elle émit un petit couinement paniqué et ouvrit la porte.



Les deux flics mirent cela sur le compte de sa tenue, elle tentait vainement de cacher sa fort jolie et plantureuse poitrine. Les policiers éprouvaient des difficultés à ne la regarder que dans les yeux.



À cet instant un grand type, aussi large que haut se ramena, uniquement vêtu d’une serviette de bain nouée autour de la taille.

Un grand gaillard genre pirate, les cheveux sombres tombant sur les épaules, une mâchoire carrée, le nez épaté, un pif ayant reçu des gnons, une espèce d’énergumène avec des muscles de partout. Un dragon tatoué sur le biceps regardait les flics d’un air peu amène.



Comme elle restait bouche bée, le flic réexpliqua.



Tiphaine, rouge comme un homard thermidor gardait les yeux fixés au sol.



Alors que les policiers s’en allaient visiter un autre appartement, Tiphaine les entendit échanger quelques paroles.



Une fois la porte refermée, Tiphaine s’écroula, inconsciente. L’homme la rattrapa au vol et l’emporta dans la chambre.




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Elle venait de faire un rêve. Non, un cauchemar. Un horrible personnage tout de noir vêtu tombait du ciel, devant elle, puis il l’obligeait à ouvrir la porte à tout un commissariat alors qu’elle se trouvait nue.

Ce film démoniaque vu sur ce téléphone la perturbait sans commune mesure.

Toute luisante de transpiration, elle s’apprêtait à se rendre au petit coin lorsqu’elle entendit un bruit dans la cuisine. Elle se figea sur place, le drap remonté jusqu’au menton.


Sa pire hantise prenait forme. Elle vivait son rêve éveillé, un rêve abomifreux.

Un homme venait d’entrer dans sa chambre, il était nu, ou presque, un drap de bain lui ceignait les reins. Il bloquait la totalité de l’encadrement de la porte, sa tête touchait le cadre, il tenait un linge humide et un verre d’eau.



Elle se recroquevilla encore plus dans le coin du lit.



Elle hocha la tête avec énergie, déterminée à ne pas contrarier ce type.



Elle le savait ! Elle s’en doutait ! Sa mère avait raison.



Il sembla s’énerver un peu.



Voleur, mais pas méchant, le type posa ses fesses à côté d’elle.



La voix était douce, persuasive.




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Sa mère folle de Dieu et abominant les hommes et les soviets, l’élevant dans la crainte des choses du sexe, ses mortifications à l’aide d’un martinet, puis la vision de ce film si choquant sur le smartphone; tout y passa, elle se confia à lui comme jamais elle ne s’était confiée à quelqu’un, même pas au Père Nauricart, l’aumônier du lycée, son confesseur.


De même que le vieux curé caressait rarement les cheveux de ses ouailles ni ne tripotait les tétons – quoique, selon certaines rumeurs…


Tout à son récit, elle ne vit point le drap glisser et dévoiler ses seins. L’homme palpait la poitrine offerte sans que Tiphaine ne s’en aperçoive ni s’en offusque.


Ce n’est que lorsqu’il pressa un mamelon tendu qu’elle se rendit compte de la situation.



À sa grande surprise, elle n’esquiva pas le baiser, y prit plaisir et son téton gonfla encore plus et sembla bondir dans la bouche de son tourmenteur.



Il l’attrapa par la taille, la posa à plat ventre sur ses genoux et malgré ses gesticulations entama une fessée mémorable. Une dizaine de claques sur chaque fesse, claques assenées par d’énormes battoirs. Heureusement, le coton de la culotte atténuait les frappes et protégeait sa pudeur. Il ne semblait pas non plus donner toute la mesure de sa force.

Lorsqu’il la relâcha, des larmes coulaient sur ses joues, elle se réfugia au bout du lit en grommelant et se frottant les fesses.



Elle fit un premier petit sourire.



Elle éclata de rire, un joli rire enfantin. Quand elle riait, ses yeux étincelaient, des fossettes apparaissaient sur ses joues.



Il se leva, s’inclina devant elle et déclama.



Ses pires craintes se réalisaient. Elle allait être violée par cet énergumène. Elle se trouvait seule, à sa merci. Elle avait réclamé un signe à Dieu, il venait de lui en envoyer un, pas piqué des hannetons.

Mais elle souffrirait en silence, telle sainte Marguerite sous le regard pervers d’Olybrius.


Il déchiffra toutes les émotions sur son visage.



Il s’installa à ses côtés en ayant bien pris soin de dénouer la serviette qui lui enserrait la taille. Les pans s’écartèrent, dévoilant l’organe du malin. Faisant mine de ne pas s’en rendre compte, elle tenta de détourner la conversation.



Il se pencha, en profita pour poser sa paluche sur un sein et chuchota le nom.



En ayant la bouche près de son oreille, le renard vola quelques baisers sur les joues douces et roses. Tiphaine sentit des frissons étranges remonter du bas du dos vers la nuque, ses aréoles se rétractaient et se couvraient de petites aspérités sensibles, les tétons cherchaient la caresse de la paume douce.


Elle jetait de plus en plus souvent des regards en coin vers le gros lézard qui se prélassait sur les cuisses de son voisin.



Elle opina du chef.



Elle fit non de la tête tout en tendant un doigt timide vers la chose. Il la laissa faire sans dire un mot.

C’était gros, long, chaud… mais, enfer et damnation, ça s’allongeait et devenait encore plus gros. C’est bien d’étudier, de lire, mais rien ne vaut les travaux pratiques. Elle tentait de faire une comparaison avec ce qu’elle avait vu par écran interposé. Comment cet engin pouvait aller se loger…


La jolie rousse s’enhardit et tint entre deux doigts la tige qui se dressa d’un coup sous la caresse, tels un cobra ou un serpent à sonnettes, d’ailleurs les sonnettes étaient là !

Elle sentit comme une vibration et un long jet de liquide jaillit dans les airs, suivi de quelques autres tout aussi puissants. Elle poussa un petit cri de souris, hii. Ce sans toutefois lâcher l’engin.



Des filets de cette étrange matière avaient éclaboussé les draps, le ventre du grand type et même la main de Tiphaine.

Elle en connaissait le principe, mais de là à voir une éruption en direct, il y avait un fossé. Elle ressentait une étrange lourdeur dans le bas-ventre, due à l’émotion sûrement.



Il l’enlaça et lui roula le premier patin de sa vie. D’abord quelques bisous sur le bout du nez, descendre sur les lèvres, les mordiller et introduire la langue. Sans oublier de titiller seins et tétons dans le même temps.

Lorsqu’une grosse langue investit sa bouche, elle ne put que gémir un houmph’ de surprise. Elle répondit tout de même au baiser sans grande expérience, et pour cause, mais avec enthousiasme. Elle sentit comme un battement d’ailes de papillons dans et sur le ventre, les seins et dans sa tête. Elle se tenait les mains en l’air, doigts écartés, puis comme le baiser durait, durait, elle posa ses menottes sur la tête de son tourmenteur et agrippa quelques mèches de cheveux.


Enfin son partenaire délaissa sa bouche pour glisser sur son corps et s’occuper de ses roploplos laiteux. Les framboises se laissèrent gober sans rechigner par la bouche gourmande. Il continua sa descente pour atteindre le paradis.


Elle sentit des baisers se poser sur son nombril, son ventre légèrement rebondi pour enfin atteindre l’élastique de sa culotte. Mais où allait-il ainsi ?

Toujours très doux, il abaissa de quelques millimètres le sous-vêtement.



La sage culotte glissa sur les longues jambes et vola à travers la pièce tandis qu’il lui écartait les cuisses et approchait le visage de sa Sainte Chapelle. Que veut-il faire ? se demandait en boucle une Tiphaine déboussolée. Elle se voyait déjà transpercée, empalée, mais par quoi au juste ?


Lorsqu’il posa la bouche sur les lèvres interdites, une partie de son esprit tenta de se rebeller, de repousser le démon.

Mais comment repousser un démon quand il suçote les fines draperies de chair, quand il débusque un organe qu’elle ne savait même pas exister à cet endroit, qu’il lape, qu’il aspire, embrasse et qu’il embrase son corps. Lorsque le gros doigt se fraya un passage dans sa grotte et se mit à en caresser l’intérieur, elle crut mourir.


Tiphaine divaguait, emportée par la houle, par son sang qui battait dans son cœur, sa tête, ses seins et à cet endroit qu’il ne cessait de caresser.

Son corps ondulait, de sa bouche sortait des sons tellement étranges et forts qu’elle se demandait quelle bête exotique venait de crier.


Dans le couloir les deux policiers repassaient et entendaient des jappements.





####




L’adorable rousse gisait presque inconsciente dans les bras de Gabriel, les draps froissés et humides témoignaient de la violence de sa réaction. Elle ouvrit les yeux, encore hébétée. Elle se trouvait presque dans le même état que lors du pot de départ en retraite de mademoiselle Monique Aragua, la professeur de français. Tiphaine y avait bu deux verres de Porto et était pompette. Mais l’effet était cent fois, mille fois plus puissant qu’un verre d’alcool.


J’ai demandé un signe à Dieu et cet homme m’est apparu. Il est l’envoyé divin.


Gravement perturbée par les évènements de ces dernières heures, Tiphaine pédalait dans la semoule.

Elle venait de découvrir un monde inconnu que le Seigneur l’invitait à explorer. Une porte close depuis des années venait de s’ouvrir dans son corps et son esprit, libérant des années de frustration.


Aussi c’est avec une passion toute religieuse qu’elle embrassa un Gabriel étonné, mais ravi, qu’elle se laissa explorer de nouveau le triangle des Bermudes et cajoler le petit encapuchonné. Elle se sentit littéralement fondre et se liquéfier sous les doigts agiles.


À son grand étonnement, il plaça un oreiller sous ses fesses pour lui relever le bassin.

Non sans appréhension, Tiphaine le vit s’installer sur elle. Elle tentait de réciter diverses prières, mais se mélangeait les pinceaux: Notre Père qui êtes soucieux, que son sceptre vienne, ne le laisse pas baisser son érection, je crois, en un seul pieu…


D’une main habile, il guida le goupillon vers le calice et y pénétra religieusement. Tiphaine ouvrit grands les yeux et la bouche, d’étonnement. Une fois dans la place, l’intrus fit de petites allées et venues, pénétrant chaque fois un peu plus loin, écartant les parois comme Moïse le fit avec les eaux de la Mer Rouge.


Ils se retrouvèrent ventre à ventre, yeux dans les yeux. Des larmes coulaient sur les joues de la jeune femme, Gabriel craignait de la faire souffrir, mais un murmure le rassura vite. Elle ne cessait de répéter: Merci, Mon Dieu.


Une chanson incongrue lui trottait dans la tête: Ah ç’qu’on est serrés au fond de cette boîte, car sa tige se retrouvait coincée dans un étau de velours, une gaine de tendresse qui se resserrait au fur et à mesure de ses pénétrations de plus en plus vigoureuses. Un cri plus perçant marqua l’apogée du cérémonial.


Il eut peur en voyant les yeux de Tiphaine se retourner, son corps trembler des pieds à la tête. Mais il ne se trouvait guère mieux, les jambes coupées, le cerveau à l’envers et la bouche sèche.

Un gros sentiment de culpabilité le taraudait, son cierge encore planté venait de déverser toute sa cargaison dans le sein des saints.


Tiphaine resta encore une ou deux minutes dans les brumes avant d’émerger.



Elle disait cela avec tant de candeur et d’entrain qu’il éclata de rire.



Tiphaine découvrait les dures lois de la physique masculine, il fallait un peu de temps à l’homme pour se remettre en état de marche, ce qui la contrariait un tantinet.



Il lui expliqua le principe de la turlute, ce qui loin de la rebuter éveilla sa curiosité. Il insista pour se faire un brin de toilette, car d’étranges traînées ornaient sa Tour de Pise. Elle tint à le faire elle-même, le bel organe reprenait d’ailleurs quelque peu vigueur entre ses mains innocentes.



Tiphaine s’inquiétait un peu, car l’objet grossissait de plus en plus.



Tiphaine interrogea du regard son éducateur.



Il tint le mât bien droit, invita sa partenaire à s’y poser dessus.



D’abord timide, Tiphaine se prit au jeu, réinventant le bilboquet. Gabriel l’aida un peu, il lui maintenait et caressait les fesses, rendant visite de temps à autre au petit ridé. Le regard planté dans celui de son initiateur, elle sentait de nouveau la même chaleur lui envahir les entrailles. Sa respiration s’accélérait et son cœur s’emballait. Encore une fois la tête lui tournait.



Ils venaient de faire un parfait, s’envoyer en l’air dans la même seconde. Elle gisait inerte sur le grand corps, il la caressait de la nuque au fesses, déposant de petits baisers dans ses cheveux.



D’une voix ensommeillée, elle demanda:



Elle s’endormit le sourire aux lèvres, le périscope encore fiché dans sa dunette.

Bénie du Seigneur!



~oOo~



Ils furent réveillés à sept heures par la radio qui diffusait un chant grégorien.



La jolie Tiphaine, les cheveux en bataille, repoussa le drap et regardait effarée l’organe masculin dans toute sa splendeur.



Une grosse patoune se glissa dans la toison et vint réveiller les multiples terminaisons nerveuses qui s’y nichaient par de savantes caresses. Une grosse bouche attrapa un téton et le fit grossir, tandis qu’un gros doigt s’immisça dans la douce fissure. Pendant plus de dix minutes, il fit monter la température jusqu’à ce qu’elle crie et tremble. Il la recouvrit de son corps, les mains de chaque côté du visage et son gros cierge trouva sa place dans son support naturel.


Le corps de la jolie prof s’agitait, son bassin venait à la rencontre de celui de Gabriel, elle poussait de petits gloussements qui attisaient le désir de l’Archange. Dans un élan de tendresse, il embrassa la jeune femme qui lui enfonça les ongles dans les fesses, pour l’attirer au plus profond d’elle-même et l’y retenir.


Ils mirent quelques minutes à sortir du néant dans lequel ils se trouvaient.

Gabriel alla sur la terrasse et risqua un regard dans la rue. Le parking grouillait encore de poulets.

Tiphaine se préparait sans trop de conviction, d’autant plus qu’elle portait encore les stigmates de sa nuit de folie et de son réveil mouvementé: cernes sous les yeux, jambes en coton et tête dans les nuages.


Elle n’osait le regarder en face.



Elle donna ses cours, pas tout à fait comme d’habitude. Ses collègues et élèves lui trouvèrent bien une tête de déterrée, l’esprit ailleurs. Elle invoqua – non sans raison – des problèmes de voisinage.


Elle rentra chez elle le soir, une boule au ventre. Serait-il toujours là?



~o~



Lorsqu’elle ouvrit sa porte, une étrange odeur de nourriture assaillit ses narines. L’appartement semblait rangé. Elle posa son sac dans l’entrée et s’avança. Elle faillit faire un malaise en arrivant dans la cuisine. Un grand type s’y démenait, uniquement vêtu d’un petit tablier. Son postérieur musclé et velu remuait au rythme d’une samba qu’il écoutait à la radio.


Elle éclata de rire devant ce spectacle incongru. Un rire nerveux dû aussi au soulagement. Il était resté.



Elle se jeta contre lui, heureuse de sentir ce grand corps contre elle.



Les grandes paluches emprisonnèrent sa taille, il la hissa et la posa sur le plan de travail. Il éteignit le feu sous la ratatouille et passa aux choses sérieuses. Un baiser fougueux, le chemisier glissa des épaules, suivi d’un soutien-gorge de douairière.


La longue jupe se retrouva à terre en compagnie du tablier. La culotte faillit tomber dans la ratatouille.



En un rien de temps elle fut soulevée, se retrouva plantée jusqu’aux tréfonds de sa grotte sacrée à en avoir le souffle coupé. Dans un geste réflexe, elle s’agrippa au cou du géant et enserra sa taille de ses longues jambes fuselées.

Il la maintenait, ses grandes mains plaquées sous les fesses, un doigt fureteur titillait son petit orifice.


Elle ne fut guère longue à décoller, ses tétons sensibles frottaient contre les pectoraux du mâle, elle poussait de petits râles à chaque fois qu’elle s’empalait, pour finir par un grand Doux Jésus au bout de dix minutes de frénésie à travers toute la cuisine.


Après avoir dégusté la ratatouille, ils feuilletèrent quelques pages du Kamasutra, dont un épique 69 où elle réussit presque à tout garder en bouche, ne sachant cependant trop quoi en faire.




####




Le lendemain matin, il lui apporta son petit-déjeuner au lit.



Elle se décomposa.



En désespoir de cause, elle usa de l’arme ultime.



Elle se retrouva seule, agenouillée dans le salon, pleurant et gémissant. Elle se raccrocha à la seule chose qu’elle connaissait, la prière.

Mon Dieu, ramenez-le-moi, je vous en supplie. Mon Dieu…




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Les collègues et les élèves de la jolie prof de physique et chimie la trouvaient changée. Après une période où elle semblait épuisée et abattue, une nouvelle Tiphaine venait d’apparaître.


Une Tiphaine qui se maquillait un peu, qui laissait ses longs cheveux flotter au vent, qui remplaçait les vilaines montures à écailles pour des lentilles, qui s’habillait plus court, qui parfois souriait aux anges.


Une prof qui, en secret, délaissa les sous-vêtements dignes de la République Démocratique Populaire de Corée – RDPC pour les intimes – pour oser quelques dessous plus affriolants, oser de la dentelle et de la transparence.


Surtout une Tiphaine qui rayonnait d’une lumière intérieure. Qui semblait habitée par la grâce divine.



Elles ne se fatiguèrent pas trop.


À la sortie du lycée, la prof se jeta dans les bras d’un grand type baraqué qui lui prit le visage entre ses grandes paluches et déposa sur les lèvres de la jeune femme le baiser le plus tendre, sensuel et délicat qu’elles aient jamais vu.





Quelques semaines plus tôt



Tiphaine revenait du lycée, elle espérait le voir dans la cuisine en train de préparer le repas et de danser dans le plus simple appareil. Hélas, nulle trace de Gabriel dans l’appartement. Celui-ci disparaissait de sa vie quelques semaines plus tôt, sans donner signe de vie, la laissant dans le désarroi et le chagrin le plus total.


Agenouillée devant la baie vitrée, là où il lui était apparu, elle priait Sainte Rita et Saint Jude, patronne et patron des causes désespérées quand elle vit une grande ombre obscurcir la nuit.


Il venait d’escalader la façade, un énorme bouquet de fleurs entre les dents.


  • — Mademoiselle Tiphaine, je ne sais pas si je suis un homme pour vous, mais vous êtes une femme comme il y en a peu. Pourrez-vous jamais pardonner le gros lourdaud que je suis, accepteriez-vous ces modestes fleurs en gage de ma bonne foi?
  • — Oui, oui, mille fois oui!
  • — Attendez, il nous faut reconstruire sur des bases solides. Nous sommes partis de suite sur une histoire de sexe torride ; je voudrais d’abord vous séduire, vous charmer. J’ai d’ailleurs renoncé à mon ancienne vie de monte-en-l’air.

Son archange pirate venait de virer romantique. Tiphaine n’en revenait pas.


  • — Accepteriez-vous une invitation au restaurant. Vous m’expliquerez le tableau de Mendeleïev, me narrerez l’histoire du chat de Schrödinger. Moi, je vous apprendrai la différence qui existe entre un coffre Yale ou un Jago, comment forcer une serrure trois-points sans laisser de traces.
  • — Nous pourrions tout aussi bien deviser de Schrödinger… pendant.
  • — Gourmande coquine!
  • — Tu m’as dit aussi qu’il existait un grand nombre de positions… tu pourrais me les apprendre?
  • — Oui, mais il nous faudra du temps… beaucoup de temps, une vie pour en faire le tour.
  • — Je ne suis pas pressée.
  • — J’oubliais, plus de martinet. Je ne veux pas de traces sur cette jolie peau… à part de temps à autre les marques de mes lèvres.
  • — Puis-je te poser une question, quelle est ta nouvelle activité ?
  • — Je suis expert en sécurité pour un groupe d’assurances.

Tiphaine éclata de rire, la situation de manquait pas de sel.



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Ils s’en allaient bras dessus quand ils croisèrent dans l’entrée leur voisine du dessus en compagnie d’un petit gros et des deux flics de l’escorte. L’actrice leur fit un signe de tête.


  • — C’est l’avion de chasse de l’autre jour, murmura un des gardes du corps.

Le petit gros et les deux policiers se retournèrent sur Tiphaine, admirant sa chute de reins et le balancement sensuel de son fessier. Le grassouillet reçut un violent coup de coude de la part de sa compagne.


  • — Ma Juju, qu’ai-je fait?

Tiphaine et Gabriel échangèrent un regard et éclatèrent de rire.




Épilogue




Tiphaine surveillait les élèves qui révisaient leur cours en vue du bac quand elle vit les deux mêmes effrontées glousser comme des dindes.

Elles tenaient encore cet engin diabolique et lisaient une autre vidéo pornographique.



Les deux élèves opinèrent du chef, l’air toutefois peu convaincu. On ne maudira jamais assez les ravages des vidéos de boules sur l’esprit de la jeunesse.


Tiphaine s’éloigna vers son bureau puis se ravisa et revint sur ses pas et déclara à ses élèves stupéfaites: