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Temps de lecture estimé : 21 mn
17/07/19
Résumé:  L'apprentissage de la sodomie entre deux femmes.
Critères:  ff profélève hotel fsodo -fhomo
Auteur : Kyo            Envoi mini-message
Apprentissage

En marchant vers son rendez-vous de ce matin, elle réfléchissait à son entretien de la veille. Elle devait se mettre en condition, être rassurante surtout et ne pas précipiter les choses. Un détail, même infime, pouvait tout faire basculer dans le mauvais sens. La Confiance était le mot maître dans ce genre de situation. Elle était stressée. Ce n’était jamais facile et pourtant elle adorait ça.


Cela faisait déjà deux ans qu’elle s’était rapprochée du professeur Steinberg, célèbre sexologue. Rencontré lors d’une soirée privée d’amis en commun, elle avait longuement discuté avec lui des problèmes sexuels notamment ceux des femmes. La sexualité, si variée, si complexe, revêtait autant de formes différentes que de personnalités.


Sabrina rejoignit le petit café au coin de la rue. Elle prit quand même quelques minutes, appuyée contre le tronc d’un arbre, donnant sur une vue imprenable de la terrasse du café. Elle observait. Il fallait qu’elle se fasse une idée précise maintenant de cette femme, assise, jambes croisées, droite sur sa chaise en métal.


Le Professeur lui en avait fait une description complète, avec situation matrimoniale et histoire de famille, lui avait expliqué les problèmes sexuels qu’elle rencontrait et dont elle voulait se débarrasser. Elle se sentait coupable et responsable des incessantes liaisons que son mari entretenait avec des jeunes filles. Elle voulait que cela cesse et pensait qu’elle devait s’améliorer dans sa façon de faire l’amour avec lui. Si de ce côté-là les choses s’arrangeaient, elle était persuadée de le récupérer dans son foyer. Sabrina essayait de comprendre la psychologie de cette femme. Elle étudia sa façon de se comporter, ses attitudes, pour déceler ses points faibles, ses blocages. Elle devait être concentrée, car cette première rencontre était capitale. Tout, ou presque, se jouait dans ce premier rendez-vous. La Confiance et le Feeling, encore ces Maîtres-Mots.


Les premières fois où Sabrina avait accepté de jouer ce rôle avaient été assez difficiles. Elle voulait aller trop vite, sans prendre le temps de se mettre au diapason de la personne qu’elle devait aider. Mais elle comprit vite que cela ne fonctionnait pas avec toutes les femmes. Certaines avaient juste besoin de conseils sur la manière de faire, d’autres étaient du style « coincé » et il fallait user de psychologie et de patience pour les faire évoluer dans le bon sens. Tout était toujours question de temps et de manière d’agir. Donc, prendre du temps à observer avant, revêtait tout son sens pour la suite des événements. C’était capital.


Bien sûr, la seconde phase de rencontre l’était tout autant, mais sans cette étape préalable le jugement sur la personne pouvait être faussé et compromettre le bon déroulement de la thérapie. Car il s’agissait bien là de thérapie. Depuis cette fameuse conversation avec le professeur Steinberg, ils avaient décidé de se revoir pour discuter d’une éventuelle collaboration entre eux. Le professeur rencontrait des difficultés avec certaines de ses patientes. La simple consultation avec son lot de conseils sexuels, ses activités de relaxation, d’hypnose, de sophrologie ou d’autres thérapies d’aide au bien-être et à la prise de conscience de son corps et des problèmes qui en découlent, ne suffisaient pas pour certaines d’entre elles. Il fallait aller plus loin, dans la pratique notamment.


Mais le professeur, d’après son code déontologique lié à sa profession de médecin, ne s’autorisait pas ce genre de pratique. Aussi, il avait lors de ses voyages aux États-Unis pour des conférences ou des séminaires, rencontré des personnes spécialisées dans cette thérapie dite « pratique ». Détachées du cabinet, ces « aides » permettaient de mettre en pratique les conseils dispensés par le médecin. Certains exercices sexuels pouvaient se faire au sein du couple, mais quelquefois ils s’adressaient plus particulièrement à l’un ou l’autre, et ne pouvaient se pratiquer qu’avec l’aide d’une tierce personne. Évidemment, le consentement du patient ou de la patiente était indispensable.


Le professeur avait donc pensé établir cette continuité des soins pour son cabinet médical. Il lui fallait seulement trouver les partenaires capables d’apporter leurs conseils avec une mise en pratique réelle. Restait à cette personne le soin d’organiser le déroulement de cette séance d’éducation sexuelle.


Sabrina fut tout de suite emballée par l’idée. Pouvoir débloquer des femmes ou bien expliquer à des hommes la manière de s’y prendre dans leur comportement avec les femmes, l’avait excitée. C’était bien le terme qu’elle avait employé lors de sa conversation avec le professeur. Sabrina avait toujours été très gourmande et demandeuse dans ses propres relations sexuelles. Depuis toujours elle aimait le sexe, mais avait été déçue un nombre incalculable de fois par la gent masculine.


Trop pressés, trop sûrs d’eux, pas assez à l’écoute de leur partenaire, cela faisait d’eux de piètres amants. Quelquefois, elle tombait sur de « bons coups », et pouvait alors expérimenter de nouvelles choses en matière sexuelle. Elle en voulait toujours plus et toujours de manière différente. C’est comme cela qu’elle avait un jour, par écœurement d’être « mal baisée », rencontré une jeune fille de 22 ans dans une boîte de nuit. Elle n’avait, quant à elle, que 18 ans. Une vie sexuelle commencée très tôt, à l’âge de 15 ans, lui avait déjà valu une certaine expérience dans ce domaine. C’est vrai que ses meilleures aventures sexuelles s’étaient souvent déroulées avec des hommes plus vieux qu’elle, seule condition à un bon apprentissage, selon elle, dû à leur propre vécu.


Mais cette fois, elle était assez tentée de connaître d’autres goûts, sensations, émotions. Ce fut une fabuleuse histoire qu’elles vécurent ensemble. Cela dura près de deux ans et s’acheva comme cela avait débuté, naturellement. Aucune animosité ne vint entacher leur relation qui se transforma en amitié sincère et forte. Encore aujourd’hui, Sabrina faisait appel à Sophie pour l’aider dans quelques cas difficiles avec ses « patientes ». Le professeur Steinberg était tout à fait au courant des « intervenants » demandés par Sabrina. Il lui faisait absolument confiance. Les résultats déjà obtenus en étaient la preuve irréfutable de la compétence en ce domaine de Sabrina.


Il recevait régulièrement des remerciements de la part de ses patientes et aussi patients qui étaient ravis de leur nouvelle vie sexuelle, soit au sein de leur couple, soit, pour les autres, de leurs nombreuses conquêtes ! Aucun des patients du professeur ne pouvait joindre directement Sabrina ou l’un des autres intervenants, par respect pour leur vie privée. C’était une clause convenue en amont et qui ne devait jamais déroger malgré l’insistance de certaines personnes, le plus souvent des hommes.


Sabrina laissait toujours un souvenir impérissable chez les hommes, mais aussi parfois chez les femmes. Son attitude, son appétit sexuel, les suggestions qu’elles prodiguaient faisaient qu’elle restait ancrée dans la mémoire et les cœurs des gens qu’elle croisait. C’était inévitable. Elle marquait les esprits. Pourtant, son boulot s’arrêtait quand le professeur le jugeait nécessaire. Aucune liaison ne perdurait au-delà de la thérapie. C’était uniquement professionnel.


Elle la regardait toujours, quand le serveur vint prendre sa commande. Elle avait délibérément voulu arriver un peu plus tôt que l’heure prévue, afin de pouvoir tout observer. Ces moments où la patiente se trouvait seule étaient importants. Ils permettaient de se faire une idée sur le comportement réel de la personne.


Elle était jolie. Grande, mince, son allure trahissait ses origines de bonne famille. Son tailleur ajusté, ses escarpins de prix, son allure soignée, tout démontrait le statut social de cette femme. « Encore une bourgeoise coincée ! » se dit Sabrina au fond d’elle-même. Elle en avait tellement côtoyé, qu’elle savait exactement comment s’y prendre avec elles, maintenant. Tout était question de ne pas choquer. Il fallait du tact, de la patience ; savoir toucher le cœur de ces femmes pour les décoincer au niveau du cul ! Voilà ce qu’elle pensait quand le jeune homme au tablier blanc et au plateau posé vertigineusement sur une main déposa une tasse de thé devant elle. Elle eut un regard à peine orienté vers lui, et ses lèvres bougèrent à peine pour signifier un remerciement. Le garçon n’en fut pas offusqué, habitué, dans ce quartier huppé, à ne recevoir aucune gratitude des clients. Le peu de respect faisait partie intégrante de cette « caste » riche, ainsi que les faux sentiments.

Elle se décida enfin à la rejoindre. D’un pas tranquille, elle se rapprocha de la table du bar partiellement ombragée grâce aux feuilles d’un grand platane qui bordait la terrasse du café. Virginie Whist plissait les yeux à cause du soleil qui s’infiltrait au travers du feuillage.



Virginie se leva rapidement, l’air nerveux.



Elle parlait vite, l’avait à peine regardée dans les yeux. Sabrina connaissait très bien ce genre d’attitude gênée, pour l’avoir vécue un bon nombre de fois. Elle ne s’en offusqua pas et répondit par l’affirmative. À peine était-elle assise à côté de Virginie, que celle-ci dit brutalement :



Sabrina riait intérieurement. Pourtant, elle ne voulut rien en laisser paraître et lui posa tendrement la main sur le bras.



Virginie ne disait plus rien, la tête baissée, comme honteuse de son comportement et de ses désirs.



Sabrina comprenait bien ce que Virginie insinuait. Beaucoup de femmes de sa classe sociale étaient comme elle. Cela ne signifiait pas pour autant que toutes les épouses connaissaient des blocages sexuels, mais une bonne majorité pouvait être considérée comme ayant une sexualité banale, voire classique. Ce que souhaitait Virginie était à sa portée. Ne voulant pas se transformer ni en bombe sexuelle ni en experte des voluptés « interdites », elle désirait juste rajouter un peu de piment à ses instants coquins avec son mari. Pouvoir le surprendre, l’étonner et ainsi espérer le garder un peu plus souvent dans le giron du cocon familial.


Ce n’était pas un grand défi pour Sabrina qui en avait vu de bien pires. Elle se rappelait précisément le couple de lesbiennes qu’elle avait dû aider à se sentir à l’aise dans leurs étreintes. Une des filles, la plus jeune, voulait également avoir des relations avec un homme, mais au sein de leur couple. Sabrina devait donc faire accepter à l’autre femme cette intrusion dans leur intimité. La plus âgée n’avait jamais eu de rapports avec un homme. Elle était totalement réfractaire à cette proposition et avait surtout un dégoût profond pour la gent masculine. Au bout de deux mois de rencontres successives, Sabrina était parvenue non seulement à intégrer un homme dans leur couple, mais aussi à faire participer cette femme à leurs ébats. La condition était seulement d’inviter cet homme de façon ponctuelle, et seulement dans ce cas, elle avait réussi à se détendre en voyant sa compagne prenant autant de plaisirs dans ce trio épisodique.

À côté de cela, les problèmes de Virginie étaient une formalité.



Le ton de sa voix était descendu d’un cran. Elle avait également baissé les yeux sur sa tasse de thé et ses mains tremblaient légèrement.



À ces mots, Virginie faillit lâcher sa tasse. Elle émit un toussotement de surprise.



Sabrina lui avait coupé la parole pour la rassurer. Elle devinait que Virginie s’affolait à l’idée de commencer les « exercices pratiques ». Elle savait qu’il fallait arrêter de parler pour passer à l’action le plus vite possible. Cependant, elle doutait sur une chose :



À cette phrase, Virginie s’arrêta net de marcher pour se retourner vers Sabrina.



Cette fois, sa voix se fit plus forte que tout à l’heure, elle fut même stridente sur la fin. Ses joues s’étaient empourprées d’un beau rouge carmin et tout son corps se raidit en un instant.



Elles s’étaient arrêtées sur le trottoir devant une boutique de prêt-à-porter. Des clientes en sortaient et à l’évocation des mots « sexe » et « plaisir », regardèrent les deux femmes avec un sourire au coin des lèvres. Virginie, déjà écarlate, se sentit très mal à l’aise. Il était totalement inconcevable que quelqu’un l’entente parler de ces choses-là. Ça ne se fait pas !



Dans le hall de l’hôtel, Sabrina lui mit la main sur l’épaule. Elle en frissonna en montant dans la chambre en silence. Virginie n’arrivant pas à se détendre au fur et à mesure que le moment fatidique approchait, but d’un trait le whisky que lui servit Sabrina. Un petit toussotement démontra qu’elle n’en avait pas l’habitude. Sabrina en profita pour venir derrière elle et lui massa doucement les épaules d’un geste ferme et affectueux. Elle sentit les muscles tendus se décontracter un petit peu. Ses mains plongèrent dans le décolleté et effleurèrent la dentelle du soutien-gorge. L’épiderme réagit immédiatement et un frisson parcourut le corps de Virginie.


Sabrina vit qu’elle avait fermé les yeux, l’effet de l’alcool commençant son œuvre. Elle en profita pour l’embrasser doucement dans le cou en l’effleurant de ses lèvres derrière l’oreille, le long des vertèbres cervicales jusqu’à la naissance du dos. Avec la main, elle remonta sa masse de cheveux fins et doux. Un parfum léger s’en dégagea. Elle adorait l’odeur particulière que les cheveux ont parfois. Des effluves d’oranges et de bergamotes délicates, légères et enivrantes. Elle enfouit son nez dans les mèches aériennes et respira lentement. Sa main continuait à lui masser le cuir chevelu.


Virginie émit un petit gémissement en se détendant de plus en plus. Ses bras reposaient sur les accoudoirs du fauteuil où elle s’était assise. Un fauteuil crapaud en toile de velours fleurie, moelleux et confortable. La chambre était joliment décorée, de manière assez féminine. Des vases de bouquet de fleurs mélangeant le rose pâle, le parme et le blanc donnant à l’ensemble une élégance et un romantisme délicat, enchantaient les sens. Une délicieuse odeur sucrée se mêlait aux effluves des cheveux de Virginie.


Sabrina en éprouva une sensation de faim, pourtant une tout autre envie lui parvint au creux du ventre. Ses mains avaient quitté la tête de Virginie pour descendre sur son ventre. Un massage léger sur le plexus, quelques pressions sur le bassin achevèrent de détendre complètement la femme étendue sur le fauteuil. Sabrina se posta devant elle à genoux et remonta le long de ses jambes fines. La douceur de ses bas de soie lui chatouilla les doigts et lui procura un plaisir chaud qui lui donna des idées.


Les cuisses légèrement écartées, elle aperçut le haut du porte-jarretelles noir. Elle embrassa l’intérieur des cuisses délicatement en remontant lentement. Virginie avait glissé pour s’allonger de manière plus confortable et permettre un accès plus aisé à Sabrina. Les yeux clos, la bouche à peine ouverte et la respiration irrégulière démontraient que son désir, bien présent maintenant, grandissait sous les mains et les lèvres expertes de sa guide.


Les doigts effleurèrent la culotte en satin blanc, caressèrent le renflement de ses lèvres à travers le tissu fin. Elle sentait la toison légère qui l’en recouvrait. Elle n’appréciait pas vraiment les poils pubiens, mais il ne s’agissait pas là de son plaisir personnel, mais seulement de son boulot. Elle mit de côté son manque d’attirance pour cela, et se concentra à nouveau sur ce qu’elle devait faire : donner du plaisir à cette femme et lui donner l’envie d’en avoir à nouveau. Il fallait qu’elle lui ouvre l’esprit et lui fasse découvrir des plaisirs jusque-là inconnus ou du moins tabous pour elle. Ce n’était pas toujours si simple. La réticence commençait déjà avec le fait de devoir se laisser toucher, embrasser par une autre femme. La bisexualité n’était pas l’apanage de toutes les femmes !


Même si Virginie se comportait bien et acceptait les caresses de Sabrina, tout n’était pas gagné d’avance. Il fallait progresser lentement, la mettre en confiance ; et même avec toute la prudence nécessaire, Virginie pouvait prendre peur et tout arrêter subitement. Sa mission serait anéantie alors et cela, elle ne le supporterait pas. L’échec ne faisait pas partie de son caractère. Elle n’avait connu que deux fois cette situation au début de sa « carrière » de coach. La sensation d’avoir échoué dans son rôle l’avait marquée. Elle n’était pas touchée dans sa fierté, mais elle était malheureuse de n’avoir pas réussi à aider ces femmes. Elle détestait l’idée que des personnes souffrent de ne pas connaître le bonheur engendré par le sexe, des couples qui se déchiraient par manque de plaisir en commun. Elle voulait vraiment pouvoir leur donner un coup de main.


Ses doigts se firent plus pressants et cherchèrent le petit bouton qui pouvait déclencher une vague de jouissance incommensurable. Sabrina ne connaissait pas le corps de Virginie, ses réactions, ce qui allait la faire jouir. Elle testait ses réponses à chacun de ses gestes précis. Elle devinait qu’elle aimait la douceur, les effleurements légers sur la peau. Elle l’écoutait, la regardait, la ressentait. Toute son attention convergeait vers son corps, sa respiration, ses attitudes. Elle testait en quelque sorte, toute sa panoplie de caresses jusqu’à trouver celles qui fonctionnaient sur elle. Quand une pression sur la cuisse se faisait trop pressante, le muscle se tendait, la jambe se refermait ; Sabrina comprenait tout de suite et changeait de tactique. Elle pratiquait une écoute attentive de sa partenaire, ce que peu d’hommes savent faire. Beaucoup comptent sur des gestes appris et ayant eu de bons résultats chez certaines, ils en font une généralité à l’ensemble de leurs conquêtes. Grave erreur ! pensait Sabrina, et à juste titre. Chaque personne est différente, chaque femme, chaque homme vit l’amour à sa manière ; et découvrir cela procure bien plus de sensations variées que rester sur des stéréotypes de plaisirs communs.


Son pouce frotta rapidement le clitoris, toujours au travers de la culotte. L’échauffement produit fit se cabrer Virginie. Ses mains agrippèrent les accoudoirs du fauteuil. Sabrina était contente. Elle s’était agenouillée entre les jambes de Virginie pour accéder au mieux à la zone fatidique. De l’autre main, elle écarta l’étoffe pour insérer un doigt dans son vagin tout humide déjà. Le résultat au bout de cinq minutes était prometteur. Sabrina pensait bien que Virginie était en manque de plaisir sexuel. Délaissée par son mari, elle ne devait sûrement pas oser se toucher elle-même, par pudeur. Ce n’est pas si répandu que cela, en fait. Peu de femmes connaissent bien leur corps et sont capables de se faire du bien de la bonne manière. Elle tâcherait de la lui apprendre. Plus le corps connaît la volupté, plus il en est assoiffé. Être plus demandeuse de sexe vis-à-vis de son compagnon allait sûrement l’aider à le reconquérir. Et même si les hommes aiment être les acteurs de la relation sexuelle et détenir les rênes, être désiré par leur compagne les valorise toujours.


La tête renversée en arrière, Virginie haletait maintenant. Le mouvement des mains de Sabrina était devenu plus rapide, elle voulait la faire jouir tout de suite. Le premier orgasme d’une longue série, se dit-elle mentalement. De plus, elle trouvait cette femme très réceptive malgré sa réticence du début et ses craintes non dissimulées. Son corps avait un grand besoin de se soulager et il ne manquait pour cela qu’une main experte et de la passion. Elle se dit que la suite pouvait bien se dérouler aussi. Mais prudence encore ! Ne brûlons pas trop vite les étapes.


Un cri retentit subitement. Sabrina en fût surprise, perdue dans ses pensées, elle ne s’était pas rendu compte à quel point Virginie était en extase. Elle ralentit ses gestes, sortit ses doigts de l’intimité de la femme, mais poursuivit les caresses sur son clitoris. Quelques spasmes secouaient encore son corps, mais le calme vint progressivement l’apaiser. Sabrina attendit un moment que Virginie reprenne ses esprits et ouvre les yeux. À ce moment, elle vit le rouge empourprer ses joues et la honte se saisir d’elle.



Réalisant qu’elle venait de prendre son pied devant une inconnue et encore plus par une femme, Virgine se sentit affreusement mal. Elle commença à bredouiller un mot, lorsque Sabrina se colla à elle, entre ses cuisses et l’embrassa fougueusement à pleine bouche. Se laissant faire, elle prit sûrement du plaisir, car son corps se relâcha à nouveau. Elle enlaça la figure de Sabrina avec ses deux mains et tout en fermant les yeux fit rouler sa langue dans sa bouche. Le mélange de salive leur fit sentir à chacune le goût de l’autre.


Sabrina, fine experte du baiser, lui prit la lèvre inférieure qu’elle mordilla doucement et l’aspira langoureusement. Virginie, toute surprise par un tel geste, inconnu pour elle, se laissa volontiers faire et s’e délecta. Sentant qu’elle appréciait ce baiser, Sabrina tenta une autre approche. Elle s’engouffra de nouveau dans sa bouche et se mit à lui lécher le palais. Cette sensation « étrange » excita encore le corps de Virginie. Ses mains tentèrent timidement de descendre le long du dos de Sabrina. Arrivées à la naissance des fesses, elles stoppèrent leur progression comme si elles en attendaient l’autorisation.


Ayant compris le malaise, Sabrina se détacha de ses lèvres et commença à ôter son chemisier. Un bustier ajusté bleu roi offrait une vision opulente d’une paire de seins généreux. Virginie rougit encore à la vue de cette jolie poitrine si bien mise en valeur. Ses yeux n’arrivaient pas à les quitter, soit parce qu’elle était subjuguée par eux, soit parce que la honte de la situation l’envahissait toujours et qu’elle ne voulait pas croiser son regard. Sabrina s’en fichait, le principal était qu’elle prenne du plaisir et commence un peu à oublier la situation. Elle tendit ses seins vers le visage de Virginie avec le souhait qu’elle les lui lèche. Avec une certaine gaucherie, sa langue se promena doucement sur le grain de peau délicat et légèrement mat. La sensation attisa la fougue de Sabrina.


Voulant passer à la vitesse supérieure, elle se releva et entraîna Virginie sur le grand lit qui trônait au milieu de la pièce. Une courtepointe gris perle le recouvrait. Les roses branchues rose associées aux lisianthius mauves des bouquets, les meubles en bois précieux, les tapis moelleux des sols offraient un raffinement à cette chambre qui allait assister à l’initiation d’une femme aux plaisirs charnels.


Avant de l’allonger sur le lit, Sabrina l’aida à se défaire de ses vêtements. Pressée de lui faire ressentir d’autres émotions, elle essaya néanmoins de prendre le temps. La poitrine qu’elle vit l’excita tout de même. De taille raisonnable, 85C, c’est-à-dire plus menue que la sienne, un bon 90C, ses seins avaient une belle tenue ; ce qu’elle constata en dégrafant le soutien-gorge. La peau était ferme, blanche, seule l’aréole d’une teinte plus soutenue relevait un peu l’éclat de cette gorge. Le ventre plat, la taille fine, les hanches légèrement plus larges que la poitrine formaient un ensemble menu, presque enfantin. Il n’y avait pas vraiment de féminité dans ce corps. Les habits le recouvrant toujours sans laisser percer la sensualité qui pourrait en émaner. Nue, elle était agréablement proportionnée, mais les positions qu’adoptait Virginie n’invitaient pas à l’érotisme.


Les épaules voûtées, on avait l’impression que les seins étaient inexistants. Leur taille relativement petite participait à ce jeu de cache-cache. Sabrina approcha ses lèvres des siennes tout en lui posant les mains sur les hanches qu’elle cajola lentement. Virginie émit un frémissement et se laissa diriger. Elle s’enhardit elle aussi sur les fesses de Sabrina pour tenter de dégrafer sa jupe. Sabrina quitta à regret sa bouche pour l’aider à se déshabiller à son tour. Elles se trouvèrent toutes deux, l’une en soutien-gorge et string, l’autre en petite culotte, bas et porte-jarretelles. À peu près au même niveau grâce à leurs talons respectifs, elles se dévisagèrent un moment de la tête au pied.


Avec un plaisir non dissimulé, Sabrina s’appliqua à allonger Virginie sur le couvre-lit en percale. Le froid soyeux de la matière la surprit. Sabrina pensa qu’elle devait avoir un peu froid en dépit du fait qu’elle avait eu un orgasme quelques minutes plus tôt. Son devoir était de la réchauffer encore et vite ! Elle s’allongea à ses côtés, la main soutenant sa tête, et de l’autre lui toucha du bout des doigts la peau du ventre, les flancs, le contour des seins. Virginie frissonna de nouveau. Le froid, les sensations… Sabrina approcha ses lèvres tout près de son oreille pour lui dire doucement de ne pas bouger. Elle alla chercher, dans une valise déposée quelques heures plus tôt sur un fauteuil de la chambre, un bandeau noir en satin.



Son corps se détendit petit à petit et sa respiration se fit plus lente, plus profonde.



L’iPod émit quelques notes de musique. Sabrina en régla le volume et posa les écouteurs sur les oreilles de Virginie. Les douces voix célestes et mélodieuses du Sanctus de Gabriel Fauré s’invitèrent dans son esprit. Ainsi coupée de la perception réelle, elle pouvait s’abandonner aux autres émotions non visuelles. Maintenant allongée sur le ventre, un coussin soulevant ses hanches, les jambes à peine écartées, Virginie sentit que Sabrina lui léchait délicatement l’arrière du genou. Une piloérection apparut instantanément. Remontant doucement vers l’entrejambe, Sabrina fit descendre la culotte de Virginie le long de ses jambes fines. Virginie se contorsionna légèrement pour l’aider dans sa manœuvre. En même temps, elle ôta ses escarpins qui tombèrent avec peu de bruit sur l’épais tapis de laine disposé aux pieds du lit. Ainsi offerte, Sabrina glissa une main sous son pubis et lentement bougea de haut en bas. Cette caresse douce et chaude par le frottement des peaux réveilla Virginie qui gémit doucement en remuant les fesses. De l’autre main, Sabrina effleurait le galbe de son cul. Les mouvements de plus en plus rapides sur son sexe, les baisers légers sur son dos, les frôlements de ses fesses l’envoyèrent à nouveau vers un second orgasme, moins intense cependant que le premier. Sabrina le voulait justement plus léger, comme pour la préparer pour la suite. Un hors-d’œuvre en quelque sorte ! Le souffle court de Virginie et les soubresauts de son bassin montraient qu’elle en voulait plus.



Elle attrapa un objet dans sa mallette qu’elle avait pris soin de rapprocher du lit, l’enduisit de gel lubrifiant et le posa à côté d’elle. Noir, de petite taille et de forme oblongue, le plug anal allait tout à fait convenir pour préparer Virginie à la sodomie.


Sabrina reprit ses caresses sur la vulve, en appuyant plus fort cette fois. Son but était de détourner son attention, de lui donner du plaisir pour qu’elle se décontracte un maximum. Ce fut le cas au bout de cinq minutes. Ses doigts experts savaient comment faire jouir une femme de cette manière. Elle inséra un doigt dans son vagin, puis deux et constata qu’il était totalement humide. Le bruit de succion qu’elle entendit montrait qu’elle mouillait assez. Elle se risqua alors, après l’avoir léché, à introduire un doigt dans son anus.


La surprise fit se cabrer les fesses de Virginie qui gémit en même temps. Sabrina redoubla de vigueur dans son vagin en réaction et stoppa les mouvements de son doigt dans ses fesses. Elle attendit une petite minute et recommença à bouger lentement en va-et-vient dans son cul. Les muscles se détendirent et les jambes s’écartèrent un peu. Virginie relevait son postérieur comme pour augmenter l’intensité de son plaisir naissant. La sensation devait en être déjà connue par Virginie, mais faite par une inconnue devait la gêner drôlement quand même. Mais cet instant d’hésitation dissipé, Sabrina changea ses mouvements dans l’anus pour dilater le sphincter et l’habituer à recevoir plus gros.


Ainsi fait, elle ôta ses doigts et d’un geste entraîné, lui mis le plug rapidement. Virginie ne broncha pas. Satisfaite de cela, Sabrina en profita pour saisir un autre appareil dans sa valise. Cette fois, elle s’en servirait pour stimuler de façon encore plus efficace le clitoris. Le vibreur était une arme redoutable pour débloquer toutes les femmes difficiles à satisfaire de manière classique. Il agissait avec une dextérité peu commune et Sabrina n’avait jamais vu une femme lui résister. Il travaillait uniquement sur le clitoris, mais les femmes vaginales pouvaient être comblées également via l’aide d’un gode. L’association des deux était un parfait remède contre les femmes frigides !


Encore une fois Virginie fut étonnée de la sensation, mais son corps la trahit sur ses envies. Elle gémissait de plus en plus fort et ses cuisses se contractaient et enserraient le vibreur positionné entre elles. Sabrina le maintenait fortement contre son clitoris et avait sélectionné une vitesse moyenne. Elle continuait à aller et venir dans son vagin avec son autre main et comme elle sentait que sa partenaire était proche de l’orgasme, elle enleva ses doigts et se concentra sur le plug. Il fallait surtout que Virginie prenne du plaisir à cet endroit. C’était son but. Une jouissance classique par le vagin et le clitoris n’était pas à l’ordre du jour ! Il fallait que Virginie apprécie la sodomie pour pouvoir la pratiquer avec son mari plus tard. C’était bien sa demande au sexologue : être libérée des pratiques conventionnelles pour pouvoir séduire son mari et l’inciter à revenir au foyer ! Alors Sabrina allait lui enseigner les manières de faire et lui apprendre à aimer faire l’amour de toutes les façons.


Elle fit tourner le plug anal doucement dans son anus complètement relâché. Elle osa même le retirer doucement sans le sortir définitivement, mais juste pour familiariser son cul à cette sensation. Elle fut ravie de la réaction de Virginie qui dressa son postérieur en guise de réclamation. Elle semblait aimer ça. Bien ! se dit Sabrina mentalement. Le plug choisi était assez fin pour un début, cela ne servait à rien d’y aller plus fort la première fois ; Virginie aurait le temps de s’accoutumer après plusieurs séances comme ça. Inutile de brûler les étapes au risque de la dégoûter ou pire, de lui faire mal ! L’orgasme pointait le bout de son nez. Sabrina le devinait par les réponses des chairs qui se crispaient, se relâchaient, la respiration coupée puis bruyante, les gémissements devenant cris. Le déplacement du plug se faisait plus rapide et plus fort, le vibreur continuait son travail, impitoyable. Virginie hurla soudain, emportée par un tourbillon de sensations connues et inconnues d’elle. Un mélange étrange de pur plaisir et de transgression, pensa Sabrina.


Elle retira le plug lentement et le déposa dans une petite serviette par terre. Elle regarda Virginie revenir de son orgasme. Elle était toujours allongée sur le ventre, le galbe de son cul toujours exposé. Deux lobes efflanqués, pâles, inviolés jusqu’à ce jour. Elle se retourna lentement, comme échappant enfin à un brouillard, une parenthèse dans sa vie. Elle fit tomber son masque et la regarda dans les yeux. Rare, se dit Sabrina en pensée. Effectivement, Virginie l’avait peu regardée directement. L’embarras dû à la situation, la honte vis-à-vis de sa demande ? Sûrement. Mais Sabrina s’en moquait. Elle était rodée à ce genre de relation assez inhabituelle. Mais ce regard lui fit chaud au cœur, car elle sentait qu’il était empreint de remerciements. Pas seulement pour le plaisir qu’elle avait ressenti, mais plutôt une forme de gratitude pour lui avoir ouvert l’esprit et lui avoir permis d’élargir son horizon sexuel.


Un sourire s’invita également sur le visage détendu de cette femme si crispée il y avait seulement une heure. Elles convinrent de se revoir la semaine suivante afin « d’approfondir » encore. Elles en rirent de bon cœur et se quittèrent en se faisant la bise. Sabrina lui murmura au creux de l’oreille, juste avant de se quitter, qu’elle devrait aussi penser à améliorer sa technique de fellation.


Cette dernière phrase obtint un hoquet de sa part et une jolie couleur sur ses joues ! Sabrina rit intérieurement, mais ne fit aucune remarque désobligeante. Il restait encore du travail, mais Virginie avait du potentiel qui l’a rassurait. Certes, elle n’en ferait pas une call-girl, mais elle comptait juste la décoincer suffisamment pour l’aider dans son couple.