n° 19107 | Fiche technique | 79469 caractères | 79469Temps de lecture estimé : 46 mn | 01/08/19 |
Résumé: Au départ, une relation purement professionnelle, et puis les ravages du désir finissement par faire dériver la relation entre François et Aurore vers autre chose. Une histoire banale, sans doute. Mais également une expérience unique, inoubliable... | ||||
Critères: fh hplusag extracon collègues noculotte fellation cunnilingu pénétratio fdanus nostalgie humour -extraconj | ||||
Auteur : Francois77 (Le quotidien inspire mes fantasmes) Envoi mini-message |
Bien des années ont passé et encore aujourd’hui, je dois avouer que lorsqu’Aurore m’a lancé cette question rhétorique, en montant dans ma voiture, je n’ai rien vu venir…
Aurore, je la connaissais depuis un peu plus d’un an à l’époque. À la tête d’un département de conception technique chez un grand constructeur automobile, je partageais ma vie entre mon travail, du vélo toutes les semaines pour m’entretenir, et une vie de couple paisible et sans histoires. Nos deux enfants, jeunes étudiants, avaient déjà quitté le cocon familial et partageaient des colocs en ligne avec le style de vie de leur génération. Ce départ nous avait permis à Anne, ma femme et à moi, de retrouver au foyer une intimité et une vie amoureuse qu’on avait fini par oublier… Sans pouvoir dire que nous étions redevenus un « jeune couple », je peux affirmer que notre entente sexuelle demeurait intacte !
Dans le cadre de mon travail, je devais, entre autres choses, sélectionner les prestataires de service grâce auxquels on était censé « gérer les pics de charge », comme nous l’expliquait doctement la DRH. Sauf que tout le monde savait parfaitement que ces pics étaient permanents et que le but de la manœuvre consistait simplement à disposer d’une main-d’œuvre pas chère, taillable et corvéable à merci, qu’on pouvait virer du jour au lendemain et qu’on remplaçait par quelqu’un d’autre, moins cher, mais qu’il faudrait à nouveau former… C’était un des aspects de mon travail que je trouvais le plus décourageant, ayant sans cesse l’impression de remplir le tonneau des Danaïdes, et de me trouver face à des crétins qui n’avaient que la rentabilité à court terme en tête, obnubilés par le montant de leur prime de fin d’année et « exportant » vers d’autres départements, comme le mien, les désastreuses conséquences de leurs décisions.
Ça faisait longtemps que je laissais faire, résigné, et plus préoccupé par d’autres soucis pour faire tourner le département et résoudre de vrais problèmes. Sans doute, aussi, n’avais-je plus l’ambition professionnelle des jeunes carnassiers aux dents longues prêts à des bassesses auxquelles je ne me rabaissais pas… ou plus. Mais bon, je m’égare, je crois bien…
Toujours est-il que c’est lors d’un mois d’août qu’un prestataire m’a présenté la candidature d’Aurore pour une spécialité un peu pointue pour laquelle j’avais toujours du mal à trouver les bonnes personnes… et pour laquelle, d’ailleurs, le dernier candidat n’avait pas fait l’affaire. C’est son CV qui a d’abord attiré mon attention : bonne école d’ingénieurs, pas encore la trentaine, bon début de carrière, expérience internationale, c’était un profil de valeur, à haut potentiel, pour des tarifs conformes à nos standards. De ceux dont je me disais qu’on les formerait pour qu’ils aillent ensuite faire le bonheur d’un concurrent prêt à mettre le prix pour s’attacher les services de collaborateurs brillants ! J’ai tout de suite décidé de donner suite et convenu d’un premier entretien avec la candidate.
Ce fut donc la semaine suivante que son responsable me la présenta. Ma première impression fut bonne, très bonne. Aurore était compétente dans son domaine, aucun doute. Elle s’exprimait de manière déterminée, mais posée, il émanait d’elle l’assurance propre à celles et à ceux qui savent parfaitement ce qu’ils valent, mais sans l’arrogance qui en découle trop souvent. Un visage agréable à regarder avec des yeux verts qu’encadrait une longue chevelure châtain, ondulée, et un sourire dont on ne savait trop s’il provenait plus de son regard ou de ses lèvres. Il fut immédiatement évident pour tout le monde que la mission serait pour elle, le temps de régler les détails administratifs. Après lui avoir dit au revoir, en la regardant s’éloigner, je me surpris à penser que si elle l’avait voulu, elle aurait sans doute mieux gagné sa vie en tant que top model… Comme quoi, hein, il y avait bien des signes avant-coureurs quand même ! Mais il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…
C’est donc ainsi qu’Aurore intégra mon équipe et que nous commençâmes à nous côtoyer au quotidien. Certes, elle n’était qu’une de plus parmi deux dizaines de personnes, mais dans un écosystème plutôt masculin comme celui de l’industrie automobile, une nouvelle présence féminine attire tout de suite l’attention… et les regards. Je n’aimais pas du tout les comportements déplacés chez mes subordonnés et j’avais toujours pris soin de tenir à distance les propos ou gestes de nature à provoquer la moindre gêne parmi les femmes de mon département. Mais dans le cas d’Aurore, j’ai pu assister avec un certain amusement à son intégration aux équipes de travail et à la manière dont elle remettait gentiment à leur place ceux dont la curiosité extra-professionnelle s’exprimait avec trop d’insistance… Sans désobligeance, sans chercher à se montrer méchante ou blessante, mais les intéressés ne s’y risquaient pas à deux fois !
De mon côté je m’habituais peu à peu à cette nouvelle présence découvrant, outre ce sens de la répartie si particulier, les compétences professionnelles que j’avais pressenties. Elle comprenait vite, elle s’intégrait vite, je n’avais pas donc pas à lui accorder plus de temps qu’à quiconque d’autre dans l’équipe. Mais je dois tout de même avouer que nos échanges étaient toujours des moments agréables et je me laissais facilement distraire par des détails qui n’auraient pas dû, en temps normal, attirer mon attention. Un parfum, toujours le même… Un nouveau détail dans sa coupe de cheveux… Des tenues vestimentaires de styles variés, tantôt décontractées, tantôt plus formelles, parfois sportives, mais toujours élégantes et soigneusement choisies, idem pour ses boucles d’oreilles, systématiquement assorties. Une image de sa personnalité se dessinait peu à peu dans mon esprit et je ne me l’imaginais pas, chaque matin, piochant au hasard dans son placard. Oh non, elle n’était pas comme ça Aurore… Mais sans être coquette ou superficielle, elle prenait malgré tout soin de l’image qu’elle donnait d’elle-même.
Les détails sur sa vie personnelle, ils arrivaient au détour de telle ou telle conversation, lorsqu’elle avait envie d’en donner. C’est ainsi que nous sûmes qu’il y avait bien un fiancé, un Alexander, ingénieur lui aussi, qu’elle avait connu durant son année Erasmus, et que c’étaient leurs opportunités de carrière respective, aussi bien à l’une qu’à l’autre, qui avaient motivé leurs déplacements de ces dernières années. Elle expliquait cela comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, sans pour autant s’ériger en porte-drapeau d’un féminisme revendicatif, mais lorsque des collègues essayaient de défendre la suprématie masculine naturelle et historique, elle n’avait pas son pareil, avec une fausse ingénuité imparable, pour les faire passer aux yeux de l’assistance pour des hommes des cavernes… dans le meilleur des cas. Quoi qu’il en soit ça montrait bien que l’argent était loin d’être la préoccupation prioritaire dans sa vie, et que sa liberté et son indépendance passaient largement devant. Et au passage, ça expliquait que quelqu’un d’aussi brillant se soit retrouvé dans mon service alors qu’ailleurs elle aurait pu prétendre à bien plus. D’aucuns y verraient sans doute la manifestation de la main inéluctable du destin ! En bon rationnel je préfère n’y voir que le fruit du hasard…
Autant dire qu’Aurore alimentait les conversations, même en son absence, surtout en son absence d’ailleurs. Car malgré cette personnalité pour le moins atypique dans notre milieu elle ne provoquait ni jalousie de la part des unes ni animosité de la part des autres. Il faut dire qu’elle était bien aidée en cela par ses compétences professionnelles qui sautaient aux yeux de quiconque avait l’occasion de travailler avec elle. Lui confier un dossier, un problème, c’était l’assurance de le voir traité et résolu dans les moindres détails. J’ai su bien souvent, après-coup, comment elle avait tiré une épine du pied à tel ou tel collègue empêtré dans un calcul, débordé pour sortir un document, en panne sèche devant les résultats d’essais qu’il n’arrivait pas à interpréter. Le tout sans chercher à tirer la couverture à elle…
Toujours est-il que je n’ai pas tardé à recevoir des compliments pour le flair que j’avais eu en sélectionnant Aurore, tout le monde vantant le large éventail de son talent. Et même si j’étais strict quant aux codes de conduite au sein du service, les commentaires tendancieux, équivoques, n’ont pas tardé à circuler, chacun s’interrogeant tour à tour au sujet de l’étendue de ses compétences « professionnelles », voire « extra-professionnelles », et exprimant sa curiosité de savoir ce qu’« elle donnerait au banc d’essai ». Pour être tout à fait honnête c’était compréhensible et humain, je n’avais pas été le seul à tomber sous le charme de son physique de top model, d’autant plus que sans aller jusqu’à jouer les Bimbo provocantes, elle ne reniait absolument rien de sa féminité et la perfection de ses courbes sautait aux yeux de tout homme normalement constitué. Ah, si j’avais eu vingt-cinq ans de moins, me prenais-je parfois à penser…
Mais ce n’étaient que des pensées, et les fantasmes de chacun n’avaient rien à faire en dehors de leur tête. Las, j’avais beau faire mes gros yeux et multiplier les rappels à l’ordre, rien n’y faisait, et les conversations de machine à café revenaient immanquablement sur le même sujet. Les hommes en verve ce n’est pas très discret, c’est bien connu, et Aurore finit par en avoir vent. Fidèle à son habitude, elle ne monta nullement sur ses grands chevaux et se contenta un beau jour, toute souriante, d’arriver à la machine à café :
Dans le blanc qui suivit, un ange passa… Chacun s’évertuait à regarder son café, ou ses chaussures, ou ailleurs, avec la plus extrême des concentrations, tandis que les femmes du service, sourire en coin, s’apprêtaient à savourer le spectacle dont elles pressentaient l’arrivée imminente.
En posant ces questions, Aurore avait ostensiblement défait un bouton de son chemisier en bombant le torse, histoire de bien lui mettre sa poitrine sous le nez. L’intéressé ne savait plus où se mettre.
Le Gérard en question aurait bien voulu disparaître six pieds sous terre.
Là, elle était passée juste sous l’intéressé, en roulant du cul, notre Aurore… C’est à ce moment-là que les autres filles sont entrées en jeu :
J’ai fini par décider que le jeu avait assez duré :
Elles se sont instantanément interrompues et sont parties d’un énorme éclat de rire.
Les filles nous ont quittés sans pouvoir s’arrêter de rigoler, pendant qu’un silence gêné s’installait peu à peu.
Je n’ai pas eu à le répéter deux fois… L’incident servit de leçon à la gent masculine, et aboutit à une « paix des braves » dans laquelle les filles n’essayèrent pas non plus d’en tirer avantage. Tout le monde put alors se concentrer sur son travail et sur le maintien d’une bonne ambiance au sein de l’équipe.
La vie suivait ainsi son cours, les mois se succédaient, et le mois d’août arriva à nouveau, moment que choisit la DRH pour m’envoyer un mail me rappelant que le contrat de prestataire d’Aurore arrivait bientôt à échéance et qu’il fallait songer à lancer une nouvelle consultation pour lui trouver une remplaçante. Eh oui, c’était ça les pratiques standard de nos Ressources « Humaines »… Malheureusement (ou heureusement ?…), ce message arriva dans un de ces jours où rien n’allait comme on voudrait et où je n’avais pas la tête à me laisser emmerder par des incompétents, d’autant plus qu’une pointe de travail, une vraie cette fois-ci, s’annonçait. Ce n’était vraiment pas le moment pour se retrouver avec un nouveau venu dans l’équipe, qu’il faudrait chercher, trouver, mettre au courant des projets en cours et des méthodes de travail de l’entreprise. J’ai donc répondu, par un retour de service dans les pieds, suivi d’une montée au filet, que les nécessités opérationnelles rendaient indispensable le prolongement de la mission en cours.
Nullement impressionnée et bien rodée à ces tentatives de rébellion la DRH répliqua d’un lob magistral, me rappelant qu’en vertu des Procédures Qualité elle n’était pas habilitée à autoriser « l’inévitable dépassement budgétaire » qui en découlerait. Et elle m’indiquait, à continuation, la liste des Project Manager dont je devais obtenir la validation dans la semaine, afin de poursuivre le process. Faute de quoi, malheureusement, bla-bla-bla…
J’ai respiré un bon coup, conscient que les douze travaux d’Hercule m’attendaient… Mais je suis allé les voir, un par un, prenant le temps de leur expliquer à chacun ce qu’ils savaient déjà, à savoir qu’une ingénieure d’expérience, ça n’a pas le même rendement qu’un jeunot qui sort de l’école, même s’il est moins cher. Ça, ils n’en avaient rien à foutre, je le savais… Mais j’ai pris soin d’ajouter que compte tenu de la surcharge de travail qui s’annonçait, je me verrais dans l’obligation de faire des choix et de définir des priorités entre les projets en cours, et que je serais sincèrement désolé si le leur devait se voir affecté par un retard à la livraison… Là, comme prévu, j’ai fait mouche et obtenu la validation. Comme quoi, lorsqu’on prend les gens par les sentiments…
C’est ainsi que, l’un après l’autre, les Project Managers ont validé le prolongement de la mission d’Aurore. Et le vendredi soir, sur le gong, j’envoyais à la DRH mon retour acrobatique entre les jambes du fond du court, qui les laissa scotchés sur place. Jeu, Set et Match…
Rétrospectivement, je veux bien reconnaître que mon brusque accès de zèle n’était certainement pas uniquement motivé par ma volonté de clouer le bec aux crétins (« d’enculer la DRH », aurait dit Bernard, notre ami poète…). Mais je jure mes grands Dieux que je n’en avais nulle conscience. Et que même, si Aurore était, certes, fort agréable à côtoyer et à admirer, je n’avais pas la moindre pensée impure ! Du moins… pas consciemment ! Et nul n’est responsable de son subconscient…
Toujours est-il que dans le courant de la semaine suivante je reçus la confirmation écrite de la DRH, cette fois-ci sans le moindre commentaire. Je pus alors annoncer à Aurore, en plein open space, que sa mission était prolongée pour une année supplémentaire.
L’apparition de la Sainte Vierge n’aurait pas produit plus d’effet… Tout le monde s’est tourné vers moi comme si j’étais le Messie en personne, avec des yeux de merlan frit. Tous, sauf Aurore, qui ne comprenait pas la raison d’une telle réaction.
Mais Antoine surenchérit :
Ce fut Aurore qui rabaissa la tension en partant d’un grand éclat de rire :
Ces paroles ramenèrent la joie et la bonne humeur et tout le monde se réjouit, simplement, d’une nouvelle qui ne pouvait que faire du bien au département. Ce fut Martine qui eut le mot de la fin :
La proposition fut acceptée par tous les présents, Béatrice suggéra alors à Aurore d’inviter également Alexander.
Un peu plus tard dans la journée, elle passa me voir dans mon bureau, pour savoir si demain soir je pourrais la ramener chez elle en voiture. Elle n’avait pas vraiment envie de goûter aux « joies du RER » à des heures où il risquait d’être moins bien fréquenté. J’acceptais avec joie, bien entendu. Sans la moindre arrière-pensée…
C’est ainsi que le lendemain, tout le service était au rendez-vous, ou du moins ceux qui étaient encore présents en ce mois d’août synonyme pour beaucoup de vacances estivales et familiales… Par la même occasion chacun avait fait un petit effort vestimentaire et les tenues étaient un peu moins décontractées que d’habitude. Fidèle à son habitude, Aurore avait fait sensation, le matin, en arrivant avec une robe un peu dans le style des robes Mondrian d’Yves Saint-Laurent, mais remise au goût du jour, plus ajustée sans être moulante, plus courte, mais sans être provocante, bref, juste ce qu’il faut pour être séduisante sans pour autant jouer les allumeuses.
Nous avons passé ainsi un bon moment au bistrot à côté du bureau, à partager les projets de vacances de ceux qui n’étaient pas encore partis, les souvenirs de ceux qui étaient déjà revenus, en essayant de maintenir sous contrôle les anecdotes grivoises de tel ou tel incorrigible. Notre groupe s’est progressivement réduit, certains étant attendus à la maison par un conjoint ou des enfants. Moi, je n’avais pas cette contrainte, Anne ayant choisi cette semaine-là pour passer voir ses parents en province. Gérard, fidèle à lui-même, ne manqua d’ailleurs pas de me suggérer de profiter de cette liberté temporaire pour faire des folies de mon corps ! Le regard noir que je lui lançai déclencha l’hilarité générale…
Les meilleures choses ont une fin et lorsqu’Aurore se prépara pour nous quitter, ce fut comme le signal pour que chacun regagne ses pénates. Tout le monde était motorisé ou s’était arrangé avec quelqu’un pour se faire ramener, c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés en tête-à-tête avec Aurore, dans ma voiture…
Notre court trajet se poursuivit en silence jusqu’au parking de mon immeuble. J’avais beau apparenter une attitude décontractée, j’étais franchement intrigué et me demandais quelle surprise Aurore pouvait bien me réserver, d’autant plus qu’elle n’avait que son sac à main avec elle. Une montre de marque ? Un bon cadeau de Grands-Magasins ? Bref, je n’allais pas tarder à en avoir le cœur net.
Une fois la porte d’entrée franchie, j’invitai Aurore à passer dans le salon et à s’installer sur le canapé. Elle s’avançait à pas feutrés, scannant mon intérieur avec un regard précis, un peu comme si elle essayait d’y découvrir les aspects méconnus de ma personnalité. Je m’assis à mon tour, à l’autre bout du canapé, légèrement tourné vers elle, et décidai de ne pas y aller par quatre chemins.
Aurore semblait réfléchir un instant, comme si elle cherchait ses mots, ou si elle voulait mettre de l’ordre dans ses idées.
Je gardai le silence, intrigué, ce qui la forçait à poursuivre.
Le tournant que prenait la conversation me mettait quelque peu mal à l’aise, car… au fond de moi je devais bien reconnaître qu’elle n’avait pas tout à fait tort. Je me sentais comme un enfant surpris avec la main dans le pot de confiture, mais pas du tout mentalisé pour l’admettre. Alors j’essayais de botter en touche ou de détourner la conversation.
Aurore écouta en silence, sourit, et poursuivit… comme si je n’avais rien dit !
Qui pourrait résister à un tel concert de louanges ?… Elle me clouait ainsi le bec, bien sûr, je n’étais pas masochiste au point de la contredire…
Modestie mise à part, elle avait pleinement raison…
Aïe… Nous y revoilà…
Elle me regardait droit dans les yeux en me débitant tout ça. Et moi, penaud, je ne savais plus où me mettre…
Elle souriait en me disant ça, fière d’elle, amusée devant mon air emprunté. Amusée, mais également, quelque part, attendrie. C’était clair qu’à cet instant, Aurore avait tous les atouts en main !
Ah oui elle s’amusait, pour sûr, elle buvait du petit lait ! Mais en même temps l’intonation de sa voix était si douce, si tranquille, qu’on ne pouvait pas du tout s’emporter ni s’indigner. Elle était… désarmante, oui, désarmante. C’était le mot…
La tension devenait insupportable, ne pouvant plus rester assis je me suis levé d’un bond pour commencer à marcher nerveusement dans la pièce. Aurore est d’abord restée tranquillement assise avant de se lever à son tour, mais avec bien moins de nervosité. Elle s’est lentement approchée et une fois face à moi, elle a pris mes mains dans les siennes et a attendu que j’arrête de regarder partout ailleurs pour, enfin, affronter son regard.
Avais-je vraiment le choix, après tout ?…
Je me suis crispé sur place, pressentant les paroles qui allaient suivre, les redoutant et les désirant ardemment à la fois…
Ses mains, soudain, devenaient caressantes sur les miennes. Je m’y suis abandonné un instant avant de me dégager brusquement, dans un éclair de lucidité.
Abasourdi, je n’en croyais pas mes oreilles. Je reculais lentement pour prendre mes distances avec Aurore, comme par réflexe, sans vraiment y penser, mais elle avançait au fur et à mesure, pas-à-pas, sûre d’elle, ses yeux souriants plantés dans les miens, avec la conviction et l’aplomb de celles et ceux qui savent qu’ils ont raison, qu’ils ont déjà gagné… Je me suis finalement retrouvé adossé à la table, et Aurore continuait à avancer, jusqu’à ce que nos corps se retrouvent collés l’un contre l’autre. Je ne savais plus quoi faire. Je n’ai pas cherché à me dégager, mais dans un déni de réalité j’ai préféré fermer les yeux pour ne plus la voir, en cherchant à argumenter de manière désordonnée.
Elle ne se laissa nullement démonter, passa tranquillement ses bras autour de ma taille, et continua à parler en frottant distraitement son corps contre le mien.
Elle avait raison, cent fois raison, hélas, et les réactions de mon corps ne me trahissaient que trop bien ! Mais je me sentais comme paralysé, incapable de la moindre initiative. Aurore poursuivit donc, comme si de rien n’était, en passant ses bras autour de mon cou et en m’attirant tout contre elle, pour que le souffle chaud de ses paroles vienne mourir au creux de mon cou.
Je me sentais succomber peu à peu, emporté par un désir que ma bonne conscience ne parvenait plus à endiguer. Sentant sans doute la tempête qui se déchaînait dans mon cerveau, Aurore me porta le coup de grâce :
Elle me servait sur un plateau l’alibi dont ma bonne conscience avait besoin pour… arrêter de faire chier ! Alors dans une sorte de « alea jacta est », je capitulai en rase campagne, je me lançai dans le vide sans parachute et posai mes mains sur sa taille pour l’enlacer.
Elle leva son visage vers moi, sa bouche était toute proche de mes lèvres, offerte, je n’eus qu’un geste à faire pour y déposer un baiser d’abord chaste, puis fougueux, puis furieux, à mesure que mon étreinte se resserrait, jusqu’à ce que nos bouches grandes ouvertes se retrouvent collées l’une à l’autre dans un patin d’anthologie. Je bandais, je bandais depuis longtemps d’ailleurs, comme un bouc en rut, et notre corps à corps endiablé ne s’interrompit que pour nous laisser reprendre notre souffle.
Je n’ai pas cherché à savoir depuis combien de temps elle préméditait tout ça, mais visiblement elle n’avait pas agi sur un coup de tête ! À ce moment-là je m’en foutais royalement, je la voulais, c’était tout, mais j’avançais encore timidement, craignant de sortir de ce rêve éveillé. Je l’embrassai à nouveau, avec plus de tendresse et de retenue cette fois-ci, tandis que mes mains commençaient à explorer son corps. Toute collée contre moi, Aurore me rendait mon baiser, le souffle court, et moi je caressais sa nuque, son dos, ses bras, me hasardant même à lui empoigner les fesses à pleines mains. Ses ondulations de hanches et son ronronnement m’encourageaient à poursuivre, ce dont je ne me privais pas.
Je me hasardai ensuite encore plus bas, glissant mes mains le long de ses cuisses, jusqu’à atteindre la lisière de sa robe. Le contact de sa peau fut aussi chaud que je me l’imaginais, mais bien plus doux. Ooohhh… Cette douceur, j’en voulais encore, et visiblement je n’étais pas le seul à apprécier la caresse. Je laissai donc mes doigts remonter, sous la robe cette fois-ci, la troussant au fur et à mesure. Dans un coin de ma tête, une curiosité mal placée se demandait ce que j’allais trouver comme petite culotte là-dessous. Coton ? Dentelle satinée ? Shorty ? Tanga ? Je progressais petit à petit, dans l’expectative, attendant le contact du tissu et… rien ne venait. Ses globes souples et charnus s’invitèrent sous mes mains et l’évidence s’imposa : elle avait les fesses à l’air, rien sous sa robe. Abasourdi, je la lâchais après avoir interrompu notre baiser et la regardai avec surprise. Aurore, elle, me dévisageait avec une expression qui se voulait pure et innocente, mais dont le regard pétillant trahissait à quel point elle se sentait fière de son coup.
Joignant le geste à la parole Aurore se sépara de moi et me prenant par la main, elle recula pas à pas jusqu’au canapé. Je la suivais, comme un zombie, me demandant si j’avais bien entendu ce que je venais d’entendre. Elle s’empressa d’ôter mes doutes en se renversant langoureusement sur le canapé, jambes entrouvertes, robe à moitié troussée, bras écartés, abandonnée, offerte, en m’invitant d’un hochement de tête langoureux à m’agenouiller à ses pieds.
Voilà un… « registre de langage » auquel Aurore ne m’avait pas habitué ! Mais avec l’intonation de sa voix, ces mots ne prenaient pas dans sa bouche le caractère grossier et ordurier qu’ils auraient pris chez quelqu’un d’autre. À ce moment-là, Aurore, je ne pouvais que lui obéir, je ne pouvais que la satisfaire, la combler et… il faut bien l’avouer également, je mourrais d’envie de lui sauter dessus sans autre forme de procès et d’assouvir mes bas instincts !
Je m’approchai donc, haletant, fébrile entre ses jambes, terminant de trousser sa robe à deux mains, tandis qu’elle ouvrait ses cuisses en grand au fur et à mesure dans une impudeur réfléchie et calculée pour m’allumer encore plus. Je pouvais déjà sentir les effluves puissants de son intimité, avant même qu’elle ne se révèle à ma vue. Lorsqu’enfin elle apparut, je découvris un ventre clair, orné d’un fin triangle châtain soigneusement taillé, qui encadrait un sexe rose, fin, entrouvert et luisant, laissant peu de place au doute quant à son degré d’excitation. Effectivement, d’affirmer qu’elle avait la chatte en feu c’était rester bien en deçà de la vérité…
J’aurais pu rester en pâmoison encore longtemps, mais Aurore ne l’entendait pas de cette oreille et, me « rappelant à l’ordre », elle m’agrippa par la nuque pour que j’approche mon visage du sommet de sa fourche. Je choisis d’éviter un contact trop direct et optai plutôt pour un chapelet de baisers sur l’intérieur si soyeux de sa cuisse. Le frôlement de mes lèvres déclencha chez elle des soupirs langoureux, qui se transformaient en plainte de plus en plus lascive à mesure que je m’approchais de son ventre. Lorsqu’enfin ma bouche se plaqua sur son sexe, ce fut comme une délivrance… pour elle comme pour moi. Aurore s’abandonna corps et âme, dans un concert de gémissements rythmés par les mouvements de ma langue. Et moi, je donnai libre cours à mon désir, mon appétit sexuel, en savourant sans retenue ses chairs intimes juteuses comme un fruit bien mûr.
Qu’en dire d’autre, de ce premier moment magique, de cette scène quelque peu surréaliste d’une femme qui n’était pas mon épouse, renversée sur mon canapé, et sur laquelle je m’activais compulsivement ? Que je continuais à bander comme un fou, peut-être, concentré, appliqué pour donner le meilleur de moi-même, attentif à ses réactions, curieux de découvrir ses points faibles, les zones les plus sensibles, tous les sens en éveil pour profiter au maximum de sa fragrance animale, de la saveur de ses sucs qui n’en finissaient pas de couler, attentif à ses déhanchements ou ses sursauts. J’aurais pu continuer ainsi encore longtemps, mais Aurore glissa ses fesses juste au bord du canapé, remonta tranquillement ses pieds pour les caler sur mes épaules et, m’agrippant par la nuque à deux mains, susurra :
Cette supplique ne souffrait aucune discussion. M’appliquant à stimuler ses zones érogènes les plus sensibles, j’activai ma langue, mes lèvres sur son clitoris, sur ses petites lèvres, avec précision et douceur, l’empoignant fermement par la taille pour ne plus qu’elle se dérobe. Je jubilais intérieurement alors que j’entendais la respiration d’Aurore s’accélérer, ses plaintes monter dans les aigus, ses hanches s’agiter pour venir écraser son sexe encore plus fort contre ma bouche, jusqu’à ce que ses pieds dérapent de mes épaules, l’orgasme la ravage et que ma tête se retrouve coincée dans l’étau de ses cuisses tremblantes de plaisir.
Ma langue ne bougeait plus, mes lèvres ne bougeaient plus, je la tenais, simplement, attendant que la vague se retire, que ses muscles se relâchent, que sa respiration s’apaise, que le calme revienne après la tempête, tout en m’enivrant de l’excitant parfum de son sexe.
Je finis par me retirer et me redresser et pus alors contempler son visage apaisé, rayonnant, comblé, yeux encore clos. Lorsqu’Aurore les ouvrit enfin elle me gratifia d’un large sourire de satisfaction.
Plus guère habitué aux compliments, je restais silencieux, ne sachant trop que répondre. Ma nouvelle partenaire de jeux en profita pour reprendre l’initiative qu’elle m’avait un temps cédée et m’invita à me relever. Tandis que je m’exécutai, elle sortit des profondeurs du canapé, tout en restant assise, et me cala entre ses jambes avant de s’attaquer à ma braguette. Je ne pus retenir une exclamation de surprise :
C’était clair que je n’étais pas habitué à ne pas avoir l’initiative dans l’étreinte et le comportement d’Aurore faisait voler en éclats mes schémas classiques des rapports amoureux homme-femme. En même temps j’étais fort mal placé pour me draper dans ma dignité bafouée ou pour crier au viol… et j’avais une furieuse envie de consommer ce qui s’annonçait. J’optais donc pour rester dans mon rôle de « good boy » et la laisser poursuivre. D’autant plus qu’Aurore ne s’était nullement interrompue durant notre court dialogue et qu’elle s’était déjà emparée de mon sexe dressé qu’elle admirait maintenant avec concupiscence.
Elle commença à jouer avec sous mon regard médusé, s’amusant à le faire frémir et se cambrer par de douces caresses sur toute sa longueur, avant d’y faire glisser ses joues, le bout de son nez. Aurore s’appropriait un nouveau jouet en fait, en découvrait les points sensibles, tout comme quelques instants auparavant je m’étais amusé avec son sexe. Elle aussi semblait en profiter au travers de tous ses sens, respirant cette senteur masculine, personnelle, nouvelle pour elle. Lorsqu’elle empoigna franchement mon membre, ce fut pour me décalotter et découvrir un gland déjà luisant, sur lequel ma partenaire du moment se jeta sans plus attendre. Je ne pus retenir une plaine lascive.
Sa bouche était… un régal. Une caresse d’une infinie douceur qui stimulait toutes mes terminaisons nerveuses. Je vis mon gland disparaître entre ses lèvres, ses lèvres s’arrondir autour de mon sexe, et la suite ne fut qu’un tourbillon de sensations exquises. Je me sentais stimulé, malaxé, excité dans tous les sens, sous tous les angles, sous toutes les coutures, savourant mon plaisir sans retenue. Mes hanches s’avancèrent instinctivement pour m’enfoncer dans sa bouche accueillante et elle ne se déroba pas, ne broncha pas. J’entamais alors un langoureux va-et-vient, qu’elle amplifia d’une masturbation rythmée qui me rendait fou. J’avais la sensation de la baiser par la bouche, et l’apparition de cette image mentale dans mon cerveau menaçait de me faire définitivement craquer.
Le regard pervers qu’elle me lança, sans s’interrompre, me fit bien comprendre qu’elle ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. À l’inverse, elle accéléra progressivement la cadence tout en accentuant la pression de ses lèvres et de sa langue, bien décidée à me faire succomber. Je n’essayai pas d’y résister et me contentai de gémir à mon tour, soupirer, plongeant mes mains dans sa chevelure pour donner à mon tour le rythme qui allait maximiser mon plaisir. Elle s’y adapta, me laissa faire, et quand je sentis la sève monter dans mon sexe, j’étais déjà trop loin, à fond dans mon trip, et je ne fis aucun geste pour la prévenir ni la préserver. Mon orgasme explosa dans sa bouche en puissantes giclées de semence qui giclèrent au fond de sa gorge, qu’elle ne chercha nullement à éviter. Je jouissais, sans retenue, concentré sur mon plaisir et rien d’autre, heureux, serein, comblé, délivré…
Aurore, pendant ce temps, me reçut stoïquement, déglutissant à petites gorgées à mesure que sa bouche se remplissait, attendant tranquillement que ça se passe comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Elle me garda en bouche encore longtemps après la fin de mon plaisir, attendant que mon sexe se ramollisse sous sa langue. Redescendu, sur terre, je me sentis soudain tout penaud.
Je compris que j’avais perdu une belle occasion de me taire… Aurore en profita pour me repousser et se lever du canapé, avant de commencer à déboutonner ma chemise.
Montée sur ressorts, Aurore continuait à s’amuser follement de la situation. Je lui indiquai le chemin, mais notre progression ne fut que très lente, car elle en profitait pour me déshabiller, petit à petit, tout en se débarrassant elle-même de ses chaussures, sa robe, ce qui lui restait de lingerie… On aurait pu nous suivre à la trace entre le séjour et la chambre et c’est dans le plus simple appareil que nous nous allongeâmes sur le lit conjugal et qu’elle vint se blottir tout contre moi. Craignant de dire une nouvelle bêtise, j’attendis qu’elle entame la conversation.
Je finis quand même par me tranquilliser, elle avait raison en fin de compte. J’en profitais pour passer mon bras autour de ses épaules et lui caresser distraitement le dos.
Ces paroles m’ont remis en mémoire des épisodes passés de ma vie dont je n’étais spécialement fier et que je préférais oublier… Suivant le sage conseil d’Aurore, je changeai de sujet… et me penchai sur elle pour l’embrasser. Elle s’abandonna de bonne grâce et je pus cette fois profiter pleinement de son corps, offert dans son intégralité. Le grain de sa peau était doux, ses courbes harmonieuses, j’explorais chaque parcelle de son épiderme ce qui amusait grandement ma partenaire, et elle roulait d’un côté, de l’autre, sans chercher à se dérober à ma caresse inquisitrice.
La renversant sur le dos, je me concentrai sur ses seins. Harmonieux, généreux, mais sans excès, surmontés d’un joli téton rose au centre d’une aréole nacrée… Un 90B, estimais-je à vue de nez, il faudrait que j’aille vérifier sur son soutien-gorge, tout à l’heure… Je m’amusai à les parcourir, les prendre au creux de ma main, les titiller, les pincer avec douceur… Ils ne tardèrent pas à se raidir.
Mon érection naissante ne lui avait pas échappée… Elle me laissa poursuivre, consentante, tandis que des soupirs venaient interrompre sa respiration, que ses hanches commençaient à onduler, et que mon apparente emprise sur son désir attisait ma propre excitation. N’y tenant plus, elle se redressa, me renversa sur le dos et vint me chevaucher, déterminée. Je l’interrompis et me redressai sur mes coudes alors qu’elle empoignait mon sexe.
Comme elle me voyait hésitant, elle crut bon de rajouter :
Je capitulai une nouvelle fois… De toute manière, j’en avais sans doute encore plus envie qu’Aurore, alors sans dire un mot je me laissai simplement retomber sur le lit. Avec un grand sourire, elle se redressa sur ses genoux, empoigna à nouveau mon sexe, le guida vers l’entrée de son ventre et lentement, sans à-coups, elle se laissa retomber pour s’empaler littéralement dessus. Le long soupir qui s’échappa de ses lèvres, son sourire, ses yeux clos, en disaient long sur l’intensité de son plaisir.
Et le plaisir était partagé… Son étroit fourreau semblait avoir été conçu sur mesure pour mon sexe, tellement il l’enserrait à la perfection. J’y étais bien, au chaud, sans la moindre envie d’en sortir… Aurore, elle, semblait prendre la mesure de mon membre pour bien le caler au creux de son ventre, en ronronnant doucement. Une fois bien installée, elle alla chercher mes mains, qu’elle attira vers sa poitrine.
Aussitôt dit, aussitôt fait, et je repris mon massage sensuel, empoignant ses deux seins avec délicatesse, frottant ses tétons érigés avec mes paumes, profitant parfois pour les faire rouler entre pouce et index. Aurore prit appui sur mes épaules avec ses deux mains et elle commença à me chevaucher, onduler, se déhancher, pour bien frotter son sexe contre mon ventre en soupirant. Elle se faisait plaisir, aucun doute là-dessus, et m’en donnait par la même occasion… Ses gémissements étaient très excitants à entendre, et son visage radieux très excitant à contempler. Nos regards se croisaient de temps en temps et j’en profitais alors pour donner un coup de reins plus puissant, histoire de lui faire fermer les yeux et la rendre encore plus folle de désir…
Il fallait bien l’avouer, son comportement dans l’étreinte flattait mon ego au plus haut point, je ne me sentais pas peu fier de pouvoir la combler autant. Certes, également, ma première jouissance dans sa bouche, tout à l’heure, me permettait maintenant d’être encore plus endurant. Dans un soudain accès d’euphorie (et, peut-être, avec une lucidité défaillante…), je me sentais prêt à continuer à lui faire l’amour aussi longtemps qu’elle me le demanderait ! Je ne tardai pas à réaliser combien ses tétons étaient sensibles et comment je pouvais contrôler les allées et venues de son plaisir, simplement en les faisant rouler entre mes doigts.
Elle comprit bien vite que j’avais compris, et loin de me décourager ou de me dissuader, elle m’encouragea du regard à poursuivre, à ne pas m’arrêter. Conforté par cette invitation, je poursuivis mon petit manège, même lorsque son souffle devint court, même lorsqu’elle monta dans les aigus, et jubilai intérieurement lorsqu’une nouvelle fois, les tremblements de l’orgasme s’emparèrent de son corps. Elle jouit, longuement, puissamment, son sexe collé à mon ventre, la tête rejetée en arrière. Je voulus continuer à titiller ses seins, mais c’était au-delà de ce qu’elle pouvait supporter, et pour se soustraire au supplice elle s’écroula sur moi de tout son long, ses seins contre mon torse, mon sexe toujours dans son ventre, sa tête au creux de mon cou, pour laisser le calme revenir. C’est ainsi qu’elle finit par retrouver la paix intérieure. J’attendis en silence qu’elle reprenne ses esprits…
Aurore continuait à rêvasser, sereine, détendue, et moi je lui caressais simplement le dos, la nuque, les épaules, me hasardant parfois jusqu’à sa croupe rebondie, lui arrachant de temps à autre un ronronnement de contentement. Ce n’était pas grand-chose, mais ça suffisait amplement à maintenir mon érection, remplir mon esprit de pensées impures, et provoquer quelques soubresauts dans le ventre de ma partenaire… Elle finit par réagir.
Le jeu m’amusa, je n’avais rien à perdre après tout, c’était un excellent prétexte pour continuer à profiter du corps d’Aurore et, dans tous les cas, entretenir mon excitation. La très chère était nue, donc, couchée sur moi, et se laissait aimer, comme aurait dit Baudelaire. Mais moi je ne me sentais nullement l’âme d’un poète à ce moment-là, juste celle d’un grand carnassier affamé ! Et ma proie, elle n’attendait que moi…
Un premier indice me fut donné après quelques frôlements répétés sur ses fesses. La chair de poule qui en résultait, elle ne pouvait pas la contrôler, et je compris qu’il y avait là un sujet à creuser… Mon intuition se confirma lorsque d’imperceptibles déhanchements apparurent, alors que je m’approchais de son sillon fessier. Ce fut donc sur cette zone anatomique que se concentra alors mon attention. Aurore sembla chercher à mieux s’accommoder sur moi, mais en fait c’était juste pour mieux s’offrir, pour mieux rester détendue, sans se crisper, tandis que mes frôlements descendaient de plus en plus loin, vers son intimité la plus secrète.
Lorsque j’atteignis son œillet plissé elle eut un premier mouvement de recul réflexe, incontrôlé, mais immédiatement suivi par un déhanchement qui creusa ses reins et lança son intimité au contact de mon doigt. Cet appel inéquivoque, j’y répondis en entamant un doux massage, appuyé, mais sans être intrusif, qui fut le point de départ d’un concert de soupirs de la part d’Aurore dans le creux de mon cou. J’y étais, j’y étais, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute… Son petit anneau plissé, il restait souple sous mon doigt, il s’offrait, il réclamait, il en revoulait encore, et je m’efforçais de ne pas le décevoir. Ses reins avaient entamé une ondulation ininterrompue maintenant, et elle ne se dérobait à la caresse de mon doigt que pour mieux s’empaler sur mon sexe et frotter son clitoris contre mon ventre. Puis inversement. Ça y était, la réaction en chaîne était lancée…
Abandonnant mon cou, sa bouche chercha la mienne et elle me gratifia d’un patin fougueux, essoufflé, entrecoupé de soupirs et de suppliques, des « oh oui », des « encore », des « c’est bon » qui en disaient bien plus que de longs discours… Elle était à fond, chaude-bouillante, et la pellicule de sueur qui commençait à recouvrir son corps n’était pas le fruit du hasard. J’eus alors l’idée (que je continue encore aujourd’hui, en toute modestie, à considérer un éclair de génie…) d’abandonner ma caresse l’espace d’un instant pour venir tremper mon majeur dans ma bouche. Aurore me regardait faire hagarde, et lorsque je lui offris mon doigt à sucer, elle se jeta dessus comme une naufragée morte de soif. Je la laissais satisfaire son appétit, amusé, imaginant parfaitement ses pensées coquines, avant de la priver de sa gourmandise pour retourner à « mon sujet »…
Je pris un plaisir un peu pervers à la faire languir, à me faire désirer, attendant qu’Aurore exprime un « reviens… » langoureux avant de la soulager. Je repris alors ma caresse, mais plus… fluide cette fois-ci, plus appuyée, répondant ainsi à l’attente implicite de ma partenaire qui s’évertuait à creuser les reins autant qu’elle le pouvait. Sans me presser, sans m’imposer, je me contentai de rester là, d’attendre, lui laissant l’initiative de s’empaler par-derrière aussi bien qu’elle le faisait par-devant.
C’était… furieusement excitant, que de sentir ma phalange se glisser dans son sphincter anal, pour en ressortir, et recommencer. Le tout avec un baiser passionné, fougueux, et une chevauchée de plus en plus débridée. Je sentais comment les déhanchements d’Aurore enfonçaient mon doigt de plus en plus loin entre ses reins. Toute ma première phalange y disparaissait. Jusqu’où aurais-je pu aller, jusqu’à quel point se serait-elle abandonnée entre mes bras ? Et qui sait, plusieurs doigts même, peut-être ?… Jamais je ne l’ai su, car n’en pouvant plus, incapable de se contrôler plus longtemps, elle jouit une nouvelle fois en écrasant sur ma bouche le cri de plaisir qui s’échappa de ses lèvres.
Complètement essoufflée, Aurore se dégagea cette fois-ci de mon emprise et roula sur le dos, à mes côtés. Elle chercha toutefois ma main avec la sienne, pour sentir ma présence, tandis qu’elle redescendait sur terre. J’attendais, sans la brusquer, profitant simplement de l’instant présent. Lorsqu’elle s’adressa enfin à moi, elle n’avait rien perdu de son entrain ni de sa bonne humeur.
Nous sommes restés là allongés l’un à côté de l’autre un long moment, en silence, jusqu’à ce qu’Aurore se décide.
En prononçant ces derniers mots, Aurore s’était glissée vers moi ou, plus précisément, vers mon bas-ventre, où mon sexe commençait déjà à reprendre de la vigueur. Sans préambule, elle l’introduisit à nouveau dans sa bouche pour longuement le sucer, mais avec douceur, tendresse, pas avec la pointe de vice de la première fois.
Tranquillement elle se redressa sur ses genoux avant de me tourner le dos, se pencher en avant, les reins bien cambrés, cuisses écartées, dans une position à la fois impudique, indécente et irrésistible. Elle tourna la tête vers moi et me lança, avec un grand sourire :
À nouveau Aurore m’exhibait son petit côté canaille auquel je ne pouvais déjà plus résister… J’aurais pu discuter, objecter que je la respectais trop pour lui faire l’amour comme ça, mais… à quoi bon puisque c’était perdu d’avance ? Surtout qu’au point où nous en étions je n’avais pas d’arguments dignes de ce nom à présenter pour justifier mes réticences. Rien en dehors de principes moraux d’un autre siècle… D’autant plus que le désir puissant et primitif, lui, était toujours présent. Le désir est intemporel… Je m’approchai donc derrière elle et agrippai délicatement ses hanches pour me placer, m’avancer, laisser mon sexe dressé chercher son chemin entre les cuisses d’Aurore, jusqu’à s’enfoncer au plus profond de son ventre.
La suite, qu’en dire qui n’ait déjà été dit et redit ? Nous savourions tous les deux notre plaisir, bien sûr, avec naturel, sans gravité, sans trop nous prendre au sérieux non plus, à ce stade nous n’avions plus rien à nous prouver l’un à l’autre. Je sais juste que je n’ai pas fermé les yeux un seul instant, j’ai maté sans vergogne, j’ai tout vu, ne voulant rien perdre d’une étreinte dont je pressentais déjà qu’elle serait la dernière. Nous avons joui à l’unisson, tremblants tous les deux, avant qu’Aurore ne s’écroule sur le lit et que je la suive dans son mouvement. Je suis resté un moment allongé sur elle avant de rouler sur le côté, la laissant rouler sur le dos à son tour. Nous reprenions notre souffle tous les deux, définitivement comblés, repus cette fois-ci, rassasiés… Ce fut elle qui rompit le charme la première.
Je la laissai entrer dans la salle de bain, l’entendis ouvrir la cabine de douche, faire chauffer l’eau, avant de me lever à mon tour et me glisser dans la cabine pour la rejoindre. Elle accepta ma présence en souriant et me laissa la savonner de bonne grâce. Elle me tournait le dos lorsque je me décidai à parler.
Je la laissai se sécher les cheveux alors que j’allais rassembler ses affaires éparpillées un peu partout dans la maison. Je pus avoir la confirmation, au passage, que j’avais toujours le compas dans l’œil et qu’elle faisait bien du 90B, hé hé hé… Elle prit le tout pour se rhabiller et nous ne pûmes nous empêcher de pouffer de rire, tous les deux, lorsqu’elle sortit une petite culotte de son sac à main qu’elle prit soin d’enfiler… cette fois-ci ! Je l’aidai à remonter la fermeture éclair de sa robe pendant qu’elle retenait ses cheveux relevés, avant qu’elle ne se retourne vers moi.
Elle déposa un dernier baiser sur ma joue avant de filer…
La suite ? Eh bien… Comme prévu, il n’y eut pas de prochaine fois, mais sans que ça ne génère chez moi de frustration ou de regret. Et pour Aurore non plus, je pense. Au bureau il n’y avait que nous pour savoir ce qu’il y avait dans la tête de l’autre, parfois, lorsqu’il était surpris en flagrant délit de distraction au milieu d’une réunion un peu ennuyeuse, ou lorsque Gérard nous sortait une énième plaisanterie grivoise. Un rapide coup d’œil discret nous suffisait pour nous comprendre. Et Aurore avait raison, notre nuit de folie nous avait permis de crever l’abcès et de nous libérer d’une tentation qui serait devenue obsédante.
Elle n’a pas terminé l’année cependant. Ce fut une opportunité professionnelle d’Alexander, cette fois-ci, qui les emmena sous d’autres cieux. Tout le monde la regretta et son pot de départ fut digne d’un départ à la retraite après trente ans de carrière…
Ce n’est que lors de son départ que je me décidai enfin à l’inviter à garder le contact via les réseaux sociaux. Aurore l’accepta de bonne grâce et nous conservons depuis lors un contact régulier, comme deux bons anciens collègues de travail. Je la suis, à distance, au gré des mutations de l’une, ou de l’autre. Car elle est toujours restée avec Alexander, bien sûr… Je n’ai jamais eu l’occasion de le connaître. Et c’est sans doute mieux ainsi…
Elle n’est jamais revenue travailler sur Paris, et si elle y est passée elle n’a pas cherché à me revoir. Nous n’éprouvons nul besoin, non plus, d’évoquer le souvenir de cette soirée mémorable. Mais il ne s’efface pas de ma mémoire… Un souvenir tendre, avec juste une pointe de nostalgie, mais sans le moindre regret…