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Temps de lecture estimé : 8 mn
01/09/19
Résumé:  Une femme envoie une vidéo à son mari soldat.
Critères:  f amour noculotte fmast
Auteur : Séraphin
Une si longue absence

Real amateur married wife selfie 2



Pau, 12 juin 22 heures


Bonsoir Chéri,


Skype ne fonctionne pas, tu devrais essayer de ton côté… En attendant, je me rabats sur ce bon vieux mail pour te donner quelques nouvelles. C’est plus difficile, moins spontané qu’un contact direct. Je ne sais par où commencer… Sophie a fêté ses quatorze ans par une boum à la maison. Tous ses amis étaient là, ceux que tu n’aimes pas aussi (je n’ai pas su dire non)… Tout s’est bien passé, à minuit, il ne restait plus que la copine Mylène qui a dormi ici.


Tes cadeaux ne sont pas arrivés, en particulier le polaroid qu’elle espérait pour immortaliser cette soirée, heureusement il reste les portables, elle va t’envoyer des photos. Aurore, qui avait réussi à se glisser quelque temps dans le salon avant que sa sœur ne l’expulse, s’est empressée de me rapporter qu’elle l’avait vue embrasser Manuel… Ne t’énerve pas, c’est elle qui l’embrassait, c’est un gentil garçon, très bon élève…


Bertrand est venu chercher Mylène ce matin. Ils se séparent avec Sylvie, ou plutôt Sylvie le quitte pour le patron du magasin où elle travaille… C’est d’une triste banalité… Elle lui reproche, entre autres, de ne pas assez s’occuper d’elle. Que devrais-je dire, pauvre femme esseulée que je suis depuis près de six mois…


David a gagné samedi contre Dax, il a marqué un essai, tu sais comme il aime discuter avec toi du match, de ses actions de jeu. À sa mère il ne dit rien, c’est un taiseux, mais tu lui manques beaucoup. J’ai du mal avec lui, il tente par moments de jouer l’homme de la famille, surtout avec ses sœurs, mais aussi avec moi, et là, ça ne passe pas.

Sophie, c’est différent, elle t’en veut de cette absence, et tu devras reconquérir son cœur à ton retour, je préfère te prévenir… elle voit tout ce que j’assume, toutes nos difficultés au quotidien, et tu porteras le chapeau…


Quant à ta petite chérie, notre petite Aurore, c’est par l’école qu’elle extériorise son manque de père. À la maison, c’est un ange, et en classe c’est une peste…

Je suis désolée de t’écrire tout çà, alors que tu as tes propres difficultés, que tu risques ta vie, mais c’est trop dur ici. À la caserne, on m’a dit qu’ils envisagent de vous prolonger d’un mois en opérations extérieures, est-ce exact ?



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Pau, 12 juin, 23 heures30


Toujours pas de Skype… Je viens de boire deux petits verres de porto, de cette bouteille que nous avions ramenée lors d’un voyage d’amoureux… J’en avais besoin. C’est dur pour moi, tu me manques… physiquement… Je sais que je ne suis pas une bête de sexe, mais… j’aime faire l’amour avec toi… Est-ce que je te satisfais ? Si tu m’aimais, tu ne me laisserais pas seule si longtemps… Peut-être aimes-tu les hommes maintenant ? Ton lieutenant est joli garçon après tout… Parce qu’en ce qui concerne les femmes, dans ton pays de déserts et de cailloux, je n’ai pas beaucoup de concurrence. On leur voit tout juste les yeux, et leurs maris, leurs pères ou leurs frères, même leurs grands-pères sont si jaloux…


Ici, les hommes ont des yeux pour me voir. Le week-end dernier, à Hossegor, je faisais les courses à l’Intermarché avec Aurore. Les deux grands étaient rentrés à pied à la villa. Je portais ma robe de plage jaune, et tandis que je me penchais pour prendre mes achats dans le chariot, à la caisse voisine, un cinquantenaire bedonnant lorgnait sans complexe mes seins dans mon décolleté ! J’aurais dû m’en offusquer, mais ça m’a fait chaud au ventre et pour tout dire, ça m’a excitée. J’ai continué sans rien faire, mais Aurore, qui avait repéré le voyeur, lui a fait comprendre qu’il devait détourner les yeux.

À la plage, ce sont plutôt les jeunes étalons qui me matent. J’en suis très flattée et, quand ils me suivent du regard, ou qu’ils interrompent leur partie de foot pour me laisser passer, ça me fait chaud à l’entrejambe… Qu’est-ce qui m’arrive ? Je n’étais pas comme ça avant. Il est vraiment temps que tu reviennes pour mettre de l’ordre dans ma libido…



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Pau, le 13 juin, 1 heure du matin


Je regrette mon dernier mail. Je voulais te faire du mal, parce que tu me manques. Pardonne-moi. Je suis un peu pompette avec tout ce porto que j’ai bu (j’en suis à mon quatrième verre). Pour me faire pardonner, je t’ai concocté une vidéo en pièce jointe. L’alcool a dû me désinhiber, le résultat est un peu… surprenant, pas exactement celui que j’avais prévu, mais assez agréable je dois dire… Alors, isole-toi dans ta chambrette de toile, monte la climatisation, glisse ta main droite dans ton caleçon kaki et déguste (ou plutôt jouis, devrais-je dire) du spectacle offert par ta belle et sensuelle femme de quarante ans. Je vais maintenant dormir d’un sommeil réparateur qui se refusait jusque-là. Pourvu que le réveil ne soit pas trop difficile, sans migraine ni gueule de bois. Il faut emmener les enfants à l’école à 8 heures. Je t’embrasse passionnément…



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Base de Tora, Afghanistan 12 juin 23 heures


Nous rentrons tout juste d’opération. Journée difficile. Nous n’avons pas atteint nos objectifs et, sur le retour, la patrouille a essuyé des tirs. Il faut rédiger un rapport, justifier l’ordre de riposte que j’ai donné et se préparer au briefing de demain. Pas d’appel de Corinne ni des enfants, c’est étonnant. Il est 20 heures à Pau, elle ne devrait pas tarder.

Mon portable m’annonce : Connexion Skype impossible, voilà l’explication…

Dîner au mess, bière avec les hommes puis rédaction du rapport.

Je suis las de tout ça, de l’hostilité des populations, de cette mission de pacification impossible à assumer. Les hommes font bonne figure, mais il leur tarde de rentrer.



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Base de Tora, Afghanistan 13 juin 3 heures du matin


Réveil brutal : deux tirs de mortier viennent d’exploser près de la base, dans les collines. Un hélicoptère décolle pour nettoyer la zone. Fin d’alerte à 4 heures 30.

Difficile de me rendormir. J’allume, j’ouvre ma messagerie : trois mails de Corinne.

J’ai pourtant bien envoyé les cadeaux, à temps pour l’anniversaire… Sophie va m’en vouloir… Cette coquine, elle profite de mon absence et abuse de la faiblesse de sa mère pour inviter ses bêtasses de copines ! Quoi, embrasser les garçons !

Il faut que je me calme, ce n’est pas les garçons, c’est un garçon, même un gentil garçon. Après tout, à son âge, j’embrassais aussi les filles… Ça me fait quand même bizarre, ma propre fille…


Je sais que c’est dur pour ma famille, il va falloir mettre les bouchées doubles à mon retour pour recoller les morceaux.

Qu’est-ce qu’elle croit ? Pour moi aussi c’est difficile, cette abstinence ! Pourquoi provoquer ma jalousie ? Je le sais bien qu’elle est belle ! Je regarde nos photos à Hossegor, l’an dernier. Elle pose avec les enfants devant la mer. Ils sont bronzés, le vent fait voler ses mèches brunes, elle sourit derrière ses lunettes de soleil. Assez grande, le corps à peine déformé par trois grossesses, juste un léger, très léger ventre de mère, des hanches pleines, des cuisses fermes de sportive, et des seins que j’aime tellement, bien contenus dans son soutien-gorge bleu. Quand nous faisons l’amour, elle se donne si fort… Je crois qu’elle craint que je me lasse, qu’elle ne soit plus à la hauteur. Ça donne à nos ébats un petit goût de surfait, d’exagéré qui parfois me gêne un peu.

Ma petite Corinne est soûle ! C’est quoi cette vidéo ? J’ai sans doute droit à un petit strip-tease… Je clique sur la pièce jointe.


Notre chambre. Corinne est assise à califourchon sur ma chaise de bureau, les bras croisés sur le dossier. Elle a attaché sommairement ses cheveux en un petit chignon d’où dépassent des frisettes noires sur son cou et ses tempes. Elle porte sa nuisette rouge, à fines bretelles, avec des motifs chinois vert et or. Elle pivote et me présente son dos, ses belles épaules, sa croupe large qu’on devine sous le fin tissu.


De nouveau, elle pivote. Ses bras quittent le dossier, elle écarte les cuisses et sa main droite glisse vers son bas-ventre. Son regard ne quitte pas la caméra de l’ordinateur posé sur la commode. De sa main gauche, elle caresse ses seins, successivement. Entre son pouce et son index, elle pince ses tétons et je les vois durcir sous la soie de sa robe. Elle entrouvre les lèvres, un petit sourire apparaît sur son visage, aux joues rosies par l’excitation et l’alcool…


Ses jambes remontent et ses pieds viennent se poser de chaque côté sur le rebord du siège, pour s’ouvrir davantage à cette main qui s’active dans l’ombre de sa robe, derrière le montant chromé du dossier. Elle va se lever, faire glisser lentement sa nuisette et me dévoiler ce corps que j’aime tant, qui me manque tant… Mais non, elle semble apprécier la situation. Elle humecte ses doigts d’un peu de salive et sa main redescend aussitôt vers son minou.


Son corps ondule au rythme de ses caresses. Elle ne tourne plus une vidéo érotique pour son mari, elle s’abandonne à la volupté qui, petit à petit, la submerge. Ses pieds ont repris leur position, les orteils agrippés au piétement de métal. Bien que ses yeux soient fixés sur l’objectif, elle ne me regarde plus, le front plissé, concentrée sur ce plaisir inattendu qui monte en elle. C’en est trop, sa tête s’effondre sur le dossier, son corps tressaute, elle vient de jouir, en moins de cinq minutes… C’est un spectacle incroyable, ma femme, ma Corinne a un orgasme devant moi, sans moi, loin de moi… Jamais, au grand jamais, naïvement, je n’aurais cru ça possible.


Lentement, elle se redresse, récupère peu à peu ses esprits. De nouveau, elle me regarde. Tout en faisant pivoter la chaise de droite et de gauche, elle semble réfléchir.

Dire qu’il me faut parfois près d’une heure pour la faire grimper aux rideaux, et encore, pas à chaque fois… L’aurais-je sous-estimée, mal comprise… mal aimée ?


La leçon ne doit pas être suffisante. Passant sa jambe gauche par-dessus le dossier, elle se retrouve assise face à moi. Alors, dans une totale impudeur, elle écarte les cuisses, relève sa robe, dévoilant son pubis frisé, dont le parfum, d’un seul coup, remonte à ma mémoire, et commence une nouvelle masturbation. Ses doigts pénètrent les lèvres luisantes, humides de son précédent orgasme et fouillent son intimité à la recherche de nouvelles sensations. Puis sa main gauche, où brille son alliance, notre alliance, décrit des cercles de plus en plus rapides sur son bouton d’amour, son clitoris brillant et moite qu’elle décalotte de sa main droite. Lentement, beaucoup lentement que la première fois, son plaisir monte, grandit, la submerge. Alors, la tête renversée en arrière, ses seins et tout son corps cambré tressautant au rythme de ses doigts, elle halète jusqu’à la jouissance suprême tandis que son être se tend, comme tétanisé.

Cette fois, elle a agi sciemment, pour me délivrer un message que je comprends ainsi : je ne suis pas de bois, je ne suis pas froide et, si tu le veux, une nouvelle aventure peut commencer pour nous deux.


Petit à petit, la tension retombe, sa main se calme sur son sexe trempé. Elle se redresse, visiblement épuisée, encore très loin de moi, puis redescend pudiquement sa nuisette. Il lui faut plusieurs minutes pour récupérer totalement.

Sagement assise, les genoux serrés, elle me sourit, puis s’approche de la caméra et embrasse l’objectif.

C’est fini. Je suis abasourdi, sans voix. C’est comme si je découvrais une autre personne, totalement inconnue…Une autre femme, qui, après seize ans de vie commune, sortirait de la chrysalide de l’ancienne Corinne.

Il faut que je rentre au plus vite. Refuser la prolongation de mission et retrouver les miens.



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Dépêche AFP - Kaboul 16 juin


Un véhicule dans lequel avaient pris place un officier et deux hommes de troupe des commandos parachutistes basés à Tora, Afghanistan, a sauté sur une mine à proximité de leur cantonnement. Les deux hommes sont grièvement blessés. L’officier âgé de quarante et un ans est décédé peu après son transfert à l’hôpital. Il était marié, père de trois enfants et devait rentrer très prochainement en France.