n° 19200 | Fiche technique | 9087 caractères | 9087Temps de lecture estimé : 6 mn | 17/09/19 corrigé 05/06/21 |
Résumé: Une rencontre de samedi soir. | ||||
Critères: fh uro scato humour | ||||
Auteur : Samuel Envoi mini-message |
Note de l’éditeur :
L’auteur, Samuel, nous a habitués à son humour souvent décapant. Ici, il évoque des situations scato et uro, limites avec notre charte.
L’humour dépasse les circonstances les plus scabreuses, paraît-il…
À vous de juger !
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Et, avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, soulevant sa robe, elle lui montra une mignardise de con qui ne demandait qu’à se gonfler de cyprine. D’ailleurs, une fois le pantalon aux chevilles, le pénis répondit de lui-même. Très vite l’un fut dans l’autre.
Dire qu’ils ne se connaissaient pas encore… Quelquefois on dit : on ne se connaît pas encore très bien. Mais là, ce n’était pas le cas. Ils ne s’étaient jamais vus. Simplement, elle s’était trompée de toilettes (encore avait-elle une excuse : au lieu de « man » un gros malin (tentionné) avait écrit « waoh man »). Entre filles, on ne ferme pas les portes des WC. Il avait saisi la poignée de la porte avec réticence sans se douter de la magnificence qui l’attendait. Mais il avait réagi vite.
Et elle, presque aussi vite. Se doutant de ce qu’il se passait en voyant quatre pieds sous la porte, quelques pisseurs pissaient de travers. Dans cette boîte vieillotte, mais select, les mecs se tenaient bien, regrettant seulement d’avoir un peu de mal à refermer leur braguette. Ils regagnaient en claudiquant leurs tables et leurs copines en disant : « C’est quoi, cette pute ? » Et leurs douces amies de cœur (en attendant mieux) répliquaient :
Mais enfin pourquoi serait-ce une pute ? D’ailleurs, elle ne lui avait pas dit :
Toujours est-il qu’il s’était assis sur la lunette pour mieux voir ; elle avait remonté au plus haut sa robe au motif qu’elle en avait envie. Et devant lui maintenant, il y avait un fantôme. Sexe ruisselant, seins pointus et pointés, tête couverte d’un tissu imprimé en soie rouge, fantôme qui cherchait toutefois à respirer avec des aspirations, des inspirations qui provoquaient de jolis gonflements là où aurait dû se trouver la bouche. Dans son aveuglement, elle réussit à s’enfiler sur l’érection primesautière de la soirée (on pouvait raisonnablement en attendre d’autres). Le plastique du siège souffrait, craquait (c’est vrai que c’est fait pour deux fesses, pas pour quatre). On s’acheminait gentiment vers un premier orgasme. Ce fut elle qui hurla la première son abandon total. Son cri fut couvert heureusement par la reprise de « Hola Senorita » par Maître Gims & Maluma. Puis le dialogue reprit.
Et elle déclencha sa miction tiède-odorante au même moment. La queue, qui était encore dans la fente généreuse, en fut tellement bouleversée de bonheur qu’elle déchargea à son tour. C’est alors qu’un garçon ouvrit la porte brutalement ; il fut bien sûr traumatisé par la scène que sa maman lui avait interdit de regarder sur Canal + et qu’il voyait là, en direct.
Il referma délicatement la porte avant d’aller prendre un comprimé effervescent d’Efferalgan. C’est vrai que ça sentait maintenant assez fort la pisse. Mais cela allait assez bien avec le cadre miteux : tout était à peu près sale, aussi bien le siège que les murs et le sol d’une humidité aussi constante que suspecte. Pour baiser dans cet endroit, il ne fallait pas avoir d’amour-propre, car on le salissait aussi vite. Eux, ils en étaient restés là. Vidée de tous ces effluves et sels minéraux, elle n’en pouvait plus de félicité érotique. Dégoulinant jusqu’aux testicules de la liqueur dorée, l’air vicieux, il respirait l’air vicié à pleine lampée.
C’est alors que la porte s’ouvre d’une poussée féminine.
La fille décoiffée s’en fut.
Quand c’est demandé avec autant de délicatesse, on ne saurait refuser. De son doigt agile, il fit pénétrer la pommade au-delà des parois et de la raie. Quand il lui sembla que tout avait pris la texture et la flexibilité d’un tuyau d’arrosage et que sa verge avait en compensation récupéré une rigidité de bitte d’amarrage, il s’introduisit dans l’antre secret, dans le fin du fin, dans le royaume des cieux, dans la terra incognita, dans le suprême de volaille aux morilles, et tout cela d’une seule poussée. Il avait retourné sa conquête qui se trouvait maintenant face à la porte qui s’ouvrit cette fois d’une poussée toute masculine.
Et il referma la porte poliment dans un sourire qui en disait long sur son amour consumé depuis tant de mois à se ronger le frein et les ongles pour conserver une telle créature de rêve qui ne l’aimait plus que pour sa façon de lui servir le café.
Et sur « Petite Fleur » de Sidney Bechet, ils sont revenus ensemble dans la salle, se tenant correctement par la taille, mais profitant de l’obscurité pour avoir encore un doigt fiché dans l’intimité de l’autre.