n° 19316 | Fiche technique | 53395 caractères | 53395 9346 Temps de lecture estimé : 38 mn |
17/11/19 |
Résumé: Abandonnée, consolée, trahie, je suis à nouveau prise en main par Mylène, ma meilleure amie. C'est en Afrique qu'elle compte me remettre sur pieds. | ||||
Critères: #vengeance fh fhh jeunes couleurs vacances boitenuit fsoumise hsoumis fdomine fellation cunnilingu double sandwich fsodo | ||||
Auteur : Clovis (Le scénario avant tout) |
Épisode précédent | Série : Confessions d'une femme divorcée Chapitre 06 / 06 | FIN de la série |
Résumé :
Je m’appelle Virginie, j’ai trente-neuf ans, je suis chargée de production pour un grand diffuseur et, accessoirement, marathonienne. En bref, j’avais une vie épanouie jusqu’à ce que Pierre me quitte pour une plus jeune. C’est naturellement Mylène, ma meilleure amie et patronne, qui m’a consolée. C’est également elle qui insisté pour que je supervise la production d’un film X en remplacement d’un collègue malade. Mais tomber amoureuse de l’acteur principal dont le cœur balance n’était pas au programme. Mylène entend m’aider à l’oublier…
Mylène me ramasse à la petite cuiller. Elle trouve très vite la parade.
Quelques heures plus tard, je me trouve à sa droite en classe affaires d’un avion en partance pour l’Afrique de l’Ouest. Officiellement, je l’accompagne sur le tournage d’un reportage documentaire sur la filière du chocolat en Côte d’Ivoire, responsable de la déforestation. Officieusement, nous prenons la route d’Assinie, pour nous installer dans un lodge donnant sur le golfe de Guinée.
Je ne décroche pas un mot et, dès la descente du taxi, à la brune, je me précipite dans la chambre qu’elle nous a réservée sans même prendre le temps de jeter un œil sur la piscine à débordement qui surplombe la lagune. Effondrée, épuisée tant moralement que physiquement, je finis par m’endormir comme une masse sans m’être changée.
Mylène dort sur son lit, à trois mètres du mien, lorsque mes yeux répondent à l’appel de la lumière qui filtre depuis les persiennes à claire-voie. Mes pieds, nus, se posent sur le carrelage. Tel un automate, je me porte à hauteur d’une ouverture, observe l’étendue d’eau ceinte par une bande de sable percée de magnifiques palmiers. Plus près de moi, sur la terrasse, quatre jeunes hommes rient en croquant à pleines dents dans des fruits juteux et colorés. Le cheveu ras, la peau blanche, muscles développés, ils présentent tous les attributs du militaire en permission.
Je pivote, me déshabille, file dans la salle d’eau, prends une douche, nettoie le sel fixé au coin des yeux à force de pleurer. Délicatement, j’ouvre mon bagage, tire un short et un débardeur puis sors de la pièce en douce, une paire de baskets à la main. Le gérant, encore un Blanc, m’accueille. Il me propose une table en bordure de piscine. Je refuse, n’ai pas faim, me contente d’un verre de jus d’orange que me tend une serveuse ivoirienne. Je ne désire qu’une chose : courir. Aucun médicament, aucune thérapie ne m’est aussi bénéfique que la course à pied. Nils, le gérant, hèle un autre de ses employés. Je suis ce dernier à l’extérieur, sens les militaires me déshabiller du regard au moment de traverser la terrasse, et grimpe dans un bateau à moteur qu’il démarre d’un geste vif et puissant.
La lagune traversée, je le remercie avant de sauter par-dessus bord.
Je m’éloigne, m’enfonce dans le sable, au milieu des palmiers, jusqu’à atteindre, une centaine de mètres plus loin, la plage fouettée par de puissantes vagues. Je tourne la tête à gauche, puis à droite. Même spectacle, une langue de sable grignotée par un océan qui se confond avec le ciel azur. Je fixe mes lacets et prends le chemin du nord, les cheveux tourbillonnants, le tissu gonflé par les vents. Je mets quelques minutes avant de caler ma foulée. Mes pieds jouent avec l’écume, de fines gouttelettes strient mes mollets à chacune de mes enjambées, je redresse le visage au fur et à mesure que le soleil prend de la hauteur. Je passe devant un hôtel, quelques touristes me saluent. Je ne réponds pas. Plus loin, les enfants d’un village prennent ma foulée. Ils abandonnent vite. Je continue, tel un métronome, l’esprit rongé par la colère et la tristesse, les lèvres balbutiantes, en crachant des jurons, en ressassant les derniers événements. Je m’arrête au milieu de nulle part, épuisée par l’effort, les mains sur les genoux.
Enivrée par les alizées, je redresse la tête. S’offre à moi un magnifique spectacle : celui d’une douzaine de pêcheurs qui, à bord d’une pirogue, luttent contre les déferlantes afin de gagner la mer et tendre leurs filets. Secoué de toutes parts, le demi-tronc de bois subit malgré les violents coups de rame de ses occupants. Je me rapproche, avance dans l’eau jusqu’aux genoux, et me prends à les soutenir. Je les encourage, crie de toutes mes forces afin qu’ils rompent enfin cette barrière d’embruns. Ils m’aperçoivent et, fiers et fougueux, se mettent à plonger en cadence leurs pagaies encore plus profondément. Jusqu’à briser l’obstacle et se frayer un passage dans les eaux calmes. Les muscles bandés et perlés, je les vois se redresser sur leur barque et me regarder, les rames à bout de bras en guise de victoire. Heureuse, je les acclame à mon tour.
Je reviens sur mes pas, reprends une allure raisonnable sur ce sable qui s’offre à moi seule. Je me rapproche du lieu de rendez-vous lorsque deux des militaires aperçus au lodge m’abordent. Perchés sur des VTT, ils roulent côte à côte, jouant à s’éclabousser. Ils freinent à qui mieux mieux à ma hauteur.
Je ne réponds pas, me contente de poursuivre mon chemin sur la même allure.
Je souris.
Je ne sais que répondre. Par réflexe, mon regard descend vers son entrejambe. Je le détourne aussitôt.
Je reprends ma course, craignant qu’ils poursuivent leur jeu de séduction. Il n’en est rien. Je ne les ai revus que dans la soirée, occupés à réaliser de beaux plongeons dans la piscine à débordement alors que Mylène et moi prenons un bain de soleil à quelques pas tout en sirotant cocktail sur cocktail.
Les militaires ne m’intéressent pas. Je ferme les yeux. Téléphone en main, je ne cesse de penser à Sacha malgré le dépaysement que m’offre Mylène.
Je ne rêve que d’une chose : m’enfermer et dormir, pour gommer au plus vite cette partie à trois dans une chambre d’hôtel des bords de Loire, pour échapper à cette relation insolite et impossible, pour ne pas sombrer dans une dépression carabinée.
Je n’ose dire non. Mylène se plie en quatre pour moi, je ne peux rester me morfondre dans ma chambre, au fond de mes draps. Elle se redresse de son transat, retire son soutien-gorge minimaliste et file tête la première dans la piscine, au milieu de militaires qui n’en demandaient pas tant.
Elle me retrouve plus tard dans la chambre, se douche, m’aide à choisir mes vêtements de soirée. Elle sélectionne une robe rouge à volants marquée par un décolleté profond. Les seins libres, je l’enfile.
Elle en sort dix minutes plus tard, les lèvres ourlées d’un rouge carmin, le corps nageant dans une robe de plage blanche à bretelles dévoilant sa complète nudité. Je reste coite, elle se met à rire.
Je ne réponds pas, je ne suis pas certaine d’être dans les mêmes dispositions. On nous conduit cinq cents mètres plus loin, sur la place du village. La fête bat son plein, au rythme de la musique diffusée par un DJ. Nous apercevons les quatre militaires, accoudés au bar, chacun une bière à la main. L’un d’eux nous salue en levant sa bouteille. Mylène les rejoint, commanda derechef un verre. Je m’écarte, me réfugie à l’autre bout du zinc de fortune où je me perche sur un tabouret, dos aux danseurs qui virevoltent sur une version remastérisée d’une célèbre chanson de Francky Vincent.
Le serveur, nœud papillon noir sur chemise blanche, environ vingt-cinq ans, sourire aux éclats, attend une réponse.
Je plonge mes lèvres dans le breuvage. Un rhum arrangé comme jamais je n’en ai bu.
Je le fixe. L’image de la barque en lutte contre la houle me revient en tête.
Le temps qu’il prépare le nectar, je me retourne. De nombreux touristes, français, allemands, hollandais, gesticulent sur les planches de bois sur un air de Beyoncé. Mylène, encadrée de ses cerbères, a rejoint la piste. Son verre à la main, elle semble radieuse, transformée, se déhanche comme une endiablée au milieu de ces jeunes militaires qui n’ont d’yeux que pour elle.
Il rit.
J’obéis. Sacha m’a oubliée. Je le lui tends du bout des doigts, il le range derrière son comptoir. Je finis mon verre, la tête commence à me tourner. Je m’éloigne du tabouret de bar, retrouve Mylène qui virevolte sur du zouk. Entourée par les amis de Christian, elle semble délaisser les militaires. Je cherche le bon tempo, échappe de justesse à quelques caresses furtives, refuse la main tendue par l’un des membres de forces françaises. Je finis par m’écarter de la piste au moment où le DJ lance un collé-serré.
Réfugiée dos au bar, j’observe Mylène enrouler ses jambes autour de celle de son partenaire africain. Buste contre buste, corps contre corps, leur chorégraphie ressemble à une danse érotique. Je la vois glisser une main sous le tee-shirt de son cavalier, en retour, il lui agrippe les fesses pour mieux la saisir. Ils se frottent, miment l’amour, un militaire vient se caler derrière elle. Elle le rejette, lui préfère un autre Black de l’âge de Christian. Prise en sandwich, elle semble n’avoir qu’une envie : se faire dévorer.
Christian, de nouveau. Sa bouche à quelques centimètres de mon oreille.
Sa chemise est déboutonnée de moitié. Elle laisse apparaître un torse puissant, musclé. J’accepte sa proposition, je lui dois bien ça. Je cale mon corps à une distance raisonnable, il s’empare de mes mains et me guide. À la fois souple et puissant, il danse comme un dieu. Je tourne la tête sur le côté, tombe sur Mylène qui embrasse à pleine bouche son Apollon tandis que le second, collé dans son dos, s’accroche à sa poitrine dans l’indifférence générale. Cette vision m’électrise. Je transpire. Les lumières baissent d’intensité, un slow prend le relais. Je fixe Christian qui me répond par un sourire. Il m’attire contre lui, mon visage se pose contre son torse. Ses mains, puissantes, se fixent dans le bas de mon dos, mes seins s’écrasent contre son bassin sans gêne.
Malgré l’obscurité, je ne peux me défaire de Mylène. Les yeux mi-clos, elle dévore la bouche de son partenaire tandis que quatre mains la maltraitent par-dessus le fin tissu qui l’habille. Je suis jalouse de sa liberté, je souris, la voir ainsi me fait du bien, je ne reste pas insensible, ma poitrine se gonfle, je suis gênée. Je n’ai pas le droit, je tente de m’écarter du corps de Christian, je pense encore à Sacha, mais je n’y peux rien, je sens mon sexe s’humidifier de voir ma copine ainsi, mes tétons durcissent, et je sais que Christian le ressent puisque je sens se développer contre mon buste la colonne de chair de Christian, lequel glisse imperceptiblement ses mains contre mes fesses. Je redresse la tête, tombe sur un visage d’ange de quinze ans mon cadet. Ses lèvres, couleur chocolat, m’attirent, la tête me tourne, son sourire m’aveugle. Qu’est-ce qui me prend ?
Nous nous retournons. L’un des militaires, vexé d’avoir subi un affront, invective les deux nouveaux compagnons de Mylène. Plusieurs clients s’interposent tandis que Mylène et sa petite cour décident de battre en retraite et de s’éloigner de la fête. Le slow reprend enfin, je me retrouve de nouveau fermement enlacée, mes lèvres soudées à celles de Christian.
Respiration reprise, je décline l’invitation. Le sable, j’en ai eu ma dose aujourd’hui. Je récupère mon téléphone et mon sac à main, m’écarte de la foule. Un appel en absence. Celui de Pierre, mon ex-mari, qui s’inquiète de ne plus avoir de nouvelles de moi. Je reviens sur mes pas, prends la main de Christian que je tire dans la nuit en direction du lodge. Nous entrons sur la pointe des pieds et nous jetons sur mon lit. Je suis en feu.
J’éteins. L’intérieur de la pièce est baigné d’un halo de lumière diffusé par un lampadaire bordant la piscine. Je pousse Christian sur le dos, il ne résiste pas. Debout, je fais glisser ma robe, et, indécente, je retire mon slip trempé de mouille. Silencieuse, je me place à califourchon sur lui, finissant de déboutonner sa chemise sur un torse imberbe que je caresse du bout de mes ongles. Sous moi, je sens son sexe durcir à nouveau.
Il ne me le fait pas dire deux fois. Je dégrafe son pantalon, baisse son slip, son sexe rebondit sous mon nez. Je m’en saisis fermement, le décalotte. Une goutte perle sur le méat. D’un coup de langue, je l’avale. Il gémit de plaisir. Rien de tel pour me mettre en confiance. Je garde sa hampe en main, la masturbe, l’enroule, l’étrangle. Elle n’en finit plus de grossir sous mes doigts fragiles. Je relâche la bête, je la veux en moi, rien qu’en moi. Je m’allonge, m’enfourche sur elle alors que Christian me recouvre le dos de ses mains. Le ventre comblé, je n’aspire qu’à être sa chose. Il le devine, prend le contrôle. Tendrement, il active son bassin et se met à coulisser. Je décide de m’accrocher à ses épaules, les jambes enserrant les siennes, à la recherche du plaisir et de l’oubli. Lents, réguliers, ses coups de reins me transportent dans un univers cotonneux, délicieux, que je ne veux quitter pour rien au monde. Je transpire. Passive, ma bouche trouve l’un de ses seins. Mes lèvres s’y accrochent, mes dents le mordillent. Il halète, se rebelle. Je maintiens ma prise, me mets à aspirer son téton comme l’enfant suce sa mère. Sa queue trouve encore la force de gonfler.
Il ne finit pas sa phrase. J’insiste, tiens bon, je bois le peu de sérum qui filtre de son mamelon. Il coulisse, bute contre mon utérus, se retenant d’exploser. Derrière nous, la porte de la chambre s’ouvre. Christian sursaute, sa queue bien fichée en moi tressaute sept ou huit fois. Mylène pénètre en catimini en compagnie de l’un de ses amants du soir. Christian nous recouvre du drap alors que sa semence coule entre mes cuisses. Soucieuse de ne pas perturber ma meilleure amie, je me cale dans son dos et bâillonne sa bouche de ma main. Nos yeux rivés sur l’effeuillage en clair-obscur de Mylène, il me lèche les doigts en silence tandis que mon autre main caresse son membre poisseux.
Délestée de son seul vêtement, les seins gonflés de Mylène ballottent au moment de renverser son partenaire sur sa couche. Elle plonge sur sa proie, lui arrache sa chemise, en fait autant de son pantalon pour laisser place à un sexe tendu, vertigineux, qui darde au-dessus de son nombril. J’en reste béate. Pas Mylène qui s’installe à califourchon sur son superbe Africain, gobant ses testicules avant de glisser langoureusement sa langue sur le double décimètre de chair. Elle prend son temps, semble le déguster, s’essaye à la gorge profonde, rejette ses mains qui ne cherchent qu’à traire ses deux mamelles. Face aux bruits de succion, l’Africain ahane de plus en plus. Elle poursuit, se concentre sur le frein, le fixe doit dans les yeux, glisse le gland contre son palais, se sert de ses molaires comme d’un étau. L’Africain se met à geindre alors que le sexe de Christian, dans ma main, reprend sa forme olympique.
Le sadisme de Mylène se transforme en un cri guttural, caverneux. Bienvenu vient de céder sous la caresse buccale, inondant de son jus le plus intime la bouche de mon amie. Elle avale tout, je me contorsionne, pliée en deux, les doigts pénétrant mon coquillage à la recherche de la perle. L’envie décuplée par ce statut de voyeuse, j’ai besoin d’être prise, qu’importe la manière. Christian le comprend. Le majeur et l’index que je suçais ne cessent de glisser chacun leur tour dans mon trou le plus secret. À deux mètres, Mylène poursuit sa recherche du plaisir. À califourchon, fichée sur le visage de son bel Ivoirien, elle se caresse les seins alors que j’entends la bouche de son amant boire sa fleur. Elle se retire enfin. Bienvenu souffle, respire après de longues minutes d’apnée. Pas longtemps. Elle se retourne, libère sa rose pour lui offrir son œillet.
Il n’a pas le choix. J’ose un mouvement. Le lit grince, Mylène tourne la tête dans notre direction. Nous a-t-elle vus ? Qu’importe, je guide le membre durci de Christian, je le fais glisser le long de ma raie, défie mes sphincters quelques instants et l’installe bien au chaud dans ma matrice. Je suis remplie, je me sens bien, je jouis de l’instant. Je ne pense plus à rien, à mille lieues de Paris, dans un endroit paradisiaque où le temps s’est arrêté.
Mylène gémit. J’imagine une langue se muer en un serpent qui fouille ses entrailles. Mon clitoris, mes tétons sont douloureux. Je mords mon poing, refuse de me caresser le bouton de peur d’exploser, de crier ma jouissance, de mettre un terme à ce moment suspendu. À deux pas, tels le flux et le reflux de la marée, Mylène ondule sur ce petit muscle rose dont la pointe la fouille sans relâche. Elle se lève enfin et se dirige dans la salle d’eau. Le robinet se met à couler, elle le referme. Je l’entends ouvrir une trousse de toilette, la refermer. Elle revient dans la pièce, Bienvenu est étendu sur le dos et lui sourit. Elle est belle, orgueilleuse, audacieuse, je l’aime. Elle reste debout, se plante à ses côtés. Ses mains se joignent, elle décapsule un tube. Du gel. Elle se verse une noix sur les doigts, écarte les jambes, et sans jamais quitter des yeux son amant se badigeonne le sexe.
Il obéit. Elle pose son oreiller sur le sol, s’accroupit et entame une fellation. Sa langue remonte une nouvelle fois sur sa hampe, elle emprisonne les testicules dans sa bouche, les griffe à l’aide de ses ongles. Bienvenu gémit tandis que Christian continue de m’astiquer en silence tout en me mordillant le lobe de l’oreille. Mylène reprend son tube de vaseline, lui enduit le sexe. Un sexe énorme, peut-être plus gros que celui de Sacha.
Je n’en peux plus de les observer en cachette. Je n’en peux plus de me retenir de crier et de jouir. Je suis jalouse. Elle ose, elle est libre, libertine, elle n’a peur de rien. J’ai envie de la caresser, je veux qu’on me cajole, je rêve de câlins, qu’on me lèche, je veux être secouée, giflée, humiliée, je veux des mains qui me massent et qui me doigtent. Pour expurger mon mal d’amour. Mais je ne bouge pas.
Mylène s’est allongée sur le dos. Elle regarde Bienvenu, lui dit de s’approcher. Elle lui sourit de nouveau, lui demande d’être délicat. Il s’allonge sur elle, l’embrasse dans le cou. Il se replace sur les genoux, lui caresse les seins, descend ses mains sur son sexe. Il la pénètre de deux doigts, en ajoute un troisième. Elle gémit. Les cuisses sur ses talons, il guide son gland vers son pubis, le glisse contre les grandes lèvres. Mylène replie les jambes, les surélève, maintient ses genoux avec les mains. Je me retourne à la recherche de la bouche de Christian, le matelas grince à nouveau. Mylène tourne de nouveau la tête vers nous. Pas Bienvenu qui, délicat, commence à la pénétrer. Je relève le drap, Mylène tend un bras dans ma direction.
Bienvenu a enfoncé la moitié de sa queue lorsque je m’accroupis sur l’oreiller, au chevet de mon amie. La bouche ouverte, les yeux exorbités, elle ne semble plus en état de parler. Je lui caresse le front, essuie la sueur qui coule sur ses tempes, lèche une perle de foutre fixée sur son menton. J’invite mon amant à faire le tour du lit. Puis, de manière synchronisée, Christian et moi nous attaquons chacun à un sein de Mylène. Elle ne peut s’empêcher de crier au moment où Bienvenu commence à la pistonner. Les chairs de son vagin sont distendues, elle convulse, s’arc-boute à chaque coup de boutoir. Elle nous implore de la libérer de nos bouches, elle gémit, nous insistons, aspirons les aréoles jusqu’au sang, faisons gonfler les tétons. Elle nous insulte. De ma main, j’appuie sur son bas-ventre jusqu’à sentir la bite de Bienvenu la fourrager. Elle crie sa haine de moi, exhale son bonheur. Jusqu’à être prise de spasmes violents alors que son jeune étalon, enfin immobile au fond d’elle, feule et grogne de joie en se libérant des douceurs qu’elle lui a procurées.
Assommés de plaisir, Mylène et Bienvenu ne bougent plus. À ma demande, Christian a rapproché mon lit du leur. Je m’allonge aux côtés de Mylène, l’observe dans la pénombre, vise son puits d’amour écartelé d’où coule une petite rivière blanchâtre, je lui embrasse son dos nu. Pas de réaction. Le décalage horaire, l’alcool, l’amour ont eu raison d’elle. Je me retourne en direction de Christian, empoigne de nouveau son sexe et le branle à l’excès sans autre forme de procès avant de l’enfourcher. Je me fous qu’il jouisse, ce soir mon seul plaisir m’intéresse. J’y parviens après quelques minutes avant de m’écrouler à mon tour.
Je suis réveillée au milieu de la nuit par le bruit de la douche. Mes yeux s’ouvrent sur un dos musclé, couleur ébène. Celui de Bienvenu. Je me retourne, tombe nez à nez avec le visage juvénile de Christian. Il me sourit. Quelques centimètres séparent nos bouches, il tend sa main, caresse mon visage, glisse un doigt le long de l’arête de mon nez, joue avec mes lèvres, mon menton, mon cou. Je m’échappe, attrape mon téléphone. Aucun message ni SMS. Je me retourne, replie un bras, pose ma tête dessus. De ma main libre, je dessine des cœurs sur le dos endormi tandis que la main de Christian danse sur ma hanche. Mes caresses se muent en baisers mouillés, le corps de Bienvenu s’agite, se dérobe, se referme. J’insiste, glisse ma bouche sur ses flancs. Ses lèvres tressautent, il reprend vie, se retourne enfin, identifie l’importun. Je traduis son regard, la colère cède vite la place au désir. Je glisse vers lui, colle mes seins contre son torse, soude mes lèvres aux siennes, son sexe se tend et remonte le long de ma cuisse.
La douche a cessé. Je suis grimpée sur Bienvenu, me trémousse contre son boudin qui sépare nos ventres. La main de Christian caresse mes reins. J’entends revenir Mylène. Nue, elle s’assoit au bord du lit, nous observe, glisse ses doigts dans mes cheveux. Je me sens bien, je suis en paix, j’aimerais que cette soirée dure toujours. Je me soulève, observe le monstre qui darde entre mes seins, l’empoigne de mes deux mains. Elles en font à peine le tour. Mylène l’a avalé puis l’a enfilé au prix d’un effort certain. Elle me regarde, me défie, elle doute de moi, j’en suis capable. Elle me propose son gel. Je ne réponds pas, le silence est mon allié. Je le veux tout entier en moi, je veux qu’il me perce jusqu’à la garde, qu’il m’embroche, qu’il m’explose le cerveau en mille morceaux. Je le guide et le libère au bord du précipice, confiante, et le laisse pénétrer cette vallée étroite que j’espère suffisamment profonde pour l’accueillir sans douleur.
Tendre, délicat, son dard butine ma fleur et s’enfonce en territoire inconnu. Je ne sens plus mes jambes, je flotte sur ce corps qui palpite, qui se contracte, sur ses abdominaux chocolat qui m’envoient des décharges. Sans me libérer, je me redresse sur les bras, l’observe, plonge ma bouche sur ses lèvres, avale et suce sa langue. Plus bas, il coulisse en moi, je perçois le bruit du flux et le reflux, il m’écarte les globes fessiers de ses deux mains puissantes. Une langue se pose sur mon œillet, je mords sa lèvre inférieure. Est-ce Mylène ? Ou bien Christian ? Je m’en moque, la caresse est divine, je me fiche sur le pieu de Bienvenu, l’immobilise pendant que la pointe de la langue s’affranchit des interdits. Je ferme les yeux, abandonne sa bouche, j’halète, j’en veux plus, et je le crie. Bienvenu reprend sa sarabande, un doigt couvert de pommade glisse désormais dans ma raie, ose une incursion dans mon sphincter. Je parie sur l’index de Mylène. La caresse est douce, sa première phalange joue au yo-yo. Elle rajoute un doigt, me lustre le cul, les retire, les remplace par le mini-tube de pommade qu’elle vide à l’intérieur de ma rondelle.
Ma tête explose, le sexe de Bienvenu me brûle les entrailles, le gel lubrifiant m’anesthésie l’anus. Deux doigts, longs et fins, plongent de nouveau dans mon cul tandis que mon amant poursuit sa cadence. La sensation est bizarre. Le plaisir semble s’éloigner, la morale, ou bien la honte, me rattrapent. Mylène le ressent. Je l’entends se lever, elle se porte à ma hauteur, me caresse les cheveux, me sourit, me glisse un mot à l’oreille tandis qu’elle tire sur la pointe de mes seins. « Regarde comme tu le fais bander ! » Je me retourne, le sexe de Christian qui me doigte est au garde-à-vous. Il me fixe, je le vois retirer ses doigts, badigeonner son gland du surplus de pommade. Il attend un consentement de ma part. C’est Mylène qui lui donne.
Face à moi, Bienvenu se cramponne jusqu’à la garde et s’immobilise. Christian s’installe derrière moi à califourchon, s’empare de son sexe qu’il frotte contre ma raie. Je suis passive, glisse mes mains derrière la nuque de Bienvenu, colle ma bouche contre son épaule pour taire ma respiration. Je ferme les yeux. Je ne sais plus quoi penser, je me sens pute et sale, je me sens salope et me prends à adorer ça. Je mords dans la viande lorsque le gland de Christian force mon conduit. La chatte déjà bien remplie, mon cul s’écartèle millimètre après millimètre, Christian progresse, stoppe sa manœuvre le temps que mes sphincters s’assouplissent, et reprend sa marche en avant.
Ma vue se brouille, des étoiles apparaissent, j’ai les lèvres sèches, je suis saisie de picotements. Ses couilles frappent mes fesses lorsque je reviens à moi. Bienvenu toujours immobile, Christian me pistonne le cul. Prise en sandwich, figée sur leurs matraques, je suis leur chose. Je cherche le regard de Mylène, le trouve, lui sourit. Plusieurs doigts plongés dans sa chatte, Mylène n’en perd pas une miette. Christian accélère la cadence, je l’accueille sans douleur, mais pas sans crainte, je sens son pieu s’épaissir encore et me remplir. Dessous, Bienvenu s’agite. Son sexe reprend vie tandis que mes seins se gonflent de sève. Je n’ai qu’un désir : que Christian se fasse du bien au plus vite pour laisser toute latitude à son ami.
Ils ne l’entendent pas ainsi. Gauches au début, les deux complices gagnent en régularité, se mettent à alterner leurs mouvements, en rythme, heureux de jouer avec leur proie. Ils s’activent, ils accélèrent, je me revois courir pieds nus, viser la ligne d’horizon marquée par une barque de pêcheurs tentant de gagner la mer, chaque coup de boutoir correspondant à l’empreinte d’un pas sur le sable dur. Je les entends haleter et je souris intérieurement, ils viennent d’entamer leur sprint final, Christian est en tête, il ne lui reste que quelques mètres avant de franchir le premier l’arrivée, j’observe Bienvenu remonter à sa hauteur, ils sont au coude-à-coude, les muscles bandés, en sueur, ils se tirent la bourre, me tirent, me bourrent, j’aime ça, j’en redemande, je suis leur ligne, je n’en peux plus, ils me percutent à pleine vitesse, m’emportent dans leur élan, m’enivrent de leurs odeurs, m’inondent de leurs faveurs auxquelles je mêle les miennes.
Affalés, épuisés, ils finissent par se relever, fiers comme Artaban, heureux de cette aventure qui les a poussés à se transcender entre mes cuisses. Honteuse, j’enfonce la tête dans les draps. Pas pour longtemps. Des bruits de succion m’interpellent. Mylène n’a pas eu son compte. Les doigts toujours plongés dans son sexe, elle a entrepris de nettoyer les deux monstres qui m’ont donné tant de plaisir.
Je me saisis de mon téléphone avant de me diriger vers la salle de bains. Un SMS en attente. Sacha ? Non. Pierre, mon ex.
« Juste un mot pour prendre de tes nouvelles. N’hésite pas à m’appeler si besoin ».
Je reste interdite, pose l’appareil et file vers la douche.
**********
Pierre n’a de cesse de me laisser des messages au cours des jours suivants. Il souhaite me revoir, savoir si je vais bien depuis son départ, m’inviter à dîner pour faire le point. J’élude, je repousse, lui réponds que j’ai une course à préparer. Il n’insiste pas, précise qu’il reprendra langue avec moi dès le marathon bouclé. Reprendre langue, c’est du Pierre dans le texte.
C’est la langue de Sacha qui me manque avant tout. Une langue puissante que j’imagine explorer mon jardin secret, le soir avant de m’endormir. Une langue râpeuse qui joue avec mon clitoris, qui me mène à l’extase. Mais rien de tout ça, pas même le moindre coup de téléphone.
Sur la ligne de départ, je tente de l’oublier. Ils sont plus de cinquante mille à m’entourer, au milieu de la plus belle avenue du monde, sous ce soleil printanier. Au loin, en point de mire, j’aperçois l’obélisque de la Concorde. Entre nous les Kenyans qui vont se battre pour la victoire. À mes côtés, des hommes et des femmes, porteurs de manchons, sautillent pour se réchauffer. Je visualise dans ma tête l’itinéraire. Concorde, Hôtel de Ville, Bastille, bois de Vincennes, quais de Seine, Trocadéro, Roland-Garros, bois de Boulogne. Quarante longs kilomètres en solitaire, à lutter contre la souffrance, à résister, à surveiller son chrono, à courir tel un métronome. Le speaker prend la parole. Le décompte est annoncé, les marathoniens crient leur joie, la grande fête peut démarrer.
Au trot, je suis le mouvement, fixe le sol et les pavés, retrouve un bitume régulier après le premier ravitaillement. Au fil des minutes mon pouls redevient régulier, le peloton s’étire, je me glisse dans les pas d’un quadra, profite de son aspiration, dépasse plusieurs concurrents. Bois de Vincennes, le public se raréfie, le souffle reprend le dessus sur la clameur. Je progresse à côté de mon métronome, on se regarde, on se sourit, on ne se parle pas, on se comprend. Retour à Paris, la foule, de chaque côté de la chaussée, s’épaissit. Des familles qui encouragent leurs proches, une fanfare qui joue du Daft Punk, et un cri. Je me retourne sans m’arrêter, ne vois rien, trop de monde. Je poursuis ma course vers l’avant, vers le nouveau ravito, celui du vingt-cinquième, avec le doute. On a crié mon prénom, j’en suis certaine. Suis-je la seule à m’appeler Virginie ? Je tourne la tête autour de moi, peu de femmes. Je me déplace, lis les prénoms indiqués sur les dossards, ne retrouve pas le mien. J’oublie, reprends la foulée de mon partenaire, je me sens bien, nous progressons vite, il me tend une bouteille d’eau attrapée au vol à hauteur de la place de la Bastille, nous fondons sur les quais prêts à enchaîner la succession de tunnels.
Paris est en liesse. Paris est une fête, nous continuons de nous faufiler, des concurrents semblent déjà à l’agonie, nous entamons le dernier tunnel, celui qui débouche en face de la tour Eiffel, nous remontons, sommes de nouveau saisis par la clameur, la chair de poule marbre ma peau, je suis heureuse, je suis libre, je ne pense à rien, si ce n’est à ce cri, à ce « Virginie go, go, go ! » qui se manifeste une nouvelle fois depuis le trottoir. Je tourne la tête, perçois une ombre. Est-ce lui ? Pas sûr. Je ne m’arrête pas, j’ai un chrono à réaliser, un record à battre, je cours, je vole, je ne dois pas ciller. Car la course vient à peine de débuter.
Il reste dix-sept bornes, les plus dures, les plus traîtres, celles qui mènent dans les chemins de terre du bois de Boulogne, qui nécessitent des relances qui piquent. Je m’accroche, tente de me vider la tête, d’oublier Sacha, de peur de flancher, de m’arrêter. Car l’échec appelle l’échec. Épingle de Roland-Garros, les jambes me brûlent, j’ai envie de vomir. J’ai perdu mon métronome, je suis seule sur le macadam désormais, je résiste, m’accroche à mon chrono, tourne en moins de quatre minutes au kilomètre. Jamais je n’ai couru si vite. J’aperçois les premières Africaines, cinq cents mètres devant, je rêve de les égaler. Mais c’est impossible, je le sais. Je grimpe le faux plat montant de l’hippodrome, longe le lac supérieur, rejoins le bitume, celui qui mène vers la porte Chaillot et le fameux boulevard Foch. Deux kilomètres à tenir, le frottement répété des cuisses me fait souffrir, les aisselles me brûlent, j’allonge la foulée, fixe les badauds qui défilent le long de la route, dépasse quelques marathoniens partis trop vite. Et cette fois-ci, je le vois, distinctement. Il lève les bras, il serre les poings :
Je redresse la tête, fière, heureuse, tente de sourire à sa hauteur, esquisse un mouvement de main, je suffoque, pas la force de parler, de le remercier, j’aperçois le rond-point, je pleure, déroule, fixe un énième concurrent à dépasser, déroule en direction de la ligne d’arrivée avant de m’écrouler sur le tapis bleu. 2 h 34 et quelques secondes. Mon record.
Un bénévole m’aide à me redresser, mon métronome me rejoint, je les remercie. Je bois, je récupère, je suis classée 12e féminine. Je lève la tête, scrute le public, l’aperçois enfin. Sacha s’est rapproché, je fais quelques pas dans sa direction. Une grille de protection nous sépare.
Question stupide. Question d’une femme épuisée par l’effort. J’essuie la sueur qui colle à mon front, il lorgne sur la médaille qui m’a été remise à l’arrivée. Je la retire, lui tends.
Il ne répond pas.
Quelques jours plus tard, c’est Pierre qui m’attend, tout sourire et tout pimpant, attablé dans un hôtel-restaurant discret de l’île Saint-Louis. J’ai hésité avant de répondre à son invitation, bien décidée à tourner la page. Mais la curiosité m’a rattrapée. J’ai vite compris. Sa directrice de communication, sa maîtresse, l’a mis à la porte. Fini le cinq-à-sept, terminées les aventures extraconjugales qui faisaient le lit de leur jouissance. Il sort le grand jeu, bouquet de roses, gestes de tendresse, propos mielleux. Je fonds. Il enchaîne les promesses. Celles de me consacrer plus de temps. Car je le mérite. Il se saisit de ma main, je ne la retire pas. Il dort dans une suite, deux étages plus haut. J’hésite à le suivre. La tête me tourne, tout va trop vite. Il sort de table, s’absente pour régler l’addition. J’en profite pour m’éclipser, lui laissant pour seul souvenir l’empreinte de mes lèvres sur le rebord de ma coupe de champagne et un mot, une date, ouvrant sur une seconde chance.
On sonne à la porte. Il est à l’heure. Chose rare pour être notée, je porte des talons aiguilles. Et j’ai revêtu ma plus belle robe, celle qui épouse au mieux mes formes. Je lui ai promis un dîner aux chandelles, j’ai menti. Je n’ai rien préparé, excepté quelques bougies que j’ai disposées tout autour du salon. Je lui ouvre, j’ai droit à un cadeau enrubanné que je dépose sur la table sans même l’ouvrir. Il tente un baiser, je lui tends la joue.
Il se laisse guider. Je me précipite dans la cuisine, débouche un vin blanc liquoreux, le rejoins et lui sers un verre à sa hauteur. Il glisse sa main sur le tissu. Je n’esquive pas. Mes hanches, mes fesses, il me caresse. Sous ma robe, je suis nue. L’air mutin, je m’écarte, fixe son entrejambe. Il bande.
J’acquiesce. Nos verres s’embrassent.
Il se lève, se rapproche de moi. Je le coupe dans son élan.
Il m’observe, finit par obéir. Je reste debout, à l’écart. Il replie les jambes.
Il semble désarçonné.
Il détourne le regard. Il ment, je le sais.
Sa gorge se resserre. Sa bouche s’ouvre, se referme. Les mots ne sortent pas. Il fait la carpe.
Penaud, il hésite. L’empreinte de son sexe a disparu. J’insiste.
Incapable de finir ses phrases, il baisse la tête.
Le mot est lâché. Tout d’un coup, je prends du plaisir à le harceler de questions.
Il ne desserre pas les dents. Ma colère feinte, je porte l’estocade :
Pas de réponse. Il en est incapable. Je me rapproche de lui, me tiens à l’aplomb, fais glisser ma robe qui tombe au sol, sur mes chaussures à talons.
Pour seule réponse, il porte ses mains à mes hanches. Je les repousse, retire mes chaussures, m’agenouille, lui ordonne de se lever, lui retire la ceinture de son pantalon. Je jette un œil sur la pendule, lui baisse son caleçon. Ma bouche s’empare de son sexe. Il est doux et propre, je le décalotte.
Il opine timidement. Je l’agrippe plus fort, le mordille, il râle.
Je me relève, le gifle violemment. Il reste coi.
Il fait oui.
Je me rechausse, il me suit dans la chambre.
Il m’observe, ne semble pas me reconnaître.
Son sexe est dur, son gland turgescent. Je ne le reconnais pas. Manifestement, il prend du plaisir et se penche sur le cuir de mes escarpins.
Il change de pied, glisse sa langue sur toutes les parties, s’applique. J’observe de nouveau l’heure inscrite sur le radio-réveil, lui intime l’ordre de s’allonger sur le ventre, à même le parquet. Ses fesses sont flasques, sa tête repose sur ses avant-bras. Je tourne lentement autour de lui, fais claquer mes talons aiguilles sur le sol. Je distingue ses couilles, les effleure de la pointe de mon pied droit, il frémit. Ma semelle vient s’appuyer sur ses lobes fessiers et son dos, de plus en plus fort. Je joue avec son corps, j’alterne en me surélevant sur la pointe des pieds. Il gémit au moment de porter tout mon poids sur sa carcasse.
Longs hurlements. Mes aiguilles s’enfoncent profondément dans sa chair. Je me retire, sa peau est marquée. Il se calme, n’a pas le temps de respirer qu’il crie de nouveau. Perchée sur lui, je le piétine sans ménagement durant de longues secondes. Je redescends, il souffle, je me penche et l’agrippe par les cheveux, le traîne sur le lit. Je retourne dans le salon, m’empare d’une bougie, reviens à ses côtés. Il est inquiet, tourne la tête en tous sens, comprend et serre les dents. Le contact de la cire sur sa peau le saisit.
Je me dirige vers ma table de chevet, ouvre un tiroir, m’empare de plusieurs objets acquis la veille dans un sex-shop. Je me positionne à califourchon sur son dos, me frotte la chatte contre sa colonne vertébrale constellée de morceaux de cire séchée. Je mouille. Ses mains descendent, se contorsionnent, se rapprochent. Je le laisse faire, le laisse maltraiter mon clitoris du bout des doigts. Je fais mine d’en vouloir plus, me soulève et me rassois sur ses mains, les emprisonne. Clic-clac, ses poignets sont menottés d’acier.
Il obéit. J’en profite pour lui glisser un bâillon sado autour de la bouche, je le fixe derrière la nuque. Il tente de parler, ne peut plus. Menotté dans le dos, bâillonné, il est à ma merci. Je le retourne sur le dos, m’allonge sur lui, son sexe n’a rien perdu de sa vigueur. Tout porte à croire qu’il aime le doux traitement que je lui inflige. Sa bite tressaute à nouveau sous ma langue, je l’abandonne de peur qu’il éjacule. Debout, je l’observe. Je lui ordonne à nouveau de se placer face au matelas. Mes doigts surfent sur son dos, glissent sur ses fesses, atteignent ses cuisses, remontent. Ils laissent place à ma langue qui parcourt le même chemin, qui s’insinue entre ses fesses. Pierre se trémousse, semble refuser la caresse. Je me relève calmement, en silence, m’éloigne et reviens. Il s’agite, ne me voit pas. Le coup de fouet que je lui assène le fait bondir. Une marque rouge zèbre son cul. Je jette le martinet au sol, porte ma bouche sur la boursouflure, il ne proteste plus. Ma langue l’ausculte de nouveau, inonde de sécrétions sa raie culière. Il se contracte, se refuse. Il n’est pas en position de résister. Mon muscle insiste, le sien cède, il se résigne, semble grogner de joie lorsque je force le passage de quelques millimètres.
Je me relève, me positionne derrière le rideau. Il est l’heure. Pierre m’observe, je me retourne, lui demande s’il a aimé. Il acquiesce timidement.
Il ne répond pas. Je pense que oui, je retourne vers ma table de chevet. Ses yeux sont exorbités lorsque j’en retire un plug anal.
Je n’attends pas de réponse. Je joue avec ses sentiments, je glisse le plug métallique dans ma bouche, le frotte contre mes tétons. Pierre est recroquevillé. Je m’approche, ses cuisses masquent à peine son érection. Il bande comme un taureau. Je l’aide à se redresser. Je macule de salive le bijou anal. Je pivote, écarte les jambes, je lui tourne le dos. Langoureuse, je me penche en avant, écarte mes fesses d’une main, appuie l’ogive contre mon anus de l’autre. La glace de l’armoire me renvoie l’image de Pierre. Il n’en perd pas une miette. Je pousse et gémis en même temps, je veux le rendre dingue. Dingue de ne jamais avoir pris soin de moi, dingue de ne pas m’avoir permis de révéler mon capital sexuel. Je me redresse, le plug fiché dans mon cul, viens coller mes fesses contre son visage, me frotte à son nez, à défaut de sentir sa langue se nourrir de ma jouissance. Je m’empare de mon téléphone. Pas d’appel. Je lui souris, le prends en photo. Il gesticule, débande en un quart de tour. On sonne à la porte. Je feins la surprise, le fais asseoir dans un fauteuil en osier avant d’aller ouvrir sans même me couvrir.
Je reviens dans la pièce en compagnie de Sacha. Menotté dans le dos, Pierre se lève en sursaut, se rencogne dans un coin. Nous rions. Sacha porte un bermuda et une chemise. Pas pour longtemps. Je déshabille mon complice qui ne manque pas de me caresser. Je le désire plus que tout, je veux me donner entière, j’ai envie que Pierre en bave de jalousie. Je l’embrasse à pleine bouche. Je lui susurre des mots d’amour au creux de l’oreille, je lui mords le lobe alors qu’il me soulève de ses bras puissants, qu’il appuie sur le plug qui m’écartèle le cul. À deux pas, Pierre a repris sa place. Il semble déconfit lorsqu’il aperçoit l’engin de Sacha qui se met à grossir sous mes coups de langue. Je me régale. Vorace, je lui bouffe la bite, l’enfonce jusque dans ma gorge, la ressors gorgée de sécrétions que je récupère pour me badigeonner les seins. Je suis sale comme jamais je ne l’ai été avec Pierre. L’odeur de sexe envahit la pièce, les bruits de succion et les mots vulgaires résonnent dans la chambre.
Il obtempère. Je me place à quatre pattes, face à Pierre. Celui-ci se remet à bander alors que Sacha me prend en levrette après avoir mis une capote. Ma bouche se trouve à trente centimètres du sexe en érection de mon ex-mari. Je profite à plein des violents coups de boutoir qui me transpercent et me désarçonnent, Pierre avance le bassin, crève d’envie que je le suce. Je le fixe, relève une main, le gifle. Je jouis et m’affale sur le parquet.
Sacha m’a mise KO. Il est allongé sur le lit que j’ai partagé des années durant avec Pierre, il se masturbe. Je me relève difficilement, me remets de mes émotions, m’adresse à Pierre tout en fixant mon amant.
Il hésite, finit par dire oui de la tête. Je m’approche de lui, lui retire le bâillon.
Il n’insiste pas, comprend qu’il doit rester debout, bien sage. Je m’allonge auprès de Sacha, l’embrasse à nouveau, glisse ma langue sur ses pectoraux, descends ma bouche vers son pubis. Je m’empare de son sexe qui reprend vigueur. Maîtresse de son plaisir, je suis comblée. Il me repousse, m’agrippe par les poignets, s’empare de mes seins qu’il tète de longues minutes, fourre sa langue dans ma chatte avant de m’installer à genoux sur le rebord du lit.
J’imagine ce dernier interdit. Jamais au cours de notre vie commune il n’a reçu l’autorisation de forcer mon chemin secret. Sacha se lève, vient se glisser derrière moi, me retire le plug fiché dans mon anus depuis une bonne demi-heure. J’halète, j’ai de nouveau peur d’avoir mal malgré mon expérience africaine que je n’ai pas cachée à Sacha.
La scène paraît surréaliste. Mon ex, ce donneur d’ordre, ce patron, qui se fait commander par un pompier devenu acteur porno. Je ris intérieurement jusqu’à ce que la langue de Pierre se jette furieusement sur ma rondelle. Si la sensualité n’a jamais été son fort, la fougue qu’il met dans l’exercice me fait chavirer. Il me perfore de sa langue dans un va-et-vient rapide et incessant qui ne m’est pas insensible. Mais c’est d’autre chose dont j’ai besoin, un foret beaucoup plus long et épais. Je repousse sa tête, fais signe à Sacha de le remplacer. Il s’empare d’un nouveau préservatif, je l’arrête. J’ai confiance, je veux surtout qu’il me remplisse, souhaite sentir son jus qui me brûle le fond de mes entrailles. Il se cale derrière moi, la main guidant son sexe, le gland positionné dans l’axe de mon petit trou. Il pousse. En douceur. Franchit un premier palier. S’arrête. Recommence, ajoute de la tendresse. Je me lubrifie, il m’écartèle un peu plus, j’ahane, il poursuit sa progression, j’en redemande, il s’inquiète, je transpire, il stoppe, j’insiste, il hésite, je l’aide, il accroche mes hanches, je tire la langue, il se fiche en moi, je sens ses couilles frotter contre mes lèvres, il est en moi.
Il s’exécute, me tend l’appareil. Je suis empalée sur plus de vingt centimètres de chair. Je n’ose bouger. Je redresse la tête en arrière, porte une main sur mon ventre, sens son membre au travers de la peau. J’oublie tout, sauf la présence de Pierre. Je veux qu’il profite du spectacle, qu’il se rende compte de ce qui lui a échappé, de ce qu’il aurait dû réclamer, de ce qu’il aurait pu gagner s’il m’avait mieux séduite. Je donne un petit coup. Sacha comprend. Il a mon consentement, celui de m’astiquer, celui de me lustrer, celui de se faire du bien dans mon cul serré, encore vierge quelques jours plus tôt. Il s’agite, se cramponne, recule pour mieux me remplir, accélère le rythme, et je lui offre ma porte la plus intime, trop longtemps verrouillée.
Sacha refuse. Il me ménage. J’insiste. Il accélère, pousse plus profondément, plus vite. Ça coulisse, ça glisse, je prends mon pied, mon crâne explose, je mords ma lèvre inférieure, son sexe continue de gonfler, je l’entends souffler de plus en plus fort, des picotements me saisissent dans le bas du dos, je veux une deuxième bite, je plonge mes doigts dans ma chatte, le bonheur me submerge, je lui fais savoir, il accélère encore, me pistonne et m’affole, je crie ma joie, je m’oublie, il me brutalise, me griffe le dos, j’extase, il tambourine et s’enfonce, son sexe tressaute, la fin est proche, il couine comme un enfant, je vole en éclat, je révulse, il explose au plus profond et finit par s’écrouler sur moi.
Nous restons immobiles et soudés de longues minutes, en chien de fusil. C’est Pierre le premier, assit sur son fauteuil en osier, qui se manifeste en toussant. Nous nous retournons dans sa direction. Son sexe est resté vigoureux. La pitié voudrait que je l’empoigne, que je glisse ma langue sur le sillon et la couronne du gland, que je l’avale jusqu’à me régaler de sa semence pour le soulager de tant de souffrances. À regret, je me défais de mon amant et sens déjà le jus d’amour de Sacha me fuir. Je m’allonge à plat ventre sur le lit, appelle mon ex-mari :
Il réagit à peine, nous observe tour à tour. Il a très bien compris, mais il hésite. J’insiste.
Il ne sait pas, ne sait plus. La femme qui lui fait face est une inconnue, une dévergondée. Et le deal difficile à tenir. Il fait un pas dans ma direction.
Que m’arrive-t-il ? Je ne me reconnais plus. Jamais je ne lui ai parlé comme ça. Jamais il n’a été dominé de cette manière. Les mains liées, il s’étrangle. Et finit par se pencher alors que j’écarte mes fesses des deux mains pour lui offrir la liqueur de Sacha qui sort de mon petit trou. La caresse anale est agréable, il lape le foutre comme le chat boit son lait. Je fais durer le plaisir, lui ordonne de plonger sa langue et de nettoyer l’intérieur de mon anus dilaté. Il obéit. Le désir revient. Celui d’être prise par-devant, celui de revivre un moment intense. La chatte en feu, je me relève, frôle Pierre, le retourne, le libère de ses menottes. Il a mal aux bras, se frotte les poignets. Il bande toujours.
Il n’avait pas encore claqué la porte que j’avais de nouveau le sexe de Sacha dans la bouche. S’il en est un qui devait profiter de mes faveurs, c’est avant tout mon acteur porno fétiche, l’homme que j’aime.
FIN