Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 19319Fiche technique57615 caractères57615
Temps de lecture estimé : 31 mn
20/11/19
corrigé 05/06/21
Résumé:  Quatre amies libérées sexuellement se retrouvent après plusieurs années pour se rappeler le bon vieux temps. Manon, l'une d'elles avoue être une soumise. Un rendez-vous en club BDSM est prévu pour prouver ses dires.
Critères:  fh boitenuit amour fsoumise fdomine hdomine voir noculotte fsodo sm donjon baillon piquepince
Auteur : Kyo            Envoi mini-message

Série : Un pari stupide

Chapitre 06 / 06
Épilogue

Précédemment :

Manon est en couple avec Edgar, un dominant. Le rendez-vous prévu en club BDSM aura bien lieu et tout le monde attend ce moment avec impatience.






La musique résonnait assez fort dans les salles insonorisées pour permettre aux participants de danser et crier sans crainte. La piste de danse, bondée, obligeait par sa taille relativement étroite à une certaine promiscuité. Les corps en profitaient pour faire connaissance. Les fesses se frottaient insidieusement, tandis que parfois la peau délicate des seins tutoyait les chemises légèrement ouvertes. La chaleur montait progressivement et la climatisation avait grand-peine à refroidir les ardeurs des protagonistes.


Tout aurait pu paraître normal si seulement la barre de pool dance, la croix de Saint-André disposées dans les coins de la salle ne trahissaient pas le caractère bien spécifique de ce club. Et si ces dispositifs ne suffisaient pas à eux même pour démontrer l’accent porté à ces espaces, la nudité quasi intégrale de certaines femmes finissait de le prouver. Quelques chaînes pendaient également du plafond à certains endroits et des curieux commençaient à les manipuler avec dans le regard des idées plus que coupables.


Le bar annonçait également les prémices de soirées pimentées, en exhibant une panoplie de cravaches, badines et fouets. Juste à côté, sur un autre rack, pendaient des bandeaux, colliers et menottes. La fourrure rose ne cachait pas le but de ces instruments de contention et incitait à les toucher. Quelques femmes riaient en les manipulant sous les yeux avides d’un homme à leur côté qui imaginait déjà un beau scénario. L’alcool amené sur des plateaux par de jolies serveuses dont les tabliers blancs étaient leur unique uniforme coulait à flots et extirpait les moindres réticences et pudeurs des convives.


Dans un recoin légèrement sombre, les verres furent d’ailleurs directement déposés sur le dos d’une femme à quatre pattes, dont le sourire révélait le plaisir de jouer un meuble. Le fracas qu’on entendra un peu plus tard obligera une des occupantes de l’alcôve à administrer une fessée retentissante au « meuble » improvisé. Son sourire se transforma brutalement en des cris et des larmes qui n’attendrirent aucunement sa marâtre. Cependant, ce fut une attraction de plus qui focalisa l’attention des autres participants à cette soirée BDSM.


Steph n’en croyait pas ses oreilles et ses yeux. Habituée aux clubs traditionnels, elle ne s’imaginait pas autant de débauche sexuelle en un même lieu. Gesticulant comme une gamine dans un parc d’attractions, elle commentait d’une voix forte pour se faire entendre à cause de la musique assourdissante. Laure, passablement agacée par son attitude, affichait une tête des mauvais jours. Le contraste entre les deux femmes était flagrant. L’une, joyeuse, excitée par les scènes « hallucinantes » qu’elle décrivait et l’autre, maugréant, casseuse d’ambiance.



Surprises, elles se firent face, encadrant le visage de l’inconnu. Blond avec apparemment de beaux yeux clairs, comme pouvait le laisser présager en fonction des éclairs de lumière multicolores qui balayaient la pièce. Steph fut immédiatement séduite, il est vrai qu’il ne lui en fallait pas plus pour la faire craquer. Le sourire ravageur qu’il afficha augmenta ses chances.



Toute souriante également, elle appréciait son charme.



Cette invitation valait a priori pour les deux femmes. Alors que Steph allait répondre, Laure se ficha devant lui d’un air autoritaire pour le remballer brutalement :



Steph la fustigea du regard et commença à son tour à l’engueuler.



Steph, visiblement contrariée, baissa les yeux, vaincue encore une fois par cette meneuse née, et la suivit d’un pas lent au travers de la piste de danse. De nombreux coups d’œil en leur direction signifiaient qu’elles ne passaient pas inaperçues au milieu de nombreuses créatures pourtant toutes plus belles les unes que les autres. Peut-être que le fait d’être « nouvelles » attisait plus de convoitises que les beautés déjà habituées à ces lieux ? En tout cas, plusieurs hommes insistaient sur leur passage et les dévisageaient de la tête aux pieds. Un de ceux-là se risqua même à leur barrer la route et se colla pratiquement à Steph, qui, surprise par cette interruption, s’arrêta. Moins affable que le beau blond, il toisa Steph figée devant lui. Sa stature en imposait et son air grave l’inquiéta. Malgré le fond sonore, sa voix se fit entendre nettement.



L’homme attrapa son bras en entendant ses paroles et tenta de l’entraîner vers le fond du club. Steph montra sa réticence en se débattant de la poigne et lança un cri en direction de Laure qui n’avait pas vu la scène. Affolée, elle insulta le type de tous les noms qui lui venaient à l’esprit et attira l’attention d’autres personnes autour d’eux. Laure se rendit compte qu’elle se retrouvait seule et qu’à quelques mètres un attroupement anormal indiquait que son amie avait sûrement des problèmes. Elle accourut rapidement et se posta encore une fois devant la cause du rassemblement. Les deux mains sur les hanches, l’air furieux, ce qui en soi n’était pas un rôle de composition, elle invectiva l’indélicat en ces termes :



Ne sachant plus où se mettre, il lâcha enfin Steph, qui se dégagea rapidement, et l’insulta de nouveau copieusement.



La troupe de curieux fit de même n’ayant plus de spectacle à contempler. Une fois seules, Laure s’époumona encore contre Steph qui, décidément, n’en ratait pas une ! Piteuse, Steph marmonna des phrases compréhensibles d’elle-même et suivit encore Laure qui, cette fois, la prit par la main, au cas où ! Toutes deux firent une halte au bar pour calmer Laure qui ne décolérait pas. Les deux premiers verres passèrent dans leurs gosiers trop rapidement, sûrement par énervement pour la première et compensation, faute de mieux pour la seconde.


Une lumière tamisée éclaira le regard de Steph sur sa gauche. Déposant son verre sur le comptoir, comme un papillon attiré par ce rayon, ses pas la conduisirent dans ce long couloir qui ouvrait des espaces de chaque côté. Parfois fermées par des portes possédant une petite lucarne, parfois par un simple rideau, des sons parvenaient à ses oreilles, la musique étant filtrée par la distance de la salle de danse. Encore une fois, elle échappait à la vigilance de Laure, qui était en recherche de ses autres amies. Steph voulait, quant à elle, profiter de l’instant présent et comptait bien perdre un peu son chaperon.


Des gémissements l’alertèrent sur la présence de personnes un peu plus loin, tandis que les premières pièces avaient l’air désertes. Il s’agissait bien de râles, de souffles et parfois de bruits un peu secs. Curieuse, ses mouvements se firent félins et lentement, elle se colla près de l’entrée. Elle se félicita de tomber sur un rideau qu’elle put légèrement repousser pour permettre à son esprit voyeur d’assouvir son besoin. Elle ne fut pas déçue à partir du moment où ses yeux qui n’étaient pas ceux d’un chat, s’accoutumèrent à l’ambiance sombre du lieu.


Elle reconnut le corps d’un homme nu, besognant les fesses qu’elle supposait être celles d’une femme. Les geignements provenaient du plaisir qu’elle devait éprouver en cet instant, et le bruit sec, des quelques claques qu’il lui faisait subir pour encore plus l’exciter. Cette vision commençait à lui plaire, sa main se dirigeant insidieusement vers son intimité. Les mouvements dans la pièce lui firent craindre de se dévoiler, et rapidement, délaissant le rideau qui lui offrait une bonne vue, elle se cacha un instant. Le cœur battant, elle compta intérieurement le temps nécessaire pour pouvoir reprendre son observation. Délicatement, le rideau tiré lui permit de voir un autre tableau, comme lorsqu’au théâtre on change de scène.


Elle ne fut pas déçue par l’acte II. La femme toujours à quatre pattes, était maintenant de face. De la bave coulait de part et d’autre de sa bouche entravée par un bâillon-boule. L’homme de trois quarts, jouait à tirer sur une chaînette qui maintenait par des pinces les tétons de la soumise. Cette vision excita encore plus Steph, qui cette fois avait enfoncé deux doigts au fond de sa chatte. Plus la femme entravée pleurnichait, plus ses doigts se crispaient. L’envie devint encore plus forte, quand elle dut se déplacer, tirée par la chaînette qui faisait office de laisse.


Cette vision réveilla des fantasmes dans sa tête. Des idées jamais vécues, mais en les observant pour de vraie, elles ravivèrent des émotions physiques incroyables. Les discussions sur le sujet n’avaient jamais éveillé de telles sensations qu’elle éprouvait ce soir en contemplant ce couple. Les pinces tant redoutées dans ses souvenirs, n’avaient pas l’air si effrayantes que cela. Le bâillon ajoutait une note piquante de contrainte toute relative. Certes, la parole était censurée, mais qu’importe si cela augmentait l’excitation !


La promenade dura quelques minutes durant lesquelles la femme obéit sans problème aux exigences de son homme. Un moment, il prit place sur un siège et fit un geste pour qu’elle mette ses avant-bras sur ses genoux. Ainsi positionnée, il la flatta d’une caresse sur la tête qu’elle accueillit volontiers, récompense naturelle à un exercice. Chienne docile, elle se frotta sur sa jambe réclamant plus encore. Une claque sur son fessier lui indiqua de s’asseoir sagement pour attendre les ordres de son maître. Elle se positionna comme demandé, les mains sur le sol entre ses jambes écartées. Les récompenses se suivirent par des câlins sur ses joues, son crâne. Des petites tapes flattèrent son cul comme on gratifie un animal de compagnie.


La boule lui fut enlevée prestement, et la main de la femme ne vint pas essuyer les marques de sa servilité, laissant les filets de salive souiller son visage. Souriante, elle ouvrit même en grand sa mâchoire espérant une récompense plus conséquente. Cela ne tarda pas à venir, et la queue en bonne forme se glissa entièrement dans cet antre accueillant. La bave continua à s’écouler généreusement, confortant la femme sur sa décision de ne pas se nettoyer quelques minutes plus tôt.


Des bruits honteux de succion firent place aux soupirs entendus précédemment. Le seul souffle que l’on pouvait percevoir en tendant l’oreille fut celui de Steph et de ses doigts mouillés. Appuyée contre le mur, le rideau abandonné, l’esprit imaginatif avait pris le relais. Des pas approchèrent dans son dos, mais emportée par son plaisir solitaire, elle n’y prêta pas attention. La main qui se posa sur son épaule la fit par contre sursauter en hurlant. Se retournant rapidement, elle se trouva nez à nez avec son blondinet. Tout sourire encore, il se moqua doucement d’elle.



Une idée germait déjà dans son cerveau de dévergondée. Le demi-sourire qu’elle afficha en dit long sur ses intentions.


Cette attitude le rassura et d’autorité, il saisit son bras pour la soustraire à son spectacle et la faire devenir actrice. Bizarrement, elle n’émit aucune objection cette fois-ci. Heureuse de participer enfin, elle se laissa porter vers un monde inconnu, mais qui promettait bien du plaisir.



***



Laure fulminait encore et si son visage ne suffisait pas à le croire, des effluves de fumée allaient commencer à sortir de ses oreilles tellement la colère l’habitait. D’ailleurs, aucun homme ne tentait d’approche, sentant sûrement à plusieurs mètres à la ronde, la fureur envahir cette bonne femme. Steph avait encore disparu et elle ne parvenait toujours pas à mettre la main sur Clara et surtout Manon. Le rendez-vous était pourtant bien clair : samedi 12 mai à 22 h au nouveau club SM qui venait d’ouvrir depuis quelques mois seulement.


Clara avait décidé de venir un peu plus tard, obligée de trouver pour son mari, une excuse à son absence de ce soir. Quant à Manon, elle devait les rejoindre avec son Maître. Ce qu’elle avait raconté le soir de leur retrouvaille était donc vrai. Elle était bien une soumise appartenant à un dominant. Cependant, Laure ne l’admettait toujours pas et voulait vérifier ses dires le plus vite possible. Seulement, pas moyen de mettre la main sur eux, et Steph en rajoutait en disparaissant comme par enchantement ! Tout faisait pour que son humeur devienne noire. Ses yeux transformés en radars balayaient les salles au fur et à mesure qu’elle parcourait le club. Un homme tenta sa chance, à ses risques et périls, et l’aborda plutôt de manière courtoise.



En un instant, il lui gifla le cul et dans un réflexe, elle lui colla une baffe sur la face.

Interdit, il déguerpit rapidement, espérant que personne n’ait assisté à l’altercation. Malheureusement, la boîte étant pleine à cette heure, un jeune homme avec les joues déjà rouges, se jeta à ses pieds qu’il embrassa avec vigueur. Son talon le repoussa sans ménagement, mais cette attitude, loin de lui déplaire, le conforta dans son choix. Il se traîna devant cette femme exaspérée.



À deux doigts d’exécuter son vœu, elle eut une autre idée. Prenant une pose de Maîtresse prête à donner ses directives, elle le toisa de sa hauteur (ajoutée à ses talons de 15 cm) :



Une gifle magistrale le cueillit dans sa plainte. La force le fit tomber à la renverse. La main sur sa joue meurtrie par une volée quelques minutes auparavant, raviva sa douleur. Honteux, mais excité, il s’étala en excuses.



Soulagée de s’être trouvé un « boy », elle reprit la direction du bar pour se permettre enfin, un moment de détente. Le déhanchement provoqué par ses talons et la courbure de ses formes soulignée par le latex ne laissaient définitivement personne indifférent. Déjà un homme lui emboîtait le pas et aidé par la promiscuité des lieux, commençait insidieusement à lui peloter les fesses. D’un mouvement de tête rapide en sa direction, elle le dévisagea. Stoppant sa course à l’alcool, elle lui fit face et entama une danse lascive devant lui. Son prétendant d’un soir l’accompagna dans ce ballet de séduction avec plaisir.


D’après ce qu’il avait pu observer de cette femme depuis quelque temps, la chance était de son côté, alors il fallait en profiter. Il l’enlaça d’un bras pour la faire tomber à la renverse à la manière d’un danseur de tango. Apaisée, la tigresse rentra ses griffes et séduite apparemment par cet inconnu qui prenait des risques, s’intéressa à lui. Le jeu dura quelque temps pendant lequel, la main passait de l’un à l’autre ; chacun prenant l’ascendant à tour de rôle. Qui se laisserait prendre ou dominer ? On aurait pu le déterminer tellement le caractère de ces deux-là se ressemblait. Lorsque la fatigue devint plus forte qu’eux, une banquette libre les invita à se reposer. Ils allaient pouvoir s’affronter en joute verbale maintenant que leur corps réclamait le calme.


De son côté, Steph qui avait retrouvé sa beauté scandinave ne pensait plus du tout à l’objet de leur venue dans ce club. Dans les bras de son éphèbe, elle entamait une danse de langue avec délectation. Dans une reprise d’air, il l’assit sur une sorte de cheval d’arçons sans poignées. Sans se rendre compte de sa situation, elle voulut continuer son baiser torride.



L’excitation ne l’avait pas quittée, au contraire ! Les lieux propices à la mise en pratique d’une imagination débordante qu’elle possédait la chauffaient plus que jamais. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il manigançait, mais, sans savoir pourquoi, elle mettait toute sa confiance dans cet homme. Franck, comme il s’était nommé pour se présenter tout de même, malgré la rapidité des rencontres, lui demanda de chevaucher l’engin. S’exécutant de bonne grâce, elle tenta de lui dérober un autre bisou lorsqu’il lui enserra les poignets dans les menottes de part et d’autre des montants en bois. Ainsi prisonnière par les mains, son corps, à disposition de son dominant de la soirée. Il fut facile de faire glisser la robe par le haut et de mettre en valeur le dos, les hanches et les fesses bien galbées.


Caressant ses courbes lentement, déposant par-ci par-là, quelques tendres baisers, la chaleur envahit Steph qui gigotait sur son socle de cuir et de bois. Le froid ressenti lorsque le vêtement se retroussa laissa place rapidement à une douce tiédeur dans son sexe. En cet instant, il aurait pu la prendre directement s’il avait voulu, mais cela n’était pas son intention première. Pourtant, les cris de la jeune femme lui intimant de l’envahir, de la remplir, étaient plutôt clairs. Franck tournait autour d’elle, l’observait sur toutes les coutures. Ses doigts apprenaient son corps, comme une mélodie que l’on s’approprie. Sa langue la goûtait également, laissant parfois un peu de salive, pour imprimer son territoire. Chaque parcelle de peau reçut la visite de cet inconnu et le temps s’étira pour Steph.


Perdue dans ce dédale de sensations, elle lâcha toute retenue et s’abandonna à cette mise en scène. Aucun homme ne l’avait touchée de cette façon jusqu’à présent, tous plus ou moins pressés d’arriver à l’acte de pénétration. Bien sûr, elle voulait le sentir en elle également, mais ces préliminaires divins augmentaient considérablement ce qu’elle ressentait. Des vagues la submergeaient et lorsque l’une d’elles était passée, les attentions que Franck lui procurait, rajoutaient une couche supplémentaire de plaisir. Tous ses muscles ondulaient au rythme qu’il lui imposait. Sa vulve se pressait contre le cuir moelleux et toute seule, elle arrivait à se faire jouir. Pas une jouissance complète, mais juste ce qu’il faut pour conserver la fièvre.


Puis d’un coup, sans avertissement aucun, ses hanches furent amenées au ras du banc. La surprise la réveilla. Une langue inquisitrice farfouilla son intérieur brutalement et tout son corps se mit à trembler. Cette intrusion provoqua un premier orgasme si fort, que Steph se mit à pleurer de plaisir. Son ventre, libéré de toute la tension accumulée depuis le début de la soirée, pouvait enfin lâcher son jus. L’homme satisfait de boire enfin le fruit de ses efforts, continua néanmoins son cunni. Les cris d’extase lui indiquèrent qu’il fallait laisser à ce corps malmené, le temps de repos mérité. Quelques minutes passèrent et Steph reprit petit à petit ses esprits. Complètement détendue, elle tourna le visage vers Franck qui patientait à ses côtés.



Interdite, Steph ne sut quoi répondre, et une angoisse naquit au fond de son ventre. Vulnérable, son cerveau tourna à plein régime pour prendre une décision rapide. Demander d’être détachée et partir en courant ou tenter la « punition » ne sachant pas de quoi il retournait. Elle ne connaissait Franck que depuis trente minutes à tout casser, et qui sait qui il était vraiment ? Dans ce genre de club où les punitions corporelles sont monnaie courante, comment alerter les responsables de la boîte si jamais on n’était pas open pour ça ? Seulement, le temps défilait et Franck était de nouveau derrière elle, sa position l’empêchant de voir ses intentions. Elle poussa un petit cri tout de même lorsque ses mains vinrent la toucher de nouveau. Nulle claque, nulle flagellation ne vint troubler la peau délicate de son cul, mais une goutte de salive tomba sur sa raie et coula lentement vers son anus. Son cœur accéléra et sa respiration se coupa. Un début de mot sortit de ses lèvres que Franck compléta.



La réponse la rassura, mais pas la manière dont il s’y prendrait. Ce n’est pas qu’elle n’avait jamais connu les intrusions par ce biais, mais elle craignait la brutalité. Comme s’il devinait ses pensées, il ajouta :



La question attendait une réponse. Elle confirma d’une petite voix à peine audible, mais qui contenta son tortionnaire.



À nouveau, son cœur s’emballa. Prenant toujours son temps, comme pour laisser une porte de sortie, une possibilité de tout arrêter, mais pas une seule parole de demande de délivrance ne vint troubler le scénario. Ses mains avaient repris possession des hanches légèrement crispées.



Mais le conseil ne fut pas suivi d’effets et maintenant le dos entier s’était cambré. Les ongles s’incrustèrent presque dans le bois, tandis que ses mâchoires se resserrèrent. Pourquoi se laissait-elle donc faire de la sorte si ce qui l’attendait l’effrayait à ce point ? Voulait-elle ressentir de la douleur ? Et dans ce cas, son attitude volontairement fermée allait lui donner raison. Ou bien, savait-elle inconsciemment que ce qu’il voulait lui faire subir lui procurerait un plaisir plus intense ? En tout cas, elle décida de se livrer et arrêta toutes pensées funestes.


Le gland chaud frappa à la porte et attendit. Soulagée d’une intromission directe, elle desserra les fesses. La garde affaiblie, il viola sauvagement l’entrée des artistes. Cette fois, le cri annonça la douleur subie. La moitié du sexe rentrée, la bataille cessa. La pause du guerrier et la respiration retrouvée pour le camp adverse. Mais le répit fut bref, ne laissant pas l’ennemi trouver une solution de fuite ou de contre-attaque. La conquête reprit aussi durement. Ne la laissant pas réfléchir sur ses sensations, il alternait coups de boutoir et pauses. Lorsque les fesses du mâle touchaient celles de la victime, le mouvement cessait quelques secondes afin de bien lui faire comprendre l’importance de l’envahissement.


Dans cet acte, la taille du sexe n’avait que peu d’importance, seule la manière de l’enculade comptait. Fort et puissant jusqu’à la garde et sortie presque totale pour permettre à l’œillet de se contracter juste ce qu’il faut. Ainsi fait, le retour de l’envahisseur se faisait encore plus ressentir. Du vide, du plein, du vide et du plein… sans temps de repos trop long pour maintenir la douleur qui se transformait petit à petit en extase. C’est vrai que la première minute de ce traitement avait provoqué des douleurs lancinantes jusque dans les cuisses. Le remplissage complet « à froid », une sensation de comblement presque à étouffer.


L’inquiétude de la manière employée et la surprise des évènements avaient forcément rajouté au plaisir maintenant grandissant. Le cri de souffrance transformé en geignement de jouissance. L’intensité de la sodomie déplaçait Steph de plusieurs centimètres sur le banc, mais la transpiration qu’elle produisait favorisait la glisse. Des gouttes perlaient à son front et se mélangeaient à ses larmes. L’acharnement masculin se mêlait aux demandes féminines, maintenant positives. Elle en voulait plus encore et plus fort ! Elle réclamait ce qu’elle redoutait un instant plus tôt ! Le souvenir de cette relation avec Franck resterait à n’en pas douter, un moment gravé dans sa mémoire et dans son cul sûrement !


Ils atteignirent un orgasme bien mérité pratiquement en même temps, même si Steph avait déjà joui plusieurs fois. Chacun reprit force de son côté, Steph toujours maintenue sur son cheval et Franck sur un fauteuil près d’elle. Pour la remercier de s’être laissé entraîner dans son désir, il lui enlaça le visage qu’il embrassa fougueusement. Steph souriait et demanda enfin à être libérée. Doucement, il l’aida à se relever, les muscles courbaturés et le cul en feu. Râlant de ne pouvoir s’asseoir pendant un bout de temps, elle balança une tape sur le bras de son « bourreau ».




***



Nous étions arrivés vers 21 h dans le club. Edgar ne le connaissait pas plus que moi, non seulement parce qu’il venait d’ouvrir depuis peu, mais aussi comme il me l’avait confié, parce qu’il ne les fréquentait jamais. Il faisait une exception pour moi et me le ferait encore payer, m’avait-il menacée à grand éclat de rire sadique. Je prenais son chantage comme un risque potentiel, qui j’avoue, m’excitait quelque peu. Je devais m’attendre à tout avec cet homme étrange et envoûtant par son comportement et ses paroles ambiguës qui me laissaient toujours dans un drôle d’état.


Notre arrivée précoce était nécessaire pour qu’Edgar se prépare. Il lui fallait obtenir une certaine concentration pour ajuster ses gestes, être précis dans les étapes en établissant une sécurité maximale. De mon côté, pour le laisser tranquille un moment, je m’étais réfugiée dans un petit salon dont on pouvait assurer l’intimité par une serrure. Seul, un petit hublot permettait l’intrusion visuelle à qui le voulait bien. Je pris place dans un fauteuil confortable, attendant l’heure. Mais l’impatience me fit sortir et déambuler dans les couloirs. J’assouvissais également mon côté voyeur en matant les différentes pièces que je croisais.


Certaines, vides, attendaient des occupants qui pourraient utiliser le matériel à disposition. Toutes les alcôves ne possédaient pas les mêmes objets. On pouvait trouver, soit des tabourets rembourrés pour les fessées, soit des carcans de différentes tailles et, bien sûr, tous les petits accessoires comme les cravaches, les martinets… Bref, ce club était plutôt bien équipé et apportait beaucoup de possibilités de jeux. Il y avait même une cage, d’ailleurs occupée par un soumis bâillonné qui, très patient, attendait sans broncher que son Maître choisisse avec quel instruments il allait le corriger. Pas plus intéressée par ce futur spectacle, je poursuivis mon chemin.


Des plaintes m’alertèrent un moment. Curieuse, je m’approchai doucement du rideau et jetai un léger coup d’œil à la scène. Un beau mec blond s’affairait à enculer une femme couchée et attachée sur un cheval d’arçon. Les cheveux bougeaient en tous sens sur son visage et ses cris (de douleurs ?) me firent un peu peur. Ma nature ne me poussa pas à rester pour assister au final, préférant de loin les gémissements de plaisir. Quelques salles plus loin, je surpris une domina discuter de très près avec une femme maintenue par les poignets et les chevilles sur une plaque grillagée accrochée au mur. Sa badine longue et fine fendait l’air en un bruit sifflant.


J’eus peur pour cette soumise en si mauvaise posture, cependant quelques souvenirs personnels me revinrent à l’esprit quand Edgar m’avait appris à me tenir dans des positions indécentes. Ses gestes explicatifs m’étaient enseignés grâce à une sorte de jonc. Le bruit m’effrayait au plus haut point, et les rares coups reçus étaient suffisants pour retenir la leçon ! Je plaignais la fille suspendue au mur. Celle qui la toisait du haut de ses talons lui parlait fréquemment, mais je ne pouvais en distinguer le contenu. Ce que je percevais n’était que des « oui, Madame ! », « Je comprends, Madame ! » L’instrument se glissa dans la culotte rapidement et la fille hurla.


Encore une fois, les cris me parvenant se confondaient entre plaisir et souffrance. La crainte animait cette soumise. La dame devant elle, habillée de latex moulant son corps, faisait ressortir parfois quelques rondeurs. L’ensemble n’était pas très élégant, mais son attitude remplaçait une plastique parfaite. Assurée, elle joua avec la baguette qu’elle déplaça vers le devant et la fit coulisser lentement. Le souffle entrecoupé de « Oui, Madame ! » en disait maintenant long sur le ressenti de l’attachée. La main s’agrippa durement dans la chevelure et la tête pencha sur le côté. J’en fus estomaquée ! Qui donc se trouvait enchaînée à un filet ? Clara ! Ma Clara ! La surprise engendra de ma part un « Oh ! » qui s’entendit dans la pièce. La maîtresse se retourna, délaissant sa possession pour venir à moi. Penaude, je m’excusais avant même le reproche.



D’un pas, je reculai, et me cognai contre quelqu’un dans le couloir. Des bras me rattrapèrent de justesse et en me redressant, je reconnus Edgar, mon sauveur. D’une main autoritaire sur mon épaule, il me passa devant pour s’adresser à la matrone.



J’en profitai pour me faufiler et allai voir ma copine. Effectivement, c’était bien elle, et prisonnière. Elle ne me reconnut pas tout de suite, à mon grand étonnement. On aurait dit qu’elle était shootée. Je lui touchais doucement l’épaule pour la réveiller. Ses yeux me fixèrent enfin et ses joues rougirent à la seconde où elle me vit.



Son début d’explication ne m’intéressait pas plus que ça. Enfin, ce que Clara faisait de son temps libre et ses goûts sexuels étaient de l’ordre de sa vie privée. Par contre, qu’elle me cuisine pendant des heures sur mes propres activités avec Edgar m’agaçait profondément. Quel toupet de se faire passer pour une coincée, alors que je la trouvais ici aux mains d’une tenancière ! Pour cela, j’étais en colère et le ton de ma voix couvrit celle de mon Maître. Tous deux cessèrent leur discussion pour se rapprocher de nous. Edgar nous coupa dans notre dispute :



D’une même voix, on se sermonna l’une l’autre dans un brouhaha incompréhensible. Moi en furie contre son hypocrisie et elle se confondant d’excuses.



Dame Sigrid, comme elle s’était prénommée à Edgar, rajouta qu’elle punirait aussi si on ne se calmait pas tout de suite. L’insistance de la sentence acheva de nous tempérer. Edgar me donna la parole en premier et les bras croisés, l’air beaucoup moins aimable qu’au début de la soirée, m’obligea à peser mes mots pour ne pas attiser sa contrariété naissante.



Cette dispute n’était pas au programme de la soirée. Elle venait même troubler mes plans de ce soir. Normalement, mes copines ne devaient jamais rencontrer Edgar au cas où leur langue trahirait l’objet de ma venue. Mon intérêt dans cette histoire serait de bien veiller à ne pas trop en dire. Furtivement, je regardai Clara, priant pour qu’elle en fasse de même.



Je repris ma respiration en regardant Edgar, toujours calme, mais donc le clignotement presque imperceptible de la paupière signifiait qu’il ne me laisserait pas tranquille. Il se retourna vers Clara, lui signifiant qu’elle avait la parole. Baissant les yeux, s’empourprant de plus belle, elle balbutia quelques mots.



La tête penchée en avant, elle n’osait pas nous regarder. J’allais m’approcher pour lui parler quand Edgar m’attira vers lui.



Je ne protestais pas et le suivis dans le couloir. Perdue dans mes pensées, je n’entendis pas la question qu’il du répéter.



Je déglutis douloureusement en réfléchissant encore à ma réponse.



Ma voix tremblait un peu, étant donné le petit mensonge que je venais de dire. En effet, Clara me retrouvait souvent ces dernières semaines pour en savoir encore plus sur ma relation D/s. Je donnais donc parfois de nombreux détails sur nos rencontres. Son air dubitatif m’affola, mais pour le moment nous avions autre chose à faire : nous devions nous préparer.




***




La salle plongea dans le noir. Le rideau de la scène s’ouvrit lentement dévoilant une femme à genoux habillée d’une sorte de kimono simplifié. La tête posée sur le sol, rien ne bougeait. Même les spectateurs, informés de la présentation, gardaient le silence. La douce mélodie du hichiriki japonais (sorte de hautbois) résonna dans la salle. L’attention des convives s’amplifia. Lorsque le shamisen entonna sa partition, un homme entra en scène. Le club avait profité d’une nouvelle formule pour se faire de la publicité et offrait donc en plus de ses services classiques d’un club privé libertin tendance BDSM, des spectacles divers. Ils étaient pour la plupart réalisés par des non professionnels, bien qu’il puisse y avoir à l’occasion des contrats avec des strip-teaseuses, danseuses de pool dance ou autre… Ce soir, le clou du spectacle serait une démonstration de shibari, art japonais de bondage artistique et sensuel. Le grincement des cordes subjuguait les personnes présentes, qui s’arrêtèrent à l’unisson de parler, danser ou de se caresser, pour mieux observer le spectacle.


Le corps, tendu comme un arc, formait un demi-cercle reliant ses cheveux tressés aux chevilles par une même corde. Souplesse et patience, deux adjectifs nécessaires aux prétendantes de cette pratique. Peu de corde la recouvrait, juste le nécessaire. Une coquetterie de l’auteur de cette œuvre d’art cependant, offrait aux observateurs un petit plus. Un entrelacs dessinait de jolis motifs sur les jambes et les bras de la femme ainsi suspendue. Le tout donnait l’aspect magique d’un corps flottant dans l’espace, maintenu uniquement par une seule corde provenant du plafond et savamment liée aux hanches et aux cuisses.


Un petit mouvement de la main, et ce corps gracieux tournoya lentement sur lui-même. Des bruissements d’admiration et d’envie parcoururent l’assemblée, subjuguée par tant de beauté et de légèreté. Si facile d’aspect et pourtant si dur à concrétiser ! La musique soulignait chaque mouvement de cordes et participait à cet enchantement. Ceux qui découvraient pour la première fois étaient soit subjugués, soit totalement étonnés que l’on puisse se retrouver dans une position aussi périlleuse, mais si charnelle. Pour les connaisseurs, ils louaient la compétence certaine du shibaritai et la grâce ainsi dégagée par ce corps tournoyant dans les airs.


L’ambiance ajoutait au plaisir de la vision par une lumière feutrée dont quelques éclats de flamme de bougies installées pour l’occasion sur la scène, attiraient l’œil. L’atmosphère participait également en rejetant des effluves d’encens à l’odeur intrigante et épicée. La façon de bouger autour d’elle aurait pu se qualifier de danse tellement les gestes précis des bras, les déplacements faisant voler les pans du hakama que portait le Maître des cordes, et la virtuosité de ses gestes sans aucun temps mort, sauf ceux pour admirer l’effet produit, donnait cette impression. Des acclamations fusaient de part et d’autre de la salle, quand un nœud était terminé, et montrait une nouvelle position de la soumise ainsi exposée et totalement immobilisée.



Les deux femmes, côte à côte, ne lâchaient pas des yeux Manon, qui manifestement, se débrouillait plutôt bien, prise aux mains de l’homme qui l’attachait avec plusieurs mètres de chanvre.



Les mâchoires de Laure allaient finir par se briser si elle conservait cet état de colère. Elle n’ajouta aucun autre commentaire et se contentait de regarder ce couple, dont la complicité transpirait. Indéniablement, Manon avait dit vrai. Elle était bien en couple avec un dominant. Mais depuis combien de temps ? Un éclair jaillit de ses pupilles noircies par la haine. Ce qui était sûr, c’est qu’elle ne voulait pas perdre la face ni sa réputation auprès de ses amies. Enfin, plutôt sa place de leader ! Manon allait forcément lui ravir ce privilège avec cet homme, et cela, il n’en était pas question. Faisant demi-tour subitement, elle gagna le bar derrière elle.



Steph se détourna d’elle, visiblement plus intriguée par les prouesses de Manon que l’attitude désabusée de Laure. Le ballet se poursuivait sur la scène à la grande joie des voyeurs, mi-fascinés, mi-excités. La main d’Edgar caressa délicatement la cuisse de Manon pour la rassurer, même si le visage détendu et presque en état d’hypnose ne nécessitait pas cette consolation. La musique accompagna l’intensité de la scène et tout le monde retint son souffle quand d’un geste rapide, il fit s’envoler de nouveau Manon dans les airs, la tête vers le bas, dans une attitude de plein relâchement. Des gémissements pouvaient à peine se faire audibles, tant les applaudissements remplissaient la salle de leurs claquements secs. Mais Edgar savait bien ce que Manon ressentait, et ses mains vinrent encadrer son visage pour l’étreindre, cette fois, d’un baiser ardent. Le rideau cacha la volupté de cet acte d’amour et permit aux amants de se retrouver dans une intimité plus que nécessaire.



L’assistance commença à se disperser pour reprendre leur activité normale, c’est-à-dire se bécoter voire plus si affinité, ce qui ici était plus que de rigueur, quand le rideau exposa de nouveau la vision des stars de la soirée. À genoux, ils offraient leur salut, la tête baissée dans un signe de respect pour leur patience et le plaisir ainsi partagé. De nouveau, des sifflements de joie et des clameurs de satisfaction récompensèrent les deux protagonistes de leur effort. Steph ne put s’empêcher de crier son admiration et d’un clin d’œil, Manon lui répondit un remerciement. Levant leur coupe, devant une Laure exaspérée, les deux copines trinquèrent à la vie ! Le brouhaha attira l’attention de quelques hommes qui se rapprochèrent d’elles pour faire connaissance de plus près avec ces trois belles femmes, libres et expressives ; enfin, si on exclut l’attitude renfrognée de Laure !


La musique moderne et rythmée reprit ses droits en même temps que la lumière stroboscopique qui enflammèrent de nouveau la piste de danse. Clara et Steph s’y précipitèrent pour entamer des mouvements aguichants. Les deux hommes, inspirés par leur attitude, les suivirent de très près. Philippe, qui avait partagé un moment avec Laure, l’invita, mais elle détourna sa proposition pour se jeter sur un autre verre, plus fort que le champagne. Il aurait bien du mal avec cette femme si troublante et piquante à la fois. Mais, bizarrement, la tâche ne lui paraissait pas insurmontable, et une femme de sa trempe ne devait pas lui filer entre les pattes, se dit-il secrètement en élaborant un plan pour la conquérir.


Il trinqua avec elle, ne sachant toujours pas la raison de son ire qu’elle traînait depuis sa rencontre avec lui. Leur regard se croisa un instant, furtif, mais prometteur d’un avenir commun, se jura-t-il en buvant une gorgée de liquide brûlant. Leur connexion mentale s’interrompit par l’arrivée du couple qui s’était frayé un chemin difficile au milieu des badauds, curieux et admiratifs. Philippe engagea la conversation le premier, pour tout d’abord les féliciter sur leur prestation. Intrigué par ces pratiques, il voulait en connaître tous les secrets, peut-être pour en faire bénéficier Laure, qui sait ? Choquée de cette proposition, elle le remballa vite fait pour fixer de ses yeux inquisiteurs, Edgar. Lui, nullement déstabilisé par cette tigresse aux griffes acérées, répondit calmement à la question qui lui était posée.



L’embarras envahit les deux femmes, mais pour des raisons bien différentes et amusa Edgar. Laure s’agrippa au bras de Philippe, l’obligeant ainsi à se déscotcher de Manon. Prenant la parole, elle tenta de minimiser la démonstration de kinbaku.



Cependant, Edgar n’était pas une proie si facile à abattre et sur un ton posé, reprenant le contrôle de la situation, il répondit :



La main de Manon changea de possesseur et vint se faire gratifier en plus, d’un baiser des lèvres d’Edgar. Les joues de Manon s’empourprèrent définitivement. Philippe émit un bruit d’accompagnement indiquant son approbation et son admiration pour un si bel amour. Laure rebouillonnait.


C’est à ce moment, que les filles vinrent les retrouver. Elles aussi craquèrent pour ce beau couple dont l’amour et la passion transpiraient comme elles après leurs déhanchés endiablés. Les commentaires continuèrent bon train sur la dextérité d’Edgar et la souplesse de Manon. Steph, passablement alcoolisée, s’interrogea sur ses propres possibilités de contorsion et envisagea l’idée d’expérimenter les cordes avec Edgar, ce à quoi il ne répondit pas, non par pure politesse, sachant très bien que cette pratique n’était réellement possible qu’avec une certaine communion des personnes. Une chose qu’il n’envisageait nullement avec qui que soit d’autres que Manon.


La soirée s’animait progressivement vers une ambiance coquine. Clara qui, comme à son habitude, restait assez discrète envoyait des messages par les yeux à Manon. Pour clarifier la situation, elle profita d’une absence de Steph, partie depuis quelques minutes accompagnée de son amant de la soirée, pour emmener Clara à l’écart du groupe. Ainsi, seules aux toilettes où Manon savait que Steph n’était pas, ayant suffisamment d’autres endroits pour batifoler, elle posa les cartes sur la table avec sa complice de confidences. Impatientes de s’expliquer en privé, elles parlèrent en même temps des choses qu’elles avaient sur le cœur.



Manon dut tendre l’oreille pour comprendre enfin les affinités de Clara. Cette révélation, ne l’étonna pas tant que cela au final et quelque part, elle s’y attendait même un peu.



La surprise me fit perdre un peu l’équilibre et je lus dans ses yeux une profonde détresse que je ne connaissais pas chez elle. Inquiète, je promis le silence en échange d’au moins qu’elle continue à rencontrer des femmes, en cachette de son mari peut-être, mais au moins qu’elle assouvisse ses désirs intimes. C’était vital pour son équilibre mental et sexuel. Tout devint clair maintenant que je savais sa nature : le manque d’intérêt pour nos conquêtes masculines, sa libido morne avec son homme, et sa curiosité insatiable pour mes propres aventures teintés de SM. C’est en se tenant par la main que nous retrouvâmes le groupe dont la disparition de Steph ne nous inquiéta pas plus que cela.


Laure, plus calme, ne m’adressait tout de même plus la parole ; ce qui, en soit, ne me dérangeait pas pour le moins du monde ! Mon « statut » auprès de mes amies avait pris une strate supplémentaire, mais de mon point de vue, la seule chose qui me réjouissait, était d’avoir rencontré Edgar. Ce pari « stupide » s’était transformé en une rencontre épanouissante et m’offrait un avenir des plus agréables en sa compagnie.