n° 19382 | Fiche technique | 9857 caractères | 9857Temps de lecture estimé : 7 mn | 04/01/20 |
Résumé: Un homme a accepté un rendez-vous donné par une quasi inconnue. Mais il n'a aucune idée de ce qui l'attend derrière la porte. | ||||
Critères: grp fdomine miroir fellation cunnilingu pénétratio hdanus hsodo init -fantastiq | ||||
Auteur : Clair Aymé |
Il est des situations dans lesquelles on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Cette rencontre dans le train n’était pas du tout prévue, mais l’invitation à dîner arrivée deux semaines plus tard l’était encore moins. Certes, elle avait parue vraiment soulagée quand il lui a proposé de l’aider à porter sa valise d’une lourdeur affligeante et dont les roulettes s’étaient cassées à la descente du train, mais il ne l’avait après tout accompagnée que sur une centaine de mètres. Comment diable avait-elle réussi à retrouver sa trace, il ne lui avait donné que son prénom ? L’avait-elle suivie du regard quand il était descendu tu taxi, qu’elle avait insisté qu’ils partagent en remerciement ? Quand bien même, cela n’est pas suffisant pour trouver son numéro de téléphone. Rien que pour comprendre, il avait accepté l’invitation.
Après avoir longuement hésité sur la tenue à revêtir (elle était très élégante lors de leur rencontre), il s’est pointé à l’heure convenue, un peu chic, mais pas trop, au 96 boulevard Poissonnière. Il s’attendait à trouver un bar, il n’y a qu’une grande porte cochère, avec un interphone unique, sans nom. Un peu excité par la situation, il sonne. Pas de réponse. Une minute passe. Un claquement indique que la gâche de la porte s’est libérée. Il la pousse, et entre dans la cage d’escalier. Il cherche l’interrupteur, qu’il ne trouve pas. La porte s’est refermée, il est maintenant dans le noir. Pour la première fois de la soirée, il se demande s’il a eu raison d’accepter l’invitation.
Au bout de quelques minutes, ses yeux s’habituent à l’obscurité. Une faible lueur, venue d’on ne sait où, lui laisse deviner le chemin de l’escalier, aperçu quand la porte était encore ouverte. À pas de loup, il se lance dans l’ascension. Il monte un étage, puis deux, et n’y trouve aucune porte, elles semblent toutes avoir été murées. L’escalier s’arrête au troisième, tout comme la faible lueur. Tâtonnant de ses mains, il finit par trouver une poignée. La porte s’ouvre. Face à lui, un long couloir, où des bougies disposées tout le long semblent indiquer un chemin. Méfiant, mais n’ayant pas vraiment d’alternative, il se met en marche, laisse passer deux portes à gauche et trois à droite, jusqu’à ce que le chemin de bougies tourne à 90° sur la gauche.
Quand il lève sa main pour saisir la poignée, il constate qu’elle tremble légèrement. Il ne saurait dire si c’est de peur ou d’excitation. Trop tard pour se poser la question. Il arrive dans une grande pièce carrée. En face de lui deux immenses fenêtres, entre les deux un miroir de même taille, qui renvoie la lumière des innombrables bougies posées de manière anarchique sur le sol. Seul un cercle au centre de la pièce est exempt de petite flamme. En son centre, une banquette. Il n’a pas besoin de regarder ses mains pour sentir que leur tremblement a augmenté d’intensité. A-t-il le choix ? Il s’avance, et s’assoit sur la banquette. De là, il peut admirer le reste de la pièce. Elle est flanquée sur les côtés de deux cloisons parfaitement lisses et d’un blanc immaculé. Le plafond est, quant à lui, recouvert de miroirs, de toutes tailles et toutes formes. Il se reconnaît à peine vu ainsi du dessus, et s’amuse à se demander comment utiliser ces miroirs à bon escient.
Quand il redescend les yeux sur le grand miroir du mur, il sursaute. Dans le reflet, une femme. Talons hauts, guêpière et bas noirs. Son con est lui aussi orné d’une jolie toison noire, de la même profondeur que ses cheveux longs et attachés en queue de cheval, lui donnant un air autoritaire. Seul le rouge écarlate de sa bouche, qui n’affiche aucune émotion, se détache. Il n’ose pas se retourner pour la regarder en face, la peur a incontestablement pris le dessus. Il se dit qu’il n’aurait peut-être pas dû accepter l’invitation.
Elle s’approche de lui. Il ne peut plus bouger. Ses talons claquent. Comment a-t-elle pu entrer sans qu’il ne s’en rende compte ? Elle lève ses bras, lui retire sa veste, et la repose sous la banquette. Ses gestes sont d’une grâce incroyable. Il n’ose pas détourner son regard du miroir, mais la regarder dans le reflet est fascinant autant que terrifiant. Depuis son dos, elle retire un à un les boutons de sa chemise et la pose également sous le lit.
Elle retire le ruban qui maintient sa guêpière sur le devant, laissant apparaître sa généreuse poitrine, d’une blancheur presque mortifère, comme le reste de son corps. Elle glisse le ruban sur ses yeux et l’attache derrière sa tête. Il est maintenant aveugle. D’un geste d’une grande délicatesse, elle l’allonge sur la banquette et dirige ses mains vers ses extrémités. Il sent un autre ruban s’enlacer autour de chacune d’elle, et les retenir fermement. Il ne peut plus bouger ses bras. Elle tourne autour de lui. Première chaussure. Seconde chaussure. Pantalon. Caleçon. Un ruban sur chaque cheville. Il est prisonnier. Les pas repartent vers la porte d’entrée et s’éloignent dans le couloir. Le silence est glaçant. Les minutes passent. Il finit par distinguer les infimes claquements des nombreuses petites flammes qui vacillent autour de lui. Il n’aurait pas dû accepter l’invitation.
Une porte s’ouvre, au fond du couloir manifestement. Puis une seconde, et une troisième. Des sons de pas, pieds nus, indistincts. Nombreux. Ils s’approchent, et se répartissent tout autour de la pièce. Le silence à nouveau. Puis le mouvement repart, et des pas se rapprochent. Au nombre de quatre, venant des quatre coins. Arrivés à proximité de lui, ils ralentissent. Des mains commencent à l’effleurer, puis le caresser. Avec douceur. C’est tout son corps qui tremble maintenant, mais la peur n’arrive pas à empêcher ses corps caverneux de se remplir petit à petit. Les mains glissent sur lui, dans une ronde enivrante qui se met en place autour de lui. Les doigts délicats effleurent ses lèvres, ses aisselles, son ventre, caressent ses hanches, ses genoux, ses doigts de pieds. Il est dur maintenant. Commence à perdre la perception du temps. La pression des caresses se relâche petit à petit, jusqu’à devenir frôlement, à peine perceptible. La ronde s’élargit, les pas retournent aux quatre coins de la pièce.
C’est cette fois-ci du milieu des murs que partent les quatre nouveaux pas. Dans une chorégraphie similaire, ils se rapprochent, ralentissent. Quatre bouches. La première sur ses lèvres, qui l’embrasse langoureusement. La seconde sur ses mains, qu’elle lèche tour à tour. La troisième sur ses pieds, de la même manière. La quatrième sur son vit, qu’elle honore avec gourmandise. Les quatre bouches s’affairent avec une méthode et une coordination telle qu’il sent qu’il ne tiendra pas longtemps à ce rythme. Mais quand elles sentent qu’il est à deux doigts de venir, elles s’arrêtent, et repartent.
La chorégraphie recommence. Quatre pas. Quatre cons. Le premier s’empale sur son vit, le deuxième se cale sur sa bouche. Les deux derniers lui libèrent les pieds, puis viennent se frotter contre ses deux mains. Ses jambes libérées, il essaye d’onduler du bassin, pour ne pas rester totalement passif, mais c’est le con qui mène la danse et le remet à sa place. Celui sur sa bouche ondule délicieusement. Il tend la langue pour le pénétrer et goûter le nectar qui en sort. Ses doigts profitent du peu de liberté qui leur est offerte pour osciller entre caresse des clitoris et exploration intérieure. À nouveau, il sent qu’il va venir, mais les quatre cons disparaissent avant le moment crucial.
Quatre pas. Quatre vits. Le premier dans sa bouche. Les deux suivants relèvent et écartent ses jambes, permettant au quatrième d’entrer dans son cul. Il n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que déjà ils se sont glissés dans ses mains, et s’y meuvent dans un aller-retour coordonné avec les deux autres. Il ressent à nouveau une peur effroyable. Une peur de ce qui arrive. Les quatre vits accélèrent petit à petit leurs mouvements, parfaitement synchronisés. Une peur d’aimer ça. Il resserre les lèvres et les doigts, fait tourner sa langue, et très vite, les quatre vits déchargent. Se retirent. S’éloignent. Retrouvent leur place.
Une porte s’ouvre, au fond du couloir. Deux talons, plus secs, plus fins que ceux de tout à l’heure. Ils s’approchent. Retirent le ruban de la main droite, puis de la main gauche. Tourne un peu autour de son corps et doucement s’empale sur lui. Il retire le ruban de ses yeux. C’est elle. Elle est d’une beauté incroyable. Son bassin ondule sur le sien, dans des mouvements d’une précision redoutable. Elle frotte son pubis contre le sien, caressant son clitoris contre la base de sa queue, ce qui la fait gémir. Elle s’est manifestement bien préparée, et va venir sans aucune difficulté. Il empoigne ses seins de ses mains encore luisantes et les caresse vigoureusement. Elle gémit, de plus en plus fort, de plus en plus vite. Le rythme de ses ondulations s’accélère, sa peau devient moite, son souffle s’intensifie.
Elle se tord.
Elle hurle.
Elle jouit.
La pièce entière résonne de ce plaisir.
Quand la réverbération de ses cris s’éteint enfin, la lumière s’allume, inonde la pièce, depuis les flancs. Les murs immaculés deviennent translucides. Derrière le voile, une foule, de chaque côté. Qui applaudit. Éternellement.
Il a eu raison d’accepter l’invitation.