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n° 19453Fiche technique8667 caractères8667
Temps de lecture estimé : 6 mn
13/02/20
Résumé:  Confessions d'une femme amoureuse de son amant marié.
Critères:  fh fplusag extracon collègues travail amour jalousie confession
Auteur : Félicité
Mon mec...

Mon mec, il ne me baisait pas, il ne m’enculait pas, il ne me sautait pas, il ne me défonçait pas, il ne me limait pas, il ne me secouait pas, il ne me besognait pas… Non, mon mec, il me faisait l’amour, l’Amour !


D’abord avec ses yeux, au bureau. Il me regardait, il me matait et, en me laissant penser à ce qu’il allait me faire ensuite, en me provoquant. Ses yeux échauffaient mes paupières, me faisaient baisser les yeux, mouillaient mes lèvres, entrouvraient ma bouche, frôlaient ma peau, la caressaient, me faisaient rougir du désir de lui. Je les sentais se poser sur ma nuque, sur mon dos, sur mes jambes, sur mes fesses et, bien sûr, je ne les sentais plus, mais je les voyais quand ils se posaient sur mes seins, qui se tendaient vers lui, pour lui demander « Quand… ? »


Puis je voyais ses lèvres s’entrouvrir sur un petit sourire, discret, mais si craquant, et sa langue pointer fugitivement entre ses lèvres pour m’annoncer de futures délices. Je sentais mes tétons pointer, parce qu’elles savaient que le souffle chaud de mon mec les allumerait, que les lèvres de mon homme les bisouilleraient, les picoreraient, les taquineraient, les goberaient, les téteraient, les mordilleraient avec une avidité toute en retenue, pour ne pas rompre la magie du moment. Je sentais aussi mon sexe s’humidifier, se réjouir par avance des caresses à venir que distribueraient ses lèvres et sa langue à ma vulve. Ah, si elle avait pu crier sa faim de lui, quel vacarme ç’aurait été dans les bureaux !


Puis, quand la boîte fermait et que nous nous retrouvions seuls dans les bureaux vides, nous nous levions pour nous retrouver l’une en face de l’autre. L’une de ses mains me saisissait la nuque pour plaquer ma bouche contre la sienne, sa langue se mêlait à la mienne, me laissant à peine respirer, tandis que son autre main me plaquait contre lui, son ventre tendu contre mon ventre en fusion.


Puis mon mec me parlait à l’oreille, en prononçant des mots triviaux, voire vulgaires… Vulgaires ? Oui, mais, quand je suis dans un tel état d’excitation, toute parole fleurie sentirait le patchouli, briserait la brutale douceur du moment.


Ensuite, les mains de mon homme me dépoitraillaient, me laissant un moment torse nu, puis m’éloignant un peu pour que ses yeux puissent mieux me regarder, encombrée de ma semi-nudité impudique en face de lui, encore vêtu… Ses mains se posaient sous mes seins, comme pour les cueillir, puis remontaient pour les caresser délicatement, et enfin s’en emparaient pour les pétrir et les masser pour en apprécier la douce fermeté. Quand je voulais lui retirer sa chemise, il m‘en empêchait et me mettait complètement à poil, encore plus gênée, mais bouillante de désir. Sa main descendait vers ma vulve, effleurait mon clitoris, envoyait un doigt explorer, envahir mon vagin, jusqu’à me faire me tordre, en soupirant de plus en plus fort, de plus en plus vite, en lui disant des « je t’aime », de moins en moins bien articulés…


Et puis, et puis… la suite se déroulait, enfin, sur le canapé du studio attenant au bureau du chef, que nous finissions par rejoindre, moi nue et lui encore vêtu, mais de en moins, après un cheminement entrecoupé d’arrêts-orgasmes, contre un mur ou sur une marche d’escalier… Et là, allongés, il promenait longuement ses lèvres sur la géographie de mon corps, sur ses collines, ses plaines et ses ravins. Il finissait par céder à mes supplications, de plus en plus sonores, et insérait enfin son sexe si appétissant, si goûteux, dans mon vagin « mort-de-faim » (et pas seulement dans mon vagin, dans ma bouche aussi, mais pas dans mon cul… il savait que je n’aimais pas), de mille et une façons, dans mille et une positions, et nous nous faisions jouir mille et une fois avant de nous effondrer, haletants, rouges et heureux du violent plaisir pris et donné.


Après nous être reposés un trop court instant, nous nous douchions et nous rhabillions, et mon mec rentrait chez lui.


Oui, il rentrait chez lui, parce que mon mec n’était pas mon mari, ni même mon concubin, c’était mon collègue. Il était marié à une femme, certes plus jeune que moi, mais plus moche et moins bandante que moi (je n’en savais rien, mais je le sentais !). Il ne voulait pas la quitter, parce qu’elle était la mère de ses enfants… La belle histoire ! Je n’osais pas penser que ce qu’il me faisait, il le faisait, peut-être, aussi à mémère, qu’il la regardait peut-être comme il me regardait, qu’il la caressait peut-être comme il me caressait, qu’il la baisait (oui, j’étais sûre qu’elle, il ne lui faisait pas l’amour, il la baisait, il la sautait, etc.) comme il me faisait l’amour, ça me rendait folle. Je sentais que je pouvais la tuer, celle-là (par haine, je restais polie ; elle ne méritait pas que je devinsse vulgaire !).


Un jour, je l’ai suivi jusqu’à son pavillon de banlieue, un vrai petit bijou de nid d’amour conjugal… C’était le jour de la Saint-Valentin. Il avait quitté le bureau, sans me regarder, sans me toucher, sans rien me dire, sans se justifier, sans s’attarder. En chemin, il s’est arrêté pour acheter un beau bouquet de fleurs (minable…). J’ai attendu, et comme ils avaient oublié de fermer les volets, je les ai vus à poil, à l’intérieur de leur chambre. De lui, je ne dirai rien, ça me fait trop mal de penser que l’homme que j’aime, à me damner, livre son corps, sa beauté, son énergie, sa vitalité (j’ai failli écrire « vit-alité », et ça me faisait encore plus mal…) à cette femme quelconque, qu’il a dû épouser dans un grand moment de solitude, d’égarement, ou de manque de confiance en soi, en tout cas bien avant de me connaître. Je l’ai regardée, elle, l’autre… Ses seins tombaient (à la différence des miens qui supportent allègrement le test du crayon), son ventre était flasque (le mien est bien plus ferme), elle avait la taille lourde et des fesses molles de mémère (beurk…), et une gueule de bigote réac et frigide (c’est pas elle qui devait emboucher son sexe, ni lui doigter l’anus, ni crier quand elle jouissait… si elle jouissait… je pensais qu’il ne devait faire son devoir conjugal que vite fait, et seulement de temps en temps).


Un si bel homme, si doué pour l’amour, avec une épouse aussi médiocre, quel gâchis ! Heureusement qu’il m’avait, moi… Oui, mais… il m’avait moi aussi… AUSSI ! Je n’étais que le « doublon » de sa « régulière ». Et j’espère qu’il m’honorait avec plus d’enthousiasme que sa « première option », parce que, sinon, si j’apprends qu’il était aussi ardent et vaillant avec elle qu’avec moi, je serais devenue folle de jalousie et, si je le tuais pas, je me serais tuée ! Quand la lumière de la chambre s’est éteinte (une bigote punaise de sacristie, j’en étais sûre, qui ne baisait pas lumière allumée…), je n’ai plus rien vu… mais j’ai imaginé… Le si beau corps de mon homme, nu, qui se frottait contre le corps, moche, forcément moche, de l’autre, le caressait, le pénétrait, lui arracherait, peut-être, quelques soupirs. Mais la haute trahison eut lieu : au bout d’une dizaine de minutes, j’ai entendu la femme crier, brutalement, sauvagement, des « Oui, mon chéri, baise -moi », et le bâtard qui lui répondait : « Je t’aime ». (Le salaud…)


J’ai failli hurler mon désespoir et ma frustration dans la nuit. Au lieu de ça, je suis rentrée chez moi et me suis tapé une bouteille de champagne que j’avais au frigo, au cas où il serait venu sans prévenir…


Depuis cette nuit-là, il n’est plus le même pour moi. Il n’est plus mon mec. Je ne sais pas si je suis l’égale de sa femme (peut-être pas si bobonne que ça…), mais je commence à croire que, pour lui, je n’étais qu’un coup facile, même s’il y mettait les formes, et les moyens (et quels moyens… à mon corps défendant, j’en frissonne encore…). Maintenant, je termine mon travail à l’heure, sans traîner à la fermeture. Et quand j’ai vu qu’il proposait à une stagiaire de rester avec lui après la fermeture des bureaux, je suis allée la voir pour lui dire qu’il était porteur du VIH. C’est faux, mais ça apprendra à ce salaud d’aimer sa femme et de vouloir la tromper avec une jeunette, quand il avait déjà une maîtresse telle que moi !