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Temps de lecture estimé : 6 mn
24/02/20
Résumé:  Ah, les petites Suédoises de notre adolescence...
Critères:  jeunes vengeance nonéro -humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Une vengeance venue du froid

Cela faisait des jours et des jours que je les voyais passer. Toutes les deux, blondes comme deux Scandinaves qu’elles étaient. Parfois je les suivais, de loin, du plus loin possible. Et chaque soir, je rentrais à la maison et je me disais : « J’oserai, j’oserai demain… » Et, comme la chanson d’Yves Montand « La bicyclette » était dans toutes les têtes, on y revenait sans cesse : « J’oserai, j’oserai demain… »


Un soir, tout de même, je me décidais. Il faut dire que tout avait mal tourné dans cette fichue journée. L’interro de maths ratée, le match de foot remis, et j’avais perdu un porte-clefs que j’aimais beaucoup. Alors, cette foutue journée me devait bien une revanche. Ou alors, en mettant les choses au pire, je me faisais cette réflexion : il vaut mieux accumuler tous les échecs et toutes les déceptions le même jour, comme ça, après on est tranquille.


Cette fois, au lieu de les suivre, je décidai de les croiser. Cela m’obligeait presque à tenter quelque chose. Elles arrivaient, souriantes et élégantes dans leurs vêtements amples et souples, d’un jaune qui tirait sur le vert. Je me postai résolument devant elles sans savoir encore ce que j’allais leur dire.


Elles s’arrêtèrent avec un sourire amusé. Je bafouillai un bonjour ou un hello, je ne sais plus. Elles répondirent en français avec un accent un peu saccadé. Je leur demandai si elles voulaient bien prendre une boisson dans un établissement tout proche. Toutes les deux firent non de la tête, mais, en se concertant, furent d’accord pour que le lendemain on se donne rendez-vous dans ce café.


Je n’en espérais pas tant. Je filai chez moi dans l’intention de travailler un peu à un devoir de philo, mais cela se révéla impossible. Je ne pus les chasser de mon esprit qu’au petit matin.


Prendre un pot, c’est sympa, ça n’engage à rien. En plus, étant deux, elles se sentaient rassurées, Johanna et Ingrid. On parle un petit peu, elles ne comprennent pas tout, mais s’amusent souvent de mes propos.


Après quelques jours de ces rendez-vous en tout bien tout honneur, je ne pouvais plus me retenir de garder cela pour moi et je parlai de « mes conquêtes » à un vieux copain, Albéric, me vantant un peu de les avoir séduites. Il me dit que c’est idiot : deux filles pour un garçon, c’est perdu d’avance. Il voulait que je lui présente Johanna et Ingrid. Tout compte fait, pourquoi pas. Comme ça, il me sera plus facile de m’isoler avec l’une d’elles, celle que l’on veut, puisqu’elles me plaisent autant l’une que l’autre.


De retour au café, nous étions quatre, bavardant, plaisantant, nous amusant toujours plus. Albéric trouva Johanna à son goût ; je pris fait et cause pour Ingrid, un peu plus petite que sa copine, mais une poitrine prometteuse. Et puis les jours passèrent. Je fis de longues promenades avec ma dulcinée suédoise et tout ce que j’ai pu obtenir dans un premier temps, c’est qu’elle accepte que je lui prenne la main. Et pour cela, il a fallu plusieurs semaines. Je savais qu’elles repartaient bientôt pour Stockholm et je commençais à craindre de ne pas arriver à grand-chose avant qu’elle s’en aille. Une bise sur la joue, d’accord, mais un vrai baiser sur la bouche, pas question. Est-ce que les Suédoises sont toutes aussi froides ?


Tout de même, un jour elle m’embrassa et me permit même au cinéma de lui caresser la poitrine, mais c’était la veille de son départ… Je suis allé à la gare pour les adieux. Joyeux et tristes à la fois. Une belle histoire se terminait que malheureusement je n’avais pas pu ou pas su mener à son terme. Albéric était là aussi, évidemment. Je ne savais pas s’il était allé plus loin avec Johanna ; il ne voulait jamais en parler. On échangea nos adresses sans trop d’espoir cependant. Une carte à Noël ou au Nouvel An. Et voilà tout…


Bien sûr, je pensais souvent à mes deux petites Suédoises en me persuadant que je les avais conquises. Et puis, le temps fit son affaire. On passa à autre chose et il fallait reprendre sérieusement les études si on voulait réussir les exams’.


Quelques mois plus tard, je reçus une enveloppe avec un timbre Sverige. J’ouvris précipitamment : il n’y avait qu’une photo sans aucune explication. Mais la photo était éloquente. On y voyait Albéric habillé avec Johanna et Ingrid, nues sur un lit. Il enfonçait un doigt dans le sexe de chacune de ses conquêtes qui arboraient un sourire plutôt jaune. J’examinai plus attentivement le cliché pour m’apercevoir que cela se passait dans l’appartement des parents d’Albéric et qu’il avait dû se servir d’un déclencheur à distance. Mais alors, pourquoi m’envoyer cela ? Pour me faire souffrir ou pour me ridiculiser ?


Le lendemain, j’abordai Albéric en lui demandant des explications. Il éluda la question en prétendant qu’il avait un match de volley. Je lui dis que s’il ne m’en parlait pas, je mettrais la photo à la disposition de la classe. Cela ne le dérangeait pas trop d’un côté, car il aimait montrer qu’il savait y faire avec les filles, mais d’un autre côté la photo était tout de même très compromettante, tout à fait pornographique. Alors il tergiversa un peu et il me promit d’avoir une discussion avec moi dans la journée.


Nous nous sommes retrouvés dans notre QG, toujours le même café. Il m’a expliqué, avec un peu de gêne, que tout s’était bien déroulé avec Johanna et finalement assez vite ils avaient fait l’amour. Comme ses parents sont divorcés, il vit avec sa mère qui ferme les yeux sur toutes ces petites coucheries. Ingrid allait se promener avec moi pour ne pas déranger les deux amants. Puis elle revenait chercher sa copine, et Albéric ne se faisait pas prier pour la prendre également dans son lit.



Inutile de dire qu’il ne s’est rien passé d’extraordinaire avec cette Vanessa, juste une relation amicale. Albéric l’avait laissée tomber un beau jour, sans explication. Elle me raconta avoir également rencontré Johanna et Ingrid chez lui.