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n° 19472Fiche technique26309 caractères26309
Temps de lecture estimé : 15 mn
28/02/20
corrigé 28/01/22
Résumé:  Une femme est pour la première fois infidèle.
Critères:  fhh extracon inconnu hotel amour fsoumise hdomine cérébral voir noculotte strip hmast fellation fsodo yeuxbandés fouetfesse init -regrets
Auteur : L'artiste  (Rêveur quadragénaire, je m'essaie à l'écriture.)      Envoi mini-message
Une fois, une fois seulement !

Ce texte charnière dans mon activité d’auteur m’a permis de me lier d’amitié avec un membre de Rêvebébé qui me dispensa des conseils précieux et me fit aborder l’écriture de façon un peu différente…


Mon ami n’est plus là pour constater que tous ses conseils n’ont pas été vains.






Vite, 18 heures vont sonner et Sylvain ne va plus tarder à rentrer. Censée participer à une sortie au cinéma avec des copines, je ne préférerais pas avoir à le croiser ce soir, ma tenue tapageuse m’attirerait inévitablement des ennuis.


Un dernier coup d’œil dans le miroir me confirme que je suis parée. Le décolleté de mon chemisier laissant apparaître le haut dentelé de mon soutien-gorge donne un côté franchement sexy à l’ensemble ; une minijupe si courte que le porte-jarretelles se devine, et les bas résille qui y sont assortis remplissent à merveille leur rôle en affinant mes jambes. L’absence de culotte m’imposera quand même de la prudence, un simple et infime courant d’air pourrait à créer un incident des plus gênants. Eh oui, c’est les fesses nues que je m’apprête à fuir, Marc me l’a demandé. Une paire d’escarpins compensés me donnant l’impression d’être montée sur des échasses complète mon look, le maquillage quant à lui est suffisamment appuyé pour paraître aguicheur. Sortir ainsi n’est pas dans mes habitudes et j’ai la sensation d’être déguisée ! Bon, c’est après tout plutôt sympa et même terriblement excitant !


Je n’ai rendez-vous qu’à 21 h, j’irai souper pour patienter. Portant un long manteau afin de ne pas ameuter tout le quartier, je m’empresse de m’éclipser avant le retour de mon conjoint.




–––oooOooo–––




Me voilà donc en route vers le centre-ville. Un étau me comprime la poitrine et m’oppresse. Ma tenue ne me permettant pas de flâner sans risque, la restauration rapide fera l’affaire pour manger un morceau.


Remettons un peu les choses dans leur contexte : je viens de souffler trente-cinq bougies et mon cœur appartient à mon mari depuis vingt ans. Nous nous sommes tous deux rencontrés sur les bancs de l’école élémentaire. Il m’a séduite, j’ai vécu dans ses bras mes premiers émois et découvert les plaisirs charnels, puis il est devenu mon époux à l’issue de nos études respectives. Nos activités professionnelles ne nous ont pas permis jusqu’ici de fonder une famille, cela fait désormais partie de nos projets. À ce sujet d’ailleurs, j’ai récemment interrompu la prise mensuelle de la pilule évitant l’accident susceptible de compromettre nos carrières.


Sylvain est un homme attentionné, doux, sensible et généreux, nous formons un couple d’apparences « modèle ». Mon cœur lui appartient et lui sera à jamais dévoué, cependant…, je m’apprête à le tromper ! Pourquoi ? C’est simple, tout est trop parfait et tout me paraît bien trop édulcoré ! Je lui porte un amour profond et sincère, l’ennui me gagne malgré tout. Mon statut de future « mère » m’angoisse aussi très certainement. Enfanter est un engagement sans retour alors… N’ayant connu qu’un seul homme dans ma vie, il faut que je sache quels sentiments pourraient me procurer des bras inexplorés avant de remplir plus sereinement mon rôle parental à venir.


Il m’arrive souvent de souhaiter être prise avec fougue. J’éprouve régulièrement le besoin presque viscéral de subir l’emprise perverse d’un mâle dominant et de devenir l’instrument de ses plus folles fantaisies. Je me suis longtemps occulté ce fantasme au fond du tiroir dans lequel je range mes culottes, mais je dois franchir le pas, vivre cette expérience et m’accorder cette parenthèse dans mon existence. J’ai donc confié une annonce au mercure galant de notre époque et nouveau relais de la poste : un site de rencontres coquines sur Internet.


Femme mariée, 35 ans, désire se sentir à la merci d’un homme viril et autoritaire pour assouvir ses moindres caprices. Exigeante, je ne répondrai qu’aux profils accompagnés de photos et souhaite dans un premier temps faire connaissance sur le forum.

Ma discrétion étant assurée, je n’en attends pas moins de la vôtre. J’espère, à bientôt !


Bien sûr, les retours fusèrent et finirent majoritairement à la poubelle, jusqu’au jour où l’un d’entre eux attisa ma curiosité. À nos discussions succéda vite un flirt virtuel. Il se montra charmant et très persuasif alors, de fil en aiguille, je lui accordai un rendez-vous. Pour cette rencontre, les consignes certes succinctes ne prêtaient pas à confusion :


Chambre 31 de l’hôtel Impérial à 21 heures, habille-toi sexy (j’adore les porte-jarretelles). Ne mets pas de culotte, ce ne sera pas nécessaire.


Je sais bien que je suis folle de m’être embarquée dans cette histoire. J’ai bien conscience de l’erreur monumentale que je m’apprête à accomplir, mais les dés sont lancés et je ne me vois plus renoncer. Tout m’effraye certes, je culpabilise aussi beaucoup, je n’ai pourtant jamais ressenti tant d’impatience. J’ai l’impression de me retrouver dans la peau d’une personne étrangère et de lui subtiliser un instant de son existence. Tout me trouble énormément, mon entrejambe s’enflamme et mes quatre membres semblent en coton. Je ne pars pas pour une aventure, j’y plonge tête baissée et c’est terriblement grisant.



Me voilà devant la suite numéro 31, je n’en mène vraiment pas large. Ma montre affiche cinq petites minutes d’avance, Marc pourrait penser que je sors de disette. A contrario, si j’attends, l’état de stress dans lequel je me trouve risque fort de provoquer mon repli. Ma décision est prise, à choisir je préfère passer pour gloutonne et annonce ma présence en frappant.



Mon cœur s’emballe. À l’aide d’une grande inspiration, je saisis la poignée pour doucement l’actionner. Une fois entrée, une lumière chaude et tamisée comble l’atmosphère, mais personne ne m’accueille. Sur le lit, un mot est posé à côté d’un bandeau en soie noire : « Masque-toi les yeux avec ce voilage et attends-moi ».


M’emparant timidement du ruban de tissu, je reste un instant surprise et hésitante. Il n’avait jamais été question de m’aveugler ! L’idée ne s’avère toutefois pas si désagréable et pourrait sans doute me faciliter la transgression. Fébrilement, je le noue autour de ma tête et m’assois.

Une porte grince. Des bruits de pas…, la pression monte.



L’intonation de sa voix me glace. Il reprend plus doucement, presque mielleusement.



Marc s’approche. Une main se pose délicatement sur ma jambe.



Ces quelques mots me rassurent un peu… à peine. Sa pogne, douce et si chaude, épouse ma peau qui frissonne. Un instant, je me demande la raison de ma présence. Ma conscience me hurle de fuir, j’écarte pourtant légèrement les cuisses pour faciliter la reptation de ses doigts qui remontent peu à peu, toujours plus conquérants, pour finir par atteindre leur objectif et tendrement effleurer ma rose qui, elle, a capitulé.



Le ton directif employé me rassérène, l’attention qu’il me témoigne m’enivre. Je ruisselle sous ses caresses et, alors qu’il entreprend l’exploration de mon intimité, des lèvres apprivoisent déjà le creux de mon épaule.



Je hoche doucement la tête pour lui répondre que oui.



Il s’éloigne. Le raclement d’une chaise frottant le sol, c’est monsieur qui s’installe pour profiter du spectacle attendu. S’est-il déjà débraguetté ? Bande-t-il ? Ces pensées me culpabilisent tout autant qu’elles me ravissent. Je me lève, mon cœur s’emballe, ma respiration s’accélère tandis que mes doigts, eux, entreprennent maladroitement le déboutonnage du chemisier.



L’ordre ne prête pas à discussion. Ce dernier me terrorise et néanmoins en rajoute à mon plaisir. Envahie par une bouffée de chaleur, je laisse glisser mes mains le long de ma taille pour caresser, sensuellement, le vallon de mon bassin. Puis je dégrafe avec soin mon vêtement qui chute centimètre après centimètre vers le sol, dévoilant au passage des parcelles de chairs bien cachées qui n’auraient pas dû être destinées à se révéler.

Un frisson parcourt mon corps… pourvu que je lui plaise ! Un réflexe ! Une fausse pudeur, je couvre fébrilement la toison de mon intimité. Il me dévore forcément du regard.



Toutes timidités ne s’avérant plus de mises, j’obtempère et me retrouve dans une posture outrageusement indécente : cambrée, en appui sur les avant-bras et la croupe en l’air… offerte ! Ce parfait inconnu doit, à n’en pas douter, contempler le paysage.

Je l’entends se lever, il se rapproche.



Cette phrase cingle comme un glas venant ponctuer une première frappe sur ma fesse dans un claquement amplifié par le silence régnant dans les lieux. Surprise, je me raidis. Un second soufflet se fait ressentir… puis un troisième fouettant et meurtrissant mes chairs.



Comme convenu, un mouvement de menton suffit à lui signifier mon approbation. Il ne doit pas avoir besoin de cela : dégoulinant, mon abricot luisant et détrempé atteste à lui seul de ma reddition. Si mon esprit pouvait s’insurger, mon corps, lui, crie famine… Et telle une bête en chaleur, je me surprends à dandiner du cul, dans le but, bien qu’inconscient, d’attiser un peu plus son appétit vicelard. J’aimerais qu’il me prenne. L’excitation que je pensais déjà à son apogée s’intensifie et la seule chose devenue vraiment importante est maintenant de le sentir me transpercer de sa verge. À défaut, il me délaisse. Mon abandon dans cette posture dégradante en rajoute à ma frustration. Je l’entends se rasseoir et poursuivre son monologue.



En feu, mon appétit croissant est exacerbé. Il me fait languir alors que j’aimerais déjà en finir. Ses souhaits sonnent tels des ordres car mon assouvissement dépend désormais du sien. Bien sûr que je lui accorderai tout ! Un gémissement d’exaltation vient confirmer mon dévouement.


La porte s’ouvre. Quelqu’un entre dans la pièce et je n’ose bouger. Un sentiment de honte m’envahit. Quelle impression dois-je donc procurer à cette tierce personne en étant ainsi exposée ? Je lui donne certainement l’image d’une femme devenue chienne, d’une traînée en chaleur prête à tout pour prendre un coup de queue… d’une garce se vautrant dans la luxure.

Quelqu’un d’autre, il n’en avait jamais été question ! Les secondes s’égrènent, mais rien ne bouge. Aucun bruit, pas un mot… Le temps semble s’être figé lorsqu’enfin, rompant ce silence, Marc s’exclame :



Une main passe dans mes cheveux, un bâton de chair force mes lèvres que j’ouvre timidement pour l’accueillir. Le gland prend place, puis ressort aussitôt ; du bout de la langue, je le rattrape, le lèche et l’aspire pour l’emboucher à nouveau. La queue me paraît grosse. Vaillante et conquérante, elle va et elle vient. Je l’embrasse. Je la trouve bonne, est-ce dû à l’attrait de la nouveauté ? Peu importe, je l’aime déjà !


Le copain se paluche en nous regardant, le cliquetis caractéristique émis par la vigoureuse masturbation ne laisse aucun doute à ce sujet. Il se rapproche. J’entends le bruit d’un sachet de préservatifs se déchirer et une main se pose sur mon cul. La branlette ne doit certainement plus suffire, la démonstration lui étant offerte a eu raison de sa patience. Tant mieux, je suis pressée qu’il me pénètre. Je ne sais pas pourquoi, mais lorsque ce gland entre en contact avec les muqueuses de ma rose, une pensée pour mon conjoint émerge à mon esprit… Une vague et éphémère piqûre de rappel se distille dans un léger sentiment de honte. Ce dernier s’envole en sentant le pieu étranger s’introduire, et cède la place à l’extase me procurant cette rencontre nouvelle. Il glisse peu à peu plus profondément pour au bout du compte me remplir, m’extirpant un feulement d’exultation.


Alors que mon baiseur anonyme s’active de plus en plus frénétiquement, Marc, lui, me saisissant les tempes, force le rythme de la fellation que je lui prodigue. Une pogne flagelle à nouveau mon postérieur, des grognements bestiaux de mâle en plein coït se joignent à mes soupirs de femme possédée.

Ma chatte offre un terrain de jeux trop étriqué, Monsieur veut aussi disposer du cul. L’anneau vierge résiste. La tête chercheuse ressort pour revenir aussitôt à l’assaut et progresser encore. Après une autre claque et un coup de reins un peu plus vigoureux, le phallus investit les lieux, distend la paroi, dilate le conduit, m’extirpant un long râle de douleur mêlé à une certaine satisfaction. Le regret de ne pas avoir déjà offert cet antre à mon conjoint me bouleverse et me hante. Qu’à cela ne tienne… je suis femelle, objet de fantasme, sex-toy de chair et de sang, cette sensation me séduit.

Je voulais savoir, je souhaitais connaître, je suis comblée. Je me sens toute petite, j’ai honte, je subis clairement et contre toute attente, j’aime ça ! Mon corps tout entier devient la terre d’accueil du désir animal de ces loups affamés de débauche pour qu’ils trouvent de quoi assouvir leurs pulsions… je leur plaisais, je les excitais, maintenant je les soulage, alors… que demander de plus ?


Le rythme de la sodomie s’accentue. Marc ne devrait pas avoir tant confiance, son pénis logé entre mes mâchoires est loin d’être en sécurité, un accident est si vite arrivé ! Cela doit en rajouter à son émoi car les spasmes précurseurs de l’explosion orgasmique se font ressentir. Je ne vais pas y couper, la jouissance de l’homme en transe me tenant fermement la tête ne devrait plus tarder et sa semence finira dans ma gorge. Ça ne me gêne pas, ça ne me dégoûte même plus, je me surprends à l’attendre impatiemment.

Je la reçois telle une offrande, enfin, plutôt comme la récompense me revenant de droit pour mes bons et loyaux services. Je déglutis. Cela m’en a fait oublier la bête dans mes entrailles. Si la sodomie s’était avérée un peu douloureuse au début, là ça glisse et elle est devenue agréable. Le rythme s’atténue… la verge se ramollit et le loup se retire. Je n’ai pas perçu sa jouissance et cela me désappointe presque. Dans une ultime fessée, le pote imprévu – mais invité – s’exclame :



C’était effectivement savoureux ! Je ne me sens pourtant plus à ma place. De « fille sage », me voilà devenue « salope » cédant au péché de la chair… une épouse fidèle et aimante muée en traîtresse. Cette idée m’horrifie. De femme mondaine quelquefois même un peu maniérée, de bourgeoise rangée un brin précieuse je me retrouve classée dans la caste des putains qui se complaisent dans le stupre. J’ai honte… je culpabilise !


Un claquement de mains provenant certainement d’un « check » de satisfaction entre les deux compères retentit dans la pièce. Une braguette glisse, vers le haut maintenant. Je gis souillée et à moitié nue, le goût âpre de la semence masculine s’accroche à ma gorge, mon cul me chauffe. De l’empathie et de la tendresse me réconforteraient ! Ce n’est pas ce qui était convenu, les choses ayant été clairement mises au point, ils s’en foutent et m’ignorent. Maintenant leurs couilles vidées je n’existe plus… je me sens sale.


La porte grince, puis claque en se refermant. Des bruits de pas s’éloignent. Je reste inerte… morte de turpitude !




–––oooOooo–––




Comment en suis-je arrivé là ? Est-ce dû au simple fantasme d’être au moins une fois une autre femme le temps d’une soirée ? Ou est-ce mon futur changement de statut avec la graine qui germe certainement dans mon ventre qui m’en a fait perdre les pédales ? Je n’ai aucune excuse. Se sentir devenir un objet sexuel s’avéra certes enivrant, mais le prix à payer en valait-il vraiment la chandelle ? Je vais devoir vivre avec ça le restant de mes jours : grisée dix minutes pour une vie à venir de regrets… je n’ai même pas pris mon pied ! Et puis, comment pourrais-je à nouveau affronter le regard aimant et confiant de mon mari, lui qui me respecte et me protège ? Toujours attentionné, ses manières douces et prévenantes m’ont donné envie de découvrir, d’éprouver autre chose de plus bestial, mais maintenant que je sais, je m’en veux. Je vendrais mon âme pour pouvoir remonter le temps de quelques heures… il est trop tard, elle ne vaut déjà plus grand-chose !

Je pensais qu’il serait préférable de vivre de remords que de regrets, l’adage se trompe, cela est bien plus douloureux et reste irréversible. Je pleure. Les larmes ne me soulagent pas pour autant.


Je retire enfin le bandeau me masquant les yeux dans le but d’amoindrir, en vain, la culpabilité ressentie. La lumière du plafonnier m’éblouit. Une forte odeur de fauve plane dans l’air, une capote pleine gît au sol, mon bas est déchiré. Je récupère ma jupe restée où elle était tombée et, tel un zombi, titubant légèrement, me dirige vers la salle d’eau attenante à la pièce. Mon maquillage a coulé, l’image me renvoyant le miroir me dégoûte. Tant bien que mal, j’essaie de me rendre à nouveau présentable… à peine perdue, la laideur intérieure me colle à la peau. Enfilant mon manteau, je le boutonne jusqu’en haut, je souhaiterais tant être invisible et simplement disparaître.


C’est certain, le groom me dévisage alors que je suis sur le point de partir. Aimerait-il me la mettre aussi ? Il aurait tort de ne pas être tenté, car après tout, un vide-couilles, c’est ce que je suis devenue !

Une fois sortie, l’air frais extérieur me vivifie et cela m’apaise légèrement, fermant les yeux, la face orientée vers le ciel, j’inspire à plein poumon. Je m’empresse de rejoindre mon véhicule, mais je ne peux pas rentrer ainsi. Heureusement, j’avais prévu une tenue de rechange plus décente que j’avais pris soin de déposer dans le coffre de ma voiture : un pantalon, une simple chemise et une paire classique de ballerines.


23 heures, me voilà devant mon domicile. L’éclairage est encore allumé, Sylvain très protecteur doit certainement m’attendre. Comme à son habitude, il s’inquiète et patiente jusqu’à mon retour pour aller se coucher. Fébrilement, je me décide, et entre. Il m’accueille à bras ouverts.



Je me sens méprisable. Lui si attentionné, je lui ai planté un couteau dans le dos. Je me comporte comme la pire des traînées et maintenant, je lui mens effrontément.

Une dernière fois, je tente d’effacer ma félonie sous une douche qui s’avère inefficace. L’empreinte de la trahison demeure indélébile. Je frotte en vain puis, résignée, je file me coucher.


Un tiroir grince, un placard claque… Sylvain range trois bricoles avant de certainement me rejoindre. La porte de la chambre s’ouvre. Il se faufile sous la couette. Alors qu’il me prend dans ses bras, un mensonge en entraînant un autre, je fais semblant de dormir.



–––oooOooo–––



Quinze jours se sont écoulés et je sors de chez mon gynéco avec ma première échographie, verdict : me voilà enceinte de deux mois ! Sylvain exulte, moi, je n’arrive pas à me réjouir. La conception de l’être qui devait enrichir ma vie, notre vie, ne cessera jamais de me rappeler l’infamie dont j’ai été l’actrice lors de cette soirée de débauche.


J’ai perdu mon innocence, le monde me paraît bien plus gris et tellement terne. Mes congénères m’écœurent et la confiance que je pouvais avoir en l’humanité s’est dissipée. Bien sûr, mon comportement vis-à-vis de Sylvain a aussi évolué, je suis devenue bien plus distante, moins joviale, plus renfermée. Je ne veux plus lui mentir… Jamais !


Pas dupe, il sent bien le changement, j’ai toutefois l’impression qu’il reste imperturbable. Il ne cesse de se montrer aimant et attentif, mais quand nos regards se croisent, il me semble y lire de la tristesse et cela en rajoute à ma culpabilité, je décide donc, un soir, d’enfin avouer. Il va me haïr, ma traîtrise va assurément l’assommer mais je ne peux plus garder pour moi cet effroyable secret, c’est au-dessus de mes forces. Profitant d’un moment qui aurait pu tout aussi bien devenir celui d’un rapprochement plus intime, alors qu’il tente de me prendre dans ses bras, je le repousse pour, en tremblant d’émotion, lui dire :



Un silence pesant s’installe. Je sais qu’il a compris, je le sens, pourtant, il m’enlace tendrement. Son rythme cardiaque s’accélère, sa respiration devient aussi plus saccadée, puis il me demande :



Tremblant de tout mon être, en un souffle presque imperceptible, je lui réponds :



Contre toute attente, son étreinte devient plus pressante, protectrice et bienveillante. Ses bras m’enlacent, me serrent un peu plus fort encore et me réchauffent… je savoure ! Je profite de cet ultime moment de tendresse qui, très certainement, va me filer entre les doigts. Ses lèvres viennent se poser dans mes cheveux, je le sens frémir. Une larme atterrit sur mon front, il pleure. Mon Dieu, qu’ai-je fait ? N’osant plus rien dire, retenant ma respiration, je reste coi dans l’attente de la sentence.



Je pleure avec lui… !





– FIN (définitive) –





« L’erreur étant humaine, tout acte devrait requérir une rédemption à partir du moment qu’il soit sincèrement repenti. »