n° 19473 | Fiche technique | 17626 caractères | 17626Temps de lecture estimé : 11 mn | 29/02/20 corrigé 05/06/21 |
Résumé: De l'entrée en matière découle le succès de l'ouvrage... Rencontrer, séduire, réveiller le désir, exciter, enflammer, faites mijoter... Pour mieux savourer... | ||||
Critères: fh inconnu hotel caférestau voir nopéné -occasion | ||||
Auteur : Achour Envoi mini-message |
Il y a des jours comme ça !
Le Bon-heur !
C’est avec cet esprit nonchalant et positif que Marcel a regagné sa voiture. Et il n’est même pas quinze heures ! De sorte que, mon bon Marcel, te voilà libre pour le reste de la journée. C’est tombé comme ça, un après-midi entier de libre, ensoleillé qui plus est, un cadeau, quoi ! D’autant plus appréciable, qu’il est complètement inattendu… La crèche municipale, pour laquelle il a fait un détour de soixante kilomètres, est inaccessible, fermée par un piquet de grève bien déterminé… Allez inspecter les normes de sécurité, dans ces conditions !
Il démarre aussitôt…
Comment va-t-il profiter de son après-midi maintenant ? On verra bien, hein, chaque chose en son temps… D’abord, un verre à la terrasse de ce café qu’il a aperçu en traversant la ville… Là, le voilà, au soleil, sous les platanes et l’accent chantant de Provence… Et aucun problème pour se garer, le parking est juste en face… Quant à la terrasse, putain, mais c’est une invitation à s’asseoir, à boire, à jouir du soleil… Il s’assoit donc… Le café est situé dans une rue piétonne et les tables s’étendent jusqu’au milieu de la rue… Il n’y a pas foule, tant à la rue qu’au café. La serveuse, une jeune fille en fleur, vient s’enquérir de ses désirs… Marcel opte pour un demi de bière…
Une fois servi, il regarde le verre d’un air pleinement satisfait. La bière est ornée avec ce qu’il faut de mousse et un nuage formé par de mini gouttelettes enveloppe tout le verre, de quoi avoir l’eau à la bouche… Mais avant de déguster sa bière, Marcel prend le temps de sortir ses cigarettes, son portable, histoire de répondre à quelques messages… Puis, estimant qu’il a suffisamment salivé, il prend son verre et le porte à ses lèvres…
Et c’est là que ça a commencé…
*****
Son regard, au moment où il s’apprête à boire, reste figé ! Une jeune fille qui marche dans la rue le regarde. Elle ne le regarde pas fixement, mais elle ne détourne pas les yeux non plus ! Et plus elle s’approche, plus elle semble avoir du mal à contenir un sourire. Parvenue à son niveau, elle ne se contrôle plus et pouffe de rire, sans s’arrêter… Marcel repose son verre sans l’avoir goûté et se retourne pour suivre la jeune fille des yeux. Leurs regards se croisent à nouveau ! Car elle s’est arrêtée et s’est mise à le regarder sans autre forme de procès ou de gêne. Il détourne vite son regard et se concentre sur son verre. Il prend le temps de se faire une contenance et boit une bonne gorgée de bière. Mal l’en a pris ! Il a failli s’en étrangler ! La jeune fille a rebroussé chemin et la voilà qui passe juste à côté de sa table. Elle l’a frôlé même ! Non, mais je rêve ! Marcel délaisse son verre et allume son portable, un œil sur l’écran et un œil derrière la fille…
La première chose qu’il a remarquée, c’est sa nuque. Elle a les cheveux courts et on voit nettement sa nuque, gracieuse, fragile… Elle se dirige vers la serveuse et Marcel l’entend distinctement passer commande, un demi de bière, comme lui. Puis elle fait mine de chercher une table. Elle semble hésiter. Marcel, penché sur son portable, la suit avec des œillades fuyantes… Elle se décide enfin… Et où ça ? Juste à la table voisine de la sienne, à peine un mètre les sépare… Elle ne regarde plus Marcel. En revanche, elle se laisse regarder.
Elle prend tout son temps pour s’asseoir, en enlevant délicatement son manteau, un machin bizarre, avec des grandes poches, trop grand pour elle en tout cas… Sans manteau, on ne voit plus que sa poitrine… Sentant sa gorge crier secours, Marcel boit une gorgée de bière… Putain ! Même la bière semble s’être imprégnée de la sensualité que répand cette fille… Elle prend son temps encore pour fouiller dans son sac, d’où elle sort une boîte de tabac à rouler, un paquet de feuilles, un briquet et son potable… Nous nous ressemblons, se dit Marcel. Cette idée amène un sourire amusé sur ses lèvres… Et c’est là qu’elle l’attend…
Contrairement aux mots, le ton est loin d’être agressif. Pour le moins, il témoigne d’un art consommé de la provocation, de quoi intimider davantage le pauvre Marcel… Courageusement, il plonge les yeux dans son portable. Personne ne lui a parlé et il n’a rien entendu. Voilà. Du calme, du calme… Mais qui vous laisse en paix ! Du coin de l’œil, il la voit se lever et se diriger vers lui. Son ombre vient majestueusement se dessiner sur la table. Elle ne dit rien, se contentant de regarder Marcel, sous toutes les coutures… Il se sent rougir et, sous peine de perdre la face, il lève la sienne et regarde la fille, cherchant ses mots… Mais elle ne lui laisse pas le temps de trouver quoi que ce soit… Elle avance la main et s’empare de son téléphone…
Marcel essaye de secouer son trouble, sourit du mieux qu’il peut, ravi d’être utile… Au moins, comme ça, il peut la regarder à loisir… De près, elle est mille fois plus belle, plus attirante, plus appétissante, envoûtante… Ses doigts frétillent sur le portable de Marcel comme s’il était le sien… Elle compose un numéro et porte le téléphone gracieusement à son oreille… Mais c’est son téléphone à elle, laissé seul sur la table, qui s’est mis à vibrer et à sonner. Elle raccroche…
Elle lui remet l’appareil à la main, sans omettre de l’effleurer au passage et, sans autre forme d’explication ni même de remerciement, elle regagne sa place et plonge dans son portable…
*****
Marcel essaye de se dominer. Par quel bout prendre cette histoire ! Qu’est-ce que c’est que cette fille ! Elle n’a vraiment pas froid aux yeux, celle-là ! Ni ailleurs, probablement… Comment qu’elle s’est prise pour lui soutirer son numéro de téléphone ! On dirait un viol, presque… Et puis cette histoire d’appeler sa mère ! Mais quel âge a-t-elle ? Sans doute dans les vingt-deux, vingt-trois ans, vingt-cinq à tout casser… Ses yeux, sa bouche, ses seins… C’est un appel aux sens… Une invitation au…
Vringgggg…
C’est son portable qui vient de vibrer, un nouveau message… Il se hâte de regarder… Numéro inconnu, mais texte explicite…
« Tu me plais bien… Tu as quel âge ? »
Marcel réfléchit longtemps. Une goutte de sueur perle sur son front… Finalement il se décide…
« Je ne dis pas mon âge aux inconnues… Et puis vous qui êtes tellement forte, devinez… »
« Quarante… Quarante-cinq ans… »
« Oh merci, merci… ça va me remonter le moral ça… Désolé de vous décevoir, mais je n’en ai que trente-quatre… »
« Sérieux ! Putain, mais t’es un faux vieux ! Tu n’as que six ans de plus que moi ! Dommage ! Je les aime plus mûrs, si tu vois ce que je veux dire… »
« Je suis éliminé alors ? »
« Non, ça va, t’as de la chance… Tu parais vieux… »
« Je me sens flatté… Trop aimable… »
« T’es marié ? »
Marcel ne répond pas. Il se met debout et fait signe à la serveuse. Puis il se rassoit… Visible qu’il ne veut pas répondre…
Vringgggg…
Il se précipite…
« T’as peur d’elle ? »
La serveuse arrive à ce moment. Marcel lui demande la même chose et, d’un geste de la main, il lui indique les deux tables. Elle s’en retourne, sans pouvoir cacher un sourire coquin, limite complice…
Vringgggg…
« Tu trompes souvent ta femme ? »
« Jamais ! »
« Tu ne l’as jamais trompée ! »
« Jamais veut dire jamais… »
« Oh putain, ça m’excite, ça ! Un mec honnête et fidèle… Et que je vais initier à l’adultère… à la débauche… la luxure… Ça te plaît ? »
Revoilà la serveuse. Elle pose devant chacun son verre et s’en va, suivie de Marcel qui gagne du temps et retarde tout ce qu’il peut le moment de répondre… Que répondre d’ailleurs ? Cette fille semble au-dessus des mots, au-dessus de compliments… Tiens, voilà qu’elle se lève… Marcel pense qu’elle va s’attabler avec lui. Pas du tout, elle a juste remis son manteau et s’est rassise de nouveau. Adieu formes, seins fièrement dessinés sous le pull… Elle boit une gorgée de bière et repose son verre. Puis elle s’arc-boute autant qu’elle peut sur la table… Mais qu’a-t-elle à se contorsionner de la sorte !
Vringgggg…
Marcel se précipite. Cette fois c’est une pièce jointe. Il appuie, appuie… Putain, ça met un siècle à s’ouvrir… Ehhhh… Ses seins ! Elle les a pris en photo dans cette position bizarre… On les voit vivants presque, les tétons, les aréoles…
Vringgggg…
« Et ça, ça te plaît ? »
Marcel se raidit. Oh Bon Dieu ! Ces seins ! Ces seins… Il les regarde longuement, les mate, les suce des yeux… Puis il regarde leur déesse. Oh non ! Elle se contorsionne encore ! Mais que va-t-elle inventer ?
Vringgggg…
Pièce jointe encore… Appuie, appuie… C’est bien ce qu’il a pensé, espéré sans y croire, sa petite culotte, ses cuisses… On ne voit pas bien-bien, mais c’est suffisant pour vous troubler la vue, vous mettre les sens en émoi… Son corps est traversé par une déferlante de désir, secoué par l’envie… Il en est sûr, son visage doit être tout rouge… Il fond sur le verre de bière. Il en boit comme s’il s’accrochait à la dernière bouée de sauvetage…
Vringgggg…
« Alors, tu viens, petit loup… Je t’apprendrai à bien baiser ta femme… »
Marcel se bloque. Il tourne le dos à la fille. Que dire ? Comment agir ? Est-ce bien vrai tout ça, d’abord ? Voyons, où est-il déjà ? Où en est-il ? S’il s’écoutait, il irait posséder cette fille-là, tout de suite, devant tout le monde… Pauvre Marcel ! Si ça se trouve, elle est déjà partie… Il se retourne, en panique… Non seulement elle est encore là, mais elle le dévore des yeux… Ils s’échangent un de ces regards qui n’a besoin de rien d’autre. Un regard rectiligne, qui transperce le corps, transcende l’idée et la pensée… Elle a l’air ravie, comblée de l’avoir amené à cet état de désir enflammé… Et c’est tout ce qu’il lui faut pour replonger dans son portable…
Marcel continue à la regarder, à s’abreuver de sensualité… Une sensualité plus que féminine, femelle… Il en perçoit l’odeur, putain ! Ça doit être la nuque… Il ne peut s’empêcher d’imaginer sa langue l’effleurer, la lécher dans tous les sens… Il se sent mâle en désir, en rut… Il se voit mordre cette belle nuque…
Vringgggg…
« Tu vois juste derrière le parking là-bas ? Il y a un hôtel. Va prendre une chambre… Et envoie-moi le numéro… Je te rejoindrai… Je veux te trouver nu, offert, tout à moi… Exécution… Pour les consommations, c’est moi qui les réglerai… J’aime bien offrir à boire aux mecs que je baise… Alors à tout de suite, mec… »
Il ne cherche même pas à comprendre. À quoi bon ! Ça va ne faire que le torturer davantage… Advienne que pourra ! Après un dernier regard exalté, il se lève et s’exécute… Elle le suit des yeux et pouffe de rire en le voyant traverser la rue et le parking en courant…
*****
Le voilà dans le lit, offert, nu… Pour obtenir la chambre, il n’a pas fallu plus de cinq minutes. Tout est automatisé. Contre sa carte bleue, une machine lui a délivré un ticket-reçu où figurent deux codes d’accès. Il les lui communique aussitôt et, encore dans le couloir :
Vringgggg…
« Wawwwww ! T’as fait vite ! Fière de toi, mec… Je n’ai même payé encore ! J’arrive… »
Marcel ne répond pas et court vers la chambre. Le temps qu’elle paye, qu’elle traverse, qu’elle arrive, il lui faut pas loin de dix minutes, calcule-t-il. Il ouvre la porte de la chambre en toute hâte et commence à se déshabiller. En face du lit, imposant, douillet, tentant, il y a une armoire à porte coulissante. Il l’ouvre. C’est grand, on peut s’y tenir debout et même allongé, avec un côté penderie et un côté étagères. Marcel y fourre ses vêtements n’importe comment, referme derrière lui et court vers la douche, le portable à la main. Hé, on ne sait jamais, il peut y avoir un autre « Vringgggg » !
Il se lave et se sèche aussi vite qu’il peut. Puis il défait le lit et plonge entre les draps… Bien que fleurant bon la lavande, Marcel y perçoit une odeur de désir et de sexe. Il relut ses messages et ça lui exacerbe davantage les sens… Putain, mais qu’est-ce qu’elle fout ! Pourquoi elle n’arrive pas ? Ça fait plus, bien plus, de dix minutes, là ! Il se raidit, se domine et attend encore, guettant le moindre bruit, le moindre signal…
Rien… Il attend… Il attend… Quand il ferme les yeux, il la voit, dans toutes les positions, tantôt enlevant son manteau, tantôt lui montrant ses seins… C’est trop ! Il ouvre les yeux… Bordel, mais qu’est-ce qu’elle fout ! Vingt minutes déjà ! À moins que… Oh non, ça serait trop horrible ! Putain, avoir fait tout ça pour… Pourquoi au juste ? Se moquer, provoquer, exciter, s’exciter… Tout ça à la fois… Va savoir… Si nos comportements, au-dessus comme au-dessous de la ceinture, avaient une quelconque rationalité ou logique, ça se saurait ! Putain, ce qu’elle vient de faire là est proche du sadisme… D’accord, c’est excitant, mais quand même ! Pauvre Marcel ! Il y a loin de la coupe aux lèvres, mon vieux ! Il résiste autant qu’il peut à l’idée de lui envoyer un message, encore moins l’appeler… Finalement, il se décide… N’y tenant plus, il demande…
« ? »
Vringgggg…
La réponse est quasi-instantanée. Elle l’attendait…
« Quoi ? »
« Je suis au lit… Nu et offert… »
« Moi aussi… »
« Toi aussi ! »
« Oui, je suis au lit… Nue… et seule… En pensant à toi, à ce que tu aurais pu me faire… »
« Tu… Tu ne me rejoins pas ! »
« Oh, mon pauvre ! Ne me dis pas que tu crois encore au père Noël ! »
« Pourquoi tu as fait ça ! »
« Bennn… C’est amusant ! C’est tombé sur toi, voilà… Et puis, franchement, tu me plaisais bien… Tu devrais être content… Je t’ai donné de quoi fantasmer pour pas mal de temps… Non ? »
« En somme tu m’as fait boire un flacon vide… »
« Joliiiii ! Tu me donnes des remords, presque… Alors je vais te le remplir, ton flacon… Mais à moitié seulement… Appelle-moi et on fait ça au téléphone… »
« Et tu appelles ça à moitié ! Ce n’est même pas quinze pour cent ! »
« Faudra t’en contenter… Et puis comme ça, tu pourras te dire que tu ne trompes pas ta femme… »
« Je t’ai menti, je ne suis pas marié… »
« Salaud ! »
« J’appelle quand même ? »
« Je ne sais pas… »
« Alléééhhhh… »
« Tu as envie ? »
« Je ne suis pas dans un lit, je suis sur un volcan… »
« Oh putain ! Appelle, appelle… »
Marcel se carre bien dans le lit et appuie sur le bouton d’appel. Il porte l’appareil à son oreille. Ça sonne… Ça sonne encore… Mais curieusement, il entend la sonnerie de son autre oreille ! Il éloigne le téléphone. Ça continue de sonner… Et ça vient… Ça vient… Oh putain de putain ! Il bondit hors du lit et ouvre la porte de l’armoire…
Et c’est là qu’il la trouve, blottie tout au fond de l’armoire, à moitié morte de rire…
Et d’excitation…