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n° 19585Fiche technique19593 caractères19593
Temps de lecture estimé : 11 mn
07/05/20
Résumé:  Ses règles étaient claires et simples. Et pourtant la plus difficile à convaincre, c'était elle-même..
Critères:  fh extracon voir fgode
Auteur : Twister31      Envoi mini-message
Dernière danse

Salut ! Tu passes boire un coup à la maison ce soir ?


Cette fin de mois d’août répondait à toutes ses promesses. La chaleur moite et étouffante de l’après-midi s’était vue dissiper par une brise envoûtante dès le début de la soirée et la lourdeur des rayons de soleil était encore en mémoire sur sa peau fragile. Le filet d’air qui s’était fait tant espérer glissait voluptueusement entre ses cheveux, au gré de ses pas. Elle adorait les nuits d’été.


Elle lui avait promis une bière. Et juste une bière.


Elle franchit le portillon du jardin d’un pas décidé, sans vraiment comprendre d’où lui venait cette assurance.

Il était là dehors, il l’attendait. Sa chemise bleu clair à peine boutonnée, laissant apparaître quelques courbes, ses cheveux ébouriffés, sa subtile nonchalance sur sa chaise de jardin… Ce dessin d’homme décontracté et sûr de lui qu’elle contemplait lui renvoya sa propre image en tête. Elle mourait de stress.

Elle comprit au premier regard que cette nuit serait certainement une dure épreuve pour elle.



Les formules de bienvenue n’avaient jamais été son fort, pensa-t-elle. Il ne s’embarrassait pas de formalités. Il ne s’encombra pas non plus de sa réponse. À peine eut-elle le temps de s’avancer pour lui répondre, qu’une bombe fraîche s’était glissée entre ses mains.


Coucou. Si tu veux, oui, mais j’ai une soirée avant, je n’arriverais pas tôt.



Elle prit une première gorgée de liquide frais. Elle était âpre et amère. Tout ce qu’il aimait. Tout ce qu’elle détestait.



Elle ne pensait pas que la question viendrait si vite dans la conversation. Peu importe la réponse qu’elle lui apporterait ce soir, il ne se vexerait pas, elle le savait. Elle reprit une gorgée pour se donner du courage.



D’accord. Tu porteras une robe fendue. Et tu connais la règle à la maison…


Le vent s’était réveillé depuis son arrivée. Les quelques points lumineux qui éclairaient le ciel se couvraient petit à petit d’un voile épais. Le tonnerre grondait à des dizaines de kilomètres de là. La robe longue et fluide qu’elle avait choisi de porter était d’autant plus légère que l’air qui y glissait au travers. Une fine ouverture remontait le long de sa cuisse, laissant entrouvrir une porte imaginaire le long de ses jambes. Elle adorait le voir prendre plaisir à remonter son regard le long de cette courbe.



D’accord pour tes règles, mais j’aurai mes limites ce soir. Je ne veux pas craquer.


Leur chaise n’était qu’à quelques centimètres l’une de l’autre et se faisait face. La décontraction absolue qu’elle avait en face d’elle ne l’aidait pas à dissoudre la boule de pression grandissante dans son ventre. Il était là, juste là, complètement détendu. Le genou de son ancien amant s’entrechoquait au sien quand il rigolait.


Elle comprit rapidement que deux conversations se dérouleraient ce soir-là. La première était à base de banalités. Les voyages que chacun avait faits cet été-là, les femmes qu’il avait rencontrées, leur goût en matière de bière… Elle ne se souviendrait pas de la moitié de leurs propos.

Le second échange qu’ils entretenaient finit par prendre toute son attention. Ce dernier était parfaitement silencieux. Une conversation de gestes, de toucher et de sens.


Les jambes de son interlocuteur ne s’encombraient plus d’à-coups et s’étaient parfaitement lovées dans le creux de ses propres cuisses. Se rendait-il au moins compte de ce qu’il faisait ?


Quelles sont tes limites ?


Comme pour la provoquer, il glissa un pied dans le creux de la chaise face à lui, caressant délicatement la cuisse qui croisa son chemin.


Je ne veux pas que tes mains me touchent. Je ne veux pas que tu m’embrasses.


La douce sensation de sa peau sur la sienne lui procura un frisson qu’elle avait longtemps espéré. Son esprit se tordit de douleur tandis que son corps commençait à se tordre de plaisir. Elle fit glisser lentement sa main sur sa propre hanche pour atterrir à quelques centimètres de cette jambe qui s’était invitée dans sa bulle. Elle continuait de lui parler de son voyage, comme si l’invitation qu’il venait de lui tendre ne l’atteignait pas.


Mes mains et mes lèvres ne te toucheront pas, très bien. Mais tu en mourras d’envie.


Elle voulait le prendre à son propre jeu. Ce soir elle ne dérogerait pas aux règles qu’elle s’était fixées. Qu’en serait-il de lui ? Sa propre main gauche se plaqua sur la jambe attenante. Elle remonta légèrement le long du genou pour venir effleurer cette cuisse masculine qui lui était tendue. Les banalités qu’ils continuaient d’échanger n’avaient plus aucun sens pour elle, seule la sensation de ses doigts sur cette peau lui importait.



Leurs échanges autour de leurs voyages se coupèrent nets dans l’air électrique, propulsant leur conversation gestuelle au centre de l’attention.

Elle avait voulu le provoquer et le prendre à son jeu en oubliant ses propres règles.

Les pulsations dans son cœur se confondaient au râle sourd qui grondait de plus en plus fort dans l’air. La fraîcheur du soir ne faisait plus le moindre effet sur son corps.


Tu crois que je vais craquer ?


Ses yeux la transperçaient. Son regard était dur, déstabilisant. Elle osait à peine le soutenir. L’homme en profita pour reprendre l’avantage. La jambe qu’il avait laissée proche d’elle se fit glisser lentement, faisant courir son extrémité le long de son entrecuisse. Il souleva méticuleusement la fente de la robe à l’aide du dos de son pied. La pression qu’elle enfouissait en elle depuis le début de la soirée se décupla pour se transformer en une tension extrême. Elle frissonna de plus belle.

Il continua de déballer ses jambes avec lenteur, remontant délicieusement sa robe le long de ses hanches et la pressant délicatement pour ouvrir ses cuisses.


Je suis certain que tu craqueras. Viens pour 23 h.


Il arbora un sourire satisfait et un regard déstabilisé. Elle n’avait pas dérogé à la règle et était venue sans dessous. C’était la première fois qu’elle répondait ainsi à sa demande. Il pencha légèrement la tête, empli d’un vice de curiosité. Elle comprit alors que le pouvoir n’avait jamais quitté ses propres mains. Elle fit glisser ses dernières le long de ses cuisses, maintenues avec force par le pied de son rival, pour retirer les dernières parois de tissus qui gêneraient la vue de l’homme qui lui faisait face. Il gonfla le torse si violemment qu’elle comprit en un coup d’œil que la tension qu’elle lui infligeait lui avait fait perdre son souffle quelques instants.



Elle ne l’avait jamais fait. Pas devant quelqu’un, en tout cas. Elle s’exécuta et glissa ses doigts à travers la fente de sa robe, presque remontée en intégralité le long de ses hanches. Elle prit garde de laisser un spectacle à moitié caché à son partenaire, laissant monter en lui une frustration nécessaire si elle voulait qu’il plie. La sensation que cela lui procura était toute nouvelle pour elle. Elle savait exactement où toucher et quoi faire avec son propre corps. Plus rien n’existait autour d’elle, pas même l’orage qui tonnait de plus en plus fort, créant un grillage lumineux à travers les nuages. L’odeur de la pluie imprégnait ses narines tandis que ses propres doigts s’imprégnaient d’une tout autre sensation. Elle se délectait de la scène qu’elle lui offrait.


Je ne serai pas la plus faible de nous deux, prépare-toi à être déçu.


De lourdes gouttes de pluie commencèrent à s’écraser au sol, sur la table et sur leurs jambes. Ils se relevèrent précipitamment, surpris par l’orage qui les avait devancés et récupérant les cadavres de bière traînant sur la table. Les dix secondes qui leur avaient été nécessaires pour rentrer se protéger de la pluie fracassante ne suffirent pas. Elle était littéralement trempée, et cette fois-ci, son ancien amant n’y était pour rien. Ils échangèrent quelques rires complices, se passant une légère serviette sur les bras pour enlever les gouttes d’eau qui restaient encore sur leur peau.


La chemise de son partenaire ne paraissait plus avoir la même couleur. Elle avait été balayée par une traînée de gouttelettes, laissant apparaître un torse granuleux, empli de frisson. Leurs yeux échangèrent un regard qui n’avait pas besoin de parole.


Il déboutonna les trois boutons de sa chemise encore fermés et jeta le tissu sans ménagement sur la table à manger. Deux pas le séparaient d’elle. Il traversa cette frontière en un instant et lui retira sa robe d’une seule main. Le voile léger tomba à terre, la laissant nue, frissonnante et désarmée au milieu du salon.


Les règles n’avaient pas été bafouées. Ses mains et ses lèvres ne s’étaient pas posées sur elle. Du moins, pas encore, pensa-t-elle.


Tu ne seras peut-être pas la plus faible, mais pourtant ce soir, c’est toi qui me demanderas de t’embrasser.


Elle se dressa vers lui, pénétrant son regard de toute l’intensité de ses propres yeux. D’une corde invisible, elle l’amena à elle, se dirigeant à reculons vers le canapé. Elle se coucha là, voluptueusement, laissant apparaître sans pudeur sa féminité. Il ne pouvait que craquer.


Les mains de son homme s’accoudèrent sur le tissu du divan, autour de son corps. Elle mourait d’envie de sentir cette force sur sa peau, sur ses hanches, sur sa gorge. Il n’en fit rien. Le corps de son homme se pencha sur elle, appliquant ses hanches aux siennes et la plaquant avec force sur le canapé. Son visage n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle, son souffle chantait à ses oreilles.

Une voix criait dans sa tête, elle voulait qu’il le prenne là, maintenant. L’écho remontait dans tout son corps.


Ça te ferait trop plaisir. On verra bien qui craquera le premier.


Elle ne voulait pas craquer. Elle rêvait pourtant de pouvoir plonger dans les lèvres qui lui faisaient face.



Le visage de son amant remonta légèrement sur sa joue. Elle avait la sensation qu’il effleurait ses lèvres avec son souffle délicieux, montant en elle sa frustration d’un cran.

Il plaqua son regard dans ses yeux et sourit. Elle ne comprit qu’au bout de quelques instants qu’il était en train de descendre subtilement le long de son corps. Ses bras l’accompagnèrent pour soutenir son torse, sans jamais la toucher. Une araignée aux fines pattes, se délectant de sa proie.


Quand ma bouche sera à ta portée, tu ne pourras pas reculer, tu le sais.


Il était totalement descendu dans son intimité et pourtant, elle ne sentait rien. La chaleur de sa langue ne l’envoûtait pas de plaisir. La force de ses mains ne la faisait pas tressaillir. La frustration de cette sensation de vide l’emplit d’un désir qu’elle n’avait encore jamais connu. Elle mourait d’envie de le sentir glisser ses doigts pendant que sa langue se plaquerait sur elle. L’attente en devenait insoutenable. Elle se tordait presque de douleur pour ressentir la moindre sensation dans cette position. La réponse à son appel ne tarda pas à arriver, mais ce n’était pas celle à laquelle elle pensait. Un air frais et léger sortit de la bouche de son homme et calma sa chaleur. Le souffle s’intensifia rapidement sur son intimité, provoquant en elle de légères convulsions délicieusement frustrantes.


Tu es si sûr de toi ? Tu crois me faire autant d’effet que ça ? On verra bien ce soir, je te préviens quand je démarre.


Violemment, il se stoppa et remonta d’une traite sur le visage de sa partenaire. Son propre corps fut enseveli par son homme, jouant de cette proximité pour appuyer légèrement son bassin au sien. De légers coups de reins venaient l’appuyer sur elle, elle mourrait d’envie de l’y encourager de ses propres mains.



La voix hurla dans son corps. Elle voulait qu’il se charge de satisfaire ce plaisir qui tournoyait autour d’elle. Ce plaisir qu’il avait si bien déclenché et qui la narguait maintenant. Pourquoi était-elle si idiote ? Pourquoi ne pas le lui accorder ?



Elle se redressa violemment, entraînant son amant avec elle. La surprise qu’elle put lire dans ses yeux la ravit. Elle déboutonna avec vigueur son pantalon et lui retira impatiemment ses affaires. L’érection qu’elle venait de dévoiler trahissait son homme, il finirait par craquer, elle le sentait, elle le voyait. Elle l’assit sur le canapé, se dressant sur lui impatiemment en prenant garde de ne jamais toucher la partie interdite de son amant. Elle ne craquera pas.


Elle déposa ses fesses lentement au contact de son homme. Un léger coup de reins aurait suffi à parfaitement fusionner leur corps l’un à l’autre. Un simple mouvement et leurs règles seraient bafouées.



Elle voulait ses lèvres. Elle voulait sa bouche. Elle l’aurait dévoré sur place. Sa main droite se dressa délicatement et apposa deux doigts sur la bouche de son amant. Son visage se rapprocha du sien pour embrasser tendrement ces lèvres cachées par sa propre main. Elle venait juste de découvrir ce que le sentiment de frustration pouvait procurer sur un corps empli de désir. Elle voulait lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle s’appliqua à embrasser avec passion cette bouche entravée jusqu’à ressentir la douleur de son amant à travers ses gestes. Il entrouvrit ses lèvres pour reprendre son souffle et se dégagea violemment du canapé pour ne pas succomber à son désir.



Elle s’exécuta, l’observant se diriger nu vers la cuisine. Elle le connaissait que trop bien pour savoir ce qui venait de lui traverser l’esprit.



Elle n’était pas certaine de sa théorie. Elle s’exécuta à nouveau, en toute confiance, se laissant aller de tout son long sur le canapé en fermant ses paupières. L’attente ne fut pas longue avant qu’elle ne ressente les premières caresses sur ses cuisses. Elle comprit rapidement à quoi elle avait affaire quand la pièce froide et dure entra en elle délicatement. La surprise lui arracha un râle de plaisir, resserrant en elle chaque muscle intensément. L’objet était glacé, redescendant la température de son corps bouillant et provoquant en elle des spasmes intenses de plaisir.


Il ne fit que trois allers-retours en elle.


Le premier fut le plus surprenant et le plus délicat. L’objet était resté quelques secondes aux portes de sa cavité, l’effleurant subtilement et provoquant en elle une montée de désir irrésistible. L’objet était ensuite monté progressivement, lentement, tendrement en elle, éveillant le moindre de ses sens. Il ressortit en quelques secondes, la privant des sensations qu’elle venait de rencontrer. Le vide en elle lui fit tourner la tête. Elle en voulait encore.


Son homme répondit à son appel et revint de plus belle lui arracher un cri. Cette fois-ci, son corps s’était préparé à recevoir cet élément dur et froid. La sensation de cette pièce à nouveau en elle décupla ses passions tandis que les tensions de ses muscles l’emplirent violemment de plaisir. Il resta profondément en elle, exaltant son envie à un niveau qu’elle n’avait jamais connu. Elle pouvait sentir la force que son homme mettait dans son action. Sa main gauche était crispée sur sa cuisse pour l’aider à retenir l’objet au plus profond d’elle. La pièce ressortit une nouvelle fois de son corps, la laissant dans un état de frustration absolue. Elle en voulait encore plus. Une dernière fois.


Ses mains cherchèrent un appui sur l’accoudoir derrière sa tête. Elle y enfonça ses doigts de toutes ses forces pour se préparer à compenser l’arrivée fracassante de son désir. L’homme s’agrippa une dernière fois à sa partenaire et s’appliqua à lui introduire l’objet avec violence pour lui arracher un ultime cri de plaisir, lui provoquant d’insoutenables pulsations dans tout le bas du corps. La moindre sensation qu’elle recevait était décuplée à cet instant précis. La main sur sa cuisse paraissait être une enclume, le souffle léger de son homme sur sa jambe était une tempête d’un autre temps et son cœur n’était autre qu’un tambour de guerre. Il la laissa ainsi, dans son état voluptueux et léthargique, quelques délicieuses secondes.



À cet instant précis, elle aurait répondu à toutes ses demandes. Elle l’aurait embrassé s’il le lui avait demandé. Elle s’exécuta une dernière fois, sous ses yeux, venant caresser son intimité encore trempée de fraîcheur tandis qu’il la regardait faire avec envie. Il la dévorait des yeux. Il se délecta une dernière fois du spectacle, libérant avec frénésie son envie sur elle.


Ils avaient tenu leur promesse ce soir-là. Ils avaient tenu bon. Et aucun des deux ne saurait qui de l’autre en avait le plus souffert.




***




Coucou. Tu viens manger à la maison ce midi ?


Pourquoi pas. Du moment qu’il n’y a pas de concombre en entrée…