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n° 19628Fiche technique91163 caractères91163
Temps de lecture estimé : 51 mn
28/05/20
corrigé 05/06/21
Résumé:  Rencontre avec une extraterrestre en pleine campagne Berrichonne
Critères:  fh campagne fellation cunnilingu pénétratio init sf -sf
Auteur : Roy Suffer            Envoi mini-message
Au pays des mille étangs




Il est un petit terroir très particulier, niché au sud-ouest de la sympathique province du Berry, siège du centre géographique de la France. Anciens marécages insalubres, propices aux maladies liées aux eaux stagnantes, fièvres comme le paludisme ou malaria, selon les Italiens, dysenterie, au point qu’on appelait les rares habitants des lieux « les ventres jaunes », sans compter les rhumatismes précoces. Les corollaires de tous ces maux étaient bien sûr la pauvreté, puisqu’il n’était guère possible de cultiver plus de quelques arpents, et la rareté des habitants qui faisait presque de cette contrée un désert humide.


À partir du XIIe siècle, les moines d’abbayes périphériques, Saint-Cyran, Méobecq et Fontgombault, apportèrent leur savoir, les seigneurs leur pouvoir et les paysans leurs bras, pour tenter d’assainir ce marécage. Ils n’utilisèrent pas des moulins pour pomper l’eau comme le firent les Hollandais avec leurs polders, mais utilisèrent une logique implacable pour séparer la terre de l’eau : creuser des étangs et ainsi laisser la place à l’eau et drainer la terre. S’il ne s’était agi que de faire des trous de place en place, on imagine bien que, quelques années plus tard, eaux et terres se seraient à nouveau mêlées pour reconstituer un marécage. Leur astuce a été de faire en sorte que chaque étang puisse se déverser dans un étang légèrement plus bas, et ainsi de suite jusqu’au dernier qui se déverse en un ruisseau. On parle de « pays des mille étangs », à l’instar des Dombes. « Mille », c’est pratique quand il y en a trop pour compter. La réalité est bien supérieure, puisqu’il s’agit d’un réseau complexe de… 2 757 étangs ! Tous artificiels, tous reliés entre eux. Les étangs libéraient des terres plus saines et cultivables, et permettaient également la pisciculture, notamment l’élevage de carpes danubiennes, protéines bienvenues en ces temps difficiles.


Ce fut un tour de force, mais la légende est plus jolie encore. Nous sommes aux confins du Poitou et de la Touraine, patrie de ce bon François Rabelais. Or donc, ces nombreux étangs seraient les empreintes des pas de Gargantua qui, de temps en temps, secouait ses socques et laissait tomber des monticules de-ci de-là, « les despâtures de Gargantua ». Il dépâtait ses chaussures, en faisait tomber la pâte, la boue collante. Ces monticules, également appelés « buttons », sont en fait des formations de grès rouge datant du crétacé, lorsque la mer s’est retirée. C’est beaucoup moins charmant.


Aujourd’hui, la Brenne est une contrée tout à fait agréable et touristique, c’est un parc naturel régional avec une faune et une flore riches et intéressantes, dans cette alternance de forêts, de champs et d’étangs. Les oiseaux migrateurs y font souvent escale, chasseurs et pêcheurs y pratiquent leurs activités favorites, apportant un appoint économique à la pisciculture, l’élevage et l’agriculture. Mais on est loin des fermes piscicoles des fjords norvégiens, du Charolais ou de la Beauce. Les gens y sont restés modestes et toujours relativement rares, quelques bourgs et de nombreuses fermes isolées.


J’aime m’y balader, il y a toujours des surprises extraordinaires. Cela va du couple de faisans qui vous barre la route à la pêche du grèbe huppé qui disparaît complètement dans l’eau et ressort quelques mètres plus loin, un poisson en travers du bec, du rat musqué construisant son nid à la libellule transparente et mordorée happée par une grenouille gourmande. Et les forêts regorgent de plus grands mammifères, gentils lapins et lièvres, graciles chevreuils, redoutables sangliers et le roi : le cerf et ses biches. C’est magnifique ! J’y ai grillé des kilomètres de pellicule au bon vieux temps de l’argentique et des mémoires numériques entières.


La période que je préfère se situe à la fin de l’été, c’est celle du brame. Là, les cervidés sont fous, le sang gorgé d’hormones. Habituellement si discrets et craintifs, leurs cris rauques, longs, puissants emplissent les futaies, affirmant leur désir de reproduction et leur suprématie de mâle conquérant. Car bien sûr, c’est le plus grand, le plus beau, le plus fort qui aura droit à toutes les biches, ou presque. Ils réent pour se provoquer, mais dans cette résonance grave et profonde qui vous fouaille les tripes, vous percevez également l’appel irrépressible de la nécessité absolue de reproduction, ce besoin impérieux, voire douloureux tant il est fort, de couvrir les femelles. Nous connaissons parfois cela, nous les hommes, sans bramer pour autant. Il est vrai que notre période de rut ne se limite pas à un mois par an… C’est bien sûr la nuit que ce brame est le plus impressionnant, une belle nuit de pleine lune par exemple entre le quinze septembre et le quinze octobre environ, et j’aime emmener quelques amis partager cet événement naturel. La plupart sont impressionnés et adorent. Un soir, j’y ai amené une amie, pour laquelle j’aurais volontiers bramé, une fille de paysan qui m’a dit simplement :



Déçu j’étais… Il lui a fallu bien du talent pour me faire oublier ce blasphème.

Mais le plus souvent, j’y vais seul et à plusieurs reprises, que ce soit en repérage ou simplement pour suivre l’évolution de cette période exceptionnelle qui s’annonce timidement, croît jusqu’au paroxysme puis retombe jusqu’au calme absolu. Il faut rester prudent, l’exercice peut s’avérer dangereux, car les bestiaux excités foncent sur tout ce qui bouge, considéré a priori comme un rival potentiel.


Ce soir-là, j’étais seul. La voiture arrêtée à un carrefour de trois allées forestières, j’avais eu mon compte d’appels, de réponses, de rapprochement perceptible, puis le fracas invraisemblable des bois qui s’entrechoquent dans un combat singulier. Un moment rare, j’en étais tout frémissant. Je remontai dans ma voiture et, connaissant bien les lieux, décidai de ne pas retourner vers le village, mais de continuer la route étroite pour en retrouver une plus large et plus directe. J’avais à peine franchi la lisière de la forêt, retrouvant les haies bordant les champs cultivés, quand survint l’incident imprévisible. D’un coup, la lumière de mes pleins phares baissa jusqu’au noir total et le moteur se tut. La voiture avança encore quelques mètres sur sa lancée. Mes yeux s’habituant à l’obscurité, je la dirigeai vers l’accotement, dégageant la voie goudronnée pour laisser place à d’hypothétiques véhicules. Plus rien. Plus de lumières, de klaxon, même le plafonnier ne s’alluma pas quand j’ouvris la portière. La tuile ! Parce que je risquais bien de passer la nuit-là. Appeler un copain pour venir me chercher ? Pas sympa à une heure du mat’. Restait l’assistance de mon assurance, le truc si cher dont on ne se sert jamais ou presque. Un malheur ne venant jamais seul, mon téléphone portable ne s’alluma même pas, pas plus que ma lampe torche.


Et @#%#[]} ! (jurons variés)


Même pas possible d’aller voir sous le capot si un fil ne se serait pas détaché de la batterie, ou un truc comme ça. Quand on n’y voit rien, on ivoirien ! C’est tout noir ! Heureusement, la lune est là. Elle n’est pas pleine, mais me permet de distinguer la route et de marcher jusqu’à la prochaine ferme, pas très loin à droite, les « Bichons ». J’en connais les propriétaires, plutôt sympas, car je demande toujours l’autorisation de passer sur des terres qui ne m’appartiennent pas. Et je suis déjà venu dans le coin faire des photos. Eux doivent avoir une ligne fixe qui fonctionne, du moins je l’espère. Je marche d’un bon pas, toujours masqué par la haie, mais lorsqu’elle s’interrompt pour une entrée de champ, j’aperçois une vive lumière blanche détachant la silhouette de la ferme sur le noir de la nuit. Rentrée de moisson peut-être, souvent les agriculteurs moissonnent jusqu’à pas d’heures, jusqu’au « point de rosée », quand la température nocturne plus basse va soudain condenser la chaleur du jour en rosée, ce qui mouille les grains et risque ensuite de les faire moisir. Mais à cette époque, les moissons sont terminées depuis longtemps, et ici ce ne sont pas les vendanges… Après tout, ça les regarde, ce qui est bien c’est que tout le monde ne dort pas, je dérangerai moins. J’allonge donc le pas, puis je m’engage dans le chemin qui monte doucement vers la ferme. Je perçois maintenant une sorte de sifflement, alors que la lumière très crue m’imprime les rétines et rend difficile ensuite de savoir où je pose mes pas. Arrivé à une cinquantaine de mètres de mon but, une voix me fait soudain retourner :



Impression bizarre, c’est comme si j’avais entendu ces mots… de l’intérieur. Pas avec mes oreilles emplies de ce sifflement permanent émanant de la ferme. Mes yeux s’habituent à la pénombre après cette lueur blanche violente. Une forme se détache, reflétant à la fois la lueur et la lune. Wow ! Une forme des plus… féminines, enrobée d’une fine combinaison intégrale qui me semblait en latex, brillante et, je dois l’avouer, fort seyante. La ferme aurait-elle été transformée en boîte de nuit ? J’avais du mal à comprendre.



Elle me devance. Je la suis avec un temps de retard. Un tas de choses troublantes se bousculent dans ma pauvre tête. De l’étrangeté de ma panne subite à cette lueur bizarre, en passant par cette fille absolument canon en combinaison de latex qui se propose de réparer ma bagnole. Et puis cette impression de recevoir ses mots en direct dans ma tête. C’est vrai qu’il ne fait pas suffisamment clair pour que j’aie pu voir les mouvements de sa bouche, ni même les traits de son visage. Elle marche d’un bon pas sans hésitation, comme s’il ne faisait pas nuit, j’ai presque du mal à la suivre. La lune m’offre juste assez de lumière pour apprécier les oscillations de son bassin bien galbé sous une taille fine s’évasant harmonieusement vers un buste sculptural. Très belle femme, vraiment. Nous arrivons près de ma voiture et je lui explique ce qui s’est passé. Elle fait mine de m’écouter puis déclare :



Je n’en ai absolument pas envie, j’ai eu ma dose, je suis fatigué, j’ai envie de rentrer, je travaille demain, ou plutôt tout à l’heure, et je ne rêve que de me glisser dans mes draps douillets. Et pourtant je m’entends répondre :



C’est dit, c’est dit. Nous y allons. Encore plus de cinq cents mètres pour retourner au carrefour des allées. Au fil de nos pas, le sifflement et la lueur de la ferme s’estompent puis disparaissent totalement, nous laissant seuls avec la lune et, peu à peu, les mugissements rauques des cerfs. Nous sommes d’abord silencieux, les oreilles attentives, puis je souhaite lui expliquer le pourquoi, le rituel, la lutte pour la domination de la harde, les combats. Je me suis donc rapproché tout contre elle et je lui chuchote tout cela à l’oreille. Très naturellement, comme si elle voulait synchroniser ses mouvements avec les miens de façon à rester à mon écoute, elle passe un bras autour de ma taille, j’en profite pour en faire autant. Délicieux ! Ses formes sont encore plus agréables à toucher qu’à regarder, et cette combinaison « latex » paraît si fine que j’ai l’impression de toucher sa peau en direct.



C’est ça, Madame, t’as tout compris. Mais maintenant j’en suis sûr, tellement je suis près de ta bouche, tu n’as pas parlé, tes mots ont résonné dans ma tête. J’allais poursuivre ma réflexion et l’interroger sur ce phénomène lorsqu’elle me force à me courber puis à m’accroupir pour me montrer, par-dessous une branche, deux silhouettes à une trentaine de mètres qui se détachent sur un fond de légère brume bleutée, très lumineuse, sans doute éclairée par la lune. Depuis des années que je viens ici, je n’ai jamais observé ce phénomène. Les deux cerfs, têtes penchées vers le sol, commencent à gratter du sabot, se redressent pour réer chacun leur tour puis d’un coup se jettent l’un contre l’autre dans un fracas de bois mêlés. Ils dérapent d’un côté puis de l’autre, leurs ramures toujours emmêlées, donnant l’impression de ne jamais pouvoir se séparer. Plus mes yeux les observent plus je les vois distinctement. Soudain, ils se dressent sur les pattes arrières, se provocant comme des lutteurs et retombent dans le fracas de leurs bois. Un seul coup de ces andouillers aigus, et l’un ou l’autre serait gravement blessé. Mais non, le combat se poursuit. Mais au fil du temps, l’un d’eux semble faiblir. Il tente de rester immobile sur ses pattes largement écartées, mais l’autre pousse de toute sa puissance en pivotant la tête d’un côté puis de l’autre. Son adversaire ne recule pas, il glisse sur ses pattes raidies, il ne fait pas le poids. Ils restent encore quelques instants liés par les ramures, puis le plus faible penche le museau jusqu’au sol et fait prestement demi-tour, s’enfonçant entre les troncs. Alors le vainqueur s’aligne sur l’allée et pousse un brame de triomphe incroyablement puissant. Il commence alors à avancer vers nous. Je murmure :



Elle resta collée à moi alors que nous nous éloignions à grands pas. J’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule, pour savoir si le cerf ne nous poursuivait pas. Mais je ne pouvais plus rien voir, cette brume luminescente avait soudainement disparu. Quand nous approchâmes de ma voiture, la lueur crue qui enrobait la ferme avait également disparu, comme le bruit.



Mon unité centrale balayait une quantité de prénoms féminins plus ou moins exotiques on sexy, puis un assemblage de sons s’imposa à ma petite cervelle, comme ça :



Effectivement, dès que j’ouvris la portière, le plafonnier s’alluma. Dès que je tournai la clé, le moteur démarra et les phares s’allumèrent. Je fouillai ma poche, mon portable aussi fonctionnait de nouveau. Tout cela n’était pas normal, c’est sûr. J’eus à peine le temps d’avancer jusqu’à l’allée de la ferme qu’elle m’attendait déjà, et dans la lumière des phares, elle était encore bien plus belle que dans la pénombre. J’ignorais que Raquel Welch prenait ses vacances dans la Brenne ! Elle s’assied à côté de moi tranquillement.



Nous arrivâmes devant ma maison. Cette visite impromptue me rendait un peu anxieux, rien n’avait été préparé pour l’occasion. Le ménage… pas trop fait, le rangement… à faire, et même la vaisselle du repas que j’avais pris en vitesse avant de partir. Pourtant, j’étais curieux de voir en pleine lumière celle que je n’avais fait qu’apercevoir dans la pénombre ou la lumière violente des phares. Je lui fis faire une visite rapide en l’observant attentivement. Ce qui est sûr, c’est qu’elle était vraiment belle. À moins que ce ne soit cette combinaison noire et bleue qui moule ses formes au point de les maintenir strictement en place, ses seins volumineux comme ses fesses charnues ne ballottaient pas d’un poil. Elle n’était pas très grande, environ un mètre soixante-dix, sans talons puisque sa combinaison englobait aussi ses pieds comme ses mains, mais elle atteignait une telle perfection morphologique qu’on aurait pu croire à une « pin-up » d’Aslan. Même sa chevelure, brune, mi-courte, encadrant son visage, semblait être une perruque tant elle était ordonnée, brillante, impeccable.



Elle se lève et approche un doigt du seul bouton visible de sa combinaison, situé à peu près au niveau du plexus solaire. Instantanément, avec un léger chuintement, les différentes bandes noires et bleues de sa combinaison se rétractent vers ce bouton. En moins de deux secondes, elle est totalement à poil, tenant dans sa main une petite rondelle de quatre centimètres environ qu’elle pose sur la table basse. J’avale ma salive deux fois, une pour le tour de magie qu’elle vient de faire, deux parce qu’elle est sensationnelle nue ! Cette fois, il me faut absolument un verre, je me sers un grand, très grand whisky.



Elle se met un peu en retrait du côté de la cuisine et se concentre. Ses copains doivent être un peu loin, ça la fait peiner un peu. Je me ressers un whisky. Putain ! Quelle aventure ! Il faut que je me pince pour savoir si je ne rêve pas. Ouille ! Non, je ne rêve pas et c’est pourtant une créature de rêve que j’ai devant les yeux, totalement à poil, agitant sans complexe ses super-nichons, son super-cul et tout le reste sous mon nez. Ça y est, je bâille, j’ai sommeil. Il est déjà deux heures et demie. J’aurai la tête dans le… sac demain matin. Elle revient.



Nous y sommes allés, et pas pour rien. D’abord, lorsque j’ai posé mes vêtements, elle a été complètement effarée en voyant mon sexe, dressé depuis un bout de temps et surgonflé à cette perspective. Non pas qu’il soit extraordinaire, colossal, non, un zizi normal, dans la moyenne, mais en érection. Et ça, elle ne l’avait jamais vu chez ses copains.



Tout un programme ! Et je n’allais pas le regretter. Bien sûr, je trouvais quelques différences avec la Berrichonne moyenne. Par exemple, cette peau qui non seulement se crispe en chair de poule sous les caresses, mais qui ondule également comme un organe à part entière doté de ses propres muscles. Et puis il y eut sa langue, quand enfin elle ouvrit la bouche, non pas pour parler, mais pour un baiser profond. Je voulus voir, avant, où j’allais fourrer la mienne, si ce n’était pas un broyeur genre broyeur d’évier. Eh bien, sa langue est légèrement bifide. Je dis légèrement, pas celle d’un serpent, mais un peu carrée avec un creux au milieu. Elle fonctionne très bien également, partout ! Enfin, le plus surprenant fut son sexe. S’il est a priori assez semblable à celui de notre Berrichonne moyenne, d’abord il est extrêmement étroit et court, inactivité oblige, je suppose, et son clitoris n’a pas la forme de petit gland qu’on lui connaît, mais plutôt celle d’une langue, assez plate et assez longue, et qui, elle aussi, semble dotée de muscles propres. C’est ainsi qu’une fois débusqué, il vint à la rencontre de ma propre langue et qu’ils discutèrent un bon bout de temps ensemble, ce qui mit Aïnoa dans une joie évidente. Terminée la télépathie, elle gloussa avec la bouche des borborygmes incompréhensibles, sauf les soupirs et les gémissements.


Le plus compliqué pour moi fut de faire « repartir la machine ». J’avais cru comprendre qu’il y avait au moins deux générations que la sexualité était prohibée sur sa planète. Tu m’étonnes ! Outre un vagin étroit et, semblait-il, très court, celui-ci restait sec et sans réaction malgré mes sollicitations clitoridiennes. J’allais presque abandonner avec infiniment de regrets, lui demandant de me donner un peu de plaisir de substitution avec sa bouche, pendant que je recommençais à jouer avec sa langue-clitoris. Obéissant à mes conseils, elle entama une fellation qui s’avérait de meilleure en meilleure. Et dans ma petite tête sacrément mise à mal, se faire sucer par une femelle, fût-elle extraterrestre, aussi superbe que celle-ci me conduisit rapidement à une violente éjaculation dans son gosier. Rien n’en ressortit, elle absorba tout, merci, Madame. Quelques minutes plus tard, alors que je reprenais tranquillement mon souffle en lui pelotant distraitement les seins, gros et fermes, elle dit soudain avec sa bouche :



C’est vrai que sa peau se couvrit d’une légère buée et que son visage avait pris des couleurs. Elle se mit à gémir doucement, se tortilla, s’agaça et se frotta à moi de plus en plus vigoureusement comme une chatte en chaleurs. Notamment, elle emprisonna une de mes cuisses entre les siennes en oscillant du bassin, et je sentis soudain ma cuisse tout humide. Vérification : oui, Madame s’est mise à mouiller abondamment, le rut était entamé. Quand une occasion se présente, il ne faut pas la rater, on ne sait jamais. Ses trémoussements m’avaient remis en forme, il s’agissait juste d’être délicat, vu l’étroitesse du fourreau. Oui, mais… qui dit fourreau étroit dit plaisir décuplé. Oh là là, ce bonheur ! En quelques minutes, le passage fut fait, refait et bien fait. Je pus la pilonner avec une certaine délicatesse tout de même, mais suffisamment pour y prendre un plaisir incroyable. En plus, tout bavait dans le secteur, y compris son clitoris auquel je pouvais offrir mon gland qu’il léchait comme aurait pu le faire un chat. C’était absolument délicieux. Et quand enfin je me laissai aller à libérer ma semence au fond d’elle, je sus que cette extraterrestre était dotée d’une force extraordinaire. Elle m’a serré des quatre membres à la limite de me faire éclater les côtes, tout en poussant un long hululement entre louve et grand-duc. Elle était rouge et en sueur sur tout le corps, elle me regarda avec un air affolé :



Sans aucun doute, elle a beaucoup aimé. Tellement que deux heures plus tard, nous y étions encore. Nous avons exploré la levrette, les petites cuillères, la patte en l’air et un tas d’autres figures imposées, jusqu’à ce que j’aperçoive mon radio-réveil : cinq heures trente. Là, j’ai dit stop, me lamentant de l’état de délabrement dans lequel je serai tout à l’heure au boulot.



Je m’attendais à un simple massage, j’y ai bien eu droit, mais elle s’arrêtait de temps en temps, les mains sur moi, concentrée, les yeux fermés. Cela dura une bonne demi-heure, à l’issue de laquelle je me sentais tout bizarre, mais plutôt bien. Très bien, même. Je suis allé prendre une bonne douche et ensuite j’avais une faim de loup. Moi qui ne mange quasiment pas le matin, oui, je sais ce n’est pas bien, je me suis vu prendre une poêle, y mettre une tranche de jambon cru et y casser deux œufs. Après avoir englouti le tout avec un jus d’orange et deux cafés, je me sentais dans une forme olympique.



Étonnamment, la journée se passa magnifiquement bien. J’avais une forme incroyable malgré ma nuit blanche, j’étais même de meilleure humeur que d’habitude. Elle passa donc très vite, malgré ma hâte de rentrer retrouver ma beauté tombée du ciel. Au lieu d’utiliser ma clé, j’ai sonné à ma propre porte pour voir si elle s’était vêtue. Elle était toujours nue quand elle m’a ouvert.



Que répondre à cela, sinon par un baiser. J’ai failli ne pas reconnaître mon intérieur, il était plus que propre, on aurait dit qu’il était… neuf. J’ai tout examiné, meubles, rideaux, murs… Même à l’endroit des cadres et tableaux, il n’y avait plus cette différence de ton que provoque le soleil. Cette chaise bancale ne l’était plus, la peinture écaillée sur le côté du frigo ne l’était plus. Incroyable ! Tout était dans son état d’origine.



J’allume mon ordi, je me connecte sur ma banque, je tape mon identifiant et mon code secret et mon compte apparaît. Environ deux mille cinq cents euros, pas le Pérou, mais la paie est proche en cette fin septembre. Je lui laisse la place, elle s’installe sur ma chaise roulante et pose ses mains sur le clavier, mais sans appuyer. Soudain l’écran passe au noir, comme si une nouvelle fenêtre s’ouvrait, des milliers de nombres en colonnes défilent. Je ne sais vraiment pas comment elle fait ça. Ça ressemble au code source du programme, ou aux cours des bourses mondiales, ou alors à « Matrix », quand ils regardent la matrice… Soudain l’image se fige, elle appuie deux fois sur la barre espace avec son pouce et clac, l’image de mon compte réapparaît. Bon, ça n’a pas dû marcher, c’est le même nom… NON ! « Nom de Zeus, Marty ! »… Ce… ce n’est plus deux mille cinq cents, c’est deux cent cinquante mille !



Je lui passe la bouteille vide, elle la prend dans ses mains, ferme les yeux et me rend la bouteille. Il n’y a pas eu de bruit, d’éclair ou quoi que ce soit. Je n’ai rien vu. Je lui tends une bouteille vide, elle me rend une bouteille neuve, pleine, cachetée et tout. Une bibine à plus de trente boules !



J’ai remonté une bouteille de champagne, oh, pas d’une grande marque, mais d’un petit producteur qui travaille bien. Quand j’ai fait sauter le bouchon, elle a eu très peur et j’ai beaucoup ri. Ça aussi, il faudra qu’elle apprenne, à rire, à rire vraiment. Je suis certain que ça lui irait bien, elle est si belle… Elle a goûté.



Elle se leva, pensant aller à la chambre. Le tissu de la chaise portait la marque oblongue de son désir humide, je l’embrassai fougueusement tout en quittant mes vêtements. Elle me regarda faire, éberluée :



Elle sembla ravie. Nous fîmes un tour sur la table, d’abord à plat dos, ensuite debout, dans un sens et dans l’autre, mais il faut avouer que l’autre est plus pratique. Puis je m’assis à mon tour sur la chaise de bureau, l’invitant à en faire de même sur mon dard dressé. Elle aima mes doigts sur sa langue clitoridienne et sur ses tétons, puis elle se retourna pour pouvoir aussi me prendre dans ses bras. Ses pieds posés sur l’étoile portant les roulettes, elle ajusta sa cadence, ses bras autour de mon cou. Sa peau devenait moite, ses yeux pétillaient, elle me fixa en disant :



J’ai fermé les yeux, j’ai senti sa bouche se plaquer sur la mienne et sa langue, plus bifide que jamais, me fouiller profondément. Et soudain… après coup je dirais que le « contact fut établi », mais je ne sais même pas de quoi je parle. Juste que des images ont envahi mon cerveau. Non pas des images comme on regarde un film ou un écran, mais des images dans lesquelles j’étais plongé. D’abord c’était très lumineux, puis ce fut tout noir, mais constellé d’étoiles, de galaxies, de nuées brillantes. Certaines étoiles passaient tout près, très vite, comme des fusées d’artifice. Je flottais dans l’espace, loin de la terre, là où toute vie est impossible sans scaphandre, où l’on brûle d’un côté et on congèle de l’autre… Pourtant j’étais bien, merveilleusement bien, flottant sans contraintes. Et puis tout s’accéléra, les étoiles semblèrent plus proches, se regrouper et ce fut l’explosion. L’explosion d’un volcan, puissante, dévastatrice, brûlante, aveuglante. Du jaune orangé au rouge sombre, des torrents de lave giclaient et se déversaient sur les flancs du volcan qui semblait précisément centré sur mon ventre, sur mon sexe… Puis tout s’apaisa, le calme revint, une cascade, une brume d’eau fraîche, un souffle de vent, des branches qui s’agitent, des prairies verdoyantes… Aïnoa avait quitté ma bouche et s’était reculée pour contempler ma réaction.




Nous sommes allés faire des courses, en commençant par les vêtements dans un centre commercial. Aïnoa a fait sensation avec sa combinaison intégrale, il me semblait que tous les yeux de la Terre étaient braqués sur nous, sur elle en particulier et sur ses formes à peine voilées. La vendeuse qui s’occupa de nous, jolie blondinette aux yeux qui n’avaient pas froid, l’assaillit de questions pour savoir où elle avait dégoté un accoutrement aussi sexy. C’est presque à regret qu’elle lui fournit de quoi la vêtir de pied en cap. Dessous, très sexy eux aussi, compte tenu de la cliente, robe, jeans, t-shirts et sweaters, imperméables, chaussures diverses. Je dus expliquer que mon amie débarquait juste de Nouvelle-Calédonie et que ses bagages avaient été égarés à l’aéroport, ce qui lança la blonde dans une diatribe interminable sur l’incurie des transports aériens pour les bagages pourtant essentiels. Elle m’exposait tout cela en minaudant et en me faisant un gringue pas possible, ce qui insupporta passablement ma protégée.



Il n’empêche que j’ai quand même laissé quatre mille cinq cents euros dans cette fichue boutique, sans même avoir sauté la vendeuse. Nous sommes ensuite allés dans une épicerie fine dans laquelle j’ai fait des achats dignes des jours de fêtes et de gala. Tout y passa, du saumon fumé au foie gras en passant par la truffe, les confits, les vins fins, le champagne Dom Pérignon et tous les mets les plus raffinés. Quasiment la même facture, mais pour un volume moindre. Heureusement que je suis nouvellement riche, en espérant ne pas avoir d’ennuis. En rentrant, je fis un déjeuner d’exception pour cette femme d’exception. Au-delà de l’analyse chimique de ce que je lui fis goûter, elle y trouva un certain plaisir, voire un plaisir certain. Cependant, elle goûta plus que ne mangea, prenant une bouchée de-ci, de-là pour déguster, revenant sur certaines choses qu’elle trouvait plus plaisantes. Je sais au moins qu’elle appréciait beaucoup le champagne, qu’elle buvait sans modération. Jusqu’au moment où elle se leva d’un bond :



Ben oui, pas l’habitude de s’alimenter de cette façon, elle a fait pipi dans mon salon ! J’ai ri, mais ri ! Elle en fut très ennuyée. Je lui montrai alors les toilettes et la façon de s’en servir, juste contrepartie au plaisir d’absorber des aliments par la bouche. Mais pas de souci de ménage ou de lessive, avec elle tout retrouve son état initial en un clin d’œil.



Je mets les mets entamés dans des boîtes au frigo, les couverts au lave-vaisselle, petite activité ménagère, mais Aïnoa ne revient pas. Peut-être est-elle aux toilettes, pensai-je en souriant. J’allume la télé, calée sur une chaîne d’infos. Toujours les mêmes catastrophes, les mêmes scandales, les mêmes grèves et les mêmes politiques qui s’apprêtent à se réunir à Davos, ce club des plus riches où l’on sait déjà qui est le plus riche. Dans le genre inutile… Soudain je fais un bond dans mon canapé. Sortant de MON couloir, dans MA maison, la petite vendeuse de la boutique de fringues.



Elle éclate de rire en plus cette intruse ! Je dois avoir l’air étonné, c’est certain. Mais il y a de quoi, non ?



C’est in-croy-able ! Attends un peu que je me remette… Oui, c’est bien ça, un peu plus grande, un peu plus mince, sauf les gros nichons, mais qui pendent un peu… et ce joli cul tout rond ! Merde alors, elle a une sœur jumelle et elle ne le sait pas.



Elle s’approche de la fenêtre, ferme les yeux et porte les mains à sa tête dans une concentration extrême. Quelques minutes plus tard, elle déclare :



C’est à la fois agréable et perturbant de faire l’amour à une autre femme qui en fait est la même, ou à une femme qui a un aspect totalement différent. Par moments je croyais baiser cette petite allumeuse, mais à d’autres c’était bien Aïnoa à qui je faisais l’amour. Elle me fascine et je crois bien que je suis en train d’en tomber totalement amoureux. Avouons qu’il y a de quoi, mais que ça ressemble fort à un amour impossible. Elle partira bientôt, il ne faut pas que je m’attache à elle. Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore…


J’en étais là de mes réflexions, reprenant mon souffle et mes esprits après une séance particulièrement épique, quand elle sursauta et se leva d’un coup. Même attitude que tout à l’heure, mais plus longtemps, cette fois. Puis elle revint vers moi, se lova contre mon corps et posa sa tête sur mon épaule. Elle me « parla » sans un mot :



J’y ai passé pratiquement la nuit entière, sans trop me faire de souci puisque Aïnoa pouvait me remettre sur pied en un instant. Les grandes lignes, c’est facile : longues jambes musclées, hanches bien ovales, fesses bombées, taille fine, buste en V, belle poitrine, épaules assez basses, long cou et une jolie tête dessus. Ce qui prend du temps, ce sont les détails, les équilibres, comme l’écartement des yeux, la taille des oreilles, l’épaisseur des sourcils… Au petit matin, j’en avais plus que marre. Heureusement, Aïnoa me détendit et me redonna des forces, puis prit ma place à l’ordinateur, observant méticuleusement son « modèle » sous toutes les coutures.



Elle alla s’allonger pendant que je préparais un solide petit-déjeuner. J’en étais au jus d’orange lorsqu’elle vint me rejoindre. Enfin « elle », non, l’autre, la femme de mes rêves. Je suis resté un long moment bouche bée. Magnifique ! Elle tournait et retournait, se montrant sous tous les points de vue. J’étais absolument admiratif et confondu. Mon enthousiasme n’avait d’égal que mon étonnement.



Nous avons testé toutes les positions possibles dans le salon, avec un immense succès très partagé.



Une heure plus tard, la femme parfaite était dans mes bras. Insolemment belle et fière de me plaire à ce point. Je ne me lassais pas de la contempler, de la toucher, de la caresser, de sucer ces seins extraordinaires, de fourrer mes doigts partout.



Notre bricolage vidéo nous a pris toute la journée et même un peu plus. J’ai dû tendre des couvertures partout dans le garage, fond, mais aussi murs latéraux, plafond et sol. La mise en scène étant de faire marcher Aïnoa vers la caméra, montrant son côté « humanoïde », elle s’arrête à un point marqué pour un plan italien et se met à « parler ». Moi, je l’ai entendue en français. Se pouvait-il que d’autres l’entendent chacun dans sa propre langue ? Comme j’en doutais, elle me dit tranquillement :



Nous avons visionné, revisionné, cherché le moindre détail, recommencé une demi-douzaine de fois. Quand tout nous sembla parfait, j’ai fait une copie sur une clé USB. Le rendez-vous avec ses coéquipiers était dans la nuit, au même endroit, la ferme de la Brenne.



Aïnoa mit sa petite robe seyante et nous partîmes pour la Brenne, non sans qu’elle ait, au préalable, redonné un coup de jeune à ma voiture. J’étais fou de joie de la retrouver comme au premier jour, avec la même odeur de neuf. Elle fonctionnait à merveille avec toutes les reprises qu’elle avait perdues au fil des années. Nous arrivâmes à la ferme bien après le couchant, mais il y avait encore de la lumière.



On but son tord-boyaux, on discuta, Aïnoa souriait de toutes ses fossettes, contente de les voir si heureux, elle n’était pas pour rien dans toutes les bonnes choses qui leur arrivaient. Mais ils manifestèrent soudain un besoin urgent d’aller dormir et nous laissèrent là, sans se poser la moindre question. Vers une heure du matin, le vaisseau spatial arriva silencieusement. Je ne dis pas « soucoupe volante », parce que ça n’a rien d’une soucoupe, mais plutôt d’une cloche maître d’hôtel, ces cloches métalliques qui gardent les plats au chaud, mais sans la poignée. Les deux gus portaient la même combinaison que je connaissais, et ils avaient pris sans doute la première apparence venue sur nos émissions de télévision, celle de présentateurs des journaux télévisés. Ça me fit un peu marrer. Aïnoa décida que je devais être inclus dans la conversation, fût-elle mentale. Une personne, ça va, mais trois, c’est presque difficile à supporter, tout étant du même niveau de perception, sans bouton de réglage. Ils expliquèrent qu’ils allaient aborder le satellite maître qui contrôle l’Intranet des chefs de gouvernements et y implanter notre vidéo. Elle sera simultanément diffusée sur le réseau vidéo du Sommet de Davos et sur les boîtes mail de tous les chefs d’État, y compris des absents. Ce sera demain à seize heures.


À seize heures précises, le train-train habituel de Davos est soudain perturbé, non pas par une bombe, mais par quelque chose de plus puissant encore. Tous les écrans vidéo comme des ordinateurs de la conférence basculent sur une image unique. Une femme, belle au demeurant, apparaît sur les écrans. Et chacun dans sa langue perçoit ces mots :




Bonjour, Mesdames et Messieurs,

Pardonnez notre intrusion dans votre réunion, mais ce que nous avons à vous dire est tellement important que nous nous permettons de le faire sans invitation.


Je viens à vous depuis une autre planète, assez semblable à votre Terre, et même d’une autre galaxie, assez semblable à votre Voie-Lactée.

Si nous pouvons le faire, vous vous doutez que notre civilisation est plus ancienne et plus avancée que la vôtre.

Mais rassurez-vous. Nous sommes un peuple très pacifique. Nous avons connu ce terrible poison qu’est la guerre, mais nous l’avons surpassé depuis des millénaires. Il ne s’agit donc absolument pas d’envahir votre planète, de la détruire ou d’anéantir l’humanité. Nous sommes, je le répète, totalement pacifiques.


En revanche, nous payons aujourd’hui nos erreurs d’autrefois. Comme vous êtes en train de le faire avec votre planète, nous avons épuisé les ressources naturelles de la nôtre. Aujourd’hui, les quelques millions de survivants sont contraints à une vie drastiquement limitée par le manque de ressources.


Notre civilisation est basée sur le nitrogène, c’est l’énergie qui fait tout fonctionner et alimente les machines comme les êtres vivants. Le nitrogène est donc absolument indispensable pour nous.

Or, votre planète est celle qui en possède le plus, de toutes celles que nous ayons visitées. En effet, votre atmosphère, l’air que vous respirez, en contient 78%. Pourtant, vous l’utilisez très peu, et c’est plutôt l’oxygène dont vous avez besoin pour respirer, pour vivre et pour faire fonctionner vos machines par la combustion.


Il n’est pas question de vous piller, nous ne sommes pas des voleurs.

En revanche, nous vous demandons, nous vous prions, nous vous supplions de nous accorder votre aide.


Notre proposition est techniquement la suivante : si nous prélevons sur la Terre 20% du nitrogène de votre atmosphère, soit huit billions de tonnes de ce gaz que nous savons solidifier, nous pourrions encore vivre un millénaire avec notre consommation actuelle. Sans cela, dans cinquante ans nous aurons tous disparu.

Tous nos calculs montrent que l’impact de ce prélèvement sur votre planète serait minime, presque négligeable. Seule, la proportion d’oxygène dans votre atmosphère passerait de 21% à 25%, ce qui est plutôt favorable à la respiration et au fonctionnement de vos moteurs.


En compensation de ce prélèvement, il nous semble que vous souffrez déjà d’un excès d’oxyde de carbone, responsable du réchauffement climatique. Aussi avons-nous décidé de vous offrir notre technologie, la même que nous utilisons pour le nitrogène adaptée au gaz carbonique. Ainsi pourrez-vous débarrasser facilement votre atmosphère de l’excès de gaz carbonique et récupérant de la poudre de carbone et de l’eau. Après un entretien avec un terrien très averti, nous conseillons d’installer les systèmes de captation dans les zones désertiques équatoriales et tropicales, afin de mélanger le carbone à la terre et a l’irriguer pour la rendre à nouveau fertile, ce qui participera à la régulation du climat, comme le fait déjà l’Amazonie selon le principe de la « terra preta ».


Le seul inconvénient que l’on nous a signalé est le risque d’une aggravation des incendies par l’augmentation du taux d’oxygène dans l’air. Nous vous apportons également une solution : en utilisant toujours la même technologie, réglée cette fois sur l’oxygène, des unités mobiles plus petites peuvent agir très localement et éteindre instantanément un incendie par absence d’oxygène. Les services de secours ont juste à porter une alimentation autonome pour respirer.


Si vous acceptez de nous aider, nous installerons nos systèmes de récupération dans des endroits déserts et secrets, sous votre protection, afin de ne pas inquiéter les populations.

Je vous remercie pour votre attention.


Votre réponse nous sera forcément connue après vos échanges pour en décider.

Je vous rappelle que la vie de millions d’êtres, presque humains comme vous pouvez le constater en me regardant, est entre vos mains.




Dire que ce fut l’affolement au sommet de Davos serait un euphémisme. Les services secrets de tous les pays se marchaient sur les pieds dans les couloirs, les agents de sécurité bouclaient tout et les chefs d’états, comme les magnats des économies, semblaient avoir pris des coups de soleil et manquer d’air. On boucla les journalistes, on boucla les lignes, de téléphone, de fax, d’Internet et d’Intranet, on désactiva les relais de téléphone mobile en moins de temps qu’il n’en faut à un congressiste pour aller aux toilettes.


Le Sommet fut prolongé d’une semaine avant de mettre tout le monde d’accord. Les chefs d’états et de gouvernements absents sautèrent dans des avions pour rejoindre Davos à jets rabattus. Enfin, le Sommet accoucha d’un communiqué mentionnant seulement que les états les plus riches, soutenus par les plus grosses entreprises mondiales s’étaient mis d’accord pour « acquérir et mettre en œuvre une nouvelle technologie capable d’extraire le gaz carbonique de l’air et ainsi de dépolluer l’atmosphère, diminuant considérablement l’effet de serre en cause dans le réchauffement climatique ».


Je me suis tenu les côtes en le lisant dans la presse, ces dirigeants sont vraiment gonflés, tirant toujours la couverture à eux. Après tout, c’est peut-être mieux ainsi, plutôt que de relancer des comportements aberrants comme autour de Roswell. En tout cas, c’est mieux pour nous et notre tranquillité. Une dizaine de jours s’est déjà écoulée depuis l’arrivée d’Aïnoa dans ma vie. Va-t-elle me quitter dans cinq jours, comme initialement prévu ? Non, m’affirme-t-elle :



Ce que je fais. Et là je fais un bond, manquant tomber de ma chaise. La coquine avait bien repéré mes codes, elle a encore ajouté… deux zéros ! Je suis passé à vingt-cinq millions d’euros.




Ensuite, tout se précipita très vite. Les deux coéquipiers revinrent au même endroit, dans la Brenne, pour quelques nuits d’extraction d’azote, assez pour revenir dans un vaisseau plus gros, un cargo, transportant les premières unités d’extraction fixes. Ils étaient très fiers, parce qu’ils portaient désormais des combinaisons noires et rouges, marquant une élévation notable de leur statut social. Avec un immense respect et une grande déférence, ils remirent à Aïnoa sa nouvelle combinaison, mais celle-ci était intégralement dorée, réservée aux hauts dignitaires de leur planète. Vous dire comment elle était sexy là-dedans, c’était ahurissant, à tomber. Et elle en était très fière. Moi, j’ai démissionné, tout simplement, pour me mettre au service de ma compagne extraterrestre.


Elle fut reçue au sommet suivant de Davos comme une personnalité de la plus extrême importance et tint à ce que je l’accompagne. Malgré toutes les précautions prises pour éviter la presse, l’histoire d’amour entre un terrien et une extraterrestre fit le tour de la planète « people ». Mais nous étions difficiles à saisir pour les journalistes, ne nous déplaçant qu’à l’aide d’une petite navette spatiale très rapide et impossible à localiser avec nos moyens « archaïques ».


Nous avons supervisé les installations des usines d’extraction des gaz, oxyde de carbone et azote, sur des sites répartis autour de la ceinture tropico-équatoriale pour les unes, un peu plus discrètement cachées pour les autres, genre Groenland, Sahara ou désert australien. Et puis, grâce à ma récente fortune, j’ai acheté une petite île perdue au nord de Madagascar, en plein océan indien. Pourquoi une île alors que les océans montent ? D’abord parce que celle-ci, d’origine volcanique, culmine à soixante-dix mètres, nous mettant à l’abri, qu’elle comporte des sources, avec même une cascade, et que nous pouvons donc y vivre en parfaite autonomie, avec le vent et le soleil pour énergies. C’est notre refuge, loin du monde et de tout, où nous pouvons vivre nus et libres.


Aïnoa m’a appris tout ce que j’étais en capacité d’apprendre, à gérer parfaitement ma mémoire qui, en fait, enregistre tout, mais seuls les faits marquants reviennent facilement, à moins qu’un stimulus sensoriel n’éveille par hasard des souvenirs moins importants, comme une odeur ou un son. Pouvoir directement faire appel à tout cela comme dans un fichier parfaitement classé offre des possibilités exceptionnelles. Je suis également en mesure de réparer mon corps et tout autre objet « à l’état initial », et je pratique couramment la télépathie, ce qui est très pratique entre elle et moi. Je sais aussi piloter une petite navette spatiale, sans beaucoup plus d’instruments de bord que mon propre cerveau. C’est étonnant, mais très efficace et très rapide.


L’extraction de l’azote va se terminer dans environ deux ans. Chaque jour nous rapprochant de cette échéance augmentait mon angoisse de voir repartir Aïnoa, peut-être pour aller chercher ailleurs une autre planète disposant de beaucoup d’azote. Mais depuis quelques semaines, mes craintes se sont dissipées, car l’impensable s’est produit. Le ventre d’Aïnoa grossit lentement, un improbable petit métis, entre une extraterrestre et un terrien, est en train d’y grandir doucement. Voilà ce que c’est de trop faire « la sexualité ». J’ai hâte de faire sa connaissance…