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Temps de lecture estimé : 82 mn
02/06/20
Résumé:  Retour en Italie. Après "Il professore", une saga familiale dans la campagne calabraise.
Critères:  fh fffh couple grossexe grosseins groscul campagne fsoumise noculotte ffontaine entreseins fellation cunnilingu anulingus fdanus fsodo délire -enfamille
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message
Quadrifoglio

« Ma famille est un quadrifoglio », clamait le patriarche qui avait à quatre reprises tenté d’avoir un garçon. Mais il avait eu quatre filles. Quatre de ces beautés calabraises, toutes aussi belles que différentes. Elles ont vite quitté le cocon familial, un trou perdu dans les collines abruptes de Calabre, crotte de mouche sur la carte et ravitaillé à dos de mulets. Plus maintenant, bien sûr, le goudron est passé aussi par là, mais le grand-père avait connu cette époque. Entre Naples et Rome, elles firent quelques études, mais très peu, se consacrant essentiellement à chasser le beau parti. Et elles y réussirent plutôt bien.


L’aînée s’engagea dans les mouvements étudiants, y fit la connaissance d’un fils de famille aisée qui, quelque temps plus tard et Berlusconi aidant, se retrouva député. Des quatre, Francesca avait certainement le physique le plus équilibré : grande, mais sans trop, de magnifiques yeux verts et des formes généreuses sans excès. L’avant-dernière, Leila, avait à peu près les mêmes atouts, mais, étant beaucoup plus petite, paraissait un peu boulotte. Ce qui était faux, car nu, son corps révélait une grande féminité et certaines finesses, comme ses attaches, sa taille marquée et son ventre plat, mais elle était très difficile à habiller. Elle épousa cependant un gros négociant en fruits et légumes qui n’avait nul besoin de politique pour asseoir sa fortune. La dernière, Regina, était la plus grande, longiligne et mince, un visage assez dur aux pommettes et menton saillants, ce qui ne l’empêcha pas de faire succomber un chirurgien de renom.


Et la seconde, me direz-vous ? La seule peut-être qui ait étudié sérieusement, les beaux-arts et la musique. Des choses qui ne servent à rien, du moins pour remplir une assiette. Mais comme c’était aussi la plus chétive, à la fois petite et mince, cette jeune fille pouvait se nourrir toute une semaine avec une botte de radis et un fromage blanc de chèvre. Avec deux diplômes inutiles en poche, l’un des beaux-arts, l’autre de flûte traversière, Claudia revint au bercail, vivant de l’air du temps et le l’hospitalité de ses parents. Hélas, ceux-ci se trouvèrent un jour au mauvais endroit et au mauvais moment. Le bus qu’ils avaient pris pour Cosenza, où le père devait voir son notaire et la mère faire quelques emplettes, croisa un camion fou et fut précipité dans le ravin. Les quatre filles devinrent d’un coup orphelines. D’un commun accord, héritant de la maison familiale en indivision, elles décidèrent de conserver ce patrimoine, ayant plus de valeur affective que financière, et Claudia continuerait d’y vivre et de l’entretenir.


Un autre accord, plus discret celui-là, fut passé entre les trois autres sœurs pour aider « l’artiste de la famille » à vivre décemment. Aisées, voire riches, elles prirent à leur charge les taxes de la maison et laissaient quelques billets dans un pot de la cuisine à chacun de leurs passages. Ainsi, quand un rare besoin se présentait, Claudia se hissait sur la pointe des pieds, plongeait la main dans ce pot magique que sa mère avait toujours utilisé, et en tirait le billet nécessaire sans même se demander d’où il venait. Pour le reste, elle avait conservé quelques poules et lapins, grattouillait par endroits les herbes folles du jardin et semait quelques graines. Et ça poussait ! Pourquoi mettre des piquets aux tomates quand l’herbe leur fait un lit ? Pourquoi mettre de l’engrais quand il suffit de semer quelques graines des citrouilles de l’an passé juste à la sortie du tuyau des toilettes ? Il est vrai que le modernisme n’avait pas encore atteint les édiles locaux, et que « tout-à-l’égout » et « station d’épuration » étaient des concepts abstraits qui ne leur disaient pas grand-chose, sauf des dépenses hors de portée. C’est souvent comme ça en Italie, « on se débrouille », et c’est encore plus vrai dans le Sud.


Le chagrin peu à peu dissipé, la vie reprit ses droits. Francesca, Leila et Regina retrouvèrent leurs belles villas urbaines, laissant leur sœur dans la grande bâtisse au fond des ruelles étroites et tortueuses, un atout contre la chaleur écrasante. La maison aurait pu paraître sinistre, haute, percée de petites fenêtres, à la façade grisâtre et coiffée de tuiles romaines, avec tous ses rajouts biscornus, ses petits escaliers, ses paliers incertains. Mais tout cela avait ses raisons : des agrandissements au fil des besoins, la création de coins ombragés dans une coulée de vent… Il suffisait parfois de pouvoir poser une chaise dans un courant d’air pour mieux supporter le cagnard estival. Et puis il y avait ces caves, plus ou moins profondes, plus ou moins voûtées. La plus fraîche était pour le vin, la plus haute était pour le bois et le charbon, car parfois il fallait allumer une flambée en hiver. Et puis celle des fruits et des légumes, des conserves et des graines.


C’était la préférée de Claudia. Tempérée, assez lumineuse grâce à deux portes vitrées donnant sur le jardin, elle la remplissait amoureusement avec tous les fruits qu’elle récoltait de-ci de-là lors de ses nombreuses promenades champêtres. Innombrables étaient les arbres sans entretien éparpillés dans la garrigue qui la comblaient de leurs fruits. Plantés par des paysans morts depuis longtemps, ils avaient apporté leur ombre, leurs limites de parcelles et leurs fruits généreux à une époque révolue. Pêchers, abricotiers, citronniers, mais aussi noyers, amandiers, noisetiers et châtaigniers, elle les connaissait tous et les visitait fréquemment, surveillant la floraison, le développement des fruits, afin de choisir le moment idéal pour la cueillette. Elle en faisait la base de son alimentation, faisait aussi conserves et confitures pour l’hiver, et vendait l’excédent sur la place, au petit marché hebdomadaire. Elle aimait bien discuter avec les gens, et ils le lui rendaient bien. Passant pour une « originale », certains la disaient un peu folle, mais son intelligence, la pertinence de ses remarques, sa connaissance de la nature et des saisons lui conféraient un certain respect. Et puis vivant seule dans cette grande baraque sinistre, on lui pardonnait volontiers son comportement atypique. Régulièrement, elle était invitée à l’église pour joindre les trilles de sa flûte aux grondements de l’orgue.


Gambadant quotidiennement par monts et par vaux, elle croisait souvent le maître d’école et sa classe, se déplaçant pour des « leçons de choses », comme disaient les vieux. Marco était calabrais également, le regard sombre, les joues ombrées d’une barbe épaisse même fraîchement rasée. Elle accompagnait parfois le petit groupe, une quinzaine d’enfants de tous âges, et elle n’avait pas son pareil pour les fasciner par ses histoires, toutes vraies, sur le comportement des animaux ou des plantes. Il l’invita dans sa classe à plusieurs reprises pour qu’elle joue de la flûte en classe, pour qu’elle leur apprenne à dessiner ou partage ses connaissances de la nature locale. Il fit même une démarche auprès du maire pour que les interventions, de plus en plus nombreuses, de la jeune femme fussent rémunérées, arguant qu’elle n’avait pas d’emploi, peu de ressources, mais qu’elle apportait plein de connaissances aux enfants. Le conseil municipal, en l’absence de SMIC en Italie, décida de lui octroyer quinze euros par semaine de classe au titre de dédommagement. Pour Claudia, c’était une fortune, et du coup elle passa encore plus de temps, les après-midi uniquement, avec les enfants et leur maître.


Marco vivait chichement lui aussi. D’abord, qui aurait accepté de venir s’enterrer dans ce patelin, sinon un pauvre calabrais de souche ? Ensuite, le salaire des instits n’est pas très élevé en Italie. Alors il se débrouillait comme il pouvait, déjeunant à la cantine avec quelques élèves pour une somme modique et dînant d’un bout de pain, de fromage et de quelques fruits. Une vieille femme venait chaque semaine faire son ménage, c’était son seul luxe. Enseignant sérieux, il passait ses soirées à préparer ses cours soigneusement, corriger les cahiers des uns, faire les modèles d’écriture pour les autres, et ses douze semaines de vacances, il les passait dans sa famille de paysans à travailler aux champs.


L’intrusion de Claudia dans son paysage professionnel le bouleversa un peu. Plus le temps passait, plus il aimait sa voix, ses gestes, sa musique, son coup de crayon… Puis ce fut sa silhouette, son sourire, ses cheveux, son petit nez mutin. Le jeune homme, grand et athlétique, se prit d’avoir envie de protéger cette petite femme semblable à un oisillon tombé du nid. Il tenta de se raisonner, se disant que, toutes les filles quittant le village dès que possible, il ne restait plus qu’elle à qui porter intérêt. Mais plus le temps passait, plus le minois le charmait, plus la silhouette, devinée sous les sacs de coton qu’elle bricolait elle-même et appelait robes, lui semblait gracieuse et plus sa conversation éveillait d’échos en lui. Timide sous son aspect renfermé et machiste, il se décida un jour, après une séance en classe particulièrement réussie.



Bien sûr que ça lui allait. Il se chargea d’apporter le vin, bouteille qu’il alla cueillir dans un vieux stock de l’épicerie. C’est fou comme un vin presque ordinaire peut parfois devenir miraculeusement bon après dix ans d’oubli. Il allait très bien avec le pâté de ses propres lapins, pas mal avec l’omelette aux œufs de ses poules, moins bien avec la « salade », ni laitue ni scarole, mais un assemblage d’herbes savamment sélectionnées dans les champs voisins, des légumes oubliés. Il prit sa revanche avec le fromage de chèvre et même avec les fruits. Claudia qui ne buvait jamais d’alcool était un peu pompette, et Marco était heureux. Il trouva la maison immense et remarquable, écouta avec dévotion la jeune femme jouer un morceau de flûte affreusement compliqué, rentra chaviré, le cœur hameçonné. Claudia estimait avoir passé une bonne soirée avec un ami, tout simplement. Il est normal, quand on travaille ensemble et qu’on s’entend bien, de partager quelques repas. Ça n’allait pas plus loin pour son immense naïveté.


Durant des semaines, Marco se languissait de ne pas avoir le moindre signe favorable qui les rapprochât un peu plus. Il créa l’événement en préparant soigneusement un pique-nique auquel il convia la femme désirée. Elle choisit elle-même l’endroit, isolé et ombragé à souhait, animé par une petite cascade, rare dans le secteur. Ils y mirent à rafraîchir le melon et la bouteille de Bardolino rosé, ainsi que les petits pieds de la demoiselle qui mouilla le bas de sa robe. Le repas fut long, agréable, ponctué des rires de la jeune fille qui semblait fort enjouée. Mais rien ne se passait de ce que Marco espérait. Avec le courage du désespoir, il finit par lui dire :



L’ingénue se lova en chien de fusil entre les jambes de son amoureux, sa tête et son épaule contre sa poitrine, soudain ravie de pouvoir se pelotonner dans une aura d’amour. L’aimait-elle ? Elle n’en savait rien, elle était seulement bien avec lui et heureuse de se sentir aimée. Pourtant, elle sentait bien contre sa hanche palpiter la virilité survoltée du garçon, mais n’y prenait pas vraiment garde.



Il ne savait pas quoi faire de ses mains, il les posa sur elle, elle ronronna comme une chatte en chaleur. Perdant ses appuis, il chuta le dos dans l’herbe, elle rampa sur lui, déboutonnant un à un les boutons de sa chemise, caressant de ses lèvres et de ses joues le torse velu. Quand ses lèvres arrivèrent à la bouche du jeune homme, elles exprimèrent toute leur voracité. Ses cuisses s’ouvrirent pour envelopper ce corps, dont les mains s’égaraient dans son dos et sur ses fesses. D’un bond elle se releva, fit voler sa robe dans les airs et se sépara promptement d’une culotte quelque peu difforme et reprisée à de multiples endroits.



Attendri par cet aveu humiliant, il vit les deux petits seins libres et fermes venir tenter de perforer sa poitrine en reprenant la même position. Il empoigna de nouveau les deux fesses pommées dures, ouvertes sur un sillon déjà bien humide. Le baiser reprit, encore plus profond, encore plus gourmand, et les muqueuses offertes s’humidifiaient chaque seconde un peu plus. N’y tenant plus, il se leva à son tour, quitta sa chemise ouverte et son pantalon. Le boxer apparut déformé pas le sexe turgescent qui tendait le tissu au-dessus de la ceinture élastique. Il le libéra enfin et Claudia découvrit une superbe queue, longue, épaisse, striée de veines dilatées, recourbée vers le ciel comme un soc prêt à la labourer. Ce qu’elle ignorait en s’offrant à genoux dans l’herbe tendre, c’est que Marco n’avait que bien peu d’expérience dans le domaine. Trop timide, il n’avait eu que quelques relations tarifées quand il était militaire.


Aussi s’y prit-il sans le moindre ménagement. Embrochée d’un coup comme un agneau pour le méchoui, elle crut, comme dit Palmade, « qu’un porte-avions lui tamponnait la poupe ». La pauvrette hoquetait, entre douleur et sensation de comblement intégral. Incapable de formuler ne serait-ce qu’un mot, chacun de ses couinements semblait exciter le mâle en rut, cramponné solidement à ses hanches, et qui lui battait le cul de son bas-ventre. Rien ne pouvait plus arrêter le raz-de-marée qui la submergeait et dont chaque coup de boutoir faisait naître dans son ventre une vague plus puissante que la précédente. Un formidable rugissement léonin lui parvint aux oreilles, et l’Etna lui-même sembla érupter dans ses entrailles. L’herbe verte accueillit deux corps sans défense, ravagés de plaisir et de fatigue, qui se crurent morts avant de revenir péniblement à la réalité. Le sortilège semblait scellé, ces deux-là étaient faits l’un pour l’autre.


C’était tellement évident qu’ils se marièrent rapidement. Le maire et le curé étaient tout émus, d’abord parce que les mariages étaient rares dans le village, ensuite parce qu’il se faisait en présence d’un député, d’un grand chirurgien et d’un riche négociant. Les sœurs y participèrent lourdement, l’une offrant la robe, l’autre la collation qui suivait la cérémonie et la troisième le repas de noces. Marco n’invita que sa proche famille, fort modeste, ses parents et sa sœur, et n’eut que les alliances et son propre costume à acquérir. Tout le village ou presque accompagna les futurs époux de la mairie à l’église, dont le jeune marié se serait bien passé, mais c’était une condition sine qua non de la mariée et de sa famille.


Un buffet fut dressé sous les platanes de la place et le village se goinfra aux frais des trois beaux-frères argentés qui faisaient bande à part, un brin méprisants pour le peuple. La grande maison familiale afficha complet pour héberger les deux familles et le repas de noces composé par un traiteur napolitain de renom, qui dédaigna la cuisine et œuvra en totalité dans son camion. Malgré les efforts de Claudia pour aérer et préparer la maison, le lieu restait vieillot, défraîchi et sentait un peu le renfermé. On était bien loin des palaces auxquels ces messieurs les beaux-frères étaient habitués, et ils signifièrent à leurs épouses qu’ils n’y remettraient plus les pieds, même pour des vacances ou la célébration de l’anniversaire du décès de leurs parents.


En revanche, les quatre sœurs se promirent de perpétuer leurs retrouvailles annuelles dans la maison de famille, et Marco et sa famille trouvèrent que, sans être un château, une demeure pouvant accueillir autant de monde à la fois était un bien exceptionnel. À chacun sa vision des choses. Du reste, une fois les festivités terminées et les invités repartis, le jeune marié rapporta ses quelques affaires de son logement de fonction et s’installa avec son épouse. Il continua de déjeuner à la cantine en surveillant ses ouailles, et Claudia continua de parcourir la campagne, amplifiant ses cueillettes sans vendre moins au marché. Elle redoublait d’attentions et d’astuces pour bien nourrir son homme sans rien dépenser de plus, faisant avec de la farine de châtaignes des gâteaux délicieux et roboratifs, doublant le nombre de ses poules et de ses lapins ainsi que la quantité de ses conserves. De son côté, Marco défricha tout le jardin et sema quantité de nouveaux légumes : patates, choux, poireaux, carottes, salades, navets, poivrons, haricots, radis, bettes, melons… Il restaura une ancienne tonnelle effondrée et y replanta une treille qui donnerait de beaux raisins de table, nettoya et répara un réservoir d’eau de pluie qui recueillerait de nouveau toutes les gouttières de la maison pour irriguer les plantations. À eux deux, ils devinrent presque autonomes en nourriture, n’achetant que le pain, le sel et le poivre. Et chaque jour, il honorait sa petite épouse qui était devenue totalement éprise de ce sexe majestueux qui la labourait avec ardeur.


Ce qui devait arriver arriva, Claudia tomba enceinte moins d’un an après leur mariage. Marco était fou de joie, d’autant que la grossesse se passait fort bien. Claudia continuait de courir la campagne, peut-être un peu moins vite et moins lestement, mais sans perdre ni sa vitalité ni son ineffable sourire. Elle était heureuse. Quand vint le jour où le bébé annonça son envie de sortir, Marco était au travail et les voisines appelèrent la vieille Gabriella, qui n’était pas sage-femme, mais presque, vu qu’elle avait fait naître les deux tiers du village. À quatre-vingts ans passés, elle donna ses ordres et prépara la future maman à sa délivrance. Oui, mais… tout ne se passa pas aussi bien que prévu. Le bébé était trop gros et, bien qu’engagé, ne pouvait pas sortir. On s’affola. Il aurait fallu un docteur, faire une épisiotomie, voire une césarienne, toutes choses que la vieille ne savait pas pratiquer. On appela le docteur du bourg le plus proche, mais il était en visite on ne savait pas trop où. Son épouse et secrétaire conseilla de transporter d’urgence la jeune femme à l’hôpital le plus proche. On courut chercher Marco qui prit le volant de sa petite Fiat toujours en blouse, laissant rentrer les écoliers chez eux.


Soixante-dix kilomètres sur des routes de montagne, c’est long, très long, même avec les phares allumés et le klaxon bloqué. Étendue sur la banquette arrière, Claudia hurlait dans chaque virage et à chaque cahot. À l’approche de la ville, la route était meilleure et Marco ne l’entendait plus. Dents serrées et mains crispées sur le volant, il brava tous les dangers faisant donner à la petite auto toute la puissance qu’elle pouvait. À l’entrée de l’hôpital, une épaisse fumée sortait du capot, elle allait rendre l’âme. Hélas, Claudia elle aussi était à son dernier souffle qui s’envola sur un brancard dans un couloir froid et impersonnel. On ne put sauver ni la mère ni l’enfant. Marco prit un coup de massue qui le mit à genoux. Il fallut qu’on lui injecte un calmant tant il hurlait sa douleur sur la frêle dépouille de sa femme. Quand il s’éveilla le lendemain matin, il tenta de redémarrer son auto, mais il n’obtint qu’un bruit sinistre de batterie de cuisine dans une machine à laver. Alors il jeta sa blouse dans le véhicule inutile et partit à pied. Le calabrais n’atteignit le village qu’à la nuit, harassé de fatigue et dévasté de chagrin.


Dans l’église, on avait organisé une veillée funèbre, et des vieilles femmes l’attendaient à sa porte. Elles voulurent l’étreindre pour lui témoigner leur compassion, il s’écroula en syncope. On le porta sur son lit et elles partirent prier. Dès le lendemain, les frangines rappliquèrent et Francesca prit tout en main, les autres marchant à la baguette. Elle décida que la mère et l’enfant, qui n’était ni déclaré ni baptisé, seraient placés dans le même cercueil, un cercueil blanc qui serait rapatrié dans l’église pour une veillée ardente. Marco était toujours dans un état semi-comateux et refusait toute nourriture, malgré l’insistance de Leila et Regina. Encore une fois, c’est Francesca qui dut œuvrer. Elle se campa devant Marco comme une furie :



Elle allait encore une fois le gifler, mais la main du gaillard retint son bras au vol.



Francesca avait comme un bracelet rouge autour du bras, il n’empêche qu’il se leva et alla se laver.



Le soir même, un corbillard ramena le cercueil qui fut installé directement dans l’église. Les femmes se relayeraient toute la nuit au chevet des défunts, les obsèques auraient lieu le lendemain. La cérémonie fut longue et ennuyeuse dans une église bondée. Beaucoup d’hommes restèrent à l’extérieur faute de place, et les discussions allaient bon train sur l’isolement, le manque de docteur et l’inaction de la municipalité. Tout le monde se rendit en cortège jusqu’au cimetière derrière le corbillard, sous l’accompagnement sinistre de la cloche du glas et dans ce brouhaha particulier des enterrements, composé des chaussures battant le pavé et de chuchotements étouffés.


Au moment de la mise en terre, un orage éclata et vint rincer tout ce beau monde, renforçant le sombre des vêtements de circonstance. Stoïques sous la pluie, les trois sœurs portaient le même tailleur noir. Leurs maris, arrivés juste pour la cérémonie, coururent à leurs voitures chercher des parapluies, pestant contre ce patelin de merde qu’ils avaient déjà hâte de quitter. Tous trois s’entendirent pour ne plus jamais y remettre les pieds une bonne fois pour toutes, quoi qu’en disent leurs épouses. Marco s’agenouilla au bord du trou, dans la terre mouillée, et resta prostré un long moment tandis que les villageois défilaient pour les condoléances. Certains lui posaient une main de sympathie sur l’épaule, d’autres respectaient sa douleur.


Comme il est de coutume, un enterrement, ça creuse et ça assoiffe, un traiteur avait été prévu pour servir une collation dans la maison de la défunte où l’on se rendit nombreux. On servit du café aux femmes, un verre de vin aux hommes et quelques pâtisseries pour accompagner ces breuvages. Marco regagna la maison après tout le monde, trempé comme une soupe et le pantalon maculé de boue. Il ne se mêla pas à la foule qui emplissait la salle, mais fila dans son bureau. Sur un signe du menton de son aînée, Regina alla s’en occuper.



Il la suivit jusqu’à la salle de bains. Elle lui posa son veston, puis sa cravate et sa chemise, tout dégoulinait. Le torse large et velu lui donna des frissons lorsqu’elle le frotta avec une serviette. Puis elle lui fit quitter son pantalon qui était dans un état lamentable et fit mine de se détourner en lui intimant de poser son caleçon, lui aussi à tordre. Mais ce qu’elle aperçut la bouleversa.


Mamma mia, pensa-t-elle, notre sœur n’a pas dû s’ennuyer avec cet étalon. Je n’ai jamais rien vu de pareil !


N’écoutant que son bon cœur charitable, elle se mit en devoir de s’agenouiller pour lui astiquer les jambes musclées, les fesses pommées et dures, effleurant de temps en temps, par totale inadvertance, ce sexe magnifique qui décrivait une courbe harmonieuse vers le sol. Ainsi au repos, il était déjà plus gros que celui de son époux en érection. Du coup, elle bichonna son beau-frère, courut lui chercher des vêtements secs puis un café et un cordial pour le réchauffer. Pour la remercier, il la prit dans ses bras et posa sa tête sur son épaule, son souffle dans son cou.



Puis il retourna dans son bureau où trônait une photo agrandie de sa femme, cliché qu’il avait pris quelques mois auparavant. Il s’en souvenait parfaitement : ils avaient encore pique-niqué, elle venait de lui apprendre qu’elle était enceinte, il était allongé sur l’herbe et la regardait danser de joie dans sa petite robe de coton, une main retenant son chapeau de paille. Elle était rayonnante, si vivante sur ce cliché saisi au vol. C’était à la fois l’expression du bonheur passé et surtout tellement la Claudia qu’il connaissait, courant la campagne comme elle adorait le faire.


Tout le monde partit et la maison retrouva son calme après que le traiteur eut tout remporté. Les trois sœurs se retrouvèrent seules et décidèrent de dîner d’une simple soupe. Leila alla chercher Marco dans son bureau, mais revint en chuchotant :



Elles soupèrent ensemble, envisageant l’avenir.



Il vint enfin avaler un grand bol de soupe.



Le lendemain, Regina et Leila firent leurs bagages et appelèrent un taxi pour la gare la plus proche. Marco sortit jardiner et Francesca plongea dans les paperasses. Ils se retrouvèrent tous les deux pour le dîner, face à face.



Ils évoquèrent leurs souvenirs à propos de Claudia. Marco apprit beaucoup de choses, d’anecdotes d’enfance. Et Francesca découvrit quelques moments de la vie de femme de sa sœur. Les jours passaient, et c’est presque le même scénario qui se reproduisait chaque soir. Parler de Claudia dédramatisait peu à peu la situation. Un soir où il faisait particulièrement chaud, Francesca monta se coucher. Et l’été dans les maisons, plus on monte, plus il fait chaud. Elle ouvrit grand la fenêtre, pas un souffle d’air. Elle s’étendit nue sur le lit, tournant et retournant sans trouver le sommeil. Un grand verre d’eau fraîche lui ferait du bien. Elle enfila une nuisette, un vêtement de prix, sorte de voile transparent juste pour dire qu’elle n’était pas nue et descendit à la cuisine. Déjà, il y faisait nettement meilleur. Elle promena le verre d’eau glacée, sortant du frigo, sur son front, entre ses seins, sur son ventre, le buvant à petites gorgées.


C’est lorsqu’elle éteignit pour remonter qu’elle perçut un rai de lumière sous la porte du bureau. Elle grattouilla, sans réponse entrouvrit et passa la tête. Marco était assis au bureau, la tête appuyée sur une main accoudée, contemplant de nombreux feuillets étalés. Curieuse, elle s’avança. Dans le cercle lumineux de la lampe, une multitude de dessins au crayon gras, des esquisses de toute beauté. L’une représentait un demi-visage, et cet œil était sans le moindre doute celui de Claudia. D’autres montraient ses hanches, ses jambes, ses fesses, ses seins, son sexe béant… Elle s’approcha jusqu’à buter contre le bras du fauteuil.



Il hocha la tête et passa son bras libéré autour du haut des cuisses de sa belle-sœur.



Francesca ravala sa salive, émue par tant d’érotisme torride. Son ventre commençait à envoyer des signaux de détresse. Elle allait féliciter Marco pour son talent, mais, penchant la tête, elle vit que de l’autre main il se masturbait tranquillement en contemplant ses œuvres et en se remémorant les instants. Et ce qu’elle vit la stupéfia.


Mamma mia ! Quelle queue ! Elle devait être à la fête, la frangine, pensa-t-elle.


Elle se racla la gorge encombrée par une drôle de boule et demanda d’une voix blanche :



Il tourna sa tête vers elle, c’est-à-dire vers sa taille et son ventre, et renifla à plusieurs reprises.



Soudain, tout bascula dans une sorte de schizophrénie, du moins c’est ce que crut Francesca pensant que Marco la prenait pour sa sœur. La main du jeune homme quitta son gourdin et plongea dans la touffe épaisse, la fouillant de ses doigts agiles qu’il ressortit tout trempés. Les dessins et les commentaires avaient passablement excité la femme du député. Il se lécha les doigts.



Tout alla très vite, la nuisette s’envola et Francesca se retrouva à plat dos sur le bureau, le groin de Marco entre ses cuisses et le feu dans son ventre. La voie ouverte et lubrifiée, le beau membre bien bandé trouva immédiatement son chemin et bouscula les tripes de la jeune femme qui rugit de plaisir, corps arqué sur ses coudes et tête en arrière. Le pilon se mit en action tandis que les grandes mains broyaient les deux gros seins.



Et il courba son dos pour pouvoir les sucer. Francesca la sérieuse, la rigoureuse, la rigide, la chef de famille perdit pied. Un plaisir invraisemblable montait en elle par vagues successives. Il ne fallait pas faire ce qu’elle faisait, mais c’était trop tard et c’était trop bon. Son cerveau disjoncta et elle se laissa porter comme un surfer sur les vagues du plaisir. Elle tétanisa rapidement, balayée par un violent orgasme, et ce mâle qui ne cessait de la pilonner.



Il se retira d’elle d’un coup et elle crut que son ventre se vidait, aspiré par le piston qui la quittait. Il la remit debout, la retourna et la courba sur le bureau. Fasciné par la stature bien plus puissante que celle de son épouse, il s’empara du postérieur charnu et y plongea son dard derechef. Il avait juste pris le temps de quitter ses vêtements, harassé par la chaleur. Mais la sueur n’empêchait pas le désir. Il y eut d’abord le bruit incongru de l’air que la grosse queue comprimait en elle, et Francesca révulsée entendit pour la première fois sa vulve émettre des chapelets de pets humides. Tout est question de diamètre. Puis ce furent les disgracieux « floc-floc » de ses fesses contre le ventre de son amant. Et chaque fois qu’il butait contre elles, son gland dilaté repoussait le fond de sa grotte. Tout est aussi question de longueur. Défoncer, il était en train de la défoncer, et le pire c’est qu’elle aimait ça.


Accoudée au bureau, les seins ballottant, elle n’eut pour toute réaction que d’écarter un peu plus les jambes et de lancer son cul à la rencontre de son assaillant. Lequel en profita pour claquer les larges fesses jusqu’à les rougir, puis pétrit les gros nichons en triturant les tétons et finit par massacrer le clitoris de la belle qui se pâma à nouveau. Cette fois-ci, Marco l’accompagna et éjacula dans son ventre à gros bouillons. Francesca était liquéfiée, vautrée sur le bureau, autant par la chaleur que par le plaisir. Toujours planté en elle, Marco lui caressait le dos couvert de sueur, lui provocant encore quelques frissons et quelques spasmes. Puis il se retira d’un coup et sa chatte émit à nouveau des borborygmes humides. Elle se redressa et fila vers les toilettes, une main entre ses cuisses pour retenir les glaires visqueuses qui sourdaient de son sexe enflammé. Cela lui conférait une démarche improbable, légèrement courbée en avant et dandinant comme un canard. Dans la bagarre, elle avait perdu ses mules à hauts talons compensés. Normal, lorsqu’elle avait les pattes en l’air, il lui avait sucé les orteils, sensation inédite pour elle. Mais du coup, elle paraissait plus petite et encore plus puissante, râblée, avec cette courbe parfaite qui partait du pli fessier et courait jusqu’au sommet de son crâne. Il y avait dans cette attitude fugitive quelque chose d’animal, de primitif, de simiesque et d’obscène qui tira un grognement de la gorge de l’homme.


Une femelle gorille, voilà à quoi elle ressemble, pensa-t-il. Cette femme est une bête de sexe.


Il regroupa les croquis de Claudia et sortit un nouveau cahier de dessin. En quelques traits de crayon gras et quelques frottements de doigt, le cul puissant de Francesca sembla émerger de la page, avant que d’autres touchers habiles ne précisent le dos, le creux vertébral, les fossettes en haut des fesses, puis les poils collés, la chatte béante et les coulures de sperme à la naissance des cuisses. Il détacha la page et attaqua la seconde, reproduisant cette attitude grotesque qu’elle avait en sortant à l’instant. Il en était là quand elle revint, rafraîchie.



En fait, elle était bien contente d’être confrontée directement à cette superbe queue qu’elle n’avait fait que ressentir entre ses cuisses. Le membre fier était toujours couvert de sperme et de cyprine, a priori peu ragoûtant, pourtant elle trouva dans le goût acidulé de ces sécrétions une sorte d’excitation. Accroupie dans ses mules, cuisses écartées, elle se mit à branler et pomper le pénis somptueux qui venait de tant la faire jouir. Elle prit plaisir à câliner ce membre chaud, si gros que ses doigts ne parvenaient pas à en faire le tour, légèrement arqué, au gland épais et très brillant. Elle le tapotait sur sa langue, en titillait le méat, léchait le frein, et son autre main sentait les volumineux testicules rouler, fabriquant dare-dare cette semence qui allait bientôt l’inonder, à n’en pas douter. Lui était toujours assis sur son fauteuil tournant et, un coude sur le bureau, croquait ce qu’il voyait. La croupe généreuse qui débordait de l’ensemble, les épaules, les gros seins, les cuisses écartées, la main sur son pénis et le dessus de la tête. Elle avait les cheveux auburn, mi-longs, encadrant juste le visage.


Tiens, la racine de ses cheveux est noire, constata-t-il incrédule. C’est stupéfiant de stupidité. Une Calabraise qui ne s’assume pas ? Des cheveux auburn avec des yeux verts, c’est banal. Tandis que des yeux verts avec des cheveux noir corbeau, ça c’est rare et magnifique.


Francesca se rendit soudainement compte qu’elle mouillait elle aussi de nouveau et qu’elle adorait pomper cette bite majestueuse.


Finalement, c’est lui qui a raison, songea-t-elle. Je suis une salope. Je mouille rien que de le sucer, en espérant qu’il me baise encore, alors que je n’ai jamais sucé que pour éviter de me faire sauter… Et puis ce torse velu, ce ventre plat, ces cuisses et ces fesses musclées. Oh ses fesses ! Je veux les tripoter, les caresser, les câliner… Rien à voir avec les grosses fesses molles et le gros bide de mon député de mari. Je suis folle… Folle de lui… Ah, je comprends ma sœur !


Ayant terminé le croquis de cette fellation, le calabrais se leva et lui dit simplement :



Il prit le couloir et ouvrit la porte de l’escalier menant aux caves, un très long escalier de pierres. Parce que la route bordant la maison, très pentue, montait jusque dans les collines et le jardin sur l’arrière était à presque deux étages en contrebas, le niveau des « demi-caves », enterrées du seul côté route, là où Claudia faisait ses conserves et confitures. La cave à vin, voûtée elle, se trouvait encore au niveau en dessous, totalement enterrée. L’escalier ne comptait donc pas moins de trente-cinq marches, semblant descendre aux enfers, avec deux paliers, l’un au niveau du jardin, mais un autre intermédiaire qui ouvrait sur ce qu’ils appelaient « la cave au lait », située sous la terrasse au nord, en bordure de route. C’est là que le grand-père, qui élevait des brebis, stockait les bidons de lait que l’on hissait depuis la rue pour la charrette de ramassage du fromager. Leur père avait abandonné le lait, pas assez rémunérateur, pour se consacrer au vin. Et aujourd’hui, tout cela n’était plus que friches et souvenirs. Il l’entraîna donc dans la cave au lait. Surprise pour la jeune femme qui frissonnait déjà par la soudaine fraîcheur, cette ancienne cave avait été transformée… en chambre !



L’intérieur était aménagé avec un petit frigo, une chaîne hi-fi et de nombreuses étagères portant des choses bizarres. Elle ouvrit le réfrigérateur et trouva des bouteilles de vin blanc, sans étiquettes. Elle leur servit deux verres, ils trinquèrent. À la première gorgée, elle s’arrêta net :



Les jeux sexuels tournèrent aux olympiades pour Francesca. Rien ne lui fut épargné. À chaque pause, elle buvait et rebuvait de ce nectar incroyable, peut-être aphrodisiaque, avant de retomber dans des océans de plaisirs fous. Des godes vibrants, des plugs de plus en plus gros lui pulvérisaient le fion et la chatte, et surtout la queue de Marco, cette queue insatiable qui la défonçait maintenant par tous les trous. Vers quatre heures et demie du matin, il déclara :



Ils ouvrirent tout en grand, fenêtres et volets, laissant l’air de la nuit circuler librement dans toute la maison. Et il est vrai que, passée la première sensation de suffocation en venant de la cave, petit à petit la maison reprenait une température supportable. Francesca dévastée, les yeux rougis et cernés de sombre tant par le plaisir que par l’insomnie, crut enfin pouvoir dormir. Mais son amant la prit par les hanches et l’emmena jusqu’à une fenêtre face à l’est.



Les cris de Francesca se mêlèrent au chant du coq, et quand les premiers rayons de soleil inondèrent sa poitrine ballottante, la jeune femme reçut dans ses entrailles les ultimes jets de semence de son mentor. Le supplice était terminé, pensait-elle, mais non, il lui intima l’ordre de nettoyer sa queue malodorante, ce qu’elle fit sans même avoir le courage d’être encore dégoûtée. Puis elle s’affala à plat ventre en travers du lit et s’endormit aussitôt. Le calabrais se doucha, ferma les volets ensoleillés et prit son cahier de dessins pour un ultime croquis de la belle endormie. Il retourna dans la chambre fraîche pour quelques heures de sommeil.


Francesca se réveilla vers seize heures, encore couverte de sueur par la température écrasante. Elle alla se doucher longuement, constatant les dégâts sur son corps de cette folle nuit : yeux lourdement cernés, courbatures sévères et fondement douloureux. Elle avait rendez-vous avec le tailleur de pierre vers dix-huit heures, elle reprit son tailleur de deuil. Elle s’arrêta à la cuisine pour grignoter quelque chose, Marco la rejoignit, toujours nu. Il s’assit et l’attira sur ses genoux.



Elle s’exécuta, retirant ses dessous, un instant mal à l’aise. Mais finalement on s’habitue à tout, c’est l’affaire d’un moment. Il lui roula une pelle à lui couper le souffle tout en pressant fortement un sein désormais libre, puis la laissa partir. Il mit un short, un chapeau de paille et descendit jardiner. Francesca vit le tailleur de pierre. La sensation d’être nue qu’un léger vent de mer ravivait en lui caressant les fesses et la chatte, la mettait sur la défensive vis-à-vis des hommes, lui donnait plus d’agressivité. Elle obtint ce qu’elle voulait. De la même façon, elle rencontra le notaire le lendemain. La discussion fut âpre quant à la succession de Claudia. À force de se pencher sur les dossiers et de se redresser pour débattre, sa jupe remontait sur le fauteuil de tissu. Elle prit soudain conscience que le regard du notaire restait fixé sur ses jambes, cuisses à demi découvertes. Un instant honteuse, une bouffée de chaleur lui monta aux joues, puis elle se dit que le plus maladroit serait de se relever pour tirer sur sa jupe. Elle commença à s’en amuser, puis croisa et décroisa ses jambes à plusieurs reprises. Cette fois, elle en était sûre, le vieil homme avait aperçu sa toison d’astrakan. Il se raclait la gorge, devenait tout rouge, et elle obtint finalement aussi tout ce qu’elle souhaitait. Hé-hé ! Le pouvoir d’une chatte entraperçue est redoutable. C’était décidé, elle n’allait plus se priver d’en jouer. Elle revint avec un titre au nom de Marco pour le quart de la propriété, maison et terres.



Une fois, au réveil, pour se mettre en forme, une fois en guise d’apéritif, une sieste crapuleuse au moment du fort cagnard et au moins deux fois dans la soirée, parfois plus, Francesca se livrait à une sexualité débridée qu’elle n’avait jamais connue jusqu’alors, et s’en trouvait fort heureuse. Et surtout elle vouait à son étalon calabrais une dévotion sans mélange qui lui faisait un peu peur. Comment retourner à Rome et abandonner tout ça ? Elle prolongea son séjour de quelques jours, mais ne trouva plus de prétexte pour rester encore. Elle dut laisser la place à Regina, folle de rage et de jalousie. Elle partit en emportant deux bouteilles du vin de Marco, deux, car il ne lui en restait qu’une centaine sur les quatre cents produites, dont une dizaine réservée à la conservation pour évaluer le vieillissement.


Regina arriva deux jours plus tard. De toutes, la plus grande, elle paraissait encore plus longiligne, juchée sur des escarpins aux talons de plus de dix centimètres. Elle était également la plus calabraise. Mâchoire carrée, menton légèrement prognathe, de hautes pommettes saillantes, un nez légèrement aquilin et la peau très mate. Ses longs cheveux noirs, ramassés en arrière par une large boucle, flottaient à chacun de ses pas.



Francesca manquait déjà à Marco qui avait retrouvé en elle une formidable compensation à l’absence de son épouse. L’arrivée de la seconde sœur le déstabilisait un peu. D’abord, parce qu’elle répondait à tout ce qu’il considérait comme les canons de la beauté calabraise. Ensuite, parce qu’elle lui rappelait encore plus Claudia, par sa finesse, ses hanches étroites malgré des fesses pommées. Enfin, parce qu’il avait le souvenir d’instants douloureux partagés avec cette femme, qui l’avait assisté alors qu’il n’était qu’une loque. Sa fierté de calabrais en avait pris un coup, il lui en voulait presque de l’avoir déshabillé et séché le jour des obsèques. Il lui en voulait aussi de tant ressembler à son épouse regrettée, mais en ayant de gros seins. Il aimait les gros seins, il aimait les culs bien rebondis. Et puis que venait-elle faire ici ? C’est bon, Francesca l’avait couvé pendant quinze jours, son moral était bien remonté, elle n’avait pas vraiment de raison d’être ici « pour prendre soin de lui », comme elle répétait sans cesse. Et puis cette façon qu’elle avait de promener partout son air hautain. Certes, elle ne l’aurait pas eu, elle ne serait pas calabraise. Mais tout de même.


De son côté, Regina avait de tout autres idées en tête : comment amener Marco dans son lit, parce que le sexe qu’elle avait aperçu n’avait pas quitté sa mémoire depuis vingt jours. Et puis aussi, avait-il couché avec Francesca ? Ce serait très étonnant, rébarbative et autoritaire comme était son aînée, mais… on ne sait jamais, une femme reste une femme et même une femme de tête a ses faiblesses. Et puis Marco est tellement beau, tellement de notre province.



Une sorte de paix tacite s’instaura entre eux durant le dîner, que Regina trouva excellent. Marco lui dit tout ce qu’il devait à sa sœur, et qui n’avait rien à voir avec l’argent. Comme cuisiner, reconnaître les plantes et les récolter à la bonne période, faire des compotes, des conserves, des confitures, dessiner aussi. Il avait appris avec elle, dans sa classe, en même temps que ses élèves, et bien sûr il avait continué en privé, avec elle, parlant de son talent, de sa technique et de son extraordinaire pédagogie avec laquelle elle fascinait les enfants. Regina lui demanda de voir quelques dessins, curieusement elle n’avait jamais vu une quelconque production de sa sœur. Marco sortit un grand carton où les dessins étaient classés du plus récent aux plus anciens. Le premier était un portrait de Marco, son amour. La ressemblance était saisissante, le trait d’une précision extraordinaire. Pire, le regard aigu et ténébreux du calabrais semblait vous suivre, de quelque endroit que l’on regardât le dessin. Elle trouva cela fabuleux. Le second dessin lui tomba alors sous les yeux.



Ce dessin également, d’une extraordinaire précision, sans fond ni contexte, illustrait le pénis en érection dans ses moindres détails, juste le pénis avec ses testicules. La peau brillante et tendue du gland décalotté, le frein, la grosse veine saillante, toutes les veinules sous la peau, les plis du prépuce, les poils, la peau plissée des testicules… le réalisme était saisissant.



Marco sortit les croquis qu’il avait faits de Claudia. Le demi-portrait l’emballa.



La grande brune obéit à ce ton péremptoire et se dévêtit pendant qu’il allait chercher un cahier neuf et des crayons. Quand il revint, il en fit le tour, la regardant sous tous les angles. Le rouge montait aux joues de la jeune femme qui se sentait comme un animal de foire.



À chaque détail physique nommé, il la touchait. Pas du bout du doigt, à pleine main. Et Regina tressaillait à chaque contact, pareil à une décharge électrique. Une douce chaleur irradiait dans son ventre. À sa grande surprise, il se dévêtit aussi.



La main courut rapidement sur le papier puis insista à divers endroits. Il ne s’écoula pas plus de cinq minutes avant qu’il ne dise :



Lui continuait à crayonner, changeant parfois d’instrument ou utilisant simplement son doigt. Encore cinq minutes plus tard, il détacha la feuille du cahier et la posa sur le buffet. De ce qu’elle en aperçut, tout y était, avec une alternance d’ombre et de lumière qui donnait presque au croquis une impression de relief. Mais le regard de la Calabraise était invariablement attiré par ce pénis toujours en érection. Il la fit ensuite asseoir en tailleur, mains sur les genoux, puis s’étendre sur le dos, une jambe dans le vide, pour un nouveau croquis. Pour le dernier, il lui fit remettre les talons sur la table, jambes écartées et repliées.



Elle mit ses doigts dans son sillon, en passa un doigt de bas en haut pour l’ouvrir et écarta ses lèvres de deux autres. L’homme grogna, passa sa langue sur ses lèvres et crayonna comme un fou.



Disant cela, il se leva d’un bond, tira sur les jambes de Regina pour l’amener au bord de la table et, sans autre forme de procès, l’enfila d’une seule et puissante poussée. Elle n’eut même pas le temps de protester, même pour la forme, son rêve était exaucé. Les grandes mains marquées de crayon noir s’abattirent sur les gros seins qu’elles pétrirent puissamment.



Déjà, le plaisir montait dans son ventre et l’emportait dans ses rouleaux vers des plages inconnues. Par devant, par-derrière comme sur le côté, elle fut prise, reprise et inondée de sperme. La nuit tombante rendit peu à peu la pièce totalement obscure. Regina pantelante se traîna jusqu’à la salle de bains, sans même se rendre compte que Marco la suivait de près. La première chose qu’elle fit fut de se pencher en avant pour déboucler les bracelets de chevilles de ses escarpins. Ce simple geste mit le calabrais en grand émoi. Ces jambes, ces cuisses, ce cul, il les connaissait. Surtout une fois descendue de ses échasses, c’était ceux de Claudia, copie conforme, peut-être avec des muscles moins dessinés, mais elle ne courait pas la campagne quotidiennement. Il comprit que la différence de taille se situait dans le buste, plus long chez sa belle-sœur, et avec de plus gros seins, mais ce fessier bien dru était le même. Avec cette vulve dilatée qui saillait d’entre les cuisses comme une mangue, en pleurant des larmes de sperme et de cyprine qui coulaient le long des jambes. Avec cette petite cuvette qui abrite la petite rondelle plissée et palpitante, parfaite pour guider le dard qui viendra y prendre son plaisir. Instantanément, il se remit à bander.


Elle ne l’avait ni vu ni senti, elle détacha la boucle qui retenait ses cheveux et la jeta négligemment dans le lavabo puis s’engouffra directement dans la douche. L’eau coula et elle émit un soupir de bien-être, malgré la fraîcheur des premiers litres. L’homme écarta doucement le rideau, la détailla encore du regard et entra dans l’étroite cabine. Elle avait le visage levé vers la pomme, les yeux fermés et la bouche grande ouverte, savourant cette ondée salutaire. Il la saisit d’un coup par les épaules et plaqua sa bouche sur la sienne, lui administrant un énorme baiser profond, leur premier. Gênée par l’eau, elle perdait souffle, mais en même temps fondait dans les bras de cet homme qui venait de lui exploser les sens par deux fois et qui lui triturait un sein de sa main libre. Son souffle repris, elle se dit que ce serait charmant de se savonner l’un l’autre et de se caresser sous la même douche. C’était mal le connaître.



Il se savonna un doigt, la poussa contre la paroi et lui enfila directement dans l’anus.



Trop tard. Fléchissant sur ses cuisses, il retira son doigt en guidant son puissant pénis à la place. Il lui suffit de retendre les jambes pour que le mandrin s’enfile entre les petites fesses pommées jusqu’à la garde. Elle couina comme une truie à l’abattoir, il n’en avait cure. Il la pilonnait rudement, la décollant du bac à douche à chaque coup de reins. Elle braillait toujours, martelait la paroi de ses poings, pleurait, gémissait, ahanait. Il recula le buste et appuya ses larges épaules sur la paroi opposée, bassin en avant sur ses jambes légèrement pliées, elle était assise, empalée, sur ce siège improvisé, les jambes ballantes de chaque côté. Il ne la tenait plus que par les seins, poupée de chiffon hurlante plantée sur son dard. C’était bien le même cul, les mêmes hanches étroites, les mêmes fesses rebondies et serrées qui lui broyaient délicieusement la queue. Son plaisir vint très vite et il lâcha ses dernières réserves dans le boyau forcé. Elle s’écroula au fond du bac, gémissant et pleurant. Mais il la saisit par sa longue chevelure agglomérée par l’eau et la força à lui sucer la bite, ce qu’elle fit avec dégoût en manquant de s’étrangler plusieurs fois. Le mâle rassasié la redressa et l’embrassa de nouveau longuement.



Ils finirent de se laver rapidement et sortirent de la douche ? Tandis qu’ils s’essuyaient, il lui dit :



Il prit dans l’armoire de toilette un tube de pommade cicatrisante qu’il utilisait lorsqu’il se blessait dans les ronces. Il en mit une bonne dose sur son doigt et lui ordonna de se pencher en avant. L’anus n’était pas encore refermé et effectivement très rouge. Il y glissa délicatement son doigt et oignit la délicate muqueuse en tournant.



Il reprit de la pommade et tomba à genoux, embrassant et caressant de sa main libre ces fesses qu’il aimait tant. Et elle ronronnait comme une chatte en chaleur, tant et si bien que sa main s’égara sur sa vulve et sur son clitoris. Il continua, continua jusqu’à ce que les jolies jambes fléchissent par saccades, obligeant la jeune femme à se tenir au lavabo pour un ultime orgasme, plus ou moins entamé sous la douche.



Il la prit dans ses bras et la descendit dans sa chambre fraîche, elle dormait déjà quand il la déposa sur le lit. Il la disposa comme il voulut et remonta chercher son cahier de dessin. Il la croqua sous différents angles en prenant le temps, puisqu’elle dormait, de tracer des détails d’une infinie précision. Cette femme lui plaisait. Bien plus, c’était pour lui LA femme idéale, mêmes cul et jambes que son amour, très typée calabraise, les gros seins en plus. Plus les heures passaient à la regarder et à la dessiner, plus il en était fou. Francesca l’avait bien fait jouir avec son gros cul et ses gros nichons, mais ce n’était que du plaisir, du sexe. Là, insensiblement, il tombait follement amoureux de Regina. Quand ses paupières ne tinrent plus ouvertes, les yeux rougis par tant de scrutation, il s’étendit près d’elle et l’enlaça avant de s’endormir.


Elle s’éveilla la première, appréciant la fraîcheur de l’endroit qu’elle découvrait avec étonnement. Elle avait même un peu frais et monta chercher un châle, en profitant pour faire couler un café. Peut-être attiré par la bonne odeur, le beau ténébreux émergea et tendit une pile de dessins à Regina en sirotant son breuvage matinal.



Après sa toilette, elle alla se vêtir, portant son tailleur de deuil, comme il convenait dans le village. Marco enfila juste un jean et une veste noire par-dessus son T-shirt. Mais avant de sortir, il tâta un sein de sa belle-sœur et passa la main sous sa jupe.



La petite Fiat s’élança sur la route en lacets. C’était la première fois qu’il la reprenait depuis le jour du décès de Claudia. Il était ému. D’autant plus qu’il avait à côté de lui la copie conforme de ses jambes, dénudées jusqu’à mi-cuisses. Il posa sa main sur le genou, palpa, remonta lentement. Ses doigts glissaient vers l’intérieur, là où la peau est encore plus douce. Sa main remonta, entraînant le vêtement, et atteignit le buisson de poils où ses doigts plongèrent. Regina tressaillit.



Quand ils arrivèrent en ville, le sexe de la jeune femme était bouillant et liquide, elle venait d’avoir deux orgasmes clitoridiens. Elle espéra que sur le noir, la tache humide qu’elle avait aux fesses ne se verrait pas trop. Par prudence, elle préféra rester dans la voiture. Il alla seul à la librairie et acheta une demi-douzaine de cahiers, quelques feuilles plus grandes et une provision de crayons. En sortant, il avisa juste en face un magasin de mode, pencha la tête sur le côté et se dirigea vers la voiture.



Regina sortit un peu gênée et le suivit. Oh, ce n’était pas le genre de boutique qu’elle fréquentait, ces frusques à deux sous pour minettes désargentées. Il demanda à ce qu’elle essaye la robe de la vitrine, une sorte de chaussette extensible taille unique, très courte, avec juste deux bretelles et un large décolleté, à rayures blanches et bleues. C’est un canon qui sortit de la cabine ! Sur ce long corps à la peau mate et aux formes bien marquées, la petite robe à deux balles prenait une allure extraordinaire. Le tissu collait tellement à la forme du corps, comme une seconde peau, qu’on percevait nettement sans la voir la nudité intégrale de la femme qui la portait.



Regina avait beau tirer, le tissu se rétractait et elle se retrouva dans la rue avec à peine cinq centimètres d’étoffe sous son sexe, et craignait de la voir remonter à chaque pas. Remonter en voiture, malgré la chaleur qui y régnait, fut un soulagement, mais aussi une difficulté : il fallait écarter les jambes et forcément exhiber son sexe.



La voiture reprit la route tortueuse en sens inverse. Regina s’attendait à ce que la main de Marco se pose à nouveau sur ses cuisses, d’autant que son buisson était maintenant quasiment visible avec une robe aussi courte. Mais rien ne se passa jusqu’à un virage en épingle à cheveux. Un petit chemin aboutissait à la route juste dans le virage, l’auto y bifurqua. Quelques centaines de mètres de poussière et de cailloux, puis ce fut un champ d’oliviers assez anciens. Le véhicule s’arrêta à l’ombre d’un grand arbre. Marco descendit, vint chercher sa passagère et l’entraîna par la main jusqu’à l’arrière de la voiture. Appuyée sur la carrosserie chaude, les mains de l’homme remontèrent sans difficulté des cuisses aux hanches, dégageant les superbes petites fesses toutes rondes.


Sans un mot et sans hésitation, le sexe bandé de l’homme s’engagea dans celui, encore humide, de la jeune femme. Elle subit une douzaine de poussées colossales, bouche et yeux écarquillés. Ses ongles crissaient sur la peinture vernie et soudain un flot de liquide brûlant lui fouetta les entrailles, lui provoquant un orgasme aussi violent qu’inattendu. Elle resta un moment chancelante, agrippée à la carrosserie, puis le pénis la quitta lentement, laissant s’échapper de grands filaments nacrés qui se perdirent dans l’herbe. Elle se retourna hébétée et sut tout de suite ce que l’homme attendait, le sexe encore sorti par la braguette du pantalon. Elle s’accroupit, produisant quelques pets humides, et fit une toilette soignée du membre triomphant. Alors il put le ranger et remonter en voiture. Elle chercha vite un paquet de mouchoirs en papier dans son sac à main et se bouchonna l’entrecuisse. Pas un mot n’avait été prononcé. Ce n’est qu’une fois sur la route, assez fort pour couvrir le bruit du moteur à la peine, qu’elle osa rompre le silence :



À l’approche du village, elle remit sa veste noire, et la Fiat s’engouffra dans la grange, sur le côté de la maison. La dignité était sauve. Juste avant la tombée de la nuit, ils ressortirent par-derrière, côté champs, en jean et bottes. Marco lui montra les « vignes », de vieux ceps dont les branches couraient maintenant à même le sol.



Ils continuèrent leur périple et passèrent dans la parcelle des oliviers. Le constat était le même : sans entretien, la nature avait repris ses droits. Certains arbres ployaient sous des kilos de fruits en excès, d’autres en avaient peu, mais de très gros calibre.

C’est là que Claudia faisait sa cueillette et fabriquait son huile pour l’année. Il y a un très ancien pressoir en bois dans la première cave. Elle en faisait aussi des bocaux, avec des piments et des herbes dans l’huile.


Ils arrivèrent enfin à la troisième parcelle, celle des citronniers. Là, Marco expliqua que Claudia passait beaucoup de temps à retirer les jeunes citrons à peine formés, n’en conservant qu’une douzaine par arbre. C’était une douzaine, mais énormes, plus gros que des oranges, aussi gros que des œufs d’autruche. Le bas du champ sans entretien portait encore des centaines de citrons « normaux » par arbre, qui allaient tous pourrir bientôt.



Ils retournèrent à la maison plus ou moins à tâtons, il faisait fin nuit. Ils passèrent par la « première cave », celle au niveau du potager. Marco lui montra le pressoir qu’utilisait sa sœur pour faire l’huile, son installation pour les conserves et les confitures, les stocks de bocaux, ses jarres de vinaigre contenant des « mères » qui se régalaient des fonds de barriques, là où le vin est moins clair, dont Marco les alimentait.



Et il l’embrassa fougueusement. Elle fondit sous ses assauts et se laissa prendre encore une fois au milieu du bric-à-brac de la cave. Mais les idées continuaient de tourner dans la tête de la belle. Un hectare de citrons géants se vendant à prix d’or, genre quatre ou cinq euros le kilo, et cinq hectares de citrons bios à ne serait-ce qu’un euro le kilo, ce serait déjà une fortune, des centaines de milliers d’euros par an. Quant aux olives, c’est environ mille cinq cents litres d’huile que l’on peut produire ici, d’une extrême qualité, encore une fortune, sans compter ce vin exceptionnel. En fait, leur père leur a laissé une fortune en héritage, qui se perd en friches inutiles… Il faut remédier à cela, et pas seulement pour l’argent.


Elle envoya des textos à ses sœurs. Le reste de son séjour se passa dans une forme d’extase, profitant de la vie, de la nature et de ses dons, des caresses amoureuses et des folles séances de sexe avec Marco. Elle n’enfila plus un vêtement, sauf pour aller acheter le pain, prenant même plaisir à discuter avec les gens du village, nue sous sa jupe et sa veste, sans chemisier. Elle se sentait fabuleusement heureuse et libre dans cette vie limitée à l’essentiel : bien manger, bien baiser, bien dormir. C’était le plus grand des luxes. Il lui fallut bien, même à regret, y mettre fin.




Elle n’était pas sitôt partie que Leila débarqua. Un autre genre, à tous points de vue. Petite comme Claudia, elle avait tous les atouts et les formes de Francesca, mais avec quinze centimètres de moins c’était du concentré. En plus, c’était certainement la moins bien dotée intellectuellement des quatre sœurs. Ne sachant trop que faire avec des résultats moyens à l’école, elle avait opté pour un diplôme de commerce. Le stage en entreprise l’avait amenée chez un producteur de fruits, c’est là qu’elle avait fait connaissance avec son futur mari, le fils du patron, qui la sauta comme un forcené pendant tout le stage. Il était jeune et sans discernement, cette fille avait des gros seins et un gros cul, elle le faisait bander, il l’épousa. Rapidement, il reprit l’exploitation de son père et se rendit compte que les intermédiaires se sucraient éhontément : on lui achetait ses tomates un demi-euro, il les avait payées vingt-cinq centimes au producteur, et elles étaient le lendemain au supermarché à quatre euros.


L’intermédiaire prenait le coût du transport, normal, mais un énorme bénéfice. Il revendait sa marchandise à deux euros. Que le distributeur ait des frais, de personnel, de locaux, d’énergie et qu’il prenne également son bénéfice, il voulait bien l’entendre. Mais l’intermédiaire, ça, il lui restait en travers de la gorge. Il négocia avec les distributeurs pour les alimenter en direct, vendant désormais sa marchandise au prix du grossiste. Certes, il fallait la livrer, mais il gagnait trois fois plus. Le voilà donc sur les routes avec son premier camion. Leila eut droit au second camion et se mit à livrer elle aussi. Pour avoir une production suffisante, ils proposèrent leur astuce à quelques amis producteurs, et bientôt ce fut une dizaine de camions qui sillonnèrent la contrée. Bien sûr, il y eut « guéguerre » entre eux et les intermédiaires installés, quelques procès également. Mais au final, le jeune homme devint calife à la place du calife, c’est-à-dire l’un des plus gros, plus craints et plus respectés des intermédiaires de la région.


Leila, un temps au poste de commerciale, restait désormais dans sa grande et belle villa, ne conduisant plus de camions, ne déplaçant plus de palettes et ne recevant plus guère d’hommages de la part de son homme d’affaires de mari. Il avait recruté une commerciale de choc, une blonde décolorée venant de Turin avec un incendie entre les fesses. Alors pour passer le temps, Leila se consacrait au ménage, à la cuisine et au jardinage, tout ce qu’elle aimait bien faire quand elle était petite dans la maison familiale.


Dire qu’elle était heureuse, pas vraiment, mais elle ne se posait même pas la question. Fière, certainement, car atteindre ce niveau de vie avec ses capacités de départ, c’était inespéré. Elle arriva donc juchée sur des échasses avec un haut chignon sur le crâne, tout cela pour compenser sa petite taille, pétrie de bonnes intentions.



Elle le saoulait déjà de paroles et ça le fatiguait. Il regrettait la présence nue, fine et élégante de Regina. Il se réfugia au jardin, y fit trois bricoles et rentra faire une sieste dans la chambre fraîche. Depuis la chambre, il entendit sa belle-sœur revenir. Sur ses talons, on aurait dit un escadron de cavalerie qui martelait le goudron de la rue, puis le carrelage du couloir et de la cuisine.



Elle fila dans les étages et revint courroucée quelques instants plus tard.



Épuisante ! Tellement que dès le repas terminé, Marco se retira dans le bureau pour ne plus l’entendre jacasser. Mais même là, il l’entendait encore chantonner et parler toute seule. Elle frappa à la porte, il referma ses dossiers de dessins.



L’ironie ne la toucha pas, il l’entendit trottiner à l’étage puis la paix revint. Il repensait à Claudia et son art de vivre, à Francesca et son gros cul, à Gina et sa silhouette magique. Il ressortit une esquisse d’elle, grand format, qu’il avait entamée et la retravailla en détail. On la voyait en pleine marche, un genou levé, avec sa petite robe à rayures. Toute la difficulté était de rendre ses formes malgré la robe, une matière qui ne restituait pas l’ombre et la lumière de la même façon que la peau. Vers trois heures du matin, il s’arrêta, assez satisfait du résultat, et alla se coucher. Vers huit heures, l’autre excitée frappa à la porte de sa chambre avec un plateau, café, viennoiseries. Que dire ? C’était sympa à elle d’être allée acheter ces friandises. Il n’avait pas terminé sa première bouchée de croissant que l’aspirateur se mit à vrombir au-dessus de sa tête. Merde, fait chier, pensa-t-il. Il prit une douche, s’habilla et alla fumer dehors.


Vers onze heures, il n’entendait plus un bruit. Étonnant ! Sans inquiétude, mais avec une légère appréhension, une femme comme ça qui n’émet plus de bruit ce n’est pas tout à fait normal, il monta vers les étages, pieds nus et en short. Sur le palier du second, il avisa une porte ouverte. Leila était à quatre pattes, agenouillée sur un torchon replié, et passait de la cire sur le parquet. Vu de la porte, c’était incroyable : le même cul large et charnu que Francesca. Il aurait pu le confondre avec son dessin, la chatte ouverte et dégoulinante de sperme en moins. Cependant, la culotte humide de sueur était roulée en ficelle et profondément enfoncée dans son sillon, faisant saillir les deux moitiés d’une vulve charnue et poilue. Il se mit à bander et s’avança encore. Le T-shirt était trempé de sueur sous les bras, dans le dos et entre les seins. Il faisait déjà très chaud et la fenêtre grande ouverte laissait entrer l’air brûlant. Cependant, il remarqua la taille bien prise, aussi fine que celle de sa sœur aînée, à laquelle elle ressemblait à s’y méprendre, mais avec quinze centimètres de moins. Il se pencha et tira sur une touffe de poils.



Elle le retira, le mit en boule et s’essuya les dessous de bras merveilleusement velus. Taille fine, ventre plat, poitrine imposante, elle n’était pas si mal foutue. Il banda plus fort et s’assit au bord du lit.



Elle se mit debout, posa sa jupe puis sa culotte.



Elle approcha son torchon plié et s’agenouilla entre les jambes du Calabrais, commençant à le sucer et à le branler.



Elle coinça le magnifique pénis entre ses gros seins et s’agita de haut en bas, cou cassé de façon à recevoir dans sa bouche le gland dilaté et brillant à chaque fois qu’il émergeait de sa prison mammaire. Un délice.



Elle grimpa sur le lit, enjamba la poitrine de l’homme et reprit sa fellation. Tant qu’elle avait la bouche pleine, au moins, elle ne jacassait plus. Marco fourra son nez dans la grosse vulve. Elle sentait fort la sueur et les effluves féminins, normal, elle avait eu très chaud. C’était excitant au possible et plus il lapait, plus la cyprine sourdait de ce vagin accueillant. Il eut le pressentiment d’avoir affaire à une jouisseuse hors normes. Dans tous les cas, à une spécialiste de la fellation à gorge profonde. Car elle lui engloutissait la queue jusqu’à la base, comme personne jusqu’à présent. Haletante de tant d’efforts, cette laborieuse maîtresse connaissait des coups qu’on ne lui avait jamais faits.


Délaissant la bouche qui la broutait, elle souleva très haut les jambes de l’homme et se mit en devoir de lui lécher les testicules, le scrotum, et lui fourra loin sa langue dans l’anus. Extraordinairement jouissif. Quand le vit martyrisé retrouva l’étui chaud de la bouche, il cracha sans prévenir une belle bordée de sperme qui manqua de l’étouffer. Leila était très fière de son coup, assise sur ses talons, et commençait à commenter son exploit. Pour la faire taire, Marco se redressa et la poussa à plat dos sur le lit. Il plongea une main entre ses cuisses courtes et épaisses et commença à ramoner sévèrement le clitoris. Il avait au moins gagné le fait qu’elle ne s’exprimait plus que par onomatopées, des « oh », « ah », « hou », largement suffisants. Il continua en plongeant deux doigts dans le vagin, index et majeur, et les agita sur la face avant du conduit comme s’il faisait « par ici mignonne ». L’effet ne se fit pas attendre. Elle se pencha pour voir ce qui lui arrivait, puis s’arqua, les jambes battirent l’air et les mains frappèrent le lit. Marco appuya sa deuxième main sur le ventre pour la maintenir, et le pouce vint massacrer le clitoris. Là, elle cria franchement :



Elle se tétanisa et se secoua en tous sens, hurlant une bordée de jurons, alors qu’un jet incroyable de liquide sortit de sa chatte et inonda le bras de Marco et le dessus-de-lit. Bingo, une femme fontaine ! La chose amusa beaucoup le ténébreux Calabrais qui ne tarda pas à recommencer, autrement cette fois, en la mettant à quatre pattes. Et le phénomène se reproduisit, à chaque fois, il giclait un bon verre à liqueur d’un liquide improbable, entre pisse et cyprine, de cette vulve particulière (non loin de la partie culière, bien évidemment).



Il lui fit le ramonage du siècle, dans tous les sens que la petite taille de la donzelle le permettait. Le fier et puissant organe lui fit cracher sa curieuse liqueur par trois fois. Il était plus de quatorze heures quand le bonhomme se leva en claquant les grosses fesses et en tonnant :



Elle le trouva dans la cuisine en train de tartiner un pot de rillettes de canard.



Elle le regardait avec des yeux énamourés, soudain fascinée par le mâle qui venait de la faire autant jouir. Elle se serait jetée dans le feu pour lui. Elle se dévêtit et trottina sur ses échasses du frigo à l’évier, de l’évier au placard, nichons et fessier à l’air. Il la contemplait amusé.



Instinctivement, le fessier s’était crispé et resserré, et ça le faisait sourire intérieurement. Celle-ci avait été encore plus facile à mater que les deux autres. Il mangea et but de fort bon appétit, sous l’œil bienveillant de la petite bonne femme. Il réclama un café et déclara :



Même pas drôle. Il alla cueillir un grand panier de haricots verts, en réserva une partie pour la consommation immédiate et fit des conserves du reste, exactement comme faisait Claudia. Décidément, le moût de raisin composté faisait un excellent engrais. Les légumes poussaient presque sans effort. Il les avait semés serrés, bien à l’ombre des murs rehaussés de canisses, et avait recouvert la terre de paille récupérée dans un champ voisin. Tout ceci gardait la terre fraîche malgré le cagnard et limitait la pousse d’herbe. Il contrôla le niveau de la cuve d’eau de pluie, il n’en restait plus qu’un tiers. Un orage serait bienvenu. Il repensa à Leila. En fait, elle n’était pas si moche, ressemblant beaucoup à l’aînée, avec un visage plus doux et plein de charme. Mais ses formes étaient excessives pour sa taille, ou sa taille insuffisante pour ses formes. Qui de l’œuf ou de la poule ?… Dommage pour elle. Pourtant, dans ce presque nanisme, il y avait quelque chose de furieusement érotique, surtout quand elle était nue. Et puis cette particularité de gicler à chaque fois qu’elle jouissait était totalement étonnante et attractive. Mais elle ne valait pas Regina, sa Gina. Rien qu’en y pensant, il bandait. Elle avait tout : l’intelligence, la grâce, les jambes de Claudia, le visage calabrais et des gros nichons. Il la voulait de toutes ses pensées, de tout son cœur et de tout son sexe.


En une semaine, tous les parquets furent passés à la cire, les meubles encaustiqués, et Leila s’attaqua aux lessives. Elle décrocha tous les rideaux, ôta tous les dessus-de-lit, les draps, les couvre-matelas, les taies. Les matelas prirent le soleil aux fenêtres et elle demanda humblement à Marco de bien vouloir descendre au pressing de la ville toutes les couvertures et les édredons. Ce qu’il fit, en profitant pour déguster une grande bière à une terrasse ombragée. Leila prit une glace. Elle était drôle, il la surveillait du coin de l’œil. L’absence de culotte la contraignait à se tenir jambes croisées, genoux vers lui. À une dizaine de reprises, elle prit une inspiration pour faire tel ou tel commentaire sur des passants, le lieu ou n’importe quoi. Mais chaque fois elle se retenait, craignant le courroux de son maître. Car c’est bien ainsi qu’elle le considérait, désormais soumise. Elle n’eut pas droit à la halte sous l’olivier, il ne fallait pas polluer cet endroit réservé. Mais elle fit un tour à plat dos sur la table dès qu’elle fut nue, bien bourrée par les deux trous, ce qui la mit en joie avant de laver à grande eau le carrelage de la cuisine et du couloir. Le lendemain, au petit-déjeuner, elle osa demander :



Deux jours plus tard, la cave était méconnaissable. Le sol, qui semblait de terre battue à force d’y entrer sans précautions et d’y laisser tomber n’importe quoi, avait retrouvé son magnifique pavage de pierres d’autrefois. Les vitres opaques de saleté donnant sur le jardin laissaient maintenant passer la vue et la lumière. Tous les ustensiles étaient propres, récurés, étincelants. Marco la félicita chaleureusement.



Aussitôt, elle se mit à l’ouvrage. Il la regarda faire sans intervenir. Cette petite bonne femme développait une puissance incroyable. Avec ses segments courts et ses muscles épais, elle soulevait des charges qui auraient fait reculer bien des hommes. Dans ses efforts, ses muscles saillaient, cuisses, fesses, mollets, bras. Il alla chercher un cahier à dessin et la croqua en plein effort et la trouva magnifique, impressionnante et très bandante. Quand elle eut terminé, elle donna encore un coup de chiffon général et s’essuya le front d’un revers de poignet.



Il la souleva dans ses bras et la posa sur une barrique à bonne hauteur, à plat ventre, et cul offert ; et il la pilonna avec volupté. Elle gicla à deux reprises, il se contenta d’une, ce qui l’obligea néanmoins à repasser un coup de serpillière. Le lendemain, ils redescendirent en ville pour chercher le linge au pressing. Pour la récompenser de ses efforts, il l’emmena déjeuner au restaurant. Elle portait toujours son tailleur de deuil, mais sans rien en dessous, conformément au souhait du maître. Toujours pour lui obéir, elle se mordait la langue constamment pour ne pas déblatérer sur ceci ou cela. Au cours du repas, jusque-là silencieux, il se pencha vers elle.



Elle rougit. Il était fou ce bonhomme. Personne avant ne lui avait rien demandé de tel. Elle improvisa :



Le garçon vint avec la note, il laissa un chèque et se dirigea vers les toilettes. Il la trouva aux lavabos en train de se pomponner. Il la prit par un bras et la propulsa dans une cabine.



Elle obéit, se cramponnant au cylindre de la chasse d’eau. Il retroussa la jupe et la fit fléchir sur ses cuisses puissantes pour être à bonne hauteur. Son doigt mouillé de salive s’engagea dans l’étroit conduit bien relâché par cette quinzaine, et il fit suivre son gros pénis. Elle se mordit les lèvres et se mit à souffler comme un phoque. Une main fit le tour de la cuisse et s’empara du clitoris. Là, ce fut panique à bord, glapissements étouffés. À plusieurs reprises, des jets incontrôlés giclèrent directement dans la cuvette, preuve de sa folle excitation. On entendit grincer le ressort de la porte, quelqu’un essaya d’ouvrir le cabinet.



Leila lâcha un cri de surprise en même temps qu’un énorme jet. Elle venait d’avoir certainement le plus violent orgasme de sa vie, qui faillit la faire tomber de son perchoir. On entendit des « oh ! » de réprobation puis des petits rires et la porte grinça de nouveau. Marco termina son travail avec application, s’épanchant dans les boyaux de la belle. Il la fit descendre, lui fit faire sa toilette. Elle s’accroupit en lâchant une succession de pets humides qui maculèrent le carrelage, puis il sortit en disant simplement :



Il fallut bien attendre dix minutes pour la voir sortir en trottinant, écarlate et le sac au bout du bras. Elle s’assit dans la voiture et implora :



L’auto, pleine jusqu’au toit des couvertures et édredons bien gonflés après lavage, reprit la route des collines.



Il se fit pardonner par une soirée et une nuit torrides. Quand le taxi vint la chercher, elle dut mettre des lunettes de soleil pour cacher les cernes qui bordaient ses yeux.


Une fois seul, Marco essaya de rattraper le retard que ces visites successives avaient provoqué. La nature ne fait pas de pause, il dut redoubler de travail pour se mettre à jour des conserves, appréciant la nouvelle disposition de la cave. Il s’écoula une dizaine de jours avant qu’il ne reçoive un message de Francesca, qui convoquait un conseil de famille pour le 1er août, avançant d’une quinzaine la date de leurs vacances annuelles habituelles. Elles arrivèrent les unes après les autres le jour dit.


Regina fut la première, tant elle avait hâte de retrouver Marco. Il n’y eut pas de mots inutiles, juste un énorme et interminable baiser. Les mains s’égaraient déjà, pressant ici un sein, là une fesse, constatant avec satisfaction qu’elle ne portant aucun dessous. Mais une seconde voiture s’arrêta devant la porte. Francesca en descendit et sauta au cou de Marco, sous le regard furibond de Gina. Eh oui, il l’avait sautée celle-ci aussi. Mais c’était sa sœur, il fallait bien l’admettre. Leila se fit un peu attendre, mais elle aussi lui sauta au cou. Gina lança un regard noir à Marco qui paraissait amusé.



Ils burent, rirent puis passèrent à table. Seule Gina s’était changée pour l’indécente petite robe à rayures. Elle prit place à côté de son amant qui ne cessa de lui fourrager la vulve de tout le repas. Marco avait préparé un repas de fête avec uniquement des produits locaux, « sauf le sel » précisa-t-il. Une farandole de légumes du jardin largement rehaussés d’oignon, d’ail, de basilic, d’origan et d’estragon, parsemés d’olives macérées avec des piments et quatre truites négociées à un copain pêcheur du coin, mettant en valeur les fameux citrons énormes de Claudia. On ouvrit une seconde, puis une troisième bouteille que l’on garda avec les verres quand la table fut débarrassée. C’était le point de départ du conseil selon Francesca.



Dans la chambre fraîche, Marco connut l’indescriptible plaisir de brouter la chatte de Regina pendant que Francesca jouait les cavalières sur son pénis et que Leila lui massait les testicules. Et elles tournaient fréquemment jusqu’à ce que chacune ait eu son content d’orgasmes et de sperme.


Marco ressortit l’acte que Francesca avait rapporté du notaire et posa des questions. Il y était cité de nombreuses parcelles cadastrales, certaines qu’il connaissait, mais d’autres qu’il ne connaissait pas.



Ils cherchèrent longuement la clé, découvrant ici et là d’anciennes photos, des lettres, des cartes postales, mais pas de clé. Ils en conclurent qu’elle devait se trouver quelque part derrière les livres couverts de poussière. Elle n’était pas derrière les livres, mais dans un faux livre-boîte.



Pas de vraie surprise dans le coffre, il ne contenait que des papiers. Les livres de comptes du père et du grand-père, de nombreux actes de propriété et de naissance, quelques titres désormais sans valeur et des reconnaissances de dettes au profit de gens qui peuplaient le cimetière. Ils étalèrent sur le bureau les titres de propriété et les plans cadastraux, parfois très jaunis par le temps. C’était toute une partie de l’histoire familiale qu’ils regardaient là. Au départ, un certain Giuseppe, berger de son état, avait racheté sa petite bergerie et un lopin de terre à la mort de son employeur. C’est son fils, Franco, également berger, qui avait acheté d’autres terres dont la parcelle où était implantée la maison. Et c’est son fils qui la fit construire à la fin du 19e siècle, car il était à la fois berger et fromager, valorisant mieux son produit. Puis on trouva le grand-père, Benito, qui ne fit qu’agrandir le patrimoine pour élever un énorme troupeau de brebis, et enfin le père des filles, Carlo, qui ne se consacra qu’aux dix-huit hectares de vigne, puis planta les oliviers et les citronniers. Plus question pour lui d’acheter de nouvelles terres, les factures le montraient. Elles en eurent presque les larmes aux yeux.



Mine de rien, ce n’est pas dix-huit hectares qu’ils possédaient, mais plus de cinquante, presque toute la partie sud du village, y compris le sommet de la colline et les bois qui la bordaient. Et presque chaque parcelle contenait un petit bâtiment, qui servait à abriter les bêtes ou ceux qui s’en occupaient. Jusqu’à la maison des charbonniers, au milieu du bois, du temps où l’on fabriquait beaucoup de charbon de bois pour cuisiner, se chauffer ou alimenter les forges. Ils allèrent voir sur place. La plupart de ces constructions abandonnées étaient en ruines ou nécessitaient des travaux de consolidation, mais elles étaient pleines de charme et d’histoire. Certains terrains, sans la tonte régulière des brebis, étaient redevenus maquis. Une énorme tâche les attendait, ils parèrent au plus pressé : la vigne, les citronniers et les oliviers.


Les jours qui suivirent, on alterna entre travaux sur les terres et réunions stratégiques pour préparer les divorces. Pour Leila, ce ne fut pas très difficile : de mauvaises langues bien intentionnées de l’entreprise, d’anciennes collègues, lui avaient révélé où son mari et la commerciale se retrouvaient, un petit hôtel discret. Il lui suffisait de préparer les termes du divorce avec son avocat, d’aller dans cet hôtel avec un huissier quand les amants y étaient et d’attendre leur sortie pour faire signer les documents à son mari, pris la main dans… le sac.


Pour Francesca, c’était beaucoup plus compliqué, car, bien sûr, aucune preuve ne sourdait de l’entourage de Berlusconi. Quoiqu’il y eut un joli petit scandale avec une mineure, pour lequel son époux avait été cité comme témoin à décharge du Cavaliere. Ce petit scandale joua en sa faveur, elle obtint un divorce avantageux.


Le plus difficile et le plus long fut celui de Regina, car tout se passait dans le milieu de la clinique, dont son chirurgien de mari était le patron. Parler, c’était perdre son emploi. En examinant les fiches du personnel, un privé qui s’était fait passer pour un contrôleur de la Sécu détecta deux infirmières célibataires en congé de maternité. La première avait un petit ami attitré, chou-blanc. En revanche, la seconde habitait un appartement de grand standing que son salaire ne permettait ni de louer ni d’acquérir. Le faux contrôleur de la Sécu lui en fit la remarque. « C’est un bien de famille », expliqua-t-elle. Renseignements pris, cet appartement appartenait au chirurgien, comme quelques autres en ville où il « logeait » certaines de ses patientes. Il fallut de nombreux mois pour démêler cette affaire et en apporter les preuves cependant, entre la valeur de leur villa, de la clinique et de ces appartements, elle s’en tira avec une vraie fortune et une très belle rente.


Enfin, avec des comptes bancaires bien remplis, elles purent toutes les trois rejoindre définitivement le cocon familial. Pendant ce temps, Marco s’était mis en disponibilité et avait réussi, avec les moyens du bord, à produire trois mille bouteilles et récolter presque dix tonnes de citrons. Ce n’était qu’un début, mais un bon début pour un seul homme. Le petit produit financier qu’il en tira, plus de trois cent mille euros, lui permit d’embaucher des aides.


Ce ne fut pas toujours l’accord parfait entre les quatre mousquetaires, tant s’en faut. Il y eut bien des tensions, des disputes, même des départs puis des retours, comme dans un couple, mais trois fois plus, normal à quatre. Mais rapidement tout s’est arrangé. Avec cinq embauches, dès la première année le vin et le citron rapportèrent un chiffre d’affaires frôlant le million. Le problème rencontré, c’est que la main-d’œuvre venait d’ailleurs, il fallait donc les loger. Dans l’urgence, on utilisa les nombreuses chambres vides de la grande maison qui perdit soudain toute intimité. Plus question de vivre à poil ni de se faire sauter à tous les coins de couloir. Stratégie, plan, exécution : on mit l’accent sur la rénovation immédiate de logements, l’aménagement de maisonnettes dans les nombreux bâtiments abandonnés. Ensuite, il fallut transférer l’activité ailleurs, la vinification, l’extraction d’huile, l’emballage des citrons, etc. On racheta des maisons, et dans le village il y avait le choix, on les rénova et on les aménagea : activité en rez-de-chaussée, logements à l’étage. Ce qui permit de rénover, d’isoler et de réaménager la maison principale en un havre de paix et de liberté luxueux, convivial et tranquille. Même le siège de l’entreprise a émigré au centre du bourg pour préserver l’intimité et la tranquillité.


Quadrifoglio a pris maintenant sa vitesse de croisière. C’est une PME de trois millions de CA, avec une douzaine d’employés permanents, et de nombreux sous-traitants invités à s’installer sur place. On leur fournit le logement, le local et les outils de travail et ils sont payés par un pourcentage des ventes de leurs productions, sous le label « maison ».


Francesca est devenue la maire du village aux élections suivantes. Le village, dont ils avaient racheté presque le tiers, a été complètement rénové grâce à son entreprise phare, prisée par tous les restaurateurs et grands chefs d’Italie, et bien au-delà. Dans les ruelles tortueuses désormais sans goudron, mais revêtues de charmants petits pavés, sous lesquels tous les réseaux sont enterrés, on trouve un tas de boutiques d’artisans. Jeunes, bobos en quête de retour à la nature, ouvriers profitant de l’aubaine, y ont élu domicile depuis quelques années. Il y a du travail à l’entreprise, parfois du travail saisonnier au moment des vendanges ou de la cueillette des olives, et puis on y revient et l’on s’y fixe, car il y fait bon vivre.


Un souffleur de verre a quitté Murano pour s’installer ici et fabriquer, entre autres, les flacons pour l’huile d’olive, des bouteilles de luxe pour le vin et des bocaux originaux pour les conserves. Des maraîchers, une conserverie, un confiturier, un vinaigrier, de nouveaux viticulteurs produisant rouge et rosé, des éleveurs de brebis et fromagers… et l’entreprise de transport de Gabriella. Tous vivent au rythme de Quadrifoglio, en sont les locataires et en dépendent fortement. Il n’y a plus un mètre carré en friche ou inoccupé. Le retour des brebis s’est fait très spontanément : on cherchait à mieux entretenir les vergers sans faucheuses bruyantes. Les brebis font le travail et en plus fertilisent les sols par leurs déjections. La production de fromages a donc repris, comme au temps du grand-père.


Envoyée par un restaurateur de Milan, une jeune Franco-Italienne est venue proposer ses services, étant spécialiste de la fabrication du foie gras. La belle idée, le beau produit de luxe. On racheta encore une maison et une parcelle, et la production fut lancée. Toutes les maisons, avec l’aide de la mairie, font appel aux énergies renouvelables tant pour le chauffage que pour la climatisation, avec des panneaux solaires, des puits canadiens, des pompes à chaleur sur forages verticaux. Le tout orchestré de main de maître par la maire. On peut y rencontrer l’un des patrons de cette entreprise, le directeur technique, un certain Marco et son épouse Gina, que Madame la Maire a mariés récemment ; ils nous disent que c’est le fruit du hasard ou d’un héritage, je ne sais plus très bien. En tous cas il y aura une succession, puisque le ventre de la dame est bien arrondi, tout comme celui de Madame la Maire et de la responsable du transport. Marco n’a pas voulu faire de jalouse, du moins pas sur ce point. Car par ailleurs, l’afflux de population nouvelle et jeune représente également de grandes tentations. Il se murmure qu’il aurait quelques faiblesses pour une éleveuse de brebis particulièrement pulpeuse.


C’est elle qui met ses bêtes à pâturer sous les citronniers et les oliviers, et « l’étalon calabrais » va très souvent inspecter ces arbres… Il ne redoute plus de problème d’accouchement malgré l’isolement, car le village compte maintenant un docteur, deux infirmières et une pharmacie, regroupés dans un centre unique et atypique qui réunit également une maison médicale, une maison de retraite et une crèche pour les jeunes enfants. Le tout financé par l’entreprise qui pense au bien-être présent et à venir de ses employés. C’est pratique et efficace, tous les soins sont sur place et les anciens gardent les petits, ça les amuse, ça les occupe et ça ne coûte pas cher. L’école ouvrira une troisième classe à la rentrée prochaine.