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16/06/20
Résumé:  Tribulations amoureuses d'un jeune Comte.
Critères:  fh extracon hdomine fmast fellation cunnilingu pénétratio fdanus fsodo historique -historiqu
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message
Petite chronique médiévale

Albéric chevauchait au grand galop vers le village des Loges, animé d’une grande colère. Son régisseur l’avait encore une fois volé, mais là ça se voyait trop. Les récoltes avaient été bonnes, bien meilleures que l’année précédente au temps déplorable, et il lui reversait moins encore. Il se moquait de lui ostensiblement, et le jeune Comte ne pouvait l’admettre. Certes, ce Franchaud avait peut-être des raisons de chercher certaines compensations, mais il ne fallait pas abuser. Pas à ce point.




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Il est vrai que le jeune Comte avait quelque peu prélevé déjà quelques avantages en nature, si l’on peut dire. Franchaud était veuf d’un premier mariage d’une femme morte en couches. Il avait profité de son statut enviable de régisseur pour arranger avec un marchand son second mariage. Il était en affaires avec ce marchand pour le compte du père d’Albéric, que les deux hommes devaient déjà voler copieusement. Ainsi, à trente-neuf ans, il avait épousé en secondes noces la fille de son ami et complice le marchand, une petite caille d’à peine seize ans, jolie comme un jour et parfaitement pucelle. Cette union scellait la collaboration entre le régisseur et le commerçant, et la petite n’avait pas eu son mot à dire.


L’événement avait fait grand bruit à l’époque, pas seulement parce que les deux filous y avaient fait la démonstration de leur aisance. Franchaud avait la réputation d’avoir le dard rompu à culbuter toutes les ribaudes des fermes alentour qu’il était censé gérer. Cependant, la perspective d’être enfin le premier à cueillir la fleur d’une jouvencelle lui avait mis le feu à l’esprit comme au reste. Aussi, les grandes quantités des meilleurs vins aidant, le régisseur n’avait-il pas pu attendre le départ des convives pour entamer sa nuit de noces. Il avait tout simplement troussé sa nouvelle épouse en public sur la table du repas, sous le regard concupiscent du marchand et celui atterré de son épouse.


La pauvre petite devant porter, outre le ventre rond d’une maternité, la honte d’avoir été publiquement dépucelée, n’osa plus sortir ou rencontrer quiconque pendant cinq longues années. De ce malheureux événement naquit une fillette qui fut le seul rejeton du couple Franchaud, car madame Franchaud exigea de ce jour une chambre privée dont la porte resta définitivement close à son vieux mari. Celui-ci ne regretta qu’une chose, de n’avoir point donné vie à un garçon qui eut pu prendre sa suite. Pour le reste, il continua d’essaimer par monts et par vaux, comme il avait toujours fait, tout comme voler son employeur.


La première fois qu’Albéric croisa le regard d’Hermine Franchaud, il accompagnait son père qui, sentant sa fin proche, avait emmené le futur Comte, encore Vicomte, dans l’ultime tournée de ses propriétés. Le jeune homme était beau comme un dieu grec, grand, musclé, un visage de statue d’Apollon entouré d’une tignasse dorée très drue, le port altier, le verbe rare et donnant une impression égale de force et d’intelligence. Du temps de la conversation entre le vieux Comte et son régisseur, leurs yeux ne se lâchèrent plus et c’est entre leurs cuisses que l’on aurait pu mesurer ce qui passait par ces regards. Pouvait-on parler de coup de foudre ? Au moins d’un puissant désir réciproque qui avait mis le feu à leurs sens. Ils ne perçurent que les derniers mots de la conversation qui marquèrent les esprits, lorsque le vieux Comte tonna dans un excès d’agacement :



Sur ce, le père et le fils partirent, laissant un régisseur penaud et son épouse avec des étoiles dans les yeux.


La seconde fois, Albéric, il faudrait dire le Comte Albéric, revint, hélas seul, quelques semaines après le décès de son père. Quand il arriva chez le régisseur, celui-ci était absent. Non pas qu’il fit mieux son travail qu’auparavant, mais, ayant vu l’équipage de son nouveau maître arriver, il s’était rapidement carapaté par une porte arrière. C’est donc Hermine qui reçut le jeune Comte, lui offrit un rafraîchissement et essaya de lui faire conversation.



La belle minauda, s’empourpra, leurs regards s’attrapèrent à nouveau, puis ce fut le tour de leurs lèvres. Chatte échaudée craignant l’eau froide, Hermine n’alla pas plus loin que ce chaste baiser dans une pièce où tout le monde pouvait les surprendre. Elle entraîna le Comte dans ses appartements pour se donner à lui à l’abri d’une lourde serrure. Pour la première fois de sa vie, elle éprouvait l’impérieux désir de se donner à un homme, elle se donna entièrement et entièrement nue toujours pour la première fois.


Albéric apprécia sa peau d’albâtre d’une grande douceur, sa poitrine ferme, ses courbes fines et harmonieuses, son conet si peu utilisé, sa bouche et son cul encore vierges. Il se régala et la régala tout l’après-midi, la laissant pâmée de plaisirs successifs, quasi inerte sur sa couche. Il ne descendit qu’en entendant la carriole du régisseur franchir la porte cochère, juste à temps pour lui faire quelques sévères remontrances et exiger de voir les livres de comptes.



Il revint effectivement deux ou trois fois dans l’année, bien plus pour sauter sa femme que pour surveiller le régisseur. Mais celui-ci était terrorisé et crut bon de faire un réel effort en limitant ses larcins.



Alors le jeune Comte espaça ses visites aux grands regrets d’Hermine. Mais il est vrai qu’avec son physique et sa position, il avait bien d’autres chattes à fouetter et ne s’en privait pas. Hermine Franchaud était certes bien tournée, mais elle était roturière, mariée et mère de surcroît. Albéric était un cœur à prendre et attisait nombre de convoitises de la part de la noblesse alentour. On l’invitait beaucoup, on le visitait aussi, on lui présentait la fille chérie qu’il serait susceptible d’épouser.


Mais comment épouser sans avoir essayé ? Le principe de virginité jusqu’aux noces s’opposant à l’essai de la jeune fille, le plus proche échantillon du produit n’était autre que la maman. Albéric se lança donc dans une grande tournée de troussage des mères qui, faut-il le dire, étaient ravies d’offrir un aperçu de ce que pouvait être leur progéniture, surtout avec un tel Apollon. Le jeune Comte ne savait plus où donner de la queue, et toutes lui promettaient que, s’il épousait la fille, il bénéficierait en prime des charmes de la mère à perpétuité. Ainsi, durant une longue période, les Franchaud furent assez éloignés de ses préoccupations, jusqu’à ce jour maudit où le tribut reçu le fit sortir de ses gonds.




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Albéric sauta de son cheval pas encore arrêté et franchit la porte des Franchaud en hurlant :



Il n’entendit qu’une porte claquer et ne vit pas la silhouette du Franchaud s’esquiver dans les broussailles comme un gibier de chasse à courre. Seules les deux femmes relevèrent le nez de leurs tapisseries qu’elles cousaient devant la fenêtre.



Ils grimpèrent à l’étage et, bien qu’un peu gênée par la présence de sa fille, Hermine posa ses atours un à un. Au fond, elle n’était pas mécontente que le Comte s’intéressât aussi à sa fille. N’échappant pas à la règle elle se disait : Après tout, qu’un noble épouse une roturière, ça s’est déjà vu. Et puis en plus, celui-là en aurait deux pour le prix d’une parce que je lui serais toute dévouée s’il devenait mon gendre.


Bizarrement, le Comte restait vêtu alors qu’à l’habitude il était toujours le premier nu à attendre sa proie.



La jeune fille s’exécuta en rougissant, tandis qu’Hermine servit de femme de chambre à son seigneur.



Il les prit toutes deux par une main pour les faire tourner sur place, comparant les deux corps avec autant de ravissement que d’étonnement. Son sexe attestait du plaisir qu’il prenait à cette contemplation, prenant proportions et ascendant. Certes, Hermine avait la hanche un peu plus forte, le ventre un soupçon plus formé, les seins un tantinet plus lourds. Mais à part ces détails à peine perceptibles, les deux femmes étaient identiques et également appétissantes. Frédégonde était Hermine seize ans plus tôt, juste avant qu’elle n’épousât Franchaud.


Les mains du Comte s’égarèrent, il compara le grain des peaux, la fermeté des seins et des fesses puis enlaça les deux belles dans ses bras puissants et les embrassa tour à tour à pleine bouche. Frédégonde faillit s’étouffer, émit un petit cri quand la main du Comte s’enfonça dans sa raie culière, alors que sa mère ne proféra qu’un ronronnement de chatte en chaleur. Hermine se laissa alors glisser, frottant ses seins tout le long du corps d’Albéric, et lui empoigna délicatement le vit qu’elle emboucha en le masturbant vigoureusement.



La jeune fille goûta d’une langue hésitante puis copia sa génitrice qui la conseilla fort méticuleusement.



Le Comte était aux anges de servir ainsi de cobaye aux deux beautés dont, depuis sa position élevée, il pouvait admirer tétons et cambrures. Le spectacle était si réjouissant qu’il sentit bientôt ne pas pouvoir se retenir très longtemps, il fallait un dérivatif. Il releva alors Hermine et la poussa au bord de la couche, puis fourra sa tête entre ses cuisses, la faisant vite bêler de jouissance. Comme lécher n’est pas baiser, Frédégonde eut droit ensuite au même traitement. Délice que de laper ce jus frais, jeune et odorant, que de provoquer ces premiers émois et soubresauts !


N’y tenant plus, le Comte enfila Hermine et amena sa fille à califourchon au-dessus d’elle afin de continuer de lui laper l’entre-fesses. La jeune femme avait ainsi le ventre labouré en cadence et juste devant les yeux le joli con de sa fille jutant sous les coups de langue avisés du jeune noble. N’y tenant plus, elle voulut goûter elle aussi et s’empara du petit bourgeon que le Comte avait délaissé pour une rosette plus accessible.



Rompu aux actes d’amour, il bascula sur le dos et Hermine s’empala aussitôt pour combler le vide qui venait de se créer. Il positionna Frédégonde pour qu’elle offre sa vulve à sa bouche avide, sa langue pénétra aussitôt le con vierge, tirant des hoquets de bonheur à la pucelle. L’une comme l’autre dégoulinait sur le Comte, qui sur les couilles, qui dans la bouche. Alors l’amant fourra sa langue aussi loin que possible dans la rosette de la jeune fille et son majeur dans celle de la maman. Toutes deux braillèrent d’un même orgasme que cette double intrusion venait de provoquer.


Quand on tient un avantage, il faut savoir le pousser plus loin. Albéric positionna Hermine à quatre pattes, et engouffra son dard dans la rosette ainsi offerte. Pour faire bonne mesure, il ordonna à Frédégonde de se tenir près de sa mère pour la faire bénéficier de ses doigts agiles. Miaulements et couinements s’ensuivirent et Hermine fut ravagée par un puissant orgasme. Il confia son dard aux bons soins de sa fille, le temps qu’elle recouvre ses esprits.



L’homme fourra son visage aux allures grecques entre les cuisses de la jeune fille, préparant savamment le terrain. Elle connut un, puis deux puissants orgasmes, rien que par le fait de sa langue et ses doigts, tandis que la maman s’escrimait à préparer au mieux l’attirail du noble amant, branlant palpant et suçant avec une excitation nouvelle. Quand la petite parut à point, ruisselante et perdue dans les limbes de la volupté, le Comte approcha son dard de la grotte inviolée et ne donna qu’un léger coup de reins pour rompre la membrane virginale. Frédégonde n’eut qu’un petit cri, puis laissa le puissant membre l’envahir en repoussant ses chairs délicates. Le Comte s’arrêta alors, la regarda dans les yeux :



La jeune fille entoura son premier amant de ses quatre membres et se laissa bourrer jusqu’au moment suprême. Hermine, agenouillée devant la couche, suçait les bourses du mâle qui dépucelait sa fille et plantait ses doigts dans les deux rosettes qui béaient devant ses yeux. Dans la tête de Frédégonde, c’était comme si toutes les trompes des chasseurs et les cloches de l’église résonnaient ensemble, alors qu’un malandrin faisait claquer de plus en plus vite la lourde porte de la chapelle. Elle fut tétanisée bien avant que le Comte ne se fût rendu, totalement crispée à son torse, si bien qu’il put se mettre debout sans même la tenir :



Hermine s’empressa d’onguents subtils et de doigts agiles, ce qui ajouta au délire de Frédégonde qui poussa un interminable hurlement de louve à la pleine lune. Alors le Comte s’assit au bord du lit et s’empara à pleine main du blanc fessier, faisant tressauter la belle sur son pieu. Poupée de chiffon, elle dut perdre en partie connaissance et se laissa manipuler comme un pantin désarticulé, retourner vers sa mère à qui l’amant ordonna de masser les bourses et d’astiquer le bouton d’amour. Frédégonde revint à elle juste pour pousser un dernier hurlement, lorsque d’interminables jets de semence brûlante lui fouettèrent les entrailles. Albéric reposa délicatement le pantin sur la couche pendant qu’Hermine lui faisait une toilette complète de sa langue agile.



Odeline, la soubrette, apporta des plateaux de viandes, de fruits et de pain, des carafes de vin, les yeux exorbités devant le trio nu qui ne laissait aucun doute sur ce qui se passait. Le Comte la trouva gironde, glissa un doigt dans son décolleté, passa une main sur le puissant fessier et lui ordonna de rester et de quitter ses frusques.



Odeline était d’un autre modèle que ses maîtresses. Courtaude, dodue à souhait, elle avait la cuisse épaisse, le cul fort généreux et la mamelle lourde et dilatée. De plus, une fois nue, elle sentait fort la femelle, ce qui excitait passablement le jeune noble. Il mangea de bon appétit, se faisant sucer le dard par la soubrette, puis empala Hermine en lui intimant de boire quelques gobelets de vin, en fit autant avec les deux autres femmes, si bien que tous les quatre furent passablement éméchés. La soirée et la nuit ne furent qu’une longue bacchanale durant laquelle les trois femmes furent copieusement honorées par le vigoureux jeune homme, s’octroyant quelques plaisirs saphistes pendant ses temps de récupération.


Albéric se réveilla alors que le soleil était déjà haut, à moitié recouvert par Hermine et Frédégonde endormies. Odeline s’en était allée vaquer à ses ouvrages, le régisseur n’avait point osé montrer son nez ni ses oreilles. Qu’importait, le Comte s’estimait remboursé de sa dette. Il se glissa dans ses chausses et alla récupérer son cheval auprès d’un valet qui lui jeta un œil noir, le mari ou l’amant de la soubrette vraisemblablement.



Rentré dans son fief, les bourses bien vidées et l’esprit léger, il ordonna qu’on lui prépare un baquet d’eau tiède et il se fit étriller le corps par deux servantes, comme il en avait une mensuelle habitude. Allait-il aller à la chasse ? Il était bien tard pour cela. Peut-être irait-il travailler quelques passes avec son maître d’armes. C’est alors qu’on lui annonça un messager. On l’invitait à rencontrer la Duchesse de T…dès le lendemain, en son château de Mézensac.



Il se mit donc en route dès l’aube. Le duché jouxtait son comté sur de nombreuses lieues, mais la distance entre les deux châteaux était grande et nécessitait au bas mot cinq ou six heures de chevauchée. Il traversa des vallées arborées, des plaines agricoles fertiles parsemées de hameaux. Il s’arrêta faire boire sa monture et en profita pour avaler une pinte de vin gouleyant puis se remit en route pour les quelques dernières lieues.


À l’orée d’une forêt, un cavalier le dépassa en trombe, faisant cabrer son cheval qui manqua de le désarçonner. Le rustre ne s’arrêta même pas pour s’excuser, silhouette sombre sur un étalon noir filant comme le vent. Curieuses pratiques dans ce duché ! Quand il arriva au perron de la superbe demeure, la duchesse elle-même vint l’accueillir, trébuchant un peu dans sa grande robe d’apparat, perruque poudrée sur la tête. Cet accoutrement de parade ne seyait guère à la femme qui le portait, fine, hâlée, et la peau mate, avec de grands yeux verts en amande.



Le Comte fut dépoussiéré, put se laver mains et visage et étancher sa soif d’une large pinte d’excellent vin. La Duchesse réapparut en chausses noires, bottes noires et justaucorps de cuir bordeaux, sa longue crinière noir corbeau flottant sur ses épaules.




Le lendemain matin, alors même que le ciel ne faisait que pâlir vers l’orient, deux cavaliers silencieux quittèrent le château. Au pas sur le bord enherbé du chemin, ils ne faisaient aucun bruit. Devant, marchait un étalon noir, haut sur ses pattes fines, une bête magnifique. Il portait une cavalière de même allure, et ses cheveux attachés faisaient tellement penser à la queue de sa monture qu’il était évident qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Suivait un étalon blanc plus puissant, portant un solide gaillard à la chevelure dorée flottant au vent. Hommes et chevaux faisaient un ensemble superbe, dont les rayons orangés du soleil levant rehaussèrent encore la beauté.


La jeune femme s’arrêta et montra du bras à son compagnon la direction qu’ils allaient prendre. Le haut du soleil franchissait la cime d’une lointaine colline et découpa soudain plus nettement son profil de médaille, posant dans ses yeux noirs une étoile fugitive. Un frisson d’émotion parcourut les reins du jeune homme. Non, décidément non, cette duchesse n’était pas ordinaire. Ils traversèrent une forêt au trot, reprenant un pas silencieux à l’approche de son orée. Le matin, le gibier sort manger en plein champ, ce n’est qu’ensuite qu’il se terre au fond des bois. En effet, juste hors du bois, à une trentaine de pas, un chevreuil broutait paisiblement. Il leva la tête au sifflement de la flèche qui volait vers lui, mais trop tard. Le trait l’atteignit en pleine poitrine, juste derrière l’épaule. Il tomba.



Alix sauta de son cheval et sortit un couteau de chasse du fourreau pendant à sa ceinture. D’un coup sec, elle trancha la gorge de la bête qui tressautait encore. La jugulaire tranchée, le sang chaud et fumant gicla dans la rosée. Quand il n’y en eut plus une goutte, la duchesse retira la flèche et empoigna l’animal à bras le corps, puis le jeta sur la croupe de son cheval. Cette fine femme était diablement forte, car le chevreuil devait bien peser dans les soixante-dix livres.



Ils reprirent leur chemin et croisèrent une famille de sangliers. Ils les poursuivirent et Albéric perça le dos d’un joli marcassin avec une pique. Mais il fallut battre en retraite, car la laie se retourna et chargea. Il fallait protéger les fragiles pattes des chevaux. Ils attendirent qu’elle se fût éloignée pour revenir prendre leur gibier. Quelques autres flèches firent rouler des lapins dans l’herbe et, à deux reprises, Albéric toucha en vol des poules faisanes.



Vers la mi-journée, ils s’arrêtèrent près d’un étang pour faire boire les chevaux et les laisser paître un peu. Alix sortit d’une sacoche une nappe, du pain, une terrine, des fruits et une carafe de vin. Ils s’étendirent sur l’herbe et se restaurèrent en devisant. Albéric trouvait cette femme agréable, d’une conversation intéressante, bien différente des nobles oisives qu’il avait rencontrées. Alix se sentait bien avec ce jeune comte qui semblait aimer comme elle la chasse et les armes, la nature et les choses simples. Ils parlèrent longuement de stratégie, car le duché avait été réduit de deux tiers suite à la précédente guerre. Il pourrait bien tomber à la prochaine si les bourguignons se mettaient à le convoiter.


Albéric assura qu’il pourrait lever une armée consistante et obtenir l’appui de la Gascogne. Toutefois, Alix se refusait à déclencher les hostilités, trop de gens en souffriraient. Et puis les populations de la partie perdue du duché lui étaient restées fidèles, ayant souffert du conflit et de l’attitude de l’envahisseur. Ils trichaient petit à petit sur les limites conquises et surtout sur les impôts prélevés. Tous les livres de comptes avaient été détruits, afin qu’il n’existât plus de bases d’imposition, et l’on s’arrangeait avec les amis du duché pour dissimuler une bonne partie des productions et des revenus. Non seulement la duchesse fermait les yeux sur ce trafic, mais encore en percevait-elle quelques revenus en remerciement de son silence.


Soudain, un vol de canards décolla bruyamment des roseaux au fond de l’étang.



Alix s’appliqua, décocha un premier trait puis rapidement un second. Un canard transpercé en plein vol tomba lourdement dans l’eau.



Elle retira ses bottes, son justaucorps de cuir et ses chausses, apparaissant nue aux yeux ébahis du jeune homme. D’un geste d’une grâce inouïe, elle attacha ses cheveux au sommet de sa tête et entra dans l’eau. Albéric n’avait jamais vu telle grâce féline. Des membres longs et fins sur lesquels on pouvait compter les muscles un à un, sans une once de graisse, des seins assez petits, mais fermes et projetés en avant par la musculature sous-jacente, des fesses pommées avec deux larges creux sur les côtés et deux fossettes plus petites juste au-dessus. À chaque mouvement, cette belle musculature changeait de forme, roulant sous la peau mate et légèrement hâlée.


Il resta là, bouche bée à la regarder s’enfoncer dans l’eau sombre jusqu’à la poitrine, puis nager sur les derniers mètres. Elle revint triomphante avec le cadavre du volatile. Dans le soleil, les gouttes d’eau nimbaient son corps de centaines de perles étincelantes. Il se saisit de la nappe et l’enveloppa promptement, parcourant ce corps sculptural de douces caresses pour le sécher.



Elle s’étendit lascivement sur la nappe, paupières mi-closes, goûtant les rais dardés par l’astre du jour jusque dans les endroits les plus secrets de son corps.



Le jeune homme s’exécuta, et c’était bien la première fois de sa vie qu’il se sentait ainsi s’empourprer devant une dame. Oui, il bandait comme un cerf en période de brame et il dut exhiber son vit palpitant à l’appréciation de la Duchesse.



Albéric conta par le menu sa récente aventure chez son régisseur, provoquant chez son auditrice des « Oh ! » et des « Ahhh ! » tandis qu’elle se titillait les tétins et caressait son buisson.



La Duchesse n’eut pas le temps de commenter encore ce qui pouvait les lier ou les séparer, une bouche gourmande vint capturer la sienne et une langue fureteuse y entra l’explorer. La belle faillit en perdre le souffle, mais un curieux instinct la fit s’enlacer au cou de son partenaire. Sans même qu’elle l’eut souhaité, son corps tout entier chercha à se lover contre le poitrail puissant de son assaillant qui l’entoura à son tour de ses bras robustes. Les grosses mains rugueuses parcouraient sa peau, tirant çà et là de curieux frémissements.


Et puis cette bouche qui se dégagea, parcourut le cou allant jusqu’à la nuque, redescendit soudain vers les tétons dressés qu’elle goba, aspira les gonflant plus encore. Des lèvres implacables pincèrent les tétins qu’une langue râpeuse fouettait et torturait. Alix se cambra, souple comme un roseau, offrant au sacrifice ses mamelles pointées. Elle se retenait et se mordait les lèvres de n’avouer déjà que son corps appréciait. La bouche descendait, suivant le sillon de son ventre musculeux et s’arrêta un temps dans la cuvette sensible du nombril.


Mais déjà une main possessive s’emparait du buisson, y glissait les doigts, en ouvrit le sillon, titillant la crête plissée des petites lèvres qui saillaient d’entre les grandes. Un incendie se déclencha dans le ventre plat et les premiers soupirs brisèrent sa retenue. Ces mains infernales cerclèrent sa taille fine, parcoururent ses hanches, distendirent ses fesses et ouvrirent largement ses cuisses. Le souffle brûlant de désir atteignit ses chairs intimes, plus brûlant que les rais du soleil, juste avant qu’une langue diabolique d’agilité les lape de bas en haut. Elle allait chercher loin son élan, jusqu’à la rosette serrée qu’ils évoquaient un instant auparavant, ce qui lui provoqua une secousse d’émoi. Spontanément, avec un léger bruit humide, le sillon s’ouvrit, découvrant les muqueuses roses couvertes de rosée. La langue s’engouffra dans cette voie libérée et remonta très haut jusqu’au petit bouton encapuchonné, nouvelle secousse.



Il replongea tranquillement son museau, ne manquant point de laisser courir ses lèvres devenues papillon sur l’intérieur des cuisses, là où la peau est si douce et sensible. Mais combien avait-il de mains, ce diable d’homme ? Alix sentait un doigt titiller sa rosette, un autre explorer ses nymphes intimes alors que deux autres encore roulaient un tétin entre eux. Et cet incendie qui embrasait son ventre et irradiait irrépressiblement dans tout son corps, et ces sucs qui s’écoulaient de son intimité, et ce tocsin qui battait dans ses tempes. Et voilà son bourgeon pincé entre deux lèvres et cette langue qui le fouette et le fouaille avec insistance… C’en est trop, l’esprit s’embrouille, le corps se tétanise, les poumons se vident en un cri rauque de bête agonisante. Le temps de rouvrir les yeux et l’homme est là, sur elle, bien calé entre ses cuisses, calme, souriant :



Elle n’a même pas eu le temps de reprendre son souffle que déjà la corne de chair qu’elle avait tantôt admirée fraye son chemin dans ses muqueuses tendres qui, traîtresses, s’écartent pour l’accueillir et se referment sur elle, se moulant à sa forme. Il abute au fond de sa grotte, repousse même ses viscères étonnés. En conquérant il s’installe, en maître il fait sa place au plus profond d’elle. Mais pourquoi est-elle si faible, si soumise, si vaincue par avance ? Et ce corps musculeux et lourd qui pèse délicieusement sur le sien, de toute sa force, de tout son impérieux et animal désir. Pourquoi n’a-t-elle aucune envie de le repousser, mais au contraire de partager avec lui la plus grande surface de peau qu’il est possible ? Il est diabolique, elle est ensorcelée, comme le disait naguère ce chapelain qui lui trouvait la peau trop sombre et les façons trop masculines, celui-là même qui, sous couvert d’exorcisme, lui prit son pucelage d’adolescente. Elle en eut une horrible nausée qui lui dura des jours, alors qu’aujourd’hui elle se sentait planer au-dessus des nuages. Son corps embroché comme un porcelet à la cheminée, son esprit s’emplissait de feux de Saint-Elme et s’évadait vers des cieux étoilés. L’homme s’agita en elle, se redressant légèrement. Elle put enfin reprendre une longue goulée d’air qui lui fit l’effet d’un grand verre d’alcool, brouillant un peu plus sa conscience, alors que l’incendie repartait de plus belle dans ses entrailles bouleversées par le lourd pilon.


Pourquoi un tel acharnement ? Il allait la meurtrir et la rendre estropiée. Mais surtout qu’il ne s’arrête pas. Jusqu’où vont aller ces flammes ? Déjà sa peau se couvre d’une buée de sueur, elle n’en peut plus, mais en veut encore et s’accroche à cet homme de toute son énergie, de tous ses membres. Oh non, surtout qu’il ne s’arrête pas, pas avant… Oh, trop tard, l’orage vient de la foudroyer. Son hurlement retentit dans la vallée, court sur les eaux de l’étang, fait hennir les chevaux. Quand elle revient à elle, elle est toujours crispée sur lui, et lui qui n’arrête pas… C’est inutile maintenant, il faut cesser ces coups de bélier. Et ces grosses bourses qui s’écrasent en cadence sur l’intérieur de ses fesses… Cesser, non surtout pas, voilà que ça revient, que les flammes se raniment et l’envahissent à nouveau. Elle hoquette, elle râle, elle braille. Le tocsin résonne, l’orage monte encore, une seconde fois la foudre la terrasse, mais pour de bon cette fois-ci, et la voilà qui tombe sur la nappe froissée, inerte elle connaît sa mort. À peine ressent-elle de l’au-delà l’homme se redresser et se retirer d’elle prestement. Des jets de liqueur nacrée s’écrasent lourdement sur son ventre soudain vide, infiniment vide, terriblement vide. Elle l’aperçoit vaguement entre ses paupières embrumées allonger près d’elle son corps ruisselant de sueur et la contempler sur un coude. De son au-delà, elle perçoit vaguement sa voix lointaine qui lui parle :



Et il se lève, et il s’éloigne, et il est vivant… « Après tout, peut-être que moi aussi », songe soudain la jeune femme qui du coup se dresse sur son séant. Oh, mais que lui est-il arrivé ? Elle se sent broyée comme si son cheval avait trébuché et qu’ils avaient tous deux roulé du haut du champ, la bête l’ayant écrasée à plusieurs reprises. Ses jambes toujours écartées, elle contemple sur son ventre les flaques de semence imbibant sa toison de reflets blancs et poisseux. Elle y met le doigt et goûte cette crème, il en est de meilleures, mais de bien pire aussi. Ce serait comme de l’amande amère pilée avec un parfum de fleur de châtaignier. Elle se dresse avec difficulté, sentant encore son cheval entre ses cuisses. Elle se traîne jusqu’à l’eau qui va la requinquer. Il est déjà loin, se retourne pour l’attendre, elle le rejoint dans un ultime effort, mais là où il est, elle n’a pas pied. C’est qu’il est grand ce diable d’homme. D’une coulée elle glisse jusque dans ses bras, enserre sa taille de ses cuisses et son cou de ses bras.



Ce soir-là nos chasseurs soupèrent d’un appétit féroce. Ce soir-là, le Comte prit ses quartiers dans la suite de la Duchesse. Ce soir-là, elle connut les délices de la levrette couverte par son lévrier. Ce soir-là, elle ouvrit sa voie au royaume de Sodome.




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Le mariage eut lieu en toute intimité, il n’y avait pas plus de trois cents invités. Craignant de nouvelles attaques du duché de Bourgogne, la Duchesse et le Comte firent allégeance au bon roi Henri, quatrième du nom, bénéficiant ainsi de sa protection en échange de la propriété de leurs terres. Le roi menait à bien la difficile réunification de ce qui deviendrait le Royaume de France.


Pour marquer sa gratitude envers ce couple atypique, le monarque éleva le Comte au rang de Duc, et ils continuèrent d’avoir en charge la gestion de leurs terres et la collecte de l’impôt dans cette période transitoire. En somme, rien ne changeait vraiment, on espérait simplement que le théâtre des prochaines guerres aurait lieu ailleurs.


Ils eurent cinq enfants magnifiques, trois garçons et deux filles. L’aîné sera le prochain Duc, héritier du titre, le second sera militaire et le troisième portera les habits sacerdotaux. Il ne restait que deux filles à marier, et ce ne serait peut-être pas le plus facile, car elles étaient brunes à la peau mate, montaient à califourchon et préféraient la chasse à la tapisserie…


Quant aux Franchaud, ils vécurent une étrange épidémie de grossesses. La mère, la fille et la soubrette se retrouvèrent toutes trois le ventre rond et accouchèrent la même semaine. Pour faire bonne figure, Franchaud bombait le torse concernant sa femme, accusait le chapelain de l’état de sa fille et houspillait son valet qui n’aurait pas dû mettre Odeline dans cet état, surtout à ce moment critique pour tous. Pensez, avec toutes ces naissances dans sa maison, il allait être contraint de payer une nouvelle soubrette.