n° 19690 | Fiche technique | 53598 caractères | 53598Temps de lecture estimé : 32 mn | 03/07/20 |
Résumé: Son mari ne la désire plus. Elle a toujours des envies et cherche comment les satisfaire sans qu'on puisse la reconnaitre. | ||||
Critères: fhh extracon boitenuit fsoumise hsoumis hdomine fellation cunnilingu préservati pénétratio sandwich hsodo confession -extraconj -lieusexe | ||||
Auteur : Faustine |
DEBUT de la série | Série : Le Manoir. Chapitre 01 / 02 | Épisode suivant |
C’est arrivé petit à petit, sans vraiment que je m’en rende compte. Semaine après semaine, mois après mois, mon mari et moi avons lentement diminué la fréquence de nos rencontres sur le lit. Pourquoi ? Pour se poser la question, il faut déjà faire le bilan ; c’est justement par la perversité de cette lente diminution qu’on ne s’en rend vraiment compte que lorsque la fréquence tend vers zéro. Bien entendu, par moment, on se dit : « tiens, on l’a pas fait de la semaine » ou « tiens, c’était quand la dernière fois ? ». Mais, à la réflexion, on se trouve toujours une raison : une dispute, la fatigue, le travail, les enfants, etc.
Pourtant j’aime ça. Enfin je veux dire : j’aimais ça. J’ai bien profité de la vie, avant mon mariage, et je ne comptais plus mes relations. Je peux même l’avouer maintenant, on aurait pu me traiter de « salope » ou de « chaudasse », mais je faisais cela discrètement. C’est seulement dans la discrétion d’un tête à tête que je laissais libre cours à ma nature.
Avec Paul, mon mari, je ne me suis révélée qu’après plusieurs rencontres. Tout de suite, je l’ai aimé et je n’ai pas voulu le faire fuir en découvrant une fille qu’il aurait pu juger un peu trop « chaude » et donc facile. C’est donc « Lui » qui m’a « officiellement » fait découvrir tout ce que le sexe peut avoir de variétés et de plaisirs. C’est le seul mensonge, et encore par omission, que l’on peut me reprocher. J’ai toujours été fidèle. Il faut dire que Paul me satisfaisait totalement et que, même si cela n’avait pas été le cas, je pense que je n’aurais rien fait.
Et puis, la cinquantaine… Les enfants qui partent… Certains disent que de se retrouver à deux redonne de la vigueur et de l’envie.
Moi ? Parfois !
Paul ? Manifestement non, car mes appels sont souvent des bouteilles à une mer qui ne rapporte rien au rivage.
Mon amie, Sylvette, amie depuis toujours, femme divorcée, est ma confidente.
Un silence.
Elle éclate de rire.
**********
Je ne suis pas restée. Sylvette s’est moquée de moi lorsqu’elle a vu comment j’étais habillée :
Évidemment, comparé à elle, je fais dame patronnesse. Mais, étrangement, ma tenue si sage et qui tranche avec celle de la majorité des femmes a attiré le regard, et pas pour se moquer. Non, des regards qui m’ont fait plaisir. J’ai demandé un masque, je ne suis pas la seule. Pour beaucoup, ce n’est qu’un accessoire érotique, alors qu’évidemment, pour moi, c’est pour me dissimuler. Heureusement, aucune tête connue. Plusieurs fois, on nous aborde. Je fais non de la tête à Sylvette et je constate que personne n’insiste. Mais je ne veux pas priver mon amie de ce pour quoi elle est venue.
L’allusion n’est pas vraiment fausse. Je ne me vois pas me laisser aborder et baiser dans la foulée. Elle aussi rit.
On se quitte. Je me promène. Il y a tout de même une majorité d’homme. Quelques couples. Des pièces avec des ambiances différentes. De la musique. Des buffets. Personne pour servir. Je croise le proprio qui vérifie que tout va bien et qui échange quelques mots avec certains. Il vient vers moi.
Je me promène. J’observe. On me suit du regard aussi. Des invitations refusées. Des portes presque fermées. D’autres, ouvertes avec, parfois, des spectateurs. Pour la première fois de ma vie, je vois des couples faire l’amour. Comme tout le monde, j’ai été sur Internet, mais c’est différent. Je ne suis pas la seule à regarder. Manifestement, laisser la porte ouverte est pour ceux qui baisent un moyen d’augmenter leur plaisir.
Un homme me propose à l’oreille. Je refuse par un sourire et « Non merci ».
Mais il n’insiste pas. C’est si simple, finalement. Il aurait suffi de dire oui. Je remarque aussi que c’est parfois une femme qui drague. Elle a l’embarras du choix.
Des couples aussi. Certains cherchent manifestement un homme pour satisfaire un fantasme de mari, d’autres, des partenaires pour un partage plus équilibré.
Mais je ne reste pas. Lorsque j’ai dit à Sylvette que « Jamais la première fois » en riant, c’était une demi-plaisanterie. Pourtant, cela aurait été facile, mais je suis comme cela : j’ai besoin de temps.
Les fois suivantes, je suis revenue avec mon amie. J’ai la chance que mon mari soit parfois de nuit. Parfois, il est seulement d’astreinte et doit rester à moins de cinq minutes de son boulot. D’autres fois, pour tester un nouveau process ou autre chose, il passe vraiment la nuit sur place. C’est une contrainte qui, maintenant, me donne une certaine liberté. En plus, s’il rentrait de façon imprévue et qu’il ne me trouve pas, je laisse sur la table un mot disant que Sylvette ne se sentait pas bien et que je suis allé chez elle. Bref, le parfait alibi de la femme infidèle.
Je me libère bien plus vite que je ne le croyais possible. C’est si simple. Toutes les personnes qui sont là viennent dans le même but. Contrairement à certaines, je me laisse draguer. J’apprécie toujours qu’un homme vienne à moi. J’ai l’impression de le séduire juste par un regard, un sourire, mais surtout par un corps que j’apprends à mettre en valeur. J’ai la chance de bien avoir « récupéré » après la naissance de mes enfants et d’être une adepte du sport.
Je n’ai pas abandonné la tenue sage. Elle est juste maintenant plus moulante et plus courte, mais pas de décolleté profond, ni de ras du cul. Au fil du temps, je me suis constitué une garde-robe ainsi que de la lingerie coquine avec même des porte-jarretelles. J’aime que, lorsque je me déshabille, ou que l’homme s’en charge, il découvre une femme qui, jusqu’au dernier moment, reste élégante et sensuelle. Rares sont ceux qui n’ont pas une petite lueur dans le regard ou qui, par quelques mots, ne me félicitent. Je ne suis pas qu’une femelle qui cherche un mâle pour se faire prendre !
Mes visites au manoir se déroulent comme un long fleuve tranquille. Les semaines passent. Je prends de l’assurance et, maintenant, il m’arrive de venir seule, sans Sylvette. Je découvre des plaisirs nouveaux. La dernière fois, c’est une femme qui est venue vers moi pour me proposer son mari. Le monde à l’envers ! Un candaulisme féminin. Pour la première fois de ma vie, une femme m’a caressée et a sucé son mari pour qu’il me possède sous ses yeux.
Si je trompe mon mari, au moins, cela me rend plus sereine avec lui. Je me sens coupable, bien entendu, et ma culpabilité adoucit nos relations.
**********
Je ne suis pas souvent venue le samedi soir. Sylvette peut rarement me servir d’alibi, car elle fait partie d’une association et Paul le sait. Mais cela arrive tout de même.
Il y a beaucoup plus de monde qu’en semaine. On ne peut pas dire qu’on se bouscule, mais… Une voix qui m’interpelle. Une voix d’homme. Machinalement, je me tourne vers sa direction, vers le buffet. L’homme me tourne le dos. Une silhouette familière. Il discute avec une femme. Un autre homme est présent, probablement le compagnon de la femme. En une seconde, je réalise que cette silhouette correspond à la voix que j’ai entendue. Mon mari ! Oui, c’est lui ! D’ailleurs, il demande :
Aucun doute, c’est lui ; même de dos, même habillé différemment, sa stature massive est caractéristique.
S’il se retourne, je suis cuite. Ce n’est pas le masque qui me dissimulera : au fil de mes visites, j’ai abandonné les masques, trop grands, qui me « gênaient » pendant l’action.
Je fuis. Sans précipitation, pour ne pas attirer l’attention, surtout de l’homme qui, lui, ne me tourne pas le dos et qui, tout en suivant la conversation de mon mari avec sa femme, parcourt l’assemblée du regard.
Ouf, je suis sortie de la pièce sans me faire remarquer.
Je vais répondre par une excuse anodine, mais mon esprit est resté dans la pièce. Maintenant que je suis « sauvée », ma découverte me taraude l’esprit et la question que je me pose en entraîne d’autres.
Est-ce la première fois ? Est-ce que cela dure depuis longtemps ? Est-il ici pour me trouver ? A-t-il des soupçons ? Ou bien juste un hasard ?
Si je rentre chez moi, je ne saurais pas. Je ne saurais pas et je n’aurais aucune réponse à toutes ces questions. Comment croiser son regard après ?
C’est la cagoule, mise en évidence, posée sur une tête de démonstration, qui me donne l’idée. L’idée et le courage d’en demander une à l’hôtesse. Le miroir me renvoie une silhouette anonyme. Mes cheveux courts sont un atout, on ne devine pas ma couleur. Pour le reste, Paul n’a jamais vu ni cette robe, ni ces bas, ni ces chaussures à talon.
Je n’ai pas souvent croisé de femmes avec une cagoule. Un homme, jamais.
En revenant dans le manoir, je me dirige directement là où j’ai laissé mon mari. Je ne le vois pas, mais l’autre homme, oui. Il est grand et son visage sombre fait un repère facilement identifiable. Je me rapproche, en me forçant à regarder ailleurs.
La femme est partie. Le mari est resté avec Paul. Peut-être attendent-ils son retour ? Ou bien, c’est un couple, ou chacun va chercher fortune de son côté. Je n’ai pas vraiment eu le temps de voir la femme, mais si elle est au niveau de son mari, elle doit avoir du succès. Un flash me rappelle que la femme était blonde. Un couple mixte.
Merde. J’ai dû attirer son attention en regardant trop de leur côté. L’homme vient vers moi. Je ne peux plus m’enfuir. Déjà il me sourit et :
Il n’a pas d’accent. Que je suis conne, ce n’est pas parce qu’il est noir qu’il est étranger. Je suis bien placée pour le savoir. Dans mes services, beaucoup de femmes sont de couleur et la nationalité française, du moins européenne, est indispensable.
Je vais répondre, mais je vois que mon mari a suivi l’homme du regard et que, maintenant, j’en suis la cible.
Un signe de la tête pour le saluer. Pas plus !
Cela n’a pas l’air de le surprendre. Au contraire, son sourire et son ton soulignent son intérêt amusé.
Un sourire pour le remercier. Mais je vois Paul venir vers nous. S’il approche trop près, il va me reconnaître avec mes yeux. Pendant la pandémie, le visage masqué, les gens se reconnaissaient quand même, la plupart du temps. Il est vrai que le masque ne cachait que le bas de visage, du nez au menton.
Il est en face de moi.
Il ne me reconnaît pas. Il est vrai que mes paupières sont colorées, que mes cils sont étirés, mais aussi que mes lèvres sont soulignées par un rouge carnassier que m’avait conseillé Sylvette en disant : « cela souligne nos lèvres sur leur sexe. Les hommes adorent ».
Même question qu’à l’épouse de l’homme.
Hochement de tête.
Hochement de tête. L’homme parle :
Battement de paupières.
Hochement de tête. Mais je l’accompagne d’un regard dirigé vers la salle, et vers les autres personnes qui bavardent, dansent et commencent déjà à se caresser.
Je fais « non » de la tête, mais je souris à ce que cela a de bizarre. Pour un peu, ce petit jeu m’amuserait. Mais il faut que je m’esquive. Comment ?
Il me tend la main. Je ne peux pas lui dire que justement, c’est avec eux que je ne suis pas en sécurité.
Il m’entraîne. Mon mari suit, mais à quelques pas. Nous passons dans le salon plus discret. La lumière est tamisée, avec des zones d’ombre où les « rencontres » font plus ample connaissance avant d’aller, ou de ne pas aller, plus loin. Une sorte de sas avant de monter à l’étage, voire d’aller dehors lorsque le temps le permet.
Luc m’enlace. Je réalise que ma première idée de couple abordé par mon mari est fausse. Les deux hommes sont complices. Mais que cherchent-ils ? Une chose est sûre, Paul n’est pas loin. Il s’est assis et nous regarde.
Je suis un peu rassurée. Rien dans son regard ne fait penser qu’il a le moindre soupçon. Luc me caresse. Étrange situation. Mon mari regarde. Il ne voit pas en moi son épouse, mais une partenaire éventuelle.
Non, de la tête.
J’ai la réponse à ma question muette. Les deux hommes cherchent une partenaire commune.
Je vais répondre « non » et essayer de me dégager mais :
Je ne réponds pas. Manifestement, il prend mon silence pour un accord. Il me saisit la main et m’entraîne. Je n’ose faire un esclandre. Chaque pas, je me dis que je vais m’enfuir. Mais la main est douce, ferme mais douce ; je vois dans les regards de certaines femmes comme une jalousie. Il est vrai que l’homme est attirant. Nul doute que dans le duo qu’il forme avec mon mari, il ne soit le séducteur.
Je n’ai jamais eu, ni même pensé, au fantasme de l’homme tel que Luc le symbolise. Une seconde, je souris à l’étrangeté de cet état. À l’extérieur, on ne parle que de racisme, avec une actualité qui en montre toute l’horreur. Ici, on dirait un autre monde. La couleur de peau devient la source d’envie. Elle sous-entend tant de fantasmes. Fantasme masculin ? Fantasme féminin ? Envie de vérifier si ce que l’on dit est vrai ? Envie de vérifier si ce que le net affiche volontiers, une nature généreuse, est une réalité ?
Sans m’en rendre vraiment compte, nous nous retrouvons à l’étage. Ici, tout est différent. En bas, c’est le royaume de la séduction, de la danse, des bavardages. En haut, c’est le royaume de l’amour, de la réalisation de toutes les envies, de la recherche du plaisir. Tout est feutré, avec un éclairage indirect, des moquettes épaisses, des murs tapissés de tentures qui donnent un aspect, ancien, baroque. Certaines chambres ou salons sont à thème, fournissant à qui le veut un cadre adapté à ses fantasmes. Certaines portes sont ouvertes, d’autres poussées. On ne peut rester indifférent, même si on ne vient que pour visiter. Avant de voir, déjà on entend. Portes ouvertes ou poussées laissent échapper des cris, des gémissements, des encouragements. Certains aiment être regardés, d’autre non.
Combien de fois suis-je montée ici ? Mon Dieu, je ne compte plus en nombre de fois, mais en visage, en plaisir et parfois en déception.
Je dois rêver.
Un rêve complexe de coucheries et de remords. Facile de retrouver la source de ce rêve dans mes pensées. Le manque de sexe me plonge dans une maison de rendez-vous. L’infidélité répétée fait apparaître mon mari comme remord vivant. Mais Luc ? Je n’ai jamais pensé à un amant de ce type. Est-ce l’actualité que mon esprit malade a transformée et idéalisée ?
Non, je ne rêve pas. C’est bien Luc qui me parle tout en franchissant la porte de la chambre. Un coup d’œil derrière confirme la présence de Paul.
Non, je ne rêve pas. Déjà, Luc me prend dans ses bras et m’embrasse.
Il faut que je parte. Si encore Luc était seul, cela pourrait être une belle opportunité. Mais il y a une autre personne. Si cette personne n’était pas mon mari, je pourrais me laisser tenter. Mais ce n’est pas le cas…
Mon Dieu, comme il embrasse bien ! Est-ce du racisme de dire que ses lèvres sont charnues et paraissent gonflées de désir ? Et cette langue qui déjà s’insinue et prend possession de la mienne… Et ce corps qui se moule au mien. Et ses mains qui me caressent. Et, oh… ce corps qui vient se coller à moi, contre mon dos, mes reins. Ce souffle dans mon cou. Ce baiser sous l’oreille. C’est mon mari.
Je suis leur chose. Ils me caressent. Leurs mains s’insinuent partout. Il faut que je réagisse. Ce n’est pas bien. C’est immoral. C’est pire que l’infidélité. Faire l’amour à trois, c’est du vice. Pas seulement rechercher le plaisir mais beaucoup plus. Je ne suis plus innocente, pour ignorer ce qu’une femme peut ressentir avec deux hommes. Au Manoir, j’ai eu l’occasion de pouvoir regarder ce genre de trio
En plus, avec Paul comme partenaire « innocent », c’est plus que du vice, c’est obscène.
Pourtant mon corps me trahit. Chacune de mes mains se tend vers ce que je sens comme un désir. Oui, ces hommes ont envie de moi. Si leur ceinture me ferme le passage, la bosse, que ma main enveloppe et évalue dans un mouvement que seule une perverse peut se permettre, manifeste leur désir.
Ils bandent. Tous les deux bandent. Ce n’est pas toujours le cas. Au cours de mes visites, j’ai rencontré tous les cas. Ceux qui affichent leur désir par une belle érection et ceux plus long à démarrer, mais qui peuvent aussi savoir se satisfaire en vous emportant lentement au paradis.
Je ne peux ignorer que Paul tire sur ma fermeture Éclair. Les deux hommes se sont éloignés un peu comme lorsqu’on prend du recul pour admirer un tableau, une œuvre d’art, dans sa totalité.
Je suis perdue. Il ne m’a pas reconnue habillée. Il va me reconnaître nue. Un homme, un mari, un amant de plus de vingt ans, connaît tout du corps de son épouse, comme moi je connais celui de Paul. Lorsqu’il va m’enlever la robe, il va s’écrier qu’il connaît la rondeur de cette épaule, le creux de ces reins, le galbe de ces fesses, et cela sera une évidence lorsqu’il va découvrir ma poitrine ou la forme de mon sexe, ses bosses, ses vallées, la taille de mon petit bouton…
Ma robe est à terre. Un silence. Mes dessous noirs tranchent sur ma peau.
Il prend son temps. Il doit réfléchir. Dans son cerveau les pensées doivent se bousculer. Je suis une idiote. Ma curiosité va me dénoncer. Pourquoi ne suis-je pas restée à l’écart. Je pouvais très bien suivre de loin ce couple de séducteurs.
C’est un compliment qui me laisse espérer que… Après tout, il fait relativement sombre. L’éclairage est indirect. Et puis, c’est… On dégrafe mon soutien-gorge. On me l’enlève. Luc revient vers moi. Il s’empare de mes lobes. Ses mains paraissent gigantesques, des doigts de pianiste qui jouent sur ma peau. Sa bouche s’empare d’un téton. Je gémis.
Chut ! me dit le peu de conscience qui me reste. Retiens-toi. Ne va pas te dénoncer par des paroles identifiables.
Ma culotte est tirée vers le bas. Des lèvres embrassent mes fesses. Une main recouvre mon intimité.
Je suis en porte-jarretelle et bas. Les hommes aiment ça. Pour la plupart, c’est, malgré le vintage de la tenue, le côté particulièrement érotique.
C’est bon ! Oui, c’est bon d’être désirée ainsi. Pendant qu’il me suce les tétons, je cherche la verge de Luc. Il comprend ma demande. En quelques secondes, il se redresse et fait disparaître ses vêtements. Il est nu devant moi. Encore plus grand, plus élancé, plus musclé, plus… plus… Il est beau. J’ai bien de la chance qu’il s’intéresse à moi. Sa verge est une merveille. Elle se dresse contre son ventre, malgré sa taille. Mais rien de difforme, non, une belle tige sombre avec un gland juste marqué comme il faut. Une bite très différente de celle de…
Tiens, quand on parle du loup, il apparaît. Paul a profité de ce moment pour se déshabiller aussi. Il est venu se placer à côté de son complice. Le jour et la nuit. Paul a une verge qui reflète son corps. Grosse, massive, puissante, veinée mais pas trop longue heureusement. Son gland à lui est un champignon dont le pied est sa hampe, avec un sillon très marqué.
L’invitation est évidente. Ils se tiennent droit, côte à côte, face à moi.
Le jour et la nuit.
Le blanc et le noir.
Je sais ! Remarque facile, indigne d’un moment pareil, mais je me sens comme libérée. Pour l’un comme pour l’autre, je suis la « Mystérieuse ». Cela doit les exciter, de savoir qu’un homme sensé être une connaissance, un amant, un mari probablement, est resté en bas et que sa femme va les sucer. Avant, j’oscillais entre curiosité et peur, envie et angoisse. Maintenant, je juge la situation à ce qu’elle a finalement d’excitante.
Paul, si tu savais !
Tiens, je vais commencer par toi. Il faut bien que ton statut de mari t’apporte une compensation. Mari infidèle pourtant !
Tu me jugeais bonne suceuse. Tu n’es plus le seul. Beaucoup d’hommes m’ont fait ce compliment depuis.
Ton gland est énorme. Mon cochon, on dirait que la « Mystérieuse » t’inspire. Je change un peu mes habitudes avec toi. Cela pourrait te donner un indice.
Je t’entends, mécréant, gémir de mon labeur. Mais je n’oublie pas Luc. Pendant que je pompe mon mari, une main délicate tient l’autre mandrin et en découvre la dureté. Un bâton, un vrai, monté sur ressort. Pour le gober, lui, j’ai besoin de me soulever pour aller chercher son gland contre son ventre. Avec lui, j’exerce mon art.
Regarde, mon cher mari. Tu es un candauliste qui s’ignore. Regarde comme ta femme suce cette longue tige noire. Regarde comme elle fait coulisser ses lèvres soulignées d’un rouge vif afin que toi et ton complice puissiez en suivre la progression. Je te branle pendant ce temps. Ma main comme ma bouche font la comparaison entre toi et ton copain.
Regarde, mari infidèle. Infidèle, oui, comme moi, mais depuis quand ? Ta présence ici serait-elle la raison expliquant ton peu d’ardeur avec moi cette année passée, voire avant ? Ton travail de nuit te servait-il d’excuse depuis longtemps ?
Regarde comme « Mystérieuse » sait jouer de vos bites, la tenant d’une main pendant que ses lèvres et sa langue courent tout le long de la hampe pour aller lécher vos bourses dans un geste qui doit vous paraître d’une perversité totale.
Regarde comme « Mystérieuse » lève ses yeux vers vous pour vous partager du regard et vous montrer combien elle est experte, gourmande, vicieuse. Tu aimes cela, mon Chéri !
Tiens, je remarque le miroir au plafond. Touche érotique de ce manoir où chaque détail est pensé.
Mais Luc me fait cesser. Il m’invite à me relever et m’aide à m’asseoir sur le bord du lit. Je m’allonge et il se place entre mes cuisses qui s’ouvrent dans un réflexe qu’une salope ne renierait pas. Il s’agenouille et commence un doux ballet de baisers qui virevoltent depuis mes mollets, glissent sur la soie de mes bas, me font tressaillir lorsque les lèvres touchent ma peau, en haut des cuisses, mon ventre, puis repartent en évitant soigneusement mon sexe.
Enfin, il s’arrête et semble se repaître du spectacle de mon sexe offert, avance un peu, me respire, se délecte de ma féminité. Je sens son souffle chaud. Je sens ses mains sur mes cuisses qui m’invitent à m’ouvrir encore plus et…
Je n’ai pu retenir ce petit cri. Sa bouche vient de se poser sur ma fente. J’ai l’impression que sous cette caresse, mes lèvres baillent, s’ouvrent pour lui. Il reste pourtant immobile, puis sa langue s’insinue en moi, serpent humide qui remonte vers mon clitoris, le contourne pour déposer des baisers sur mon mont de vénus, mon ventre.
Il joue avec moi. Pendant ce temps, Paul s’est assis à côté de moi et me caresse tendrement la poitrine.
Enfin, il revient. Il fouille mon sexe avec sa langue, aspire mon petit bouton, mordille la petite tige à peine sortie de son écrin, plonge sa langue, dévore mes lèvres, descend jusqu’à jouer avec mon anus. Je sens un doigt – le pouce – prendre la place, forcer mon petit trou qui s’ouvre sans se défendre. Un autre doigt se glisse dans ma fente. Les complices bavardent à travers la fine paroi. Ils se plient et se déplient. Je gronde. Mon clitoris est une pointe que des lèvres avides aspirent.
Paul n’est pas en reste. Chacune de ses mains s’est emparée d’un sein. Il les presse pour faire pointer encore plus des tétons que sa bouche gobe.
C’est bon. Je m’ouvre à eux. Je me donne. Je m’offre. Mon ventre va au-devant du plaisir. Ma poitrine cherche encore plus.
Je sens le plaisir venir. Un reste de lucidité me fait me mordre les lèvres pour ne laisser échapper qu’un grondement de femelle qui jouit. Un long grondement alors que j’aimerais crier mon plaisir.
Le miroir me renvoie mon image. Ma cagoule, mon porte-jarretelle et mes bas soulignent la blancheur de ma peau. C’est bien moi, et pourtant différente. Ne pas voir mon visage fait de cette femme, « Mystérieuse » pour ces deux hommes, une quasi étrangère. Déjà, j’avais remarqué qu’un simple masque me donnait une assurance que je n’avais pas vraiment. Un simple voile suffisait à me désinhiber. Je n’étais plus Anne, la mère, l’épouse mais une autre. Mon corps demandait sa part, comme si pendant toutes ses années il n’avait pas été vraiment satisfait. Pourtant, il m’en avait donné tous les signes.
Le miroir me renvoie aussi l’image de Luc. Luc qui s’est levé et qui est en train de recouvrir sa longue tige d’une capote transparente. De mes jambes pendantes, il forme un V, puis les fait reposer sur ses épaules. Mes hauts talons font une touche de couleur sur cette peau sombre. Mon bassin est soulevé. Il guide sa verge qui cherchait la chaleur de son ventre pour en explorer une autre. Une… Ohhhh… Il glisse en moi comme dans une grotte humide. Ma jouissance est le meilleur des lubrifiants. Il avance, avance, m’ouvre, me dilate. Le miroir me laisse voir son mandrin qui disparaît lentement. C’est excitant. Enfin, alors que je pense que mon vagin va refuser une si longue tige, son pubis touche mes cuisses.
Alors commence une longue danse… gestes répétitifs… mouvements de va-et-vient si basiques qu’ils pourraient paraître bien trop simples pour apporter du plaisir. Mais c’est sans compter sur la puissance, la douceur, la lenteur, la vitesse, qui apporte à chaque fois une touche d’incertitude. Sans compter aussi sur la femelle qui, par ses déplacements, cherche à mieux se faire prendre, a mieux sentir le mandrin frotter ses parois, qui serre ses muscles pour mieux l’enserrer dans son fourreau gluant et chaud.
Il me baise. Je le sens et j’en vois l’action dans ce miroir. Mais je vois aussi Paul dont le mandrin est près de mon visage et qui par sa main sur ma tête attire mon attention sur lui. Son gland touche mes lèvres. Il se pousse un peu pour que je le gobe.
Alors, je suis comme emportée. On me baise. Je suce. On me caresse. Un doigt joue avec mon petit bouton accompagnant chaque mouvement.
C’est bon. J’ai envie de le dire, mais, heureusement, la bite de mon mari me fait un bâillon qui n’est pas loin de m’étouffer.
À nouveau le plaisir qui monte. Il vient plus doucement que le premier. J’en décèle les prémices. J’en accompagne sa montée en cherchant à me faire pénétrer encore plus.
Luc le comprend. Il se déchaîne. Le claquement de nos peaux remplit la chambre, accompagné par sa respiration de bûcheron. Je viens. Cela monte. Cela me submerge. Un tout petit reste de conscience me fait garder le gland et libérer sur lui tout ce qu’une gorge prise peu laisser passer de grondement.
Je jouis. Luc m’accompagne. Ses mouvements sont plus lents, amples mais délicats. Son sexe produit des bruits humides, presque dérangeants, annonçant aux oreilles de tous que la femelle a libéré son jus. C’est bon.
Luc me libère. Paul aussi. Je m’attends à ce que mon mari prenne la place de son complice ou me demande de bouger. Mais non.
Luc s’est levé. Il tire sur le préservatif pour l’enlever. Je vois bien qu’il n’a pas joui.
Alors se passe l’inimaginable. Il avance vers Paul qui est assis sur le lit. Avance assez pour lui amener sa verge et lui tendre. Paul s’en saisit de sa main et c’est pour la guider vers ses lèvres. Et sous mes yeux je vois mon mari sucer la belle bite noire. Il la suce comme une femme suce un homme. Ses lèvres coulissent le long de la tige. Une main caresse les couilles, l’autre a saisi la base de la hampe et la masturbe doucement.
Mon mari suce, pompe comme une femelle.
Cela dure jusqu’à ce que Luc dise « Je viens ».
Alors Paul recule pour ne garder que le gland. La main masturbe maintenant avec plus de force, en remontant jusqu’à la base du gland. Et puis l’inconcevable arrive. Luc jouit. Son grondement l’affirme et, si je ne vois pas le foutre jaillir, je vois bien aux mouvements de Paul qu’il le lui déverse dans la gorge. De longues secondes où c’est comme si je voyais les jets libérer le sperme certainement généreux de Luc.
Je suis sidérée.
Et comme je ne réponds pas, il ajoute :
Le regard de Paul est fuyant. Il recouvre son dard avec une capote, laisse mes jambes et se place entre mes cuisses. Il me regarde. En quelques secondes son regard est redevenu celui d’un homme conquérant. Il me regarde comme s’il attendait mon assentiment. Un sourire lui sert de sésame.
Mon mari me prend. C’est mon mari ! C’est son sexe tendu, bite noueuse de paysan qui entre en moi.
Mais pour lui, je suis une autre. S’il savait ! Je viens d’assister à un spectacle que je n’aurais jamais imaginé. Paul, la masculinité affirmée, le mâle dans toute sa splendeur… Un mâle qui vient de se faire remplir la gorge de foutre comme une femelle, comme je le fais de sa propre liqueur.
Il entre. Je suis ouverte par son complice, grasse de ma propre liqueur. Pourtant, je retrouve la sensation de me faire remplir avec cet engin si large, veiné, presque rugueux. Il me surplombe, les bras tendus de part et d’autre de mon torse. Ses lèvres gardent la trace de ce que son complice lui a déversé. Une coulure « abjecte »…
Tu n’as pas le droit de dire cela. Cela t’arrive, lorsque c’est lui qui crache dans ta bouche et que tu n’arrives pas à tout contrôler, emportée par ton plaisir et le sien. Tu ne penses pas « abjecte » dans ces moments-là ! D’accord, c’est ton mari, mais ne juge pas. Après tout, tu t’es bien donnée avec délectation a beaucoup d’hommes depuis quelques mois. Alors !
Une coulure de sperme suinte de la commissure de ses lèvres. Je la lisse d’un doigt que je lui propose. Il entrouvre ses lèvres avec un sourire. Sa bouche se referme sur mon doigt et le suce. Son regard est brillant.
Il me fixe pendant qu’il me bourre. Je ferme les yeux cherchant à me concentrer sur ce que je ressens. J’ai peur d’être découverte. Il est si près. Il doit voir la couleur de mes yeux, comme chaque fois que nous baisons. Même avec le maquillage il pourrait…
Merde, je n’ai pas pu me retenir. Je soulève les paupières. Il me sourit. Il est fier de m’arracher ce soupir, moi qui suis si silencieuse, Mystérieuse, épouse qui se donne à d’autres alors qu’un mari inventé est dans le manoir.
Il me bourre. Putain que c’est bon. Il est puissant. Il ne retient pas sa virilité. Une femme comme moi, dans son esprit, ne peut qu’apprécier ce qu’il me propose. C’est bon. C’est vrai. Oui mon Chéri, prends-moi… Peut-être qu’un jour, je pourrais te raconter… Oh, non, bien sûr que non. Autant toi que moi serions gênés de nos aveux…
Luc est à côté de nous. Il nous regarde. Il bande à nouveau ou n’a pas débandé. Il y a des hommes comme cela, qui peuvent enchaîner. Étrangement, il encourage son complice de la main, une main qu’il a posée sur la fesse de Paul. Les deux hommes se regardent. Ils se sourient. De vrais complices.
Luc passe derrière mon mari. Je vois par le miroir qu’il lui caresse les fesses et que, d’une main, il enveloppe les bourses.
Et puis, à nouveau l’inconcevable.
Paul qui se penche un peu plus vers moi.
Luc qui avance pour se placer contre mon mari.
Une main sombre qui dirige le mandrin à l’horizontale. Un mandrin qui, manifestement, cherche… Cherche et trouve.
Le visage de Paul est juste en face de moi, mais ne me cache pas totalement le plafond et le grand miroir. Si ce n’était si bizarre, je pourrais dire que c’est comme la stéréo.
Le miroir me montre la lente disparition du mandrin noir entre des fesses, dont la blancheur ne fait que souligner l’incongruité de la situation.
Le visage de Paul reflète ce qui se passe en lui, au plus profond de son être, de son intimité, de son cul. Il a la bouche ouverte, les yeux perdus, le front plissé, les joues creuses.
Mais je dois ajouter à ces visions une sensation intime. Le dard de Paul semble enfler, me remplir encore plus comme si la longue tige de Luc avançait si loin qu’elle fasse effet d’un coin dilatant le mandrin de mon mari.
Mais ce n’est plus le temps de l’étude détaillée. Luc commence son labeur et, dès le début, il s’active avec force. Il enfile mon mari dans son plus profond, s’agrippe à ses hanches comme on s’accroche à une femelle, accompagne parfois ses reculs et ses avancées par une claque sur une fesse, claque qui résonne étrangement dans la chambre. Paul ne proteste pas de ce traitement. Ce n’est pas le « Paul » que je connais ! Personne n’aurait osé lever la main sur lui sans risquer un retour cinglant. Non, c’est un autre.
Oui, un autre.
Un autre qui s’est laissé souiller la bouche en acceptant le foutre de son complice.
Un autre qui se fait mettre sans protester.
Un autre qui ne proteste pas plus, alors que les claques assénées avec vigueur doivent rosir sa peau et sont pour le moins un signe que j’ai du mal à comprendre. Un signe d’une complicité particulière entre les deux hommes.
Luc encule mon mari. Luc le claque.
Paul subit. Mais chaque poussée de Luc se répercute en moi. C’est comme s’il bougeait, alors qu’il n’est que le transmetteur de la puissance du Mâle.
C’est étrange. Dérangeant de voir son mari traité ainsi. Déroutant d’entendre sortir de ses lèvres des gémissements qui sont des échos des souffles que Luc éructe à chaque poussée. Je croise alternativement le regard de chaque homme. Celui de mon mari est brillant mais s’il me regarde, il ne me voit plus. Il est ailleurs ! Celui de Luc est brillant aussi, mais c’est un regard de conquérant, accompagné d’un sourire. C’est comme s’il me parlait. Il est fier de se montrer ainsi, conquérant, montrant sa puissance, son pouvoir sur son complice, le transformant pour leur plaisir commun en un partenaire qu’il dirige, soumet… Mais oui, je comprends soudain le lien qui relie ces deux hommes. L’un domine l’autre. Luc soumet mon mari. Ce n’est pas qu’une touche homo entre ces deux hommes, non, il est évident que…
C’est une autre voix que celle de Paul, pourtant ces paroles sortent de ses lèvres.
S’il est dominé par son complice, c’est en tout cas son choix, car, manifestement, il apprécie ce traitement.
De longues secondes passent. Je ferme les yeux. Le visage de mon mari me trouble, perturbe mes pensées alors que mon corps m’appelle.
Oublie que c’est ton mari. Profite de l’étrangeté de la situation.
Je glisse une main entre le ventre de Paul et le mien pour atteindre mon clitoris. Une autre se charge de me caresser la poitrine. Petit à petit, je ne suis qu’une femme, qu’un homme, non deux, possèdent. Luc doit sentir mon changement d’attitude. Paul aussi. J’ai l’impression qu’avoir fermé les yeux les libère.
C’est la voix de Luc.
Alors c’est une tornade. De longues secondes, des minutes, Luc s’active. Je sens la bite de Paul gonfler, puis il doit jouir, car si je ne ressens pas son sperme m’inonder, je ne peux qu’entendre le « Ouiiiii » aigu de la femelle qui jouit. Moi, c’est dans la foulée, juste avant que Luc annonce :
Le calme après la tempête. Je rouvre les yeux. Ils sont là, tous les deux, qui me regardent. Malgré leur propre plaisir, ils n’ont pas oublié « Mystérieuse » et son plaisir à elle. Je souris.
Nos respirations remplissent le silence de la chambre. Dans mon cerveau résonnent encore les cris de mon mari, des cris que jamais je n’avais entendus avant. Ses gémissements, mais aussi tout ce qui vient de se passer. Si je n’avais été qu’à quelques centimètres de son visage alors que Luc lui bourrait le cul, je ne l’aurais pas cru possible. Et pourtant ! Déjà se construit une logique de notre éloignement. Manifestement, il lui faut des situations de ce type pour son plaisir. Est-ce le cas lorsqu’il est juste avec Luc ou lui faut-il une présence féminine ? Ou bien…
Il me semble entendre du bruit dans le couloir. Un brouhaha. Des portes qui claquent. Et puis, comme s’il surgissait d’une boîte :
Un homme entre. Il est en uniforme. Une lumière crue nous éblouit. Le plafonnier brille de toute sa puissance.
Un homme, puis une femme. Deux policiers. Les deux hommes bondissent. Ils me libèrent.
Nous nous retrouvons face à face, mais éloignés de quelques mètres. Le policier s’est placé en face d’eux. C’est la policière qui me fait face.
La femme flic me fait signe que moi aussi je peux.
Quelques secondes plus tard, nous avons un minimum sur nous.
Je trouve mon sac. J’en sors ma carte d’identité. La femme la regarde.
Je fais celle qui ne comprend pas. Elle me met ma carte d’identité sous les yeux :
Je suis coincée. Me faire embarquer, c’est prendre le risque que cela se sache. En face, Paul regarde le policier, aussi je soulève ma cagoule juste le temps qu’elle puisse voir mon visage. Je vais la remettre mais :
C’est un cri et le visage qu’il affiche n’en est que plus effrayant. Tout le monde a sursauté. La policière s’est retournée.
La voix est moins forte, mais l’incompréhension est totale.
Il ne parle plus mais le choc est évident.
La policière se retourne vers moi.
Elle met quelques secondes pour vraiment comprendre. Et puis :
Je m’exécute sous le regard des trois hommes silencieux. Même le policier, s’il n’a pas entendu mon aveu, sent que quelque chose se passe.
On se retrouve dans le couloir, puis l’escalier, puis un salon. Elle m’entraîne un peu à l’écart des autres.
Alors je lui explique. Finalement, il suffit de quelques phrases. Quelques phrases pour expliquer comment je suis passée d’une épouse, certes délaissée mais fidèle, à une femme qui retrouve des hommes dans un lieu de rencontre et qui finit comme l’a si bien résumé la policière. Quel chemin !
J’attends les critiques ou les remarques de celle qui porte l’uniforme et qui représente la loi. Mais non.
Merde.
Oh là là ! Elle va vouloir une faveur pour ses impôts ou un truc comme cela. Je ne peux pas accepter, c’est trop dangereux. En tout cas, bien plus grave que de prendre le risque que quelqu’un apprenne que je suis « libertine ».
C’est fou. Me voici en train de bavarder avec une fliquette sur les qualités d’un homme.
Je lui donne. Elle me raccompagne dehors, va jusqu’à me ramener à ma voiture afin que ses collègues ne s’interposent pas.
À suivre…