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n° 19805Fiche technique97872 caractères97872
Temps de lecture estimé : 55 mn
15/09/20
corrigé 05/06/21
Résumé:  Pour éponger ses dettes, une femme éponge l'huissier.
Critères:  fh hplusag travail chantage entreseins fellation cunnilingu anulingus pénétratio fsodo exercice -occasion
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message
Dettes

L’homme élégant, en costume trois-pièces, grand, mince et élancé, sonna à la porte du petit pavillon. Une petite bonne femme d’une quarantaine d’années entrouvrit la porte en maugréant :



Ça devait arriver un jour, le jour était venu. Sauf que Solange Martin ne s’attendait pas à cela. Elle avait imaginé un petit bonhomme bedonnant et suant, avec des lunettes et un imperméable noir, au regard libidineux, et pas ce grand type bronzé au crâne rasé, au regard d’acier bleuté, perçant comme un laser. Elle le suivit dans le living, traînant un peu la savate, comme si soudain le couvercle de l’EPR de Flamanville lui était tombé sur les épaules. Le grand bonhomme jeta un coup d’œil circulaire, dans lequel on devinait que déjà les objets à saisir étaient scannés. Il éteignit d’autorité l’immense téléviseur qui vantait une merveille pour découper les radis en forme de fleur et posa sa serviette sur la table du salon, très design, et prit place sur une chaise assortie.



Pendant que Solange essayait de ravaler ses larmes, l’huissier tira son mobile de sa poche et composa un numéro.



Pendant la communication, Solange était passée par toutes les couleurs du désespoir, blêmissant d’abord, s’empourprant ensuite, pleurant de nouveau à gros bouillons et tremblant de tous ses membres. Dès qu’il eut terminé, elle se jeta à genoux devant l’huissier.



C’est à ce moment précis que la sonnette tinta de nouveau. La pauvre femme tamponna ses yeux et trottina jusqu’à la porte.



L’officier public vit passer sa victime dans un sens, puis dans l’autre chargée d’une grande caisse blanche et bleue, et revenir enfin avec un livreur chargé d’une caisse identique, marquée « Bouffengel », qu’il posa sur la table sans se soucier ni de l’huissier ni des papiers étalés.



Le grand homme se leva, s’empara prestement de la nouvelle facture et mit le nez dans la grande caisse isotherme pendant que Solange faisait ses allées et venues jusqu’au congélateur.



Solange se sentit soudain coupable, coupable de tout, comme depuis que cet homme avait franchi sa porte. Les larmes remontaient lentement à ses yeux.



Il se leva, armé d’un bloc, et commença l’inventaire.



Il jeta un coup d’œil aux chambres des enfants, nota ici une console de jeux, un téléviseur, un ordinateur, puis arriva à la chambre des parents. Une horreur de mauvais goût. Moquette violette à longs poils, chauffeuses couvertes de la même matière improbable, un de ces grands lits plats semblant flotter à vingt centimètres du sol, immense armoire à quatre miroirs coulissants, console noire portant un second téléviseur géant et un lecteur de DVD.



Du coin de l’œil, tout en continuant son inventaire, l’homme de loi eut la surprise de voir un étrange effeuillage. Solange Martin posait un à un tous ses vêtements. Gilet, chemisier, jupe, collant, puis vinrent le tour du soutien-gorge et de la petite culotte. Écarlate jusqu’à la naissance des seins, les yeux fixés sur la pointe de ses pieds, un bras cachant sa poitrine, l’autre main sur son sexe elle murmura entre deux sanglots :



Sidéré, l’huissier contempla un instant le corps dodu qui s’exposait à son regard. Oh, rien d’exceptionnel à ce spectacle. La jeune femme était empâtée, sans taille, fesses et cuisses trop épaisses, petit ventre rebondi, seuls les seins semblaient drus et assez fermes. Elle n’était pas laide, mais ce n’était pas une beauté, loin de là. Seule sa peau, parfaitement laiteuse et sans marques paraissait d’une infinie douceur. Était-ce cette démonstration ultime de soumission ou le courage désespéré de cette femme qui le chamboulait, quoi qu’il en soit Chodar se mit à bander comme un fou. Il toussota pour retrouver une contenance.



Il fit le tour de sa victime, la saisit par les bras et la poussa vers les miroirs.



Joignant les gestes à la parole, il tapotait chaque endroit qu’il nommait, profitant de la douceur de cette peau chaude et tendre, ce qui augmentait sa bandaison.



Il posa soigneusement sa veste et son gilet sur une chauffeuse, quitta la cravate et ouvrit sa braguette.



Elle tomba à genoux, le nez face à la grosse et longue queue dressée devant elle, qu’elle emboucha sans barguigner. L’homme semblait impassible, mais une tornade sévissait sous son crâne chauve.


Mon cher Hubert, dans quoi t’es-tu embarqué ? De toute ta carrière, c’est bien la première fois que tu te laisses aller à te taper une de tes contrevenantes. Ça pourrait te coûter une révocation. Tiens, il faudra que je vérifie s’il n’y a pas des caméras planquées ici. Méfiance, c’est peut-être une fine mouche…



Solange faillit s’étouffer. Elle faisait de son mieux, mais la fellation n’était pas sa spécialité. Elle trouvait ça en général dégoûtant. Il faut dire que, quand son mari lui collait son dard dans la bouche à la fin d’une journée de travail, ce n’était pas très ragoûtant. Elle préférait qu’il lui mette sa chose entre les cuisses, là-bas, loin, plus bas, d’où nulle odeur et nul goût ne lui parvenait. Mais cet huissier, ce n’était pas la même chose. Il sentait bon, sa queue était grosse, longue et lisse, presque un régal. Elle faisait bien ce qu’elle pouvait, mais plus profond lui donnait des haut-le-cœur. Pourtant, elle aurait voulu, tant voulu, lui faire plaisir. Il la releva au bout d’un instant, visiblement déçu.



Il quitta chemise et pantalon, et Solange vit apparaître dans son intégralité un beau mâle qu’elle compara à un apollon. Fin, musclé, visiblement sportif, bronzé et le torse velu à souhait. Il avait beau avoir une quinzaine d’années de plus qu’elle, elle n’avait jamais eu de relation avec un mâle aussi racé. Elle en fut tout émoustillée et les pointes de ses seins se mirent à darder sans pouvoir les maîtriser. L’homme rusé le remarqua et empoigna immédiatement les coupables, pressant les glandes et roulant les pointes entre deux doigts. Aussitôt, Solange se mit à se tortiller en tous sens, avouant ainsi sa coupable sensibilité. Intéressant, pensa Hubert. Et elle se retrouva couchée sur le lit, les seins toujours prisonniers des grandes mains manucurées, cuisses écartées, offerte à une bouche vorace. Il lui lécha le sillon de la petite rosette au petit bouton, puis entreprit une analyse scrupuleuse de tous les composants sans lâcher les tétons. Solange se mordait les lèvres pour ne pas hurler son bonheur, mais elle avait déjà basculé dans l’univers tyrannique du plaisir.


Hubert le soupçonnait depuis qu’il l’avait vue se tortiller dès qu’il lui touchait les seins. Cette femme était munie d’une triple serrure pour lui ouvrir le coffre à plaisir : les deux tétons et le clitoris. Quand il happa le petit bouton entre ses lèvres et le fouetta du bout de sa langue tout en lui triturant les tétins, Solange partit au septième ciel avec une rapidité foudroyante, agitée de soubresauts irrépressibles et lui serrant les oreilles de ses cuisses tendres. Il se redressa et constata aux pupilles dilatées et au blanc des yeux injecté de sang qu’elle ne simulait pas.


Une vraie sensible, songea-t-il, et prompte à jouir. C’est bon, ça. Voyons plus loin…


Dès que la petite femme dodue eut repris quelque esprit, il lui fourra deux doigts dans le vagin, paume vers le ciel, et commença à trifouiller comme s’il eut fait signe « viens par ici, cocotte ». Solange se tortilla de nouveau, il ne lâcha pas prise. Sa bouche faisait un O, ses yeux exorbités regardaient la main qui la fouillait, puis elle grimaça, se crispa et se mit à brailler :



La main s’agitait latéralement, les doigts continuaient leurs gratouillis rapides, le tout dans un bruit liquide de vinaigrette que l’on fouette. La petite bonne femme hoquetait, grimaçait, essayait en vain de retenir ce qui était en train de la submerger, une autre sensation encore plus puissante que la première. Elle retint son souffle, écarlate, en couinant entre ses dents serrées, mais quand la seconde main vint à nouveau massacrer son clitoris du pouce, elle éclata. Prodigieusement dévastée par le plaisir, elle crut un instant qu’elle urinait. Des jets de liquide jaillirent soudain de sa vulve, inondant la main qui la massacrait et ne semblait pas vouloir s’arrêter. C’était trop, au-delà du supportable, un voile noir tomba sur ses yeux et elle s’effondra sur le lit. L’homme secoua sa main et l’essuya d’un aller et retour sur le couvre-lit. Elle ne reprit conscience que lorsque les deux mains puissantes la saisirent aux hanches pour la forcer à se retourner et à dresser son popotin en l’air, puis elle sentit la queue vigoureuse et dure ouvrir son chemin dans ses muqueuses en feu. S’en suivit une interminable série de coups de boutoir dont chacun semblait lui repousser les viscères jusque dans la poitrine.


Hubert prenait son pied. Plutôt fidèle, sans compter différents services rendus à la hâte à quelques secrétaires sur un coin de bureau, il n’avait jamais enfilé cul si dodu. Madame Chodar était en effet grande et longiligne comme lui, s’enroulait autour de lui comme une liane et lui faisait délicieusement l’amour de temps en temps, mais de manière invariablement très classique : un missionnaire qui, au mieux, faisait parfois passer madame sur monsieur, c’était là le comble de l’originalité de leurs ébats. Quant au reste, fellation ou sodomie, il n’en était pas question, c’était sale. Alors ce gros cul tout blanc, bien ouvert et qui, de plus, se jetait vers le dard qui le fouaillait, c’était un moment paradisiaque. Il l’encouragea :



Joignant le geste à la parole, il commença à lui asséner de puissantes claques sur les fesses jusqu’à ce qu’elles deviennent rouge écarlate. Solange Martin avait le cerveau en court-circuit, les yeux embués de larmes, tout le bas du corps électrisé par ces coups internes et externes. Elle crut perdre la raison quand le rythme s’accéléra dans un assaut final de folie, et le premier jet brûlant qui lui inonda le ventre l’envoya de nouveau dans un cageot de pommes. Elle n’entendit même pas le mâle qui la couvrait rugir de plaisir en lâchant ses dernières gouttes de semence au fond de son ventre ravagé. Quand elle reprit à nouveau conscience, le regard chargé d’admiration, elle ne sut que dire :



La dépensière inconséquente avait aussi fait refaire la salle de bains. La baignoire avait disparu au profit d’une vaste douche à l’italienne. Ils s’y engouffrèrent tous les deux. Soucieuse du bien-être de son tortionnaire, la petite bonne femme lui passa du gel sur sa peau mouillée et le frotta partout, ravie de caresser en détail ce corps remarquable, notamment des fesses dures et musclées qu’elle trouvait sublimes. Se sentant redevable, Monsieur Chodar en fit autant à son hôtesse. Il trouvait déjà sa peau très douce, mais avec le gel elle devenait presque imperceptible. Il ne restait que ces formes généreuses à peloter à pleines paumes. Les caresses de l’un suscitant celles de l’autre, Hubert recouvrit rapidement une vigueur triomphante. Gel aidant, Solange se retrouva rapidement à quatre pattes avec le doigt de Chodar profondément enfoncé dans sa rondelle.


L’huissier était sur le point de vivre un de ses fantasmes. Avec une rage bestiale, il encula de tout son poids Solange Martin et lui besogna le fion jusqu’à ce qu’une ultime salve gicle de sa bite endolorie. Solange n’avait pas osé refuser, elle avait serré les dents pour subir l’intromission douloureuse, il ne fallait pas vexer l’huissier. Mais elle devait avouer que, sur la fin, quand il s’était penché sur elle pour lui pincer un sein et lui astiquer le bouton, elle avait fini par jouir, un peu… beaucoup, même. Bon, au final, elle avait aimé ça. À vrai dire, elle aurait aimé n’importe quoi venant de ce bel homme. Peut-être malgré elle, elle était en train d’en tomber amoureuse.


Hubert se relava soigneusement, réintégra son costume trois-pièces et entraîna Solange au rez-de-chaussée en lui interdisant de se rhabiller.



Elle courut au fond du couloir, on entendit un remue-ménage dans un placard suivi d’un trottinement sonore sur le carrelage. Elle réapparut juchée un peu maladroitement sur des échasses noires, avec brides de chevilles, d’au moins dix centimètres.



Il sortit un bloc de papier à en-tête et lui intima de venir se placer près de lui afin de bien suivre ce qu’il écrivait. Tenant son stylo dans la main droite, il glissa la gauche entre les lourdes fesses, planta le pouce dans l’anus, posa le majeur sur le clitoris et engagea les trois autres doigts dans le vagin. Tout ce qu’il avait rêvé de faire avec une jolie secrétaire. Mais la sienne était vieille et moche et, de nos jours, il risquait une plainte pour harcèlement.



Là-dessus, l’huissier plia bagage en laissant Solange Martin nue comme un ver, oscillant entre soulagement et désespoir, en tout cas effrayée par la montagne qui se présentait devant elle. Cuisiner, elle n’avait jamais été très douée ni intéressée, à la maison sa mère faisait tout et maintenant Monsieur Bouffengel le faisait également pour elle. Et vendre sa voiture, qu’elle venait de faire réparer, d’ailleurs le garagiste était un des créanciers. Et marcher, elle qui n’aimait pas ça, mais, au contraire, était ravie de traîner au volant dans les rues et les centres commerciaux… Toute une vie à changer.



Exactement quinze jours plus tard, vers neuf heures trente, Maître Chodar sonna à l’huis des Martin. Trottinement de talons, et Madame Martin apparut, un grand sourire aux lèvres et les joues empourprées.



Elle était vêtue d’une petite robe quasiment printanière, ornée de fleurs sur fond blanc et serrée, très serrée à la taille par une large ceinture rouge causant à peine quelques légers bourrelets. Les escarpins à très hauts talons étaient du même rouge et un joli chignon maintenait les longs cheveux au sommet de son crâne, la faisant paraître plus grande. Un léger maquillage la rajeunissait, elle semblait vivante, plus rien à voir avec la pauvre loque de la dernière fois.



Puis elle courut vers le fond du couloir et en revint, la mine triomphante, des papiers à la main.



Elle saute sur ses genoux et l’embrasse à pleine bouche. Surpris et décontenancé, Hubert lui rendit son baiser, leur premier baiser en fait, et leurs langues dansèrent une folle farandole, comme dit la chanson.



L’huissier, ne sachant trop où poser sa main, la mit sur la cuisse de sa partenaire. Le contact chaud, doux et moelleux, bien plus que le baiser, le fit instantanément bander contre le flanc posé sur lui. La main vécut sa vie de main curieuse et remonta le long de cette peau douillette.



Il l’assit sur le bord de la table et détacha la large ceinture rouge, puis quitta veste, cravate et gilet. Pendant ce temps, elle défit la douzaine de petits boutons qui fermaient sa robe et s’offrit, cuisses ouvertes, vêtue seulement d’un soutien-gorge à balconnets qui faisait darder haut et loin ses pointes de seins érigés. Sucés un à un, Solange partit en vrille avant même que la tête espérée ne plonge entre ses cuisses. La jeune femme en furie se tortilla comme un ver coupé tandis que l’homme lapait son jus et fouillait ses muqueuses d’une langue fureteuse. Il n’y tint plus, se redressa, quitta son pantalon, força de la main son sexe turgescent dressé vers le plafond, et enfila la grotte humide d’une seule poussée, lente, longue, complète. Madame Martin poussa un hennissement de bonheur, puis le beau quinquagénaire entama de puissants allers et retours sur toute la longueur de sa queue.


Lui aussi avait rêvé de cet instant depuis deux semaines et il en goûtait chaque seconde avec gourmandise, ponctuant ses violentes pénétrations de « han » dignes d’un bûcheron. Le plaisir monta vite, chez l’un comme chez l’autre. La femme hoquetait déjà, yeux révulsés, l’homme sentit son bas-ventre au bord de l’explosion. Mais ce jour-là, il n’avait pas envie de se priver ni de faire durer. Il avait une furieuse envie de se libérer vite au fond de ce ventre accueillant, de jouir de cette petite bonne femme qui l’excitait plus qu’il ne l’aurait imaginé. Et puis, elle en avait envie aussi, elle avait fait la salope, l’avait provoqué. C’est tellement bon une femme qui s’offre, qui a envie de vous. En moins de cinq minutes, le corps du mâle se raidit, s’arqua, et d’une dernière poussée magistrale il alla cracher sa semence tout au fond de l’écrin de chairs tendres. Les jets brûlants fouettèrent les entrailles de Solange qui tétanisa et rugit à son tour. Hubert s’écroula sur sa poitrine qu’il suçota sans conviction, mais les circuits avaient disjoncté et la jeune femme ne réagissait même pas. Ils se redressèrent enfin, luisants de sueur, la queue apaisée sortit du vagin dilaté qui répandit sur le bord de la table une petite flaque nacrée de sperme et de cyprine mélangés. Solange sauta à terre et se mit à laper à même la table leurs liqueurs coupables.



Il la regarda éplucher les pommes et les tailler en petits quartiers, puis elle se dirigea vers la cuisine, enfila un tablier comme préconisé et entama la cuisson. Son chignon et ses talons lui donnaient une silhouette plus élancée et ce positionnement particulier du bassin. Son voluptueux fessier saillait, encadré par les pans du petit vêtement et surmonté par son petit nœud, bien en évidence, présenté comme un cadeau. Hubert, toujours à poil, matait en sirotant un whisky. Il y avait une animalité dans cette femme qui le fascinait, animalité sans vulgarité. Et pourtant, des traces humides de leurs ébats maculaient l’intérieur de ses cuisses, mais elle ne s’en souciait pas, les acceptant comme une chose naturelle pour une femelle qui vient de se faire couvrir. Elle aimait la queue, sa queue, et semblait prête à tout pour assouvir ses fantasmes sexuels. Toutes ces pensées triviales le refirent bander, il fallait absolument qu’il plonge son sexe entre ces globes charnus. Il se leva, se plaça derrière elle, glissa ses mains sous le plastron et empoigna d’un coup les deux seins, toujours soutenus par le balconnet. Elle sursauta et trépigna.



Il fléchit sur ses cuisses et laissa sa tête chercheuse trouver seule sa voie dans la raie encore engluée de miasmes. Sans même s’en rendre compte, elle avait un peu plus cambré pour mieux s’offrir à son amant. Mais le priape en avait décidé autrement et trouva son chemin dans le premier trou venu. D’un coup de rein, la petite rondelle céda et Solange glapit.



En tendant ses longues jambes musclées, malgré les talons qu’elle portait Solange décollait de terre et retombait dans un claquement sonore. Hubert, toujours cramponné à ses seins, se pencha sur elle pour lui murmurer à l’oreille, tout en mordillant le lobe :



De fait, il se déchaîna et la bourra avec une violence inouïe. Il avait besoin de ça, de cette violence, de sensations extrêmes, parce que remettre le couvert à un quart d’heure d’intervalle, il ne s’en serait même pas cru capable. Les talons de la jeune femme faisaient un bruit de marteau-piqueur sur le carrelage. Quand il sentit enfin l’orgasme lui fouailler les reins, il se dégagea, retourna Solange et la força à se baisser. Le premier jet lui traversa le visage, mais les ultimes s’épuisèrent dans sa bouche.


Ah ! Ça c’est un fantasme jamais encore vécu ! Sortir sa queue du trou du cul pour éjaculer dans la bouche. Faut-il qu’elle soit docile, soumise, pour ne pas être dégoûtée. Mais non, elle suce, lèche, nettoie scrupuleusement mon pénis tant convoité. Ce n’est pas une maîtresse, mais une véritable esclave sexuelle. Quand je pense à la mère Chodar que la simple idée d’une fellation révulse…


Hubert en était là de ses réflexions en sentant son membre irrité s’apaiser dans cette bouche chaude. Ils allèrent se laver, se vêtirent et déjeunèrent enfin. Les pommes étaient un peu tombées en compote, mais qu’importait, l’instant avait été fabuleux. Chodar se demandait comment profiter plus fréquemment de sa conquête. Multiplier les visites eut été repérable par le voisinage, et puis c’était autant de pris sur le temps de travail déjà bien chargé.



Les visites de Chodar restèrent dans la limite du professionnellement correct. Chaque quinzaine, il venait récupérer un chèque justifiant les trois heures, de onze à quatorze heures, qu’il passait à trousser Madame Martin.



Comme à son habitude, Madame Chodar critiqua tout. La chaleur, la clim, les moustiques, la propreté de l’hôtel, la qualité des repas… Hubert était habitué, c’était toujours pareil depuis vingt-cinq ans. Il avait déclaré que c’était le lieu idéal pour lui, pour passer des vacances sportives. Au programme, vélo et natation. Il avait oublié de dire à son épouse qu’il avait aussi loué un mobil-home dans un camping proche, où il retrouvait quotidiennement Solange pour une partie de jambes en l’air. Jamais à la même heure, arrivant et partant toujours en décalé, ils fixaient leurs rendez-vous d’un jour à l’autre pour ne pas éveiller de soupçons. Au final, Chodar ne risquait pas grand-chose, son épouse ne sortant plus à cause d’un terrrrible rhume dû à cette maudite clim, et les absences de Solange passaient quasiment inaperçues dans sa troupe de seize joyeux lurons. Souvent, Hubert allait sur la plage fréquentée par la troupe bruyante, juste pour le plaisir d’observer sa maîtresse sortant de l’eau dans son minuscule maillot. Elle avait bien minci depuis la première fois, elle avait retrouvé son poids de forme. De formes, fallait-il dire, car elle n’en manquait toujours pas. La taille était plus marquée, le ventre moins dilaté, les cuisses moins empâtées, mais l’essentiel persistait, hanches larges, fesses rebondies, seins généreux quoi qu’un peu plus tombants. Qu’importe, elle le faisait toujours bander, et l’obligeait à passer de longs moments à plat ventre pour dissimuler son érection.


Ah, il est certain que Madame Chodar ne présentait pas les mêmes avantages. Des hanches de petit garçon, des nichons comme des œufs sur le plat, sans un gramme de graisse, on lisait chacun de ses muscles sous sa peau un peu rêche. Pourtant elle l’avait séduit par sa ligne de mannequin, son port altier et sa façon de regarder la vie avec un certain détachement. Juste l’opposée. Fille de médecin, elle ne travaillait pas et n’avait jamais travaillé. Elle n’était pas faite pour ça. Elle traînait sa langueur de piano en toiles sans talent, de messes en associations caritatives. Pourtant, à aucun moment Chodar ne songeait à la quitter, pas plus que Solange n’aurait délaissé sa tribu.



Solange Martin intégra l’étude de Maître Chodar au premier janvier de l’année suivante. Collaboratrice attentive, elle restait à l’étude pendant la pause méridienne sans réclamer d’heures supplémentaires. Vouée corps et âme à son patron, elle en tirait quotidiennement le meilleur de lui-même de toutes les façons possibles et imaginables. Il en était ravi, elle en était folle, tous deux vivaient un bonheur sans mélange, d’autant plus délicieux qu’il était secret, ignoré de tous et ainsi ne nuisait à quiconque. Cependant, avec le temps, malgré le piment de l’interdit et de sa transgression, Chodar se lassait un peu de ces parties de jambes en l’air quotidiennes, de Solange Martin tout simplement. Elle était si soumise, si attentive à son bon plaisir, elle satisfaisait tellement tous ses fantasmes qu’il commençait à perdre l’intérêt pour leur relation. L’attrait de la nouveauté s’était envolé, il ne restait que la réalité un peu fade d’une maîtresse obéissante, mais dénuée de réelle beauté, de réelle intelligence, de séduction pérenne.


De plus, Madame Chodar souffrait de ce qu’on appelait autrefois « langueur », puis « neurasthénie » et qu’on nommerait plutôt aujourd’hui dépression chronique. Au fil du temps, elle ne sortait presque plus, se gavait d’antidépresseurs et vivait de plus en plus dans une bulle où son mari n’avait plus sa place. Pour Hubert, c’était un boulet et une source de souci permanent, surtout depuis qu’un psychiatre l’avait mis en garde contre d’éventuelles tendances suicidaires. À son tour, l’huissier devint de plus en plus maussade et difficile de caractère. Ses seuls moments agréables restaient les joggings du week-end, la séance hebdomadaire de piscine et celle de musculation qu’il terminait toujours par une cabine UV, histoire de garder bonne mine.


Dans l’exercice de son métier, cet état le rendait absolument redoutable, lui faisant une terrible réputation qui, paradoxalement, lui ramenait de plus en plus de plaignants. C’est ainsi qu’il sonna, comme des centaines d’autres fois, à la porte d’un pavillon plutôt cossu, construction fin XIXe au milieu d’un petit parc un peu en friche, le genre de résidence qu’il avait peu l’habitude de fréquenter. On vint lui ouvrir.



Pendant un instant, la mâchoire de Chodar resta suspendue par la peau de ses joues. La femme qui venait de l’accueillir ainsi était à proprement parler d’une beauté stupéfiante. Tout en elle lui semblait parfait : silhouette toute en courbes harmonieuses, visage de madone, grâce, voix chaude et profonde… Il en eut presque du mal à s’en remettre tant une telle créature aurait mérité l’absolution sans confession. Mais voilà, il fallait bien faire le méchant.



Véronique Tamaire ne s’était pas assise après avoir servi les verres. Elle parlait en marchant de long en large, plongeant son regard dans les yeux de son interlocuteur lorsque la chose dite était d’importance. Hubert était fasciné et ne se reconnaissait plus. C’est lui qui aurait dû mener le débat, dominer sa victime, la faire plier, pleurer éventuellement comme il l’avait fait avec Solange et tant d’autres, même des hommes parfois. Et là, il restait sans voix, l’ouïe envoûtée par la mélodie de celle de son interlocutrice, que sa qualité d’huissier ne semblait pas du tout impressionner. Un pépin parmi tant d’autres. Elle se déplaçait, souple, féline, vêtue d’une simple robe de lainage à tour de cou, mais avec un décolleté sous ce bandeau qui laissait voir deux globes prodigieux et la profonde vallée qui les séparait. Le reste de l’étoffe confortable moulait au millimètre un corps somptueux, s’arrêtant à mi-cuisses, et quelles cuisses, sur un collant ou des bas noirs, discrètement brillants. Des bottines à lacets et hauts talons aux pointes évasées martelaient l’épais tapis sans l’abîmer. Une bague, un gros brillant sans doute, et une alliance étaient les seuls bijoux que portait cette dame. Sa marche durcissait alternativement ses fesses parfaites et rebondies, en creusant légèrement les flancs à chaque pas. Hubert bandait comme un étalon avant la saillie, sa conscience à la dérive dans les sons, le parfum, les images parfaites issues de cette femme magnétique et les vapeurs d’un excellent whisky.




  • — Véro, désolé de te l’apprendre comme ça, mais… je ne rentre pas.
  • — Quoi ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
  • — Pour être clair, je te quitte.
  • — Comment ? Comme ça, sans même me le dire en face ?
  • — Tu me vois, je te vois, je te le dis en face.
  • — Attends, il faut qu’on parle. Je prends l’avion ce soir même.
  • — Inutile, nous serons déjà en vol pour le Canada.
  • — Nous ? Qui nous ?
  • — Tu l’apprendras de toute façon… Elsa.
  • — D’accord… la garce… cinq ans de vie commune rayée d’un trait de plume… Je demande le divorce… à tes torts… Vous allez me le payer !
  • — Normal, je n’en attendais pas moins de toi. De toute façon, je te laisse tout, je m’en fous. Allez ciao.



Elle était rouge jusqu’aux oreilles, superbe quand elle est en furie, pensait Hubert. Il bandait toujours, mais son cerveau turbinait à plein régime. Comment sauter cette femme qu’il trouvait sublime ? Cette pensée, il ne l’aurait jamais eue avant Solange, mais il se rendit compte qu’il ne pensait qu’à cela depuis une demi-heure qu’il l’écoutait et l’observait. Ça passait forcément par la résolution de ses problèmes, ce qui semblait très difficile.



Hubert pensait en sortant que lui non plus n’aurait pas imaginé voler au secours d’une pauvre femme riche. Il rentra à l’étude juste avant sa fermeture.



Une fois tout le monde parti et la porte close, Hubert Chodar bourra Solange Martin avec une frénésie rare. Il avait gardé une puissante trique de son entrevue avec Véronique Tamaire, et c’était elle qu’il voyait, ses gros seins, ses jolies fesses, ses cuisses gainées de soie, tandis qu’il s’épanchait par deux fois dans les conduits de son assistante ravie de l’aubaine.


Une quinzaine plus tard, Chodar sonnait de nouveau à la porte de la propriété, tout excité à l’idée de revoir la belle Madame Tamaire. Son espoir ne fut pas déçu. Elle apparut à la porte vêtue d’un débardeur, d’une jupette courte, d’un vieux gilet, pieds et jambes nues, une paire de petites lunettes d’écaille sur le nez.



Elle se précipita vers l’armoire des alcools et se baissa prestement. En un éclair, Chodar aperçut sous la jupette relevée par l’élan l’orbe d’un cul fabuleux. Aussi gros que celui de Solange, mais tellement mieux dessiné, plus vigoureux, plus musclé, plus approprié à un corps plus grand, plus… Et puis cette lanière de string noir qui disparaissait dans la vallée profonde, source de tous les plaisirs. Il bandait comme un cerf en période de brame. Véronique le servit et son regard n’était pas dupe, braqué sur l’entrejambe dilaté de l’huissier.



Véronique s’était recroquevillée sur son fauteuil en se livrant ainsi à l’huissier, comme à regret. Et Chodar fortifiait sa libido en contemplant ces cuisses charnues, ces aperçus rapides de culotte sombre, ces petits pieds troublants qui devaient si coquinement pouvoir branler une belle queue, et ces seins généreux qui n’en pouvaient plus de vouloir percer la cotonnade qui les couvraient. Quelle femme, se disait-il, elle a tout et elle n’en fait plus rien. Cinq ans sans voir le mâle, ce doit être une bombe prête à exploser. De son côté, Véronique commençait à trouver l’huissier particulièrement intéressant. Certes, il progressait fort dans la résolution de ses problèmes. Mais en plus c’était un bel homme, soigné, séduisant. Un bon amant sans doute. Elle chassait vite ces pensées obscènes en se disant aussi qu’il était trop vieux, déjà marié et vraisemblablement pas assez riche. Mais aussitôt une petite musique revenait : qu’as-tu à perdre à te faire lutiner un bon coup ? Ça te ferait tellement de bien de rassasier ce corps autrement qu’avec tes doigts. Ah si seulement, esprit, tu étais libéré de tes tourments et capable de prendre une décision ! Elle se contenta de minauder un brin, d’accepter les compliments et de raccompagner son visiteur.



Le tribunal condamne Monsieur Léo de Hurlevent, ici présent, à verser à Madame Véronique Tamaire, son ex-épouse, la somme de cent cinquante-cinq mille euros correspondant à trente et un mois de pension alimentaire non versée ; à rembourser l’emprunt hypothécaire de cent mille euros que Madame Tamaire a dû contracter pour pallier votre négligence ; à lui verser également une somme de cinquante mille euros pour indemnités de retard et le préjudice subi. Par ailleurs, Monsieur Léo de Hurlevent, ici présent, est également condamné par la cour à prendre en charge les frais de justice et de procédure, ainsi que les frais de poursuite et de recherche au Cabinet Chodar pour un montant de quarante mille euros, et ce pour s’être délibérément soustrait à son obligation de versement de pension alimentaire. L’affaire est close.


Dans la salle, Elsa Plickenklass se recroquevillait un peu plus à chacun des délibérés de la cour de justice de Montpellier. Envolé le yacht, la villa en bord de mer, tout son rêve élaboré avec ce connard de Léo. Elle allait sortir de cette salle d’audience seule, très vite, et ne plus jamais le revoir. Pourtant, à son insu, c’était-elle qui avait permis à Chodar de pister Hurlevent. Quand il apprit qu’elle jouait des éprouvettes dans une raffinerie d’un site bien connu du sud de la France, le vieux filou se frotta les mains. « La chatte est là, son matou n’est pas loin ! », se dit-il avec raison. Et revenir en France était suicidaire pour eux, car ils tombaient irrémédiablement et directement sous l’emprise de la justice du pays où le délit avait été commis. À portée de main, le Hurlevent. Ce ne fut qu’un jeu d’enfant pour éblouir la belle Madame Tamaire.


Il l’avait ramenée en taxi jusqu’à la gare, ses yeux étaient brouillés et rougis de larmes, son calvaire était terminé. Ils s’assirent tous les deux face à face dans le TGV, leurs regards plongés l’un dans l’autre. Puis elle rabaissa la tablette et y posa sa main, il la couvrit de sa grosse paluche, ils restèrent ainsi deux bonnes heures sans un mot. Hubert reprit sa voiture et raccompagna Véronique dans sa villa. Ils gravirent ensemble les marches du grand escalier d’apparat.

Le soleil levant les nimba de reflets orangés, corps trempés de sueur à peine endormis.


Devant l’étude Chodar, ce lundi, quatre femmes poireautaient en papotant, attendant que leur patron ouvre enfin l’huis du cabinet. Un grand type se présenta, introduisit la clé dans la serrure et les fit entrer. Les femelles caquetantes s’égayèrent vers les vestiaires et leurs postes de travail. Une question était récurrente :



Alors le grand type sortit du bureau directorial.



La jeunesse, le regard bleu profond et l’élégance du nouveau patron avaient déjà ravagé quelques petites culottes. Quand Solange Martin se pencha auprès de lui pour lui faire signer le parapheur, toute poitrine en avantage, elle ne fit qu’un petit « hou ! » en sentant une main se poser sur son fessier. Elle comprit vite que Chodar avait totalement « passé la main ». L’heure du déjeuner venue, elle ne fut donc pas surprise d’entendre la clé tourner dans la serrure de l’entrée et de voir la porte de son bureau s’ouvrir. Le grand et beau jeune homme entra et sortit son attirail éminemment respectable. Elle tomba à genoux sur la moquette et se mit à l’ouvrage.


Au même moment, un Airbus A350 laissait une trace blanche dans l’azur. À son bord, Véronique Tamaire et Hubert Chodar s’envolaient vers une nouvelle vie, un paradis climatique et fiscal où Chodar avait engrangé des années de petites malversations qui, cumulées, faisaient une grande rivière. Véronique, de son côté, avait bien vendu sa propriété et était comme libérée du poids de son passé. Elle ne pensait plus qu’à rattraper le temps perdu et trouvait, ma foi, qu’Hubert était un excellent amant pour cela. Lui-même était également libéré du poids plume de Madame Chodar qui, ayant trompé la vigilance de ses soignants ou peut-être même à l’insu de sa propre conscience, avait réussi à glisser son maigre corps par le vasistas très étroit des toilettes et s’était écrasée sur le bitume, quatre étages plus bas, en faisant un drôle de « crrraaacccckkkk ! », paraît-il.



Comme il avait raison ! Deux ans plus tard, les mauvaises langues diront que c’était à cause de ses excès sexuels, il fut victime d’un sévère AVC qui, le temps de le rapatrier de son île perdue, le laissa lourdement handicapé dans un fauteuil roulant. Ce ne fut pas un problème pour Véronique, car, sous ces latitudes, on vit avec des boys à son service. Et Véronique trouva que, si pour certains la taille du sexe noir n’est qu’une légende, pour d’autres c’est une sacrée réalité, et qu’il en faut au moins deux pour les apprécier pleinement.