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n° 19863Fiche technique55977 caractères55977
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Temps de lecture estimé : 38 mn
22/10/20
Résumé:  Réinsertion et insertion.
Critères:  fh piscine jardin travail douche noculotte caresses intermast fellation cunnilingu pénétratio humour -humour -rencontre
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Rose-May et Alban

La Vicomtesse Rose-May de La Cendraie gara sa BMW i8 devant l’hôtel particulier de son promis, le marquis Pierre-Édouard de Valemaîttre, en plein cœur de la capitale.

La date du mariage approchait et il fallait régler certains détails.

Elle venait aussi jouer à la bête à deux dos, depuis que son fiancé lui avait inauguré la boîte à plaisir elle était devenue friande de la chose, toujours avec Pierre-Édouard, cela s’entend, elle ne se serait jamais permis de tromper son futur époux, ce avant les liens sacrés du mariage, ni, peut-être, même après, Rose-May possédait des principes.


Après chaque entorse au code de la vertu édicté par sa grand-mère Marie-Hortense, elle allait retrouver son confesseur, l’Abbé Philippe. Celui-ci, bien que réticent, n’en convenait pas moins qu’il fallait vivre avec son temps, et que si les parois du confessionnal pouvaient parler, elles raconteraient bien des turpitudes, et que bien des bonnets furent jetés par-dessus les moulins avant l’heure de la messe de mariage, ce depuis la nuit des temps, sans parler de certaines lignées qui remontaient aux croisades par d’étranges chemins de traverse.


Rose-May se renfrogna quelque peu en voyant, garée devant le portail, la Mini Cabriolet de cette chipie de Marie-Édith de Mantes, sa cousine au troisième degré. Elle ne détestait point sa cousine, mais cette fofolle semait le désordre et la confusion partout où elle passait.


La Vicomtesse entra sans sonner, car elle possédait un trousseau de clefs ; ne trouvant personne dans le grand salon, ni dans le fumoir ou le jardin d’hiver, elle grimpa dans les étages, son futur devait travailler dans le bureau.


Rose-May avançait sans inquiétude dans le couloir quand elle entendit quelques murmures provenant de la chambre de son promis.

Par la porte entrouverte, elle assista à un spectacle qui la cloua sur place.


Marie-Édith, sa cousine, s’y trouvait nue, les mains appuyées sur le manteau de la cheminée, la croupe tendue en arrière, les jambes écartées et sur la pointe des pieds, ses seins lourds gigotaient en tous sens tandis que Pierre-Édouard la besognait comme un rustre, l’enfilant par derrière comme le dernier des soudards.


Elle poussa un cri d’épouvante. Les deux amants sursautèrent ce qui fit sortir de son fourreau le vit de son soi-disant fiancé, ou plus exactement futur-ex.



Sa flamberge à peine débandée, encore gluante des sécrétions de la traîtresse, pointait vers la malheureuse trahie.



Le Marquis tenta bien de la poursuivre, son sexe s’agitant tel un métronome sur sa bedaine naissante. Il perdit du temps en essayant d’enfiler ses mules, et finit par se casser la gueule dans l’escalier.


Dans la cour, elle ramassa un bloc de roche qu’elle lança dans le pare-brise de la Porsche Cayenne du félon et défonça les phares. La Mini de sa salope de cousine subit le même sort. Rose-May traversa Paris sans s’en rendre compte et sans créer d’accident, un miracle alors qu’elle pleurait toutes les larmes de son corps.

Elle ne sut jamais comment elle arriva dans sa propriété de La Vulvinière, elle s’écroula sur le lit, secouée de sanglots, puis elle sombra dans l’inconscience.




~~oOo~~




Une silhouette se faufilait dans le parc, profitant des ombres complices des nuages qui voilaient la lune, se camouflant derrière un arbre ou une gloriette.

Le personnage vêtu d’une combinaison noire, agile et rapide eut tôt fait de traverser la pelouse sise devant le perron de la belle demeure.

Toujours en silence, il découpa une vitre à l’aide d’un diamant, passa une main dans l’ouverture et fit jouer l’espagnolette. Il ne craignait guère les habitants, son indic’ lui ayant certifié que les lieux seraient vides, les domestiques avaient reçu congé pour quelques jours, la proprio s’étant rendue à la capitale pour régler les derniers détails de son mariage avec une autre fin de race.


Il entra par la fenêtre ouverte et se dirigea vers la centrale de sécurité, pour couper l’alarme avant que les gugusses de l’agence de surveillance ne rappliquent. À sa grande surprise, ladite alarme n’était pas branchée.


Pris d’un doute, il vérifia la porte d’entrée. Celle-ci était ouverte ; comme un con, il venait de se faire suer à découper les vitres. Tous les sens en alerte, il se figea et sonda le silence, s’attendant à entendre un hurlement ou des sirènes. Comme il ne se passait rien, il entama sa petite visite.


Il se mit à fouiller chaque pièce, une lampe torche à la main. Il ne cherchait que des bijoux et de l’argent liquide, aussi passa-t-il sans sourciller devant des peintures, trop compliquées à refourguer. Il ramassa quelques bibelots en or ou en argent, quelques billets aussi, mais rien de bien intéressant.


Il prit la direction les chambres, là où toutes les meufs planquent leurs bijoux, grimpant l’escalier en chêne massif sur la pointe des pieds, un réflexe chez lui, aussi silencieux qu’un pet de lapin sur du velours.


Il déboucha dans un couloir desservant cinq portes.

Derrière la première, il découvrit une salle de bain grande comme un court de tennis. La seconde donnait sur une chambre d’amis, sans saveur ni personnalité. Il la fouilla sans trop de conviction, la penderie ne renfermait aucun vêtement.


La troisième porte lui occasionna une grosse et désagréable surprise. Un ouragan semblait s’être abattu sur cette pièce, robes dispersées et bibelots cassés traînaient par terre, mais ce qui l’effraya le plus fut ce qu’il découvrit sur le lit.


Une belle jeune femme y gisait inconsciente, des tubes de médicaments éparpillés autour d’elle, et surtout ce sang qui maculait les draps. Presque nue, elle ne portait qu’une sage petite culotte en dentelle blanche, sa belle poitrine semblait bien pâle sur tout ce rouge.


Oh putain de bordel de sa race, je suis dans la merde, fut sa première pensée. Il songea de suite à fuir, mais se retint, il était voleur, certes, mais pas un salopard.


Ayant vu des épisodes de Dr House, il posa l’oreille sur un sein rebondi et écouta religieusement.


Elle a le bœur qui cat.⁽¹⁾


La vie semblait s’échapper goutte par goutte des poignets tailladés de la malheureuse.

Que faire ? Se casser et la laisser mourir, ou téléphoner aux secours et se casser de suite après ?




~o~





Le con, il venait de faire le 18 sur son propre téléphone.



Le téléphone à la main, il récupéra des serviettes dans la salle de bain, banda et serra les plaies aussi fort qu’il le put, puis lui flanqua des tapes sur les joues.



Inquiet, le pompier l’interpella.



Tout en s’occupant de la malheureuse, il regardait sa montre, se demandant quand il allait pouvoir filer sans que la victime soit proche de tout danger.

Il attendit certainement trop longtemps, ou alors les secours arrivèrent plus vite que prévu, toujours est-il qu’il se retrouva piégé. Les sirènes hurlaient et les gyrophares éclairaient la nuit devant le manoir.




~o~




Il entendit des bruits et des appels dans le hall d’entrée.



Le voleur-sauveteur vit alors arriver des pompiers, des médecins du SMUR, puis, à sa grande déception, deux gendarmes.



Alors que les pompiers installaient la victime sur une civière, le médecin se retourna vers les gendarmes qui menottaient le prévenu.



Les gendarmes, ronchons, embarquèrent l’Arsène. Le voleur regardait la jeune femme dans l’ambulance, un masque respiratoire sur le nez, perfusée de partout ; il faisait un rapprochement entre les poignets délicats bandés et les siens, menottés. Il repartait avec des bracelets, mais pas ceux qu’il espérait.




~~oOo~~




Quelques mois plus tard, dans le bureau d’un juge ébahi, se tenaient Alban Lelièvre, – dit L’Arsène Lapin – la Vicomtesse Rose-May de la Cendraie et leurs avocats respectifs. Se tenaient là aussi l’urgentiste qui avait porté les premiers soins à la jeune femme et un autre médecin qui assurait le suivi psychologique de la vicomtesse après sa tentative de suicide.



L’Arsène fut emmené par son gardien, la Vicomtesse quitta aussi le bureau.





~~oOo~~





Alban était abasourdi, 5860 heures, ça donnait quoi en jours ou en mois.



Le juge lui parlait à voix basse, la bouche à quelques centimètres de son oreille, son avocat écoutait lui aussi, l’air satisfait.



Quelques minutes plus tard, dans le même bureau se déroulait une scène à peu près similaire.



Une fois la vicomtesse sortie, le juge d’application des peines dit au toubib :





~~oOo~~




Alban arriva à l’Agace-Pissette un lundi matin, il faisait beau, mais frais, quelques tourterelles roucoulaient. Vêtu d’un jean et d’un tee-shirt, l’inélégant bracelet électronique se voyait à peine au-dessus de ses tennis. Il portait un sac de sport contenant ses maigres affaires de rechange.


Rose-May vint l’accueillir en personne sur le parvis.



Elle le conduisit à un petit pavillon situé à une centaine de mètres de l’habitation principale.



Tout en la regardant s’éloigner, il ne pouvait s’empêcher d’admirer le joli fessier qui se balançait, serré dans un jean sur mesure.


Wahou, joli cul, se dit-il. Dommage que je ne lui fasse pas un TIG à celui-là aussi.


Pour lui qui habitait un studio de quelques mètres carrés avec un évier qui faisait douche, ce pavillon spartiate ressemblait au Ritz.


Les employés de la Vicomtesse lui firent bon accueil, trois femmes entre trente-cinq et cinquante-cinq ans, Guillemette, Marlène et Alice.

Une cuisinière et deux autres chargées du ménage et de faire le service lors des réceptions. Un jardinier venait deux jours par semaine désherber la roseraie.



Le lendemain il se mit au travail. Tailler la haie, brûler les rémanents, tondre la pelouse lui prit plusieurs jours. Il nettoya ensuite la piscine.

La vicomtesse l’observait travailler, et elle y prenait plaisir, Alban étant un bel homme robuste, un foulard noué sur la tête lui donnait un air de pirate, ses muscles jouaient sous sa peau luisante de transpiration. Elle se surprit à se passer la langue sur les lèvres, signe chez elle de grand trouble, cela faisait plusieurs mois qu’elle n’avait plus ressenti ce genre d’émoi. Depuis qu’elle avait quitté ce traître de Pierre-Édouard.


Le juge avait raison, cette surveillance ne se révélait pas désagréable.

Si beau soit-il, même s’il lui avait sauvé la vie, Rose-May n’avait qu’une confiance très modérée dans ce jeune homme.

Le Notre Père stipule Ne nous soumets pas à la tentation, mais elle décida tout de même de jouer les tentatrices et de tester sa probité.

Elle voulait changer l’agencement de certaines pièces, bouger les meubles, changer la décoration, surtout se changer les idées, faire un après Pierre-Édouard.



D’abord déplacer le bahut de là à là, le canapé qui est ici, le tourner de l’autre côté, et ainsi de suite.

Alban perça quelques trous pour accrocher sur d’autres murs un miroir Louis Chose ou un tableau d’un peintre contemporain censé se nommer Fonds sous-marins. Lui il aurait appelé cela Dégueulis de chatons ou Décharge sauvage. Chacun ses goûts.


La vicomtesse en profita pour laisser traîner sur une commode quelques billets de 500 €, une bague ornée d’un diamant et un collier de perles.


Bien évidemment ces billets et bijoux disparurent, la jeune femme en fut fort marrie. Chassez le naturel, il revient au galop, se disait-elle, alors qu’elle s’apprêtait à faire son rapport au juge.

Par mesure de précautions elle s’informa auprès de ses employés.



Devant l’air ahuri du jeune homme, elle éclata de rire.



Alban se désaltérait avec un grand verre d’eau fraîche aromatisée de citron, servie sur la demande expresse de Mademoiselle. Logé, nourri, blanchi, rafraîchi ; cette peine n’était pas si désagréable à effectuer tout compte fait, même si elle venait d’essayer de l’entourlouper. Elle avait laissé traîner exprès son flouze ! Bien la première fois aussi qu’il se faisait qualifier de « charmant ».


Rose-May passait par des périodes un peu plus grises. Il lui arrivait encore de songer à ce félon de Pierre-Édouard. Pensive, elle feuilletait alors quelques albums de souvenirs.

Lors de ces instants de blues, Alban la surveillait en douce. Il ne fallait pas qu’elle fasse une connerie, sa liberté en dépendait.




~o~





Alban émit deux objections, il ne possédait pas les cordons de la bourse et grâce au disgracieux bracelet, ne pouvait se rendre en ville sans avoir les flics au cul.



Ils firent une entrée remarquée au Brico-Chose. Rares étaient les clientes venant en mini-short, chemisier échancré et lunettes de soleil Bulgari négligemment posées sur les cheveux.

Elle s’amusait comme une folle en poussant son caddie tout en tortillant des fesses. Quelques pépères bricoleurs du dimanche la dévoraient des yeux et tentaient de rentrer leur durillon de comptoir tout en jetant des regards vénéneux à son accompagnateur.


Il acheta et elle paya : peinture, décapeur thermique, pinceaux et tout ce qui va avec.

Alors qu’il rangeait tout ce fatras dans la voiture, un petit groupe de casse-burnes fit son apparition.



Alban en eut vite marre, il demanda poliment – c’est-à-dire qu’il balança quelques torgnoles – de ne point importuner mademoiselle.



Quelques employés du magasin vinrent s’enquérir de ce raffut, courageux, mais pas téméraires, les traîne-savates s’enfuirent :



Dans la voiture, Rose-May laissa s’installer le silence, mais la curiosité prit le dessus.





~~oOo~~




Assise à un bureau en merisier, dans sa chambre, Rose-May faisait son rapport au juge. Elle rédigeait un mail en tapant de ses deux doigts manucurés sur son ordinateur dernier cri :


Monsieur Alban Lelièvre me donne entière satisfaction pour l’instant. Il sait rester à sa place, très poli ; il est très apprécié de mes employées. Travailleur, il ne rechigne pas à la tâche.

Aujourd’hui, en allant faire quelques courses, quelques individus peu recommandables nous importunèrent, il s’en débarrassa avec force et vigueur, il ne semble donc pas renouer avec ses mauvaises habitudes et fréquentations douteuses.

Seul petit souci, je pense qu’il me surveille. Je ne sais ce qu’il mijote.


Allongé sur son lit, Alban envoyait un mail au médecin et au juge, sur un ordinateur antédiluvien.


Mademoiselle la Vicomtesse se porte bien, ne souffre plus de ses blessures. Elle sourit et plaisante avec son personnel, ses soucis semblent oubliés hormis une certaine tristesse dans son regard lorsqu’elle tombe sur un souvenir douloureux. Je pense cependant qu’elle n’a pas confiance en moi, elle me surveille.




~oOo~




Alban installait la grande échelle sur la façade ouest de la maison, pour travailler tranquillement à l’ombre et pour ne pas déranger Sa Majesté, qui le tenait à l’écart depuis l’altercation avec les abrutis. Elle venait de rencontrer son quotidien, le choc fut violent pour une jeune femme élevée dans la soie.


Il posa l’échelle près de la fenêtre de la salle d’eau. À peine venait-il de commencer à décaper la peinture défraîchie qu’il vit apparaître derrière la vitre Mademoiselle la Vicomtesse en très très petite tenue.



Déséquilibré, le jeune homme fit un geste trop brusque, sentit l’échelle vaciller et partir en arrière. La dernière chose qu’il remarqua fut les grands yeux effarés de Rose-May et sa poitrine aux jolis tétons roses.


Elle le vit tomber comme au ralenti, gueulant comme un damné, essayant vainement de s’accrocher à l’air ambiant ; quelques secondes plus tard, il heurta l’eau de la piscine avec un grand Plllafff, puis l’échelle suivit, le frappant sur le front.

Il resta quelques instants à la surface puis coula, bras et jambes écartées, inconscient, un filet de sang s’échappant de l’arcade sourcilière et souillait l’eau limpide.


Elle descendit l’escalier en courant.

Marlène et Alice venues aux nouvelles en entendant le raffut la virent passer devant elles, nue, les seins tressautant à chaque pas et criant : mon Dieu, qu’ai-je donc fait, mon Dieu qu’ai-je donc fait.

Elle sortit sur la terrasse et plongea dans la piscine.


Ruisselante et toussant, Rose-May sortit de l’onde un Alban inanimé. Elle le mit sur le dos, appuya sur sa poitrine, le gifla, oubliant toute son éducation elle le secoua en criant : Tu vas te réveiller oui ou merde ?.


Comme par magie, le noyé recracha de l’eau et ouvrit les yeux. La première chose qu’il vit fut deux seins frémissants et deux yeux noisette pailletés d’or, tous quatre très inquiets.



Marlène arriva alors avec une sortie de bain.



Rapatrié dans le salon, Alban fut choyé, chouchouté, sparadrapisé, enduit d’arnica. Les quatre femmes lui retirèrent son pantalon trempé, le boxer suivit aussi. La vicomtesse resta figée devant le spectacle offert. Un membre au repos, mais d’une taille déjà satisfaisante, tant par sa longueur que par son diamètre.

Un gratouillis parcourut son abdomen, cela faisait plusieurs mois qu’elle en était sevrée.



Rougissante, Rose-May songea longtemps à cette phrase sibylline. Ça la chatouillait toujours à un certain endroit précis de son anatomie.

Sois raisonnable, Rose, cet homme est un repris de justice… mais si séduisant !


Quels nibards, mais qu’ils sont beaux se répétait le miraculé en s’allongeant, mais pas touche, sinon au gnouf, sois sage Alban !




~o~




Alban se réveilla en sursaut, un bruit étrange venait de perturber son sommeil. Sommeil peu profond, des douleurs dues à sa chute le taraudaient.

Il se leva, sortit sur le perron de son pavillon et se retrouva nez à nez avec les fouteurs de merde du magasin de bricolage.



Rose-May se réveilla en sursaut, des bruits provenaient de l’extérieur, elle regarda par la fenêtre et poussa un vilain juron.



Les agresseurs s’en donnaient à cœur joie, trois hommes contre un seul, blessé qui plus est. Alban se trouvait au sol, recevait des coups de pieds et de poings quand il eut une vision, une Valkyrie lui apparut. En culotte et soutien-gorge blancs, ses longs cheveux flottaient dans le vent, elle tenait à la main une chose longue et sombre.



Moment de stupéfaction parmi les indigènes.



Regretter quoi, ils ne le dirent jamais. Elle pointa son arme sur le groupe et tira. Bôôôm.

Alban observa alors un phénomène étrange, l’un des agresseurs se mit à lever les jambes très haut en se tenant le bas-ventre et en gueulant nom de dieu de bordel de merde, c’est quoi ce truc !


Bôôôm. Un second individu eut le même comportement. Le troisième ne demanda pas son reste et partit en courant, il reçut tout de même une autre décharge dans le cul. Le combat cessa, faute de combattants, les trois sbires se carapatèrent piteusement en se tenant soit les fesses, soit les couilles et en hurlant comme des porcs entrés par inadvertance dans une charcuterie.


Allongé sur le canapé de la Vicomtesse, Alban se faisait soigner.



Tout en boitillant et grimaçant, il rejoignit le lit.



Elle éclata de rire, cet énergumène ne manquait ni de finesse ni d’humour.


J’étais censé la protéger, c’est elle qui me protège.


Rose-May passa plusieurs fois dans la nuit, tâter le front du blessé, remonter les couvertures et vérifier ses pansements.




~o~




Les gendarmes arrivèrent alors qu’ils prenaient le petit déjeuner sur la terrasse. Les képis tiquèrent un peu en constatant la tête bleuissante d’Alban. Il ressemblait au Schtroumpf boxeur.



Les gendarmes repartis bredouilles, Alban laissa libre cours à sa curiosité :





~o~




Alban étant incapable de travailler durant plusieurs jours, Rose-May décida de lui apprendre à parler correctement, de ne plus faire de fautes de français. Ce, dans un but bien précis, elle songeait à l’employer comme chauffeur. Il lui fallait un Alban stylé, qui parle bien et soit bien habillé.

Quand elle l’informa de ses projets, il renâcla quelque peu.





~~




Alban souffla un grand coup et râla. Il venait encore de faire une connerie. Il fallait dire : la voiture de Mademoiselle est avancée et non « y’a la caisse qu’est là, devant ». Difficile de perdre des années d’habitudes en quelques semaines. Mais il enregistrait de nets progrès.


Chaque semaine il faisait son rapport ; la Vicomtesse semblait aller de mieux en mieux, il lui arrivait d’éclater de rire en entendant ses bourdes grammaticales, à la grande joie du toubib.

Il examinait la livrée de chauffeur reçue le matin même, un costar fait sur mesure, avec chemise, gilet et croquenots assortis. Première fois qu’il allait porter un tel vêtement.


Il en était là de ses réflexions quand il entendit des cris d’effroi en provenance du château.



Simplement vêtu d’un short, Alban sortit de sa chambre et courut vers Marlène qui gesticulait et s’époumonait.



Il venait de faire un gros effort grammatical, là.



Ils se précipitèrent dans la chambre de la jeune femme, elle sanglotait sur son lit, juste vêtue d’une petite culotte, des boîtes de médocs autour d’elle. Guillemette et Alice veillaient à ce qu’elle n’avale pas ces cochonneries.



À chaque sanglot, les petits seins tressautaient. Alban, ne te laisse pas déconcentrer, ta liberté en dépend.



Ce dernier, très gêné, était incapable d’adopter une contenance. Les nichons, petits, mais fermes se pressaient nus contre son torse, nu lui aussi. Il ne savait que faire de ses mains, où les poser.

En désespoir de cause, il lui tapota l’épaule tandis que de l’autre main il lui caressa les cheveux. Toutefois la nature reprenait ses droits sur la bienséance, son calbute retenait avec peine un mandrin de calibre remarquable. Son sous-vêtement allait bientôt ressembler au réacteur 2 de Fukushima, celui qui entra en fusion.



Guillemette se saisit de la chose et entreprit de déchiffrer un journal totalement chiffonné.



Mademoiselle Marie-Édith de Mantes et Pierre-Édouard de Valemaîttre vont bientôt convoler en justes noces, il y a fort à parier que toute la Jet set sera représentée lors de cette union. L’annonce officielle sera faite lors du vernissage de l’exposition consacrée aux dernières œuvres de Marie-Édith.



Alban caressait le dos de la jeune femme, de la petite culotte à la nuque et vice-versa. Il embrassait les cheveux en murmurant des mots doux, comme lorsque l’on veut calmer un enfant ou un chaton.



Alban se sépara avec peine de l’étreinte de la vicomtesse, elle se sentait bien dans ses bras, lui serait bien restée comme cela encore quelques heures.




~~




La BMW se gara devant un estaminet qui n’avait rien à voir avec la Scène ou l’Orangerie.

Une construction basse en brique, une vigne vierge grimpait aux murs. Une enseigne défraîchie annonçait chez Momo. À l’arrière du bâtiment une prairie descendait en pente douce vers une rivière, plus loin s’élevait une forêt. Entre les deux des chevaux broutaient paisiblement.


Quelques clients levèrent les yeux à leur entrée, les hommes reluquèrent surtout la jolie femme en mini-jupe et chemisier de soie. Les femmes s’intéressaient au beau spécimen mâle qui l’accompagnait.



Une énorme patoune saisit la délicate mimine de la vicomtesse et la secoua tel un panier à salade.



L’être qui se tenait devant elle défiait l’entendement. Un Sébastien Chabal sans la barbe, sans aucun doute féminin. 1,90 mètre, un bon quintal, des seins monumentaux, des cheveux blancs comme neige, des bras d’haltérophile et un sourire dévastateur.



Ils s’installèrent à une table près de la rivière. Rougissante, Rose-May questionna :



La patronne revint avec son apéro maison spécial amis, un truc qui selon ses dires, coulait tout frais dans le gosier et te remettait le cœur à l’endroit.



La grosse truffe de Mauricette à quelques millimètres du nez de la vicomtesse.



Alban se marrait.



Le vin et la bonne chère aidant, la jeune femme oubliait ses soucis, écoutait avec plaisir les anecdotes d’Alban, ses cambriolages ratés et autres galères narrées avec pétulance. En fin d’après-midi, le vent la décoiffa quelque peu, Alban remit en place une mèche vagabonde, il lui frôla la joue du bout du doigt, elle en frémit et rougit.



Il régla la note ; Mauricette, un petit sourire en coin l’admonesta.





~~




Sur le chemin du retour, ils n’osaient engager la conversation. Rose-May songeait encore au repas qu’ils venaient de prendre. Elle qui fréquentait les plus grands restaurants, qui dégustait de la cuisine moléculaire venait de découvrir un autre monde. Un monde où l’on pouvait manger avec les doigts, où la viande, les légumes et les épices possédaient vraiment un goût, où la patronne vous engueulait avec tendresse si vous ne finissiez pas votre assiette.


Tout en conduisant, il se lança :



Elle déglutit difficilement.



Cette annonce la glaça.





~oOo~




La salle d’exposition débordait d’esthètes en tout genre, des gens qui pouvaient tout aussi bien s’extasier devant une toile blanche intitulée le Saint-Père aux sports d’hiver que devant une sculpture représentant une crotte de chien dans une assiette, présentée comme un refus du consumérisme ; en y regardant bien, pas sûr que ce soit une sculpture, mais vraiment une crotte de clébard ramassée dans la rue.


L’art nouveau c’est comme le beaujolpif du même nom, faut s’accrocher, se disait Alban en s’interrogeant devant les œuvres de Marie-Édith de Mantes.

Lui qui appréciait un Chagal ou un Calder perdait pied devant ces trucs, ces machins, ces bidules.

Il passa devant un empilement de seaux emplis de peinture.

Tiens, les ouvriers ont oublié leur matos, avant de se rendre compte qu’il se trouvait devant une œuvre de l’artiste, définie sous le nom de Chromatik.


Rose-May se frayait un passage dans la foule, suivie par un Alban en tenue d’apparat. Elle tomba sur les deux traîtres par hasard, alors qu’ils allaient faire une annonce de première importance.



L’ex-fiancé ne pardonnait pas à Rose-May le sort fait à sa Porsche Cayenne, même en sachant que la malheureuse voulut mettre fin à ses jours peu de temps après.


La foule se massa autour des protagonistes, les Smartphones dégainés, prêts à prendre des rafales de vidéos et à déverser leur bile sur les réseaux dits sociaux. Il allait y avoir du sport, peut-être de la baston, qui sait, même du sang !

Prêts à tout balancer sur Touiteur ou Instagram !



Il ne vit pas, mais alors absolument pas la mandale aller-retour partir, mais il la sentit arriver.



Pierre-Édouard voulait laver son honneur, se faire baffer devant sa promise mettait bas sa position de mâle alpha. Il se mit en garde, selon les règles du Marquis de Queensberry.


Encore une fois, il avait tout faux. Il était loin de ressembler à Marcel Cerdan ou Mike Tyson. Lorsqu’il balança un direct du droit, Alban s’abaissa avec élégance sous sa garde, évitant ainsi le coup de poing qui s’écrasa sur le nez d’un journaliste.



Son adversaire se releva d’un coup sec, heurtant du crâne la mâchoire du boxeur du dimanche dont les dents s’entrechoquèrent et valsèrent dans les airs. Il s’écroula comme une masse sur une table qui vola en éclats avec ses œuvres d’art.

Allongé inanimé, il ne vit point la crotte de chien faire un salto avant et retomber pile entre son nez et ses lèvres.



Joignant le geste à la parole elle se saisit d’un seau de peinture rouge et le renversa sur la tête de la félonne.



Un second récipient lui arriva dessus, du blanc cette fois. Puis le bleu.



Elle repartit comme elle était venue, en serrant bien fort la main d’Alban.




~~





Alban souriait, heureux de la voir heureuse. Elle se jeta dans ses bras et se serra très fort contre lui. De fil en aiguille, il y eut échange de baisers de plus en plus furieux. Il ne se fit pas prier pour goûter la langue de sa patronne.

Toujours en l’embrassant, il la souleva et l’emmena à l’intérieur du manoir, direction la chambre. Lui ôter la robe ne demanda qu’un instant, le petit string ne résista guère non plus.


La jeune femme arrachait plus les vêtements de son chauffeur-garde du corps-détrousseur qu’elle ne le déshabillait. Oubliée la conseillère probatoire.


Il eut à peine le temps de voir un petit triangle sombre au bas du ventre qu’elle se trouvait déjà à genoux, embouchant la clarinette pour en jouer un air, elle mettait du cœur à l’ouvrage. Tout y passa, coups de langue sur le museau de la bête, caresses aux siamoises, elle jouait les avaleuses de sabre en l’absorbant presque entièrement. Pardi, dans une lignée qui remontait aux croisades, il devait se trouver de belles et chaudes cochonnes fières de leur descendante.


Bras ballants, un grand sourire aux lèvres, les yeux écarquillés, Alban se laissait faire tout en commentant par onomatopées et morceaux de phrases.



Mais la belle ne voulait rien attendre ni entendre. Il envoya la sauce, elle la garda en bouche pour recracher le tout dans un mouchoir brodé aux armoiries des De La Cendraie, un colvert sodomisant un sanglier.


Les jambes flageolantes, Alban caressait le visage de sa jeune patronne.



Reprenant un peu ses esprits, il la souleva et la déposa sur le lit.



Il s’agenouilla entre les jambes écartées de Rose, dont les pétales de sa rose intime commençaient à éclore, tout humides et émoustillés par la situation.

Il se rendit compte qu’une fine ligne blanche parcourrait la toison anthracite.



Et de plonger le nez dans cette pelisse, tout en léchant la corolle qui s’entrouvrait, s’offrait à la bouche et à la langue qui l’investissait. Tous les coins et lieux secrets de ce temple furent fouillés, le petit cabochon sensible débusqué, suçoté avec dévotion.

Un doigt, puis deux, introduits dans sa crypte la firent haleter de plus belle. La vicomtesse étreignait les draps, s’agrippait aux cheveux de son doux tourmenteur. Oubliée la distinguée aristocrate, elle feulait, secouait la tête en tous sens, débitait des horreurs.



Elle se tordit une dernière fois en poussant un long hurlement, serrant le visage de son amant entre ses cuisses à l’en étouffer, lui agrippant les oreilles.

Il commençait à sérieusement manquer d’air quand elle relâcha son étreinte.

Tout essoufflé, il s’allongea sur le lit à côté de Rose-May. Ils se firent des petits câlins pleins de tendresse, caressant qui l’orbe d’un sein, la courbe d’une hanche ; qui les muscles saillants, une barbe naissante.


Il ne se lassait pas d’amignonner les tétins et les babines encore turgescentes, elle se plaisait à saisir à pleine main la vigoureuse qui grossissait, s’allongeait, se raidissait entre ses doigts.

Sans être gigantesque, la bistouquette d’Alban devenait tout de même imposante, très loin du kiki riquiqui de Pierre-Édouard qui, à bien réfléchir, n’avait pas grand-chose pour lui.

Son chauffeur possédait le matériel parfait pour lui poinçonner les escalopes à moustaches. Comme le disait feu sa grand-mère : Ce qu’il faut, c’est qu’elle soit bien longue et bien grosse. Et Marie-Hortense parlait en connaissance de cause, car elle en avait déroulé du câble, tant aristocratique que roturier.


Les amants s’embrassaient, se mordillaient les lèvres, se faisaient toutes sortes de papouilles qui portaient aux sens.


Alban s’installa sur Rose-May, elle écarta largement les jambes et plaça elle-même le braquemart à l’entrée de sa basilique. Après une brève prière, il entra dans le Saint des Saints ; tirant de sa compagne un cri de délivrance, minette recevait sa pitance.


Quelques allées et venues douces et délicates tirèrent des soupirs de bonheur à sa consentante victime. Puis lorsqu’elle commença à projeter son bassin à sa rencontre, il sut qu’il fallait passer la vitesse supérieure. Il labourait le ventre offert de son soc d’airain, de plus en plus vite et de plus en plus fort.


Des ongles se plantèrent dans ses épaules, elle lui mordit le bras en grognant comme une bête. Quelques minutes encore, ce ne furent que glapissements et halètements, avant de nouveau subir l’étreinte du boa : bras, jambes, même ses muscles intimes s’y mettaient, elle le broyait tandis que son cobra royal crachait son venin dans des tréfonds tendres, obscurs et soyeux.


En sueur, haletants, ils s’admirèrent et rirent ensemble, complices.


Plusieurs fois au cours de la nuit, ils se livrèrent à de nouveaux ébats. Agenouillée sur son amant, plantée sur la tige, elle dirigeait les opérations tandis qu’Alban lui agrippait les fesses et aidait la manœuvre.

Ou dos tourné, les mains sur les genoux de son homme, elle offrait le spectacle affolant de sa croupe qui glissait le long du pylône.

Ou alors agenouillée, la tête plongée dans les oreillers, la croupe offerte et lui, agrippé aux seins la besognait, son ventre claquant sur les fesses rebondies.




~oOo~




Le matin les trouva nus et enlacés, sentant la sueur et couverts de sécrétions en tout genre.

Guillemette entra, portant un énorme plateau de petit déjeuner. Alban se cacha sous le drap, Rose tenta de dissimuler les traces de leurs ébats.



Guillemette ouvrit rideaux et fenêtres, pour aérer un peu, car ça pue le cul !



Sur ces fortes paroles, elle sortit non sans donner un dernier conseil : N’oubliez pas : au moins une fois par jour, et pensez à aérer après.




~~




Le petit déjeuner avalé, ils filèrent sous la douche, où ils reprirent leurs ébats. Elle, les mains posées sur le mur, jambes écartées, fesses offertes, lui la pilonnait avec de grands han de bûcheron auxquels elle répondait par de petits gloussements. Pour gagner du temps, il lui savonnait le ventre, les seins et les bras, insistant sur les tétons érigés.


Le temps fila vite, entre les menus travaux dans le manoir, la nouvelle collection de Fil Ô Maine à peaufiner et de farouches parties de jambes en l’air.

Rose-May rayonnait lors des réunions de travail et autres réceptions mondaines. Son chauffeur attentionné soulevait bien des questions et lui valait des commentaires acerbes, dont elle se contrefoutait royalement.


Car la jolie aristocrate se dévergondait. Quand un embâcle obstrue un torrent et cède brutalement, l’eau dévale la vallée et emporte tout sur son passage. La libido de la jeune femme emportait toutes ses inhibitions et la faisait revivre. Alban fit sauter un embâcle dans son esprit ou dans son corps, sûrement dans les deux et maintenant il lui fallait sa dose de radada journalière.


Elle imaginait des scénarios coquins qu’elle mettait en application.


À toute heure de la journée, elle venait aguicher Alban. Même lorsqu’il travaillait. S’il tondait la pelouse, qu’à cela ne tienne, elle s’amenait en jupette de tenniswoman.



Et hop, c’était parti dans le tas d’herbe coupée.


Parfois, dans les locaux de sa maison de couture, elle attirait son chauffeur dans les toilettes des dames et se faisait ramoner l’âtre.

Les joues rouges et les yeux brillants, elle reprenait son travail, l’air innocent :



Un petit rototo chargé d’odeur de sperme parfumait parfois l’air ambiant.

Ce régime protéiné rendait la jeune femme de plus en plus jolie.

Parfois, en pleine réception, entourée de doctes et sinistres personnages, elle murmurait :



Elle frissonnait et imaginait la main de son jules remonter lentement sous sa courte robe pour vérifier l’oubli… et aussi le fait qu’elle soit une petite cochonne.



Alban menait une vie saine et agréable, il tenait le coup physiquement.


Adepte de la plongée en apnée, Rose-May s’essaya avec succès la fellation subaquatique. Elle prenait une longue inspiration, et son cobaye tentait de rester stoïque accoudé au rebord de la piscine. Tentait seulement, car la vicomtesse savait l’amener très vite aux abords de l’extase et l’y laisser longtemps avant de le délivrer. L’art consistait à rester en apnée tout le temps de l’opération.


Parfois après ces ébats on pouvait voir quelques filaments blanchâtres flotter, et Rose telle une sirène jaillissait de l’eau, toute souriante et heureuse de son exploit.


Pour ne pas être en reste, il s’essaya à la minette sous-marine. Les débuts furent laborieux, il ne tenait pas la distance, mais après force tentatives, les résultats se firent sentir. Il fallait voir la jeune femme frapper l’onde de ses mimines enjouées.


D’aucuns s’attendaient à ce qu’elle abandonne Alban et aille chercher les bras d’un homme de sa condition, mais elle resta fidèle à son sauveur. Cochonne libérée, cochonne assumée, mais cochonne fidèle.


Certaines de ses connaissances lui faisaient reproche de s’afficher trop ouvertement avec ce personnage, même sa cousine la félonne y mettait son grain de sel. Aussi décida-t-elle un jour de contre-attaquer sur les réseaux sociaux.

Elle mit en ligne une photo du sexe au repos d’Alban – photo prise alors qu’il dormait – agrémentée du texte suivant : Voilà pourquoi je reste avec mon sauveur !

Elle posta une autre photo, celle du petit oiseau de Pierre-Édouard avec ce commentaire : Feel the différence !


Selon Guillemette, l’endroit où ils baisaient le moins se trouvait dans la chambre. Ils ne se servaient du lit que pour dormir et se reposer après leurs exploits de la journée.




~~




Malheureusement pour eux, les 5860 heures de TIG tiraient à leur fin. Il fallut se résoudre à retourner voir le juge et le psy.



Alban bondit sur son siège.



Le juge poussa un gros soupir.



Les yeux dans les yeux, sur les marches du palais de justice, Rose-May de la Cendraie et Alban Lelièvre se serraient la main et se faisaient leurs adieux, des trémolos dans la voix.



La vicomtesse écrasa une larme, Alban fit semblant de se retirer un moucheron de l’œil.




~o~




Dans les communs du manoir de l’Agace-Pissette, les domestiques tenaient à peu près le même langage.



La vie reprit son cours, moins joyeuse qu’auparavant. La vicomtesse ne refit pas de bêtise bien qu’elle y songea. Surtout qu’un certain mariage venait d’avoir lieu, de mauvais souvenirs peuvent engendrer de la joie, comme les bons de la tristesse, étrange contradiction, songeait mademoiselle la vicomtesse de la Cendraie.


Elle eut bien une ou deux aventures avec quelques-unes de ses connaissances, mais elle ne pouvait s’empêcher de comparer, en défaveur des nouveaux intervenants. Alban la connaissait si bien, sur le bout des doigts et de la langue, sans oublier les autres bouts.




~~




Rose-May pleurait souvent en serrant un oreiller contre son ventre. Plus rien ne l’amusait, même plus sa maison de couture, elle ne sortait que très peu. Petit à petit elle replongeait dans la morosité.

Les contes n’existent que dans les livres de petites filles, se lamentait Marlène la cuisinière, Les marraines fées ne réalisent pas les vœux d’un coup de baguette.


Elle reçut cependant quelques semaines plus tard une étrange visite d’une étonnante fée. Momo se ramenait en traînant derrière elle un Alban tout penaud.



Elle regarda la jeune femme.



Elle se retournait à peine que les deux tourtereaux s’embrassaient, enlacés comme des anguilles dans la mer des Sargasses.

Alban souleva Rose-May et l’entraîna dans la chambre. Peu de temps après, les premiers gémissements retentissaient.



Marlène servait l’apéritif, tandis que les trois autres s’installaient à la terrasse.



De la chambre émanaient cris, rires et gloussements.



Alice, émue demanda ingénument :



Sur ce, Mauricette fredonna une chanson C’est le plus grand des voleurs… .



Les quatre femmes hochèrent la tête avec solennité tandis que des gémissements retentissaient dans la chambre.





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⁽¹⁾ Contrepèterie uniquement compréhensible par les habitants de Godewaersvelde.