n° 19864 | Fiche technique | 19889 caractères | 19889Temps de lecture estimé : 11 mn | 22/10/20 corrigé 05/06/21 |
Résumé: Franck fait une surprenante rencontre lors de sa pause déjeuner : une charmante femme a besoin de son aide... | ||||
Critères: fh extracon cocus caférestau nopéné confession -occasion | ||||
Auteur : L'artiste Envoi mini-message |
Finissant tout juste mon repas, je buvais tranquillement mon café lorsque cette furie apparut. La petite trentaine, plutôt charmante, son air apeuré, tout comme sa détresse ne pouvait rester ignorés.
Sa tenue s’avérait aguichante sans pour autant se montrer tapageuse. Son allure, tout comme son décolleté plongeant dans lequel mon regard se perdit un moment pour y contempler la naissance d’une poitrine généreuse, attira fatalement mon attention. L’instinct de survie me fit malgré tout hésiter. Bien que la requête se révélât surprenante, la petite moue implorante qu’elle m’adressa m’attendrit, et comme elle semblait pendue à mes lèvres… j’accédai à sa demande.
Elle parut hésiter et, fuyant du regard, se mordilla la lèvre inférieure tout en prolongeant son silence.
Et dans un léger souffle, presque imperceptible, elle prononça honteusement : « mon mari ».
Sylvie me prit la main. Instinctivement, je tentai de me soustraire à cette attention, mais elle ajouta :
Se penchant alors vers moi, elle plaqua sans crier gare ses lèvres contre les miennes.
Sylvie semblait discrètement épier les clients alentour, notre baiser demeura un instant très chaste. Quant à moi, il n’en fallut pas plus pour me mettre dans tous mes états, je tentai donc ma chance en me risquant à forcer l’estuaire encore clos de sa bouche. Contre toute attente, la belle rendit bien facilement les armes et l’entrouvrit, embrasant notre étreinte qui devint progressivement plus torride. Le duel de farandoles endiablées auquel se livrèrent nos deux appendices buccaux me grisa, je dégustai sa subtile saveur sans trop me poser de questions lorsque ce dernier – somme toute plus mécanique que désiré – arriva à son terme. Son regard me parut changé, brillant de mille feux, il semblait lire en moi tout le plaisir ressenti. Elle me sourit, puis se rassit comme si de rien n’était.
Ma réflexion l’amusa, mais elle se ressaisit aussitôt pour se confondre en excuses.
Me levant, je l’entraînai sous mon bras vers la sortie…
… et je tentai de l’embrasser à nouveau. Détournant légèrement la tête, elle contraria mon initiative.
——oooOooo——
Un truc de fou… Me voilà pris au piège de ce couple pervers ! J’aurais dû la remballer, mais comment résister aux charmes d’une si séduisante femme tombant comme par magie dans mes bras ? Et le mari dans tout ça ? Cette histoire ne pouvait que se conclure dans les faits divers du journal local, ou faire l’objet d’un « Faites entrer l’accusé » quelques années plus tard. J’avais beau tenter de me raisonner, c’était plus fort que moi : je la désirais et ne ménagerais pas mes efforts pour la mettre dans mon lit. J’aurais dû lui poser un lapin, tourner la page et changer de bistrot… Mais la curiosité tout comme l’excitation qui montait systématiquement en resongeant à ce baiser échangé me décidèrent.
Une nuit longue et agitée se déroula. À peine mes yeux se fermaient que la poitrine turgescente de Sylvie m’apparaissait et que des scénarios pas vraiment catholiques se construisaient. Oui, je rêvais d’elle… et les draps s’en souviennent !
——oooOooo——
Le lendemain, sortant du bureau pour ma pause déjeuner, je pris la direction de la cafèt’ dans laquelle nous devions nous retrouver. Ce n’était pas très sérieux, certes. J’aurais certainement mieux fait de me montrer discret et de me chercher un autre réfectoire, mais c’était plus fort que moi, je voulais connaître le fin mot de l’histoire. De toute façon, elle me plaisait beaucoup trop pour envisager de renoncer.
Une fois devant mon bistrot préféré, Sylvie semblait finalement me poser un lapin. Peut-être s’était-elle ravisée, ou bien avait-elle tout simplement décidé de se faire un peu désirer ? Bien que déçu, je n’en restais pas moins soulagé, lorsqu’arrivant dans mon dos, une main tapota mon épaule. Je sursautai, et une voix masculine m’interpella.
La quarantaine, bien charpenté, cet homme m’adressait un large sourire qui se voulait rassurant. Son visage me disait dans un premier temps vaguement quelque chose, puis je me souvins. C’était lui qui s’était pointé, hier, après Sylvie… lui qui nous avait épiés et qu’elle semblait fuir… lui, son mari ! Me voyant déstabilisé, il confirma.
Thomas ouvrit la marche, je lui emboîtai le pas. Un solide gaillard… Une vraie armoire à glace ! Ce type devait passer le plus clair de son temps à soulever de la fonte et peser ses protéines, lipides et glucides. Un bel homme, pour peu que je pusse en juger, car plutôt adepte de croupes galbées et de poitrines généreuses, la gent masculine m’indifférait. Toujours était-il que s’il décidait de me coller un pain, le ratio de force s’avérerait inégal… Dans quelle galère m’étais-je donc fourré ?
Une fois installé, un ange assez pesant plana tandis que mon interlocuteur, lui, me toisait et me scrutait avec insistance. Il semblait réfléchir au sort qu’il me réservait, puis enfin, il prit la parole :
Il ne répondit pas de suite, mon désarroi tout comme mon stress paraissaient l’amuser. Il maîtrisait le jeu, si toutefois cela en était un, et savourait assurément le moment. Un sourire en coin ne quittait plus son visage lorsqu’il reprit sur un ton clair et posé.
Sauvé par le gong ! Le serveur arriva, mettant fin à cette conversation surréaliste et m’évitant d’approfondir un sujet devenu de plus en plus gênant. Thomas semblait en avoir fini, car il se leva, déposa sur la table une carte de visite et conclut :
Puis il prit congé sans crier gare, me laissant déboussolé. À défaut d’un verre de vin, je commandai mon repas et me saisis du Bristol qu’il m’avait remis. Ce dernier appartenait à Sylvie, un mot manuscrit était noté à son verso :
« Appelle-moi !
Nous avons beaucoup de choses à nous dire… et bien plus encore à vivre.
Sylvie »
——oooOooo——
Quelques jours
passèrent et cette surprenante proposition me hanta… Je désirais vraiment cette femme, mais le pacte que me suggérait son conjoint me stressait. Comment un homme normalement constitué pouvait-il ainsi céder sa douce aux bras du premier venu ? La situation me semblait bancale et hautement risquée. Il suffisait que Thom change d’avis pour me retrouver fissa dans le service des soins intensifs.
Sans rime ni raison, je sortis malgré tout, un beau matin, la carte de visite que m’avait remise le mari et envoyai à son épouse ce message :
« Salut… c’est Franck ! Après mûre réflexion, j’aimerais te revoir, ne serait-ce que pour discuter un peu et mieux te connaître. »
Un mot pas trop original, pas très recherché, ni vraiment aguicheur, pourtant… je la retrouvai le soir même dans un resto autrement plus chic que mon réfectoire habituel.
Le rendez-vous se déroula de façon assez étrange, empli de retenues, de gênes et de non-dits, mais pas dénué de séduction, de charme et de regards complices… je me noyais dans le sien et buvais ses paroles. Ce fut elle qui enveloppa ma main de la sienne, elle qui prit les initiatives, ce fut tout simplement elle qui mena le jeu, me laissant juste spectateur de son appétit et de ses souhaits. Cela n’avait rien de dérangeant, au contraire, j’aimais me sentir ainsi convoité.
Lorsque son pied, en entamant le dessert, vint timidement me caresser l’entrejambe, ma soif d’elle s’exacerba. Puis, en me fixant d’un regard excessivement coquin, elle me proposa de faire évoluer cette soirée :
Comme il en était de même me concernant, je réglai l’addition et l’accompagnai chez moi sans perdre un instant. Aussitôt arrivions-nous sur le seuil de mon domicile, qu’elle m’enlaça pour me déposer un doux baiser dans le creux de l’épaule.
Du palier, nous atteignîmes le salon, y semâmes quelques vêtements et terminâmes notre effeuillage dans la chambre, endroit autrement plus propice à nos ébats, et bien plus adéquat pour dévorer la moindre parcelle de son corps que je dénudais. Sa peau, réagissant au frôlement de mes lèvres par d’imperceptibles frissons, m’enivrait, tandis que ses seins, fermes, adorables et magnifiques, s’érigeaient comme pour réclamer mes attentions. Je m’y perdis un moment, puis partis explorer et découvris, dans l’angle du compas de ses cuisses entrouvertes, une délicieuse oasis gorgée de sang et suintante de rosée.
Elle, si timide et apeurée le premier jour, se changea en une vraie sirène avide de plaisirs : son souffle devint plus prononcé et saccadé ; de discrets feulements emplirent la pièce, tandis que son corps, lui, parut pris de légers spasmes. Mes attentions buccales semblaient appréciées et la bombe que j’avais amorcée était sur le point d’exploser. Empoignant ma tête des deux mains, en un dernier gémissement béat elle m’incita à en rester là pour venir l’embrasser.
M’étreignant passionnément, Sylvie s’empara de mon sexe bandé qu’elle caressa tendrement. Ses lèvres quittèrent les miennes, glissèrent progressivement du cou à la poitrine puis dégringolèrent sur mes abdos pour finalement emboucher, en bout de course, l’objet viril de ses convoitises et avide de ces douceurs.
Même si tout s’avérait divin et enivrant… à ce moment précis, ma tige si fraîche et vigoureuse au demeurant se fana. Ma complice ne démérita pourtant pas et y mit tout son cœur, mais rien n’y fit… la débâcle parut cuisante.
Me regardant, implorante et déçue, elle me demanda d’une voix mielleuse, un tantinet inquiète :
Que répondre ? Elle s’apparentait à mon fantasme au féminin et représentait le plan cul idéal qui aurait dû combler toutes mes attentes. Je la pris dans mes bras. Allongée contre moi, elle reposa sa tête sur mon épaule et se blottit contre moi en soupirant.
Sylvie se redressa, contrariée et en colère. Le drap ayant glissé laissa apparaître sa poitrine qu’elle s’empressa de recouvrir avant de me lancer :
Sans un mot, ma belle récupéra ses quelques affaires jonchant le sol au pied du lit, puis elle quitta la pièce, me laissant seul dans ma détresse. Ne cherchant pas à la retenir, j’entendis un instant plus tard la porte d’entrée se refermer, elle repartait en me déchirant le cœur.
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Les jours qui suivirent furent compliqués, la déprime me gagnait. Comment l’oublier ? Même si les sentiments s’avéraient sincères… j’aurais dû me contenter de ce qu’elle avait à m’offrir. Me montrer trop exigeant venait de me faire perdre la femme de ma vie.
Son mari ne s’imaginait pas la chance qu’il avait… Quel besoin pouvait-il bien avoir d’être cocu ? Sa douce ne semblait n’avoir d’yeux que pour lui et lui vouait un amour inconditionnel, pour quelles étranges raisons ne s’en satisfaisait-il pas ? Son petit jeu pervers se révélait finalement tellement égoïste : il manipulait sa femme dans le but de se rassurer en enterrant les sentiments que pourrait éprouver la concurrence. Il asseyait sa domination, j’en payais les frais et me sentais au fond du trou.
Finies les pauses déjeuner à la cafèt’… je me contentais d’avaler un sandwich au bureau. Terminées les sorties festives, je préférais broyer du noir, seul, devant un plateau télé. Je noyais mon chagrin et plus rien ne semblait m’intéresser, laissant filer le temps, je me complaisais du strict nécessaire. Les jours et les semaines se déroulèrent donc ainsi, sans pour autant amoindrir ma peine, lorsqu’un soir le tintement de la sonnette retentit. Jetant un coup d’œil au Judas avant d’ouvrir, quelle surprise : elle, Sylvie, mon amour… mon âme sœur se trouvait derrière la porte !
Toute action décisive a ses inévitables conséquences ; une fois engagés, ce n’est plus nous qui tenons notre vie, c’est elle qui nous tient.