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n° 19881Fiche technique8007 caractères8007
Temps de lecture estimé : 5 mn
01/11/20
corrigé 05/06/21
Résumé:  Une peine d'amour, une soirée, et une rencontre qui changera le cours de sa vie.
Critères:  fête amour fellation pénétratio confession -rupture
Auteur : L'artiste      Envoi mini-message
Une soirée pour tout remettre en question




Comment en suis-je arrivé là ?

Je n’en reviens pas, son odeur me colle encore à la peau. Je n’en éprouve aucun dégoût, aucune révulsion… bien au contraire, je souhaiterais m’imprégner de cet arôme délicieux à jamais. Cet homme est pour moi une révélation, je me sens bien, tellement bien dans ses bras… !



Dix ans de cohabitation avec mon ex, dix ans seulement ! Notre symbiose paraissait parfaite et nous traçâmes notre route tranquillement tout en nous persuadant d’un avenir radieux. Nous nous rencontrâmes sur les bancs du lycée et nos affinités se créèrent dès le premier jour.

La demande en mariage s’avéra des plus romantique… un écrin posé sur le sable et ouvert à la lueur d’une lune, pleine et éclatante. Un baiser en guise de réponse devait sceller notre futur et le ciel nous semblait dégagé, aucune ondée, aucun nuage, aucun orage à l’horizon ne nous permit d’envisager le dénouement tragique que nous vécûmes… La passion éprouvée nous aveuglait peut-être.



En détresse et alors que tout me paraît terne et corrompu, je fais la connaissance d’Antoine au cours d’une soirée somme toute assez banale. La fête est improvisée par une amie de longue date s’inquiétant pour mon moral. Cette sortie doit me changer les idées, me redonner envie de croquer la vie après mon naufrage douloureux survenu deux mois plus tôt… deux mois à me morfondre et à broyer du noir.

Un verre… puis deux en sa compagnie, jamais je n’aurais imaginé en arriver là. Même si ce dernier me rassure, l’alcool n’est pas seul responsable de notre rapprochement. Antoine me console et me réconforte, il me porte un regard si intense et pénétrant qu’il me trouble, sa voix quant à elle, m’apaise. N’ignorant pas où tout cela nous mènera, je ne repousse pourtant pas ses avances. Naturellement, et comme si tout était déjà écrit, je n’émets aucune objection et me laisse guider lorsqu’il me propose de nous isoler dans un endroit plus confiné. Nous nous retranchons donc à l’écart du brouhaha présent, des œillades indiscrètes, prédicantes et réprobatrices…, bref, loin d’autrui et de leurs jugements hâtifs.



Sur l’autel, devant témoins, nous nous promîmes de nous aimer, de nous chérir contre vents et marées jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je pesai et ressentis cependant au plus profond de mon âme chaque mot, chaque syllabe avant de les prononcer : notre union biblique représentait incontestablement un engagement lourd de sens à mon cœur. Nous construisîmes un havre de paix, nos situations professionnelles nous permettant de vivre confortablement ne s’avérèrent évidemment pas la cause de notre déclin.

De notre passion naquit un enfant… mon trésor, la chair de ma chair, la concrétisation de notre amour jusqu’alors immatériel. Je pensais que cette conception enracinerait suffisamment notre couple pour que rien ne l’anéantisse… si j’avais su. Nous coulâmes des jours heureux… quelle naïveté que de croire que tout fut acquis et que rien ne pût enrayer notre idylle ! Ce socle familial solide ne nous préserva malheureusement pas de la noyade.



Une fois retranché dans un endroit plus tranquille, l’appréhension m’interdisant toute prise d’initiative, il s’emploie à me dévêtir. Bienveillamment, presque religieusement, il met mon corps à nu… dévorant d’un regard avide chaque parcelle de peau ainsi découverte, avant d’y déposer ses lèvres. Ses attentions, délicates, emplies de désirs et d’un infini respect me grisent, chavirant mes sens et désinhibant mes dernières retenues. L’envie de lui s’exacerbe, devenant plus forte, plus violente encore. Ses mains d’une chaleur ardente glissent sur mon épiderme tel un nuage d’une incommensurable douceur, provoquant frissons, plaisir et soubresauts d’exaltation, je me sens défaillir. Mes jambes me lâchant, il m’allonge sur le lit puis prolonge son exploration en m’enveloppant de tendresse.


Cet homme si bon et paraissant si sincère me bouleverse, bouscule aussi toutes mes convictions. Je me décide à dégrafer la ceinture de son pantalon pour me faufiler intrépidement là où je n’aurais jamais pensé me rendre. J’y trouve un sexe impressionnant, non pas aux vues de sa nature, mais de par l’envie de m’aimer qui en émane…, l’unique exception qui en résulte réside en sa vigueur et cela me flatte. J’éprouve le besoin de l’en remercier et le prends un instant en bouche. Ces premiers baisers, cette première intromission lui témoigne ma gratitude envers toutes les douceurs et l’intérêt qu’il me porte. Par volonté de lui procurer du plaisir, mais aussi de lui attester mon appartenance, je me livre corps et âme à son bien-être…, à son désir. Une simple envie de lui dépendre, sur le moment bien sûr, mais surtout pour toujours.



Après presque dix ans de vie commune, je surpris mon cœur dans d’autres bras. Cela enterra par la même occasion la confiance que je lui vouais, et surtout celle que j’avais de moi…, celle que j’avais en nous ! La personne que j’aimais poignarda sans aucun remords apparent le serment juré jadis. Je ne vis rien venir, ne soupçonnai rien et crus crédulement que notre couple, finalement bien surfait, ne pouvait durer qu’éternellement. Cette désillusion s’avéra dans les faits bien plus assassine que la tromperie dont je fus la victime.

Un mois infernal s’en suivit, trente jours au cours desquels l’on tenta de recoller les morceaux, en vain… les blessures ouvertes et encore saillantes ne purent cicatriser si facilement. J’aurais pu tout entendre… avant qu’il ne fût trop tard, mais le manque de communication entérina notre chute. Mon Judas prépara ses valises, claqua la porte, puis jamais ne revint.



Il apprécie mes attentions. Tout m’ensorcelle : la douceur, la rigidité, mais aussi les spasmes qui font vibrer son sexe viril entre mes lèvres. Le plaisir que je lui procure se doit de gésir à la hauteur de la passion qu’il me témoigne… alors je m’applique.

Antoine en veut plus, ces bouillants préliminaires accentuent son envie de me posséder, je n’y tiens plus non plus et souhaite qu’il me prenne. Je propose, il dispose ; je m’offre, il se sert avec ferveur. J’appréhendais ce moment, à tort, quel bonheur que de le sentir ainsi me pénétrer ! Un désir partagé, une pulsion commune et un plaisir réciproque d’une rare intensité nous envahissent… nous jouissons de concert.

La tension sexuelle s’évaporant laisse place à la tendresse. J’avais peur qu’il m’abandonne, mais non… à défaut, il se blottit contre moi et me serre dans l’étau réconfortant de ses bras pour me déposer un délicat baiser dans le creux de l’épaule.




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Jamais je n’aurais imaginé pouvoir ainsi aimer à nouveau, et encore moins un homme. Cela fait maintenant six mois que nous nous fréquentons régulièrement pour partager de tendres moments… et d’autres bien plus torrides que je n’aurais jamais soupçonnés.

La trahison de mon ex-femme se fait peu à peu oublier, Antoine panse à merveille mes blessures. Je sais que l’avenir à ses côtés ne s’avérera pas simple : braver le regard d’une société pleine d’a priori et rejetant l’homosexualité ne sera pas facile. Je ne doute pourtant pas que nous surmonterons tous les obstacles rencontrés, et que l’amour…, notre amour, ne pourra que triompher.


« L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme »