n° 19891 | Fiche technique | 8691 caractères | 8691Temps de lecture estimé : 6 mn | 08/11/20 |
Résumé: Porter un masque peut prêter à confusion. | ||||
Critères: 2couples dispute fellation humour -humour | ||||
Auteur : Samuel Envoi mini-message |
C’est lorsqu’elle retira son masque pour manger une banane que je me suis aperçu que ce n’était pas elle. Et alors que j’enlevais le mien, elle s’écria :
ANNA – Mais tu… vous n’êtes pas Julien !
ROMAIN – Et apparemment vous n’êtes pas Zoé…
ANNA – Non, évidemment non ! Écoutez, là franchement, ce n’est pas correct ! Vous auriez pu me dire que vous n’étiez pas Julien, tout de même !
ROMAIN – Mais oui, seulement de mon côté, j’étais sûr d’avoir affaire à Zoé, vous comprenez ?
ANNA – C’est vraiment embarrassant. Moi, qui ai toujours dit que je ne ferai jamais l’amour avec un inconnu…
ROMAIN – Après tout, ce n’est pas si grave… Nous avons passé un bon moment.
ANNA – Vous vous référez à mon orgasme ?
ROMAIN – Oui. Il n’était pas simulé ?
ANNA – Non, non. Mais quand j’y pense, vous êtes allé un peu loin, non ? De la baise totale, et même une sodomie… vous auriez pu vous arrêter avant tout de même quand vous avez vu que vous n’étiez pas Julien. Et d’ailleurs quand je vous ai fait une fellation, j’ai baissé mon masque, vous avez bien vu que je n’étais celle qui vous faisait des fellations !
ROMAIN – Non, parce que je ne voyais que vos cheveux.
ANNA – Ça voudrait dire que je suce exactement comme l’autre ? Faudra me la présenter !
ROMAIN – Ça veut dire aussi que j’ai la même queue que l’autre. Étrange tout de même.
ANNA – Une queue, c’est une queue. C’est vrai que dans la bouche, je n’ai pas senti de différence. Mais j’ai eu un doute quand vous avez retiré votre préservatif ; il m’a semblé alors qu’il y avait comme un défaut.
ROMAIN – Un défaut ?
ANNA – Votre membre n’était pas aussi rouge que prévu, que d’habitude…
ROMAIN – Et la sodomie ne vous a pas non plus mis la puce à l’oreille ?
ANNA – Écoutez, je suis de dos, et je ne vois pas comment je pourrais voir mes oreilles ?
ROMAIN – C’est une expression. Je voulais dire : vous n’avez perçu aucune différence ?
ANNA – Non. Vous savez, une sodomie, c’est toujours un moment délicat à passer… On se concentre sur ce qu’on a à faire…
ROMAIN – Bon, écoutez, on en reste là. De toute façon maintenant, on ne peut plus revenir en arrière. Autant nous quitter bons amis… ou bons amants… comme vous voulez.
ANNA – Ça, je ne dis pas… vous baisez bien… Mais j’ai tout de même l’impression que vous m’avez bien baisée… je veux dire qu’à un moment donné, vous vous êtes dit : ce n’est pas elle, mais ne disons rien, on va s’envoyer en l’air comme si c’était l’autre. Et ça, c’est malhonnête de votre part.
ROMAIN – Je peux vous retourner le compliment. Qui est-ce qui me dit que vous n’avez pas vu tout de suite que je n’étais pas votre Jules…
ANNA – Julien !
ROMAIN – Et que finalement vous avez pris votre pied en sachant très bien qu’une bonne baise, c’est toujours bon à prendre ? Puisque vous dites qu’une queue, c’est une queue, point à la ligne.
ANNA – Écoutez, je veux bien croire à votre bonne foi, mais il faudra me présenter votre copine, que je puisse voir si c’est vraisemblable votre histoire.
ROMAIN – Alors, vous me présenterez aussi Julien ; il gagne à être connu celui-là !
C’est ainsi que quelques jours plus tard, je suis venu avec Zoé, et elle avec son Julien. Au début, ce fut un peu froid, car tout le monde dans le quatuor était au courant de ce qu’il s’était passé. Nous étions dans la rue puisqu’il n’y avait plus un café où s’asseoir. On a parlé des derniers films qu’on ne pouvait plus voir. Puis un flic, ayant vérifié nos autorisations de sortie, nous a intimé l’ordre de circuler. Elle a alors proposé qu’on aille dans son appart, qui était à deux pas. Et là, ce fut le choc ! Autant la ressemblance avec le Julien ne m’avait pas frappé, autant je fus sidéré que les deux appartements soient identiques à ce point. Même déco, mêmes meubles Ikea qualité supérieure, même style de rideaux. Nous avons commencé par prendre un café offert sans trop de conviction par la maîtresse de maison, qui allait bien vite entamer les hostilités.
ANNA – Ce monsieur, dont je ne veux même pas savoir le nom ni le prénom, a prétendu, Mademoiselle, que nous sommes tellement identiques qu’il lui fut impossible dans nos ébats de s’apercevoir que ce n’était pas vous. Croyez-vous une seconde à ce bobard ?
ZOE – Sans vouloir prendre parti, je dois reconnaître que la ressemblance est tout de même flagrante en ce qui concerne les yeux. Et avec le masque, on ne peut se référer qu’à cela, les yeux.
ANNA – Bon, d’accord, les yeux, je reconnais que nous avons les mêmes. Mais enfin, il y a le reste. Les mains, les pieds, les… seins ! Si vous aviez l’amabilité de nous montrer votre poitrine, on pourrait tout de suite trancher le débat.
ZOE – Bien volontiers, comparons. Je suis toujours seins nus à la plage, ça ne me dérange pas. Mais avec votre poitrine, il y a quand même quelques points de comparaison possibles, non ?
JULIEN – C’est vrai qu’on s’y tromperait.
ANNA – Mais non, voyons ! Les miens sont beaucoup plus… en poire.
ROMAIN – Ce n’est pas flagrant.
ANNA – Mais si, c’est flagrant ! C’est parce qu’avec l’éclairage, on ne se rend pas bien compte. Bon, et puis admettons. Mais il faut en finir.
ZOE – Il faut que je me foute à poil si je comprends bien.
ANNA – J’allais vous le proposer si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Je vais faire de même.
ZOE – Tiens, vous aussi : ticket de métro ?
ANNA – Le mien est quand même plus… Bon enfin, on va comparer les fesses. Dites-nous, les garçons.
JULIEN – On peut toucher ?
ANNA – Évidemment, sinon comment se faire une idée.
ROMAIN – Les yeux fermés, ces deux culs, c’est du bonheur !
ANNA – Ce n’est pas ce qu’on vous demande.
JULIEN – Maintenant je comprends mieux qu’il y ait pu avoir confusion.
ANNA – Il n’y a vraiment rien qui ne nous distingue ?!
JULIEN – Même quand je glisse un doigt, je ne suis pas plus avancé.
ANNA – Bon, mais je ne capitule pas. Puisqu’on ne peut rien prouver en comparant les filles, Julien, je suis désolé, mais je suis obligée de te solliciter, si je ne veux pas perdre la face.
JULIEN – Je crois qu’on pourrait s’en tenir là pour aujourd’hui.
ANNA – Pas question ! Tu t’es bien rincé l’œil (et même le doigt) en nous voyant à poil. Alors maintenant à toi de nous montrer ton attribut viril qu’on voie si vraiment un clone de celui qui m’a prise par derrière et par fourberie.
ZOE – Au repos, franchement, bien malin qui pourrait dire si c’est l’un ou l’autre.
ANNA – Bonne remarque. Alors, Zoé, si cela ne vous indispose pas, pourriez-vous me dire si le goût est le même que celui que vous connaissez habituellement.
JULIEN – Elle suce divinement…
ANNA – Comme moi ?
JULIEN – Euh, ah oui, pareil.
ZOE – Non, franchement, ce n’est pas du tout la même chose. Ce n’est pas désagréable du tout, mais on ne peut pas confondre avec celle de Romain.
ANNA – Je me suis fait la même réflexion : elle est plus rouge, turgescente même.
ROMAIN – Il ressort donc de cette enquête menée avec célérité et habileté que moi, je ne pouvais absolument pas me rendre compte qu’il ne s’agissait pas de Zoé, alors que vous, vous ne pouviez pas ignorer que le goût du pénis de Julien était radicalement différent du mien. Donc, c’est vous qui avez menti.
ZOE – C’est la première fois que je vois que c’est celle qui mène l’enquête qui est la coupable.
ANNA – Oui, je le reconnais, en fait j’ai tout de suite vu qu’il n’était pas Julien et j’ai joué l’innocente. Julien, pardonne-moi.
JULIEN – Mais tu es toute pardonnée, ma chérie, puisque tu m’as fait profiter d’une fellation dont je garderai le souvenir.
ZOE – Bon, maintenant que l’affaire est résolue, qu’est-ce qu’on fait ? On se rhabille et on va baiser chez nous ou, partis comme nous sommes partis, on baise ici, vu que c’est meublé pareil au même ?