Jeudi 4 avril 1968
Institut de Formation en Masso Kinésithérapie, Toulouse.
Le cri strident de la cloche annonce la fin du dernier cours de la journée. Tous les jeunes se rhabillent tranquillement dans un joyeux brouhaha. Le jeudi étant le jour des soirées étudiantes, l’ambiance est déjà électrique.
- — Mesdemoiselles, Messieurs, un peu de calme je vous prie, s’égosille l’enseignant. Pour le prochain TP, je vous demanderai de réviser les différentes techniques de massage thérapeutique. Bonne fin de journée et à la semaine prochaine.
- — Marie-Charlotte, tu viens ce soir ? On va au Grillon, c’est une spéciale Rolling Stones.
- — Désolée Tristan, mais tu sais, je loge au foyer de la Présentation, et les sœurs ne rigolent pas du tout sur les horaires de sortie. Et si elles viennent à découvrir que c’est pour écouter du rock avec des garçons et, qu’en plus, il y a de la bière, là, j’te jure, je suis bonne pour la flagellation !
- — OK, tant pis, une autre fois peut-être.
- — Oui, sait-on jamais. Dis-moi, tu joues au rugby, non ?
- — Oui, à la fac et en club, à Colomiers.
- — Et les matchs, c’est quand ?
- — Le week-end en général.
- — Ça finit tard ?
- — Non, mais après il y a la troisième mi-temps, la plus intéressante, celle qu’il ne faut surtout pas rater ! Si tu viens, fais-moi signe, je te ferais rentrer, ce serait top, risque le jeune homme en lui lançant un regard appuyé.
- — Oui, je pense aussi, mais je ne me fais pas trop d’illusions. Amuse-toi bien ce soir, lui rétorque-t-elle en souriant.
Marie-Charlotte est une étudiante tout ce qu’il y a de plus classique, des cheveux châtains, regroupés en une simple queue de cheval, pas le moindre maquillage, mais une large bouche dessinée par de fines lèvres roses qui lui confère un petit air de fille modèle, vous savez, celle à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession. Ce n’est pas une beauté fatale, mais son regard pétillant lui assure sans conteste un certain charme. Enfin, en temps normal. Car aujourd’hui elle semble préoccupée, comme si son esprit vagabondait ailleurs. La salle de classe est maintenant vide. Elle prend son sac de cours pour se diriger vers le professeur.
- — Monsieur, excusez-moi, j’aurais quelque chose à vous demander.
- — Oui Mademoiselle ?
- — C’est que c’est un peu gênant, voyez-vous…
Sac en bandoulière autour du cou et mains croisées derrière le dos, se dandinant d’un pied sur l’autre, la jeune fille intimidée ne sait comment aborder le sujet.
- — N’ayez crainte, Mademoiselle.
- — Monsieur, je crois savoir qu’en plus d’être kinésithérapeute vous êtes aussi médecin, c’est bien ça ?
- — Tout à fait.
- — C’est que voilà, il y a quelque chose… je ne sais pas trop comment le dire, mais vous savez, je viens d’un petit village en Aveyron. Si j’en parle au médecin de famille, tout le monde sera au courant, et je ne voudrais pas alarmer mes parents.
- — Mademoiselle, si vous êtes gênée pour me parler, je pourrais vous adresser à un de mes confrères en ville.
- — Non, Monsieur, j’ai confiance en vous.
- — Alors, considérons que nous sommes en consultation, tout ce qui sera dit ici sera protégé par le secret médical et restera entre vous et moi. Êtes-vous d’accord ?
Sur ce, il part fermer la porte de la salle de classe avant de revenir vers elle.
- — Merci beaucoup, Monsieur.
- — Asseyez-vous là, lui propose-t-il en lui désignant une des tables de massage sur lesquelles ont lieu les travaux pratiques.
- — Prenez votre temps et racontez-moi tout.
Elle inspire longuement et se lance.
- — Je crois que j’ai un cancer, assène-t-elle d’un coup.
Devant cette confidence des plus inattendues, le professeur, la petite quarantaine, marque un temps d’arrêt pour chercher ses mots. Vu la violence de la révélation, il reste coi. Il est habitué à ce que les jeunes filles viennent lui demander une prescription pour leur contraception, voire, pour les plus téméraires, comment utiliser un préservatif. Mais là, les bras lui en tombent.
- — Mademoiselle… Marie-Charlotte, c’est bien ça ? continue-t-il d’une voix emplie de compassion.
- — Oui, Monsieur.
- — Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?
- — Je crois que j’ai des tumeurs.
- — Ah, expliquez-moi, où et comment les avez-vous détectées ?
- — Aux seins, je le sens, ils sont tous durs, comme là pendant la séance de TP.
- — Votre binôme vous les a examinés ?
- — Oh non, Monsieur, mais je le sens, ils sont tous gonflés et ils me tirent. Ce n’est pas normal, hein ? C’est grave ?
- — Je ne puis rien dire comme cela, si je pouvais vous ausculter, nous en saurions plus. M’y autoriseriez-vous ? demande-t-il d’un ton dubitatif.
- — Oui, bien sûr.
- — Attendez, ne prenons pas le risque qu’un opportun vienne nous déranger. Ce n’est pas le lieu idéal, mais cela fera l’affaire.
Sur ce, il va fermer la porte à clé.
- — Pourriez-vous enlever votre haut, Mademoiselle, s’il vous plaît ?
Marie-Charlotte s’exécute et se retrouve devant son professeur en soutien-gorge. Un modèle tout simple, couleur chair, le plus banal qui soit et, certainement, le moins sexy que l’industrie de la lingerie ait produit.
En qualité de médecin, Monsieur Leroux commence alors une palpation consciencieuse de la mamelle gauche, puis de la droite.
- — Je ne sens rien de particulier.
- — Pourtant, Monsieur, tout à l’heure je vous jure…
Il prend alors le temps de réfléchir.
- — Attendez voir, vous dites… tout à l’heure, pendant les massages durant le TP ? Alors, il se pourrait, peut-être…
- — Peut-être quoi, Monsieur ? s’étonne-t-elle d’un ton angoissé.
- — Je ne suis pas certain, pourriez-vous ôter votre soutien-gorge que je m’en assure ?
- — Cela me gêne un peu, réplique-t-elle en rosissant.
- — N’ayez crainte, j’officie ici en qualité de médecin et non d’enseignant.
Sur ces paroles rassurantes, la jeune étudiante s’exécute. Elle se retrouve à exhiber une belle paire de seins, plutôt lourds, un poil provocants avec leur propension à défier la loi de la gravitation universelle.
Un observateur attentif aurait certainement remarqué le regard admiratif et peu professionnel du praticien sur l’instant, mais la jeune fille ne perçoit qu’un air interrogateur qui ne la rassure nullement.
- — Il me faut reprendre ma palpation, Mademoiselle.
- — Faites.
- — Ah ! s’exclame-t-elle en sursautant. Désolé, c’est froid.
- — Veuillez m’excuser.
Il se frotte vigoureusement les deux mains pour les réchauffer et reprend son examen.
- — Vous sentez quelque chose, là ?
- — Oui, Monsieur.
- — Et là ?
- — Oh, oui… acquiesce-t-elle en laissant traîner la dernière syllabe.
- — Et comme cela ?
- — Ah… oui… susurre-t-elle en se cambrant légèrement.
- — Attention, concentrez-vous bien.
Et soudainement il lui pince vivement les tétons.
- — Oh… Ah… oui, là je l’ai bien senti.
Un petit sourire de satisfaction vient d’illuminer son visage.
- — Je vois, marmonne le médecin.
- — Alors Docteur, vous en pensez quoi ? l’interroge-t-elle tout émoustillée.
- — Que votre poitrine est parfaite et qu’elle réagit à merveille. Aucune forme de tumeur détectée. Ces légères tensions que vous sentez parfois, comme ici, sont tout à fait normales, vous vous y habituerez avec le temps, et vous y prendrez certainement goût. Soyez rassurée, Mademoiselle.
Il ne peut réprimer un petit sourire malicieux.
- — Vous pouvez vous rhabiller.
- — Vous me voyez soulagée, Monsieur, si vous saviez ! Et pour l’autre ?
- — L’autre quoi ?
- — L’autre tumeur, comme je vous l’ai précisé tout à l’heure.
Le médecin la regarde d’un air interrogateur. Elle s’empourpre soudainement.
- — C’est très gênant, Monsieur.
- — Ah…
- — Oui…
- — Parce que vous savez, je voudrais être maman plus que tout, et là, cela m’angoisse vraiment. Et celle-là je la sens bien, et pas uniquement de temps en temps.
L’air narquois que Monsieur Leroux affichait il y quelques secondes vient brusquement de s’évaporer. Il hausse un sourcil, et, d’une voix douce et prévenante, déclare sur un ton plutôt solennel :
- — Mademoiselle, vous savez, je suis médecin, je puis tout entendre.
- — Monsieur, elle est là, dit-elle en baissant la tête et en désignant du regard son entrejambe. Et parfois elle est douloureuse.
- — Voudriez-vous me montrer plus précisément ?
Marie-Charlotte relève alors sa jupe et dévoile une petite culotte de coton blanc avec marqué en lettres roses : vendredi. Il va l’aviser qu’elle s’est trompée de jour, mais évite la gaffe in extremis en se mordant la lèvre. La jeune fille avance alors lentement son index comme si elle allait appuyer sur un bouton invisible.
- — Elle est là, Monsieur.
- — Voudriez-vous bien vous allonger et me laisser observer, s’il vous plaît ?
La jeune fille vire instantanément du rouge au cramoisi. Elle s’exécute, visiblement très mal à l’aise. Elle enlève son slip et monte sur la table de massage, se met sur le dos, raide, les jambes collées et les bras le long du corps, paumes tournées vers les cuisses. Elle ferme les yeux, seule sa respiration saccadée trouble le silence de la salle d’examen improvisée.
- — Mademoiselle, pourriez-vous me montrer où elle se situe exactement ?
- — Là, dit-elle en écartant à peine les jambes et en posant son doigt vers le bas de sa toison plutôt broussailleuse.
Elle ne peut réprimer un léger frisson lorsque le doigt du médecin vient prendre la place du sien. Il applique une légère pression déclenchant chez elle une contraction.
- — Vous la sentez, Monsieur ? Et si vous appuyez un peu trop fort cela fait mal.
- — Effectivement, il y a là une légère protubérance. Et ici, questionne-t-il ?
- — Je la sens, mais cela n’est pas douloureux.
- — Bien, et là ? demande-t-il en effectuant un discret massage sur le bourrelet tout en le faisant rouler sous ses doigts.
Sa patiente se cambre imperceptiblement en laissant échapper un petit « oh » de surprise, ou de contentement, difficile à déterminer.
- — Je vois. Cela vous chatouille ou cela vous gratouille ? s’enquiert-il d’un ton ironique.
- — Ni l’un ni l’autre, c’est difficile à déterminer, répond-elle le plus sérieusement du monde.
- — Avez-vous déjà consulté une gynécologue ?
- — Oui Monsieur, avec maman bien sûr.
- — Vous a-t-elle fait un toucher vaginal ?
- — Euh, avec les doigts, c’est ça ?
- — Tout à fait.
- — Oui.
- — Il va me falloir faire de même. C’est la technique de base d’auscultation de l’appareil reproducteur féminin.
- — D’accord, Monsieur, je comprends.
- — Je n’ai pas de matériel ni de gel lubrifiant, je vais donc devoir utiliser une méthode légèrement différente qui, éventuellement, pourrait vous paraître étrange. Mais ne vous en faites pas, tout va très bien se passer, vous n’aurez pas mal, et nous serons définitivement fixés. Retenez bien la leçon, Marie-Charlotte, qui sait, cela pourrait vous servir ultérieurement.
- — Pour chercher moi-même si j’ai une nouvelle tumeur ?
- — Oui, éventuellement, élude-t-il d’un air désappointé. Tout d’abord, détendez-vous et respirez profondément. Ensuite, il faut masser délicatement votre cli… le haut de la tumeur. Doucement, en effectuant de petits cercles.
La jeune fille laisse échapper un feulement de satisfaction.
- — Dans quels sens les cercles, Docteur ?
- — On s’en… peu importe, se reprend-il de justesse, celui que vous voulez. Vous pouvez faire varier la pression, comme ceci. Si vous sentez une irritation, humidifiez votre doigt, la salive fait très bien l’affaire. Mais là je vois qu’il y en a nullement besoin… Oui, parfait, détendez-vous, laissez-vous aller, fermez les yeux et concentrez-vous sur votre ressenti intérieur. Il existe aussi une variante, pour votre culture personnelle.
Elle consiste à effectuer de légers mouvements du haut vers le bas, toujours avec délicatesse, comme si vous appuyiez sur un fragile bouton pour envoyer un message en Morse, comme ça, vous voyez :
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Vous pouvez même tapoter un peu, voire mettre de légères claques, mais pas trop fort.
La technique semble efficace, enfin, d’après les symptômes cliniques. En effet, la respiration de la jeune patiente s’accélère sensiblement et son bassin accompagne imperceptiblement les mouvements du praticien.
- — Vous pouvez bien sûr alterner les deux techniques, c’est encore plus puissant voilà, comme ça, vous sentez la différence ? J’augmente la cadence, progressivement, tout va bien Mademoiselle ?
- — Oh oui, soupire-t-elle en se cambrant plus fortement.
Le massage thérapeutique porte ses fruits, la bouche de la patiente s’entrouvre laissant apparaître de belles dents blanches. Sur un appui long un peu plus prononcé, elle s’évertue même à étouffer un petit cri. C’est très bon signe.
- — Marie-Charlotte, je vais passer à l’étape suivante : préparer votre vagin pour ne pas vous faire mal. Pour se faire, c’est très simple. Je commence à laisser glisser mon majeur délicatement sur vos grandes lèvres, sans insister. Vous sentez, elles sont déjà bien humides, c’est parfait. Il est aussi possible de garder la paume de la main sur… la tumeur. Je peux aussi continuer de la masser avec le pouce, là, comme ça, mais c’est plus délicat pour coordonner les mouvements. Voilà, je le fais glisser de haut en bas… oui… vous sentez vos grandes lèvres ? (Elles s’ouvrent naturellement et viennent de le happer goulûment.) Parfait, elles sont à maturité. Il ne faut jamais les forcer, juste prendre le temps de les laisser éclore…
La patiente elle aussi semble mûre, voire à point, dans le processus de liquéfaction et d’exacerbation de ses sens. Son entrejambe est ruisselant, ses mains sont crispées sur le bord de sa jupe, elle est fréquemment parcourue par de petits tremblements, sa tête dodeline, et, régulièrement elle essaie d’étouffer de petits cris en se mordillant les lèvres.
- — Voilà, nous y sommes presque. Mon inquisiteur de doigt est à l’orée de votre vagin. Je vois que vos petites lèvres sont avides de l’accueillir. Mais pas de précipitation, la réussite d’un bon acte thérapeutique est avant tout dans la minutie des préliminaires. Tout d’abord, j’introduis juste ma phalange que je laisse glisser alors que mon doigt remonte lentement. Oui… voilà, toujours bien l’humidifier et le laisser se promener jusqu’à votre petit bouton, enfin, là, vous aurez compris, votre… tumeur. Prendre tout son temps est essentiel, jouer, ou plutôt masser, l’entrée de votre con pour bien le préparer. Je continue ?
- — Oh oui, lâche-t-elle dans un râle à peine étouffé.
- — Alors je vais accélérer un peu la cadence, mais seulement avec l’extrémité de mon asticoteur de doigt.
La patiente, de plus en plus gourmande, accompagne le mouvement du docteur avec son bassin en le plaquant de plus en plus fort sur la main qui officie avec tant de maestrias.
- — Sentez mon titilleur de majeur, je vais le rentrer en entier… oui, bien au fond… là, maintenant !
Elle se mord une main pour assourdir un cri tout en enserrant le poignet du médecin entre ses cuisses. Une vague de tremblements déferle alors dans son corps bouillonnant de mille délices. Monsieur Leroux, en professionnel averti, lui laisse un instant pour reprendre ses esprits. Effectivement, quelques minutes plus tard, partiellement apaisée, elle desserre les cuisses et, sans pudeur aucune, étire son bassin vers son professeur, l’invitant sans équivoque à poursuivre l’investigation plus en profondeur.
- — Parfait, je vais introduire un deuxième compagnon d’exploration… pour les besoins de la science, il va sans dire. Voilà, j’y vais tout doucement, je fais bien le tour de l’intérieur de votre intimité, sentez-vous la sensibilité de vos muqueuses ? C’est tout lisse à l’intérieur. Laissez-moi bien ausculter… Oui, là, très important, cette zone particulière, sur la paroi antérieure de votre vagin. Sa texture est différente, plus nervurée, moins lisse que les alentours. Elle semble déjà bien gorgée, parfait. Il suffit d’une légère pression et…
Et elle se cambre d’un coup, bien plus fortement que les fois précédentes.
- — Voilà, nous y sommes, n’oubliez jamais ce point magique, c’est votre meilleur ami. J’ai maintenant trois doigts en vous, la fine équipe, les trois mousquetaires, et tout est prêt pour l’examen final. Je vais vous demander de me serrer très fort la main gauche et surtout de vous laisser aller.
Il applique alors une technique ancestrale qui devrait figurer en première page de tous les manuels de biologie des lycées. Ses doigts entrent et sortent du vagin de sa patiente de plus en plus vite. L’effet est immédiat. Elle comprime sa main avec virulence et cambre son bassin à outrance. Les doigts experts vont et viennent dans un antre passablement inondé dans un flic-floc si caractéristique. Quand le corps de la patiente est tendu à l’extrême, sans crier gare, il les enfonce profondément d’un coup d’un seul, allant bien au fond. Elle se mord l’autre main sans pouvoir réprimer un cri sauvage.
Elle est à point.
Il donne soudainement deux ou trois coups violents tout en compressant son point magique entre les trois mousquetaires à l’intérieur, et le pouce à l’extérieur. Elle se contracte alors violemment, lâche un cri guttural et expulse puissamment plusieurs jets de liquide qui aspergent la blouse de son talentueux professeur.
Dans une dernière convulsion, elle lui bloque la main avec ses cuisses avant de se laisser retomber sur la table, parcourue d’interminables spasmes de la tête aux pieds.
Il reste en elle le temps que la pression redescende légèrement. Elle se détend, un peu, desserrant progressivement son étreinte.
Avec d’infinies précautions, il retire les doigts auscultateurs et va se laver les mains. Il enlève sa blouse, prend sa veste et en couvre Marie-Charlotte toujours en proie à un tsunami hormonal.
Il s’installe juste derrière elle, et, avec une infinie douceur, il entreprend de lui masser le cuir chevelu, l’accompagnant ainsi au mieux dans cette tempête de sensations. Il récite d’une voix à peine audible quelques incantations apaisantes pour la bercer jusqu’à ce qu’elle récupère progressivement ses esprits.
- — Merci, merci infiniment, balbutie-t-elle.
Des minutes infiniment longues s’écoulent. Elle semble enfin reprendre contenance humaine.
- — Alors Docteur, avez-vous diagnostiqué quelque chose ? questionne-t-elle d’une voix pas tout à fait sereine. Et pour ma tumeur alors, que dois-je faire ?
- — Chère Marie-Charlotte, elle a un nom scientifique cette tumeur qui, au demeurant, n’en est point une. Elle, ou il, plus exactement, se nomme « le clitoris » et est uniquement un appendice féminin des plus important qu’il vous faudra apprivoiser, comme je viens de vous le montrer. Il ne vous veut aucun mal, bien au contraire. Il est non seulement sans danger, mais il est même vivement recommandé de ne pas le délaisser et de lui apporter régulièrement toute l’attention qu’il mérite. Et je me dois de vous rassurer. Après un examen minutieux de tous les recoins de votre appareil reproducteur, comme vous l’aurez certainement noté, je puis vous certifier que vous ne présentez aucune tumeur bénigne ou maligne et, bien évidemment, vous n’êtes rongée par aucun cancer. Par contre, Mademoiselle, j’ai l’infini plaisir de vous annoncer que vous êtes une femme fontaine, ajoute-t-il tout sourire.
- — Ah, c’est quoi ? C’est grave ? demande-t-elle d’un ton réellement étonné.
- — Bien au contraire, c’est le signe que votre féminité est complète et totalement épanouie, que vous êtes en parfaite harmonie avec votre corps. Continuez à laisser vibrer vos sens et à vous abandonner aux plaisirs. Il vous faudra juste prévoir une alèse plastifiée, plusieurs serviettes éponges, vu l’abondance de votre réaction et, évidemment, prévenir votre futur époux quand vous voudrez… faire des bébés, enfin… vous avez compris.
- — Oh vous savez, Monsieur, ce n’est pas pour tout de suite. Je dois d’abord finir mes études, ensuite on verra. Maman me dit que François, le fils du notaire, celui qui fait sa médecine, serait un bon parti. Mais Dieu seul sait ce que le futur nous réserve. Monsieur, avez-vous fini votre consultation ? Est-ce tout pour aujourd’hui ? Vous êtes sûr ?
- — Oh que oui je suis sûr, c’est déjà pas mal non ? Je vous souhaite une bonne fin de journée Marie-Charlotte. N’oubliez pas de remettre un peu d’ordre dans votre tenue avant de sortir, cela pourrait jaser.
- — Oui en effet Monsieur, vous n’imaginez même pas comment je suis soulagée…
Il ne peut réprimer un petit sourire de satisfaction.
- — Savoir que je ne suis pas malade est une vraie délivrance. Je vous souhaite pareillement une excellente fin de journée, dit-elle en se dirigeant vers la sortie, les jambes un peu flageolantes, mais non sans s’être auparavant essuyée avec son mouchoir, avoir remis sa culotte et réajustée sommairement sa coiffure.
Il l’accompagne, déverrouille la porte et s’écarte pour la laisser passer.
Il reste là quelques minutes, stoïque. Songeur, il ne peut s’empêcher de se parler à haute voix.
- — Je m’étais déjà fait draguer, j’ai même eu des avances pas toujours très fines, mais celle-là, je ne l’ai pas vue venir. C’était le pompon ! Était-elle vraiment sérieuse avec son histoire de cancer ? Naïve à ce point ? C’est qu’elle en serait bien capable. Dois-je facturer des heures supplémentaires à l’école ?
*****
Samedi 6 avril 1968
Toulouse. Gare Matabiau.
La micheline rouge et blanche est à quai. Marie-Charlotte monte à bord et s’installe le plus confortablement possible près de la fenêtre afin d’avoir de l’air. Le trajet va être long et épuisant d’ici Rodez. Après plusieurs heures passées à lire, le train arrive enfin à destination. La jeune étudiante en descend et se dirige vers un vieux bus Saviem. Quelques minutes plus tard, le voilà roulant cahin-caha sur les petites routes mal entretenues jusqu’à Rodelle, un petit village reculé du causse aveyronnais.
À peine descendue du car, la jeune étudiante se dirige d’un pas débonnaire vers l’église. La porte est entrouverte, elle entre alors sans hésitation. Elle y trouve monsieur le curé vaquant à ses occupations.
- — Bonjour, mon Père, l’apostrophe-t-elle de sa voie juvénile.
- — Bonjour, Marie-Charlotte, comment vas-tu ?
- — Très bien, merci.
- — Et tes parents ?
- — Je ne sais pas, je suis venu vous voir directement en rentrant de Toulouse. Je voudrais me confesser maintenant si c’est possible, car demain je vais avoir du travail avant la messe, enfin, si cela ne vous dérange pas, bien évidemment.
- — Avec grand plaisir, je suis toujours disponible pour les ouailles fidèles comme tes parents et toi. Pose ton sac ici et suis-moi dans le confessionnal. Ma fille, récitons tout d’abord un Notre Père et un Je vous salue Marie.
Les deux prières expédiées, Marie-Charlotte prend la parole.
- — Bénissez-moi, mon père, car j’ai grandement péché depuis le week-end dernier où je me suis confessée avec vous. Voici la liste de toutes les compromissions que j’ai commises envers Dieu, mon prochain et moi-même.
La jeune fille se lance alors dans le récit très précis de sa consultation si particulière sans rien omettre de chaque détail, insistant particulièrement sur les plus croustillants, sans oublier, l’apothéose finale, l’arrosage de son professeur. Durant son laïus, elle jette régulièrement des coups d’œil au curé. Elle ne l’a jamais vu dans cet état, une boule de nerfs, les mains agitées enserrant sa bible, suant à grosses gouttes, les traits contractés tout en se dandinant sur son banc. Elle prend son temps, rendant la torture de plus en plus insoutenable avant de conclure :
- — Je demande pardon à Dieu, et à vous, mon Père, pénitence et absolution. Je sais, je suis une pécheresse, une jouisseuse et une femme fontaine qui plus est, c’est très mal, peut-être même que c’est le diable lui-même qui m’habite.
Elle se jette alors à genoux, croise les mains en les levant et plante son regard droit dans les yeux du curé. Ignore-t-elle que les deux boutons du haut de son corsage sont ouverts ? Comme un malheur n’arrive jamais seul, le dernier soutien-gorge propre qui lui restait ce matin était trop petit. Cela comprime sa poitrine qui ne demande qu’à s’en échapper, elle ne le sait que trop bien pour en avoir souffert toute la journée. Pauvre enfant, d’autant plus que dans cette position elle ne peut imaginer une seconde que le prêtre a une vue plongeante sur son décolleté et, par conséquent, sur ses deux seins affriolants qui montent et descendent au rythme de son élocution.
- — Mon Père, je vous en conjure, ne me laissez pas comme ça. Aidez-moi, faites quelque chose, trouvez la pénitence pour me sauver, je ne veux pas finir en enfer.
Un Ange passe, ou qui sait, un diablotin peut-être. Elle éclate en sanglots, il ne dit mot, se contentant de triturer sa bible tout en transpirant.
- — Mon père, enchaîne-t-elle d’une voix entrecoupée de hoquets, ne m’avez-vous pas dit un jour que vous seriez toujours là pour moi ? Alors, je vous en prie, sauvez-moi, je suis ouverte à votre pénitence, quelle qu’elle soit.
De longues minutes s’écoulent. Les yeux de l’homme de Dieu passant sans intermittence du regard abattu de la jeune fille aux fruits mûrs et tellement appétissants qu’elle lui offrait. Si Adam et Ève, dans leur infinie sagesse, avaient fini par céder, comment lui, un simple curé de campagne, pouvait-il résister plus longtemps ?
- — Bien, ma fille, c’est vrai, je ne peux pas te laisser souffrir de la sorte, avoue-t-il d’une voix tremblotante. Il y a bien une possibilité pour pareille situation. Viens, suis-moi à la sacristie.
Ils sortent du confessionnal tous les deux. Le curé avance d’un pas alerte, mais néanmoins nerveux vers l’annexe, la fait entrer, jette un œil rapide dans l’église et referme précautionneusement la porte.
- — Ma fille, je suis vraiment désolé de ce qui t’arrive, mais à péché exceptionnel, pénitence exceptionnelle. Tout ce qui va se passer ici est sous le secret de la confession, entre toi, Notre Père bien-aimé et moi. Tourne-toi, appuie-toi sur le prie-Dieu, regarde la croix et récite le Notre Père. Dis-toi que je ne suis que le bras de Dieu, ou enfin, son membre, ce n’est pas moi qui t’inflige cette pénitence, mais lui. Compris ?
- — Oui, mon Père, allez-y sans retenue.
Il soulève alors sa soutane et sort son sexe étonnamment dur pour un homme d’église en plein sacrement de réconciliation. Il trousse la robe de Marie-Charlotte, lui baisse sa culotte sans ménagement et l’enfile jusqu’à la garde sans autre forme de procès. Par chance, revivre sa séance masturbatoire avec son professeur préféré avait plus que trempé la chatte de la jeune fille.
Trente secondes et trois ou quatre va-et-vient plus tard, un liquide trop chaud et trop visqueux pour être de l’eau bénite s’échappe de la queue soi-disant divine pour emplir l’intimité de la jeune dévote.
À bout de souffle, le curé aux couilles vidées se réajuste. Il mate sans vergogne cette croupe si fièrement offerte qu’il vient de sauver de la damnation. Il semble apaisé, sûrement pour s’être convaincu si facilement qu’il faisait son devoir, avec ferveur à défaut de brio. Toujours le regard rivé sur cette paire de fesses diablement tentatrices, il se signe et reprend :
- — Ma fille, dit-il. Voilà une juste pénitence. Tu la compléteras par un Je vous salue Marie pleine de grâce avant de te coucher ce soir. Je veux te voir demain à la messe sans faute. Et n’oublie pas, je serais toujours là pour sauver ton corps et ton âme. Si par malheur tu venais à retomber dans le péché, reviens te confesser. Dieu est amour ma fille, ne l’oublie jamais et je suis son fidèle et dévoué serviteur.
À peine le temps de reprendre son souffle qu’il lève la tête et les mains au ciel en récitant sur un ton liturgique :
- — Dieu, Père plein de tendresse, toi qui a réconcilié le monde par la mort et la résurrection de ton Fils Jésus, toi qui as envoyé l’Esprit saint pour la rémission de tous nos péchés, accorde ton pardon à Marie-Charlotte, une de tes plus sincères fidèles.
Ma fille, tu peux maintenant te rhabiller et partir en paix.
La jeune fille remet sa culotte, arrange sa robe et en réajuste les boutons.
- — Je vous remercie beaucoup mon père de m’avoir sauvée. Grâce à vous j’ai échappé à l’enfer, je ne l’oublierai jamais. Et soyez certain que si je revenais à céder à quelques diableries que ce soit, je viendrais derechef chercher la juste pénitence que vous m’administrez si bien. Et évidemment, comme toute confession, tout ceci reste entre lui, là-haut, vous et moi, n’est-ce pas mon Père ? Personne ne comprendrait votre empressement à sauver une si jeune brebis égarée, ajoute-t-elle en le fixant d’un regard déterminé.
- — Tout à fait, tu es vraiment une brave petite, ma fille, un modèle pour toutes les paroissiennes. Passe le bonjour à ton père et à ta mère. À demain, à l’office.
Quelques minutes plus tard, la jeune étudiante arrive chez elle. La porte est close, la maison vide. Elle monte illico dans sa chambre, jette son sac par terre et se laisse tomber sur le matelas. Elle se retourne sur le dos, profitant de l’instant présent, un large sourire illuminant son visage angélique… diablement radieux.
Elle se lève d’un coup, pousse son lit, enlève deux lames du parquet et en sort une boîte. Elle en extrait un vieux cahier, prend un stylo et s’installe à son bureau.
- — Cher journal, si les hommes savaient comme ils sont faciles à manipuler, un véritable jeu d’enfant. C’est si excitant !
Tu aurais dû voir Monsieur Leroux : « je n’ai pas de matériel ni de gel lubrifiant, je vais donc devoir utiliser une méthode légèrement différente, » j’ai dû me faire violence pour ne pas éclater de rire ! Il aurait pu se contenter de demander : « combien de doigts voulez-vous que je vous mette, Mademoiselle ? »
En tout cas, il a été au-delà de toutes mes espérances, c’était FABULEUX ! J’ai joui comme jamais et je lui en ai mis partout, c’était divin. J’ai même découvert qu’il existait des femmes fontaines et que j’en suis une. Il faudra que je me renseigne sur le sujet, mais je ne sais pas où aller. J’ai de nouveau essayé le soir dans mon lit, mais sans succès, même avec une banane. Il va me falloir réfléchir à comment retourner le voir. S’il pouvait faire ça avec sa queue, ils pourraient entreprendre des travaux au ciel, car sept niveaux ne seront plus suffisants, crois-moi !
Et le curé, lui, c’est juste un imbécile heureux. Prétendre que sa bite est divine alors qu’en deux temps trois mouvements il s’est vidé ! Je lui mets un zéro pointé, c’est tout ce qu’il mérite. Mais c’est mon meilleur atout, la pièce maîtresse de mon plan. Sincèrement je ne pensais pas qu’il irait jusque-là. Je le croyais plus pleutre, qu’il se contenterait de me peloter en pleurnichant. Finalement cela m’arrange, il ne pourra plus rien me refuser maintenant. Il faudra quand même que je le garde à l’œil, excès de prudence ne nuit jamais. Et puis, je ne désespère pas de l’éduquer pour mon propre plaisir. Je crois que je vais souvent avoir besoin de pénitence, car au moins il l’a bien raide, ça je ne peux pas le lui reprocher !
- — Chérie, tu es rentrée ?
- — Merde, maman…
D’un geste bref et précis, elle ferme le cahier, le glisse dans la boîte qu’elle fourre sous le lit d’un rapide coup de pied. Le meuble reprend sa place originelle vite fait, la seconde suivante la porte s’ouvre.
Marie-Charlotte saute dans les bras de sa mère.
- — Maman, comme je suis contente de te revoir. Si tu savais combien tu m’as manquée !
- — Toi aussi ma chérie. Comment c’est passé ta semaine ?
- — Très bien, rassure-toi. Je suis toujours major de ma promo. Je viens d’aller me confesser et Monsieur le Curé m’a conseillé de m’inscrire à l’aumônerie de Toulouse. Il paraît qu’ils sont tous de bonne famille et très pratiquants. D’ailleurs, le week-end prochain ils font une sorte de procession, au stade de Colomiers, je crois. Monsieur Le Curé m’a dit que ce serait vraiment bien si je pouvais y aller. Mais tu sais, il me faut une autorisation pour les sœurs du foyer. Je ne voudrais vraiment pas qu’elles s’inquiètent pour moi. Tu serais d’accord ?
- — Si Monsieur Le Curé le conseille, alors j’en toucherai un mot à ton père, j’arriverai bien à le décider.
- — Merci maman chérie, et si papa hésite, dis-lui d’aller voir Monsieur Le curé, je suis sûr qu’il trouvera les mots justes.
La jeune fille marque un temps d’arrêt, un liquide chaud commençant à suinter le long de sa cuisse.
- — Mais je vous raconterai à tous les deux ma semaine ce soir, quand papa sera rentré. Le voyage m’a épuisée et je voudrais me reposer un peu avant le dîner.
- — Bien sûr, ma chérie, c’est normal, dit sa mère en la serrant de nouveau dans ses bras.
Une fois sortie de la chambre, elle remercie Dieu et tous les Saints, qui, dans leur infinie bonté, lui ont donné une fille si parfaite et si bonne chrétienne. Il lui faudra trouver un bon catholique pour mari, ça, c’est sûr, il ne peut en être autrement. Monsieur le Curé devrait être de bon conseil une fois encore.
Ouf, alerte passée, se dit Marie-Charlotte. Elle enlève sa culotte, l’utilise pour essuyer le mélange de mouille et de foutre qui coule de sa chatte et la plie soigneusement.
Elle repousse le lit, sort la boîte et en extrait le contenu. Elle y dépose consciencieusement au fond la petite culotte souillée, puis le cahier, et, enfin, tout au-dessus, un livre portant les traces d’un usage prononcé et agrémenté de plusieurs marque-pages : Les Liaisons dangereuses, par Pierre Choderlos de Laclos.