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Temps de lecture estimé : 29 mn
25/11/20
Résumé:  Un jour dans la vie d'un couple ordinaire.
Critères:  fh couple vacances plage amour voir noculotte fgode pénétratio
Auteur : Volnay-a  (Ecrire pour passer le temps)
Jour tranquille à Oléron




Matinée


Comme tous les ans, Léa et moi nous passons la première quinzaine d’août dans une maisonnette de l’île d’Oléron. Est-ce l’air de la mer, la rupture avec le train-train quotidien, une forte consommation de poissons et de fruits de mer ? Déjà satisfaisante dans l’ordinaire des jours, notre vie amoureuse, est encore plus intense pendant ces deux semaines. Les fantasmes que nous nous chuchotons sont plus débridés (surtout les miens), les positions plus variées et la durée de nos étreintes plus longue.


En ce moment nous sommes sur la plage, après notre bain matinal. J’ai terminé de me rhabiller et je déploie, autour de Léa, la vaste serviette qui nous sert de cabine de bain portative. Elle ôte son maillot et se penche pour prendre ses sous-vêtements dans son sac. J’adore ces instants où elle m’offre des aperçus inattendus sur ses seins lourds, ses délicieuses fesses rondes et la touffe à peine épilée qui cache, mal, les lèvres de son sexe (je n’ai aucun goût pour les chattes glabres). Elle fouille quelques instants et se redresse en murmurant :



Ben oui ! Malgré nos vingt-cinq ans de mariage, elle m’appelle chéri ou mon chat, ou Loulou et je lui rends la pareille. Nos enfants et nos amis en rigolent mais nous on s’en moque vu qu’on s’aime toujours autant, voire plus, qu’il y a un quart de siècle et que notre vocabulaire amoureux ne se limite pas à ce genre de petits mots affectueux. Il est même beaucoup plus étendu que ne peuvent l’imaginer ceux qui ne voient en nous qu’un couple très raisonnables de presque quinquagénaires.



Désolé pour les clichés de la littérature érotique, mais si il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’elle ne l’a pas fait exprès. D’accord, quand nous sommes en plein délire fantasmatique, nous n’hésitons pas à nous imaginer dans des situations tirées directement des revues, de la littérature (?), des sites ou des films dits pour adultes dont il nous arrive d’enrichir notre imagination. Mais de là à passer à l’acte, il y a un pas que ni elle, ni moi n’avons jamais sérieusement envisagé de faire. D’ailleurs, les rares fois où, emporté par l’excitation je lui ai laissé supposer que nous pourrions franchir la frontière qui sépare le rêve de la réalité, le résultat fut catastrophique. Désormais, je prends bien garde à respecter des limites que j’ai appris à connaître. En amour je suis de l’avis du regretté Georges Bernard Shaw « Ne fais pas aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent : il se peut qu’ils n’aiment pas ça ! » Pour atteindre au bonheur, j’ai besoin d’être sûr que ma partenaire apprécie les attentions que je lui prodigue et certain que celles qu’elle me dispense relèvent de son plaisir et pas du devoir fut-il conjugal…


Mais revenons à nos moutons et à la plage. Penser qu’elle pourrait se promener à mes côtés sans porter de sous-vêtements sous sa robe ou sa jupe est un de mes fantasmes favoris (peu original, mais je suis quelqu’un d’ordinaire). Je le cultive depuis longtemps. Apprendre qu’elle n’a pas de culotte est la bonne nouvelle du jour, mais je me retiens prudemment et je ne laisse pas éclater ma joie. Le hasard et son inattention ont bien fait les choses, n’en rajoutons pas. Rassurant, je lui murmure que ce n’est pas grave : Quand elle aura passé la robe légère, mais opaque, qu’elle a mise pour venir, personne ne pourra rien soupçonner. En cinq minutes au plus, nous aurons retrouvé nos vélos et comme la brise est presque imperceptible, sa pudeur ne risque rien. Elle en convient et quelques instants plus tard, la main dans la main nous quittons le bord de l’eau. La savoir presque nue (elle n’a, hélas, pas oublié son soutien-gorge) sous la mince étoffe qui dissimule des charme que je n’ai aucun mal à imaginer, a, sur mon métabolisme, un effet de plus en plus visible. Je bande si fort dans le boxer qui me sert de short que c’en est indécent. Par bonheur, il est presque midi, la plage est peu fréquentée et nous ne croisons personne. Elle ne se rend compte de mon état que lorsque nous arrivons aux bicyclettes. « C’est moi qui te fait cet effet ? » Elle rougit un peu en posant cette question dont elle connaît la réponse. Elle sait bien que, même si j’aime la nature, la contemplation d’un sous-bois, fût-il orné de fougères, ne suffirait pas à me donner une érection.


Dans des moments pareils, les paroles sont, au pire, navrantes, au mieux, inutiles. Je passe donc aux actes et je l’attire pour l’embrasser. Elle se colle à moi. Je glisse une main aventureuse sous sa robe. Oh joie ! Elle non plus, la situation ne l’a pas laissée indifférente : elle est trempée. Merde ! Des bruits de voix ! Un groupe d’ados débouche d’une allée, en même temps que le bruit d’un moteur annonce l’arrivée d’une bagnole. J’abandonne temporairement, et à regret, mes projets libidineux et, à défaut d’autre chose, j’enfourche ma bécane direction la maison.


Nous battons sans difficulté notre record de rapidité et nous voilà chez nous. Ni une, ni deux, j’ôte sa robe et je la pousse sur le lit. Elle écarte les cuisses. Mon membre qui avait perdu un peu de sa vigueur pendant l’intermède cycliste, retrouve toute sa superbe. Pour une fois j’oublie la case préliminaire et je m’enfonce d’un coup dans sa chatte dégoulinante. Mon dieu que c’est bon ! Je pilonne comme un malade pendant qu’elle m’encourage à ne pas ménager mes efforts ! C’est du rut à l’état pur ! Je n’ai qu’une peur : ne pas tenir assez longtemps pour qu’elle puisse jouir à fond. Un râle bien connu m’avertit que je m’inquiétais pour rien. Pendant qu’elle grogne, que c’est bon ! Qu’elle aime ma bite et qu’il faut que je me dépêche de juter pour qu’elle puisse repartir, je me laisse aller et je finis par lâcher les giclées de foutre qui nous expédient tous les deux au septième ciel.


La descente se fait progressivement. Je suis couché sur le dos. Elle est collée à moi. Contre ma cuisse, je sens la chaleur humide de sa chatte. Oui ! J’ai bien dit foutre, chatte et bite. À chaque occupation son langage. Celle à laquelle nous venons de nous livrer ne s’accommode pas d’un vocabulaire trop châtié. Il y a des moments où une chatte s’appelle une chatte et, pourquoi pas, un con !

Je tourne la tête. Long baiser, puis quelques mots, plus murmurés que dits, d’où il ressort que ce que nous venons de faire ça s’appelle l’amour et que ça porte bien son nom, quelle que soit la façon dont on l’articule.


Je ne sais pas vous, mais nous, ce genre d’exercice nous a toujours donné faim. J’annonce que je vais me doucher puis mettre la table pendant qu’à son tour elle ira se rafraîchir. Marché conclu. Quand je reviens vêtu d’un bermuda et d’un ample tee-shirt qui dissimule mon soupçon de brioche, elle est toujours étendue sur le lit. Me laissant à peine le temps d’apercevoir l’origine du monde, elle se lève d’un bond et file à la salle de bain. Pendant que je dispose assiettes et couverts, que je sors la salade de tomates et de poivrons préparée avant de partir à la plage et que je farine la demi-douzaine de céteaux que je vais faire frire, je l’entends chantonner. Quand elle vient me retrouver, joliment peignée, légèrement maquillée, dans la robe d’été rouge et blanche que je lui ai offerte pour son dernier anniversaire, rien ne pourrait laisser imaginer la bacchante qui, vingt minutes plus tôt s’écartelait pour mieux me sentir en elle.


Rien vraiment ? Elle a au coin des lèvres un petit sourire qui m’intrigue. J’abandonne pour un instant les céteaux à leur sort et je l’enlace. Elle me tend ses lèvres. On ne refuse pas ce genre de cadeau. Je l’embrasse, sa langue vient chercher la mienne qui ne demande qu’à se laisser trouver. Moi, par-dessus sa robe, je la caresse. Son dos d’abord, puis ses fesses. Pas le moindre renflement indiquant qu’il y ait là-dessous un élastique. Vérifions ! Ma main droite part en exploration. Alleluïa ! Ni soutif, ni culotte ! Elle recule et me sourit :




Après-midi


La salade est une petite merveille de fraîcheur. Les céteaux sont dorés à point. Le fromage blanc est moelleux et les fraises, des Maras des bois, un enchantement. Presque pas d’alcool, juste un verre d’Anjou à la fois rouge, frais et léger. C’est elle qui prépare le café. Nous le buvons, à demi allongés dans des chaises longues qui se font face. Elle a relevé ses jambes et j’ai une vue imprenable sur l’objet de mon désir. Il n’est pas si obscur que ça puisqu’un rayon de soleil passant entre les feuilles du tilleul qui nous abrite vient en éclairer l’accès.


Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Léa me demande innocemment (?) qu’est-ce qui peut bien déformer de la sorte le haut de mon bermuda. Sur le même ton, je lui réponds qu’il s’agit sûrement du fidèle couteau Laguiole dont je ne me sépare jamais. « Jamais ? » Elle a un petit rire. Je soupire faussement excédé « Quelquefois peut-être ! » Elle rit encore « C’est ça, quelquefois ! » et elle continue « M’étonnerait que ce soit le Laguiole ! C’est pas assez gros ! » Comment ça, pas assez gros ? Je suis peut-être un peu chauve et légèrement gras du bide, mais question attributs masculins sans être un phénomène de foire je fais partie de ceux qui n’ont pas à se plaindre des dons de Dame Nature. N’attendez pas les dimensions exactes, s’il y a une chose que je trouve pénible dans les récits érotiques, c’est la manie qu’ont certains de mesurer les pénis, le leur et ceux des autres, au pied à coulisse. On remarquera que, beaucoup moins stupides que ces obsédés du double décimètre – et plus, si goût de l’exagération -, les auteures et les écrivaines ne se croient pas obligées de détailler les dimensions en hauteur, largeur et profondeur du vagin, du clitoris et de l’anus de leurs héroïnes, ni les variations de ces organes au millimètre près en fonction de l’entrain du moment, de l’humidité de l’air et de la pression atmosphérique.


Mutine, Léa se lève, s’approche et pose la main sur la chose « Ouais, c’est pas ton Laguiole. P’têt un stylo feutre ? » Cette provocation ne peut rester sans réponse. Saisissant le poignet de l’imprudente, je me lève et l’entraîne en direction de notre chambre « N’importe quoi ! Si ça c’est un stylo feutre, tu dois pouvoir sucer le capuchon ! » Je dis ça, parce qu’en dépit de ses nombreuses qualités, Léa a un problème avec la fellation. Un peu avant qu’on ne se connaisse, elle s’est tiré de justesse des pattes d’un gros connard. Cet abruti avait entrepris de lui violer les lèvres parce qu’il s’imaginait que payer une coupe de mauvais champagne donnait automatiquement droit à une petite gâterie.


L’arrivée surprise d’une voiture de flics avait heureusement mis un terme à l’affaire. Mais l’épisode l’a suffisamment traumatisée pour la dégoûter de l’art gracieux et si plaisant de la sucette. J’ai fait ce que j’ai pu pour qu’elle oublie ce triste épisode. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence : le bisou rapide sur le bout du gland ou la légère léchouille dont elle me gratifiait, relevaient uniquement du désir de ne pas me faire de peine et elle n’en tirait aucune satisfaction. J’ai donc renoncé à la pipe et à ses charmes, non sans regrets (on désire toujours un peu plus vivement ce qu’on ne peut obtenir), mais sans amertume, d’autant que, pour le reste, ma Léa est une partenaire comme beaucoup de concubins (j’aime ce vocable qui, grâce à ses deux premières syllabes, réussit l’exploit de marier jargon administratif et coquinerie classique) de concubins, donc, et d’époux de championnes de la caresse buccale rêveraient d’en avoir. Fin de la digression.

En entendant le mot sucer, Léa fronce les sourcils et marque un temps d’arrêt. Je la rassure « Y a pas de stylo, ni de capuchon, je lui dis, mais un bon gros bâton qui ne demande qu’à être pris en main ! » Elle soupire soulagée :



Même si cette brève conversation n’est pas étincelante, elle nous permet d’arriver à notre lit. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? J’ôte la robe rouge et blanche. Mes yeux constatent avec satisfaction que mes doigts ne se sont pas trompés. « Alors ce bâton ? » me demande-t-elle avec une certaine impatience. « Il arrive ! » m’exclamé-je, en faisant tomber le bermuda et le slip qui va avec. Puis je retire le tee-shirt et me voilà, moi aussi à l’état de nature. Je n’ai pas ôté mes chaussettes parce que l’été je n’en porte pas. Sinon elles auraient volé avec le reste. Je considère qu’il est pire que malpoli, blasphématoire, de les garder quand on s’apprête à faire l’amour. Gourmande, Léa saisit un objet dont elle apprécie à haute voix la dureté.



Je suis debout devant-elle. Quelques secondes et un baiser mouillé suffisent pour que nous soyons tous les deux au même niveau. Elle étendue, moi à ses côtés, variant les positions dans le but unique de mignoter ses seins, d’en soupeser les rondeurs, d’en mordiller légèrement les tétons, de caresser ses fesses, d’en explorer la raie, d’en chatouiller l’étoile brunie et, ce que je préfère, de jouer avec sa chatte (sa figue, sa moule, sa craquette, son minou, son con… ) d’en écarter les lèvres, d’y plonger mes doigts, d’y promener ma langue, d’en dégager le clitoris (le bouton d’amour, le petit berlingot, la cerise sur le gâteau…) et de le titiller en douceur ou frénétiquement après l’avoir, ou non, enduit de lubrifiant.


Après quelques minutes exploratoires, Léa me fait comprendre qu’aujourd’hui, elle apprécierait que je me livre à un exercice dont elle goûte les effets autant que j’en apprécie la réalisation. Elle use pour cela du moyen simple et efficace qui consiste, tout en appuyant son buste sur des oreillers commodément disposés (ce qui a pour effet de mettre en valeur ses seins dont les tétons pointent de plus en plus fièrement) à écarter au maximum ses cuisses tout en tirant légèrement sur ses grandes lèvres. Cette position, est sans équivoque et si elle me demande d’enfin « lui bouffer la foune ». Ce n’est pas parce qu’elle craignait que l’idée ne m’en soit pas encore venue, mais pour ajouter à notre excitation le sel vigoureux des mots proscrits par les manuels de savoir-vivre. Je ne me le fais pas répéter. Rien ne me plaît comme ces moments où, sous la double action de ma langue et de mes doigts elle s’ouvre et dégouline de tout son jus jusqu’à ce qu’un « Ça y est ! » plus gémi qu’articulé, vienne m’annoncer qu’une fois de plus, je ne me suis pas trop mal débrouillé.


Un autre jour, je me glisserais immédiatement en elle, mais en cet instant, je pense nécessaire de nous offrir un intermède. D’abord un petit moment de tendresse pendant qu’elle redescend sur terre. Je la caresse doucement en évitant les zones sensibles. Je lui glisse des mots doux à l’oreille. Je lui dis que je l’aime et que je ne peux pas me passer d’elle. Je l’entends me répondre qu’elle est à moi, à moi tout seul. Nous échangeons des baisers d’abord légers puis de plus en plus prononcés. Je sens le désir la reprendre (moi, il ne m’a pas quitté) alors je lui suggère de passer par la case gode. Ses yeux brillent, mais, hypocrite et peut-être compatissante (elle doit penser que mon dard, toujours aussi raide, est impatient de pouvoir se loger à sa place préférée), elle interroge « Tu crois ? ». Je réponds que j’en suis certain, alors tout en s’allongeant le plus commodément possible, elle me souffle « Puisque tu le veux ! » manière habile de me faire porter la responsabilité des éventuels débordements physiques et oraux qui vont suivre.


Nos instruments du plaisir sont soigneusement rangés dans une petite mallette placée contre notre lit. En cas de besoin, cela nous évite les déplacements inutiles. Je l’ouvre. J’en extrais un tube de lubrifiant dont j’enduis abondamment les endroits que je m’apprête à solliciter. Des petits gémissements me disent que Léa apprécie ces préalables. Je n’en doutais pas et, comme abondance de biens ne nuit pas, j’en remets, aux sens propre et figuré, une seconde couche. Puis je prends les deux objets que j’ai sélectionnés. L’un imite avec beaucoup de réalisme un sexe masculin fin et allongé, l’autre est plus sobre de ligne. C’est un cylindre d’un diamètre consistant mais non démesuré. Son extrémité est ogivale, sa matière lisse et chaude. Des piles, que nous n’oublions jamais de renouveler, permettent de faire vibrer ces deux engins à des vitesses variables. J’ai une pensée pour celui qui, le premier eut l’idée de ces merveilles techniques. Cet inventeur a fait plus pour le bonheur de l’Humanité que certains des zozos sanguinaires dont les statues ornent nos places et je me dis que lancer une souscription pour ériger un monument au bon docteur Joseph Mortimer Granville, créateur du vibromasseur, serait une heureuse idée quand un gémissement plus fort que les autres me rappelle à la réalité. Celle-ci est des plus plaisantes. Léa écarte de nouveau les cuisses, de façon un peu moins démonstrative que tout à l’heure, mais entre sa mouille et le lubrifiant l’effet est irrésistible.


Je me saisis de mes deux auxiliaires, je les lui montre en lui demandant si ma petite salope préférée est prête à se faire mettre par les deux trous. Léa, me confirme qu’elle est bien ma salope et que je peux faire d’elle ce que je veux. Je n’ai pas attendu son accord pour commencer à enfiler dans sa rosette le gode le plus fin. Quand, il est bien en place, je passe au plus épais. Il se loge sans problème dans l’orifice à la fois voisin et accueillant qui, sans doute l’impatience, baillait en l’attendant. Après quoi je déclenche les vibrations. Je le dis sans fausse modestie, je manipule ces deux ustensiles avec une grande dextérité. Léa m’en récompense en m’offrant un spectacle dont je ne me lasse pas. Elle entre quasiment en transe, elle se crispe, se détend, se mord les lèvres, se malaxe les seins, les lâche pour s’ouvrir plus complètement bref, elle plane sans discontinuer jusqu’au grand cri de l’apothéose finale. Très doucement je retire mes deux complices de leurs gaines respectives et je les pose sur le sol.


Appuyé sur le coude je la regarde. Elle a fermé les paupières et respire profondément. On pourrait presque croire qu’elle dort. Mais elle tourne doucement la tête, ouvre les yeux et m’attire vers elle. Un baiser et « Oh mon amour ! Qu’est-ce que tu m’as fait jouir ! » Je souris flatté, mais déjà elle continue « Mais toi ! Tu n’as rien eu ! » Je hausse les épaules et lève les sourcils, genre bon petit soldat qui, n’ayant fait que son devoir, n’en attend pas la moindre récompense. Sauf que c’est de la pure comédie. Si elle ne m’offrait pas la suite et fin que je pense être en droit d’espérer, je serais plus qu’un peu désappointé. Ma chérie me rassure très vite. Elle se redresse, m’enjambe et s’empare du pieu qui n’attendait que ça (l’état d’excitation dans lequel je me trouve explique, sans l’excuser, cette exagération). Elle se l’enfonce dans la fente en soupirant que c’est encore meilleur que du plastique même vibrant. Je confirme. Entre son jus et le lubrifiant, ma queue glisse béatement dans son fourreau. C’est chaud, c’est souple, c’est exquis. Elle se trémousse avec un tel entrain que je sens que si je la laisse faire, je ne vais pas pouvoir tenir longtemps. Or, j’ai envie de faire durer ce moment de plaisir autant que je le pourrai. Je reprends donc le dessus et j’impose mon rythme en convoquant quelques images mentales (embouteillage du lundi matin, conférence de presse présidentielle, lessivage du plafond de la cuisine) destinées à prolonger de plusieurs minutes le temps qui me reste avant le feu d’artifice final. Vaines tentatives. Comment se contenir quand on ne cesse de vous encourager avec des :



Qui de nous deux s’endort le premier ? Moi, sans doute. Le bruit de la douche me réveille. Je me lève et je vais la rejoindre. Elle m’accueille avec un sourire qui ne trompe pas et m’attire auprès d’elle. L’eau ruisselle fraîche et douce. Nous échangeons des caresses, des petits baisers et des mots d’amoureux timides. C’est léger, c’est tendre, c’est émouvant.


Soirée


La sieste ayant de beaucoup dépassé l’horaire prévu, les quarante kilomètres de l’expédition cyclotouriste projetée pour l’après-midi en direction du phare de Chassiron sont remis à une date ultérieure. Nous décidons de la remplacer par une gentille petite balade sur la piste cyclable qui longe la côte. Nous passons cuissards et maillots (pas pour l’élégance : pour éviter les frottements inutiles, tant qu’à se livrer à un semblant de sport, autant s’équiper convenablement) et en route.


Nous pédalons tranquillement pendant trois quarts d’heure avant de revenir par le même chemin. Il y a peu de monde, des familles, quelques retraités, de temps en temps un sportif en mal de performance. Nous roulons côte à côte en échangeant de temps en temps un mot ou un regard. La piste effleure une falaise au bord de laquelle on a installé un banc (une plaque indique qu’il s’agit d’un don de la Pharmacie du port). Je propose un temps d’arrêt. Nous nous asseyons. Léa appuie sa tête contre mon épaule, je passe mon bras derrière son cou et je la serre contre moi. « Alors ? » demande-t-elle « Alors quoi ? » Contre toute vraisemblance je fais celui qui ne comprend pas « Alors tu sais parfaitement quoi ! Pour tout à l’heure ? » J’aggrave mon cas « Toi aussi tu as trouvé les céteaux un peu trop cuits ? » Elle se fâche « Arrête ! » Puis elle baisse le ton et elle murmure :



Je cesse de jouer les imbéciles et je réponds avec une sincérité qui vient du cœur (mais pas que) « Mieux que bien ! Parfait ! Et toi ? Elle pourrait se venger de ma petite plaisanterie, mais elle n’en fait rien « Parfait aussi ! T’as bien vu ! » Une petite caresse sur sa joue et je glisse « Pas que vu ! Senti ! » En remerciement j’ai droit à un baiser bien profond. Alors l’idée me vient que c’est le moment ou jamais de risquer une proposition à laquelle j’ai souvent pensé sans jamais oser lui en parler. Je resserre un peu mon étreinte et je me lance :



Elle sursaute avec un mouvement de recul :



Le ton n’est pas vraiment à la compréhension, je dirais même qu’il s’en faut de peu qu’il ne soit désagréable. Si comme ce matin et tout à l’heure, Léa peut se déchaîner, il faut qu’elle ait la certitude que nos ébats ne concernent que nous. Ainsi, elle aime que nous fassions l’amour en forêt (moi aussi), mais pour cela il me faut trouver des coins où nous serons sûrs de n’être pas surpris. En temps ordinaire, sans être pudibonde, elle est réservée. On ne plonge jamais très loin dans ses décolletés, ses robes les plus courtes s’arrêtent juste au-dessus du genou et, jugé trop transparent, le chemisier hors de prix que je lui avais offert il y a quatre ou cinq ans, n’est jamais ressorti de l’armoire où elle l’a rangé après un court examen et un Merci chéri aussi bref que glacial.


Je pourrais encore faire marche arrière, mettre ce que je viens de dire sur le compte d’une plaisanterie un peu lourdingue comme il m’arrive d’en lâcher de temps à autres, mais l’occasion n’a qu’un cheveu qu’il faut saisir quand il se présente. Je ne me décourage pas. J’appuie un peu plus fort ma main sur son épaule et j’insiste :



Et je fixe avec insistance l’entrejambe de mon cuissard. Il laisse voir au bon endroit, une légère proéminence qui ne demanderait qu’à se développer si ce genre de vêtement était assez souple pour le permettre. Léa a suivi la direction de mon regard :



Sans être franchement amène, le ton n’est pas rébarbatif. J’entrevois le début du commencement d’une possibilité et je décide poursuivre mon plaidoyer :



Je m’aperçois, trop tard, que, voulant aller un peu vite, je viens de lâcher une connerie. Elle en profite pour se moquer de moi :



Il faut savoir perdre une bataille si on veut gagner la guerre : je ris aussi, puis je commence par battre en retraite en admettant que oui, peut-être, ma façon de présenter les choses me classe temporairement, (j’accentue cet adverbe) dans la catégorie gros beauf bien lourd. « Mais non mon amour, sourit-elle, t’es pas un beauf ! Juste un peu con par moment ! » Je souris (intérieurement). Elle pense qu’elle a mis un terme en même temps victorieux et ironique à cette conversation. Rien de tel que cet instant où l’interlocutrice savoure l’ivresse du triomphe pour lancer la contre-offensive qui peut conduire à la victoire finale. Je repars donc à l’assaut en commençant par lui dire que cette idée de cuissard sous la jupe ne m’avait pas effleuré, mais qu’en y réfléchissant, je dois avouer qu’il y a peut-être là quelque chose à creuser.


La médiocrité de cette plaisanterie la réjouit. Elle croit y voir la preuve qu’à mon habitude je cherche à me tirer par l’humour, fût-il approximatif, du guêpier dans lequel je me suis fourré. Elle décide alors de clore l’incident. Pour me montrer qu’elle me pardonne mon pas de côté, elle m’offre ses lèvres. D’abord léger, notre baiser tourne assez vite au profond. Quand nous nous séparons, elle a les joues roses et le regard brillant. Je murmure :



Nouveau petit signe approbateur. Allons, c’est maintenant ou jamais ! Je me lance :



Elle fronce légèrement les sourcils.



Le ton s’est encore adouci et le sourire qui le souligne est prometteur. Poussons notre avantage :



Poser la question c’est m’engager à y répondre :



L’interruption est un peu brusque, mais pas au point de m’interdire de continuer :



J’approche mes lèvres de son oreille et je chuchote



Elle soupire : Impatience ? Ennui devant tant d’obstination ? Encouragement à poursuivre ? Optimiste, j’opte pour la troisième solution et je joue la carte de l’audace :



Le silence qui suit est, comme on dit, éloquent. Je ne veux pas lui laisser le temps de devenir pesant. J’y mets un terme avec un nouveau baiser. Il m’est rendu avec enthousiasme. Après quoi je reprends :



Elle sourit, ses yeux brillent



La question est posée à voix basse avec ce rien de rauque et de tremblant qui, mieux que tous les aveux directs, m’annonce qu’elle s’est laissée gagner par l’excitation et qu’il est temps de jouer mon va-tout :



Et sans attendre ma réponse, elle se lève et enfourche sa bécane.


Promenade vespérale


Sait-on ce qui peut venir à l’esprit d’un homme en promenade ?

Nicolas Gogol

Et d’une femme donc !

Comtesse Irina V. lectrice de l’auteur ci-dessus.


Je brûle de remettre le sujet sur le tapis, mais j’évite de l’aborder dès notre retour. À cela deux raisons. La première tient à la météo. Une chaleur de four pèse sur la fin de notre après-midi. En descendant de nos vélos nous sommes trempés de sueur et une nouvelle douche s’impose. La seconde est d’ordre tactique. Léa s’est à peu près laissé persuader. Il me faut attendre que ce soit elle qui reprenne notre conversation là où nous l’avons interrompue. Sinon elle pensera que je ne songe qu’à mon plaisir et que je veux à toute force lui imposer mon fantasme, alors qu’il ne m’intéresse que si nous le partageons, comme nous l’avons toujours fait jusqu’à aujourd’hui (voir plus haut la phrase de G. B. Shaw).


Prétextant un réglage sur mon dérailleur, je laisse Léa profiter avant moi de la fraîcheur de l’eau. Pendant que, pour la forme, je manie tournevis et pince-crocodile, je l’entends s’ébrouer et chantonner sous le ruissellement de la douche. Quand elle me rejoint dans l’appentis où je termine de me noircir les doigts, elle est tout sourire. Ses cheveux sont enveloppés dans une serviette qu’elle a nouée en manière de madras. Pour le reste, elle a passé un de mes ticheurtes Saint James et un short assez sage mais qui met en valeur ses jambes qu’elle a parfaites. Elle m’informe que, pendant que je vais me décrasser, elle va appeler nos filles (Élodie dix-neuf ans et Sabine vingt-deux) pour l’heure en train de gagner de quoi arrondir les allocations que nous leurs versons mensuellement.


La douche me fait un bien fou. J’en ressorts vêtu d’une fine chemise blanche et du bermuda, jadis bleu marine, que je traîne depuis plus d’une dizaine d’années. Léa est allongée sur une chaise longue, le nez dans un bouquin. Elle s’en extrait pour me donner des nouvelles. Les filles vont bien et la cadette, qui est hébergée chez ses grands-parents, lui a dit que ceux-ci s’étaient enfin décidés à changer une automobile dont l’état de vétusté devenait de plus en plus inquiétant. Ces informations méritent qu’on s’en réjouisse. J’exprime hautement ma satisfaction en terminant par un baiser léger et rapide sur les lèvres de ma femme. Elle m’en remercie d’un sourire puis, avant de replonger dans son livre elle me dit :



Soupir (intérieur comme le sourire de tout à l’heure) mêlant soulagement et satisfaction. En guise de réponse et de remerciement, je l’embrasse de nouveau. Elle me rend mon baiser puis elle plonge dans son bouquin. Je l’imite. Moi aussi, je suis un grand lecteur et je profite des vacances pour dévorer indifféremment essais, biographies et romans dont quelques productions locales qui m’ont offert, parfois, de belles surprises.


L’heure et demie qui suit est calme. Deux passereaux flûtent dans le tilleul, des escadrilles d’hirondelles passent en piaillant, la brise de mer fait frissonner les feuilles et, de temps en temps, un bruit de voix et des grincements de roues signalent le passage d’un ou de plusieurs cyclistes. Sonnerie de cloches, c’est l’angélus. Léa ferme son bouquin. Qu’est-ce que j’ai prévu pour ce soir, demande-t-elle. Cette question n’a rien d’érotique. Dans la répartition des tâches ménagères j’ai tiré la carte alimentation ce qui ne me coûte guère : j’aime faire la cuisine et les courses ne m’ont jamais ennuyé. Remettant à plus tard la suite des aventures de la famille Peruzzi, je ferme Canal Mussolini. « Si tu veux, lui dis-je, ce sera ma soupe à la tomate servie glacée et des tranches du rôti d’échine de porc d’hier midi avec une petite laitue bien croquante. Ensuite on pourrait s’offrir un sorbet sur le port ? « Mmmmh ! » Léa se passe la langue sur les lèvres et susurre un rien sentencieuse :



Pleurs de joie (toujours intérieurs) elle vient de citer une phrase de Brillat-Savarin qu’il m’arrive d’employer à propos d’activités sans rapport direct avec la gastronomie. Je lui montre que j’ai compris le message en citant à mon tour l’auteur de la Physiologie du goût :



Léa ne répond pas à cette dernière provocation. Elle réfléchit quelques instants puis, avec un petit sourire ironique :



Je hausse les épaules :



Je tends la main droite, elle la frappe, marché conclu !

Je ne fais qu’un saut jusqu’à notre chambre d’où je reviens dix minutes plus tard tout sourire en brandissant mon fidèle Mac book. Je le lui mets sous le nez en pointant de l’index le passage litigieux.



Je refuse de répondre. Elle insiste, mais je ne cède pas. Un pari est un pari lui dis-je, elle l’a perdu tant pis pour elle. Elle finit par se résigner, mais je vois bien qu’elle m’en veut un peu. Pour me faire pardonner, je propose une partie de backgammon bien que je n’apprécie guère ce jeu dont je ne maîtrise pas les finesses. Comme prévu, elle gagne ce qui lui redonne le sourire et, quand nous nous attablons devant la soupe à la tomate, elle a retrouvé sa bonne humeur.


En quittant la terrasse du glacier, Léa se suspend à mon bras. Nous marchons le long du quai, au milieu d’une foule bon enfant qui se promène entre artisans plus ou moins locaux, vendeurs de verroterie, camelots, confiseurs et musiciens diversement inspirés. Un duo nous arrête. Jeunes tous deux, un accordéoniste et sa chanteuse, une petite brune en robe noire. Coiffée d’une casquette, elle s’est fait une tête de pousseuse de goualante très Front Popu. Nous arrivons à leur hauteur quand s’éteignent les dernières notes de la Java bleue. Les couples qui tournaient dans l’espace laissé libre par les spectateurs éclatent en applaudissement. Les artistes saluent et enchaînent avec Mon amant de Saint Jean. Bonheur ! Depuis que j’ai vu Le dernier métro, c’est un de mes airs préférés. Je prends Léa par la taille et je l’entraîne au milieu des danseurs. Elle porte une longue robe noire d’été assez sage, mais un peu évasée que la valse fait virevolter. Tout en tournant je fais glisser ma main vers le bas. « Tu es content ? » murmure-t-elle. Comment ne le serais-je pas ? Sous la légère étoffe de lin je n’ai rien senti qui puisse faire soupçonner la présence du plus infime dessous. Pour toute réponse, je remonte ma main à sa taille, je la serre un peu plus fort contre moi et, tout en continuant de valser, je dépose des petits baisers sur ses lèvres et sur ses épaules que les fines bretelles de sa robe laissent presque nues.


Ensuite, le duo poursuit son récital façon années quarante du XXe siècle et nous dansons sur des airs où la valse alterne avec le tango et la java avec le paso-doble. Quand ils s’arrêtent pour faire la manche, je glisse avec reconnaissance, un billet dans la casquette que me tend la chanteuse puis je prends Léa par la main et je l’entraîne en direction de notre voiture.


Lorsque j’ignore la petite route qui conduit à notre maison, Léa se moque un peu. Elle me demande si, par hasard, mon taux d’alcoolémie ne m’aurait pas fait perdre le sens de l’orientation dont je me vante si souvent. Je la rassure. En fait de boisson alcoolisée, je n’ai absorbé que le demi verre de vodka qui accompagnait la glace de ma coupe Colonel. Il n’y a pas là de quoi me faire perdre le contrôle de mes actes. Si nous continuons tout droit en direction de la côte c’est que, gagnant de notre pari, j’ai décidé qu’une promenade à deux le long de la mer, était la meilleure façon de terminer une aussi belle journée. Un baiser rapide sur la joue me montre que ma passagère approuve mon initiative. Je trouve sans mal la petite piste repérée à la fin d’une matinée de pêche à pied. J’y gare la voiture dans l’obscurité d’un bosquet et, guidés par le grondement du ressac, nous marchons vers la plage, entre les pins et les buissons de tamaris. De temps en temps, nous nous arrêtons pour nous embrasser. J’en profite pour glisser mes mains sous la robe de lin et caresser le corps nu qui s’offre à moi. C’est pourquoi, lorsque nous arrivons en haut de la dernière dune et que nous découvrons l’océan, nous avons atteint l’un et l’autre un état qui rend capable de se livrer à des fantaisies qu’on n’envisage pas en temps ordinaire.


La mer est en train de se retirer. Tiède encore de la chaleur du jour, une petite brise souffle de la terre. La plage est déserte. Nous avançons main dans la main sur le sable humide et compact où il est si agréable de marcher pieds nus. Je risque des caresses qui, l’obscurité et la solitude aidant, sont de plus en plus hardies. Si il y a des crabes en promenade sur l’estran ils ne peuvent rien ignorer des charmes de Léa. Quelques centaines de mètres nous amènent à la petite pointe au bout de laquelle, reste du mur de l’Atlantique, un ancien blockhaus est à moitié enfoui dans le sable. Je me tourne vers Léa :



Léa se rebiffe : Nous n’avons pas de serviettes, proteste-t-elle. En plus, il n’est pas minuit. Je lui réponds que, vu la chaleur, nous serons vite secs et qu’au pire, en fait de serviette, ma chemise fera l’affaire. Quant au reste, elle sait très bien que dans l’expression bain de minuit, le mot minuit n’a jamais voulu dire qu’il fallait piquer une tête, au moment exact où l’on passe d’hier à aujourd’hui. À la vérité, il suffit que l’obscurité soit complice, l’ambiance favorable et l’eau à bonne température. « Dans ces conditions… » dit-elle. Sans m’attendre, elle fait glisser sa robe, la pose sur le béton du blockhaus, court vers la mer dans laquelle elle plonge en riant.


Je la rejoins. Quelques brasses nous suffisent pour passer derrière des rouleaux plutôt symboliques. « Si on faisait la planche ! » propose-t-elle. Comment ne pas être d’accord ! La lune est dans son plein. En tournant la tête, je la vois presque aussi bien qu’en plein jour. J’ai beau connaître par cœur les frisures de sa toison, la courbe de ses seins et l’arrondi de son ventre, la vue de son corps produit toujours sur moi le même effet. L’eau n’est pas très profonde, je reprends pied et je la prends dans mes bras. Elle se suspend à mon cou et entoure mon bassin de ses jambes. La poussée d’Archimède compensant efficacement la loi de la gravitation universelle, nous avons une sensation de légèreté qui rend ce moment délicieux. Raison pour laquelle, aux heures classiques et diurnes des baignades, nous n’hésitons jamais à nous étreindre de cette façon. Hélas nos maillots de bain et leurs élastiques, ainsi que la proximité des autres baigneurs nous obligent à limiter nos effusions. Ce soir nous sommes seuls et nus. Pas de voyeurs potentiels, ni de maillots jamais assez souples. Nous faisons l’amour au rythme de la houle, c’est à la fois tendre et profond et comme aujourd’hui la vie a décidé de nous gâter, une fois de plus, nous arrivons ensemble au bonheur.


Nous restons enlacés pendant quelques minutes. Je murmure à l’oreille de Léa une folle litanie où se mêlent mots d’amours et franches obscénités. Elle me répond en alternant, elle aussi, tendresse et impudeurs. Une vague un peu plus forte que les autres nous sépare. Nous nageons côte à côte jusqu’à une bouée de corps mort où nous faisons demi-tour pour regagner la plage.

Quand nous arrivons chez nous la lune a disparu. Nous nous douchons puis j’installe les chaises longues sur la terrasse et nous nous allongeons. Le ciel est plein d’étoiles. Je tiens la main de Léa dans la mienne. Elle murmure :



Question piège dont la réponse doit-être soigneusement pesée. Pour gagner du temps, j’ai recours à la méthode des révérends pères jésuites qui recommandaient de répondre à une question un peu épineuse par une autre question et je chuchote :



Me voilà donc avec, sur les bras, deux questions également délicates, mais j’ai eu le temps de réfléchir et je réponds :



Alors elle, câline :




Et la suite de l’histoire direz-vous ? Au risque de décevoir les amateurs de désordres amoureux, ils continuèrent de se la raconter à deux.