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n° 19923Fiche technique21700 caractères21700
Temps de lecture estimé : 12 mn
03/12/20
Résumé:  Le corps exulte et peut guérir une profonde tristesse, ou comment une rencontre surréaliste débouche sur une belle histoire...
Critères:  fh hotel amour fellation cunnilingu pénétratio fsodo -rencontre
Auteur : Birdies
Une bouée dans la tempête du chagrin

La matinée se lève…



Je regardai Sophie debout devant la fenêtre. Elle avait ouvert les volets donnant au soleil libre accès à notre nid. Son tee-shirt couvrait juste le bas du dos laissant ses jolies fesses danser au rythme de ses pas. Ses tétons flamboyants transperçaient le tissu blanc, disputant mon attention à cette douce touffe si bien soignée qui couronnait le trésor de son intimité.


Le début de l’été était là avec ses senteurs, ses couleurs en pleine mutation. Une ambiance câline planait dans la chambre où venaient se perdre les rayons du soleil matinal. La nuit avait été douce, sensuelle, torride parfois, dans le doux combat de nos corps. Son parfum collait à ma peau. Les yeux mi-clos je revivais ses caresses, son corps offert à nos plaisirs, la vibration de son tunnel d’amour si chaud si coulant de l’élixir du plaisir. Je sentais sa bouche, douce comme le satin, enveloppant mon sexe amplifiant mon érection naissante. La joie de la revoir là, après ce doute, cette angoisse de la perdre, touchée qu’elle fut par ce nuage noir qui déclencha la foudre.

Sophie se retourna un sourire coquin au coin de sa bouche si fine.



Aussitôt son corps glissa sur le mien, avec délice, ses seins s’attardant sur mon sexe dans une glissade contrôlée. Je la voulais encore, l’embrassais avec ardeur, tendresse, longuement. Son bassin bougea, juste un peu, donnant à mon sexe la liberté qu’il désirait. Nous nous retrouvions ainsi soudés l’un à l‘autre par cette pénétration volontaire et profonde savourant notre premier réveil ensemble.


Quel chemin fait depuis cette agression nocturne dont je fus la victime… Le contexte de notre premier « croisement » ne fut pas franchement très favorable à une histoire entre nous.


Christian, trente-quatre ans, physique normal, mais bien entretenu cadre commercial, j’étais en séminaire professionnel. Nous étions dans un hôtel de charme comme on peut en trouver dans quelques rares lieux. Confortable, meublé avec recherche, fauteuils clubs… bien loin des standards stéréotypés des chaînes modernes. Les salles de réunion étaient l’exception et offraient une prestation moderne et efficace. Tout cela donnait à l’ensemble une atmosphère apaisante. La distribution des chambres s’adaptait à la complexité géométrique des lieux. Après un long après-midi, nous finissions nos échanges dans un salon cosy, feutré. Nous parlions doucement comme contraints par l’ambiance. Une usure certaine me gagnait. J’avais perdu le fil et mon regard vagabondait.


Là, je remarquai dans un autre coin du salon, un groupe semblable au nôtre, très certainement dans un contexte similaire. Légèrement détaché, je remarquai une jeune femme brune, tenue « corporate », tailleur bleu strict, chemisier blanc. Elle avait l’air aussi concernée que moi par les sujets de son groupe. Nos regards ont accroché, un sourire léger sur ses lèvres fut l’accusé de réception. Le jeu continua quelques instants. Ravi de cet intermède, je restais prudent ne voulant pas éveiller une réaction de mes collègues. L’heure du dégagement pour le dîner avait sonné, l’agitation du groupe devint soudain plus dynamique. Un détour par ma chambre pour adopter une tenue plus décontractée. Elle était perchée tout en haut du donjon de cet hôtel genre château. La soirée terminée, nous voilà de retour dans notre manoir.


Dernières plaisanteries, dernières anecdotes échangées sur le parking et chacun se mit en route vers un repos régénérateur. Je foulais la moquette de l’escalier d’un pas assuré, silencieux. Du moins je le croyais. Cet escalier avait la particularité de ne pas avoir de palier. Les chambres s’ouvraient directement sur l’escalier, surprenant, mais bon… J’étais presque arrivé, je passais devant la porte d’une des chambres du donjon. Elle s’ouvrit silencieusement à mon passage ; ce qui me surprit. La tête de la jeune femme brune aperçue dans le salon me souriait. Je m’approchai voulant m’excuser du bruit que je n’avais pas fait !


Par surprise une main ferme me happa vers l’intérieur. Un talon claqua la porte. Je me retrouvai contre le mur de la chambre inconnue, un corps gracile collé au mien, des lèvres cherchant les miennes. Je capitulai sans combattre devant cette douceur envahissante. Elle était habillée de ce que la pénombre me laissait entrevoir. Mes mains voulurent la découvrir ; je

n’en eus pas le temps. À genoux, elle libérait mon sexe de ses mains agiles, et une bouche brûlante l’amena dans un état d’excitation extrême. Elle aspirait, suçait, jouait avec sa langue. Ses mains courraient sur mes fesses, sur mes attributs. Je m’abandonnai à ce délice fabuleux. Ma jouissance était proche, et je n’avais pas envie de me retenir. Dans un réflexe, gentlemen, je voulus me retirer de cet écrin. Avec force ses mains plaquées sur mes fesses m’empêchèrent toute fuite. Un déluge de feu envahit sa bouche, rien ne fut gâché de ma jouissance. Abasourdi par la situation, je me baissais vers ce corps à mes pieds.

Avec souplesse elle se releva et m’embrassa, avec mon odeur sur ses lèvres.



Et elle me poussa hors de sa chambre.


Tel un automate je me retrouvai assis sur mon lit, m’interrogeant si je n’avais pas rêvé. Finalement je décidai de reporter la réponse à demain matin, mais il était déjà demain !

Le réveil de l’iPhone me rappela à la réalité professionnelle.


Pas de signe de présence de l’autre groupe. J’en conclus à un départ très matinal. J’étais déçu. Bien, mauvaise journée. Notre réunion s’acheva en fin de matinée. Avant le départ chacun régla ses extra à l’accueil. J’annonçai le numéro 23.



La réceptionniste me tendit une enveloppe que j’ouvris une fois dans ma voiture.


Envie de vous entendre ou de vous revoir si…, Sophie 07 92…


Une douce euphorie s’empara de moi. Musique à fond, je pris la route de retour. Au premier péage j’ai rejoint le parking. Je composai le numéro ; la sonnerie s’éternisait, je raccrochai. Je tentai un autre appel. Une voix mélodieuse me suggéra de laisser un message, mon numéro… « je vous rappellerai ».

Déçu et sans trop d’espoir, je m’exécutai. Je repris la route, bougon. Même à mon âge, la bouderie fait partie de ma panoplie.


Le travail journalier occupa mes priorités. Un jeudi soir, quelque huit jours après notre réunion, mon portable vibra. Le numéro, de Sophie, l’inconnue de l’hôtel, s’affichait. Je décrochai :



Un instant de silence, puis un rire cristallin resonna.



Le rire ponctua sa remarque, et s’engagea une longue conversation de découverte. J’étais sous le charme de sa voix, grave, mais pas trop, un phrasé mesuré, surtout des intonations d’une douceur envoûtante.

Nous avons convenu d’un déjeuner, pour le samedi suivant, dans une auberge bien connue en périphérie d’Avignon, où elle habitait.


Mon quartier général était établi dans ma maison, dans la campagne aixoise, avec vue sur la Sainte-Victoire. Petite maison de style provençal, et son jardin, seul vestige qui me restait de ma courte vie de couple. J’aimais vivre dans cette nature encore protégée.


J’arrivais en avance à l’Auberge des Cabannes. Un cadre apaisant avec au centre une grande bastide et ses chambres grand-confort, son espace bien-être… Je la vis arriver, souriante, une démarche souple jouant avec le tombé de sa robe couleur sable. Sûre de son charme elle prit le temps d’arriver jusqu’à la table… Je découvrais une belle jeune femme, brune, cheveux mi longs, des yeux marron… Une jolie poitrine se devinait, très légèrement découverte par un décolleté carré. Sophie me salua avec deux bises. Le déjeuner déclina les saveurs d’une cuisine faite avec talent et simplicité. Nous avions fait connaissance, partagé nos passions, un peu de nos intimités, avec retenue. Le châteauneuf du Pape qui accompagnait le carré d’agneau au thym fut un désinhibiteur aidant. Jeune femme de trente-deux ans, Ingénieur qualité, elle rayonnait par son charme naturel et sa féminité assumée. J’étais bien et ressentais le même écho de sa part. Ma main posée sur la sienne, délicatement… une légère caresse de mon index sur le dos de sa main installa un silence soudain. Ses yeux marron brillaient, ses lèvres se faisaient sensuelles. Lentement, d’un mouvement félin, elle se pencha vers moi, au-dessus de la table, et posa ses lèvres sur les miennes pour un doux baiser.

J’étais aux anges, ma main prenant la sienne totalement. Elle me regarda avec envie et me demanda :



Je me levai ;



Après quelques instants je la rejoignis, l’embrassais et lui susurrais :



Dans un éclat de rire, elle se leva, se lova contre moi et nous voilà en marche vers l’intimité que réclamaient nos états émotionnels.

Loin de la tornade de notre première entrevue, c’est avec douceur que nos corps se rejoignirent dans des baisers interminables… nos lèvres… son cou… le mien. Je mordillais son oreille. Ma main fit descendre le zip dans le dos, faisant glisser la robe de ses épaules. Oubliée l’agression de notre face à sexe. L’écrin blanc d’un balconnet m’offrait deux seins impatients de recevoir des caresses. Un pincement de la fermeture et voilà une magnifique poitrine qui explosa à ma vue. Délicatement je suçotais le téton, provoquant les gémissements de Sophie. Un mouvement de hanche et voilà la robe gisant à ses pieds.


Je goûtais à cette peau si douce, descendis lentement sur le ventre, mes mains tenant prisonnier ses seins. À genoux, j’embrassai cette petite toison brune embellie par un string minimaliste. Ma langue réussit à s’infiltrer dans un univers chaud et humide. Sophie, distraite un instant des boutons de ma chemise, fit glisser le string. Je mangeais ce fruit offert, mes lèvres collées sur le clitoris turgescent. Les gémissements devinrent plaintes, son bassin se collant sur ma bouche. Les mains de Sophie se perdaient dans mes cheveux avec tendresse. Ma langue glissa et devint intrusive dans sa grotte, provoquant une coulée de nectar. Je me délectais de cette offrande. Le mouvement brusque de son bassin, sa main s’accrochant très fort à mes cheveux annoncèrent l’orgasme qui la foudroya. Elle glissa le long du mur, haletante. De mes bras j’enlaçais ce corps inerte, couvrant de baisers sa chevelure collée à mon épaule. Avec délicatesse je la soulevai, mis mes bras sous ses cuisses et la portai sur le lit. La récupération fut immédiate, ses lèvres vinrent goûter son miel encore sur ma bouche. D’un élan souple et harmonieux elle se retrouva sur mes cuisses emprisonnant mon sexe, pour une symphonie allegro, de ses lèvres et de sa bouche. Je retrouvais les sensations de notre étreinte nocturne. Sophie sentit la rupture proche et cessa son si doux supplice.



Je la renversai, tendrement, sur le dos. Ses jambes pliées me guidèrent vers l’antre que je pénétrai profondément, d’un coup. Son corps se colla au mien dans une communion intense. Son bassin ondulait suivant mon rythme. Ses mains serraient mes épaules. Les tétons s’excitaient au frottement de ma poitrine. Son explosion provoqua une réaction en chaîne de nos plaisirs. Le jet de ma libération chaud, puissant, emplit son vagin. Serrés l’un contre l’autre cette première communion fut ponctuée de borborygmes d’un haut niveau sonore.


Nous avons fait et refait l’amour avec passion, délectation, avec une entente inattendue pour deux amants qui se découvraient. Ma main se faisait douce courant sur la peau de son dos, jouait avec la courbe de ses fesses, égarant un de mes doigts sur une corolle cachée. Elle riait, se cambrait comme une invite à poursuivre mon exploration. Sa main avait pris mon sexe en otage, l’obligeant, par de savantes caresses, à durcir. Elle se mit sur le côté, collée contre moi.



Avec précaution, doucement, je m’appuyais sur le sillon de ses fesses ; sa main me guidait vers cette corolle qui s’ouvrait sous ma poussée. C’est elle qui par son mouvement engloutit mon sexe dans l’étroit chemin détourné d’un autre plaisir. L’étreinte devint forte, animale, déchaînant nos corps dans un tourbillon puissant. Ma main prit possession de son sein un instant abandonné. La sienne s’activait sur son bouton. Elle était en état second… grognant, geignant, donnant un tempo élevé à ma pénétration.


En sueur, heureux, la respiration haletante, main dans la main, nous étions sur une autre planète, loin de tout. Une pause s’imposait. La grande douche italienne nous tendait son confort. Ce fut une séance de massages réciproques, de corps contre corps, de baisers… du pur plaisir. Le soleil baissait lentement prenant le temps de nous faire profiter du balcon donnant sur le parc, apercevant au loin le Ventoux.



Un toc discret et nous voilà servis par une charmante jeune femme en tenue civile, souriante. Posant le plateau sur une table basse, son regard se porta sur Sophie. La serviette de bain ne couvrait que très partiellement sa poitrine.



Le rouge vint aux joues de ma compagne ! je me retenais de rire à cette situation inattendue. Notre serveuse tourna les talons et quitta la chambre, sans se presser, le regard toujours tourné vers l’objet d’un désir manifestement refoulé.



La soirée s’avançait, nos baisers interrompus par une gorgée de vin blanc ou un toast.

Nous avons pris le temps d’une ballade dans le parc de l’Auberge, admirant les grands platanes endormis dans le crépuscule. Un banc près de l’étang nous accueillit. Sa tête sur mon épaule nous étions silencieux, appréciant cet échange silencieux, tendre, loin du contexte de notre première entrevue. Nous n’avions, pas encore, évoqué ce moment.


Le fait de rester ensemble cette nuit s’est imposé à nous naturellement. Lovés sous les draps nous partagions nos rires nos baisers, nos étreintes qui les mettaient à mal. Elle était allongée sur mes jambes remontant lentement, frottant ses seins sur mon sexe. Ce va-et-vient diabolique m’amenait à une tension très forte. Son sourire et son regard malicieux étaient provocateurs. La douceur de cette caresse devenait irrésistible. Je me cambrai, elle stoppa immédiatement et vint m’embrasser avec passion laissant retomber la pression. Elle recula et se releva pour s’empaler lentement sur mon sexe. Mes mains sur ses seins, je tordais ses tétons, provoquant des gémissements aigus. La fontaine de sa jouissance se répandait sur mes cuisses.


Soudain une sonnerie type sirène retentit, venant de son portable posé sur une console. Tel un ressort, elle bondit, se précipita pour répondre. Je fus gêné, angoissé de voir son visage se transformer, blanchir et des larmes envahir ses yeux.

Effondrée, assise au bord du lit, elle était incapable de parler. Elle transpirait la panique. Je me suis approché d’elle avec précaution, sentant un moment délicat. Elle était là, sanglotant ; je ne comprenais pas, je me sentais étranger.



Dans la précipitation, et ma totale incompréhension, elle se rhabilla très vite et partit rapidement sans un mot.


Je décidai alors de quitter l’Auberge, m’ayant pas le cœur à rester dans cette chambre. Une explication sommaire à la réception et me voilà sur la route, la tête pleine de questions.


Son silence dura tout un mois. Silence à mes appels, à mes messages. Elle était perdue, pour moi, emportée par un tourbillon malin. Allongé au soleil, je pensais, encore, à cette aventure. Elle s’était offerte à moi sans raison. Puis nous avions partagé un moment sublime sans aucune retenue, elle m’avait tout donné d’elle. Nous étions en harmonie, si vite, dans notre délire charnel, dans nos idées, nos goûts. J’étais décontenancé par une situation que je ne dominais pas. Et puis le silence, l’oubli peut-être… La panique de son départ, dans une douleur non avouée, m’avait profondément troublé. Que de questions sans réponse. Dans ces moments de réflexion, chez moi, seul, j’étais mal à l’aise.


Un samedi matin où le soleil d’été couche la Provence, un numéro inconnu apparut sur mon portable. Machinalement je répondis :



Je dus m’asseoir sur le premier siège à portée. Après un instant pour reprendre mes esprits, je sentis que j’étais heureux de l’entendre.



Soudainement il y avait dans l’air cette transparence au goût d’euphorie, d’espérance. À trente-quatre ans, je retrouvais les vibrations d’adolescent lors de premiers émois amoureux. Cet emballement de ma part était-il raisonnable ? L’accélération du temps, pouvait-il être, aussi, le renouveau d’une belle histoire ? J’étais dans l’instant décroché de mon univers quotidien, dur et sans concession. Une bulle allait s’ouvrir.


Ainsi nous nous retrouvions dans la continuité de notre première et seule rencontre. Son sourire et son envie immédiate de m’embrasser chassèrent tous mes doutes.

À l’ombre du figuier, je servis un café, dégusté lentement. Nous échangions des regards, des sourires. Nous sentions une gêne. Je sentais, de sa part, un besoin de parler. Elle est venue se blottir contre moi. Sa tête dans mon cou. Avec lenteur, émotion, elle se libéra du poids de son chagrin, profond.



Mes bras se sont faits protecteurs, mes lèvres ont essuyé ses larmes. Notre baiser fut un des plus longs que nous n’ayons jamais eu. Je la pris par la main et nous avons visité le jardin, la maison… sa grande pièce à vivre blanche et son canapé rouge… la cuisine ouverte sur une terrasse où le four à pizza l’a bien fait rire, m’imaginant en pizzaïolo plein de farine. À l’étage, les deux chambres, dont la mienne en vrac dans cette matinée de week-end. Ses bras m’ont enlacé, elle m’a poussé sur le lit. Un autre mouvement d’un concerto pour corps et quatre mains aller se jouer. Et c’est au matin que j’admirai ses fesses blanches dépassant du tee-shirt.


La matinée fût belle, regarde-moi ce bleu, le soleil nous inonde.