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n° 19951Fiche technique19921 caractères19921
Temps de lecture estimé : 11 mn
17/12/20
Résumé:  Anatole, un élève de deuxième année, a réussi à entraîner sa prof chez lui. Il rêve d'elle depuis longtemps et a enfin osé se lancer. Léonore est tentée, mais est-ce bien raisonnable ?
Critères:  fh fplusag profélève ffontaine caresses fellation cunnilingu pénétratio humour -totalsexe
Auteur : Ludivine de la Plume      Envoi mini-message
Est-ce bien raisonnable ?

Rue des Quatre-Vents, six étages sans ascenseur, heureusement que j’entretiens ma forme : ça m’évitera peut-être de m’échouer sur son palier comme une baleine asthmatique.

Devant moi dans l’escalier, Anatole Ripley, étudiant en deuxième année : belle petite gueule, look mode, mais pas trop, style « je garde mon indépendance d’esprit », pas bourreau de travail, mais réflexions pertinentes et humour percutant.


Mon élève, donc…

Vingt ans et la coupe de cheveux qui va avec.

J’en ai vingt-cinq de plus…


Dans ma tête, la voix de la raison s’époumone. En vain. Je ne suis pas encore totalement décidée à m’autoriser cette folie furieuse, mais monter l’escalier qui mène à son antre me met déjà sur une pente dangereuse… quoique rudement ascendante pour l’heure.

Quatrième étage… il est encore temps de faire demi-tour.

Mais ma curiosité, l’éclat dans son regard quand il a pris mon poignet tout à l’heure au café, ses paroles décidées :



Le choc électrique de ce contact, l’excitation de la transgression, m’entraînent irrésistiblement à sa suite. Il a raison, l’animal : incontestablement, j’en ai envie. Ses lettres si bien écrites, subtilement sensuelles, si habilement flatteuses, me donnent envie d’aller y voir de plus près.


Le choc à la réception de la première avait rapidement fait place à l’attente des suivantes, créant une addiction troublante. Ce n’est pas un amoureux transi, ses lettres ne parlent pas d’amour, mais seulement de désir, de plaisir et de sensualité. Et la sensualité, il la transpire par tous les pores de sa peau et par son regard brûlant quand il pense visiblement à toute autre chose alors que j’explique les études d’audience.

Tout à l’heure dans ce café où j’étais censée l’éconduire gentiment, mais fermement, je regardais ses lèvres en les imaginant sur les miennes et je rêvais son regard sur mon corps. Ça ne lui a visiblement pas échappé.


L’appartement est un minuscule F2 bien aménagé, plutôt bien tenu. Décoration hétéroclite, mais chaleureuse, mélange Ikea/Brocante, canapé en cuir craquelé et portemanteau de bistrot, affiches d’expos sur les murs. Un peu de désordre, mais rien d’effrayant pour qui n’est pas Bree Van de Kamp.

Une chaise Eames, le modèle rocking-chair qui fait naître dans mon esprit une image déplacée que je m’empresse de chasser. Mon inconscient est apparemment très, très motivé. Un décor un peu cliché de trentenaire intello plus que de teenager, confirmant la maturité de son propriétaire.

Et son goût pour le vintage…


Il fait un thé (dans une vraie théière avec du vrai thé et pas du Lipton Yellow) pendant que j’inspecte les lieux et notamment sa bibliothèque bien fournie en auteurs américains et français contemporains parmi mes favoris. Incontestablement, il gagne des points. Au passage, je vérifie aussi que nulle caméra n’est dissimulée entre les rayons et que son ordinateur portable est fermé. Je ne suis pas encore certaine d’y aller (mon œil), mais si je peux éviter la sex-tape clandestine…


Il me donne un mug à drapeau Union Jack en me caressant les doigts, je sursaute à ce contact. Il me regarde dans les yeux pendant que nous buvons debout en nous brûlant les lèvres, en silence, laissant monter la tension. Sans quitter mes yeux, il pose son mug à drapeau US et s’approche de moi, son œil se faisant prédateur à mesure qu’il avance.

Il ôte doucement ma tasse de mes mains, la pose, me colle contre le bar, m’embrasse. Sa langue est douce quand elle parcourt mes lèvres, plus ferme pour chercher la mienne, sa respiration s’accélère il resserre son étreinte, ses mains partent soulever mes cheveux et caresser ma nuque (mon Dieu, que j’aime ça !) puis descendent sur mes hanches. Il s’arrête, se recule, me sourit, et murmure :



Puis il m’enlève ma veste, doucement, puis mon pull, m’embrasse dans le cou, glisse ses mains fraîches sous mon T-shirt. Je me laisse faire, un petit sourire aux lèvres, me détendant petit à petit, repoussant loin de moi les pensées raisonnables. OK, c’est n’importe quoi.

Mais mon Dieu que c’est bon ce regard de désir sur cette belle petite gueule.

Il enlève mon T-shirt, dégrafe mon soutien-gorge en expert, apprécie ce qu’il découvre et le dit, toujours en conservant le « vous » qui devient plus décalé à mesure qu’il me déshabille. Légèrement, presque nonchalamment, il caresse mes seins du dos de sa main, y promène ses ongles, observant le désir dans mon regard. À mon tour, posément, je lui enlève sa veste, son T-shirt. Je m’approche, hume sa poitrine, couverte de poils cuivrés, souplement bouclés. Je caresse son dos et ses reins, le sentant frémir sous mes ongles. Sa poitrine est ferme, son ventre idéalement plat, avec ce creux symétrique au-dessus des hanches : la ceinture d’Apollon, comme les statues grecques, affreusement sexy, qui m’a toujours fait craquer.



Ses baisers se font plus précis, il prend possession de ma bouche de façon impérieuse et sexuelle, il me plaque contre lui en s’emparant de mes fesses et glisse son genou entre mes jambes. Je commence à lâcher prise, au moins physiquement, mais mon esprit reste en éveil, je veux garder le contrôle de mes réactions et éviter de partir en vrille.


Mon cerveau reptilien s’emballe, mais mon cerveau rationnel a du mal à croire que je suis là, à demi nue, dans les bras d’un jeune homme à l’érection éloquente, que je retrouverai dans trois jours dans ma salle de classe ! STOP !

Je me dégage et vais m’asseoir sur le canapé en secouant la tête comme pour me débarrasser d’une idée obsédante. Et en veillant à me tenir bien droite pour éviter de plisser du ventre comme un sharpei, on a sa fierté.



Il sourit, se passe la main dans les cheveux, vient s’asseoir à côté de moi. Il est magnifique.



La dernière phrase dite en serrant les dents, avec un regard à faire fondre Madame Thatcher elle-même. Mais sait-il au moins qui est Margaret Thatcher ? Je secoue la tête et réponds :



Je m’accroche au vouvoiement comme à une bouée de sauvetage, dernier rempart de la raison. Il reprend :



Il rit :



Dans un soupir il se penche vers moi et dessine des arabesques du bout du doigt sur ma peau, passant entre mes seins, derrière mon cou, sur mon ventre… c’est terriblement excitant, j’en ai la chair de poule, d’autant plus qu’il me regarde droit dans les yeux. Le torticolis me menace, mais la tension de son regard m’hypnotise, la brûlure de ses doigts sur ma peau et ses paroles m’électrisent :



Tandis que j’abandonne tout contrôle de la situation. Je m’accroche encore au vouvoiement et à l’ironie distanciée :



Mais mon corps prend eau de toutes parts et ma raison est déjà vaincue.

Il m’embrasse encore puis fait descendre ses lèvres le long de mon cou, le long de mon corps, et s’agenouille devant moi. Déboutonne mon jean. Embrasse la peau tendre de mon ventre. Caresse mes fesses, mes cuisses, fait glisser jean et culotte le long de mes jambes qu’il embrasse, lèche et mordille tour à tour. Je cambre mes reins et me cramponne à ses cheveux, j’ai fermé les yeux, je savoure. Chaussures et chaussettes ont valsé, suivies par le jean. Me voilà nue sur son canapé, littéralement trempée, les taches ne partiront pas sur le cuir…



Réflexe de mère de famille à quoi il répond :



Le nez dans mon giron, il semble en effet à mille lieues de ces considérations matérielles, il me hume, me respire, me goûte à petits coups de langue avide, et c’est délicieux.

Je m’abandonne à sa bouche, ouvrant mes jambes et agrippant ses cheveux de plus belle. Sensation fantastique sans cesse renouvelée, décharges électriques, fourmillement des terminaisons nerveuses, spasmes et contractions, gémissements, grognements, tout n’est que sensations, cerveau rationnel aux abonnés absents, Dieu que c’est bon, je tressaille, me tends comme un arc, ma tête part en arrière en mouvements incontrôlés, une dernière contraction, un cri bref… et voilà le canapé inondé. Anatole se redresse, le visage trempé comme un fauve après la curée. Surpris et amusé, il goûte sur ses lèvres ce mystérieux liquide cristallin.



Et moi d’abandonner définitivement toute retenue :



Son appétit a éveillé le mien et à mon tour je m’agenouille au bas du canapé, avide de découvrir sa queue. Elle me plaît, elle est large et droite et sur son bout luisant perle mon délice, son goût est délectable et je fonds en la dégustant, son contact sur mes lèvres m’électrise à nouveau, je pourrais jouir encore rien qu’à cette sensation, je cramponne ses fesses fermes et assure ma prise. Il profite et gémit, le corps cambré, les mains sur mes épaules, mais bientôt me retire ce plaisir et s’agenouille devant moi, me regarde au fond des yeux et murmure :



Clairement en ce moment précis je ne veux rien d’autre au monde, je pourrais tuer pour ça, je ne suis qu’attente de ce moment où il me pénétrera et je réponds en soutenant son regard :



Et donc… Il m’entraîne dans sa chambre, me prenant par la main, c’est mignon. Tandis que nous parcourons les quelques pas nécessaires, je me régale du spectacle de ses fesses rondes et du sillon de poils cuivrés qui souligne le creux de ses reins… délicieux. Dans sa chambre, encore des livres empilés sur le sol en équilibre instable, des pochettes de 33 tours punaisées sur les murs, l’ambiance vintage est confirmée… et des draps frais. Anatole a prévu le coup, je souris en lui faisant la remarque.



C’est pas faux… Nous sommes debout près du lit et Anatole m’embrasse à nouveau, impérieusement, profondément, les mains dans mes cheveux. Cette fois nos peaux sont nues et nos corps déjà complices, je retrouve mon goût sur ses lèvres comme il doit retrouver le sien, et nos bassins se collent l’un à l’autre. J’adore sentir sa queue contre mon ventre, cette queue dont le goût m’a déjà comblée et qui va bientôt me combler à nouveau, j’en rêve, j’anticipe cette sensation que mon corps attend de toutes ses fibres. Je m’allonge sur le lit, et l’attire contre moi, je le veux, je veux sa queue sur mes lèvres, sur mon clitoris. Il se penche vers la table de chevet et attrape un préservatif, pendant qu’il l’enfile je ne suis qu’attente fébrile et je gémis de soulagement quand il promène son gland sur ma fente trempée et ouverte par l’envie.


Son contact me fait frémir, lui aussi vibre de tout son corps. Lentement il me caresse de toute sa longueur, excite mon clitoris exposé, son gland parcourt mes lèvres gonflées, surveillant mes réactions, guettant mes soupirs… et puis ses gestes se font plus rapides. Il a trouvé le mouvement et le tempo qui me rendent folle, mon plaisir monte et culmine vite, très vite, je me tends, mon corps se cambre sur le lit et je jouis violemment, mon plaisir inondant la couette et aspergeant son ventre. Il n’en a cure et jubile du plaisir de voir le mien si fort, ses yeux brillent, il sourit, du sourire de l’homme qui a su nous faire jouir et qui a aimé ça.

Mais je deviens impérieuse, l’heure est grave et l’urgence est totale :



Fais le malin, toi… tu es aussi fébrile que moi, tu me veux autant que je te veux même si tu prends plaisir à me torturer !

En attendant je tremble et je gémis, les yeux au plafond, concentrée sur les fourmillements de mon sexe éperdu, pris de cette fringale immense et désespérée : à cet instant précis j’ai l’impression que rien d’autre ne compte, je ne suis qu’un corps et des terminaisons nerveuses exaspérées par le désir. Enfin le voilà, il s’approche et je crois mourir quand sa queue touche mon orée, et mourir encore quand il s’enfonce en moi, me regardant dans les yeux, mes yeux qui s’écarquillent sous l’effet de sa progression. C’est tellement bon, ce sentiment d’être comblée, cette impression de plénitude, ces sensations multiples qui se déploient au gré de ses mouvements comme un gigantesque papillon qui ouvrirait ses ailes dont le moindre battement déclenche des multitudes de vagues de plaisir. Je le regarde intensément, ses yeux débordent du même bien-être. Je ferme alors les miens pour mieux me concentrer sur mes sensations, une onde rouge a envahi mon esprit, un rouge chaud et palpitant, et cette chaleur irradie l’intérieur de ma tête…, mes ongles se plantent dans ses épaules et je ne peux retenir mes cris, tant pis pour les voisins, je ne pense plus à rien d’autre qu’à ce moment de bonheur absolu, je profite du moindre frémissement, du moindre mouvement, de ses mains qui cramponnent mes hanches pour me remplir et m’emmener plus loin encore, nom d’un chien, mais c’est tellement divin, tellement dingue de puissance, tellement…

Et c’est là qu’il gâche ce moment magique.


Pourquoi, mais pourquoi ?


Pourquoi certains hommes, même intelligents, ne peuvent-ils s’empêcher de poser des questions stupides et hors de propos ? Pourquoi ? S’ils veulent parler, pourquoi pas, c’est bon de se parler, j’adore qu’on me parle, mais parle-moi de tes sensations, dis-moi combien c’est bon, dis-moi que tu aimes me baiser, partage tes émotions, ou dis-moi que je suis belle, voire que je suis bonne si ça te fait plaisir… Ne me demande pas d’un ton sérieux et concentré… pénétré, si j’ose dire :



Sortie de piste, direct.



C’est vraiment une question stupide et hors sujet.

Et moi, quand on me pose une question, j’ai une fâcheuse tendance à répondre en mode honnêteté radicale. Bon, cette fois-ci je me suis retenue, Dieu sait comment j’ai réussi à pas répondre ce que j’aurais voulu lui répondre. Il m’avait sortie de ma transe et mon cerveau a repris les commandes, m’enjoignant de ne pas le vexer par un accès de franchise, compte tenu des conséquences. On ne vexe pas un élève qui, en vous sautant, a pris un certain pouvoir sur vous. On ménage sa sensibilité.

Et donc j’ai réussi à moduler un pauvre « non, continue, c’est trop bon » qui a paru lui convenir, et à faire illusion le temps qu’il termine sa petite affaire, mais pour moi c’était plié, le Big One m’avait échappé, il m’avait coupée dans mon élan.


Quel dommage… Il faudra que je le quitte en arguant de la raison et en prenant grand soin de ménager ses sentiments.


Ou bien… il faudra qu’on recommence, il ne me posera pas deux fois la question, si ?