n° 19983 | Fiche technique | 51855 caractères | 51855Temps de lecture estimé : 29 mn | 31/12/20 |
Résumé: Une secrétaire raconte ses vacances au Maroc. | ||||
Critères: fhhh extracon cousins vacances fellation pénétratio fsodo gangbang confession -initiat | ||||
Auteur : Roy Suffer (Vieil épicurien) Envoi mini-message |
En m’installant dans ce nouveau poste, on m’avait donné le kit complet : un ordinateur tout neuf, un grand fauteuil tout neuf, une voiture de service toute neuve, un téléphone portable tout neuf (encore rare à l’époque) et une secrétaire de direction. Elle n’était pas toute neuve et heureusement, car, c’est bien connu, les secrétaires en savent plus que leurs chefs sur le fonctionnement du service. D’une part elles traitent tous les dossiers et ce sont elles qui les classent et savent où ils sont, d’autre part en cas de changement de direction, elles sont la mémoire du service. C’était le cas. Les premières semaines, je travaillais donc presque en permanence avec Marylou, les trente-cinq ans triomphants, à l’apogée de son éclat, blonde aux cheveux courts, yeux bleus, poitrine avantageuse, taille marquée, hanches rondes et un de ces postérieurs qui pochent les jupes. Elle était vêtue sobrement, généralement en tailleur et chemisier, mais toujours avec un petit détail coquin qui laissait à penser que tout était possible, comme un bouton défait un peu trop loin laissant entrevoir un soupçon de dentelle sexy.
Si je remarquais tout cela, c’est que, c’est bien connu, on passe plus de temps avec sa secrétaire qu’avec son épouse, surtout quand on est divorcé. L’inverse est vrai pour elle également. Mais cette période d’adaptation ne nous laissait guère le temps de penser à autre chose qu’au travail, il me fallait être opérationnel et performant le plus vite possible. Et puis il faut du temps pour faire connaissance et se sentir en confiance, avant d’envisager autre chose. Les rares moments de convivialité que nous nous octroyions étaient deux pauses de cinq minutes en milieu de matinée et d’après-midi autour de la cafetière, mais avec toute l’équipe de direction. Par ailleurs, Marylou était très professionnelle et faisait un travail sans reproches. Elle n’avait qu’un défaut, si toutefois c’en est un, dès midi sonné elle était dans sa voiture, pareil à dix-huit heures.
Il fallut presque un an pour qu’une certaine complicité s’instaure entre nous. C’était un petit compliment sur sa tenue le matin en arrivant, un clin d’œil complice dans le dos d’un client pénible, un déboulé dans mon bureau en me chuchotant :
Eh oui, nous avons tous des « réunions de circonstance » pour éviter les importuns. Nous nous mîmes également à échanger sur certains dossiers, sur certaines personnes, en somme à avoir de plus longues conversations que le simple échange d’informations indispensables. Puis arriva un grand changement du logiciel de paie, et non seulement le transfert des données de l’un à l’autre était impossible (l’ancien tournait sous MS-DOS et le nouveau sous Windows en réseau), mais en plus les renseignements individuels à fournir étaient plus nombreux. Ainsi, des éléments comme l’ancienneté, la distance du domicile, le nombre d’enfants et l’âge du capitaine étaient dorénavant censés permettre de sortir automatiquement des feuilles de paye personnalisées, sans l’intervention manuelle que Marylou pratiquait jusque-là.
Comme tous ces documents sensibles étaient stockés dans mon bureau, dans un meuble dont nous étions les seuls à posséder la clé, elle me demanda de s’y installer provisoirement. Elle apporta donc son ordinateur sur ma petite table ronde de réunion et commença de remplir cette fastidieuse base de données. Un bureau (le meuble), ça a un fond, qui cache les jambes des dames. Une table, pas. J’avais donc en ligne de mire les jambes de ma secrétaire qu’elle avait longues et fuselées, avec des cuisses charnues à souhait. Je pouvais les mater tranquillement tandis que sa tête était masquée par l’écran. J’aimais entendre ce crissement de nylon lorsque les jambes se croisaient ou se décroisaient, voir ces chairs tendres s’épater sur le bord du siège. J’en vins également à constater que, pour cette occasion à durée déterminée, Marylou faisait des efforts particuliers dans le choix de ses dessous, car pas un jour elle ne portait les mêmes collants que la veille, et qu’ils étaient associés aux jupes les plus courtes de sa garde-robe. Elle ne prenait pas non plus la peine de tirer sur lesdites jupes lorsque celles-ci remontaient, sauf lorsqu’une tierce personne entrait dans mon bureau. Je trouvais cela plutôt sympathique et légèrement aguichant, sans rien d’outrageusement exagéré. Un processus de séduction discrète en quelque sorte.
Le problème, c’est qu’avoir une part de gâteau sous les yeux en permanence finit par donner faim. Je commençai donc à voir Marylou avec le regard de l’amateur de jolies femmes, et je me surpris à bander ferme à plusieurs reprises. Notamment un jour où, discutant de l’expérience d’un personnel, elle alla jusqu’à son dossier situé dans le tiroir du bas. Elle s’accroupit, sortit le dossier suspendu et l’ouvrit posé sur les autres, pivota pour me parler un genou plus bas que l’autre, si bien que de ma position dominante j’avais à la fois un œil sur la petite culotte et un autre sur une bonne partie du soutien-gorge, tous deux de la même dentelle. Le simple fait de penser alors qu’elle était à bonne hauteur et qu’il suffirait d’ouvrir ma braguette, et me voilà avec une gaule d’enfer, développée juste sous son nez. Son regard s’y porta puis croisa le mien, elle rougit jusqu’aux oreilles :
Sa jupe était restée ratatinée en haut des cuisses, mon envie fut trop forte. Une main derrière sa taille, je l’attirai tout contre moi et l’embrassai voracement. Elle gémissait de paroles qu’elle ne pouvait pas prononcer, mais en même temps me rendait ardemment mon baiser, tellement que j’empoignai simultanément une fesse et un sein. Hum, délices que ces globes généreux, doux et fermes à la fois. Elle profita d’une reprise de souffle pour me repousser de ses deux mains posées sur ma poitrine, se cambrant en arrière :
Nous reprîmes une certaine distance, elle rajusta ses vêtements un peu en désordre.
Je passai la tête dans la pièce voisine où travaillait le reste de l’équipe et criait à la cantonade :
Je fermai la porte au verrou, et revins à mon fauteuil. Marylou s’agenouilla sur la moquette, défit ma braguette, et empoigna ma queue encore bien dilatée. Elle branlait, suçait, léchait avec talent et application, ses yeux levés vers moi pour lire le plaisir sur mon visage. Je lui mis la main sous la nuque, elle pensait que c’était pour m’enfoncer plus profondément dans sa gorge et devança mon geste jusqu’à sa glotte. Mais non, c’était pour la relever :
Elle reprit sa fellation et son talent me fit rapidement effet. J’éjaculai dans sa gorge avec volupté, elle ne perdit pas une goutte, ni sur mon costume ni sur son chemisier. Un travail de pro ! Elle se saisit rapidement de deux kleenex et les fourra dans sa culotte de dentelle, afin d’absorber les écoulements que cette activité lui provoquait. Puis café, chewing-gum, et nous reprîmes le véritable transfert du logiciel sur le réseau. Durant les attentes liées à la copie des fichiers, notre conversation se poursuivit.
Après cette journée mémorable, les occasions de faire des choses interdites se firent plutôt rares. Tout juste si, une fois par mois au moment de la paie, nous nous enfermions quelques heures tous les deux. Mais nos rapports se limitaient à une fellation, toujours agréable, que désormais Marylou acceptait de me faire entièrement nue, mais j’en restais d’autant plus sur ma faim.
Nous eûmes à faire face à de nombreuses récriminations, car les feuilles de paye, et donc les payes, étaient fausses. Oh certes, ça ne jouait pas sur des sommes importantes, l’essentiel était préservé : le nombre d’heures travaillées était bien rémunéré aux bons taux pour tout le monde. Quant aux « à-côtés », toutes les petites prestations liées aux déplacements, aux prélèvements sociaux, aux participations de l’employeur, etc. Tout cela dut être recalculé à la main et faire l’objet de corrections. Bonjour le temps gagné ! Et c’était la même chose sur tous les sites. Un vigoureux tollé remonta rapidement au niveau régional, les informaticiens « maison » planchèrent sur les bugs, et nous fûmes convoqués pour trois journées de stage, directeurs et personnels utilisateurs, pour apprendre à corriger ce fichu logiciel. Marylou réserva longtemps sa réponse, malgré mes incitations fortes. Son époux jaloux était farouchement opposé à la voir découcher deux nuits, le lieu de stage se situant à plus de deux cents kilomètres. Finalement, elle débarqua un matin dans mon bureau, radieuse.
Le stage devait se dérouler dans un château en pleine campagne, loué pour l’occasion par la direction pour tenter de faire passer la pilule. Parce que toutes les équipes étaient assez remontées contre la décision hasardeuse d’imposer un outil compliqué, qui avait déjà réclamé un boulot énorme et qui en plus ne fonctionnait pas. Ayant réservé immédiatement ma participation, j’étais logé dans le château. Mais avec ses tergiversations, Marylou n’aurait droit qu’aux dépendances, en fait, de petits dortoirs de quatre à six places partagés entre collègues femmes.
Le départ fut déjà assez cocasse. Monsieur accompagna Madame à six heures du matin avec une tête des mauvais jours. Je pris la même quand il m’apostropha sur la moralité de cette opération, je lui répondis avec calme et fermeté que nous allions travailler et non pas nous amuser, que c’était indispensable pour la bonne marche de l’entreprise et que d’ailleurs en dépendait l’emploi de son épouse et de tous les salariés. Sachant qu’ils voulaient faire construire, une perte d’emploi eut été malvenue. Visant au portefeuille, je le touchai au cœur, qui se trouve juste en dessous, mais il me déclara malgré tout responsable de la sécurité et du respect des règles morales de son épouse. Je m’en portai garant, avec la dernière des hypocrisies. Nous partîmes enfin.
Effectivement, le lieu était perdu en pleine cambrousse : pas de distractions à moins de trente kilomètres à la ronde. Installation, chacun de notre côté, Marylou tirait un peu la tronche. Ça ne l’amusait guère de revenir dans une sorte d’internat à cet âge. Ma chambre était plutôt agréable : grande, avec deux hautes fenêtres garnies d’épais rideaux, parquet, boiseries, bref une chambre dans un château, mais rénovée et équipée très correctement. Un petit couloir donnait accès à une salle de bain très agréable et, comble du luxe, comme cette chambre était située dans un angle du château, les toilettes étaient installées dans une échauguette offrant une vue à 270 degrés sur le parc ! Une troisième porte du petit couloir donnait sur un étroit escalier de pierre en colimaçon, plus ou moins encombré de vieilleries, panneaux et autres affiches utilisés pour d’autres manifestations.
Après le café d’accueil, le discours du grand patron venu tout exprès de Paris, nous pûmes enfin passer aux choses sérieuses vers dix heures trente. En fait, à part la pause méridienne pour un déjeuner copieux et très correct, nous bossâmes sans interruption jusqu’au dîner. Évidemment, à dix-huit heures une, le portable de ma secrétaire sonna. Son mari venait aux renseignements, comme il l’avait fait à midi. Elle lui chuchota qu’elle travaillait encore et qu’elle le rappellerait plus tard, il en profita pour ramener sa fraise et faire l’important sur les heures supplémentaires qui devraient être payées ou rendues.
Après le dîner, dans le soleil couchant, pendant que Marylou faisait son compte-rendu à son époux en déambulant dans le parc, je partis en exploration du petit escalier près de ma chambre avec la petite lampe de poche que j’ai toujours dans ma trousse de toilette (ça peut servir !). Hormis quelques toiles d’araignées, je descendis deux étages environ et aboutis à une porte de bois dont la serrure ne fonctionnait plus depuis longtemps. Cette porte donnait directement sur l’extérieur, sur le mur perpendiculaire à la façade du château, c’est pourquoi nous ne l’avions pas encore vue. Magnifique : une entrée sinon secrète, du moins discrète. Quand ma dulcinée eut terminé, je lui fis visiter ma chambre en passant par le hall central et le grand escalier, plus ou moins surveillé par les employés du château. Elle s’extasia sur le luxe de la chambre, pesta contre les privilèges des chefs, voulut essayer mes toilettes extraordinaires, et je lui montrai l’escalier secret. Là, elle battit des mains. Je lui confiai ma petite lampe et nous prîmes rendez-vous vers minuit ; quand tout serait calme, elle ferait mine d’aller aux toilettes et viendrait me rejoindre, je l’attendrai à la poterne en utilisant mon briquet.
Ce qui fut dit fut fait. Vers minuit quinze, une silhouette blafarde sous le clair de lune traversa la pelouse, nous montâmes la cinquantaine de marches en nous tenant par la main, pressés et fébriles comme deux collégiens qui font le mur. Gilet et chemise de nuit volèrent, à moi les gros seins et le fessier généreux de Marylou. Je me repus de ses formes avec l’appétit d’un mort de faim, elle s’offrait avec l’énergie et la soumission de quelqu’un qui fait l’amour pour la dernière fois de sa vie. Il nous fallut bien de la retenue pour ne pas faire vibrer ces vieux murs des éclats de notre plaisir. Toutes les positions ne suffisaient pas à calmer les ardeurs de nos trop anciennes frustrations, et tous ses orifices reçurent ma semence avec avidité. Je l’ai pétrie, sucée, léchée, pénétrée, pilonnée, embrassée, tétée, caressée jusqu’à perdre haleine, jusqu’à ce que le jour se lève. Elle fila vite reprendre sa place dans son dortoir, je m’écroulai jusqu’à huit heures.
Une nuit de deux heures, c’est court ! Un litre de café et deux comprimés de vitamine C plus tard, nous reprîmes nos travaux. Le début d’après-midi fut carrément pénible, et je m’éclipsai pour une courte sieste. Les yeux bordés de reconnaissance trahissaient un peu sa nuit agitée, et Marylou l’expliqua à ses collègues par sa difficulté à dormir en dortoir. Tout le monde abonda en son sens, car, malgré l’agrément du cadre, l’hébergement n’était pas adapté à un public adulte. Les gens ne sont jamais contents. La nuit suivante fut plus calme, nous avions besoin de repos. Nous fîmes l’amour avec plus de tendresse, mais pas moins de passion et nous endormîmes l’un contre l’autre. À l’aurore, un portable programmé nous réveilla et Marylou repartit comme la veille. Je me rendormis avec l’amère impression que la fête était bien finie.
Nos travaux touchaient à leur fin. Chaque groupe avait installé sur les ordinateurs portables les nombreuses modifications fournies, avec des procédures complexes pour ne pas altérer les données déjà saisies. Les tests semblaient positifs, un module particulier permettrait de transférer tout cela sur les réseaux dès notre retour.
Le retour. Il se passa sans presque un mot, dans l’atmosphère pesante de deux amants qui vont se quitter. Marylou avait ses règles, tout était presque parfait. Partis juste après le déjeuner, je la déposai directement chez elle avec une heure d’avance. Son mari sortit précipitamment en « marcel », assez ridicule, j’en profitai pour lui dire qu’une heure était donc récupérée, il n’en manquait plus qu’une. Mais ensuite, à part la complicité nouvelle de nos corps qui ne pouvait se traduire que par nos regards, plus aucune relation ne fut possible jusqu’aux vacances.
Pour la seconde fois de sa vie, Marylou devait partir pour le Maroc. La première fois avait été juste après son mariage, pour le fêter « au pays » et en famille, dans un faubourg de Casablanca. Cette fois, elle allait connaître une autre partie de sa belle-famille, la plus riche, aux portes du désert à Zagora. L’un des cousins de son mari y avait fait fortune, d’abord avec les caravanes traditionnelles, puis avec les transports motorisés. Il y possédait un riad somptueux, plusieurs femmes, et vivait, paraît-il, comme un prince des mille et une nuits.
Un mois plus tard, Marylou revint profondément transformée. Présente au bureau, mais l’esprit absent, elle commettait des erreurs inhabituelles, paraissait renfermée, ne m’adressait plus ni la parole ni un regard. Je m’en inquiétais, jusqu’à la énième bourde où je la convoquai dans mon bureau. Elle parut très gênée, regardait la moquette en me répondant maladroitement, me demandait quelque temps pour se réhabituer à la vie d’ici, car elle était toujours un peu restée mentalement au Maroc. Comme je m’agaçais, disant que tous étions aussi allés en vacances dans des contrées diverses, mais tous bien revenus et bien présents, elle craqua soudain et se mit à raconter, très vite, ce qu’il lui était arrivé là-bas.
Récit de Marylou
Karim, mon fils, prenait l’avion pour la première fois, il était ravi. Nous avons d’abord fait escale à Casablanca, il était impossible de ne pas saluer les beaux-parents, beaux-frères et belles-sœurs. La chaleur était harassante, mais on m’affirma que celle plus sèche du désert serait plus supportable. Mais passer des heures à table sous de telles températures, j’étais très mal, en permanence à la limite du malaise ou du coup de chaleur. « Mes hommes », eux, bruns et peaux mates, avaient l’air de s’en tirer beaucoup mieux que moi, pauvre blonde égarée. Et puis pour mon fils, c’était son premier voyage au Maroc. La grande découverte. Enfin après trois jours d’agapes, nous avons repris l’avion, plutôt un vieux coucou bringuebalant. J’étais morte de peur. À l’arrivée à Zagora, la chaleur était incroyable, accablante, l’impression d’entrer dans un four. J’ai fait un premier malaise avant même de sortir de l’aérodrome. Je ne comprends pas comment des gens peuvent vivre sous des climats pareils. On était venu nous chercher dans un gros 4x4 poussiéreux. La route comme le reste, c’était du sable ocre-rouge, de la latérite, qui se soulevait en nuages de poussière recouvrant tout, collant à la peau. Même la vitre ouverte n’apportait que du vent brûlant, suffocant. La ville n’a pas de début, les baraques, ocres elles aussi, sont simplement de plus en plus serrées, et puis plus de gens, de gamins, de chiens errants…
Je commençai à douter sérieusement de trouver « un palais » dans ce capharnaüm de bicoques pauvres, sans fenêtres pour la plupart, sûrement à cause de la chaleur. On nous conduisit dans un dédale de rues plus étroites et plus calmes où les constructions donnaient un peu d’ombre, puis on s’arrêta devant une porte monumentale en forme d’ogive. La porte s’ouvrit, et là… Miracle ! Une oasis d’ombre, de verdure, de fraîcheur. Des arbres, des plantes, des fleurs, des bassins avec des jets d’eau emplissaient cette cour carrée avec de hauts murs portant plusieurs étages de coursives. Des dais de toiles colorées s’étendaient des étages, tenant comme par miracle, tendus sur de longues perches, et une incroyable impression de fraîcheur émanait de ce décor somptueux. Il faisait peut-être 30°, mais comparés aux plus de 50° du dehors, c’était le paradis. Pendant que des femmes voilées s’occupaient de nos bagages, le chauffeur, qui m’avait maté tout le long du voyage dans son rétroviseur, nous amena vers le maître des lieux. Il trônait, je ne trouve pas d’autre mot, dans une salle assez vaste magnifiquement décorée et meublée de meubles sculptés, de tapis chamarrés, de statues et bibelots précieux. Il tapa dans ses mains et tous les autres occupants de la pièce disparurent comme une volée de moineaux, des femmes et des enfants pour la plupart. Le cousin était en fait une sorte de gros poussah bedonnant, le visage criblé de petits cratères d’une ancienne acné, le teint olivâtre, et était vêtu de la traditionnelle djellaba. Mais un vêtement qui semblait être de soie, immaculé et brillant.
- — Ah ! Te voilà enfin chez moi, mon cher cousin de France. Tu as fait un long voyage et je t’en remercie. Tu es ici chez toi. Demande ce que tu veux et on te l’apportera sur-le-champ. Et voici ton fils et ta charmante épouse. Tournez-vous, ma chère, que j’admire le choix de mon cousin… Hum ! Tu as très bon goût, cher cousin. Voilà une femelle aux qualités rares par ici : la peau très blanche, la chevelure très blonde, les yeux très bleus, le corps long et fin, mais avec des hanches et des mamelles parfaites pour avoir une vaste descendance. Avez-vous soif, ma chère ?
- — Oh oui, terriblement. Je boirais la mer et les poissons…
Il frappa de nouveau dans ses mains et l’on apporta des plateaux de boissons diverses, de fruits et bien sûr de l’incontournable thé à la menthe. À ma grande surprise, les bouteilles étaient glacées et couvertes de buée.
- — Mais que croyez-vous ? Le Maroc est un pays civilisé et le confort n’y est pas absent. Nous avons même réussi à réunir les techniques les plus modernes avec le savoir-faire ancestral pour construire cette demeure et la rendre agréable à vivre, même aux portes du désert. Des puits profonds, de hautes cheminées, une disposition très précise des cloisons et des aérations assurent une aération naturelle qui rafraîchit le bâtiment. Mais les nuits sont très fraîches, et vous serez bien contents que les murs épais restituent un peu de la chaleur emmagasinée le jour. Et ce soleil que vous redoutez tant nous fournit l’énergie pour disposer de tout le confort européen.
Je me ruai sur un Coca glacé, mon mari et mon fils partagèrent le thé avec le maître de maison. Le gamin semblait vouloir faire exactement ce que faisait son père. Il se trouvait des racines ici, un endroit où personne ne le traitait de bougnoule comme à l’école. Le rituel du thé prenait un peu de temps et mon Coca était loin. Le cousin, qui ne cessait de lorgner sur moi me demanda soudain quel était mon désir présent.
- — Si je ne me retenais pas, répondis-je en riant, je sauterais à pieds joints dans le bassin, là dehors. Je me sens aussi déshydratée à l’extérieur qu’à l’intérieur…
- — Mais faites, chère amie, faites. Je vous l’ai dit, vous êtes ici chez vous. Libre à vous d’utiliser ces bassins comme votre baignoire. Personne ne vous dira rien, nous avons un sens aigu de l’hospitalité. Mais ne buvez pas cette eau, elle n’est pas potable.
N’écoutant que mon désir d’eau fraîche sur ma peau, je bondis à l’extérieur et sautai dans le bassin. J’avais l’impression d’être sale, couverte d’une croûte de poussière et de sueur mélangées. Je me plaçai sous le jet d’eau et me fis arroser longuement, yeux fermés, tête en arrière. Cependant j’entendais tout de ce que le cousin marmonnait à mon époux, car il était venu jusqu’à la porte pour m’observer.
- — Quel bel animal, disait-il, et quel tempérament de sauvageonne. Tu as bien de la chance, mon cousin, mais il doit falloir une poigne de fer pour maîtriser ce pur-sang. Regarde-moi ces formes généreuses et ces mamelles excitées.
Le reste se poursuivit en arabe, à cause du gosse certainement ou de moi, peut-être. Mais ils avaient l’air d’être en plein grivois tous les deux. Normal puisque l’eau, pas très fraîche d’ailleurs, collait ma petite robe de cotonnade sur ma peau et lui donnait un peu de transparence. Il y avait belle lurette que j’avais ôté mon soutien-gorge, insupportable par cette chaleur, et je comprenais bien cette tradition de vêtements amples, mieux adaptés au climat. Donc mes seins, moulés par l’étoffe, devaient montrer leurs bouts durcis par le plaisir de la douche, le tissu collait à mes cuisses et rentrait dans mes fesses. Je devais avoir l’air un peu dévergondée, mais je m’en moquais : j’avais cru mourir à cause de cette chaleur à l’aérodrome, j’avais simplement l’impression de revivre.
Quand je sortis de ce bain improvisé, comme je refusai de me sécher, notre hôte nous amena à nos appartements. Nous avions chacun notre chambre et, comme je m’en étonnai, il nous répondit que c’était la coutume et qu’on dormait bien mieux seul. Mais que nous ferions à notre guise, bien entendu. Après quelques instants de repos, l’heure vint de la prière et mon mari et mon fils partirent y participer avec tous les hommes du riad. Deux femmes vinrent me voir et, par gestes, me proposèrent des vêtements locaux de toute beauté. J’acceptai avec empressement, je rêvais de m’en acheter depuis notre arrivée au Maroc. Le soir tomba très vite, apaisant soudain la brûlure du soleil. Tout rougeoya pendant un quart d’heure encore, puis un ciel déjà étoilé et d’un bleu profond se substitua à cette cataracte d’incandescence. Le dîner fut inouï, à la hauteur de l’aisance matérielle de notre hôte, ponctué de musique et de danses traditionnelles. Puis les hommes se retirèrent soi-disant pour parler ensemble, je sus plus tard qu’ils en profitaient pour boire de l’alcool et fumer, des produits parmi les meilleurs qui existent : cognacs, armagnacs, whiskies, cigares havanes, etc. Comme quoi la religion… ! Mon fils et moi, rompus de fatigue, allâmes nous coucher.
Au petit matin, l’aurore pâlissait à peine le ciel, que déjà la maison bruissait d’activité. C’est vrai qu’il vaut mieux s’agiter avant les fortes chaleurs. Appel lointain du muezzin, puis déjeuner au thé vert. Notre hôte nous fit visiter ce qui constituait les fiertés de son riad : tout un circuit de tunnels souterrains qui apportent la fraîcheur, associés à deux tours à vent, des « badgirs », que j’avais pris pour des minarets, et qui assuraient la ventilation de tout le bâtiment ; un pompage d’eau privé dont une partie est envoyée sur les toits ; là, des tunnels plastiques identiques à nos serres purifient l’eau par évaporation et condensation sur les parois ; l’eau potable est stockée dans le sol, sous l’un des badgirs, où elle se rafraîchit naturellement ; sous l’autre se trouve un « yakchal », une sorte de frigo naturel fait d’argile, de blanc d’œuf, de chaux, de poils de chèvre et de cendre, où l’on stocke les denrées périssables. On y conserve même des pains de glace rapportés l’hiver des montagnes voisines. Tous les toits ou presque sont couverts de panneaux solaires : quarante panneaux rechargent chaque jour vingt grosses batteries qui, couplées à un onduleur, délivrent un courant utilisable. C’était fascinant. Même les eaux usées sont récupérées, décantées et servent à irriguer le potager situé derrière le riad, autre oasis de verdure, ombragé par des rangées impeccables de palmiers, avec tout un système d’irrigation goutte à goutte. Des profusions de légumes servent à nourrir tous les habitants, près de cent personnes, et les fréquents invités. Les effluents des toilettes sont aussi récupérés dans des bacs de paille et servent d’engrais. Le surplus des eaux usées termine sa course dans un autre enclos qui sert à la fois de verger et d’aire d’élevage. Chèvres, moutons et volailles paissent ainsi à satiété sous des branches chargées de kilos de fruits. Le riad pourrait vivre en totale autarcie sans l’attrait pour certains produits de la civilisation apporté par la télévision par satellite.
Ensuite, on parla de l’escapade des trois prochains jours dans le désert. Mon époux avait visité enfant un lieu inoubliable et tenait à le montrer à Karim. Ils allaient parcourir une soixantaine de kilomètres vers l’est, en voiture jusqu’aux faubourgs de Zagora puis à dos de chameaux, dormir sous une tente de Bédouins, et revenir par le reg puis par les dunes. Impensable pour moi, je renonçai à participer à l’excursion, tant je craignais la chaleur. Le cousin fournissait un guide sûr et quatre hommes pour assurer l’intendance et, mais je ne le sus qu’après, la sécurité. Car dans cette région toute proche du Sahara, on peut facilement tomber sur des groupes nomades peu recommandables. On s’attaque moins facilement à six hommes armés qu’à un touriste avec un gamin de dix ans. J’en tremble rétrospectivement. Le cousin promit à mon époux :
- — Ne crains rien pour ta femme, je l’initierai aux charmes de l’orient.
Ce fut effectivement une… initiation. D’abord, il me fit visiter, insigne privilège, le harem. En fait, c’était un riad mitoyen, encore plus grand que le premier, avec une porte unique donnant dans ses appartements, et dont il portait la seule clé autour du cou. Vivaient là ses sept femmes, « une pour chaque jour de la semaine » plaisantait-il, ses trente enfants, et de nombreuses servantes dont il devait user aussi, car elles étaient toutes plus belles les unes que les autres. Mon arrivée provoqua une effervescence, toutes se pressaient autour de moi. L’une d’entre elles parlait un peu français, et sa première question fut :
- — Es-tu la nouvelle femme du Maître ?
Comme je répondis que je n’étais qu’une cousine en visite, elle me répondit :
- — Dommage, j’aurais bien aimé être amie avec toi.
Il m’expliqua que ses épouses étaient presque toutes d’origines différentes, issues des nombreuses ethnies qui peuplent le Maroc : Berbères pour la plupart, mais de tribus variées, avec de grandes différences physiques. Rien à voir entre une touareg, une chleuh ou une zayane. Car il serait inutile de prendre une nouvelle femme si elle ressemble aux autres. Yeux bleus de la touareg, peau presque noire de la Ouled Sidi Yahia, toute la beauté féminine du Maghreb était représentée. Ah, il ne s’embêtait pas, le cousin ! Et il caressait, tripotait au passage, ces femmes semblaient être ses choses. Quand je m’insurgeai sur leur emprisonnement, la prison fut-elle dorée, il me répondit simplement de leur demander si elles souffraient. Elles avaient tout ce qu’elles pouvaient désirer ici, contre seulement la misère ailleurs, là d’où elles venaient.
- — Et je veille, poursuivit-il, à ce qu’elles connaissent toujours les infinis plaisirs de la chair, ce qui ne serait certainement pas le cas si elles subissaient le viol quotidien d’un époux ignare au comportement de soudard.
Bien sûr, il n’empêche qu’elles étaient bel et bien enfermées à vie ici, où aucune porte ni aucune fenêtre ne donnait sur l’extérieur. La féministe européenne se rebellait en moi, pourtant si respectueuse des exigences de mon époux, que soudain je comprenais un peu mieux.
Ce n’est qu’après la prière que deux femmes vinrent me chercher dans ma chambre, « pour te préparer » me dirent-elles. Me préparer, mais à quoi ? À un dîner festif, d’après ce que je compris. Elles s’occupèrent complètement de moi et je finis par me laisser faire. Je fus baignée dans un bain parfumé, ointe d’huiles odorantes me donnant la peau extraordinairement douce, abreuvée de cocktails de fruits délicieux, puis habillée de façon incroyable : une seule bande de voile d’une dizaine de mètres de long sur quarante centimètres de largeur environ me servit d’unique vêtement. Passant d’abord autour du cou, les deux femmes plissèrent avec art le tissu léger pour m’en faire comme un soutien-gorge puis, s’enroulant autour de ma taille et passant entre les cuisses, il devint culotte, se drapa en plusieurs retombées superposées comme une jupe longue, s’enroula autour de mon buste et se termina en me couvrant la tête, comme une capuche légère se terminant en écharpe.
J’étais stupéfaite de tant d’art et de simplicité. En plus, je me sentais bien dans cette brume de soie très douce et légère, et les superpositions mirent fin à mes craintes d’être indécente. Chapeau à ces petites mains de la mode locale ! On m’orna également de bijoux, diadème avec une pierre tombant sur le front, bracelets, colliers aux bras et aux chevilles. Je me sentais bien donc, très bien même. Je ne savais pas si je le devais aux boissons fruitées ou à tous ces parfums, mais j’avais l’impression d’être légère, comme un peu ivre, mais très consciente à la fois. Puis petit à petit, je sentis comme une chaleur monter en moi, des palpitations dans mes tempes et dans mon ventre. J’en étais là de mon ressenti lorsque je fus introduite dans une grande salle sombre, à peine éclairée par deux fenêtres garnies de moucharabiehs et donnant sur le patio déjà sombre. Deux torches éclairaient de leurs vacillements une zone de coussins empilés, disposés autour d’une table basse déjà chargée de victuailles. Dans un mur, une alcôve abritait un invisible orchestre derrière une tenture, qui jouait en sourdine une mélopée lancinante. Notre hôte me présenta à quatre autres hommes qu’il me dit être ses frères, mes cousins aussi par conséquent. Tous avaient fait des études en France et parlaient très bien notre langue, cependant ils parlaient arabe entre eux. Quand je m’inquiétai de savoir s’ils n’avaient pas d’épouses ni de sœurs, tous répondirent que si, bien sûr, mais qu’elles étaient elles aussi dans des harems sans sorties possibles. À l’exception d’une de leurs sœurs, qui avait été offerte à un émir par leur père pour service rendu, et vivait maintenant aux émirats.
- — La pauvre, la vie est bien plus difficile qu’ici : elle vit presque à l’européenne, subit les affres d’une grande ville et doit en permanence porter le niqab…
Quelle drôle de mentalité, quelles drôles de coutumes, pensai-je. Mais je n’en dis rien, de crainte d’être impolie. On me fit asseoir, on picora à mains nues dans les différents plats, on me fit boire encore de ces délicieux jus de fruits parfumés. La musique devenait plus forte, j’avais l’impression de flotter au-dessus des coussins et mon ventre palpitait de plus en plus fort au rythme du darbouka. Je m’en voulais de me sentir ainsi excitée par ces cinq hommes qui n’avaient rien de très séduisant. Puis les deux jeunes femmes qui m’avaient préparée entrèrent, vêtues à l’identique de voiles assez transparents. La musique s’amplifia encore, elles se mirent à danser, les convives battirent en rythme dans leurs mains, j’en fis autant. Entre deux danses, elles s’approchèrent de moi et me prirent par les mains pour m’entraîner dans leur spectacle. Je résistai d’abord, craignant le ridicule, puis je les suivis, encouragée par les cinq spectateurs. J’essayai d’imiter leurs poses lascives, la tête me tournait un peu.
Puis les mouvements vinrent presque naturellement, de nouveau je me sentais comme flottant au-dessus des épais tapis si doux aux pieds, et il y avait cet orage qui grondait dans mon ventre. Je me donnais en spectacle à ces cinq hommes, ça me plaisait comme si mon bas-ventre avait pris le pouvoir sur moi. Comme sortie de mon corps, je me contemplais et me complaisais à être de plus en plus provocante alors que la fièvre d’un incoercible désir montait en moi. L’esprit sur un nuage, j’osais maintenant fermer les yeux, laisser mes cuisses nues sortir des pans de mon curieux vêtement. Je ne m’aperçus même pas que mes deux accompagnatrices s’étaient éclipsées. La musique était de plus en plus forte, les cinq hommes se levèrent, marquant toujours le rythme, et m’entourèrent. J’étais dans un état second, une danseuse du ventre, je me donnais en spectacle, et je lisais le désir dans les yeux brillants des mâles, et mon vagin les appelait de toutes ses forces. Lors d’une de mes voltes, le maître des lieux attrapa mon écharpe. Aussitôt, ma capuche céda et des exclamations fusèrent à la vue de mes cheveux blonds. Le coquin tenait toujours ferme la bande d’étoffe et je le laissais, je l’aidais même par mes mouvements, à la dérouler. Le bustier disparut, le ruban de soie continuait son chemin de main en main, puis ce fut le tour de la jupe. Il y eut une pause, et la musique s’accéléra et se renforça. Comme une fille de bar, je levai haut la jambe pour que ce qui faisait office de culotte se déroulât.
La soie à cet endroit était déjà détrempée de mes sécrétions, les hommes humèrent, goûtèrent, et gloussèrent en arabe maints commentaires que je devinai salaces. Le mentor, en pleine perversion, prit tout son temps pour libérer mes seins, tirant à petits coups sur l’étoffe qui faisait tressauter, l’une après l’autre, mes lourdes mamelles. La musique atteignit son paroxysme, accentuant celui des sens. J’étais comme folle, ne souhaitant plus que d’être prise par ces hommes, une véritable femelle en rut. Je continuais de danser dans le plus simple appareil, des mains se tendirent. Dix mains. Dix mains avides qui commencèrent à effleurer, à toucher puis à pétrir mon corps. Partout. Mes seins, mes fesses, mon ventre, mes cuisses, mon dos, tout mon corps devenait la proie de ces palpations exigeantes, qui m’exploraient de plus en plus profondément. Puis vinrent les bouches et les langues qui gobèrent mes tétons et explorèrent mes parties les plus intimes. Je sentis soudain un contact nu derrière moi et un sexe dressé qui se collait entre mes fesses. Mon hôte était déjà dévêtu et frottait sur moi un pénis plutôt court, mais très gros et strié de veines noueuses dilatées, avec un gland court et plat comme un champignon. J’eus un dernier sursaut de dignité :
- — Mais, mon cousin, je suis une femme mariée et respectable…
- — Tout à fait, ma chère, et c’est avec un immense respect que je vais honorer votre gourmandise de ma merveilleuse semence.
Peu m’importait si ce prétentieux n’était qu’un gros cochon. Je ne voulais qu’une chose : une queue en moi pour éteindre l’incendie qui me dévorait les entrailles. Le temps de cet échange, les quatre autres de la fratrie étaient nus eux aussi, et dressaient leurs membres fiers autour de moi. On me prit les mains pour les porter sur ces pénis affamés. Je commençai à branler, des mains puissantes sur mes épaules me firent accroupir pour sucer. Les bites se pressaient vers ma bouche, j’essayai de répondre de mon mieux aux sollicitations. Les dix mains me soulevèrent comme une poupée de chiffon et me portèrent sur la table basse, qu’on avait débarrassée et couverte d’épais coussins. Mon amant déclaré s’installa entre mes cuisses ouvertes et présenta son trognon/braquemart à ma vulve dilatée et humide, jouant avec mes sens et mon clitoris turgescent. Je n’en pouvais plus du désir d’être pénétrée :
- — Prenez-moi, oh, par pitié, prenez-moi, hurlai-je…
Il prit ses acolytes à témoin puis il me pénétra d’un coup sec. J’exultai mon soulagement en râles obscènes. Il me saisit une cheville et me suça les orteils un à un, lécha ma plante de pied. On ne m’avait jamais fait cela, c’est divin. Les autres n’étaient pas en reste. Un vit me pénétrait la bouche et s’y activait comme dans un vagin, les autres pressaient mes mains de les masturber, un ultime forçait l’un de mes seins comme s’il voulait y percer un second vagin. Je basculai toute entière dans cette turpitude et m’efforçai de faire leur bonheur.
Soudain la voix du maître claqua :
- — Aïcha !
Aïcha accourut, « petite main » habituée aux turpitudes sexuelles de son maître, un pot d’onguent à la main. Elle plongea entre les jambes du cousin, enfourna un pouce oint dans son anus, ses autres doigts pressant ses gros testicules, et de l’autre main elle fouilla ma petite rosette d’un puis deux doigts eux aussi lubrifiés. Avec puissance et délicatesse, elle arriva au point où elle put masturber son maître à travers ma fine paroi. Le poussah se raidit, s’appuya de ses deux mains sur mes seins qu’il pressa comme des pamplemousses sur un presse-agrumes. Il ahana, rougit, puis se rejeta en arrière et exulta en un grognement bestial, tandis que son gros sexe lâchait ses jets de foutre dans mon ventre. Tous les autres applaudirent, la musique qui, jusque-là, allait crescendo s’apaisa enfin et moi je jouis pour la seconde fois. Aïcha, en servante consciencieuse et soumise, lécha le sexe de son maître et se délecta de tous les miasmes sortant de ma chatte, me provoquant encore de nouveaux spasmes, sa langue allant me fouiller jusque dans les moindres recoins de mon tréfonds.
On me redressa, on me félicita, on me caressa, on m’abreuva encore de ce délicieux nectar de fruits qui, j’en étais sûre maintenant, contenait je ne sais quelle potion hallucinogène et érogène. Puis on m’installa de nouveau sur les coussins, mais à quatre pattes cette fois, et les frangins s’en donnèrent à cœur-joie, pour ne pas dire à queue-joie. Les coups de reins de l’un donnaient le rythme à ma succion de l’autre, et mes mains suivaient le tempo sur les bites des deux derniers. Aïcha suçait la queue de son maître, affalé dans les coussins, dans la même cadence distillée par l’orchestre qui avait repris sa mélopée. Ça dura plus de deux heures, et chacun leur tour les quatre frères vinrent inonder mon ventre de leur sperme. Il faut dire que les sexes circoncis, habitués à frotter à longueur de jour leurs glands nus dans les vêtements, sont beaucoup plus longs à satisfaire. Je me sentais épuisée, mais, malgré moi, mon sexe réclamait encore des pénétrations, preuve que j’étais droguée.
Quand l’un des frères décida de s’installer sous moi, ma fatigue s’estompa et je m’offris les délices d’une phénoménale chevauchée qui me porta encore une fois à l’orgasme. C’est l’instant que choisit le maître de séant pour sortir de sa torpeur et venir s’installer derrière moi, m’offrant la primauté, comme pour mon vagin, de sa pénétration anale. Il n’y alla pas par quatre chemins et je crus exploser, fendue en deux par ces deux braquemarts qui me laminaient. Je rebondis d’orgasme en orgasme jusqu’à leurs libérations finales, et c’est une poupée de chiffons, abandonnée et soumise, que les autres pilonnèrent jusqu’aux premiers instants de l’aurore. Tous avaient voulu éjaculer au moins une fois dans chacun des trous de cette blonde à la peau si blanche venue d’Europe, et je me retrouvais seule, répandue sur les coussins, inondée de bave, de sperme et de cyprine, inerte et incapable du moindre mouvement. J’étais morte, sacrifiée sur l’autel du plaisir. Je venais de vivre ce que l’on appelle dans les caves de HLM « une tournante », mais je m’étais laissée faire et j’y avais pris un plaisir insensé.
Aujourd’hui encore, dès que j’y repense, mon cœur bat la chamade, mon ventre palpite et mon sexe se liquéfie. Les femmes vinrent me chercher et m’emportèrent dans un bain tiède, me lavèrent, me massèrent et enduisirent toutes mes lèvres, de ma bouche, de mon sexe et mon anus de baumes apaisants. Je sombrai ensuite dans un profond sommeil. J’étais encore tout éberluée de ce qui m’était arrivé quand « mes hommes » rentrèrent, mais j’essayais de n’en rien laisser paraître. Mon fils était enthousiaste de ce qu’il avait vu, mon époux nostalgique de ses souvenirs d’enfance. Nous repartîmes peu après vers la France, plus chargés qu’à l’aller, avec dans mes bagages des vêtements, des parfums, des bijoux que je ne pouvais trouver nulle part ailleurs.
Alors voyez-vous, si je ne suis pas très concentrée sur mon travail, c’est qu’à chaque instant une idée me taraude : et si je quittais tout pour retourner là-bas, et devenir la huitième épouse de mon cousin, enfermée à jamais dans ce paradis des sens, esclave non pas de cet homme, mais de mon propre plaisir.
Je sus alors que je ne faisais plus partie des fantasmes de Marylou et que, à la lueur intense qui brûlait dans ses yeux, elle n’aurait de cesse de retourner à Zagora sacrifier son corps sur l’autel du plaisir, quitte à y perdre sa vie de femme libre.
En fait, je la revis des années plus tard à l’occasion d’un départ en retraite pour lequel on m’avait invité. Non, elle n’était pas partie, elle n’était même pas retournée aux portes du désert. Son mari était tombé malade, une maladie professionnelle fréquente dans le bâtiment, et son salaire était devenu indispensable à la survie de la famille. Cette autre forme de sacrifice lui avait laissé sur le visage les stigmates du regret et de la conscience d’une vie gâchée : yeux creux et largement cernés, rides d’amertume, vieillissement prématuré. Elle ne faisait plus envie à personne…