n° 20000 | Fiche technique | 15707 caractères | 15707Temps de lecture estimé : 10 mn | 10/01/21 |
Résumé: La vie, l'amour surtout, c'est comme le bon pain : union d'ingrédients simples, temps de pousse, façonnage, cuisson, dégustation, et... rassissement. | ||||
Critères: fh anniversai amour voir fmast cunnilingu pénétratio confession -couple | ||||
Auteur : Enzoric Envoi mini-message |
La vie, l’amour surtout, c’est comme le bon pain : union d’ingrédients simples, temps de pousse, façonnage, cuisson, dégustation, et… rassissement.
Demain on fêtera les dix-huit ans du gosse. Comme le dit souvent sa mère, « vous êtes tout pareil ». C’est vrai qu’il me ressemble. Pas physiquement, il n’a pas le moindre gène de moi, mais de caractère. Il n’avait pas encore un an lorsque ses parents biologiques divorçaient, et guère plus la première fois que je l’ai vu. Né d’une union déjà essoufflée, presque rassie, il a poussé au sein d’une autre, jeune, qui l’a façonné, selon Marion, ma femme, à mon image. Je n’ai rien prémédité, rien forcé, j’ai juste été moi-même, comme toujours.
La majorité, ce n’est pas rien, alors depuis un mois c’est branle-bas de combat à la maison. Entre serviettes cousues et brodées à son prénom et date anniversaire, chemin de table assorti, déco, amuse-gueule et repas digne d’un noël, Marion passe soirées et week-ends à préparer cette date comme inoubliable. Elle est douée, ma femme : dessin, couture, cuisine, bref, tout est du domaine du possible pour elle. Tout le contraire de moi. C’est à peine si je sais accrocher un cadre droit, alors, plutôt que lui prêter main-forte, je la soutiens comme je peux : de ma présence. J’ai bien tenté d’en faire plus, mais même couper droit un papier cartonné sur lequel elle a imprimé le menu de la soirée n’est pas digne de son perfectionnisme extrême ; donc je la regarde faire, et l’aide comme je peux : en manœuvre. Ciseaux. Ciseaux. Colle. Colle. Four à 180. Bien, chef !
Heureusement, le grand jour approche à grands pas. Il est temps parce que j’en ai ma claque moi ! Pas de l’observer, j’adore ça, mais depuis plus de trois semaines c’est « j’suis morte ». Et vu que, même pour me branler je ne suis pas doué, bah… j’ai les baloches grosses comme des pastèques ! Enfin, c’est imagé parce qu’elles n’ont pas doublé non plus. Je le sais, je vérifie chaque soir sous la douche… on ne sait jamais !
Tout est prêt, parfait, mais pas encore assez pour elle. «Et si je faisais ça. Et si ceci, et patati, et patata… ». J’ai tenté de la rassurer, de la ramener à la raison, mais, comme toujours, j’ai cédé. À minuit, on changeait la vaisselle. À une heure du mat, elle décidait que le pliage des serviettes n’allait plus. Alors je les ai repassées pendant qu’elle regardait un tuto sur Internet. Il est presque deux heures quand enfin elle s’assoit, et déclare « Nickel ». Donc, dans un sprint final, douche et, qui sait, sur un malentendu, peut-être que…
J’ai fait au plus rapide, mais pas assez. Chambre plongée dans le noir, je me couche, déçu, persuadé qu’elle est déjà dans les bras de Morphée. J’aurais préféré qu’elle soit dans les miens, mais bon, elle est crevée, alors je m’allonge délicatement, ne voulant pas la réveiller.
Carrément, je m’étonne.
ooOoo
Comme toujours la soirée fut émerveillements et félicitations de tous. Que ce soit table, décorations, repas, ma femme a reçu compliment sur compliment. Le dernier à partir fut le fiston. Après l’avoir serré dans nos bras, on le regarda chevaucher son scooter et rentrer chez son père biologique. Chez lui, il fêtera, pour la seconde fois, à midi, sa majorité révolue.
Elle n’insista pas, et monta. Après avoir rempli le lave-vaisselle, lancé la machine à laver, et fumé une dernière cigarette, je montai enfin. Il était presque quatre heures du matin, et j’étais, moi aussi, crevé. Je bâillais en grimpant les marches, mais la fatigue se mua en excitation lorsque je lus le mot scotché à la porte de la salle de bain.
Je t’ai dit que ta femme serait de retour, mais c’est faux.
La Suzanne que tu as épousée n’a plus lieu d’être. Le gosse, notre fils, est grand maintenant, et n’a plus besoin de sa maman.
Quant à toi, son père de cœur, tu mérites enfin d’avoir celle que tu mérites : ta Suzie.
Suzie… De lire ce prénom me ramena dans le passé, au début de notre amour. C’était derrière ce pseudo que se cachait celle qui allait devenir ma femme, mère du gosse, et de mon enfant de cœur. Des étoiles plein la tête, je me douchai rapidement. Sauf les cheveux, sinon, au réveil, me coiffer c’est mission impossible. Simplement vêtu d’une serviette sèche, nouée sur le ventre, je pris le chemin me menant à elle. Par la porte entrouverte de la chambre, une lumière vacillante illuminait le mur du couloir. Mais, étrangement, je ne percevais aucun son. Même si elle regarde toujours la télé au lit en baissant le volume sur huit, voire moins, dans ce silence matinal, j’aurais dû entendre un fond. Mais rien. Étonné, je fis une pause et tendis l’oreille. Strictement rien d’audible. Alors, lentement, j’ouvris.
Ce que je vis en premier fut la tête de celle qui semblait dormir, le visage coloré de mille couleurs par ce que diffusait l’écran. De la regarder ainsi, passer par toute la palette de l’arc-en-ciel, me troubla et me charma. Sa blancheur de peau se teintait, et me renvoyai, tel un prisme réfracte la lumière, ce que la dalle illuminait dans mon dos. Puis ma vision périphérique m’alerta, et me ramena à la réalité. Elle était nue, corps entier à découvert du drap qu’elle avait rabattu. Regard descendant, je cadrai, tel un photographe fait la mise au point, et zoomai. Ma vision fovéale buta, s’attarda, détailla, et excita alors, plus que les millions de cônes de mes yeux, les battements de mon cœur. Après avoir parcouru l’arrondi de ses seins, m’être délecté de leurs mamelons fermement saillants, j’appréciai de la vue ce lieu où, toujours, mes doigts aiment se perdre : ses poignées d’amour. J’en suivis le bourrelet, le longeai jusqu’à ce qu’il disparaisse dans son dos, puis fit chemin arrière, jusqu’à sa naissance, et bifurquai enfin au centre.
Allongée, il avait perdu de sa rondeur, mais son galbe m’était encore, sinon plus, attirant. Mon sexe, en érection depuis que j’avais lu cette promesse de retrouver ma Suzie, palpita de plus belle. Je fis durer, afin de graver en mémoire la moindre parcelle de ce corps offert, sans pudeur, simplement et si divinement étendu, que je n’avais pas eu loisir de détailler, toucher, depuis des siècles. Enfin, tout est relatif, mais… je ne l’étais plus ! En parcourir horizontalement des yeux le fin trait, délimitant le bas-ventre du pubis, me tenta, mais une urgence qui ne pouvait attendre plus longuement me fit baisser la tête.
Je la sais douce cette portion de peau, tant aux doigts qu’au goût, pour en être inconditionnellement adepte et gourmand. S’il est des femmes qui peuvent se vanter d’avoir une toison fine, douce, fournie, ou bien dessinée, celle de ma Suzanne a toujours été disparate. Quelques touffes, de-ci de-là, telles quelques herbes folles en friche. Alors, depuis que ces poils frisent au milieu du désert, elle se les fait arracher. Pas très plaisant sur l’instant, pour elle, mais si agréable pour moi, ensuite. Son sexe glabre est encore, après tant d’années, une découverte et un plaisir. Il met tous mes sens en éveil.
De vue, c’est une contemplation sans fin. Cette absence offre à mes yeux un panoramique sans pareil. Tout semble accessible, tel un horizon sans mensonge, sans cachotterie, sans tromperie. Du capuchon, ombrelle d’un clitoris timide, or pas farouche sitôt sorti de son refuge, mon œil coquin glissa, non sans lambiner mollement sa prunelle dilatée le long de sa petite lèvre. Je les adore ces deux-là, et encore plus de les voir se colorer de mille feux ! Il eut été plaisant d’en apprécier plus longuement la forme et le lisse, mais je ne pouvais retenir mes yeux polis longuement à poursuivre leurs chutes.
Depuis mon arrivée, ils avaient transmis, en bons soldats, au cerveau qui avait analysé, déduit, et interprété ; mais, parfois, la raison, sinon la sottise, font perdurer l’évidence, comme pour la magnifier. Luisant, ce sexe aux lèvres béates, souriait d’avoir embrassé, il y avait peu, la jouissance. Pour preuve, si besoin se devait, l’objet de ce plaisir gisait entre ses cuisses, aussi inerte qu’elle l’était de corps allongée. Alors je les contemplai, passant de l’un à l’autre à m’en donner le tournis, cette chose il y avait peu encore vibrante, et cette fente repue. J’étais aussi admiratif qu’excité, aussi déçu qu’envieux. Avais-je trop tardé ? Aurais-je dû remettre à plus tard vaisselle et lessive. Avais-je fumé la cigarette de trop ?
Fixant ce lieu, ni vu, ni touché, ni, surtout, goûté ou possédé depuis presque un mois, un sentiment de jalousie et de déception m’envahit. Ce godemichet me narguait, vainqueur, et son sexe me révoltait d’en avoir abusé ! Je me suis senti petit, trompé… Moi, qui l’avais tant de fois menée au plaisir en la pénétrant de cette chose toute encore luisante du plaisir qu’elle venait de se donner, seule, alors que toujours je la branle avec, en ami, lui grignotant le clito. Je me sentais trahi !
J’étais prêt à le réduire en bouillie, puis, enfin, je réalisai à quel point j’étais con. Alors, toute la haine que j’éprouvais envers cette queue de malheur se mua en envie. Envie de lui prouver qu’une bite, de chair, valait plus que les infatigables vibrations qu’il pouvait transmettre, ce truc impersonnel et froid. Un irrésistible besoin de virilité masculine, déplacé, agitait ma chair de plus belle. Mais, avant, une pulsion plus primaire, plus nécessaire encore, se devait d’être assouvie. Avant de marquer mon domaine, tels les félins urinent pour délimiter leurs territoires, et prévenir congénères ou prédateurs que c’est chasse gardée, je devais, lui devais, à elle qui s’offrait ainsi à moi, et à lui qui gisait inanimé, de ressentir autrement cette ruisselante offrande.
Je la humai donc, à genoux entre ses cuisses, prenant soin de ne pas troubler ce repos mérité. J’en respirai longuement l’arôme, le fumet qui, s’évaporant, inconsciemment, m’assurait que cet en-cas m’était destiné. Ma Suzanne s’était masturbée pour offrir à son mari la Suzie promise. La maman poule s’était transformée en amante, avide de jouissance, d’abandon, comme il y avait dix-sept ans, la première fois qu’elle avait, selon elle, réellement joui. Maintes fois elle m’avait rabâché que j’étais le premier qui avait su provoquer en elle un tel raz de marée. J’avais d’abord pris cette confidence pour une flatterie, mais, rapidement, j’avais fini par comprendre. Ma Suzie aimait les préliminaires, ce que son mari, puis ex-mari, n’avait pas compris, alors que moi, oui. Encore aujourd’hui je peux la contenter uniquement de ma langue et de mes doigts sans éprouver le moindre manque. Aussi, me délecter de ce sexe endormi, or encore ouvert et humide, baillant, m’était comme un appel. « J’ai joui, mais pour toi. En pensant à toi », je lus sur ces lèvres encore gonflées d’un plaisir proche, sur lesquelles brillait la sueur de cet orgasme, que j’imaginais… musclé !
Je ravalai cette soif de le lécher, de le doigter, de le réveiller, car une plus profonde m’animait. J’avais un fantasme devant moi : en disposer, en abuser presque, sans connaissance. Non la mienne, car j’étais, puisqu’elle avait éveillé comme jamais, un désir connu de nous deux, dans tous mes états. À sa respiration, calme, j’étais persuadé qu’elle était au pays des rêves, et la présence de l’huile de massage, comestible, sur sa table de chevet, acheva de me convaincre que son état végétatif m’était destiné. Sexe copieusement tartiné, je me présentai à l’entrée du sien, rose d’impatience, d’impudeur. J’ignore si elle ressentit mon gland entrer en elle, préférant, de loin, imaginer qu’elle dormait, mais la sensation, et le plaisir de la posséder dans son sommeil me transportèrent en terre inconnue.
Je baisais, certes délicatement, lentement, ma Suzie, sans que sa poitrine ou sa bouche ne laisse transparaître le moindre signe de ce qui, éveillée, les agitent. Engaillardi, j’accélérai, en appui sur mes bras, ayant pour seul contact, et vision, mon sexe disparaissant et réapparaissant. J’ai joui vite, bien trop, mais comme rarement. Comme jamais sans doute. Je venais de vider en quelques secondes de bonheur extrême des semaines d’abstinence. Toute tension avait disparu. Tout manque était comblé, et, ivre de bonheur, elle dormait, inassouvie. Durant de longues minutes, je regardai, subjugué, cette solitaire jouissance couler, telle la lave glisse en se refroidissant après l’éruption. Pourtant, ce volcan me narguait, désireux… non ! impatient d’exploser, encore !
J’avais rendu les armes, chargeur vide, mais cette lente coulée d’un égoïste tir intima en mon sein un regain de devoir. Délicatement, je stoppai ce lent torrent avant qu’il n’imbibe le drap, et le fit retourner à la source. Gode au fond de ce cratère, je tournai, de deux doigts la bague de ce comparse infatigable, et de la langue autour de ce bouton toujours culminant. Au premier tour, tout semblait encore dormir du sommeil du juste. Au second, plus ciblé et appliqué, le petit mont frissonna. Aux suivants, aspiré, mordillé, dévoré, le pas si endormi que cela se révéla taquin, gourmand, affamé. Les vibrations devinrent tremblements de bassin, dents étau, et langue serpent. Si ma Suzanne dormait, ma Suzie reprenait vie. Ces ondulations, ces râles, et ces mains derrière ma tête en étaient le signe certain. Depuis longtemps, Suzanne, ma femme, avait pris le dessus sur une Suzie mise en léthargie, mais elle tenait parole : ma femme était de retour, dans mon lit.
Elle a joui, puis somnolée, puis joui, puis somnolée, jusqu’au lever du jour. Je n’ai pas fermé l’œil, n’ayant de cesse d’apprécier, tantôt du regard, tantôt de goût, cette renaissance bienvenue.
À court de tout autre argument, je lui fis l’amour en missionnaire, savourant de l’entendre m’avouer qu’elle s’était masturbée en pensant à moi, puis qu’elle avait rêvé de moi… à en jouir !