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n° 20025Fiche technique50165 caractères50165
Temps de lecture estimé : 28 mn
22/01/21
Résumé:  Un nouveau retraité veuf décide d'embaucher une gouvernante.
Critères:  fh hplusag soubrette caresses pénétratio -rencontre
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message
La gouvernante

La petite annonce était libellée comme suit :


Recherche gouvernante pour gérer maison : ménage, cuisine, linge, rôle de dame de compagnie + logée, nourrie + SMIC.


Isabelle sonna à la double porte vitrée d’une maison cossue, s’attendant à devoir prendre en charge une vieille dame. Un grand gaillard vint lui ouvrir, son fils peut-être. Impressionnant de taille et de carrure, le poil grisonnant et la moustache soignée, il portait avec élégance un costume trois-pièces, peu courant de nos jours. Il la questionna en réponse à son salut :



Il n’avait pas l’air commode. Elle eut presque envie de franchir la porte dans l’autre sens puis se ravisa. Il faisait bon dans ce hall, belles boiseries, portes doubles, grand escalier à deux volées, ça humait l’aisance sinon le luxe. Une porte s’ouvrit, une grosse dame en sortit un cabas au bout d’une main, dandinant ses kilos excessifs en traînant la savate et soufflant fort. Le gaillard la suivait, la salua.eT se retourna :



Elle pénétra dans ce qui devait être le salon, pièce immense et traversante, cheminée, meubles cossus. Tout de suite, elle s’y sentit bien, retrouvant d’un coup le courage d’affronter le potentiel employeur.



Elle réprima quelques sanglots et tamponna délicatement ses yeux. Ses gestes, ses paroles, avaient une certaine élégance naturelle qui plut au bonhomme, et cette histoire le toucha.



Elle eut la surprise de voir cet homme, son éventuel futur patron, se précipiter pour l’aider à se dévêtir.


Très vieille France, songea-t-elle, mais ça n’a rien de désagréable, au contraire.


Ils traversèrent l’entrée, elle put apprécier la salle à manger cossue de dix places assises autour d’une grande table ovale, et surtout la grande cuisine parfaitement équipée. Le propriétaire commentait :



Ils gravirent le grand escalier à deux volées jusqu’au vaste palier desservant deux portes et une porte-fenêtre vers la terrasse. Le tout est clair, spacieux, malgré deux grandes bibliothèques de style Empire.



Ils descendirent au sous-sol, enterré jusqu’à un mètre des plafonds voûtés et éclairé par des vasistas. On y retrouvait la même configuration qu’aux autres niveaux, un espace relativement modeste entre deux murs porteurs au centre et deux espaces latéraux d’une cinquantaine de mètres carrés.



Ils remontèrent dans l’entrée, il ouvrit un placard dissimulé dans les lambris et se munit d’un pardessus et d’un chapeau. Elle trotta au salon récupérer son manteau, et il se prit à admirer ce joli postérieur pommé et ces longues jambes gainées d’un pantalon étroit noir, disparaissant dans des bottines à talons. Un haut de maille vieux rose, serré sur une taille fine, laissait flotter un court volant sur ces jolies fesses, le même aux poignets. Belle femme, d’autant que son minois de rousse auburn, criblé d’éphélides, était vraiment charmant. Son regard gris-bleu notamment. Voilà une femme d’une élégance certaine qu’il aurait plaisir à côtoyer quotidiennement.


Ils parcoururent l’allée en trompe-l’œil, large de trois mètres à l’entrée et seulement d’un mètre au bout, cinquante pas plus loin, bordée d’arbres de plus en plus petits et de plus en plus serrés. Elle s’extasia sur cette astuce qui donnait l’impression d’une allée de plus de cent mètres de longueur. À droite, le garage bordait le terrain, en partie dissimulé derrière une roseraie qui se prolongeait, cachant un potager étroit et tout en longueur le long du mur parfaitement entretenu.



Il avait prévu à son menu une blanquette de veau qu’il remit à chauffer en entrant dans la cuisine, en même temps qu’une casserole d’eau salée pour cuire une tasse de riz bio de Camargue. Il mit le couvert sur une table bistrot près de la fenêtre et fit un roux pour préparer la sauce avec le jus de cuisson, un jaune d’œuf et un jus de citron.



Elle continua de s’extasier et de dévorer. C’est vrai qu’elle était un peu maigrichonne, certainement qu’elle ne mangeait pas tous les jours à sa faim avec si peu de revenus. Après le fromage et les fruits, elle sembla rassasiée.



Le déménagement se fit avec la Jaguar de Thomas Demisène, deux tours suffirent. Il fut cependant ébahi par l’étendue de la garde-robe qui remplit deux fois la voiture, pourtant grande, jusqu’au toit, le coffre étant chaque fois rempli de paires de chaussures. Isabelle s’installa dans la belle demeure avec un plaisir manifeste. Elle se mit à la tâche avec enthousiasme, prenant progressivement ses marques. Dans un premier temps, son patron lui demanda de se concentrer sur le ménage, point sur lequel il avait pris un certain retard. Ce n’était pas ce qu’elle préférait, mais il lui fallait bien gagner son salaire. Lui-même assurait les courses et la cuisine. Puis ils cuisinèrent ensemble afin qu’elle connaisse ses habitudes et ses préférences, l’assaisonnement notamment. Pour le reste, il mit à sa disposition une tablette dédiée aux recettes culinaires qu’il utilisait de temps à autre.


Au bout d’une quinzaine, elle lui demanda timidement une petite avance sur son salaire, oh juste cinquante euros. C’était pour s’acheter quelques produits de maquillage qu’elle estimait indispensables pour être présentable. Si le matin elle œuvrait avec aspirateur et lingettes de micro-fibres, simplement vêtue d’un caleçon et d’un sweater usagés, à midi elle se douchait et se pomponnait pour le repas, changeant de tenue selon l’humeur. Cela lui valait toujours un compliment agréable. Le bonhomme appréciait fort que sa « dame de compagnie » soit impeccable et, ma foi, fort agréable à regarder.


Le printemps arriva, une certaine harmonie s’était installée dans leur fonctionnement. Elle travaillait énergiquement tous les matins aux tâches ménagères pendant qu’il restait enfermé dans son bureau. L’après-midi, ils passaient beaucoup de temps dans le jardin d’hiver, où il préparait des dizaines de petits godets de graines. Elle parcourait la presse, ils discutaient des nouvelles, événements ou politique. Thomas se sentait bien, ayant trouvé le moyen de rompre agréablement sa solitude. Isabelle semblait heureuse d’avoir retrouvé un cadre de vie aisé, fut-ce au prix de tâches qu’elle aurait bien volontiers déléguées à une employée de maison. Mais au moins savait-elle pourquoi elle devait se faire violence en travaillant.


Vers la fin d’avril, une fois le potager totalement planté et ensemencé, Thomas déclara qu’il allait faire un petit séjour d’une quinzaine dans sa maison natale, en Normandie.



Isabelle jubilait durant le long trajet dans la Jaguar et son confort feutré. Après Avranches, ils piquèrent vers la côte par des routes à peine plus larges que le gros véhicule jusqu’au bourg de Genêts. La limousine s’arrêta devant le mur d’enceinte d’une longère traditionnelle en schiste et granit. Austère, la longue bâtisse semblait sombre et froide. Une vieille dame en sortit et sauta au cou du grand homme :



Elle fila, un peu courbée dans sa blouse et son châle gris, couleur des murs. Thomas ouvrit le portail de bois, rentra la voiture et déchargea les bagages. Rien de folichon, il est vrai : la porte s’ouvrait sur une grande salle avec une énorme cheminée où ronflait un feu d’enfer, une grande cuisine à droite servant aussi aux repas et, à gauche, trois chambres en enfilade avec une salle de bain vieillotte. Les literies sentaient un peu le renfermé. Ils dînèrent dans une crêperie du bourg. C’est le lendemain matin, quand le soleil se leva, que le miracle s’accomplit. En ouvrant les volets, la Merveille apparut inondée de lumière pâle, au bout des herbus où gambadaient quelques agneaux d’autres éleveurs, le Mont-Saint-Michel. Isabelle fut fascinée et resta bouche bée un long moment malgré la fraîcheur matinale.



Ils arpentèrent les sentiers littoraux, visitèrent le Mont, Cancale, Saint-Malo, Granville, se gavant de succulents produits de la mer et profitant d’une quinzaine très clémente. Chaque soir, Thomas espérait sans oser se l’avouer que cette superbe femme qui avait été pendue à son bras toute la journée viendrait gratter à sa porte et se couler sous sa couette. Il n’en fut rien. Ce n’est qu’en fin de séjour que la maison perdit son parfum de renfermé, un peu tard. Sur la route du retour, Isabelle se confondit en remerciements pour cette délicieuse escapade.



L’été se passa essentiellement en jardinage, cueillettes et conserves. Les vieux murs de pierre, la bonne isolation et une gestion rigoureuse des volets gardaient la maison fraîche et agréable. Avec la montée de la température, les tenues vestimentaires de la gouvernante devinrent de plus en plus minimalistes, allant jusqu’à un maillot de bain microscopique. L’ancien militaire se permit un short un peu vague, supposé camoufler ses fréquentes érections. Mais rien dans son comportement ne trahissait son désir grandissant. Ils retournèrent à Genest et la vieille Lucie avait bien aéré pendant tout l’été. La maison était agréable. Thomas fit quelques travaux d’entretien, Isabelle fit grand ménage et plaça des absorbeurs d’humidité dans chaque pièce, expliquant à Madame Garette ce qu’il fallait vider et changer régulièrement pendant l’hiver. Comme à l’habitude, la vieille dame tint à embrasser son « petit » protégé qu’elle avait si souvent gardé lorsqu’il n’était qu’un bambin. Elle lui glissa à l’oreille :



Il fallut attendre Noël pour que tout bascule. Isabelle avait préparé un somptueux réveillon dont elle était très fière : blinis de caviar posé sur une rondelle d’œuf dur, cailles fourrées au foie gras avec lames de truffe sous la peau, gâteau poire-chocolat, le tout arrosé de champagne. L’ex-capitaine de frégate était aux anges, mais il préféra aller chercher un vieux bourgogne pour accompagner les cailles. À la fin du repas, la gouvernante parée d’un fourreau en lamé baissa les lumières, mit de la musique et invita son patron à danser. Il accepta, tout en lui faisant goûter un très vieil armagnac hors d’âge. Valse, tango, paso-doble, l’homme du monde savait mener sa cavalière. Le CD enchaîna avec des slows, ils se collèrent l’un à l’autre. Soudain, Isabelle se recula vivement :



Ils s’enlacèrent de nouveau, joue contre joue, les mains fines se posèrent directement sur la chemise, puis firent glisser le veston blanc. Souffle dans le cou, souffle dans l’oreille…



Les bouches se trouvèrent enfin. Les corps immobiles, ce sont les langues qui entamèrent un slow langoureux, profond, interminable. Elle se laissa glisser le long de ce corps puissant et descendit la fermeture de la braguette.



Il l’entraîna dans sa suite, ils se dévêtirent en même temps, l’un dans le dressing, l’autre dans la salle de bains. Enfin ce corps sublime dont il rêvait depuis presque un an était à lui. Jamais Isabelle ne fut autant caressée, embrassée, léchée, sucée, aspirée, tripotée, triturée que cette nuit-là. Quand le pénis dru et dur la pénétra enfin, ce fut une délivrance partagée. S’ensuivit une quête irrépressible du plaisir qui aurait duré jusqu’au lever du jour si l’on n’était pas la nuit de Noël. Ils émergèrent vers midi, prirent le café en terminant le gâteau, renonçant ainsi au déjeuner, préférant retrouver la douceur et la chaleur des draps et de leurs corps insatiables.


Les jours suivants furent marqués par un sensible changement d’atmosphère dans la maison bourgeoise. Les cascades cristallines du rire d’Isabelle y résonnaient, on pouvait la voir courir nue dans les couloirs ou les escaliers. Et même l’ancien haut fonctionnaire, ancien capitaine de frégate poursuivait parfois sa proie dans le plus simple appareil, pénis au garde-à-vous. Frénésie du plaisir de chair enfin retrouvé après tant d’abstinence, l’élan dura jusqu’à la Saint Sylvestre où Isabelle fit un curieux cadeau à son amant.



Une telle supplique venant d’une femme aussi séduisante ne pouvait être ignorée, d’autant que Thomas, pourtant rigide, rigoureux, voire rigoriste, venait d’ouvrir la bonde à une liberté comportementale qu’il trouvait délicieuse. Se promener à poil dans la maison, grignoter n’importe quoi à n’importe quelle heure, boire plus que de raison, il transgressait totalement les principes de vie qu’il s’était lui-même fixés, et il ressentait cela comme le comble d’une liberté soudain conquise. C’était un peu sa révolution à lui, son mai 68. Cependant, cette reprise soudaine d’une activité sexuelle intense, aussi agréable soit-elle, avait ses limites et il se sentait fréquemment épuisé, « sur les rotules » comme on dit, alors que sa maîtresse était sans cesse plus demandeuse.


Après les sensations fantastiques que lui procurèrent « ses étrennes », Thomas alla consulter, expliquant sommairement la situation au toubib militaire pour lui demander de quoi « être à la hauteur ». Dans un premier temps, les petites pilules bleues firent merveille, et sa maîtresse paraissait comblée. Au printemps, ils retournèrent passer quelque temps en Normandie. Même au volant, Thomas peinait un peu à ne pas s’endormir sur l’autoroute.



Il alla voir ce nouveau maire et conclut avec lui un acte discret, rapide, avec pour témoins le maire lui-même et la secrétaire de mairie, quelque chose de simplissime adapté à un couple de veufs. Il fallait juste attendre la dizaine légale de jours de publication des bans. C’était un délai parfait pour son projet de cadeau de noces. Laissant Isabelle à son traditionnel grand ménage d’arrivée, il fila sur Rennes préparer son « coup ».


Le soir même, il invita Isabelle dans un agréable restaurant sur les falaises de Champaux, face au rocher de Tomblaine. C’est là qu’il lui fit sa demande officielle, agrémentée d’un superbe solitaire. L’ex-gouvernante éclata en sanglots, tant et si bien que le chef désespéré crut que sa cuisine ne lui convenait pas. Elle remercia son futur époux par une nuit épique, telle que même le soleil matinal et la vue du Mont ne parvinrent pas à sortir Thomas du sommeil. La belle était d’accord sur tout, un mariage rapide et discret, on ne ferait que boire une coupe de champagne avec le maire et sa secrétaire.


Au sortir de la mairie, un jeune homme en salopette marquée « Jaguar » attendait le couple. Thomas lui remit les clés et les papiers de sa grosse limousine grise et récupéra les boîtiers sans contact d’un superbe SUV rouge. Tendant l’un d’eux à son épouse :



Dîner somptueux dans un restaurant très étoilé de ce bord de mer, usant de multiples épices étonnantes avec les produits locaux. Isabelle jubilait, elle ne pouvait être plus heureuse. Ils partirent ensuite pour un long périple à travers la France, descendant par Brest, La Rochelle, Bordeaux, jusqu’à Toulon, ports que le capitaine avait fréquentés durant son active. Ils rentrèrent par les Baux, le Pont du Gard, les vestiges romains de Nîmes et Arles, puis firent les trois grands lacs de montagne, Le Bourget, Annecy et le Léman avant de retrouver avec plaisir leur grande maison vers la mi-juin.



Au fil des semaines puis des mois, le goût immodéré de la presque jeune mariée pour le sexe ne se démentait pas, bien au contraire, au point que le jeudi au cercle était devenu pour Thomas un véritable jour de repos. Non qu’il s’en plaigne, mais il devait de plus en plus souvent avoir recours à ses petites pilules bleues. Il en connaissait le danger, mais comment refuser les avances insistantes d’une superbe femme de plus de vingt ans sa cadette. Cette situation était tellement inespérée qu’il se faisait un devoir d’assurer en vaillant capitaine.


Devenue la maîtresse de maison en titre, Isabelle émit quelques suggestions que, comme pour la voiture, son mari s’empressait de satisfaire. Ainsi, ils firent terminer les suites mansardées du second, quasi à l’identique des autres dans la conception, mais avec la touche de modernité qu’apportait Isabelle. Elle suggéra également d’y faire installer une climatisation, ainsi qu’un chauffage électrique dans la longère normande dans l’éventualité d’aller un jour y passer les fêtes de fin d’année. Tout fut fait selon ses souhaits. Et chaque fois, c’était l’occasion de remercier physiquement son époux par d’incroyables séances de pure folie sexuelle.


Isabelle semblait avoir un goût immodéré pour les situations incongrues qui surprenaient toujours le trop classique Thomas. Il s’étonnait profondément que le sofa du salon, la table de la cuisine, la banquette arrière de la Jaguar et même la pelouse fussent des lieux de plaisir. Et son épouse n’avait pas son pareil, lorsqu’il rendait les armes, pour le pousser toujours plus loin et, lui plantant un majeur fureteur dans l’anus, lui tirer encore une ultime érection éjaculatoire. Il en était désormais à trois pilules par jour, parfois quatre, « pas plus de deux » avait dit le toubib. Mais la canicule cette année-là était terrible et ne l’aidait pas. Il dépassait la dose, certes, mais pour peu de temps, jusqu’à la fin des grosses chaleurs…


Si la chaleur retomba en septembre, ce n’était pas le cas de l’appétit sexuel d’Isabelle. Elle les conduisait vers la Normandie, secouant sans cesse Thomas :



Il se sentait vidé de sa substance et en même temps habité par le désir obsessionnel de satisfaire son épouse. Il lui semblait ne plus exister que par l’activité quasi permanente de son sexe. Dès qu’il put s’échapper, il fonça dans une pharmacie d’Avranches pour renouveler son stock de pilules bleues, il en consommait désormais régulièrement quatre par jour. Bien sûr, il commençait à ressentir quelques effets secondaires, perte de sommeil, grande fatigue, et quelques tremblements récemment apparus. Mais qu’importait. C’était un tel bonheur de trousser cette jolie femme cinq à six fois par jour, les seuls instants où il se sentait vivant et libre, comme si sa vie en dépendait tout en s’échappant par sa queue. Il avait encore maigri, se trouvait une ligne de jeune homme malgré son poil grisonnant et ses rides plus marquées.





**********




Quand ils réintégrèrent leur demeure principale, Thomas se sentait de moins en moins bien. Il avait des vertiges et retourna voir son toubib qui lui prescrivit un nouveau médicament pour dormir. Malgré tout, il ne se sentait plus la force de jardiner comme les années précédentes, ce que ne manqua pas de lui faire remarquer son épouse. Alors il se força sans se plaindre, bêchant jusqu’à l’épuisement.


C’est en rentrant de l’un de ces exercices forcés, ruisselant de sueur, qu’Isabelle l’accompagna sous la douche pour le « réconforter » à sa façon. Malgré sa fatigue, Thomas l’empala en appui contre la paroi. Il revivait soudain et sentait l’orgasme monter dans son ventre, le sang tambourinait dans ses tempes et soudain, une étrange et intense lumière l’aveugla. Il porta ses mains à sa poitrine et glissa mollement au fond du bac. Isabelle en sortit précipitamment et se sécha, se rhabilla, laissant le corps inerte sous le jet tiède. Au bout d’une demi-heure, elle revint à la salle de bain, ferma le robinet, porta deux doigts sur le cou de son époux sans plus sentir la moindre palpitation. Des écoulements suspects maculaient encore le fond du bac. Elle redescendit tranquillement et s’empara du téléphone, prenant un ton d’affolement.


Le SAMU arriva un quart d’heure plus tard, trouvant une Isabelle en larmes et, semblait-il, totalement affolée. Le médecin conclut à une crise cardiaque. Comme le corps était encore tiède, on tenta massage cardiaque, défibrillateur, masque à oxygène, en vain. Le corps fut emmené à la morgue pour l’examiner, le diagnostic de l’urgentiste fut confirmé. Isabelle demanda que les volontés du défunt soient respectées et qu’il soit rapidement incinéré. Brève cérémonie durant laquelle la veuve éplorée fit connaissance des amis du cercle de Thomas. Son frère n’y assista même pas. S’ensuivirent toutes les tracasseries administratives liées à la succession. Finalement, tout se passa au mieux, car Thomas avait bien anticipé sa succession, même s’il la pensait plus lointaine. Il ne fallut que modifier les titres de propriété et en payer l’enregistrement. Mais le grand homme disposait d’un « matelas » d’économies et placements amplement suffisant. En une quinzaine, tout fut réglé.


Isabelle rentra dans ce qui était désormais « sa » maison avec tous ses documents sous le bras. Elle courut dans sa chambre pour extraire un minuscule téléphone portable pliant d’une poche cachée de sa valise.




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Un cabriolet rouge vrombissant s’engouffra dans l’allée jusqu’au garage. Isabelle se précipita en appuyant sur la télécommande du lourd portail. Une portière claqua et une longue silhouette sortit, bottes noires, mini-short en jean, débardeur rose, redingote ouverte noire, chapeau noir, lunette de soleil, un sac de cuir à la main.



Une fois entrées, Isabelle se jeta sur l’arrivante, l’embrassant à pleine bouche.



La grande fille posa veste, chapeau et lunettes et promena sa dégaine dans tout le rez-de-chaussée.