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n° 20034Fiche technique29889 caractères29889
Temps de lecture estimé : 21 mn
28/01/21
corrigé 01/06/21
Résumé:  Les découvertes de Kévin, un jeune homme puceau.
Critères:  h fh fplusag jeunes extracon grossexe revede hmast fellation pénétratio fsodo init humour -humour
Auteur : Laetitia            Envoi mini-message
Scandale rural

Voilà une petite histoire pleine de sexe, qu’il faut bien entendu, lire au second degré.


Écrire des histoires crues pour moi, ce n’est pas forcément naturel. Ma pudeur m’empêche de le faire, hormis sous le prisme de l’humour. Donc, un peu d’humour second degré parsème ce récit.


Et bien entendu, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, des faits réels, serait purement fortuite. Forcément !


J’espère donc que mon petit récit vous amusera. Il n’a pas d’autre vocation. Bonne lecture.




(´¸.·*´¯`*·> <·*´¯`*·.¸´)





Kévin rentrait du lycée, il était plutôt songeur.


Kévin a une idée fixe en tête :


Le faire !


Kévin a dix-huit ans depuis un mois et il ne pense qu’à ça. Ses hormones le travaillent sévèrement ! C’est de son âge, me direz-vous ! Certes…


Kévin a déjà eu des copines bien sûr, dont il a bien évidemment exploré les soutiens-gorge et les petites culottes. Mais Kévin n’est jamais allé jusqu’au bout avec elles.


Kévin est un garçon plutôt timide. Surtout avec les filles d’ailleurs.


Il est grand, un peu dégingandé. Plutôt mignon, diront certaines.


Kévin est secrètement amoureux de Camille.


Camille Aunette, qui a dix-huit ans aussi, est la meneuse des majorettes de leur petite ville, Montcuq-sur-la-Comaude (prononcer « Moncuque »).


Oh bien sûr, Kévin est plutôt jaloux quand il entend les garçons parler des cuisses de Camille lorsqu’ils regardent passer la formation des majorettes lors des fêtes.


Camille est la grâce personnalisée. Que ces cons s’arrêtent à ses cuisses l’énerve tout particulièrement, en plus de le rendre jaloux. Parce que c’est elle, en tant que meneuse, qui donne le ton et qui envoie son bâton le plus haut.


Hier, Kévin s’est lancé. Il a pris son courage à deux mains et il a demandé à Camille si elle voulait bien sortir avec lui.


Après des mois d’hésitations, il a enfin déclaré sa flamme à Camille. Enfin, déclarer sa flamme, pas vraiment. Il s’en est voulu après, mais il n’a pas su choisir ses mots.


Son discours, il l’a préparé, pourtant. Il en connaissait chaque mot par cœur. Il a juste été capable de bafouiller trois mots : « Est-ce que tu veux sortir avec moi ? ». Bon, ça fait huit mots, pas trois, mais l’idée y est.

Il faut dire que Kévin est amoureux de Camille depuis le collège. Secrètement amoureux bien sûr.


Il a songé à se déclarer depuis que Camille a rompu avec ce connard de Jérémy Lecouvaire

Celui-là, Kévin ne peut pas le sacquer… Il aime bien sa sœur, Armelle Lecouvaire, qui a plutôt de jolies fesses, et qui est bonne en mathématiques, mais Jeremy, rien à faire. Abruti ! En fait, il a surpris ce con de Jérémy en train de se faire sucer par Marie Kouchtwala dans un buisson derrière le lycée.


On dit que Marie Kouchtwala a sucé la moitié des terminales du lycée. Kévin ne fait pas partie de la bonne moitié.


Ce n’est pas très sympa, mais Kévin les a pris en photo et l’a envoyé à Camille par MMS, tout en masquant son numéro sur son portable. Comme ça, ni vu ni connu.

Bien sûr Kévin a un peu honte. Mais au final, bien fait pour ce salaud de Jérémy Lecouvaire. Et puis cela aura permis à Camille d’ouvrir les yeux, sur ce connard qui la trompe. Sa Camille !


Kévin est songeur donc, cet après-midi en rentrant du lycée.


Après les cours, Camille a dit à Kévin qu’il fallait qu’elle réfléchisse, malgré ce qu’il lui avait fait, elle avait encore un peu de sentiments pour son ex.

Tête de con de Jérémy Lecouvaire !


Kévin n’est pas sûr que ça soit une bonne nouvelle.

Enfin Kévin relativisait. Camille avait dit, « un peu de sentiments », seulement.


Et surtout, elle avait ajouté qu’elle ne voulait plus revoir ce salaud.


Kévin en était là de ses réflexions en arrivant chez lui.

Il s’est installé dans le canapé pour jouer un peu à la console. Il avait une dissertation de philo à faire, mais il avait bien le temps, avant que sa mère ne rentre.

Kévin venait tout juste de commencer sa partie de Call of Duty, qu’on sonna à la porte.


Une grande femme blonde faisait face à Kévin sur le pas de porte :



Elle portait une mini-jupe très serrée sur des bas résille, des talons hauts. Sa tunique décolletée montrait la naissance de ses seins, mais aussi la dentelle noire d’un soutien-gorge.


Kévin déglutit. Elle était très belle et excitante. Malgré ses quarante ans passés, elle faisait un effet terrible à Kévin :



Le regard de Kévin s’est bien sûr aimanté sur les cuisses ainsi découvertes. Conscient de sa gêne et de sa gaucherie, il regardait fixement le mur en face où était accrochée une reproduction de la Vierge et l’enfant qu’il se mit à détailler.



Nathalie a posé sa main sur la braguette de Kévin :



Les doigts de Nathalie après avoir ouvert la braguette de Kévin se glissèrent dans son caleçon :



Quarante-cinq minutes plus tard, Kévin n’était plus puceau. Nathalie lui dit en se rhabillant :



En lui roulant une dernière pelle, puis en rajustant sa jupe, elle dit :



« Pfuitt quelle aventure ! Pourvu que personne n’en sache rien ! Si mes parents l’apprennent, je suis mal », se dit Kévin.


Puis :


« Qu’est-ce que j’ai fait ! J’ai trompé Camille ! »


Enfin techniquement, non, il n’avait pas trompé Camille. Enfin, c’est ce qu’il se disait pour essayer de se rassurer, puisque Camille n’avait pas encore répondu à sa requête.


Le soir, pour le dîner, Kévin n’eut pas beaucoup d’appétit. Trop de choses se percutaient dans son cerveau.


Avait-il trahi Camille ? Certes non… Mais il avait tout de même un peu honte de ce qu’il avait fait. Honte, certes, mais aussi de la fierté. Il n’était plus puceau. En plus, ça c’était plutôt bien passé, même si Nathalie l’avait bien aidé.


« Elle a dit que j’ai un gros sexe », se dit-il en se retournant dans son lit alors qu’il cherchait le sommeil.

« Et que je me débrouillais plutôt bien ! En plus, elle s’y connaît. En tout cas, elle en a l’air ».


C’est sur ses pensées que Kévin s’endormit enfin.


Bien entendu ces pensées le taraudèrent pendant plusieurs jours. Kévin était partagé entre ce moment, finalement très agréable passé avec Nathalie, un peu de honte d’avoir fait ça avec la meilleure amie de sa mère, de surcroît une femme mariée et mariée à Monsieur Duval, qu’il connaissait bien, même si c’était Nathalie qui avait provoqué les évènements. Mais aussi et surtout les remords vis-à-vis de Camille.


Camille, d’ailleurs ne lui ayant donné aucune nouvelle, il commençait à se dire que c’était foutu et s’il devait passer à autre chose.


Oublier Camille ? Non ! Jamais ! Camille c’est son premier amour, même si cet amour n’aura pas été partagé. Et puis il y avait peu de chance que Nathalie quitte son mari et divorce.


Il s’était déclaré auprès de Camille, elle l’avait repoussé, la vie allait lui paraître bien fade dorénavant. Il allait devoir vivre avec ça toute sa vie.

C’est au milieu de ces réflexions maussades, tout en longeant la palissade qui entourait le stade Justin Peticou-Vitefay, qu’il entendit une musique de fanfare qui sortait des haut-parleurs.


Les majorettes s’entraînaient. Il se hissa par-dessus la clôture et vit les quinze majorettes au milieu du terrain de foot.


En fait non, il ne vit que Camille, en tant que meneuse devant les autres.


Elle levait la cuisse haut à chaque flonflon de la musique. Elle faisait tourner son bâton entre ses mains si vite, que Kévin ne pouvait suivre ses mouvements. Il était comme hypnotisé. Renoncer à Camille ? Hors de question, il allait insister et inverser la tendance. S’accrocher !


Camille lança son bâton si haut et le rattrapa avec tant de dextérité, qu’il faillit tomber de la clôture.

C’est surtout qu’à chaque fois qu’elle levait la jambe, sa petite jupe de majorette remontait sur ses cuisses. Très haut.


Kévin a décidé de trouver un point d’observation plus confortable et où il pourrait mieux observer Camille. Il fit le tour du stade et s’enfonça dans les buissons qui le longeaient. De là, il pourrait voir sans être vu.

Camille, sa Camille ! Il ne voyait pas les autres majorettes dans leurs costumes brillants, avec leurs jupes courtes, pourtant elles avaient aussi de très jolies cuisses. Non, il n’y avait que Camille. Pour lui, elle était au milieu d’une aura. Il n’y avait rien autour. Que Camille !


Kévin sentit un début d’érection venir. Puis une vraie érection.


Il se demanda s’il pourrait entr’apercevoir la culotte de Camille lorsqu’elle levait la jambe depuis là où il était planqué.


Il chassa ces pensées impies de son esprit.


Camille et lui au milieu d’une verte prairie, ils couraient, main dans la main, ils riaient.

Sans s’en rendre vraiment compte, il a ouvert son pantalon.

Camille et lui au bord d’une falaise, enlacés, ils observent l’horizon. Elle le regarde, lui sourit.

Toujours sans s’en rendre compte, il a saisi son membre dans sa main.

Camille nue sur l’herbe, allongée au milieu d’une clairière.


Étreindre l’être aimé… Longuement, doucement, tendrement, puis à la folie. Saisir Camille, la caresser quitte à l’user, l’empoigner violemment, la coucher, l’enfourcher, la creuser, tout en puissance (comme avec Nathalie), puis plus doucement, passionnément même, la respirer, la boire, s’enivrer d’elle, la traverser, la retraverser, jusqu’à se fondre en elle, ne faire qu’un/une, se perdre en elle, se retrouver, mourir entre ses bras, se dissoudre, ressusciter.


Il éjacula à ce moment-là. Camille était sur un piédestal pour Kévin. Il venait de découvrir que le bonheur pouvait aussi se trouver par la voie libidineuse, même avec Camille. Camille n’était plus qu’une icône pour lui. Elle était humaine, elle prenait forme, dans son esprit. Les joies de l’amour lubrique ne contredisaient pas celles de l’amour tout court, se dit-il en refermant sa braguette.

Les majorettes étaient en train de regagner les vestiaires. Discrètement Kévin sortit du stade.


Nathalie était bien loin maintenant. Jamais plus il ne trahirait Camille. Maintenant, il en était sûr, elle allait lui dire qu’elle l’aimait aussi. C’était imparable. Ils avaient fait l’amour ensemble. Enfin, en partie seulement. En fait, Kévin était tout seul, mais Camille l’accompagnait dans son rêve. D’ailleurs, ce ne pouvait pas être un rêve, ou alors un rêve prémonitoire. C’était bien trop réel.


La parenthèse Nathalie venait de se refermer. Kévin ne regrettait pas, plus du moins. Il saurait faire, lors de leur première fois avec Camille. Il considérait ça comme un entraînement en quelque sorte. Une simple répétition. Il remercia Nathalie intérieurement.


Alors qu’il marchait sur le trottoir, il entendit à peine la voiture s’arrêter près de lui. Il tourna la tête et vit une femme brune avec des lunettes de soleil qui baissait la vitre de sa portière. Sûrement qu’elle cherche son chemin. Kévin, toujours serviable, toujours aimable, s’approcha de la voiture :



Kévin s’est penché vers l’habitacle. La femme, d’une quarantaine d’années, qu’il ne connaissait pas, assise sur le siège conducteur avait la jupe remontée et laissant apparaître ses bas et les attaches de son porte-jarretelles :



Quinze minutes plus tard, Kévin était adossé contre un arbre, près d’un chemin où Véronique avait laissé sa voiture.


Son pantalon et son caleçon baissés à ses chevilles, il observait Véronique, accroupie devant lui qui avait enfourné son sexe dans sa bouche. Elle sait bien y faire ! Jamais il n’aurait imaginé qu’une prof de mathématiques, ça faisait des pipes ! Elle passa sa langue le long de sa queue en massant le gland entre ses doigts, elle lui lécha même les testicules.

On est loin de l’image romantique de Camille allongée dans une clairière. Très loin ! Kévin ne pensait plus du tout à Camille d’ailleurs, à ce moment-là.

Cinq minutes plus tard, ce fut au tour de Véronique d’enlacer l’arbre, qui n’en demandait pas tant, et de tendre les fesses vers Kévin, préservatif autour du membre, qui la pénétrait.



Pas romantique du tout, mais foutrement efficace. « Foutrement, voilà un adverbe parfaitement adapté à la situation », se dit Kévin.


Véronique à force de haleter, d’ahaner, se mit à pousser des grands cris. Heureusement, au milieu de cette forêt, il n’y avait personne, en cette matinée de semaine.


Elle s’est ensuite relâchée, sans lâcher son arbre.



Et c’est ainsi que Kévin a sodomisé Véronique. Au début elle était un peu tendue :



Les oiseaux, les lapins et tous les petits habitants de la forêt s’en souviendront très longtemps. Pour sa part Kévin se dit que ce langage dans la bouche d’une prof de maths, ça faisait bizarre. Il haussa les épaules, après tout, il y a un quart d’heure, elle avait autre chose dans sa bouche, la prof de maths.


Kévin venait de sodomiser une femme. Une prof de maths en plus ! Sa matière préférée ! Il avait, bien sûr, vu des vidéos pornos sur internet. Jamais, il n’avait songé faire ça un jour pour de vrai. Enfin, pas tout de suite, quoi… Et puis, enlevant le préservatif, Véronique, tout essoufflée encore, l’avait à nouveau sucé et il avait éjaculé au fond de sa gorge.


Encore une nouvelle expérience pour Kévin. Diablement excitant, certes, mais il n’était pas sûr de vouloir faire tout ça à Camille. D’ailleurs, c’est la première fois qu’il pensait à Camille depuis au moins une demi-heure.


Dans les jours qui suivirent, toujours pas de nouvelles de Camille. Loin de désespérer, Kévin pensait qu’elle devait mûrement réfléchir, avant de se prononcer. D’ailleurs, il n’était pas inquiet, il avait aperçu Camille avec ce connard de Jeremy Lecouvaire. Manifestement, ils se disputaient et Camille le repoussait. L’autre con est reparti la queue entre les jambes et la tête baissée.


Encore plus étonnant, dès le lendemain, une autre femme aborda Kévin, dans la rue. Il la connaissait. Catherine, la femme du boulanger. La boulangère, quoi ! De la boulangerie où le pain est bon, près de la mairie. Il aimait bien aller dans cette boulangerie-là, quand sa mère l’envoyait acheter le pain, parce que la boulangère avait des gros seins. Catherine l’a entraîné dans une chambre d’hôtel, à la sortie de la ville. Vous imaginez bien pourquoi. En le raccompagnant vers le centre-ville, elle lui dit :



Ayant bien pesé le pour et le contre, Kévin fit paraître son annonce. En attendant Camille.


Il prit comme pseudo « Jeune étalon ». Catherine avait raison, il eut beaucoup de succès et très rapidement.


Il y eut Clarisse, la femme du notaire, Maître Linéaire, qui déclara à Kévin aussitôt après leurs ébats, qu’elle ne pourrait plus baiser avant trois jours au moins. Puis Carole, une prof de physique-chimie, collègue de Véronique, qui paraît-il, cherchait un plan-cul discret. Ensuite, il y eut Karine, la gynécologue de la ville, qui vint accompagnée de Valérie, sa belle-sœur, mais aussi l’épouse du directeur de la concession automobile Peunault.


On jasait en ville, les langues se déliaient. On évoquait à mots couverts ce « Jeune étalon » et on se lançait à pronostiquer sur son identité. Certains pensaient avoir des certitudes sur lui. On se gaussait des maris cocus, bien entendu. Là encore, les ragots et les supputations allaient bon train sur qui était concerné dans le secteur.


Kévin s’était rabattu sur un hôtel dans la ville voisine, pour rester prudent sur ses activités annexes. Les femmes, mariées pour la grande majorité, demandaient le plus de discrétion possible.


Son tonton Jean-Pierre venait de lui offrir un scooter d’occasion. Il pouvait ainsi faire les quinze kilomètres qui le séparaient de sa localité pour rejoindre son QG, l’hôtel Vas et Viens Inn. Cet hôtel n’avait pas bonne réputation, mais à la réception, on ne posait pas trop de questions.


Son tableau de chasse s’agrandit encore de Sophie, la femme de Monsieur le Maire de Montcuq-sur-la-Comaude. Madame la Mairesse quoi.


Avec elle, autant que son palmarès, Kévin agrandit son expérience. Sophie lui a demandé de lui mettre une fessée. Sandrine, la femme du premier adjoint au Maire, ne tarda pas à le contacter.


Kévin a modifié son annonce en conséquence, indiquant qu’il pratiquait aussi la domination (soft, précise-t-il).

C’est quand Géraldine, la femme du patron du Bar-tabac se fit pincer par son mari alors qu’elle rentrait avec une tache de sperme sur sa jupe, puis quand, coup sur coup, le mari de Stéphanie, l’institutrice de CM1 de l’école primaire, trouva sa petite culotte humide dans son sac à main, alors qu’il cherchait les clés du garage, que les choses commencèrent à se gâter.


Le maire de Montcuq-sur-la-Comaude a provoqué une réunion. Plusieurs maris cocus y assistaient. Il faut dire que Monsieur le Maire avait surpris sa femme Sophie, les fesses toutes rouges, sous la douche, alors que, paraît-il, elle revenait du supermarché. Sophie, ne pouvant plus se passer de ses rencontres avec Kévin, venait tous les trois jours le voir.


En plus des maris certains d’être cocus, assistaient à cette réunion nombre d’indécis, de maris doutant, ou suspicieux. Ils préféraient assurer, au cas où !


La réunion fut houleuse. Le patron du bar-tabac fut le plus véhément. Il réclamait justice. Il fallait à tout prix trouver l’identité de ce salopard de « Jeune étalon » qui avait sali la réputation d’épouses de tant de notables de la petite ville et des susdits notables par la même occasion.


Il faut dire que le nombre de femmes prises la main dans le sac augmentait. Clarisse Linéhaire était la dernière en date. Son mari, Maître Linehaire venait de recevoir une lettre anonyme dénonçant son épouse. Pour en avoir le cœur net, il inspecta la panière de linge sale et trouva des taches suspectes sur les culottes de Clarisse. Ce n’était pas une preuve flagrante, mais les bafouillages de Clarisse quand il lui en a parlé, l’ont persuadé de l’adultère.


Le Maire de Montcuq proposa de s’adresser à la population par le truchement de la feuille de chou locale. « Montcuquains, Montcuquaines », commença-t-il dans un élan lyrique, la voix tremblante…


Son premier adjoint, Alain Dissoir, l’en a dissuadé : trop direct selon lui. Ça serait aussi amener de l’eau au moulin de la frange de la population Montcuquaine qui se gaussait de la situation et des maris bafoués.



Il faut dire que Monsieur le Maire avait quelques problèmes avec ses concitoyens, par ailleurs. Lui qui avait été élu grâce à un programme défendant la ruralité, venait de passer un accord avec la SNCF. La société nationale souhaitait stopper la desserte des trains quotidiens qui s’arrêtaient six fois par jour dans la joyeuse bourgade. Pas assez rentable. On parlait de pots-de-vin, d’une affaire de corruption. La Maire se battait pour faire arrêter cette rumeur-là. Mais la conséquence directe, hormis, un pas de plus dans la désertification des campagnes (ce qui, pour un défenseur de la ruralité, la foutait mal, avouons-le !), était bien que l’arrêt de Montcuq⁽¹⁾ ne serait plus desservi, ni usité.


Il fut décidé de la jouer plus discrètement, sous l’influence du premier adjoint qui en avait croqué aussi dans l’affaire de l’arrêt de Montcuq ⁽²⁾, comme l’appelait désormais l’opposition.


Un comité fut créé pour mener l’enquête et pour surveiller la ville. L’adjudant-chef de la gendarmerie s’est proposé pour en prendre la tête. Il suspectait sa femme Patricia d’aller voir aussi le malandrin. À tort, Patricia lui était fidèle. Les maris disponibles en journée ou en soirée formeraient deux groupes. On patrouillerait en voiture dans les rues, on repérerait les femmes seules et on les suivrait discrètement, afin de voir si elles ne rejoignaient pas le saligaud. On finirait bien par le coincer.



L’adjudant-chef possédait l’autorité naturelle pour juguler l’impatience de la petite troupe et la canaliser. On tomba d’accord et on se tapa dans les mains en signe d’encouragements.



Bon gré mal gré, les membres du comité hochèrent la tête et acquiescèrent. Maître Linéhaire enchérit :



Kévin eut vent de cette réunion, par l’entremise de Sophie, la femme du Maire. Il prit peur. Sentant le vent tourner, il a retiré son annonce. Il fallait à tout prix se faire discret. Pourvu qu’aucune femme ne donne son identité. Avec elles, il utilisait uniquement son pseudo « Jeune étalon ». Sauf avec les premières, Nathalie, Véronique et Catherine. Elles, a priori, ne s’étaient pas fait repérer par leurs maris. Le truc, c’est que les autres connaissaient son visage.


Se faire oublier ! C’était la seule solution. Et changer de trottoir quand il croiserait une de ces femmes dans la rue. Surtout si elles étaient accompagnées de leurs maris.


Il avait rendez-vous en fin d’après-midi, avec une dernière femme. Il honorera ce rendez-vous, mais ce sera le dernier ! Une certaine « MILFS soumise » qui l’avait contacté la veille sur le site, juste avant qu’il ne ferme l’annonce. Après quelques échanges de sextos, ils avaient convenu d’un rendez-vous. Kévin ne pouvait pas faire faux bon à « MILFS soumise ». Ça ne serait pas honnête ! Et même si Kévin a certains défauts, il est honnête.


Alors qu’il finissait son yaourt à la cantine du lycée (fraise, son parfum préféré), le portable de Kévin se mit à vibrer. Un SMS… Camille ! Il s’empressa de le lire :


« Kévin, j’ai réfléchi, je suis d’accord pour sortir avec toi. Rejoins-moi devant le vestiaire du stade Justin Peticou-Vitefay, d’ici une heure ».


Deux heures trente plus tard, Camille et Kévin ressortirent des vestiaires, main dans la main. Ils étaient aux anges tous les deux. Camille avait déjà pratiqué le sexe avec Jeremy Lecouvaire, mais jamais, elle n’avait imaginé que ça pouvait être aussi bien qu’avec Kévin. Au grand jamais, non ! Kévin avait été tendre, passionné, doux, attentionné, sûr de lui, puissant. Elle avait joui trois fois, comme jamais on ne l’avait fait jouir en plus. Elle avait demandé grâce, n’en pouvant plus, Kévin était prêt à continuer. Camille était sur son petit nuage. Elle avait d’abord été impressionnée par le sexe de Kévin, enfin par sa taille, apeurée même, mais finalement, tout en douceur, Kévin l’avait emmenée au septième ciel. Quel savoir-faire, quelle dextérité, quelle classe ! Jamais, elle ne se serait doutée que Kévin avait autant de talents et de doigté.


Quand ils se quittèrent, après un dernier baiser, ils se donnèrent rendez-vous pour le lendemain matin. Camille le regarda s’éloigner en le couvant des yeux, mettre son casque, enfourcher son scooter comme si c’était son fier destrier. Kévin, son prince charmant ! Elle le regarda partir sur la route. Elle soupira. Que ça allait être long d’attendre jusqu’à demain !


Kévin, quant à lui, avait aussi l’impression de marcher sur un nuage. Enfin, de rouler en scooter sur un nuage, plutôt.


Il repensa à « MILFS soumise » et à son rendez-vous avec elle. C’était dans une heure. Maintenant qu’il était en couple, il comptait arrêter ses activités annexes.


Tromper Camille ? Impossible !


Après, « MILFS soumise » l’avait contacté avant que Camille ne se déclare. Était-ce vraiment tromper ? Pas sûr ! Kévin en doutait.


Par pure honnêteté, il irait voir « MILFS soumise ». Il est comme ça, Kévin ! Honnête jusqu’au bout des ongles. Toujours respecter ses engagements. Mais après ça, terminé, fini, nada, plus rien. Que Camille ! Sa Camille ! Parce que maintenant, c’était bien sa Camille !


Alors qu’il se dirigeait vers la ville voisine sur son scooter, de douces pensées occupaient l’esprit de Kévin :



Il est arrivé sur le parking de l’hôtel Vas et Viens Inn, et a garé son scooter près de l’entrée. Direction la chambre 121, où il avait donné rendez-vous à « MILFS soumise ».


En ouvrant la porte de la chambre, depuis la petite entrée, il avait une vue sur les trois quarts du lit. Une femme était couchée dessus, simplement vêtue de bas noirs, d’un porte-jarretelles et d’escarpins noirs aussi. Il ne voyait pas son visage, mais elle était brune.



Il s’est figé, pétrifié par la surprise. «MILFS soumise » venait de se retourner sur le lit. Il découvrit son visage. Horreur !



Oups…



FIN



Est-ce qu’il y a une morale à cette histoire ? Euh, j’ai bien cherché, je n’en ai pas trouvé. Mais j’espère que vous avez apprécié cette petite fable.


Une dernière chose avant de vous laisser vaquer à vos occupations. Le personnage de Kévin m’a été inspiré par une chanson que j’ai entendue hier matin dans ma salle de bain : Andy des Rita Mitsouko.


En particulier ce couplet :


Andy se hâte

Andy se méfie

Andy se tâte

Est-ce qu’il a envie ?

Andy jette un œil à la fille

Et sourit

Andy est un garçon poli

Andy se tâte

Andy se méfie

Andy se hâte

Il rentre chez lui

Andy a toujours évité les ennuis

Andy se hâte

Se méfie


Chou !



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Note 1 - Alors, oui, je sais, celle-là était facile ! Trop facile diront certains esprits chagrins, certes, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. - Retour


Note 2 - Oui c’est vrai, j’insiste ! Lourdement diront certains ? C’est pour être sûre que tous les lecteurs auront saisi la finesse de l’humour. - Retour