n° 20115 | Fiche technique | 45645 caractères | 45645Temps de lecture estimé : 32 mn | 08/03/21 corrigé 30/05/21 |
Résumé: Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. | ||||
Critères: fh couple candaul hotel amour jalousie pénétratio mélo -couple | ||||
Auteur : Patrick Paris (C'est meilleurs à deux, avec Laétitia) Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Sauvetage Chapitre 01 / 02 | Épisode suivant |
* Le récit « Louise et Daniel » a été publié par Laetitia, en décembre 2020 (n°19940)
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Aaaaah… Ouiiii…
Le cri de jouissance de Claire résonne dans la chambre d’hôtel.
Elle lâche les draps qu’elle serrait à s’en faire blanchir les articulations de la main, et enlève l’autre bras passé autour du cou de son amant.
Il est encore sur elle, se retire et s’allonge à ses côtés. Se sentant libérée, instinctivement Claire resserre les jambes.
L’esprit ailleurs, elle expire bruyamment l’air encore dans ses poumons. Ses muscles se relâchent. Progressivement son souffle prend un rythme plus normal. Elle rouvre les yeux.
Claire vient d’avoir un orgasme, comme elle n’en a pas eu depuis si longtemps. Que c’était bon !
Toujours à côté d’elle, content de lui, il retire négligemment son préservatif.
Sous la douche, dans la salle d’eau de la chambre, pourquoi ne se sent-elle pas à l’aise ? Oui, c’était bon, très bon même, mais elle est soucieuse.
C’est la première fois qu’elle couche avec un autre homme depuis son mariage. Enfin quasiment la première fois. Les fois précédentes, ce n’était pas pareil. Ses sentiments sont partagés. Elle a aimé, mais elle a un peu honte, surtout.
Il y a encore un mois, jamais elle n’aurait pensé se retrouver ici, dans cet hôtel avec cet homme, dans cette situation.
Elle se rhabille au milieu de ses pensées.
Pendant qu’elle met son manteau, son amant s’approche, veut l’embrasser. Elle détourne le visage, il l’embrasse sur la joue :
La honte lorsqu’elle a traversé le hall de réception de l’hôtel. Elle a senti le regard du réceptionniste la transpercer. « Il sait ce que je viens de faire », se dit-elle.
C’est rouge comme une pivoine qu’elle a pressé le pas pour regagner sa voiture garée une rue plus loin. Même les passants, elle a l’impression qu’ils l’ont tous vue sortir de cet hôtel, qu’ils savent pourquoi elle était là. Elle a l’impression qu’ils la jugent, qu’ils vont la montrer du doigt.
Une fois assise dans sa voiture, elle reprend son souffle.
Bon, c’est lui qui m’a relancée. J’aurais dû balancer son message. Pourquoi avoir accepté de le revoir bon sang. Juste pour discuter, qu’il a dit. Je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt, je savais pertinemment ce qui allait se passer en acceptant ce rendez-vous. Est-ce qu’au fond de moi je l’espérais ? Juste boire un verre, c’est ça ! C’est lamentable. Quelle conne ! »
Elle essuie une larme qui coule sur sa joue :
J’ai trompé Laurent. Pour une heure de baise, j’ai trompé celui que j’aime, à qui j’ai juré fidélité, celui qui m’aime. Après ce que nous avons vécu. Comment est-ce que je vais pouvoir me pardonner ça. Comment Laurent pourrait-il me pardonner, s’il l’apprend.
Ce qui est sûr, c’est que l’autre là, il pourra toujours essayer, je ne le vois plus, plus jamais.
Laurent ne doit rien savoir. Ma trahison lui ferait trop mal. Parce que c’est bel et bien une trahison, il faut appeler un chat un chat. Une trahison et une belle. Aucune excuse ! J’espère que l’autre saura rester discret. Dans quoi je me suis fourrée.
Comment je vais faire pour regarder Laurent en face ? Il y a une demi-heure, j’avais le sexe de l’autre en moi, et dans la bouche.
Dans quoi je me suis embarquée. Même si je ne le revois plus jamais, je vais devoir mentir à mon mari, enchaîner les mensonges.
Je me dégoûte ».
Claire a démarré sa voiture, elle rentre lentement chez eux. Devant le garage, elle se gare juste derrière la voiture de Laurent.
Avant de descendre, dernier regard dans le rétroviseur, pour vérifier que ses yeux ne sont pas trop rouges après les larmes qui ont coulé.
Claire vient derrière Laurent assis sur le canapé et dépose un baiser sur sa joue.
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Je suis gelé, je n’aurais pas cru qu’elle soit si froide. Et ces vêtements qui m’empêchent de nager correctement.
Où sont-ils ? Je les ai pourtant vus tomber depuis le petit pont, le courant aurait dû… Ah ! je vois un pied, ou plutôt un talon qui dépasse. Vite, je le tire. Il doit avoir quel âge, cinq ans tout au plus. Mais sa sœur où est-elle ?
Juste le temps de le déposer sur la berge dans les bras des promeneurs de ce matin ensoleillé. J’y retourne. Décidément elle est froide, j’ai les bras engourdis.
La chance me sourit, une longue chevelure blonde essaie de se maintenir hors de l’eau. Elle s’agrippe à mon cou, je la serre contre moi,… nager, nager vers la rive, malgré le courant qui m’entraîne. Un tourbillon me tire par les pieds, je m’enfonce, mes vêtements gorgés d’eau sont lourds, trop lourds. Ne pas la lâcher, ne pas la lâcher…
En une seconde, je revois Claire, le sourire de Claire, une maison, c’est dimanche, petit jogging ce matin, et ces deux enfants qui jouent sur le pont. Attention, non ! Un réflexe, je plonge.
Où suis-je ? J’ouvre les yeux.
Le sourire de Claire est toujours là, des larmes plein les yeux :
Alerté par l’infirmière, un interne arrive :
Je ne sens plus mon corps, j’ai froid, je grelotte, j’ai mal partout. Je referme les yeux tenant la main de Claire.
Le soir, à la télé régionale, passe un reportage sur le sauvetage de deux enfants. Une vidéo prise avec un téléphone par un spectateur, les images sautent. On voit la tête d’un homme avec une petite fille blonde qui s’enfonce dans les flots, et un bateau qui arrive.
Le journaliste parle d’un héros inconnu qui au péril de sa vie… Blablabla. Claire me serre dans ses bras.
La porte s’ouvre brusquement, sur le trio d’infirmières qui ont suivi les infos dans leur bureau et viennent me féliciter en riant. Ça me réchauffe le cœur.
Il a bien fallu deux jours pour que je sois enfin sur pied. Je commençais à en avoir assez de cet univers blanc, malgré le sourire des infirmières qui passaient voir si tout allait bien. Oui, je vais bien.
Tandis que Claire remplit les papiers de sortie, on frappe à ma porte.
Une dame que je ne connais pas entre, accompagnée de deux charmants bambins, une petite fille une boîte de chocolats à la main et un garçon un peu plus jeune.
Pas besoin de présentation, je reconnais la longue chevelure blonde. Les larmes me montent aux yeux. La dame me sourit :
La petite fille s’approche timidement avec son frère collé à elle. Elle me tend son paquet, et me claque une énorme bise sur la joue.
Je souris bêtement en entendant une petite voix :
Leurs sourires… C’est la meilleure des récompenses.
Comprenant ma gêne, Claire dit en me serrant la main :
J’arrive difficilement à articuler un « merci les enfants ».
Claire les raccompagne dans le couloir. Elle parle avec la maman, elle doit sûrement lui dire que je suis encore sous le choc. Je les vois se serrer dans les bras.
Claire rentre dans la chambre tout sourire :
Et elle me glisse à l’oreille, avec un grand sourire :
En partant, Claire discute quelques minutes avec le médecin, dernières consignes. Je ne remarque pas son sourire crispé en montant dans la voiture.
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Je suis dans la salle d’attente de cette psy. Elle m’a été conseillée par mon médecin. Qu’est-ce que je fous là ?
La salle est pleine.
Quand je suis arrivé, il n’y avait plus qu’une seule chaise de libre. Je l’ai prise.
Depuis j’attends.
Il est 10 h 30 et j’avais rendez-vous à 10 heures, et il y a encore une personne avant moi.
Je voyais ça plus feutré comme ambiance. On se croirait vraiment chez un généraliste pendant une épidémie de gastro.
Je suis mal à l’aise parmi ces patients qui attendent. Ce n’est pas ma place ici. J’ai un caractère fort, une personnalité marquée. Jamais je n’aurais cru avoir besoin de venir ici un jour.
La psy a appelé la personne avant moi. La prochaine fois, c’est mon tour.
Je n’ose pas observer les autres personnes assises autour de moi.
Les regarder, les scruter, chercher à décrypter leurs soucis me fait peur. C’est un peu comme un miroir en fait. Trop peur de voir dans leurs regards mes propres difficultés.
Trop peur aussi de lire sur leurs visages, les stigmates des problèmes qui les minent.
Trop peur surtout de les surprendre et de croiser leurs regards qui chercheraient à décrypter le mien de problème.
J’ai trop honte de ce qui m’arrive. Je n’ai pas envie de le partager. Enfin, pas avec eux du moins.
Faute de mieux, je fixe la porte qui mène au cabinet. On entend vaguement des voix derrière. La porte est suffisamment épaisse pour qu’on ne comprenne pas ce qui s’y dit. Notre intimité est respectée.
Derrière cette porte est en train de se régler le cas de la grosse dame qui était juste avant moi.
Pour la énième fois, je regarde ma montre : 10 h 50.
Je ne m’impatiente pas, je m’attendais à attendre, comme toujours chez un médecin.
Du coin de l’œil, je vois le sexagénaire assis en face de moi. Il regarde sa montre lui aussi.
Et cette femme à l’air triste, quel âge peut-elle avoir ? Elle est jeune. Je remarque la cicatrice d’une entaille à son poignet. Je détourne le regard pris dans un élan de pudeur. Je n’ai pas envie de violer son intimité.
Cette salle d’attente, c’est le cri silencieux d’une société qui va très mal, voilà ce je me dis quand Chloé Antoine, la psy, m’appelle :
Chloé Antoine est une grande fille d’une trentaine d’années. Elle a des cheveux noirs, coupés très courts. Mignonne ! Très mignonne même, me dis-je en la suivant dans le couloir menant à son cabinet.
J’ai le regard fixé sur ses fesses, serrées dans une petite jupe courte écossaise qui virevolte légèrement. Le tout balance au rythme des mouvements de ses hanches.
Cette psy me plaît finalement. J’ai l’impression d’être ailleurs que dans un cabinet de psy. Je me détends. Cette fille, c’est toujours mieux qu’un vieux barbu pédant. Avec elle, je crois que ça va coller, que je vais pouvoir m’exprimer.
Elle m’a invité à m’asseoir dans un profond fauteuil club en cuir. Elle fait de même en face de moi, dans le même fauteuil.
Mes yeux s’arrêtent sur ses cuisses, qu’elle croise et sur sa jupe qui remonte. Je détourne aussitôt le regard :
Sa voix est douce, presque chantante.
Je vais commencer ma lecture… Elle m’interrompt d’un geste de la main :
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Au retour de l’hôpital, Laurent est assis à côté de moi dans la voiture. Il a l’air heureux de rentrer à la maison. Je suppose qu’il repense aux deux enfants qui sans lui ne seraient sûrement plus là… Il peut être fier, en tout cas moi je suis fière de lui.
Mais aujourd’hui, j’ai encore dans la tête ce que vient de me confier le médecin. Comment le dire à Laurent, comment lui dire sans le froisser, il a l’air encore si fragile.
Après avoir pris en tête à tête le petit repas que j’avais préparé, fatigué, il a voulu se coucher rapidement. C’est presque en s’excusant qu’il m’a dit :
Et avec un sourire complice, il m’a embrassée tendrement.
Ce sont ses mains qui m’ont réveillée. Il était câlin, prévenant. Je l’ai laissé parcourir tout mon corps. Mes seins, mon ventre appelaient ses caresses. Je l’embrassais avec fougue… J’espérais que le médecin se soit trompé, mais j’ai dû me rendre à l’évidence, il ne bandait pas.
Lui aussi, bien sûr, s’en est vite aperçu… Un moment interdit, il s’est arrêté net, s’est retourné sans rien me dire.
J’ai compris son désarroi, frappé dans son honneur de mâle. Je me suis collée à lui, espérant encore un miracle.
Alors, je me suis lancée. Lui parlant à l’oreille, je lui ai expliqué ce que le médecin m’avait dit avant de sortir de l’hôpital. Qu’il pourrait avoir des problèmes d’érection, il avait décelé un blocage.
Il sursauta :
Je lui ai parlé en cherchant mes mots, lentement, en essayant de ne pas trop le brusquer :
Il avait l’air affolé. Je l’ai rassuré comme j’ai pu. Il faudra qu’il prenne contact avec notre médecin qui lui donnera un traitement.
Dans un souffle il m’a murmuré :
Je le serre fort dans mes bras. Mon chéri, non… Je lui ai pris les mains, je les ai posées sur mes seins et sur mon ventre :
Dans les jours qui ont suivi, je faisais tout pour lui donner des idées. Je prenais ma douche face à lui, en me savonnant langoureusement. Moi qui ne pouvais pas dormir sans pyjama, j’ai pris l’habitude de dormir nue, me serrant contre lui, espérant qu’au matin…
Que pouvais-je faire d’autre ?
Il faisait tout pour me satisfaire. Il me massait longuement, partout. Que c’était bon ! Il me faisait jouir, avec ses mains, avec sa bouche, évitant tout contact de son sexe pouvant me rappeler ce qu’il appelait son handicap.
J’étais pleinement comblée par ses caresses. Lui, l’était-il ? J’ai du mal à le croire.
Parfois, le soir, il s’enfermait dans son bureau, je n’osais pas le déranger. Voulait-il comprendre ce qui lui arrivait ? Regardait-il des films pornos ? Recherchait-il de nouvelles caresses. Peut-être, ou tout simplement ne voulait-il pas me voir.
Une fois, je l’ai entendu pleurer. J’étais malheureuse pour lui.
Un dimanche, nous promenant dans un parc, deux enfants sont passés en courant :
Je ne les avais pas reconnus. Mais Laurent a suivi du regard la longue chevelure blonde. Il avait l’air triste, que se passait-il dans sa tête ?
Leur maman qui suivait nous a salués, nous avons bavardé quelques minutes. Elle était contente que Laurent soit sorti de l’hôpital, et en pleine santé. Elle nous a à nouveau remerciés. Laurent n’a rien dit. C’est moi qui ai répondu, « tout va bien maintenant, merci ».
Mais après, j’ai bien senti qu’il était songeur, morose même.
Son médecin lui a conseillé d’aller voir un psychiatre spécialisé dans ce genre de problème. Après avoir longuement hésité, il s’est décidé. Il y va toutes les semaines. Il ne m’en parle pas vraiment, mais je ne vois aucun changement. Pourvu qu’il ne se démotive pas.
Un jour, je ne sais pas comment ni pourquoi, c’était dans le métro, il y avait du monde. Comme d’habitude, je regardais les autres voyageurs, sans les voir.
Et là, nos yeux se sont croisés, avec cet homme, qu’avait-il de plus ? Si je me souviens, il me regardait. Un peu flattée j’ai baissé les yeux.
C’est à ce moment-là, enfin je crois, que j’ai ressenti comme un grand vide, un grand vide entre les jambes.
J’y ai pensé toute la journée.
Le soir en prenant ma douche, je me suis caressée pour faire baisser la tension qui me tenaillait. Ce n’était pas suffisant, je n’y arrivais pas. J’ai pris la brosse à cheveux, enfin le manche… l’effet a été immédiat. J’ai failli crier, me mordant les lèvres pour ne pas alerter Laurent.
Sans savoir comment, je me suis retrouvée recroquevillée par terre, essoufflée, repue, et j’ose dire heureuse.
Touchant mon ventre, la terreur m’a envahi. Pourrons-nous avoir un enfant un jour ?
J’ai eu honte à cette idée. Mon chéri, ce n’est pas ta faute. J’ai tellement envie que tu guérisses, je ferais tout pour t’aider…
Je ne sais pas quoi… Mais je ferais tout…
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Cela fait plusieurs mois que je vais régulièrement voir la psy, aucune amélioration. Claire ne dit rien, je devine qu’elle subit en silence. Mais j’ai peur qu’elle ne se lasse. Elle dit m’aimer, mais qu’est-ce que je lui apporte ? Elle veut des enfants, nous en avions souvent parlé. Elle ne va pas finir sa vie avec un homme qui n’est plus un homme.
Ça mine la vie des hommes, de leur partenaire, il y a une peur d’en parler, une honte même.
Le mécanisme de l’érection est orchestré par le cerveau. Une érection est le résultat direct des signaux d’excitation envoyés par le cerveau. Vos troubles neurologiques empêchaient l’envoi de ces signaux. Ça, ça semble réglé.
Dorénavant, vous ressentez de l’envie, mais vous n’avez pas d’érection. Le cerveau envoie ses pulsions, votre envie, votre excitation, votre pénis ne les reçoit pas. Il faut juste faire sauter le blocage psychologique, afin que les pulsions arrivent à votre pénis.
Le pénis devient phallus uniquement lorsqu’il reçoit ces injonctions de la part du cerveau, via des circuits nerveux.
Elle ne va pas me faire le coup de la séduction pour me faire bander tout de même !
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À son retour, Claire voit au premier coup d’œil que Laurent est perturbé :
Comment lui dire ? Il n’osera jamais.
Prenant une grande respiration, Laurent se lance, d’une traite, rapidement. Il ne veut pas que Claire l’interrompe. C’est assez difficile comme ça. Il tourne un peu autour du pot, mais enfin c’est dit. S’attendant à une réaction vive de sa part, il se souvient des mots de Chloé pour le convaincre :
La réaction de Claire ne se fait pas attendre :
Laurent s’attendait bien sûr à un refus, le contraire l’aurait même choqué :
Fin de non-recevoir. Finalement Laurent est rassuré. Il décide d’en rester là, c’était une mauvaise idée.
Le surlendemain, une fois de plus comme à chaque fois ces dernières semaines, Laurent a fait jouir Claire en la caressant avec ses doigts et sa bouche.
Comme d’habitude, elle l’a embrassé tendrement. Comme d’habitude, il a vu dans son regard les sentiments opposés qui l’animent, l’amour qu’elle lui porte, bien sûr, mais aussi la frustration qu’elle ressent.
Même s’il a compris que Claire y est opposée, il se décide à aborder le sujet qui le taraude depuis sa visite au cabinet de Chloé Antoine :
Claire regarde son mari dans les yeux :
Quelques larmes coulent de ses yeux :
Laurent s’endort confiant. Cette fois Claire n’a pas émis un refus catégorique. Ces hésitations le rassurent, il les espérait même, il les partage. Lui aussi hésite, lui aussi a peur, peur de voir sa femme jouir grâce à un autre, même s’il est là, même si elle ne le trompe pas. Mais Chloé l’a convaincu.
Claire l’aime, elle lui est fidèle et veut le rester. Ça le conforte, mais ça ne règle pas leur problème.
C’est elle qui aborde le sujet le week-end suivant :
S’attendant à un autre refus de sa part, Laurent est résigné :
Claire plonge son regard dans celui de Laurent :
Une heure plus tard, Claire vient s’asseoir sur le canapé, près de Laurent devant la télé. Les jambes repliées sous elle, elle pose la tête sur l’épaule de son mari :
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Un peu anxieux tous les deux en nous dirigeant vers le lieu de ce premier rendez-vous, Claire s’accroche à moi.
Pourquoi lui ? Nous avions le choix. Son physique bien sûr, grand, brun, type méditerranéen, il plaisait à Claire. Il semblait avoir l’habitude de ces rencontres, j’ai pensé qu’il nous mettrait à l’aise. Ses messages sympas, son humour a définitivement rassuré ma chérie. J’ai trouvé gentleman qu’il précise « Je réserve la chambre, tous les frais sont pour moi ». Un peu direct, mais Grand Seigneur.
Bon d’accord, l’hôtel n’était pas le trois étoiles rêvé, il avait choisi un Formule 1, plus discret, nous a-t-il dit ? La chambre ? Banale, pas sordide, mais plus simple pas possible. Rien de bien glamour. Nous avons pris un verre rapide au café où nous nous sommes retrouvés.
Il semblait pressé. Normal, Claire devait lui plaire.
Dès la porte refermée, je n’ai pas eu le temps d’enlever le manteau de Claire, déjà il la prenait dans ses bras et tentait de l’embrasser. Elle tourna rapidement la tête, surprise de la rapidité de son geste. On a le temps, que diable !
Il a rigolé, et lui donnant une tape sur les fesses :
J’ai croisé le regard de Claire, ce n’était pas vraiment ce que nous avions envisagé.
Tandis que notre premier choix commence à se déshabiller, un sourire ironique s’affiche sur ses lèvres :
Claire revient, elle a passé un long peignoir. Il s’approche d’elle. Sans un mot, il défait sa ceinture et ouvre en grand les deux pans qui protègent encore sa pudeur. Elle est nue, entièrement nue :
Claire tremble, pas de froid, je devine sa peur. J’ai l’impression de l’amener au sacrifice.
Non ! Pas possible. Je me précipite. Je referme rapidement le peignoir sous les yeux incrédules du beau ténébreux. Il me crie :
Je lui tends sa chemise. Sans attendre qu’il soit rhabillé, je l’attrape par le bras et le mets dehors.
Le salaud, mesquin avec ça. Je lui jette un billet couvrant certainement deux fois ses frais. Pauvre type !
Assise sur le lit, Claire pleure la tête entre les mains :
Après un long silence, je lâche un sanglot dans la voix :
Je la serre dans les bras, on s’embrasse doucement. Je pose mes mains sur ses seins, sans la caresser, juste pour nous sentir plus proches. Son cœur bat sous mes doigts. Elle pose sa main sur ma cuisse, remonte sur mon entrejambe. J’aime sa caresse, mais aucune réaction :
Pour calmer le stress qui nous envahit, nous nous allongeons dans les bras l’un de l’autre. Sombrant dans un léger sommeil, nous sommes tirés de notre torpeur par des coups frappés à la porte :
Ensemble, nous éclatons d’un même rire, « Une heure ? Vraiment radin, l’étalon ».
Le soir en nous couchant, je lui donne le maximum de ce que je peux faire. Blottie contre moi, elle murmure :
Je devine son sourire dans le noir.
Le lendemain, en ouvrant ma messagerie, je découvre une douzaine de messages. Premier réflexe, tout effacer, oublier.
Claire s’approche, me prend la main :
Les messages défilent…
Trop ceci…
Trop cela…
Pas assez…
Pas lui quand même…
Oh non ! Il manque pas d’air celui-là…
Bof !
À chaque prétendant, Claire fait non de la tête. Je force le destin :
J’ai tout organisé. J’ai pris contact avec lui, trouvé un hôtel discret, mais confortable. Rendez-vous au bar pour faire connaissance, avant de monter dans la chambre, une petite suite avec salon.
Quand nous arrivons, il nous accueille le sourire aux lèvres. Plus petit que ce que je pensais, quelques cheveux blancs, il nous serre la main. Malgré son stress, Claire lui sourit, ça me rassure, « monsieur tout le monde » lui convient.
Nous discutons de tout et de rien devant un verre. Claire n’est pas très rassurée, elle a un petit sourire crispé. Lui parle peu, attendant que nous posions des questions, il semble intimidé. Il nous fait part de ses appréhensions, de son trouble même. On dirait qu’il se cherche des excuses, il nous parle de sa femme, de sa maladie, de sa solitude depuis bientôt deux ans. Claire raconte avec plein de détails mon acte héroïque. Je lui explique pourquoi nous sommes là, la frustration de ma femme, mon désir de lui apporter le plaisir que je ne peux plus lui procurer. Mais ni elle ni moi n’évoquons le fameux électrochoc espéré, pas besoin qu’il sache, c’est trop intime.
Dans la chambre, Claire gagne directement la salle de bain, nous laissant dans le petit salon. Nous nous regardons, gênés, sans trop savoir quoi dire. Il rompt le silence :
Et, regardant autour de lui le luxe de la chambre :
À ce moment, Claire passe la tête :
Nous la retrouvons allongée, les mains croisées sur la poitrine. Elle a revêtu une petite nuisette, on devine qu’elle est nue dessous. Elle m’avait dit ne pas vouloir qu’il la déshabille.
Je m’assieds sur le bord du lit pour l’embrasser, tandis qu’il ôte ses vêtements et sans un mot se couche à côté d’elle en caleçon.
Il la regarde tendrement, passe ses mains sous sa nuisette pour la caresser. Ses cuisses, son ventre, ses seins. Claire ferme les yeux, sa main serre la mienne. Je lui enlève son vêtement et lui murmure à l’oreille :
Moins tendue, sa respiration s’accélère. Petit à petit, Claire s’abandonne à ces mains qui ne sont pas les miennes.
Discrètement, il enlève son caleçon. Elle frémit au contact de sa queue contre sa cuisse. Il se frotte sur elle, lui embrasse les seins, lèche ses tétons. Elle sursaute quand il lui prend la main pour la poser sur son sexe. Elle hésite. Puis doucement, sa main se referme et elle commence à le branler, sans le regarder, sans me regarder.
La voyant se pencher vers lui, j’en envie de m’enfuir, une boule au creux de l’estomac. Mais la main de Claire s’accroche à moi, je ne vais pas l’abandonner.
Se retournant, il enfile un préservatif. Claire écarte les jambes. Il se blottit contre elle, la tête sur son épaule, et la pénètre lentement. Une dernière vision, Claire les yeux fermés, et ces fesses qui montent et descendent entre ses cuisses.
Je détourne la tête pour ne plus voir. En tremblant, j’entends un grognement, suivi immédiatement d’un cri de jouissance.
Reprenant ses esprits, Claire me regarde, honteuse. Je lis sur ses lèvres « désolée ». Lui se lève et s’enfuit dans la salle de bain.
Quand il revient, Claire s’est réfugiée sous le drap remonté jusqu’à son cou. Je n’ai toujours pas bougé, assis sur le bord du lit.
Après m’avoir serré la main avec un sourire complice, il fait la bise à Claire sur les deux joues. C’est la première fois qu’il l’embrasse.
Restés seuls, Claire s’approche de moi, cherche mes lèvres et pose sa main sur ma cuisse. Elle remonte lentement :
Je me retourne vexé, la mine renfrognée. Non, pas comme ça, non. Je ne vais tout de même pas bander d’avoir vu ma femme se faire baiser, de l’avoir entendu jouir. C’est donc ça le fameux choc dont parlait Chloé, j’ai du mal à y croire.
Claire me voit soucieux, elle se méprend :
Un peu de mauvaise foi, mon ton trop brusque l’a fait sursauter :
Nous restons silencieux quelques minutes, chacun dans nos pensées. Claire se réfugie dans mes bras :
Avant de partir, nous prenons une douche ensemble. Elle me lave, je la lave, elle m’embrasse, je la caresse… elle me taquine, histoire de me faire oublier les images qui inévitablement hantent mon esprit.
Ma main descend sur son ventre, son pubis. Je pars à la recherche de son point G, je ne sais pas où exactement, mais l’effet est immédiat, en se serrant dans mes bras, son cri me vrille les oreilles.
Nous nous sourions, mais je suis perplexe :
En arrivant chez nous, je veux en avoir le cœur net. Je m’enferme dans les toilettes. Pour tester, une seule solution, une petite branlette comme quand j’étais ado. Le résultat n’est pas concluant, il est vrai qu’à l’époque je feuilletais des magazines de cul. Je me souviens que j’étais régulièrement interrompu par ma mère qui trouvait que l’occupation des lieux avait assez duré.
Tout en continuant à me branler, je revois Claire, nue sur le lit. Je le revois lui peloter les seins, je la revois empoigner la queue de ce mec. Je pensais qu’elle allait le sucer, elle a hésité. Si elle l’avait pris dans sa bouche, je l’imagine refermer ses lèvres, le sucer, deviner son plaisir… Je suis fou, qu’est-ce que je raconte ? Dans ma main, Popaul prend une certaine consistance, pas vraiment comme j’aimerais, mais enfin ça me redonne le sourire. Ça me rappelle l’autre con avec son histoire de mari candauliste, il n’avait peut-être pas tort, après tout. Oh ! si Claire savait, que penserait-elle de moi ?
Des coups frappés à la porte me tirent de mes pensées :
Bien entendu, la semaine suivante, j’en ai discuté avec Chloé. Ses réponses ne m’ont pas apporté la solution miracle que j’espérais. Je me souviens de ses paroles :
La prochaine fois, la prochaine fois ! Y aura-t-il une prochaine fois ?
À suivre. . .
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Y aura-t-il une prochaine fois ?
Claire osera-t-elle recommencer ?
Laurent pourra-t-il rebander ?…
Vous le saurez prochainement en écoutant sur nos ondes la suite de votre feuilleton préféré, SAUVETAGE ou les aventures de Claire et de Laurent… Et maintenant une page de réclames…