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n° 20210Fiche technique34398 caractères34398
Temps de lecture estimé : 20 mn
18/04/21
Résumé:  Amandine rencontre Phil, un geek un peu introverti. Et le confinement va bouleverser leurs vies.
Critères:  fh collègues amour caresses intermast fellation cunnilingu préservati pénétratio init
Auteur : JeffTrois      Envoi mini-message
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Amandine n’en peut plus de tourner en rond dans son studio. Voilà que pour la troisième fois elle est confinée. Voilà que pour la troisième fois elle doit assurer du télétravail. Salut la compagnie, chacun chez soi et le virus ne trouvera plus personne à contaminer… Tu parles, Charles ! Si au moins ça servait à quelque chose, ce confinement… Même pas ! s’emporte-t-elle. Les gens continuent à encombrer les hôpitaux, les services de réanimation et les morgues. Quant à la télévision, c’est devenu LE sujet du jour, de tous les jours. La gaieté, quoi ! Alors, Amandine continue à râler, tempêter et rouspéter. Qui lui aurait prédit une telle année pour ses vingt-cinq ans, elle l’aurait envoyé au tapis, d’un regard méchant, avec ses yeux pervenche et son nez retroussé qu’elle aime à froncer quand elle est en colère – comme en ce moment.


Pourtant elle est si mignonne, la blonde Amandine. Juste vingt-cinq ans aujourd’hui. Bien sûr, sa mère l’a appelée ce matin du fin fond de son quartier chic de Guéret dans la Creuse – oui, oui, même à Guéret il y a des quartiers chics - et puis ça a été le tour de son père, et enfin celui du frangin, plus jeune de 3 ans.


Oui, bien sûr, elle a eu plein de messages sur Facebook, sur Messenger et Twitter… Des chaudoudoux qui font du bien à l’âme tout en vous faisant sentir qu’à cet instant, voilà, vous prenez une année de plus dans la figure.


Puis il y a eu les collègues de l’entreprise… euh, non… de la Startup. Oui, c’est vrai, Amandine ne travaille pas dans une entreprise. Non, elle travaille dans une Startup. Avouez que cela fait quand même plus chic ! En réalité, trois cubes dans la très fameuse station F, un immense hall rénové qui rassemble quelques centaines d’employés qui se tirent la bourre dans le monde du High Tech. Mais un travail reste un travail, une entreprise, une entreprise et une Startup… une entreprise, sauf si c’est vous qui en êtes l’heureux initiateur. Ce qui n’est pas le cas d’Amandine. Elle, elle est juste employée comme Community Manager, c’est-à-dire qu’elle passe son temps à faire des tableaux de chiffres. Elle seule sait interpréter les courbes que chacun commente largement en pensant les comprendre pour leur attribuer une importance capitale et surévaluer la Startup. Le reste du temps, elle se contente de la faire vivre sur les réseaux sociaux, de surfer sur ces mêmes réseaux et essayer d’inter-réagir à la moindre alerte…


Alors, c’est vrai aussi, objectivement, elle n’a pas nécessairement besoin d’être présente dans l’entreprise. Mais, bordel ! Elle n’est pas venue à Paris pour rester claquemurée dans son studio. Autant qu’elle soit restée à Guéret, chez sa mère, ou à Limoges chez son père. Au moins, là-bas, elle a des copains, des copines et un ou deux ex. Mais Paris ? T’as déjà essayé de t’intégrer dans une vraie bande de copains et copines « parisiens » ? Non ? Si ? Jamais ! Ben, tu vois, c’est pas aussi simple que cela en a l’air… Entre ceux qui sont des accros au travail, ceux qui sont déjà casés avec femmes et enfants, ceux qui vivent en banlieue et ceux qui ne rêvent que de faire la fête. Si tu n’as pas les bons codes, hein ! ce n’est pas gagné. Alors, Amandine tourne en rond.



Son premier et dernier petit copain parisien. Pfiou… ça remonte déjà… à quand ? Ah oui, le début du premier confinement. Pif, paf… À peine l’annonce faite que ce con lui envoyait un texto pour lui annoncer qu’il se carapatait chez papa-maman, au fin fond de la province de l’est de la France. Et depuis, juste un texto pour lui dire qu’il avait chopé la Covid et qu’il en avait réchappé. Et plus rien… « Le connard ! » maugréait-elle encore aujourd’hui.


Pourtant, elle avait bien cru que c’était le bon numéro, Philippe… ouais, c’est son nom de baptême, mais tout le monde l’appelait Phil. Bref, il travaillait alors dans une autre Startup de la station F comme ingénieur informaticien. Si le titre en impose, en réalité il avait fait six ans d’études et un doctorat pour « pisser du Code » toute la journée ? Et souvent la nuit aussi. Quant au salaire, c’était pas le Pérou même s’il avait espoir, un jour (mais sans précision de l’année) qu’il serait rétribué à sa juste valeur « ça, c’est une belle promesse de ces enflures du marketing, pense encore Amandine ». Bref, comme disait l’autre : « travaillez plus pour gagner moins ! », telle est la règle de base de la nouvelle économie numérique que les fondateurs connaissent sur le bout des doigts, et savent bien vendre, sauf pour eux, bien entendu.


À la cantine, ils avaient pris l’habitude de se retrouver, à moins que ce ne soit à la machine à café. De toutes les façons, ils travaillaient face à face. Enfin, il n’y avait qu’un corridor qui séparait leurs deux cubes dont les murs ne sont que des vitres de bas en haut et de haut en bas, très discret, quoi ! Alors, quand l’un avait les yeux levés de son écran et que les doigts ne jouaient pas les Amadeus Mozart sur le clavier, ils se regardaient, se souriaient et de temps à autre communiquaient par signes, genre… « Un café ? ». Et l’autre, pouce en l’air, acquiesçait, et hop, ils se retrouvaient à la machine, en bas à jouer des coudes pour obtenir un breuvage Nespresso, plus souvent lavasse qu’Expresso… tellement la machine était sollicitée H24 sans qu’elle puisse réellement fournir tout le monde.


Bref, tasse après tasse et à force de se côtoyer, Amandine avait suffisamment expédié de signaux à Phil pour qu’un soir il lui propose de venir partager un dîner avec lui. Elle avait fait mine d’hésiter quelques secondes – après tout, il ne fallait pas qu’il s’imagine qu’elle était une fille facile – puis elle avait ensuite soigneusement noté l’adresse et surtout le métro et sa station sur son agenda électronique… C’est que Paris, hein, ce n’est pas Guéret !


Ils s’étaient retrouvés à l’heure dite, enfin… surtout elle… parce que lui, il était arrivé avec plus d’une heure de retard, mais en lui envoyant des textos. Elle avait déjà descendu un Coca, une corbeille de chips, et fixait avec une certaine angoisse l’écran de son Smartphone dernier modèle, pour vérifier qu’elle n’allait pas rater le moindre texto de son invité.


Et puis elle avait vu sa grande carcasse de rouquin binoclard fendre la foule et traverser la salle encombrée. Il avait posé son duffel-coat marronnasse sur une patère et l’avait embrassée, vite fait, sur la bouche avant de s’installer à la micro table de la brasserie où il lui avait donné rendez-vous. Il lui avait certifié que la bouffe y était bonne, pas cher, et l’ambiance sympa…

Pas d’excuses. Juste la sempiternelle justification d’un méchant bug qu’il lui avait fallu aller chercher dans les entrailles du fameux code pour, une fois débusqué, le corriger. Bref… un soir comme un autre. Même si Phil lui avait donné rencard.


Amandine n’avait rien dit. Intimidée par ce premier rendez-vous ? Peut-être de se voir poser un lapin ? Peut-être aussi… Mais elle avait été tellement heureuse de le voir, enfin, à ses côtés. Il faut dire qu’elle avait choisi avec beaucoup de soins ce qu’elle portait sur elle. Oh, pas parce qu’elle imaginait Phil sensible à la mode, non, ces mecs-là, Amandine les avait jugés, jaugés et elle savait que tout ce saint-frusquin ce n’était pas leur tasse de thé ! C’est pourquoi, elle avait fait en sorte de porter des vêtements particulièrement simples, aussi bien dans la coupe (des trucs qui ne craignent pas de se froisser) ni compliqués à enlever ou « contourner » mais qui permettent quand même d’aguicher son rencard. Et puis, ce baiser, en arrivant ! Ça lui a un peu coupé la chique, ce baiser.


Mais c’est quoi, ce baiser ? Amandine en était encore surprise et interrogative tout en écoutant d’une oreille plus que distraite Phil pérorer sur son bug. Ils ne s’étaient jamais embrassés comme ça, sur la bouche. Une bise, enfin trois bises traditionnelles, le matin… et puis rien d’autre. Et là, est-ce une occasion pour s’excuser son retard ? Un baiser rapide, ultrarapide, bien trop rapide, comme s’ils s’étaient déjà galochés avant, dans la journée. Même pas un truc romantique. Bon, s’était dit Amandine, on ne va pas lui demander en plus d’être romantique. Et elle avait pris le baiser comme une marque de timidité de la part de Phil.


Le repas, relativement rapide avait été proportionnellement silencieux. Enfin, il faut dire qu’entre le brouhaha environnant, la musique d’un groupe de jeunes excités qui émettaient des sons dignes d’une bande de chats sauvages en train de se battre, tout ce tintamarre avait largement de quoi mettre les conversations privées en sourdine.

Très chevaleresque, Phil avait proposé de partager l’addition et empoché le ticket des deux repas. Sur le pas de la porte, il lui avait glissé son bras sous le sien et d’un pas décidé et autoritaire lui avait dit :



Amandine s’était laissé conduire. Elle l’avait même trouvé rigolo dans sa façon de faire. Ensuite elle avait grimpé les cinq volées d’escaliers – sans ascenseur – derrière Phil qui montait avec aisance et habitude les marches en bois, trois par trois, et elle était arrivée, à bout de souffle devant la porte palière en se tenant à la rampe pour tenter de calmer son cœur et reprendre son souffle.


Elle avait découvert l’antre de Phil. Un studio, non, un Loft. En réalité, un ancien atelier d’artiste. Une seule pièce, grande et coupée en deux en hauteur par une demi-mezzanine. Une seule fenêtre… Oui, mais quelle fenêtre ! Elle faisait tout : fenêtre et toit ! Pas un rideau, et tout l’espace occupé par des ordinateurs. « Putain, je suis tombée sur un Geek ! Un vrai de vrai ! »


Après avoir débarrassé un truc qui ressemblait à un canapé, il lui avait proposé à boire, Elle avait dit, oui. Il lui avait ramené une bouteille d’un liquide transparent comme de l’eau, en réalité, un alcool « maison » ou du moins régional et traditionnel de l’Est, de chez lui, de la mirabelle… et deux verres… enfin, deux récipients… enfin des pots à confiture qui lui servaient de verre ! Amandine, qui ne crache jamais sur l’alcool, sans pour autant être une poivrote, car elle aime boire, avait trouvé le breuvage particulièrement fort, et tout en posant le verre sur une pile de revues, Phil lui avait roulé, enfin, le premier patin de sa jeune vie parisienne.


Dire qu’elle en avait gardé une sensation inoubliable, hum… comment expliquer ? Ben, franchement, elle avait toute la bouche anesthésiée par l’alcool de Mirabelle, alors il aurait pu lui arracher les amygdales avec sa langue, qu’elle n’aurait rien senti. Par contre, la main sur ses seins qui lui pinçait le bout des tétons, ça, franchement, elle l’a bien sentie. Et même si elle trouvait qu’il était un peu brusque, la sensation que cela lui avait déclenchée dans tout le corps et entre ses jambes en particulier, ça, elle s’en souvient particulièrement bien. D’ailleurs, très vite, il était passé de dessus le pull-over à dessous, atteignant directement la peau nue d’Amandine qui avait opté pour une tenue « no bra »… anticipant l’exercice périlleux pour les garçons du décrochage des attaches de ses engins auxquels ils ne comprennent généralement pas grand-chose. Et puis, elle a une poitrine qui n’a pas besoin d’être soutenue. Ses seins sont bien fermes, implantés haut, avec les tétons qui regardent fièrement le ciel. Ils sont réactifs et transforment les aréoles moyennes en deux boutons durs et ultrasensibles, et ce au moindre courant d’air. Alors, les doigts de Phil faisaient merveille.


Phil ne s’était pas beaucoup attardé sur les seins d’Amandine, il avait filé vers son entrejambe qu’il avait commencé à explorer rapidement, tâtonnant sur la façon dont il allait pouvoir insérer les doigts entre le tissu et le ventre. Amandine lui avait facilité la tâche en déboutonnant elle-même le haut de son pantalon… Et Phil, sans lui lâcher la bouche, avait introduit un puis deux doigts avant d’oser la main sur son pubis pour aller chercher son sexe.

Avait-il seulement remarqué qu’Amandine avait un ventre imberbe ? Pas sûr. D’ailleurs, aujourd’hui encore, Amandine estime toujours que Phil doit penser que les filles n’ont pas de poils sur le pubis. En tout cas, ce soir-là, il ne lui avait rien dit. Après, non plus… Et en plus il était toujours bien trop occupé à l’embrasser.


Ces doigts avaient vite trouvé le chemin de sa chatte, déjà humide, aux lèvres légèrement écartées. Lui, ses doigts étaient fins, très souples (peut-être à force de taper sur le clavier… en tout cas, estimait Amandine, ils étaient aussi souples que ceux d’une dactylo, comme si elle s’était souvent fait doigter par une dactylo !). Il avait fouillé, farfouillé son sexe. À un moment, Amandine qui était en pleine montée d’un premier orgasme avait cru défaillir quand il l’avait abandonné pour aller lui gratter le clitoris… et revenir presque aussi vite, au chaud, à l’intérieur de son sexe, rendu encore plus humide et lubrifié par cette manœuvre.


Amandine, à moitié nue, jambes écartées, le pantalon sur les chevilles, les seins à l’air et la bouche toujours envahie par la langue fouineuse de Phil, s’était laissée faire, un peu passive. Pour mieux apprécier les caresses, elle avait même fermé les yeux. Bon, c’est vrai aussi qu’elle avait directement dans les yeux une ampoule qui éclairait très fort et qui l’éblouissait, mais quand même !


Avec sa main droite, elle s’était enhardie et avait caressé l’entrejambe de Phil. Elle avait senti sous sa paume de main le membre viril de son partenaire, excité et de plus en plus dur. Elle avait aussi très envie d’aller le goûter avec sa bouche et sa langue. Tout en tentant de contrôler son plaisir, elle avait fini par sortir le sexe de son étroite prison. Et avant que Phil ne lui fasse atteindre un palier fatal, elle avait réussi à récupérer sa bouche et sa langue et avait plongé directement sur la queue qui tressautait entre ses doigts pour l’emboucher.



C’est par cette magnifique déclaration romantique que Phil avait apprécié les lèvres, la bouche et la langue d’Amandine sur son vit. Et par un réflexe conditionné, il avait agrippé sa tête et ses cheveux pour l’inciter à aller plus loin mais surtout, éviter qu’elle n’interrompe pas sa caresse buccale.



Bien que Phil ait plaqué ses deux mains sur ses oreilles, Amandine entendait parfaitement les remarques de son nouvel amant. Choquée ? Non, pas réellement. Son premier flirt, puis celui qui avait ravi son pucelage parlaient tout comme lui. Alors, Amandine pensait que cela faisait partie de la coutume, sortes de phrases cultes, d’exhortations, d’incantations que les garçons se transmettaient de père en fils. Ben quoi ? Les filles parlent bien des problèmes féminins avec leurs mères, pourquoi les garçons ne feraient-ils pas la même chose avec leurs darons ?



Et voilà comment, la tête bloquée par des mains fines mais nerveuses, Amandine avait reçu pour la première fois une, puis deux, puis trois giclées de sperme dans sa bouche, à moitié encore endormie par l’alcool ce qui lui avait évité d’en apprécier le goût. Et les mains n’avaient pas relâché sa tête, continuant à lui donner une sorte de rythme de pénétration, comme si Phil avait utilisé sa bouche comme il aurait pu user de sa chatte. Et son sexe, loin de s’écrouler, avait continué à se tenir droit.

Alors dans un effort désespéré, Amandine s’était contorsionnée pour s’arracher à lui, enlever son pantalon, faire passer au-dessus de sa tête son pull-over et tirer de sa poche un préservatif tandis que Phil ne bougeait pas, se laissait faire. Elle l’avait enfourché, s’asseyant sur ses cuisses et d’une main adroite, s’était enfilé la hampe dure dans la chatte. Elle avait fait tout le travail. C’était elle qui avait mené le rythme, lui se contentant de lui mettre les mains sur les fesses. Quand elle avait décidé de lui tourner le dos, il n’avait rien dit. Quand elle lui a proposé de la prendre en levrette, en s’appuyant sur le dossier du canapé, il avait encore acquiescé et s’était contenté de l’attraper naturellement par les hanches, pour donner un tempo très enlevé, mais qui lui convenait pour jouir en elle, une seconde fois avant de s’écrouler sur son dos.


Alors, Amandine avait remarqué qu’elle, ils venaient de se donner en spectacle.


De l’autre côté de la verrière à - ô mon dieu ! - quelques mètres d’eux, trois mecs étaient au spectacle, sur le toit de l’immeuble, buvant des bières – oui, l’un d’entre eux avait même levé sa bouteille dans sa direction, à bout de bras, comme pour remercier de la vue offerte ! Amandine qui, elle aussi avait pris son pied, revenait doucement sur terre… Mais là, soudain, elle avait été en proie à une crise d’extrême pudeur. Jetant en bas du canapé son encombrant partenaire, elle s’était précipitée dans un coin éloigné de la pièce, tentant de cacher son corps aux regards, qu’elle estimait vicelards, pour trouver les moyens de récupérer ses vêtements et se rhabiller. Phil, le nez dans le canapé, le cul blanc en l’air, continuait à planer, sans comprendre ce qui se passait.


Une fois le pull-over remis sur ses seins et le pantalon cachant enfin son minou, elle s’était approchée de Phil et avait tiré le sweat-shirt qu’elle lui avait mis sur les fesses.



Amandine en était comme deux ronds de flan. C’était bien sa veine… un puceau ! Putain, elle avait vingt-quatre ans et son premier flirt à Paris était puceau… « Puceau et geek, geek et puceau… Peut-être que ça va ensemble » avait-elle pensé, attendri et un peu effrayée. Mais quoi qu’il en soit, il n’était pas question qu’elle reste une minute de plus dans ce loft à se donner en spectacle.

Alors elle lui avait déposé un rapide baiser sur les lèvres et était redescendue, lentement les cinq étages. Lentement parce qu’elle avait espéré qu’il viendrait la rejoindre. Et puis, elle avait un peu les jambes en flanelle. Et elle était rentrée, seule, chez elle.


Le lundi matin, elle était arrivée à son cube avant Phil. Lui avait fait tardivement son apparition. Ils s’étaient retrouvés au café, mais au milieu de tout le monde, que dire ? Que faire ? Quelle attitude adopter ? Idem à la cantine. Elle avait quand même réussi à lui dire que ce soir, elle se verrait bien l’inviter chez elle, lui précisant « Il y a des rideaux et une kitchenette, et pas de voisins voyeurs. » Ensemble, ils avaient souri, pas ri, juste souri. Un peu gênés tous les deux à l’évocation de la soirée du samedi.

Bien entendu, il était arrivé avec deux heures de retard, en prévenant toujours par texto. Heureusement elle n’avait pas fait un soufflé. Mais elle avait préparé un petit plat sympa et facile à cuisiner sur un seul feu. Elle avait acheté du vin et de la bière. Elle avait dressé un couvert sur une table de bistrot parisien. Elle avait aussi changé les draps de son pieu et mis de la musique douce et elle l’avait attendu.


Quand il avait débarqué, avant même de quitter son duffel-coat marronnasse, de l’embrasser, il lui avait demandé le code WIFI et une prise. Il s’était précipité pour rebrancher son ordi portable et alors, seulement alors, il était venu lui coller ses lèvres sur les siennes.


À table, ils avaient pu parler… presque à cœur ouvert.

Lui venait d’une famille d’ouvriers du nord des Vosges. Il avait eu la chance de tomber sur de bons profs qui avaient su détecter son potentiel scientifique. Il avait été boursier durant toutes ses scolarités et son autre chance avait été de rencontrer des bons copains plus riches que lui qui avaient moins de facilités que lui, mais qui étaient plein aux as. Voilà comment il s’était retrouvé, embauché comme ingénieur associé d’une Startup.


Sur le plan sentimental ? Hein ? De quoi elle cause Amandine ? avaient semblé dire les yeux de Phil. Ben… calme plat… très, très calme… Pour ainsi dire, pas de vague. Non, peut-être un béguin au collège, et encore… pas partagé. Les mercredis, samedis et dimanches… le travail, le code informatique, les jeux… surtout les jeux vidéo, seul dans sa chambre. Les vacances, pareil… À l’École de Nancy, idem… et après le doctorat, 3 ans d’enfer… c’est dur… Alors pas de temps pour les filles, les fêtes… Seule chose à introduire… des datas, du code et encore du code et après, des datas.



Amandine avait rapidement présenté sa famille désunie par un père qui avait préféré une jeunesse à sa mère… Le départ de Limoges où son père est contremaître dans une faïencerie, le retour à Guéret chez les grands-parents avec sa mère et son petit frère. Les études, un peu, les garçons un peu plus, les copines beaucoup… Bon, et puis un dépucelage, cela ne s’expose pas… Donc pas grand’chose d’autre à raconter…


Alors ils avaient commencé à parler de Paris, de l’arrivée et de son travail. Et Phil avait été intarissable… presque passionnant. Et puis Amandine avait fini par débarrasser la table. Elle avait fait la vaisselle. Elle avait rangé la vaisselle et Phil continuait à parler de ce qu’il faisait, avait imaginé et ce qu’il allait développer pour la Startup de ses deux copains d’École. Ils l’avaient associé à parts égales. Lui avait amené l’idée et le code, eux les investisseurs. Et puis il avait fallu faire entrer de nouveaux investisseurs et sa part dans l’entreprise avait été diminuée, mais pas la leur. Et lors d’un troisième et dernier tour de table, il y avait de cela quelques semaines, il s’était retrouvé avec dix pour cent, mais c’était somme toute inattendue pour lui et énormément d’argent puisque l’entreprise était aujourd’hui estimée (valorisée, avait-il dit à Amandine) à plus de six cents millions d’Euros. Mais voilà, il fallait qu’il corrige tous les bugs, qu’il développe plus vite, qu’il « pisse du code » encore plus vite.


Amandine pour couper court avait résumé la situation en lui disant alors : « En clair, ils ont trouvé un pigeon pour développer une application qui va leur rapporter très gros alors que toi, ils te refilent des clopinettes en te faisant trimer un max et en te faisant croire que t’es le cerveau… » Phil l’avait longuement contemplé, sans vraiment comprendre pourquoi ni comment. Cette gentille fille, qu’il fréquentait depuis quelques mois, sur quoi ne pouvait-elle se fonder pour émettre un pareil jugement. Et puis elle s’était précipitée vers sa bouche et avait commencé à l’embrasser. Instinctivement, son sexe s’était mis au garde à vous, lui faisant oublier instantanément cette discussion et l’obligeant à se décoller du corps d’Amandine qui l’avait serré dans ses bras. Et comme elle avait bien compris qu’il était excité et qu’il aimait les gâteries, elle avait plongé sa main dans son pantalon pour finir par sortit Pôpaul et commencer à le caresser. Et puis elle avait glissé le long de son corps et en s’agenouillant à ses pieds, elle avait embouché son sexe…



Et en quelques dixièmes de secondes, Amandine dessus, Phil dessous, tête-bêche, elle avait continué à lui sucer la queue tandis que lui, la tête entre les jambes avait découvert la réalité d’une femme… Un sexe humide à moitié ouvert, des lèvres grasses. Plus haut… au bout de la fente, une proéminence pointue, nacrée et brillante (le clitoris, lui avait dit Amandine), et plus bas, dans une sorte de petit triangle très brun à la peau un peu grenue, le cercle parfait de la cuvette anale. Le tout palpitait, était chaud, humide et le moindre souffle semblait avoir comme effet de faire soupirer Amandine très fort. Enfin, il avait approché son nez… non, il n’avait pas senti de «mauvaise odeur» nulle part. Au contraire, le mielleux qui s’en dégageait était attirant, très attirant, très, très attirant et hop ! Phil avait osé. Il avait sorti sa langue et par petits coups exploratoires, il était parti à la conquête du sexe d’Amandine. Avec application, tel un bon élève, seulement guidé par l’instinct, il avait exploré millimètre carré par millimètre carré pour le plus grand bonheur et la félicité d’Amandine.


Amandine, le sexe de Phil dans la bouche, jambes écartelées avec la langue de Phil dans la figue, perdait totalement pied. Elle s’était senti partir, voler, s’envoler, planer. Jamais elle n’avait ressenti une telle jouissance. Elle avait senti son plaisir couler le long de ses fesses.



Amandine n’avait pas pu résister, elle avait voulu le sentir en elle, là, à cet instant précis pour continuer à monter dans sa jouissance. Elle aurait même aimé que cela ne s’arrête jamais. Elle avait senti le sexe de Phil lui ouvrir ses nymphes, se frayer un chemin en écartant ses chairs intimes, aller buter au fond et pousser encore un peu, pour lui donner ce petit à-coup dans l’épigastre qui vous fait chavirer et vous surprend toujours, même quand on s’y attend. Et puis elle avait accompagné ses mouvements. Lui faisant des allers et retours, elle remuant les hanches de droite et de gauche pour que tout son sexe profite. Et c’est ensemble qu’ils avaient atteint le paroxysme du plaisir. Elle avait senti la hampe se gonfler, se raidir encore, la grosse veine battre encore plus fort et plus vite pour finir par sentir les soubresauts de la queue éjaculant dans le préservatif. Alors elle avait crié son plaisir, comme une sorte de libération et elle avait senti son plaisir couler entre ses fesses, avant de retomber, tous les deux, sifflants et soufflants, trempés de sueur, les yeux révulsés par le plaisir. Puis, toujours nus l’un et l’autre, elle avait trouvé un sommeil réparateur en se nichant contre son torse, en sentant contre ses fesses son ventre chaud, en emmêlant ses jambes et ses pieds avec les siens.


Amandine avait été heureuse.


Vers deux heures du mat, une curieuse sensation de froid avait tiré Amandine de son sommeil béat. Phil n’était plus là mais la lumière de la kitchenette filtrait à travers le rideau. Amandine s’était levée. Il était là, nu, assis sur une chaise, de gros écouteurs sur les oreilles, le regard obsessionnellement fixé à l’écran de son ordinateur, les doigts volant sur le clavier… Phil travaillait.



Elle avait dû répéter sa question en venant lui déposer un baiser sur l’épaule, ce qui l’avait fait sursauter :



Phil n’avait pas été convaincu et sans plus attendre, il était retourné «pisser son code». Amandine était restée quelques secondes encore à ces côtés, nue avant de frissonner, avait secoué les épaules et était retournée au chaud sous sa couette, espérant que ce grand escogriffe dont elle commençait à apprécier la chaleur nocturne viendrait la rejoindre. Et au petit matin, quand le réveil avait sonné, Phil n’était toujours pas couché, il était toujours aussi nu mais avait trouvé le café, la cafetière et les bols. Il avait eu la délicatesse de pousser son ordi dans un coin de la cuisine et avec un grand sourire avait accueilli Amandine aux yeux brouillés de sommeil.


Ils avaient pris, très vite, peut-être même trop vite, l’habitude d’être ensemble le soir, chez Amandine. Ils faisaient l’amour de plus en plus longtemps, découvraient les jeux érotiques, apprenant à se découvrir, se connaître.


Et puis il y avait eu cette putain de crise sanitaire. Chacun devait se terrer chez lui. Phil avait pris la poudre d’escampette, ramassant rapidement ses trois affaires mais surtout son ordinateur et quelques notes. Il avait à peine embrassé Amandine juste envoyé un texto signifiant qu’il allait chez papa-maman ! Après cela, plus rien, silence radio… Elle était restée sans nouvelles longtemps. Il ne répondait ni aux messages ni aux textos, à rien… envolé… évaporé… disparu, et il n’était pas revenu lorsque les autorités gouvernementales avaient annoncé la levée du confinement. Amandine était allée voir sa Startup. Mais entre-temps elle avait été vendue, pour une bouchée de pain, même pas valorisée au prix espéré. Selon la rumeur qui avait couru dans le hall de la station F, les deux dirigeants avaient pris la tangente pour éviter d’avoir à payer les dettes. Quant à Phil, certains lui avaient alors affirmé qu’il était parti chez Google pour développer un super système de « Click & Collect » à Mountain View, aux États-Unis.

Et toujours pas de nouvelles. En septembre dernier, juste un texto, arrivé en pleine nuit : « Ai eu la Covid… 1 mois d’arrêt… TVB maintenant… Je t’embrasse »… Rien d’autre. Rien depuis…


Amandine n’a jamais été pas du genre pleurnicheur. Elle n’a jamais versé une larme sur cette rupture ni sur le départ de Phil. Mais quand même… Le soir, elle se sent toute chose, seule dans son studio, surtout durant le second confinement. Et là, maintenant qu’ils en annoncent un troisième. Mais quand est-ce qu’elle pourra retrouver un nouveau Phil ? Alors, elle tourne en rond et ne cesse de fulminer.


Avouez qu’on ne peut que la comprendre…