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n° 20233Fiche technique58437 caractères58437
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Temps de lecture estimé : 39 mn
30/04/21
Résumé:  Si vous reconnaissez des personnages connus, ce ne serait qu'un pur hasard.
Critères:  #humour #délire #policier #sciencefiction f fh fhh grp hplusag fplusag frousses rousseurs collègues religion fépilée exhib strip fellation cunnilingu pénétratio double sandwich fsodo
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Une étrange enquête

Une étrange enquête



Dans le silence assourdissant de la maison, elle entend tout d’abord la porte s’ouvrir, presque furtivement. Elle peut même sentir un petit courant d’air froid venir horripiler sa peau. La nuit est tombée depuis quelques heures et la température extérieure chute rapidement.


L’absence de bruit l’inquiétant beaucoup plus que le refroidissement de l’atmosphère ! Un habitué ferait plus de boucan, allumerait la lumière, un habitué serait déjà arrivé en voiture, or, là, pas une portière qui claque, pas un bruit de moteur ou de pneus dans les graviers du jardin. À un kilomètre du village, il faut du courage pour venir ici à pied, la nuit, alors qu’il gèle à pierre fendre.

Puis elle perçoit une respiration, le frôlement d’un tissu contre un meuble. Elle entend une des marches de l’escalier craquer et voit même un fin rayon de lumière dans le couloir. Ça s’approche et elle essaye en vain de se faire toute petite, de cesser de respirer.

Puis ce qu’elle redoute se produit. Une lampe torche balaye la chambre où elle se trouve et s’arrête sur elle.




~~~~



« Va au 1395 chemin de la Rose-Raie, c’est une maison de campagne, le proprio y séjourne rarement, mais tu peux y glaner quelques babioles. »


Voilà ce que lui avait dit son contact. Effectivement la maison se trouvait bien isolée, à plus d’un kilomètre du village. Il a garé sa voiture dans un bosquet sur le chemin qui mène à la belle bâtisse au toit de chaume et recouverte de vigne vierge, vigne déplumée en cette saison.


Il termine le chemin à pinces, veillant à ne pas se casser la figure sur les cailloux. Une fois arrivé devant la maison, il en fait deux fois le tour par sécurité. Aucune lumière ne brille derrière les persiennes closes. Tout semble réellement vide, même pas un clébard dans la maison la plus proche pour donner l’alerte.

En parlant d’alerte, il vérifie le système de sécurité installé par le propriétaire. Un matériel de qualité mais un peu dépassé, il ne peut lui poser de problème.

Il crochète la serrure sans difficulté et désactive l’alarme avant qu’elle ne fasse rappliquer le service de surveillance.

Toutefois, un doute le fait tiquer. Le chauffage fonctionne, la température intérieure est agréable, même à la limite un poil élevée, ce qui l’inquiète.


Le type à qui appartient cette bicoque porte le surnom de Fesse-Mathieu. Car il se tient près de ses sous, se nomme en réalité Mathieu Laville et exerce la profession de chirurgien esthétique, d’où ce sobriquet de circonstance et peu flatteur : fesse pour la chirurgie, Mathieu pour le prénom et le tout pour sa radinerie légendaire.

Un type aussi radin n’aurait pas laissé le chauffage fonctionner alors que personne n’y séjourne !


C’est donc avec la plus grande prudence que l’inconnu entreprend de visiter les lieux. Sa lampe-crayon à la main, il fait le tour du propriétaire, examine la poubelle dans la cuisine sans rien y trouver. Des serviettes propres et sèches pendent dans la salle de bain, il inspecte les deux chambres du bas avant de monter à l’étage.

Il sait qu’une grande pièce y avait été aménagée dans les combles. Une marche craque sous son poids, le faisant grimacer.

Il balaye de sa torche un long couloir, repère une porte et s’en approche en silence. Il risque un regard dans la pièce, éclaire les recoins et termine par le fond, découvre un grand lit et ne peut réprimer un sursaut de stupéfaction.



Sur le grand lit, aussi grand qu’une piscine olympique, est allongée une jeune femme. Nue. Entravée. Écartelée.

Les bras attachés au-dessus de sa tête à chaque montant métallique du pucier, les chevilles largement écartées ligotées aux deux autres montants, les seins lourds agités par sa respiration hachée et surtout par une frousse phénoménale. Des sangles qui ceignent les genoux ouvrent encore plus les cuisses et empêchent la malheureuse de refermer, même légèrement, les jambes.

Un gag ball lui bâillonne la bouche. Ses yeux grands ouverts et terrorisés tentent de voir qui se cache derrière cette source de lumière.

Rousse. Indubitablement rousse. Rousse à cause de sa longue chevelure qui se déploie autour de son visage. Incontestablement rousse aussi à cause de ce petit triangle de feu au sommet de sa ravine du plaisir.

Il cherche à tâtons un interrupteur sans cesser de la regarder. Quand il le déniche et que la pièce se retrouve éclairée a giorno, la femme s’agite de plus belle.



~~~~



Elle crut tout d’abord que l’autre connard revenait après l’avoir attachée sur le lit, mais un doute l’habite. C’était sa maison, pourtant il semble se déplacer sans faire de bruit, sans même allumer la lumière.

Alors elle commence à paniquer, surtout quand une haute silhouette apparaît à la porte.



Elle essaye de bouger, de se cacher. En vain. Qu’allait-il encore lui arriver ? Il allume et elle se sent encore plus nue dans cette pièce violemment éclairée.

Il s’approche lentement, tel un loup qui sait sa proie à sa merci, savourant d’avance son festin, gardant toutefois une once de prudence.

Quand il arrive près du lit, il laisse glisser le regard sur les appas offerts, les seins opulents, les longues jambes fuselées, le ventre légèrement bombé, la toison rousse au-dessus de ses lèvres réduites à un mince sillon. Elle en rougit de honte.

Elle s’attend au pire, à la merci d’un inconnu, certainement animé de très mauvaises intentions.



Il a la voix agréable, mais elle n’en est pas plus rassurée, d’autant plus que la question est particulièrement conne !



En quelques instants il la débarrasse du désagréable objet. Elle soupire, se passe la langue sur les lèvres sèches.



Et il la laisse en plan sur le lit, dans cette position humiliante. Quelques secondes plus tard, il revient avec deux verres et une carafe d’eau. Il lui soulève la tête et l’aide à se désaltérer.



Il fait quelques pas, revient près d’elle et lui dit :



Il cherche autour du lit les clefs de ces menottes garnies de fourrure rose. Il ne trouve rien, se dirige vers une desserte disposée non loin de là.



Sur ladite desserte, outre un trousseau de petites clefs, il découvre tout un attirail inquiétant.



Il retourne auprès d’elle en poussant le meuble à roulettes.



Et de se saisir et manipuler un martinet, une cravache, engins qu’il fait claquer plusieurs fois sur le lit. Elle tressaute à chaque coup.



Il regarde avec circonspection un assemblage de chainettes et de pinces.



Elle détourne le visage et murmure un petit oui.



Comme elle ne répondait rien et donc consentait, il poursuit :



Il trifouille encore un peu dans le matériel : Que dites-vous de ça ? s’exclame-t-il en mettant en marche un vibromasseur qui zonzonne.



Elle rougit et tremble de plus belle, de plus en plus terrifiée.



Il retrouve rapidement la clé des menottes et lui libère les mains :



Tout en parlant, il laisse planer la main au-dessus du corps nu, toujours allongé, à quelques millimètres des seins. Elle peut même sentir la chaleur de la paume.



Sa voix commence à vaciller quelque peu. Il vient par mégarde de frôler du plat de la main son téton gauche, or elle est extrêmement sensible des seins, quelques caresses bien appliquées pouvaient lui provoquer un orgasme. Tellement sensible qu’elle n’osait imaginer la douleur qu’auraient provoquée les pinces abandonnées près d’elle.



Ce disant il appuie un peu plus, et pas par mégarde cette fois-ci sur le téton qui réagit au quart de tour, se dressant vers la main qui le caresse. Il fait profiter l’autre sein des mêmes attentions. Il empaume les belles rondeurs avec douceur et enserre les extrémités érigées entre le majeur et l’index, caressant au passage les petites aréoles rose tendre.

Loin de se soustraire à cette caresse affolante, elle ferme les yeux, se mord la lèvre, ses mains agrippent le drap. Son corps la trahit et elle en grogne de frustration. Elle n’allait quand même pas lui donner le spectacle d’un orgasme rien qu’en se faisant tripoter les seins ? Malheureusement pour elle, son corps l’abandonne lorsqu’il prend entre ses lèvres un téton.



Le pire est qu’il continue sur sa lancée. Il suçote, agace, taquine les tétons à l’aide des lèvres, des dents, des doigts, sans aucune pitié mais avec une certaine tendresse.

Pour la seconde fois il la sent se crisper sous ces caresses.



Sans lui laisser le temps de reprendre ses esprits, il laisse glisser ses mains sur les flancs et le ventre, frôlant le corps juste assez pour la faire frissonner et pour le plaisir de voir cette sublime peau s’horripiler. Il en profite pour libérer les jolies jambes.

Elle devine la suite, une suite qu’elle espère, en le sentant se diriger vers son intimité. Cependant il se contente de souffler sur ses lèvres luisantes, continuant sa descente infernale le long de ses jambes.

Il marque un temps d’arrêt arrivé sur les chevilles.



Tout en devisant, il s’amuse avec un orteil.



Le hurlement qui sort de la bouche de la jolie rousse retentit à travers toute la maison vide. Elle pouvait crier, personne ne viendrait à son secours.



Il vient simplement de lui passer l’ongle du pouce sur la plante du pied. Elle recourbe les orteils par crainte d’une nouvelle offensive. Offensive qui ne tarde guère sous les cris, rires, suppliques de la victime. L’inconnu masse les chevilles puis reprend ses caresses en remontant vers les genoux, où il marque une pause, s’intéressant plus spécialement au creux poplité, la faisant glousser une nouvelle fois.



La respiration de la rouquine se fait chaotique alors qu’il frôle l’intérieur des cuisses. Elle vibre sous ces effleurements et n’ose imaginer le spectacle qu’elle offre. Car si une toison dense et rousse bien taillée en un triangle équilatéral parfait couvre le mont de vénus, aucune pilosité ne pare son joli brugnon délicatement fendu.

Mais l’individu ne s’y intéresse pas pour l’instant, il s’attarde sur la peau douce du haut des cuisses, sur la naissance de l’aine et surtout à ces petites fossettes situées à la limite de la cuisse et de la fesse.



Puis vient le grand moment où la main de l’homme toucha au divin. Divine et douce comme du velours, la peau des grandes lèvres qu’il cajole du périnée au sommet de la faille, et venant effleurer le clitoris déjà sous tension.



Une langue s’invite au baiser et elle perd de nouveau la raison quand il saisit entre des lèvres son haricot magique, celui qui la fait monter au septième ciel. Elle crie que non !, puis elle hurle que oui !, et enfin qu’elle se mourait.

Mais loin de la laisser en paix, il continue son œuvre de sape, à la langue, aux lèvres gourmandes, il ajoute deux doigts facétieux dans sa grotte ruisselante, trouvant des zones qu’elle ignore posséder. Son corps vibre, tremble comme saisi de convulsions et elle tombe presque inanimée, quand elle perçoit une peau nue contre la sienne, et qu’elle sent un corps peser sur le sien.


Pendant son étourdissement il a enfilé un préservatif et cajole ses lèvres et son clito du bout de son dard tout en la regardant dans les yeux, quémandant son accord.

Pour toute réponse elle enroule ses bras autour de la nuque et ses jambes autour de la taille de son délicieux tourmenteur et projette son ventre à la rencontre du mandrin qui va la perforer.

Ils font l’amour, les yeux dans les yeux, lentement, savourant chaque instant, puis ils accélèrent le rythme, chaque ahanement ponctué d’un heurt peau contre peau. À l’instant suprême, il l’embrasse à pleine bouche alors que les regards se voilent et que les corps tremblent.

Ils refont l’amour deux fois encore, le propriétaire des lieux ayant un stock impressionnant de préservatifs.

Elle ne sait plus combien d’orgasmes venaient de la terrasser quand il la prend dans ses bras, qu’il la recouvre d’une veste fourrée et l’emporte dehors.



La nuit est encore noire mais une légère lueur pointe à l’horizon, signe que l’aube approche.

Sur les indications de sa passagère, il s’arrête devant un bel immeuble cossu. Sur la porte d’un des appartements est fixée une plaque :


Cléophée Sagard

Psychiatre-Psychologue

Diplômée de la faculté de médecine de Strasbourg



Ils se quittent, elle lui rend sa veste, sa dernière vision étant celle d’un très joli postérieur en forme de cœur.



Six mois plus tard


Après s’être passé les mains au gel hydro-alcoolique et au savon liquide et dégusté une tasse de thé, Cléophée Sagard s’apprête à recevoir son dernier patient de la journée. Un certain Maurice Leblanc, envoyé par un collègue généraliste.

Lorsque le dénommé Maurice Leblanc pénètre dans le cabinet elle est victime d’un étourdissement et doit se tenir à un fauteuil. L’inconnu, celui qui lui a fait subir les pires agréables tourments, se tient devant elle.

Aphasique, elle lui indique un siège de la main et s’affale dans son fauteuil, derrière son bureau.



Il dépose sur le bureau une série de photos à la limite de la pornographie. On y voyait une jeune femme rousse enchaînée nue sur un lit. Cléophée se sent de plus en plus mal, car aucun doute possible, il s’agit bien d’elle sur ces immondes clichés.



Elle secoue la tête, dépassée par les évènements.



À l’énoncé de ce patronyme, le visage de la psy se chiffonne.



La jolie psy hoche la tête.



En fouinant, j’ai déniché celles-ci. Avant de vous quitter il avait pris quelques clichés, je les ai extraits de son appareil et écrasé le fichier sans laisser de traces. Je vous les offre en gage de repentir pour le délicieux crime que je vous ai fait subir. J’implore votre pardon pour ma conduite. Mais vous étiez trop tentante et vous n’avez pas paru détester, au contraire, je me trompe ? Je ne regrette pas ce que je vous ai imposé et je doute que vous le regrettiez.


Elle le regardait, impavide.



Elle ne peut s’empêcher de rougir.



Pour toute réponse, elle déchire les photos et les jette à la corbeille. Il prend ce geste pour une fin de non-recevoir et se dirige vers la porte, tête basse.




Très longtemps beaucoup plus tard, ailleurs en France




29 mai 2022 à 20 heures



Une maquilleuse retouchait une dernière fois le blush de la présentatrice. Cette dernière, malgré ses dix ans d’expérience dans le journalisme, ne semblait pas à son aise. Elle avait carrément les pétoches, regardant à droite et à gauche telle une lapine qui se retrouve par hasard dans un symposium de renards soi-disant végan.




Quelques mois plus tôt



Tout se déroulait comme prévu sur le plateau du Grand Journal de 20 heures, l’antenne était prévue pour 19 heures 58, Laurie Culaire relisait ses notes, ne quittait pas de l’œil le prompteur, surveillait de l’autre le voyant de la caméra, repérait sur un écran de contrôle si le cadrage se faisait sur son meilleur profil.



Tagada tsoin tsoin zim boum



Cette grande blonde à forte poitrine, de quarante et un ans, faisait fantasmer nombre de téléspectateurs mâles, séduits par sa voix suave, son regard bleu acier et surtout sa propension à rentrer dans le lard de tout politicien à la langue de bois.

Le fait que de temps à autre un magazine publiait des photos de sa silhouette de rêve en maillot de bain ne gâchait rien.



… Le président a inauguré ce matin le salon de l’agriculture… Images du président derrière une vache.

… Manifestations à Lyon contre la construction d’éoliennes autour de Notre-Dame-de-Fourvière… Des gus à poil scandaient des slogans anti-éoliennes, une hélice plantée dans le cul, une autre au bout de la teub.

… Toujours des tensions à la frontière entre l’Inde et la Chine… Images de chars et de soldats circulant sur des routes vertigineuses.


Sur le plateau, où Laurie Culaire attendait sagement son retour à l’antenne, les caméras se tenaient prêtes.



Suivait le reportage, avec le président et son agneau, le président buvant un verre de lait, avalant une rondelle de saucisson et un morceau de tome de chèvre et s’enfilant un verre de rouge. Le président discutant avec des agriculteurs, des viticulteurs, des céréaliers et des éleveurs d’autruches et caressant le pis d’une vache et refilant l’agneau au ministre de l’Agriculture.

Retour en direct, où Laurie Culaire compléta le reportage.



Mais il n’eut pas le temps de mettre ses projets à exécution.

Laurie grimpa sur le bureau, s’allongea dessus, arracha les boutons de son chemisier, souleva son soutien-gorge et se caressa les seins, se triturant les tétons en poussant des feulements de chatte en chaleur.

En parlant de chatte, elle remontait sa jupe sur ses jambes musclées, avec l’objectif de s’occuper de son triangle des Bermudes.

Revenu de sa stupéfaction, Gérard Manvussa, le réalisateur gueula à pleins poumons coupez, coupez !, tout en appuyant sur tous les boutons ou autres manettes à sa disposition.

Ce qui eut pour effet de zoomer en gros plan sur l’entrejambe de la malheureuse Laurie, où le téléspectateur moyen put admirer une très petite culotte blanche transparente, très humide et vérifier que Laurie était bien une vraie blonde.

Ce pandémonium dura de très longues secondes, qui mises bout à bout finirent par faire une minute.

Ensuite tout devint noir et au bout de quelques secondes un jeune journaliste rouge comme une pivoine apparut à l’écran.




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Bien évidemment les autres médias se gaussèrent des péripéties survenues lors du journal télévisé. Les chaînes mercantiles, très pharisiennes, se contentèrent de relater l’incident, tout en signalant qu’une telle mésaventure ne pourrait leur arriver, leurs journalistes se voyant évalués par un psy régulièrement.

Les journaux satiriques et les sites web commentèrent les évènements de façon humoristique, soulignant et vantant la plastique de la journaliste.

Les journaux plus sérieux se posèrent des questions sur la surmédiatisation des présentateurs, dont on faisait des stars et qui finissaient par craquer.


Des questions, la direction de la Deux s’en posait aussi. Nul ne savait ce qui avait déclenché cette scène d’hystérie chez Laurie. D’abord pour reprendre le contrôle de la technique, il fallut couper le courant.

Puis il avait ensuite fallu s’y mettre à cinq pour la maîtriser, la ligoter sur une civière car elle essayait d’arracher son string. On décida de diligenter une enquête interne, mais selon certains dirigeants elle avait dû trop en prendre. Trop de quoi, on ne savait pas, mais trop quand même.

Puis le Samu intervint et le toubib lui fit une injection maousse de calmant, de quoi faire roupiller, selon ses dires, un troupeau de mammouths en rut.

Elle se trouvait toujours en observation à l’hôpital Vellepeaux. Elle semblait avoir recouvré ses esprits et se demandait ce qu’elle foutait là, ayant totalement oublié les récents incidents.



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Une semaine après les surprenantes convulsions de Laurie Culaire sur la 2, la vie merdiatique reprenait son cours, sans plus se soucier de la malheureuse.

Sur BFM TV, la journaliste politique, Alice Vendœuvre, recevait un député de la commission des affaires étrangères au sujet des incidents à la frontière sino-indienne. Journaliste et invité se tenaient à des distances respectables, Covid et gestes barrière obligent.

Bertrand Morteau, docte quinquagénaire au front largement dégarni, au nez et au bedon proéminents, à l’accent fleurant bon le cassoulet et le foie gras, s’épancha sur les risques que recelaient une confrontation entre les deux pays les plus peuplés au monde, tous deux puissances nucléaires et au nationalisme chatouilleux.

Au fur et à mesure de l’échange, le député s’échauffait, bafouillait un peu et s’épongeait fréquemment le front. Il reluquait aussi de plus en plus ouvertement le sage décolleté de la journaliste, qui ne possédait pourtant que deux œufs au plat en guise de poitrine.

Puis le drame survint :



Bertrand Morteau ne voulait pas se calmer vu qu’il venait d’ouvrir sa braguette et de sortir son engin – plutôt une knackie qu’une Morteau – en érection.

Il fallut un certain temps aux techniciens sur le plateau pour réagir, ce qui permit quand même au couple de faire trois fois le tour de la table, tels le chat et la souris Tom et Jerry dans de mémorables dessins animés.

Le lendemain des internautes ajoutèrent la célèbre musique de l’humoriste anglais Benny Hill à la scène, celle qui ponctue toujours ses poursuites.

Six techniciens et membres du service d’ordre durent unir leurs forces pour venir à bout du député obsédé. La journaliste, une main sur le cœur et l’autre sur la bouche respirait avec difficulté, à la limite de l’évanouissement.

Ils furent tous deux hospitalisés, elle suite à un choc émotionnel, lui pour un pétage de plombs XXL.



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Ben voilà, y’a pas qu’à nous que ça arrive ! fanfaronna le patron de l’information de France 2.

La situation échappa cependant à tout contrôle car, quelques jours plus tard, lors d’une émission-débat sur la Une, le journaliste vedette, Jules Érable et sa consœur du service politique, Sarah Des Goûts, recevaient le remuant premier ministre Jean Durex et une non moins pugnace députée de l’opposition, Nadège Muréno, dite la Murène.

Les accompagnaient deux autres journalistes de la chaine, Jean-Paul Yglotte, un grand chauve chargé de l’économie et une petite boulotte blonde, Maude Zaréla, spécialiste des affaires étrangères.



Il se racla la gorge, planta ses yeux globuleux droit dans l’objectif de la caméra et se lança.



Nadège Muréno, une blonde à forte poitrine et à la voix tonitruante leva les yeux au ciel et joignit les mains telle une madone en prière.



Jules Érable, à la limite de l’apoplexie, hocha la tête, puis bondit sur sa collègue en gueulant :



Ils se ruèrent l’un sur l’autre, tels des affamés, déchirant leurs vêtements à coups d’ongles et de dents. Cette scène fit l’effet d’une allumette dans une usine à gaz, elle déclencha une réaction en chaîne qui réveilla plus d’un téléspectateur assoupi.

Tandis que Jules Érable dégustait l’huître de Sarah, Nadège La Murène bondissait à quatre pattes sur la table et se rapprochait du premier ministre en grondant des J’ai envie de te déguster l’asperge primeur, grand fou.

Elle attrapa Durex par la cravate, l’allongea sur le dos et lui débusqua l’asparagus de calcif. Elle entama alors une turlute d’enfer tandis que Jean-Paul Yglotte, derrière la députée, lui remontait la jupe et lui visitait la tribune officielle d’un membre bien rigide. Maude Zaréla, désireuse de ne pas être la dinde de la farce ôta jupe et string et vint poser sa moniche sur la bouche du chef du gouvernement.

La situation dégénéra tellement vite que le réalisateur, surpris, s’échinait en vain à couper la diffusion de cette représentation pornographique. L’audience grimpa en flèche.


Maude couinait des Ah oui k’sébon, Sarah en faisait autant alors que Jules lui labourait vigoureusement le sillon. Durex, bâillonné, tentait de dire en rechponchabilité, ch’est le plus beau machque que ch’ai chamais porté.

La députée venait de s’introduire le membre du gouvernement dans son intimité, alors que Yglotte lui faisait un remake de l’arrière-train sifflera trois fois.

Quand même !, se dirent nombre de citoyens derrière leur poste, Cette Nadège a du répondant !.

Bref, ce fut une soirée mémorable, où tous les gestes-barrières furent oubliés, il fallut dix minutes à la régie pour couper la diffusion et envoyer la pub. Il fallut dix minutes de plus pour séparer tout ce beau monde qui se retrouva à l’hôpital. Premier ministre en tête qui réclamait son masque à fourrure.



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Maurice Leblanc ne se sentait guère rassuré. Il entendait quelqu’un se déplacer autour de lui, manipuler des objets, sans savoir ce que cette personne fabriquait.

Maurice se trouvait dans une très étrange situation, nu, les yeux bandés, allongé sur un lit moelleux, bras et jambes écartés et attachés par des courroies aux angles du plumard.

Des doigts délicats lui caressèrent le menton et les lèvres, puis s’égarèrent sur son torse. Après quelques secondes d’incertitude, les caresses reprirent, cette fois à l’aide d’une plume, supposa-t-il.

D’abord sous le menton, puis sous les bras, sur le torse et le nombril, les tétons, pour ensuite s’intéresser aux plantes de pieds et aux genoux. Le malheureux se tortillait sous cette étrange torture, en poussant de petits couinements, se trémoussant comme il pouvait pour y échapper, en vain.

Puis le tourmenteur opta pour une autre stratégie, autrement plus redoutable. La plume vint tournoyer autour des testicules, les effleurant, en faisant le tour, dessus, dessous, cherchant aussi l’antre secret.


Cela faisait bien longtemps que sa tour de Pise se dressait et frémissait au gré des tourments que lui prodiguait son bourreau. Il savait ce supplice inventé il y avait fort longtemps par les Chinois. Ça ne l’étonnait guère, tous des vicieux, ces Chinois !

Puis la plume s’intéressa à son attribut viril. Un engin honorable, d’un gabarit un peu au-dessus de la moyenne, dont il était fier. Il regrettait en ce moment de ne pouvoir lui commander de se calmer tellement il lui faisait presque mal à force d’être tendu.

La plume remonta le membre des génitoires au bout du gland, titilla le méat, fit le tour du frein et redescendit par le même chemin, plusieurs fois de suite. Il n’en pouvait plus, quand soudain le supplice s’arrêta. Il attendit ainsi plusieurs secondes qui, pour lui, durèrent des heures, puis la main douce réapparut, tenant entre des doigts fermes la base de sa tour de guet et une bouche chaude vint gober le grand chauve à col roulé.



Il sentit la bouche aspirer sa moelle jusqu’à la dernière goutte, le bandeau lui fut enfin retiré et il vit une jolie rouquine qui lui souriait, la psychiatre Cléophée Sagard.



Elle lui tripota délicatement le bonheur des dames, lui rendant rapidement vigueur et rigidité, puis enfila sur le missile un joli préservatif décoré de petits cœurs.

Elle présenta le tout à sa porte du paradis et poussa un joli soupir en le laissant glisser jusqu’à ses tréfonds. Cléophée tortilla un peu du croupion, fit une sensuelle danse du ventre sur le mandrin qui la pénétrait. Puis elle entama une série de lentes allées et venues sur la tige de Maurice. Les mouvements prenant de l’ampleur, les seins lourds ballotaient langoureusement sous ses yeux.


Il se demandait si la plus infernale des tortures n’était pas celle consistant à lui agiter les nichons de la belle sous le nez sans qu’il puisse les caresser. Des fourmillements lui parcouraient les doigts à la vue de ces tétons dressés, de ces larges aréoles roses et de cette myriade d’éphélides parsemant cette peau blanche.

En appui sur les épaules du mâle, elle sentait monter le tsunami dans ses entrailles. Bouche ouverte, souffle court, elle fixait un point bien au-delà de l’oreiller. Maurice tentait d’attraper un téton entre ses lèvres, mais lui aussi sentait arriver le point de non-retour. À quelques secondes d’intervalle, ils gémirent leur plaisir. Allongée sur lui, elle tentait de reprendre sa respiration, il avait réussi à attraper une mèche de cheveux, l’enroulait entre ses doigts tandis qu’il déposait de petits baisers sur la tempe de la diabolique rouquine.


Quelque temps plus tard, Maurice, libéré de ses entraves, tenait entre ses bras Cléophée; puis, dans un demi-sommeil, il lui murmura à l’oreille :



Il voulait inviter Cléophée au restaurant, Covid oblige aucun n’était ouvert. Aussi il amena chez elle tout un assortiment de savoureuses spécialités locales achetées chez un ami traiteur, arrosées d’un gouleyant vin de pays. La soirée s’étant terminée de façon fort agréable.

Le lendemain matin, les téléphones stridulèrent de concert à huit heures cinq. Putain, fait chier ! ronchonnèrent-ils en chœur, alors que Maurice caressait un téton d’un pouce délicat.




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Aussitôt arrivé dans les locaux du cabinet D. M., comme on le nommait en ville, il fut accueilli par maître Domi Dupon. Une étrange activité régnait en ces lieux, des secrétaires et assistantes couraient partout.



Dans la grande pièce ils retrouvèrent la cofondatrice du cabinet, maître Charlie Moretti, en compagnie d’une jolie jeune femme rousse. Maurice marqua un temps d’arrêt : que faisait Cléophée dans ce cabinet ?



Maurice souffla un grand coup en sortant des bureaux.




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Ils contactèrent avec quelques appréhensions les policiers en charge de l’enquête. La commissaire Valérie Bruchet, assistée des capitaines Sébastien Glandin et Jean Sérien.

Maurice craignait l’accueil des policiers. Il est de notoriété publique que les enquêteurs de la PJ répugnent à travailler avec des amateurs, encore moins échanger des informations. Il fut pourtant surpris de l’accueil. Au lieu de travailler dans un bureau du « Bastion », l’équipe de la police spéciale « célébrités » travaillait au domicile de la commissaire, rue du Chat qui pêche, car ils en avaient marre des allusions de leurs collègues, et surtout de la pression mise par la hiérarchie et les chaînes de télé.



Assis sur le canapé, un verre de muscat à la main, Maurice et Cléophée écoutaient le descriptif des recherches de leurs hôtes.



Après quelques verres de Maury, un repas composé de crudités et charcuterie, la discussion battait son plein, des liasses de documents passaient d’une main à l’autre. Ils émettaient des hypothèses, toutes plus étranges les unes que les autres, bref, ils tournaient en rond.

La télévision diffusait en sourdine le programme d’une chaine d’infos en continu, de temps à autre ils y jetaient un regard distrait quand Jean les interrompit.



Une jeune journaliste interrogeait un homme. Le bandeau en bas d’écran le désignait comme Hubert Lassain, maire/conseiller départemental, majorité présidentielle de Sainte-Jeanne-la-Bonnasse.

Le maire, trentenaire à la calvitie et au bedon naissants, ne faisait pas jeune loup aux dents longues mais plutôt épagneul de canapé.

L’élu expliquait qu’il avait pris la décision d’affréter un bus transformé en dispensaire pour vacciner toutes les personnes ne pouvant se déplacer à la ville la plus proche. Cette opération remportait un franc succès. D’ailleurs son épouse se faisait vacciner en ce moment même.

Puis, sans que rien ne le laisse présager, la journaliste se mit à bégayer, elle ouvrit alors son chemisier, dévoilant deux mignons pomélos dans un emballage de satin bleu et sauta sur le maire hébété.



La journaliste présentait sa croupe à l’élu tandis que des cris retentissaient dans le bus. La femme du maire apparut soudain, à moitié dévêtue, suivie par une infirmière, une aiguille à la main.

Elle frappait son mari à coups de parapluie. Le preneur de son essayait de séparer tout le monde quand la bourgeoise se retourna vers lui, descendit son pantalon et lui tailla une pipe. L’infirmière planta l’aiguille dans la fesse de la femme du maire et lui bouffa le fion, tandis qu’en régie le réalisateur gueulait coupez, coupez ! sans que personne ne réagisse.


Les enquêteurs regardaient, hébétés, cette scène digne d’un porno Bernard et Michelle.



Ils téléphonèrent de suite au ministère de l’Intérieur, annonçant leur intention de se rendre sur place le lendemain.



Alors que Maurice honorait Cléophée d’un broute-minou de derrière les fagots, cette dernière eut une révélation.




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Le lendemain, dans la voiture, Cléophée expliquait son éclat de la veille.



Dans « le bus du stupre » comme le nommait la presse locale, les quatre enquêteurs ne trouvèrent rien de particulier, la théorie de l’empoisonnement de l’air ou de l’eau faisait pschitt, car comment le réaliser sans témoin dans un coin paumé comme celui-ci.



Jean Tourloupe, physicien de renom, se trouvait être le beau-frère du cousin de la femme du frère jumeau du flic et travaillait au CERN, sur le grand accélérateur de particules. Comme l’engin devait subir des améliorations, des travaux s’y effectuaient et le physicien se retrouvait en vacances forcées, dans sa résidence secondaire, à Bellegarde-sur-Vaseline, dans le Bugey.


Il trépigna de joie quand Jean le contacta à propos d’une enquête sur les troubles télévisuels. Enfin, de l’animation ! hurla-t-il dans l’oreille de son arrière-cousin au second degré à la mode de Bretagne.

Jean Tourloupe avait tout du savant fou, fou mais sympathique. Très grand, dégingandé, les cheveux hirsutes dressés sur la tête, des lunettes rondes aux verres épais comme des fonds de bouteilles de champagne. Un sourire permanent aux lèvres, il gesticulait tel un sémaphore en voyant arriver la petite troupe qui allait mettre de l’animation dans sa morne existence.

Il ne travaillait plus, pour cause de travaux sur le grand collisionneur de hadrons, et en plus il devait rester confiné avec cette saloperie de virus, « pas plus de dix kilomètres », avait spécifié le premier guignol.

Il vivait entouré de son épouse, Hermione, qui le regardait avec les yeux de Chimène, et de ses deux fils qui lui ressemblaient comme deux gouttes d’eau.

Jean Tourloupe faisait partie de ces personnages qui émettaient une opinion péremptoire avec force Non, Non, Non pendant dix minutes, pour ensuite revenir dessus, en se grattant la tête et en murmurant :



Il se lançait alors dans de savants calculs en assommant ses hôtes de chiffres et de formules mathématiques et d’équations différentielles.

Lorsqu’il leur annonça qu’en théorie c’était faisable, mais que le gars qui avait inventé ce truc était aussi génial que lui.



Hermione se sentait fière de son homme.



Choupinet installa tout un attirail sur son bureau, appareils étranges branchés sur son téléviseur et son antenne parabolique.

Pendant les dix premières minutes, il ne se passa rien, à part des invectives entre le ministre et le député de l’opposition. À tel point que l’équipe d’enquêteurs craignit que le hackeur n’ait renoncé à transformer le paysage audiovisuel français en gigantesque lupanar.

Puis, alors que l’astrologue expliquait que le Bélier entrait dans la Vierge et que cela annonçait de grands troubles, Jean-Claude Baluchon, le remuant opposant, lui expliqua vertement que, lui, étant Taureau, il allait faire pareil c’est-à-dire entrer dans la première Vierge qui allait lui tomber sous la main.



L’évêque ne savait où donner de la tête, assailli de part et d’autre par l’épidémiologiste et l’astrologue.

En quelques secondes, le plateau télé ressemblait à un film du samedi soir sur Canal. La journaliste se faisait poinçonner par son collègue tandis qu’elle suçait la bistouquette de Baluchon, qui tout compte fait avait plus de gueule que de queue.

La secrétaire d’État recevait les hommages du ministre de l’Intérieur par-devant et de l’évêque par-derrière, ce qui pouvait se résumer par une bénédiction Urbite et Orbite.


Pendant ce temps, allongées à plat ventre entre les micros, l’épidémiologiste et l’astrologue se faisaient vérifier le thème astral par le neurologue, qui venait d’apprendre qu’il existait un calendrier lunaire et qu’il fallait en profiter pour réaligner les planètes.

Bref, il régnait un boxon monstre sur le plateau, le réalisateur gueulait comme à son habitude coupez, coupez ! sans que personne n’y arrive. Le pirate avait encore réussi à prendre le contrôle de la régie.



Un gars un peu plus malin que les autres coupa le courant dans le studio, là-bas, à Paris, l’image disparut quelques minutes pour enfin voir réapparaître une journaliste échevelée et essoufflée, qui annonça la diffusion d’un documentaire animalier sur la reproduction des langoustes.



Choupinet indiqua sur une carte une zone située aux alentours du mont Gerbier-de-Jonc, du lac d’Issarlès et de l’Auberge de Peyrebeille.

Après quelques discussions et atermoiements, ils décidèrent de ne pas contacter les instances supérieures, ils voulaient être sûrs de trouver ce ou ces mystérieux personnages. D’ailleurs, l’instance supérieure, le ministre de l’Intérieur était en pleine crise érotique et le premier ministre pas encore remis de ses émotions.



Les deux couples dormaient dans la même chambre, leurs lits séparés par un rideau. Comme Maurice lutinait Cléophée, qu’elle gloussait en le grondant gentiment : chut, sois sage, nous ne sommes pas seuls.



Quelques secondes plus tard ce n’était que cris, rires étouffés, ponctués de tu n’es pas sérieux, là… arrête, on pourrait nous entendre… encore… oui tu y es… Oh mon dieu !


Le tout suivi de cris et de respirations saccadées. Puis de soupirs rassasiés. Et enfin de bruits de succion et de déglutition et enfin de râles d’extases accompagnés de Oh ma chérie… mon amour… rassasiés.



Jean Sérien, lui, dormait seul dans un clic-clac.



Deux jours plus tard


En fait de camping-car, les Tourloupe possédaient un camion aménagé, un engin de 19 tonnes et 16 mètres de long, équipé du confort d’un gîte trois étoiles, mais servant aussi à transporter du matériel scientifique pour monsieur, qui aimait pimenter ses vacances de recherches en tout genre.

Il emportait entre autres l’ULM de madame, mais aussi tout un attirail électronique et vidéo digne d’un studio de cinéma. Monsieur et madame possédaient tous deux le permis C et D.


Stationnés au sommet du col de la Croix-des-Roustons, Madame Tourloupe, pilote confirmée d’ULM, s’élançait aux commandes d’un petit appareil équipé de caméras et autres appareils de repérage. Après étude du contexte, ils recherchaient une habitation isolée et surtout alimentée en électricité.



Le commando avait installé son QG dans le camping-car, avec table pliante, parasol, transat, apéritifs et charcuterie de pays à l’extérieur. En fin d’après-midi de la seconde journée Béatrice Tourloupe contacta son mari par radio :



Ils virent d’abord une grande bâtisse en pierres de taille, une bastide isolée dans la lande, puis l’appareil fit un autre passage un peu plus haut, ils les virent alors.

Trois cent soixante-quatorze antennes paraboliques disposées en un cercle parfait de 314 mètres de diamètre, sur un terrain parfaitement aplatifié pointaient leur museau vers le ciel.



Il leur fallut plus de deux heures pour rejoindre l’ULM posé près de la maison. De gros câbles la reliaient aux antennes.

À peine s’étaient-ils immobilisés devant la porte d’entrée qu’elle s’ouvrit sur un personnage étonnant.

Ils s’attendaient à trouver un savant fou, le clone de Choupinet, au lieu de cela ils faisaient face à une jolie jeune femme aux longs cheveux blonds qui flottaient dans le vent, telle une fée des temps anciens. Grande, une jolie silhouette, la taille fine, les hanches pleines, de petits seins, des taches de rousseur sur le nez, vêtue d’une robe qui s’arrêtait à mi-cuisses et dévoilait de belles et longues jambes musclées.

Bref, tout sauf l’idée que l’on se faisait d’un physicien pirate des ondes.



Le professeur Henri Paplusse était un savant incompris, un astrophysicien qui vit sa carrière brisée par la jalousie de certains de ses confrères, associés à des hommes politiques peu scrupuleux. Aussi s’était-il retiré dans cette région où les voisins sont rares et ne se mêlent guère des affaires des autres. Il voulait démontrer la possibilité de remonter un signal en sens inverse de l’émission.

Sa petite fille Mandy, âgée de vingt-cinq ans, le secondait dans ses travaux. La jeune femme, aussi douée que son grand-père avait repris son œuvre à la disparition de son aïeul. Ces études abordaient la notion de voyage dans le temps, de physique des particules et de manipulation de l’esprit.



Après conciliabule, il fut convenu de demander conseil aux avocats Domi Dupon et Charlie Moretti. Pouvait-on l’autoriser à pratiquer une dernière fois, ni vu ni connu ?

Curieux, les avocats rappliquèrent de suite. Après de longues palabres, il fut décidé de laisser Mandy assouvir sa vengeance jusqu’au bout. Elle aurait pu en avoir des aigreurs d’estomac. Mais sitôt terminé, elle devait détruire ses calculs, démonter son installation.

Puis, quitte à passer pour des incapables, toute la troupe affirmerait ne rien avoir trouvé. Par contre les deux avocats s’engageaient à l’aider à déposer des brevets issus de ses recherches.

Mandy embrassa tout le monde en pleurant de joie, elle embrassa un peu plus longtemps Jean Sérien.


Elle expliqua le fonctionnement du bidule. Les antennes ciblaient le satellite en orbite géostationnaire à 36 000 km de la terre. Une onde émise à partir du gros ordinateur nommé Oncle Billou prenait possession du studio et du centre du plaisir situé dans le cerveau des intervenants. Onde faite de muons, quarks et neutrinos.

Après ces explications ils ressemblaient tous à des vaches qui voyaient passer leur premier TGV.



29 mai 2022 à 20 heures



Une maquilleuse retouchait une dernière fois le blush de la présentatrice. Cette dernière, malgré ses dix ans d’expérience dans le journalisme, ne semblait pas à son aise. Elle avait carrément les pétoches, regardant à droite et à gauche telle une lapine qui se retrouve par hasard dans un symposium de renards soi-disant végan.



Elle n’en menait pas large, la jeune et jolie journaliste, car cela faisait plusieurs semaines que les étranges évènements ne s’étaient pas reproduits, et que l’on était sans nouvelles de l’équipe chargée d’enquêter sur ces piratages d’un nouveau genre.




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Mandy mit en route un circonvoluteur hélicoïdal, brancha moult prises, lança le programme de pilotage des antennes. Des courbes sinusoïdales traversèrent nombre d’écrans.

Maurice surveillait la télé.

Ils purent alors voir en direct les effets de l’invention du génial physicien.

Sous le regard effaré de Coraline de la Chaudière, un type gesticulait debout sur le bureau, le pantalon et le slip sur les chevilles, la bistouquette à l’air, et gueulait à gorge déployée :




Le 29 mai 2022 à 20 heures trente

Épilogue


Le mot de la fin revint à Charlie Moretti :