n° 20235 | Fiche technique | 34566 caractères | 34566Temps de lecture estimé : 19 mn | 01/05/21 |
Résumé: Le consentement explicite n'est pas toujours chose facile. | ||||
Critères: f fh forêt ascenseur danser amour cérébral voir fmast caresses fellation pénétratio jeu attache portrait -rupture | ||||
Auteur : Olaf Envoi mini-message |
Le déroulement exact des faits au cours des dernières minutes n’est plus très précis dans ma tête. Toujours est-il qu’au sortir de la soirée à laquelle Charlène et moi étions invités, je me retrouve avec elle devant la porte de son appartement, mon torse contre son dos, mes mains sur son ventre, mes lèvres effleurant la peau parfumée de sa nuque.
Son injonction coupe net mon élan sensuel.
Elle se retourne, tout en restant contre moi. D’un geste doux, peut-être même tendre, elle caresse mon visage, effleure ma bouche.
Elle glisse sa main entre nous, et caresse mon sexe en cours de redimensionnement suite à la tournure que prennent les évènements.
Elle m’empêche de répondre en m’embrassant à pleine bouche. Elle reprend rapidement son souffle avant de continuer ses explications.
Joignant le geste à la parole, elle descend la fermeture éclair de sa robe qui tombe au sol, s’offrant à mes regards, en dessous chics. Je la savais élégante, là, elle est juste époustouflante de sensualité.
Médusé, je la laisse ouvrir la boucle de ma ceinture, conscient qu’elle nous met ainsi sur des rails qui vont nous mener droit en enfer.
Ses doigts tremblent.
Ne devrais-je pas prendre cette hésitation pour une forme de refus ?
La divergence entre les mots et les gestes n’est-elle pas le symptôme d’un état de fragilité psychologique ? De dépendance sensuelle ? D’incapacité de discernement hormono-dépendant dont je devrais la protéger, fût-ce à son corps défendant ?
Les mouvements ciblés du bout de sa langue sur le bout de mon membre me font percevoir la situation d’un œil différent. Je suis débraillé devant la porte de l’appartement d’une femme pratiquement nue, qui me suce pour me convaincre de la baiser sans l’aimer. Alors qu’en vérité je suis à deux doigts de l’aimer, sans même savoir si je la baiserai un jour.
Car c’est une femme que j’admire depuis des semaines. Une femme dont l’attitude ambivalente fait monter non seulement de puissantes vagues de désir entre mes reins, mais met le feu dans ma tête et dans mon cœur.
Une femme à qui je veux pouvoir murmurer des trucs insensés en m’enfonçant en elle. Une Charlène que je ne pourrai jamais baiser sans éprouver d’émotions dévastatrices, si d’aventure j’acceptais son deal pourri.
Poussant la provocation un peu plus loin, je prends tout mon temps pour répondre. Je finis d’abord de me déshabiller, dégrafe le soutien-gorge de Charlène et m’empare du haut de son shorty en dentelles.
Elle prend mes mains en signe d’acquiescement. Je lui retire ce dernier rempart de moralité.
Ma queue pointe en direction de son pubis. Ses tétons pointent en direction de mon torse. Nous sommes entrés dans un face-à-face de tous les possibles.
Sauf que nous sommes dans une cage d’escalier. Mais ce n’est pas le moindre charme de cette fille que d’apprécier l’ambiguïté de la situation.
Sans cesser de me regarder, elle glisse ses doigts entre ses cuisses et les enduit de mouille avant de les poser sur mes lèvres. Je découvre la saveur de son intimité en léchant un doigt après l’autre.
En jeu de miroir, je récolte une goutte qui perle de ma queue pour en mouiller les bouts de ses seins.
Il y a lors d’une première fois de chaque couple quelques étapes cruciales, des rites de passage incontournables dont le succès détermine la qualité de ce qui va suivre.
De fragiles instants suspendus qui ouvrent la porte étroite du septième ciel ou provoquent la chute fatale de libido.
Le déshabillage, mutuel ou séparé, est l’une de ces étapes. Sans doute la plus facile à franchir tant l’impatience de découvrir le corps de l’autre gomme souvent les détails techniques.
La distance à parcourir jusqu’à la couche en est une autre.
Finalement, précisément parce que cette étape représente le point final aux ébats, la manière de quitter ladite couche décide souvent des suites qu’aura la jeune relation.
Dans le cas de Charlène, sa manière de traverser nue son appartement devant moi, son apparente nonchalance soulignée par sa robe jetée sur son épaule, l’absence d’exagération de l’un ou l’autre mouvement de sa séduisante anatomie font de cette deuxième étape un modèle de perfection. Tout en accentuant mon érection et mon désir profond de m’unir à elle.
Elle ne se contente toutefois pas de traverser l’appartement et de s’allonger sur son lit en m’invitant à la rejoindre, comme l’auraient fait beaucoup d’autres femmes. Elle me force à patienter en faisant un détour par la cuisine. Là, elle sort une brique de lait, qu’elle boit bien maladroitement, au point de laisser couler des filets blancs sur ses seins et son ventre.
Pire, elle boit longuement, bruyamment, comme pour me montrer à quel point son corps est vivant, et exigeant en matière de nourriture, de boisson, de caresses, et de tout ce qu’elle attend de moi dans les heures qui suivront.
Son estomac repu, elle s’approche de moi, pose sa tête sur mon épaule, et dans la droite ligne d’un apprentissage de ses impérieux besoins corporels, elle me demande tout contre mon oreille si je préfère qu’elle aille pisser avant ou après le premier orgasme.
Elle sait parfaitement qu’en m’imposant de la sorte sa réalité physiologique, elle m’empêche toute transcendance romantique de son corps. Si mon désir y résiste, elle pourra s’offrir sans limites. Si sa réalité de chair et de sang me rebute, la messe impie sera dite.
J’avoue qu’avec d’autres femmes, dans d’autres circonstances, la crudité de certaines attitudes m’a irrémédiablement inhibé. Garder la tension érotique pendant qu’on enlève des collants que l’électricité statique fait crisser est un art difficile. Idem pour une protection hygiénique découverte au hasard d’une caresse.
Avec Charlène, sa question provoque un déclic en moi. D’une part parce que j’ai envie d’aller avec elle aussi loin que me pousse sa provocation. Mais aussi parce que je sens tout au fond d’elle, non pas uniquement le désir de me confronter à sa réalité charnelle, mais celui de m’offrir son corps, et en même temps la vie qui bouillonne en lui à mon contact.
De m’offrir non seulement son clitoris, sa vulve ou ses seins, qui sont comme la partie visible, presque aseptisée de l’iceberg orgasmique, mais surtout de m’offrir ce que la volupté va provoquer, va faire déborder de chacun des organes qui participeront au plaisir.
Ce qu’elle m’apprend, ce que j’ai voulu qu’elle m’apprenne d’elle, c’est que sans partager les larmes, la sueur, le sang et bien d’autres parfums et sécrétions amoureuses, nos ébats seraient incomplets. Sans tout cela, pas de vraie Charlène.
Étape suivante : comment démystifier toute velléité de romantisme amoureux en s’allongeant sur son lit. Sans même m’inviter à la rejoindre, Charlène se met à genoux au bas du lit, puis avance à quatre pattes jusqu’au milieu de l’alcôve, croupe à l’air, dévoilant son anatomie intime avec une ingénuité bien mal feinte.
Lorsqu’elle me suppose bien accroché, elle se retourne, s’allonge langoureusement, écarte largement les cuisses, et, dessinant un carré virtuel du milieu de ses cuisses, au milieu de son ventre, elle précise le terrain de jeu du premier set.
Dans l’état dans lequel elle prétend être, la faire jouir devrait être à ma portée. Mais dans mon for intérieur, je me sens glisser vers une lamentable catastrophe si je continue à laisser Charlène décider de tout. Je dois trouver très vite un moyen de reprendre la main, sinon la nuit sera terne.
Refusant d’entrer dans son rectangle des Bermudes, où les amants disparaissent certainement sans laisser de traces, je m’allonge non pas entre ses cuisses, mais à côté d’elle.
Percevant le danger, pour échapper à tout geste qui lui ferait baisser sa garde, elle change de position et me tourne le dos. La croupe qu’elle m’offre à contempler est particulièrement bandante.
La tentation fait partie de la pièce qu’elle veut me faire jouer.
Je prends ses hanches entre mes mains et avance mon bas-ventre jusqu’à effleurer ses fesses de la pointe de mon sexe.
Elle se retourne vivement, m’offrant à nouveau son visage. Une larme coule sur sa joue.
À tâtons, je reprends la même place que celle que j’avais devant la porte de son appartement. Mon torse contre son dos, mes mains sur son ventre, mes lèvres effleurant la peau parfumée de sa nuque. Je m’abandonne à la douceur de l’instant et m’endors enfoncé de quelques centimètres entre ses cuisses.
Une petite heure plus tard, le manque d’elle entre mes bras me réveille. Contrairement à son désir d’orgasme, qui s’est fait la malle au détour d’une phrase malheureuse, la portion de lait bue récemment a suivi ses voies naturelles et gonflé ses entrailles.
Dans un demi-sommeil, je la localise du côté de la salle de bain. Sauf qu’en tendant l’oreille, je réalise qu’elle ne donne pas libre cours à une miction libératrice, mais qu’elle parle à quelqu’un, sans doute au téléphone. Quelqu’un qui ne fait déjà plus partie de ses amis intimes, à en croire le peu de ce que j’entends de la conversation.
Charlène est visiblement du genre expéditif. La rupture avec son mec est consommée en quelques minutes. J’imagine sans peine la tronche du gars, largué sans ménagement à trois heures du matin.
Lorsqu’elle revient vers moi, son visage en dit long sur son état émotionnel. Elle essuie ses larmes d’un revers de main avant de s’agenouiller à un mètre de moi.
Elle se lève et va mélanger quelques plantules séchées avec du tabac qu’elle roule dans un papier à cigarette. Elle est déjà inaccessible, et ça me fait perdre tous mes moyens.
Sa nudité et les volutes de fumée au-dessus de sa tête forment une parfaite illustration des Fleurs du mal, qui va rester gravée en moi à jamais. Je comprends alors que je ne retrouverai pas de sérénité de cœur et de corps avant de revoir cette femme dans de meilleures conditions. Sans parler de ma relation du moment, qui va prendre un coup fatal derrière les oreilles.
Une succession de mauvais sorts a transformé en quelques minutes une promesse de volupté en une tragédie érotico-sentimentale, que les meilleurs auteurs de l’antiquité n’auraient pas reniée. Nous sommes plus intimement liés par les trucs pourris qui viennent de se produire que par une intense nuit de sexe.
Je me rhabille et me prépare à quitter le ring.
Juste avant que je referme la porte de son appartement, elle terrasse d’une phrase toute velléité de retrouvailles.
ooo000ooo
Je vis une existence assez morne au cours des mois qui suivent. Je me retiens toutefois de contacter Charlène. Même si j’en souffre, je lui fais confiance et respecte son désir de solitude.
Comme redouté, ma dernière relation finit rapidement de se déliter. Quelques aventures sensuelles y succèdent, mais sans qu’aucune ne me fasse autant vibrer que celle que j’ai vécue avec Charlène.
Elle tient sa promesse après de nombreux mois, sous la forme d’une étrange invitation.
Charlène,
après une intense période de recréation et d’accouchement d’elle-même,
désire la présence de son ami Thomas pour réaliser un fantasme très secret,
dès qu’il se sentira prêt à reprendre langue avec elle.
Tenue : sportive, indécente de préférence
PS : plusieurs mecs autour de moi, mais aucun en moi depuis notre dernière nuit.
Cash, comme à son habitude. Mais aussi beaucoup de pudeur entre les mots, le besoin de me faire comprendre qu’elle est restée vraiment seule, et qu’elle a donc bien préservé la petite pousse de notre amitié.
Suite à un échange de textos au cours duquel je lui confirme mon envie de la revoir, et de beaucoup plus si entente, elle m’invite à la rejoindre la nuit du 30 avril, en pleine campagne, au milieu de nulle part. Elle précise les coordonnées GPS de l’endroit où laisser ma voiture, avant une marche nocturne en forêt qu’elle prendra soin de baliser.
Il fait agréablement chaud. Mais de gros nuages s’amoncellent au-dessus de ma tête lorsque je sors de la voiture. Aucune trace de Charlène, si ce n’est la robe qu’elle portait lors de notre rencontre, pendue à une branche d’arbre non loin de la place de parc.
Des souvenirs de jeux de piste de mon enfance me reviennent… Ce n’est pas tout à fait le registre auquel je m’attendais, mais va pour une marche nocturne, si c’est le fantasme de la belle.
Par souci d’égalité vestimentaire, je suspends ma chemise à côté de sa robe.
J’emprunte torse nu le chemin qui entre dans la forêt voisine. Après une dizaine de minutes, je commence à craindre d’être sur une fausse piste. C’est là que je découvre un nouveau signe, le soutien-gorge qu’elle portait à l’époque, suspendu à une branche. C’est donc à ce genre de jeu qu’elle m’invite. Mon pantalon rejoint ses dentelles.
Une pluie drue commence à tomber pendant que je poursuis mon chemin dans la direction indiquée. Déjà bien arrosé, j’entre dans une clairière qu’un premier éclair illumine. Au centre, Charlène danse. Elle n’a gardé sur elle que le shorty que je lui avais retiré sur le palier de son appartement. Un tatouage très fin souligne l’arrondi de son épaule gauche, là où je l’avais embrassée. Il descend élégamment le long de son flanc avant d’effleurer le centre de son bas-ventre. Il doit symboliser son renouveau.
De grosses gouttes coulent le long de son torse et de son dos. Un nouvel éclair les fait briller dans la pénombre, alors que la pluie redouble d’intensité.
Charlène interrompt sa danse à mon arrivée et me prend tendrement contre elle, sans faire le moindre cas du tonnerre qui se rapproche.
Une musique s’élève soudain de je ne sais où. Une chanson de Maurane, d’abord à peine perceptible, puis remplissant tout l’espace (2).
J’avais mis la glace au frais,
Mon masque, enfin le seul qui m’va,
C’ui qu’on met toujours dans ces cas-là
Betty Boop à la peau trop encrée
Quand il est arrivé il m’a semblé si beau
Qu’un seul assaut me fût fatal
Son attrait m’a tuée
Quand j’ai vu tomber des larmes
Qui fuyaient le reflet des chandelles,
Un goût d’éphémère ou d’éternel
Apporté comme un coup dans le dos
Dieu que c’est bon quand il m’emmène
Dans les derniers refuges de l’obscène
Parler d’amour me f’rait de la peine
Tant c’était bon, Tant c’était bon
Tout pour type type type qui m’a m’a tout fait
Tout pour type type type qui m’a tout fait
Même m’aimer
J’ai dû fouiller là-dessous
Pour trouver qu’il était las de celles
Qui font d’imprenables citadelles
Juste au corps et de fougue élimée
Trop heureux
Que belle assaille
Il alla où mes élans voulaient qu’il aille
Il mit de l’or
Il mit le feu
Pilla mes rêves d’alors où tout m’était précieux
Que c’était donc aisé, que c’était long
Tout pour type type type qui m’a m’a tout fait
Je vous jure enfin que la chanson a tort et qu’il me manque
Que mes nuits se donnent aux mauvaises langues
Que j’ai voulu trop peu et qu’il me l’a laissé
Et depuis je caresse
Les contours de ce désert qui me reste de lui
Et tant pis si ma vie s’ébat dans l’infamie
D’un type type type qui m’a tout fait
Même m’aimer
J’avais mis la glace au frais,
Mon masque, enfin le seul qui m’va,
C’ui qu’on met toujours dans ces cas-là
Betty Boop à la peau trop encrée
Parler d’amour me f’rait de la peine
Tant c’était bon, Tant c’était bon.
Nous écoutons le message, étroitement enlacés, inondés par la pluie. Charlène ajoute une touche personnelle aux paroles de la chanson en m’avouant, les yeux dans les yeux :
Elle s’agenouille alors devant moi et me retire mon boxer. Puis elle reprend la fellation qu’elle avait commencée il y a six mois. Lentement, délicatement, elle m’excite du bout de la langue. Lorsque je suis bien raide et que des lancées de plaisir commencent à traverser mon ventre, elle se relève et me conduit vers un arbre isolé, auquel elle m’attache.
La mise en scène est irréelle, mais particulièrement excitante.
Et ce n’est apparemment pas fini. Comme par enchantement, la musique reprend. À Nougaro maintenant le soin de révéler son fantasme de danser nue sous la pluie, entre les bras d’un homme prêt à l’accompagner dans ce doux délire (3).
Entre les bras n’est d’ailleurs pas exact. Car après s’être complètement dénudée, elle se tourne et se serre, dos contre moi, exactement comme nous étions enlacés devant la porte de son appartement. Par quelques basculements du bassin, elle arrive à placer la pointe de mon sexe contre sa vulve. Les mains liées au tronc d’arbre, je ne peux rien faire d’autre que bander et tenter de la pénétrer de quelques centimètres. Pour le reste, elle s’offre et s’empare de moi selon sa volonté, selon ses pulsions de l’instant.
Et cet instant semble ne plus avoir de fin. Elle danse contre moi. Elle se pénètre de moi avec une infinie lenteur, contracte ses muscles intimes pour me faire partager son plaisir, puis m’éjecte hors de son ventre, pour mieux se caresser avec ma tige qu’elle fait coulisser sur toute la longueur de sa vulve.
La musique, la pluie, les éclairs, le tonnerre, tout rend ces retrouvailles hautement érotiques. La demi-obscurité qui nous entoure donne une touche magique à son corps, dont je distingue juste les formes, pleines et sensuelles.
Adam et Ève des temps modernes, sorcière et démon au sabbat de Walpurgis, nous sommes bousculés par des vibrations cosmiques dont nous n’imaginions même pas l’existence auparavant. Tour à tour femelle en chaleur, amante attentionnée, maîtresse intraitable, amie compatissante, Charlène m’offre toute la panoplie de ses charmes et de ses désirs intimes. Elle manipule avec une maîtrise inattendue un ascenseur libidineux qui me fait approcher du point de non-retour, puis débander, avant de retrouver vigueur par une reprise en main voluptueuse. Elle a découvert mes limites viriles et en joue avec délectation, sans pour autant me permettre de découvrir les siennes.
L’image du martyr de Saint-Sébastien attaché à un arbre me revient en mémoire (4). Sauf que ce n’est pas moi qui suis transpercé, mais ma flèche qui la transperce. Et que le martyr se limite à être soumis à son bon vouloir érotique. Il y a pire. Même si, à tant jouer avec mes limites érotiques, elle risque de me faire jouir beaucoup plus vite que ne le prévoit son fantasme raffiné.
C’est sur le chorus orchestral de Dansez sur moi de Nougaro qu’elle met une touche finale à nos ébats. Une main entre mes cuisses, appuyée contre mes boules prêtes à tout donner, l’autre main sur ma tige, elle m’excite sans hâte, mais avec une efficacité peu commune. M’enfermant ainsi entre ses doigts, elle sent tout ce qui se passe en moi avant même que j’en profite.
Aux premiers spasmes, elle dirige ma queue vers sa poitrine pour récolter ma semence sur ses seins et son ventre.
Je veux garder secrets les mots par lesquels elle m’encourage à l’inonder de la chaude averse qui se mélange sur elle aux gouttes de pluie. Certains mots scellent à la perfection l’intensité du désir mutuel et des sentiments amoureux. Ils n’appartiennent qu’à nous, à jamais.
Après le déferlement des dernières contractions, elle s’enduit les doigts de mes humeurs viriles et commence à se caresser. Tout va alors très vite tant elle semble avoir attendu cet instant avec impatience.
Quelques mouvements plus tard, tout son corps se tend, et elle jouit, un bras autour de mon cou pour mieux rester en équilibre.
Elle a posé sa tête sur mon épaule et par une longue litanie de mots de plaisirs et de tendresse, elle me fait partager ce qui déferle en elle. Tout comme l’intense bonheur qu’elle ressent à pouvoir communier, sans retenue, avec moi.
Par petites touches du plat de la main, elle entretient longuement son plaisir, et ce que je peux en partager, peau contre peau.
Une fois apaisée, elle passe sa main poisseuse sur mon torse. Des traces de sang apparaissent sur ma peau. Ainsi, le jour qu’elle a choisi pour nos amours est un instant de renouveau pour sa féminité. Un secret intime de plus qu’elle m’offre en cadeau de retrouvailles.
Après un baiser profond, elle replonge ses doigts dans son encrier intime, puis dessine le motif de son tatouage en encre menstruelle, de mon épaule au milieu de mon bas-ventre.
Profondément troublé par ce qu’elle me fait vivre, je m’agenouille devant elle pour embrasser son ventre. Elle s’agenouille en face de moi, puis me fait m’allonger dans l’herbe détrempée. Nous nous embrassons longuement, fougueusement, amoureusement. J’avance ma tige à nouveau raidie jusqu’au bord de son intimité. Juste pour lui faire sentir le désir que j’ai d’elle.
La pluie et nos caresses effacent progressivement les traces de sang et de sperme sur nos corps. Nous nous relevons aux premiers frissons de froid. Elle remet les objets de sa liturgie impie dans son sac, et me précède sur le chemin du retour.
Un à un, nous remettons les habits que nous avions abandonnés à l’aller. Plus rien ne laisse supposer l’intensité de ce que nous venons de vivre au moment où nous arrivons à nos voitures. Rien d’autre que les images, les sensations, les émotions, les parfums, et tout ce que la pénombre nous a permis de percevoir. Plus rien, sauf peut-être quelque chose de différent sur nos visages et dans nos regards.
Après un dernier et très long baiser, nous nous séparons, sans même penser à fixer de nouveau rendez-vous. Pas besoin non plus de consentement explicite, tant il est évident que seul un côte à côte quasi quotidien correspondrait vraiment au projet amoureux auquel nous aspirons.
ooo000ooo
(1) https://www.youtube.com/watch?v=exC9Wct_GV8 Si demain (S. Hardouin)
(2) https://www.youtube.com/watch?v=4tW6hrGdnFk Tant c’était bon (Maurane et Philippe Lafontaine)
(3) https://www.youtube.com/watch?v=EtvimvzUR-c Dansez sur moi (Nougaro)
(4) https://www.musee-archerie-valois.fr/explorer-les-collections/saint-s%C3%A9bastien-de-d%C3%BCrer/ Martyr de Saint Sébastien (Dürrer)