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Temps de lecture estimé : 28 mn
14/05/21
Résumé:  Les années 70... Des vacances en bord de mer... La mode du monokini... Deux couples.
Critères:  fh jeunes couple vacances plage jalousie cérébral revede voir exhib nudisme caresses échange nostalgie -libercoup
Auteur : Patrick Paris  (Comment démêler la réalité de la fiction)            Envoi mini-message
Proposition indécente

Devant ma page blanche, j’attends l’idée…

En ouvrant un vieux carton de photos bien rangé dans ma cave… Eurêka !


Les années 70… Des vacances en bord de mer… Les plages du Languedoc… La liberté issue de mai 68… La mode du monokini… deux couples Olivier et Véronique et leurs amis Gérard et Nathalie.


Une nuit d’insomnie… J’ai trouvé une intrigue… Quelques échanges avec Lætitia jamais à court d’idées ni avare de conseils. De plus, c’est un fin cordon-bleu, mais ça, c’est une autre histoire.


Nous sommes en 1977. Olivier nous raconte ses vacances avec son épouse Véronique.



---oOo---



Chacun ses habitudes. Depuis que nous avons découvert les vastes plages de sable fin de La Grande Motte, nous y retournons régulièrement tous les étés.


Héritage de mai 68, comme beaucoup de femmes, Véronique avait jeté ses soutien-gorge aux orties depuis longtemps, sans se soucier du décolleté de ses robes ni de la transparence de ses chemisiers.


En vacances, le haut de son maillot de bain ne quittait plus sa valise, la mode topless faisait rage depuis quelques années. Elle n’achetait plus que des bas qui au fil des années avaient rétréci à la limite du raisonnable.


Sur la plage, indifférent au regard des autres hommes, j’étais très occupé avec nos voisines qui avaient les mêmes habitudes vestimentaires que ma chérie.


J’ai oublié de dire qu’à cette époque, Véronique et moi nous avions la trentaine. Installés à Paris, nous étions mariés depuis suffisamment longtemps pour envisager de fonder une famille. Nous n’avions que quatre semaines de congés payés. Le rituel s’est installé, trois semaines l’été en bord de mer, et une l’hiver pour faire du ski.


Les premières années, budget oblige, nous sommes allés en VVF, pension complète, ambiance sympa et pas trop cher. C’est là que j’ai appris à faire de la planche à voile, et Véro à bronzer intégralement. Les années suivantes, nous avons décidé de visiter le vaste monde, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud, le Moyen-Orient… mais, nous n’aurions jamais sacrifié notre semaine dans le Languedoc, au mois de juin, avant le rush des vacances scolaires. Je voulais parfaire ma technique en windsurf, et Véronique entretenir son bronzage avant l’été.


Nous avions visité la région dans tous les sens, Aigues-Mortes, Saint-Guilhem-du-Désert, Nîmes et ses vestiges romains, le Pont du Gard… aussi, cette semaine était maintenant destinée au repos, nous passions nos journées dans l’eau et au soleil.


Nous louions un petit studio au Grau-du-Roi, charmant petit port proche de La Grande Motte qui donnait accès à une plage plus sauvage, peu fréquentée à l’époque, l’Espiguette, berceau du naturisme où nous avons connu la joie de pouvoir nous baigner nus.


J’avais rencontré Gérard lors d’un stage de planche à voile, tandis que son épouse Nathalie se faisait bronzer avec Véronique en nous attendant. Nous nous retrouvions tous les ans avec plaisir. La plastique de Nathalie n’avait plus aucun secret pour moi depuis longtemps, et je remarquais que Gérard prenait toujours autant de plaisir à détailler Véro quand elle se changeait sans faire attention à ses voisins.


Nos amis habitaient Montpellier depuis leur mariage. Un boulot dans le sud, le rêve pour deux originaires de l’est de la France. Ils ont rapidement acquis un petit pied à terre à La Grande Motte. Malgré leurs nombreuses invitations, nous avons toujours préféré louer notre petit studio, pour pouvoir, sans se le dire, faire l’amour où nous voulions, quand nous voulions, sans aucune contrainte. Ça sert à ça les vacances.


Ce sont eux qui nous ont fait connaître la plage de l’Espiguette, nous nagions et profitions du soleil ensemble en toute liberté. Je fus surpris, agréablement surpris, en découvrant que Nathalie était entièrement épilée… plus aucun poil, une peau lisse comme celle d’un bébé. Véronique fut encore plus surprise que moi, je n’ai donc pas été étonné que le lendemain, elle m’annonça que l’après-midi, Nathalie l’emmènerait voir son esthéticienne.


Je fus troublé lorsque, le soir même, j’ai découvert le petit ticket de métro qui ornait le pubis de ma chérie. Je dois avouer que je la redécouvrais, ne l’ayant jamais vue aussi nue. Elle me parla de la jeune fille rousse pleine de taches de rousseur qui s’était occupée d’elle. Sa remarque « Non, non, ça ne m’a pas fait mal, au contraire » mit mon esprit imaginatif en ébullition. « Ah, ces hommes ! » me dit-elle en me faisant une grosse bise, juste avant que je ne l’allonge sur le lit pour partir à la découverte des zones ignorées jusque-là. Je crois que Véro fut doublement satisfaite d’avoir écouté son amie.


Le lendemain, le regard que je jetais de temps à autre à Nathalie étendue sur sa serviette n’avait d’égal que le regard de Gérard sur Véronique, côté face, faisant la même découverte que moi. Il a dû remercier sa femme de cette initiative. Cette vie en plein air, sans aucun vêtement, a boosté notre libido, si tant est qu’elle eût besoin de l’être. Nous faisions l’amour à toute heure du jour et de la nuit, dans toutes les positions, suivant l’envie du moment.


Nos amis sont venus deux fois nous voir à Paris, à l’occasion d’un des week-ends prolongés du mois de mai. Nous les avons reçus avec plaisir, c’était avant d’acheter notre maison en banlieue.


Gérard est sympa… mais dragueur. Il aime charmer toutes les femmes, je dois dire avec un certain succès. Même Véro a subi ses flatteries à répétition, c’est devenu un jeu entre nous. D’ailleurs, je drague aussi Nathalie, sa femme, discrètement, sans vraiment envisager quoi que ce soit de concret. Juste une façon de rendre hommage à sa beauté. Je pense que ni l’une ni l’autre ne nous prend vraiment au sérieux.


Une fois, Gérard est venu seul à Paris pour son travail. Nous l’avons hébergé deux jours. Le soir, il est rentré très tard ou plutôt très tôt le matin. Je ne lui ai rien demandé, mais avec Véronique nous avons été tristes pour Nathalie.



---oOo---



Cette année, comme tous les ans, direction le Languedoc pour une semaine de farniente, avant de nous envoler pour la Jordanie, les châteaux du désert, le site méconnu de Jerash à la frontière avec la Syrie, Amman, la mer morte, le désert du Wadi Rum et bien sûr Pétra, le joyau du voyage, notre rêve.


Étant pris par leur travail, Gérard doit nous rejoindre en milieu de semaine, Nathalie moins chanceuse devra attendre le week-end. Cette fois, Véro est passée chez l’esthéticienne à Paris avant de partir. Pour mon plus grand plaisir, le ticket de métro a disparu.


En arrivant, la vraie vie commence, finis les tracas parisiens, direction la plage de la Grande Motte pour notre premier bain de mer. Véronique ne veut pas de marques dès le premier jour. Après avoir fait le plein de notre frigo et avalé un déjeuner rapide, nous décidons d’aller sur la plage de l’Espiguette loin de la foule, où le nudisme est de rigueur. Nous sommes seuls au monde, comme Adam et Eve au paradis. Quelques photos, j’immortalise ces moments pour nos longues soirées d’hiver. Rapidement, Véro prend une jolie couleur café au lait du plus bel effet.


Trois jours après, nous retrouvons notre ami Gérard qui a enfin pu se libérer. Ensemble, nous allons sur notre plage favorite. Notre ami a déjà vu de nombreuses fois Véronique dans le plus simple appareil. Sans fausse pudeur, elle s’allonge sur sa serviette après avoir rangé méticuleusement son maillot dans son sac, exposant sa nudité aux caresses du soleil. Gérard et moi, nous ne sommes pas en reste, allongés sur le ventre de chaque côté de Véro, nous somnolons alanguis par la chaleur.

Véronique se lève d’un bond, je sursaute :



Nous sommes deux volontaires, Véro s’éloigne en nous criant :



Je les suis des yeux. Ils partent en courant et s’arrêtent en arrivant au bord de l’eau. Les pieds dans les vagues, Véronique se retourne pour me signaler d’un geste que l’eau est froide. Gérard pose son bras sur ses épaules, et lui indique un point en mer, la voile d’un bateau au loin. Et tout doucement, de façon très naturelle descend sa main, qui lui caressant le dos atterrit sur ses fesses. En une fraction de seconde, je prends conscience qu’il est en train de peloter ma femme. D’un bond je suis sur pied, mais Véro réagit vivement, elle s’écarte et lui fait face. Je n’entends pas ce qu’elle dit, mais je perçois qu’elle n’est pas très contente de cette initiative.


Le plantant là, elle plonge dans la mer et nage vers le large. Lui, pas très courageux, prend son temps pour se mouiller. Je les perds de vue, parfois deux têtes émergent d’une vague. Je ne peux m’empêcher de les chercher, les yeux en alerte. Enfin Véronique émerge des flots, elle se dirige vers moi en marchant tranquillement, son corps ruisselant dans la lumière du soleil. J’ai juste le temps de faire quelques photos qui rejoindront mon album personnel.

Elle est suivie de notre ami qui la rattrape en courant. Elle me sourit quand je lui tends sa serviette. L’incident est oublié, je ne fais pas de réflexion :



Je ne bouge pas, elle s’assoit à côté de moi, je la prends dans mes bras. C’est elle qui aborde le sujet qui me préoccupe :



Pas certaine que j’ai raison, Véronique se blottit contre moi et m’embrasse. Gérard qui a fini de se sécher s’assoit de l’autre côté de Véro :



Sa présence semble exaspérer Véronique qui se lève, nous offrant une belle vue sur son intimité, et va étendre sa serviette deux mètres plus loin. Elle s’allonge sans faire plus attention à nous, côté pile, côté face. Notre ami ne perd rien du spectacle. Il fait vraiment très chaud. Je me décide à aller piquer une tête dans la mer. Quand je reviens, Gérard est toujours assis sur sa serviette, observant de loin Véronique qui se retourne une nouvelle fois.



---oOo---



L’après-midi se termine, nous rentrons en ville. Tandis que Véronique va essayer la petite robe qu’elle a repérée ce matin en arrivant, Gérard et moi, nous buvons une bière sur une terrasse face à la mer. Après avoir pris des nouvelles de Nathalie, le temps est aux confidences :



Et changeant de sujet :



Sa proposition me laisse sur le cul comme on dit. Quel culot ! Véronique est-elle au courant ? Sa robe n’est-elle pas un prétexte pour nous laisser discuter seul ? Je décide de jouer le jeu pour en savoir un peu plus :



Je suis abasourdi par sa demande, et ce qu’il me dit de Véro. Il faudra que nous parlions ce soir :



Je préfère ne pas relever. Il rajoute :



J’ai du mal à me retenir, à ne pas lui mettre mon poing dans la figure. En même temps, l’attitude de Véro m’interpelle, serait-elle vraiment partante pour un plan à trois ? Je ne peux y croire. Relax, je continue à sourire :




---oOo---



Le soir même, Gérard nous laisse seuls. Petit apéritif en tête à tête avec Véronique. Je ne tourne pas autour du pot, je lui raconte en détail la conversation que j’ai eue avec Gérard, et sa proposition. Sa réaction est vive :



Nous essayons de ne plus y penser, il ne va tout de même pas nous gâcher la soirée, nous gâcher nos vacances. À peine couchés, les esprits échauffés, nous nous jetons dans les bras l’un de l’autre. Véronique est tendre, elle m’embrasse, me caresse… Elle en veut toujours plus. Un vrai feu d’artifice, ce n’est pas pour me déplaire.


Je reviens vite de la salle de bain pour me glisser entre nos draps, la laissant se prélasser sous la douche, quand elle viendra se coucher je la reprendrai dans mes bras. Tandis que le sommeil me gagne, mes pensées retournent vers Gérard. Je ne peux ignorer sa proposition, comment a-t-il osé ? Croyait-il que nous accepterions ? L’a-t-il déjà fait avec d’autres couples ? Et si Véro lui avait donné son accord… Non, je ne peux pas douter d’elle… Pourtant…


Des images passent et repassent dans ma tête, envahissent mon esprit, et si… :


Après dîner au restaurant, nous allons chez lui boire un verre, et finir la soirée comme il nous l’a proposé. Assis à côté de Véro, Gérard passe ses doigts sur son bras, la frôle plus qu’il ne la caresse. Il s’approche et dépose des baisers dans son cou. Elle tourne lentement la tête, leurs lèvres se touchent, petits baisers, ils se butinent les yeux dans les yeux, et soudain leurs bouches se soudent, dans un long baiser langoureux, leurs langues se mélangent. Véro s’abandonne entre ses bras, elle m’a oublié, je ne suis plus là.


Les mains de Gérard font connaissance de ce corps qu’il a vu toute la journée qu’il a dû enlacer dans l’eau, à l’abri des regards, de mon regard, en cachette. Ce corps qu’il désire. Une main se glisse sous son chemisier, caresse sa poitrine, joue avec ses tétons… Enhardi par notre acceptation, il prend son sein à pleines mains et le malaxe. Je devine la poitrine de ma femme palpitant sous le fin tissu de son vêtement.


Véro tourne la tête vers moi, me voit-elle ? Son sourire légèrement gêné m’est-il adressé ? Prenant de l’assurance, Gérard ouvre son chemisier en grand, fait jaillir sa poitrine qui trahit son excitation. Sa bouche descend, petits coups de langue. Véro tremble sous ses caresses, son corps tendu vers lui.


Tout en continuant à lui peloter la poitrine, Gérard a posé son autre main sur sa cuisse. Elle remonte lentement, faisant se soulever la robe, me permettant de voir sa culotte qu’il atteint rapidement. Ses doigts l’écartent, dévoilant son intimité qui luit de plaisir. Il joue avec ses lèvres, avec son clito. Véro laisse entendre un râle de plaisir, en écartant ses cuisses pour lui faciliter l’accès. Je m’aperçois qu’il est nu. Je ne l’ai pas vu se déshabiller, son sexe est raide, le gland triomphant. Il se frotte sur la cuisse de Véro tout en explorant son sexe. Elle ne dit rien, la tête rejetée en arrière, appuyée sur le dossier, elle s’offre à lui.


Gérard fait glisser son string, l’allonge sur le canapé, la tête sur un coussin, une jambe dans le vide, l’autre repliée. Instinctivement, Véronique pousse son bassin vers celui qui va la posséder. Vers celui qu’elle a choisi ce matin quand elle s’est baignée, m’abandonnant sur la plage.

Sans me regarder, il murmure « ta femme est belle » en la pénétrant. Véronique tourne son visage vers moi, il reflète son plaisir, elle me sourit, reconnaissante…


NON ! Je me réveille en nage. Ouf ! Ce n’était qu’un rêve… plutôt un cauchemar. Mais quelle trique ! J’ai rarement bandé aussi fort en dormant depuis les rêves érotiques qui berçaient mon adolescence. À côté de moi, Véronique dort paisiblement, un sourire aux lèvres. Rêve-t-elle aussi ? Elle est nue, le drap a glissé. Je ne me lasse pas de la regarder, son corps alangui légèrement bronzé, ses seins, ses petites fesses potelées, son pubis recouvert d’une fine toison laissant deviner la fente de ses lèvres. Tout me plaît en elle, je lui fais une bise sur l’épaule en faisant attention à ne pas la réveiller « Dors bien, mon amour ».


J’ai honte d’un tel rêve. Mes yeux se ferment, la respiration régulière de Véronique me berce, je me rendors, rassuré. Au matin, l’eau de la douche me réveille. Je rejoins Véro dans la salle de bain, agréablement surprise : « déjà réveillé, mon cœur ». Elle se pend à mon cou, m’embrasse tandis que mes mains parcourent son corps et la retournent. Machinalement, elle pose ses mains sur le carrelage, se cambre en me présentant ses fesses, elle est prête, moi aussi. Je me couche sur elle, lui pétris les seins tout en la pénétrant. Quelques va-et-vient suffisent à déclencher notre jouissance. Elle pousse un petit cri, je me répands en elle.



Je l’embrasse tendrement avant d’aller préparer le petit déjeuner, la laissant terminer de se faire belle. Devant son bol de café, après avoir ingurgité trois grandes tartines, elle me regarde soucieuse :




---oOo---



Petit tour en ville. Véro va s’acheter la robe d’été qu’elle a vue hier. Juste en culotte dans la cabine d’essayage, je me fais la réflexion que le vendeur a vraiment un bon job. Nous déjeunons dans un restaurant en bord de mer, c’est là que nous avons donné rendez-vous à Gérard pour passer l’après-midi ensemble.


Décontracté, il arrive alors que nous prenons le café :



Il fait la grimace, si beaucoup de femmes sont seins nus, ici, personne ne fait de l’intégral, dommage. Mais il ne dit rien, il ne va pas gâcher ses chances en la contrariant. On s’installe sur la plage, il y a du monde, mais on ne se marche pas encore les uns sur les autres comme sur les plages de la Côte d’Azur. Nous sommes bien placés, je me plais à regarder nos voisines, tandis que Véro se rend aux toilettes, je sens que Gérard attend une réponse. Je le laisse venir… Enfin il se lance :



Quel salaud ! C’est qu’il y croit vraiment.


Véronique est étendue sur sa serviette entre nous. Comme les autres femmes, elle a gardé un mini qui a du mal à cacher ses fesses. Gérard délaisse bien volontiers nos voisines, en imaginant sa soirée.


Regard complice avec Véro. Il ne sait pas ce qu’on lui réserve. Elle se lève :



Gérard fait un bond. Il est volontaire, ben voyons… En prenant mon temps, je prends le bras de Véronique :



Et à Gérard :



Il me jette un œil noir, mais lorsqu’il voit mon sourire et le clin d’œil que je lui fais, il comprend que je veux rester seul avec ma femme. Son air complice m’amuse. Dans l’eau, je profite un peu de notre solitude pour caresser ma chérie qui n’attendait que ça. En la serrant dans mes bras, elle devine que même dans l’eau, elle ne me laisse pas indifférent. Sa main experte plonge dans mon maillot. Je vais avoir des problèmes pour sortir de l’eau, cette réflexion l’amuse. J’essaie de me venger, mais elle veille, nous nous embrassons en plongeant sous les vagues.


Avant de sortir, nous répétons le petit scénario mis au point hier au soir avant de nous endormir. À nous deux, Gégé. La plage se vide, la nuit va bientôt tomber. Grand seigneur, Gérard nous invite dans un restaurant réputé pour ses fruits de mer. On en profite au maximum, c’est lui qui paie. Il ne le remarque pas, tout à sa joie de pouvoir finir sa soirée avec Véronique. D’autant que je lui ai dit que nous passerions comme prévu la soirée chez lui pour boire un dernier verre. Il me jette un regard de remerciement, je lui réponds d’un petit signe de tête. Je le sens guilleret, quel con !


Véronique s’est assise sur son canapé, à côté de lui, moi en face dans le fauteuil. Un verre à la main, je lui confirme notre accord :



Son sourire béat fait peine à voir. Véronique fait sa timide, en baissant les yeux, telle la victime consentante pour le bonheur des mâles. Gérard pose son verre, et passe son bras derrière ses épaules. Il la regarde dans les yeux et le plus sérieux du monde :



Je sens que Véro a envie de rire, mais elle garde son sérieux et fait l’innocente. L’autre prend ça pour une acceptation et sans attendre de réponse passe à l’attaque. Véronique ne s’y attendait pas, moi non plus d’ailleurs. Son bras la tient derrière ses épaules, un baiser que Véro arrive à éviter en tournant la tête, mais déjà sa main lui pelote les seins.

Ouf, un rapide ! Véro est plus rapide que lui, elle se lève d’un bond et vient s’asseoir sur mes genoux en minaudant. Elle pose ses lèvres sur les miennes, tout en le regardant langoureusement :



Véronique ne dit rien, mais acquiesce de la tête. Gérard semble affolé :



Véro, comédienne en diable, enfonce le clou :



Gérard se trouble, il bafouille :



Véro se lève et se dirige vers le téléphone posé sur une petite table à l’entrée. Gérard a l’air paniqué, la bouche ouverte, aucun son ne sort.


Véronique décroche le combiné :



Sans attendre la réponse de Gérard, elle se ravise et raccroche :



Il se fait tard, nous prenons congé de notre ami qui a perdu de sa superbe.




---oOo---



Comme convenu, nous nous retrouvons au bar de la plage. Nathalie est arrivée en fin de matinée. Nos femmes se tombent dans les bras :



Je fais deux grosses bises à Nathalie, Gérard hésite à faire la bise à Véro. C’est elle qui, enjouée, se jette à son cou pour l’embrasser amicalement, déclenchant cette remarque de Nathalie qui sans le savoir ne manque pas de saveur :



Ce qui nous fait tous bien rire, sauf Gérard, éternel rabat-joie.


Nathalie a hâte d’aller piquer une tête dans la grande bleue. C’est Véro tout sourire qui propose :



Elle jette un regard complice à Nathalie qui accepte, sachant dans quelle tenue elles vont pouvoir se baigner. Je suis ravi de cette initiative, j’ai un excellent souvenir de Nathalie. Seul Gérard bougonne en rejoignant notre voiture. Depuis hier, nous ne lui avons rien dit. Il a certainement encore peur que nous parlions à Nathalie de sa proposition.


Après avoir garé notre véhicule, nous marchons un peu sur la plage pour trouver un coin tranquille, enfin… un coin. La plage est plate à perte de vue, déserte, juste quelques personnes isolées. Sans nous concerter, nous posons nos serviettes, pas trop près du bord de l’eau. Les voisins les plus proches sont à plus de 100 mètres, un couple qui, comme nous, cherche à se baigner à l’abri des regards. Sans perdre une seconde, Nathalie défait sa robe qui tombe à ses pieds, dévoilant sa poitrine, un peu plus forte que celle de Véro, couverte d’un hâle discret, sans aucune marque. Véro n’est pas en reste, alors que Gérard et moi sommes encore à enlever nos t-shirts, nos deux belles sont en petite culotte, plus pour longtemps.


Moment magique, elles courent vers l’eau, nous offrant une vue imprenable sur leurs petites fesses. Comme moi, Gérard ne détache pas son regard du spectacle qu’elles nous offrent. Pour le taquiner un peu, je lui dis :



Ce n’est pas lui qui me dira le contraire, mais je ne crois pas s’il apprécie le compliment à sa juste valeur.


Nos épouses, les pieds dans l’eau marquent un temps d’arrêt avant de plonger dans les vagues. J’aimerais faire une photo pour immortaliser cet instant, mais ce n’est peut-être pas une bonne idée. Assis sur notre serviette, je repense à ce que nous avons décidé ce matin avec Véro. Gérard ne perd rien pour attendre. C’est lui qui rompt le silence :



Devant son silence, j’enchaîne :



Nous restons silencieux, comme deux mecs à poil, à regarder la mer en attendant le retour de leurs femmes. On ne les voit plus, elles nagent trop loin, j’ai pourtant dit cent fois à Véro qu’il faut faire attention, il y a des courants.


Enfin les voilà, deux naïades sortant de l’eau dans le plus simple appareil, face à nous. Tandis que je tends une serviette à Véro, elle secoue ses cheveux et nous arrose :



Gérard trouve une excuse :



Nathalie en profite :



Véro pose sa serviette contre la sienne :



Nathalie me tire par la main. En marchant, je pose négligemment mon bras sur ses épaules, je me garde bien de descendre ma main jusqu’à ses fesses.

Les pieds dans l’eau, je me retourne, Véro et Gérard sont en grande discussion. Je leur adresse mon plus beau sourire avant de courir dans les vagues qui viennent mourir sur le sable. Avec Nathalie, nous nageons vers le large.


Véronique m’a raconté ce qu’ils se sont dit pendant qu’on se baignait. C’est elle qui a engagé la discussion :



Cette fois, il est sans voix. Ma petite révélation va faire son chemin.


Il n’a pas le temps de répondre, le retour d’Olivier et de Nathalie qui arrive la main dans la main, le sourire aux lèvres, stoppe nos confidences.

Gérard doit se poser un tas de questions en regardant sa femme. Je prends mon air le plus innocent. Olivier comprend que j’ai distillé le venin dans son esprit.


De son côté, Olivier… mais, je le laisse reprendre le cours de son récit.


En allant dans l’eau, je sais que Gérard nous regarde, je pose mon bras sur l’épaule de Nathalie, nos hanches se frôlent. Si nous n’en avions pas parlé avec Véro, jamais je n’aurais osé, et elle serait déjà sur moi toutes griffes dehors. Mais là, tout est normal, elle discute tranquillement avec Gérard.


Dans l’eau nous nageons vers le large. Quel plaisir de nager nu, sentir l’eau glisser sur son corps. Un maillot ce n’est pas grand-chose, mais les sensations sont tellement différentes. Seul inconvénient typiquement masculin, quand l’eau est trop froide. J’en fais la remarque à Nathalie, qui acquiesce en se moquant de moi.


J’ose rajouter « C’est aussi bon pour la vue. Se rincer l’œil fait du bien aux yeux », réflexion qui la fait éclater de rire alors que je lui prends la main, une fois sorti de l’eau, pour courir vers nos conjoints.

Nathalie apostrophe son homme :



Il bougonne, mais ne bouge pas.


Nathalie, toujours souriante :



Mon sourire angélique est autant à l’adresse de Gérard que de Véronique.


L’après-midi se passe moitié dans l’eau, moitié à se dorer au soleil, dessus, dessous. Je remarque que cette année, comme Nathalie, Véronique n’a aucune marque disgracieuse de maillot, son bronzage est uniforme. Je ne me lasse pas d’admirer nos deux femmes ni les rares touristes qui passent en marchant les pieds dans l’eau.


En nous rhabillant, j’invite tout le monde au restaurant, il faut finir la journée sur une note plus gaie, surtout que c’est notre dernière soirée. Nathalie me saute au cou et me fait une grosse bise sur la joue :



Seul Gérard semble soucieux. Sa conversation avec Véronique le turlupine, il se serait bien passé de dîner avec nous.


Pour finir notre séjour, je choisis un restaurant que nous connaissons bien au Grau du Roi, plateau de fruits de mer et vin blanc. L’ambiance est au beau fixe, le vin doit y être pour beaucoup. Nous ne nous éternisons pas, il nous faut rentrer. Demain, nous avons prévu de partir à la première heure, les vacances sont terminées. Direction Paris, lundi le boulot recommence.


En nous séparant, Véro glisse un petit papier dans la main de Nathalie, assez discrètement pour que Gérard comme moi puissions bien voir son geste. Gérard devient blême, il jette un œil noir à Véronique. Nous nous quittons en nous faisant la bise. Je serre un peu Nathalie dans mes bras, sentant ses tétons qui pointent sous sa robe légère. Il n’y a pas de petit plaisir.


Avant de nous coucher, nous terminons les valises pour être prêts à partir demain matin :



Elle me détaille alors sa conversation avec Gérard quand j’étais dans l’eau avec Nathalie, et conclut :



Ce soir, deux autres n’ont pas trouvé tout de suite le sommeil. Je serai fatigué demain sur la route du retour.

En prenant notre douche, après le troisième round, Véro me fait un grand sourire épanoui, récompense de la performance du jour. Je cherche une excuse ou plutôt une explication, « ce sont sûrement les fruits de mer », « bien sûr me dit-elle ironiquement ».



---oOo---



L’année suivante nous ne sommes pas descendus dans le sud, Véro devait accoucher début septembre, les transports étaient déconseillés. Puis les enfants se sont succédé tous les deux ans, à trois nous avons estimé avoir assez travaillé pour la patrie.


Avec les enfants, nos vacances sont devenues plus sages, disons plus tranquilles, nous partageant entre les grands-parents, et des hôtels clubs avec garderie. Sans perdre pour autant le plaisir de pouvoir nous baigner sans maillot quand l’occasion se présentait.


Au fil des années, nous avons perdu contact avec nos amis Gérard et Nathalie, enfin nos amis, disons des rencontres de vacances. Après quelques cartes de vœux en fin d’année restées sans réponse, nous les avons oubliés, eux aussi certainement. Une page s’est refermée. Ils avaient fait partie de nos années d’insouciance, moitié étudiant, moitié adulte. Nous sommes une famille maintenant.


Avec Véronique, nous évoquons parfois ces années avec un peu de nostalgie. « Nous en avons bien profité » est immanquablement sa conclusion. Je repense à la proposition de Gérard, pas gonflé tout de même, Véro s’en souvient-elle comme moi aujourd’hui ?


Les enfants ont grandi. La mode a changé. Les femmes osent de moins en moins enlever le haut de leur maillot sur la plage. Excès de pudibonderie, pression sociale, ou peur du soleil ? Seules celles qui avaient connu cette époque le font encore, comme Véronique, mais pas partout, et pas devant n’importe qui.


Et au lit me direz-vous ? Notre amour a évolué avec le temps… notre sexualité également. Peut-être faisons-nous l’amour un peu moins souvent, certainement, mais toujours avec passion, toujours complices.


Lorsque nos parents gardent les enfants l’espace d’un week-end, nous retrouvons nos réflexes de jeunes mariés, grasse matinée coquine le dimanche au réveil, sous la douche, prendre notre café dans la cuisine sans avoir besoin de passer un peignoir, et vérifier le soir qu’il est toujours très agréable de faire l’amour sur le canapé devant la télévision. Nous nous préparons à vieillir ensemble, en feuilletant de temps en temps l’album de nos souvenirs.


Revenons quelques années en arrière, dans les années 2000. Les enfants n’avaient qu’une dizaine d’années. En déplacement professionnel à Montpellier, lors d’un séminaire, je fus surpris de me trouver face à Nathalie, elle aussi surprise que moi. Elle n’avait pas tellement changé. Heureux de nous revoir, nous avons déjeuné ensemble, en évoquant nos vacances, nos familles :



J’ai alors compris l’étrange proposition de Gérard. J’étais gênant. La seule possibilité de coucher avec Véro était de me faire son complice. Il a essayé. Quel salaud !



Je préfère ne pas répondre… un ange passe, lui seul connaît la réponse.


En rentrant de mon séminaire, je n’ai rien dit à Véro de ma rencontre avec Nathalie.


Le soir, sur notre canapé, je ne regarde la télé que d’un œil. Collée à moi, Véronique laisse mes mains se faufiler sous son chemisier :



Pour toute réponse, mes lèvres se posent sur les siennes.


Un ange passe, à moins que ce ne soit un petit diable.