Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 20265Fiche technique22541 caractères22541
Temps de lecture estimé : 13 mn
18/05/21
Résumé:  La magie d'un couple, c'est qu'en cas de panne grave, l'autre peut avoir la solution...
Critères:  fh couple cadeau amour voir massage caresses nopéné humour -humour -couple
Auteur : Mlle Fanchette  (On peut être fleur bleue et chipie !)            Envoi mini-message
Le coup de la panne





Il lève les yeux de son ordinateur et lance un regard prudent à la furie qui peste depuis le début d’après-midi derrière son cahier. Autour d’elle, la table est couverte de bouts de post-it, de carnets en tout genre, de crayons et autres stylos, l’ensemble formant un capharnaüm dont elle seule saisit la logique. Encore que… quand il la voit trifouiller là-dedans en râlant, il a parfois quelques doutes.



Prudemment, il referme son portable et le pose sur la table basse pour s’extirper de son refuge au fond du canapé et s’approcher de la furie qui s’en prend désormais à son cahier. Toujours avancer avec lenteur, sans brusquerie, et se placer ostensiblement dans le champ de vision d’un animal sauvage avant de l’aborder, sans quoi il n’est pas garanti d’échapper à une morsure.



Elle sursaute, surprise, puis pousse un long soupir en lançant rageusement son stylo sur la table.



Il jette un œil vers les pages noircies et sauvagement raturées qui s’égayent autour d’elle.



Elle soupire encore bruyamment en fustigeant son cahier du regard, furax. Patiemment, il attend qu’elle se calme et réponde. Elle se renverse finalement sur sa chaise, lasse, frustrée, fatiguée. D’une voix vaincue, elle brise le silence :



Elle fulmine toute seule sur son siège, un genou remonté sous son menton, tandis qu’il écoute stoïquement en s’efforçant de ne pas sourire. Exercice ô combien compliqué à la voir avec son chignon à la diable, son T-shirt trop grand qui lui a glissé sur l’épaule et son grand discours sur la mécanique de son incompétence ! Surtout, rester attentif et de marbre…



Rageusement, elle plonge la main dans le paquet de bonbons éventré parmi les notes. Il s’autorise un petit rire en la regardant mâchouiller les sourcils froncés, la mine boudeuse.

Il n’y a pas de doute, l’heure est grave : elle est en train de péter un câble à s’énerver sur son pauvre cahier innocent pour une simple panne d’inspiration. Dans ces cas-là, il n’y a pas trente-six solutions :



Elle se retourne pour ranger ses affaires répandues, mais il l’en dissuade, l’index levé avec autorité :



Les yeux plissés, elle lui lance un regard sceptique sans cesser de tendre les mains vers son capharnaüm.



Elle pouffe devant sa posture digne, le doigt pointé vers le couloir, l’œil terrible dans son T-shirt-caleçon-pantoufles. Elle renonce cependant à remettre de l’ordre, plus par peur de lui faire perdre ses illusions que par docilité, et file jusqu’à la salle de bain. Elle ressort presque aussitôt, n’ayant ôté que son pantalon.



Elle revient bientôt avec l’étoffe et ferme la porte. Moins de dix secondes se sont écoulées quand elle ressort en pestant à la recherche d’une brosse. Elle tourne, vire, trifouille dans tout l’appartement, vêtue de son grand T-shirt pour finalement retrouver l’objet en évidence, sur une étagère.

Patiemment, il la regarde disparaître à nouveau. Mentalement, il compte les secondes et se mord la lèvre pour ne pas rire quand elle ressort de la salle de bain à la recherche de Dieu sait quoi… il est visiblement le seul d’ailleurs, car elle s’arrête bientôt au milieu de la salle, une main sur la tête, l’autre sur la hanche, vêtue en tout et pour tout d’une petite culotte.



Il se dispense prudemment de tout commentaire, mais n’en pense pas moins en l’enveloppant d’un regard appréciateur, tandis qu’elle retourne d’où elle est venue avec une démarche qu’elle ignore ondulante.


Elle disparaît, et peu après, miracle, il entend enfin l’eau couler. Il esquisse un sourire et se faufile comme un voleur vers la chambre. Vif et discret, il met un peu d’ordre puis ouvre un tiroir, la mine réjouie. Si elle s’imagine que soirée détente rime avec soirée film, elle va être surprise…


Pendant ce temps, elle se glisse sous le jet brûlant en maugréant contre sa maladresse, son incompétence, sa distraction, les sept plaies d’Égypte, et la fin du monde. Elle sait que c’est ridicule, qu’elle a eu beaucoup de préoccupations ces derniers temps et que ce n’est pas une catastrophe si elle n’a pas écrit depuis longtemps… mais ça lui est pourtant si pénible de ne rien sortir qui tienne la route. C’est si laborieux, fatiguant alors qu’elle aime tant quand les mots filent, s’assemblent, se désassemblent, vont et viennent jusqu’à composer quelque chose qu’elle apprécie, qui la touche. Mais là… Là, elle est incapable de se plonger dans la scène, de la vivre et de décrire tout ce qu’elle voit et ressent à travers ses personnages. Ne plus réussir à sortir d’elle-même est si frustrant qu’elle s’acharne, c’est plus fort qu’elle.


Elle soupire en fermant les yeux. Ce n’est pas la fin du monde, il ne sert à rien de rester obstinément crispée sur une panne d’inspiration. Cela arrive, voilà tout.

Peu à peu, elle se calme en laissant l’eau ruisseler sur son front, ses cheveux, ses épaules, ses seins, ses bras… Elle écoute sa respiration et s’efforce de la ralentir. Tout doucement, elle redescend dans son corps, renouant avec les sensations que son esprit surchauffé avait occultées. Les pieds fermement ancrés sur le carrelage tiédi par la douche, elle se met à l’écoute de sa peau, de ses muscles, de ses os. Elle ne cherche même pas à poser des mots dessus – elle se l’interdit même ! – pour se contenter de les vivre. Elle se réinscrit progressivement dans le présent. Exercice ô combien difficile pour un esprit bouillonnant comme le sien !


Insensiblement, elle relâche son souffle et plonge en elle-même, prenant soudain conscience des tensions de son corps à mesure que celles-ci s’apaisent.

Un coup à la porte lui fait tenter de rouvrir les paupières pour le voir entrer. Il s’arrête sur le seuil et la regarde avec un sourire à travers la paroi de verre, tandis qu’elle papillonne encore des cils pour en chasser les perles humides. Elle est si jolie dans le plus simple appareil, ses formes pleines drapées d’un voile de buée. Un éclair d’excitation le traverse devant ce spectacle et il passe inconsciemment une langue gourmande sur ses lèvres.



Il sourit en réponse et se débarrasse de son T-shirt avant d’ouvrir la porte de la douche. Il est accueilli par un nuage de vapeur, tandis que le léger courant d’air fait apparaître presque instantanément des frissons sur la peau fine et pâle de la jeune femme qui laisse échapper un petit cri de protestation. Il se saisit du gant savonneux qu’elle lui tend et lui étrille vigoureusement la peau. Elle en ronronne de plaisir, se tendant un peu plus vers lui, lui offrant une vue fort appétissante sur ses fesses rondes. Laissant ses yeux s’égayer librement, il se réjouit de la voir enfin se détendre. Le fait de compter en profiter fait-il de lui un gredin ? Peut-être…

Il la frictionne encore un moment avec des gestes qui se changent graduellement en caresses, avant de se pencher à son oreille pour lui glisser d’une voix profonde en lui effleurant les hanches du bout des doigts :



Il dépose un baiser brûlant dans le cou de sa compagne, enchanté de la voir frissonner, puis se sauve et disparaît, la laissant seule sous le jet d’eau bouillante.


Une flèche fort agréable la traverse de part en part… conséquence directe des promesses à peine formulées de son homme. Elle hésite, s’interroge : doit-elle encore profiter de la douche en s’offrant un petit plaisir solitaire, ou bien doit-elle courir découvrir ce qu’il mijote ?


Elle résout bien vite son dilemme : aucun jet d’eau ne saurait égaler la chaleur et les sensations de la main d’un amant comme le sien ! Elle finit rapidement de se savonner, se rince en deux temps, trois mouvements, tout entière à l’anticipation et à la curiosité. Elle ne s’aperçoit pas qu’elle a oublié ses écrits et ses déboires alors qu’elle se sèche vigoureusement en imaginant les surprises qu’il lui réserve. Ainsi, c’est totalement absorbée par ces joyeuses pensées qu’elle pousse la porte de la chambre.


Il a tiré les rideaux et allumé plusieurs bougies qui répandent un léger parfum dans l’air, créant une atmosphère feutrée et chaleureuse. Il l’attend au pied du lit en se frottant les mains pour les garder chaudes. Quand elle paraît, enroulée dans sa serviette, les cheveux encore humides, il lui lance un regard prédateur qui, s’il n’est pas dénué de chaleur, invite à bien d’autres activités que le repos. Elle se laisse séduire par son demi-sourire canaille et s’avance vers lui, répondant sans réserve aucune à l’appel silencieux de son Apollon en caleçon.


Elle passe derrière lui en contournant le lit et en profite pour caresser le ferme postérieur de son amant. Il se laisse faire en jouant des muscles, ce qui lui vaut une petite tape. Faisant mine d’être choqué par son geste, il l’attrape par la taille et vole sa bouche en échange. Elle se coule entre ses bras et lui offre ses lèvres écarlates sans retenue. Il cueille ce fruit délicieusement mûr d’un baiser brûlant. Du bout de la langue, il lui promet monts et merveilles puis s’écarte, l’œil espiègle, en la repoussant doucement vers le lit.



Elle se laisse choir sur le drap qu’il a étendu par-dessus les couvertures et s’installe confortablement à plat ventre. Presque aussitôt, il est au-dessus d’elle avec un flacon d’huile parfumée qu’il chauffe entre ses paumes. Il en fait perler quelques gouttes sur les mollets de son amante qu’il commence à masser avec patience. Tout en puissance contenue, il traque la moindre contraction dans les muscles qu’il sent s’assouplir peu à peu sous ses doigts forts, tandis qu’elle soupire d’aise.


Lentement, un genou de part et d’autre de la jeune femme, il remonte le long de ses jambes, dénouant le corps abandonné sous ses mains. Naturellement lorsque celles-ci s’aventurent sur les fesses de la belle amante, elle bascule le bassin, se cambrant légèrement pour mieux profiter de ses caresses qui effleurent comme par inadvertance son intimité.


Il résiste à la tentation de la caresser tout de suite et poursuit son ascension, la couvrant petit à petit de son corps sculptural. Il redessine les courbes de ses hanches, de son dos, suivant chaque relief d’une main sûre. Lorsqu’il commence à lui dénouer les épaules, elle ne peut ignorer contre ses fesses l’excitation communicative de son amant dont la virilité triomphante essaie d’échapper à l’étroitesse soudaine du sous-vêtement qu’il porte encore. Sa féminité y répond avec enthousiasme dans un mouvement de hanche, mais, habile, il l’effleure sans la contenter, attise les étincelles semées sans pour autant laisser le feu se déclarer, la mettant au supplice.


Elle rit doucement entre deux soupirs, s’animant peu à peu sous le poids de son amant. Enfin, d’une caresse sur la taille, il l’invite à se retourner, accompagnant son geste d’un murmure rauque qui la fait frissonner de plaisir.

Alors qu’elle se redresse, il se débarrasse promptement de son encombrant caleçon et arrange d’un geste sûr les oreillers pour venir s’y installer, assis contre la tête de lit, les mains ouvertes dans une invitation chaleureuse qu’elle ne saurait refuser.


Elle vient se lover dans le cercle de ses bras, le dos appuyé contre son torse ainsi offert, profitant avec gourmandise du refuge tendre et coquin de ce corps d’homme. Il l’enveloppe entre ses cuisses fermes et solides pour reprendre à pleines mains son massage en profondeur. Il modèle le ventre souple de la jeune femme, tout en lui susurrant des mots doux dans le creux de l’oreille, s’amusant de la voir rougir, les yeux brillants et rêveurs. Elle se tend vers cette bouche qui parle si bas, comme pour mieux entendre les beaux discours et la guimauve qu’elle distille pour elle. Il finit par saisir avec délicatesse entre ses dents le lobe innocemment offert et le mordille avec art, provocant avec fierté des soupirs impatients. Tout émoustillée, elle répond par de longues caresses sur sa cuisse, tandis que son autre bras vient s’enrouler autour de sa tête pour l’approcher encore un peu dans un appel pressant.


Les mains du jeune homme remontent bientôt autour des seins de sa partenaire qui se tortille contre lui. Il lui effleure les tétons sans paraître vouloir s’y attarder, provocant d’adorables protestations qui le réjouissent. Il joue ainsi avec elle un moment encore, mais finit par saisir entre ses doigts les perles jumelles qui l’appellent.


Son amante en pousse un gémissement de soulagement qui le fait rire. Un rire bas et grave qui résonne à l’oreille de la jeune femme, la faisant vibrer de nouveaux frissons. Les caresses qu’elle sème le long de ses jambes se font plus appuyées, et il sent les hanches généreuses et confortables onduler contre son bassin. Il retient son souffle à cette délicieuse torture, savourant les sensations sur sa virilité érigée. Dans un grondement, il lui mordille le cou en continuant de la taquiner, la faisant lentement perdre le sens.


Elle commence à laisser dériver ses propres mains sur elle-même, explorant sa peau sensible sous l’œil gourmand de son compagnon. Il abandonne l’un des seins de sa victime pour venir accompagner les doigts curieux qui courent sur le ventre frémissant et s’aventure aux abords de la toison de boucles brunes sous laquelle, il le sait, se cache un sanctuaire de délices.

D’un index habile, mais désespérément lent, il effleure le temple de merveille qu’il sent déjà près à se gonfler au moindre souffle. Elle bascule la tête en arrière, le visage tourné contre sa joue, lorsqu’enfin, il honore le tendre bourgeon de rose.


Il la guette du coin de l’œil, excité et touché au-delà des mots par son abandon confiant, sans cesser de butiner la fragile perle qu’il fait rouler entre ses doigts avec art. Il sent la rose éclore sous ses caresses, se gonflant et pleurant un appel qu’il ne peut ignorer.

Le pouce toujours sur le cœur brûlant de sa féminité, il glisse un doigt dans la chaleureuse intimité de sa femme qui pousse un gémissement de bonheur en l’accueillant avec avidité.

Il la torture de plaisir en délices, la plaquant de plus en plus fort contre lui, se laissant gagner par l’urgence de ce corps au bord du point de rupture. La retenant prisonnière, il lui dévore le cou et l’épaule, seules proies accessibles à ses lèvres affamées… pour l’instant.


Pressée contre son torse dans l’étau de ses bras puissants et rassurants, elle n’est bientôt plus qu’ondulations et soupirs rauques. Elle se tord, haletante et soumise aux mains qui l’enflamment toute entière. Lui est au supplice sous ce corps tendu, fébrile et palpitant qui s’agite contre sa verge raidie de désir, l’excitant plus encore. Il s’exhorte au calme malgré la danse incendiaire des fesses charnues qui le massent, bien résolu à se consacrer entièrement à sa délicieuse partenaire, quel que soit le feu qui le consume.


Plus tard… plus tard, il aura sa part, mais pour l’heure, c’est elle, elle seule qui compte, elle seule qui trace sa route vers le firmament, ouvrant la voie vers des cieux qu’ils regagneront ensemble.

Elle a l’impression que chacun de ses muscles est à deux doigts de la tétanie, l’air lui manque tant son souffle est saccadé, son esprit est parti en fumée depuis bien longtemps déjà… Elle est au bord de l’explosion.


Une fantastique décharge la traverse soudain toute entière, libérant d’un coup toute tension dans de longs spasmes de plaisir. Tandis qu’elle pousse un long cri de joie, il sent sous sa paume l’orgasme palpitant qui la terrasse. Un sentiment de fierté et de puissance lui étreint le cœur alors qu’elle retombe contre lui, secouée d’un rire à la fois essoufflé et émerveillé.


Tout en douceur et tendresse, il l’enveloppe, la couvre de caresses amoureuses, accompagnant son retour des étoiles. Il dépose une myriade de petits baisers délicats dans son cou offert tandis que sous sa paume posée à plat contre elle, il sent la chair gonflée de rosée palpiter encore. Une flèche de désir revient lui échauffer les sens alors qu’il imagine l’instant où il se perdra dans ce temple tropical. Sans qu’il ne puisse s’en empêcher, ses caresses se font plus appuyées, invitation ténue à un nouveau voyage.


Peu à peu, elle s’apaise, retrouve son souffle en se lovant dans le cocon des bras de son amant, les paupières mi-closes. Son corps se détend totalement, son esprit s’éclaircit à mesure qu’elle redescend sur terre. Elle laisse échapper un soupir de contentement en reprenant pied dans la réalité.

Tout à coup, elle se redresse comme un diable sortant de sa boîte, l’œil brillant, un vaste sourire ébloui sur les lèvres. Comme montée sur ressort, elle jaillit hors du lit en poussant un cri de joie :



Avant qu’il n’ait pu dire ou faire quoi que ce soit, elle disparaît dans un froissement de tissus en se drapant d’un grand foulard.

Délaissé, bouche bée, bras ballants et érection triomphante, il lance un regard effondré vers la porte par laquelle elle s’est évanouie.



Elle revient sur ses pas en nouant son paréo et dépose un baiser aussi rapide que tendre sur les lèvres du jeune homme qui tente en vain de la retenir.



Ces mots à peine lancés, elle s’est déjà évaporée comme un songe en lui envoyant un dernier baiser. Hébété et brûlant, il se retrouve ainsi abandonné à la solitude et au désir. Pourtant, il secoue la tête avec un sourire. Il devine sans peine où elle est passée et l’imagine étrangement perchée sur une chaise, sa plume courant avec frénésie sur le papier…