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Temps de lecture estimé : 23 mn
23/05/21
Critères:  f ff fépilée sport revede fmast init -lesbos
Auteur : Reveur73      Envoi mini-message

Série : La vie ordinaire, la vraie

Chapitre 07
Elise franchit un cap

Rappel des épisodes précédents :


Un matin d’automne :

Lou, jeune femme comblée par un mari charmant, aimant et des enfants adorables, profite d’une matinée ensoleillée au bord de sa piscine.

Quelques instants après son plaisir, la capitaine de gendarmerie Élise D. Lui apprend le décès accidentel de son mari. Lou s’effondre.


La renaissance d’Élise :

Élise D. Capitaine de gendarmerie, surprend son mari dans les bras d’une autre. Choquée, vexée, elle veut le reconquérir et met tout en œuvre pour retrouver ses bras qu’elle avait oubliés.


Élise renaît pour elle, et les siens :

Élise D. Tente de s’expliquer auprès de son mari. Trop tard, il la quitte, lassé de trop de distance et d’indifférence. D’un tempérament dur, retenant ses échecs comme des leçons de vies, elle s’engage dans un changement profond de sa vie. Ce sera dur, sans doute long, mais elle veut se faire aider.


Des sensations bizarres

Élise D. Poursuit son évolution, elle se bat contre elle-même. Elle découvre une partie d’elle-même qui la surprend, mais elle veut savoir qui elle est, comprendre ce qu’elle ressent


Une chaude soirée d’été

Lou et Pierre profite d’une de leur dernière soirée avant le retour des jumeaux, et leurs vacances familiales


Élise se découvre

Avec l’aide de son Psy, Élise a mis le doigt sur les raisons de son blocage envers la sexualité. Elle a compris, peut-être une des raisons qui a bloqué le développement de sa personnalité sexuelle. Elle décide de poursuivre son analyse, et vit un moment hors du temps chez son esthéticienne.






Point de vue du narrateur


Les vacances 2017 qui suivirent, chez ses parents, furent l’occasion pour Élise de lancer quelques phrases au sujet de l’homosexualité. En vingt ans, ses parents n’ont guère évolué sur le sujet. Cependant, ils ont admis que cela ne relevait pas forcément d’une déviance, mais pouvait être quelque chose de plus ancré dans la personnalité propre de chacun, toutefois, de là à admettre que cela puisse concerner une personne de leur famille, il reste encore du chemin à parcourir.


Pour ce qui la concerne, Élise est en pleine interrogation. Elle a bien évidemment repensé à ce qu’elle a ressenti avec Marie lors de ce massage. Elle reste encore émerveillée par cet orgasme fantastique qui a balayé son corps. Cette sensation d’être envahie totalement par le plaisir. Il était partout, montant comme une lame de fond, un tsunami qui emporte tout sur son passage. Curieuse, elle a refait une séance équivalente, dans l’automne qui a suivi. Un samedi après-midi, alors que les enfants étaient en week-end chez leur père.


Elle a beaucoup apprécié le massage de Marie, tout son corps s’est de nouveau éveillé à ces caresses. Cependant, si les frissons étaient au rendez-vous, si l’excitation a réchauffé son corps, provoqué quelques gémissements et roulements de hanches sous la volupté des mains habiles, la jouissance n’a pas été déclenchée. Elle était bercée dans un bien-être immense, mais loin de l’amorce d’un orgasme. Marie avait raison dans la discussion qu’elles avaient eue rapidement lors de son premier grand frisson. Il faut des conditions bien particulières pour vivre une telle expérience.


Sa séparation avec Jean est maintenant officialisée, le divorce a été prononcé, elle a pu conserver sa maison grâce au fait que ses parents les ont aidés pour son achat. Ils sont propriétaires de 49 % du bien, et elle n’a eu qu’à payer la moitié de la partie restante (25,5 % du prix estimé) à son ex-époux. Le montant des échéances mensuelles est un peu plus important et le remboursement a dû être allongé, mais elle s’en sort financièrement. C’est le principal.


Durant la fin de l’année 2017, Élise a poursuit ses consultations avec son psy. Le chemin se construit doucement. Elle dénoue petit à petit la pelote des souvenirs enfouis, cachés. Ses souvenirs oubliés pour rester dans le moule de la pensée familiale. Ne pas faire de vague, rester l’enfant sage qu’elle a toujours été, pour plaire à ses parents. Qui peut reprocher cela à un enfant, un adolescent ? Cela peut paraître bizarre qu’en cette fin de 20e siècle, une adolescente ne se rebelle pas. Tous les adolescents se rebellent, mais pas Élise, elle s’est conformée à la pensée parentale. Elle était dans son cocon, bien au chaud, rassurée par son mariage et son mari… Mais tout a explosé, tout s’est envolé, et tout a été remis en question. Maintenant, il faut avancer, comprendre, chercher la route qui est la sienne, accepter ses nouveaux désirs, découvrir qui elle est vraiment et comment elle veut poursuivre sa vie avec ce qui l’attire et la fait s’enthousiasmer.


À l’automne 2017, Élise a vu à plusieurs reprises des personnes partir en running en groupe depuis le stade de foot où sa fille Juliette s’entraîne. Pratiquant elle aussi le jogging, elle s’est rapprochée de ce groupe de divers âges pour partir courir avec eux et profiter de leur compagnie. C’est tout de même plus agréable de courir en groupe, en échangeant ou non. Le phénomène d’émulation de groupe permet de progresser et de dépasser ses limites sans réellement s’en rendre compte. C’est ainsi qu’elle s’est inscrite dans cette association, sans but réel de performances, mais pour prendre plaisir et partager ce plaisir de courir, découvrir d’autres itinéraires…




Début 2018

Point de vue d’Élise


Depuis le mois d’octobre 2017, je me suis intégrée dans un groupe d’amateurs de running. Aucune performance exigée, la seule demande est la décontraction avec tout de même un peu de sérieux. Nous nous retrouvons une, deux fois, ou trois par semaine, en fonction de la possibilité de nos agendas. En fait, chacun vient à son rythme, mais le principe est de respecter l’esprit de groupe et le maintien en forme, voire le développement de la forme de chacun. Cette fréquence me convient, et je me retrouve souvent avec des personnes d’un niveau équivalent au mien. Nous nous retrouvons au choix, le mercredi soir, vendredi soir ou dimanche matin. Mais rien n’est obligatoire, c’est ce qui fait le charme de cette association.


Je ne connais pas tout le monde précisément pour l’instant, mais il y a trois personnes avec qui j’ai quelques affinités :

Christophe et son épouse, Mireille, qui ont un peu moins de quarante ans, et Svetlana, une très bonne amie de Mireille qui a trente-sept ans et qui est divorcée.


C’est souvent avec ces trois-là que je cours. Christophe et Mireille ont deux enfants de quinze et douze ans. Mireille est médecin, Christophe travaille à la mairie de Nyons.


Svetlana, elle, est auto-entrepreneuse, elle est divorcée sans enfant. Son ex-mari n’en voulait pas. Puis il l’a quittée il y a trois ans, pour une femme en ayant déjà deux. Elle se voit mal à trente-sept ans fonder maintenant une famille ! Alors elle a choisi de vivre pour elle. Elle voyage beaucoup, se consacre totalement à son travail et profite totalement de la vie. Son métier est beaucoup tourné vers la communication et l’organisation d’événements festifs. Elle est d’origine russe, a immigré en France après avoir rencontré son mari travaillant en tant qu’expatrié en Russie. Mariée pendant plus de dix ans, elle a fondé son entreprise avant son divorce et, devant le succès de celle-ci, a préféré rester en France pour poursuivre son activité, ayant la double nationalité.


Nous avons bien sympathisé tous les quatre, et il arrive parfois que nous déjeunions ensemble le dimanche après nos footings. Parfois des restaurants, ou des sorties cinéma. On s’amuse toujours beaucoup, c’est simple et plein de vie.


Nous nous retrouvons fréquemment ensemble ou à deux avec Svetlana, à trois avec Christophe et Mireille. Une amitié commence à naître entre nous. Je suis heureuse de faire de nouvelles connaissances et de m’évader du cadre habituel.


Seule pour le Nouvel An, ils m’ont invitée à partager une fête organisée avec des amis à eux ; je me suis amusée comme je ne l’avais fait depuis longtemps. Une chance ! j’ai pu m’éviter d’être de service pour les deux fêtes, Noël et Jour de l’An ! C’est une véritable exception qu’il ne fallait pas laisser passer. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant, et je doute que cela puisse se reproduire un jour…


Svetlana et moi sommes assez proches, nos discussions sont toujours très enjouées, et les points de vue différents défendus avec verve. Mais c’est toujours empli de bienveillance malgré la passion qui nous anime. Beaucoup de choses nous séparent, comme les voyages qu’elle adore alors que je ne suis pas du tout attirée par cela. Partir loin ne m’a jamais fait briller les yeux, les contrées françaises sont tellement belles, il y a tellement de choses à découvrir chez nous. Toutes nos régions sont magnifiques et je ne les connais presque pas… alors, pourquoi partir loin et si souvent ? Elle contre mes idées en ouvrant sur la connaissance de peuples, les autres civilisations, les autres cadres de vie, la culture différente autant d’arguments valables, mais qui ne comblent pas mon point de vue.


Les sorties se font de plus en plus nombreuses lorsque nous en avons l’occasion. Avec l’arrivée du printemps et de la météo plus clémente, nous profitons de ma maison, du jardin, de la piscine.




Dimanche 13 mai 2018


Du côté familial, tout se passe très bien, Jean et moi échangeons beaucoup au sujet des enfants et en mai avec l’arrivée des beaux jours, nous avons eu une discussion surprenante sur la nudité. C’était à la mi-mai, lors d’un retour de week-end, je sentais que Jean n’osait pas aborder un sujet, les enfants étaient rentrés et vaquaient à leurs occupations, rangement de leurs affaires, toilette…



Je reste muette devant ses paroles, il poursuit :



J’y suis allé plusieurs fois avec Maryse, alors que les enfants étaient avec toi, et j’ai adopté aussi ce mode de vie.

Cette année, Maryse ayant comme nous, enfin pardon, comme toi maintenant, une maison avec une piscine et pas de vis-à-vis, nous aimerions, initier les enfants à cet art de vivre. Je ne veux pas prendre cette initiative sans ton accord. Car toi qui es pudique, si tu les blâmes alors d’être nus alors que pour Maryse et moi cela devient potentiellement la règle, pour le moins dans le jardin et la piscine dans un premier temps, on risque de générer des incompréhensions. Donc je voudrais que nous ayons un échange sur le sujet et que tu me dises comment tu vois les choses, car c’est une évolution importante pour les enfants, il est même possible qu’ils refusent cela, et je serai très ennuyé, car j’apprécie vraiment la nudité simple.



Les yeux de Jean s’arrondissent. Surpris par cet aveu. La voix tremblante d’émotion, je poursuis avant qu’il ne m’interrompe.



Je sens l’émotion me gagner et mes yeux s’embuent. Je dois enchaîner, vite.



Je vois ses yeux s’humidifier par l’émotion. Il prend ma main et la serre fort. Je lui rends cette étreinte en signe de compréhension. J’enchaîne, je ne veux pas m’apitoyer sur ce que je viens de sortir, sans réfléchir, mais avec sincérité.



C’est la tornade Brice qui fait irruption dans la pièce et nous interrompt. Nous retirons précipitamment nos mains enlacées, comme si nous étions pris en faute…



À peine Jean a-t-il quitté la maison que Brice déboule en courant dans la cuisine que je viens de rejoindre.



Il avance timidement vers moi…



Oups, là, la sur interprétation des enfants… attention, terrain glissant, ne pas sur réagir… rester calme et expliquer. Je réponds en cherchant le plus de calme possible et les mots tout aussi justes.



Un frisson d’émotions me parcourt le corps. Je le serre contre moi et retiens difficilement l’émotion qui noue ma gorge.



Quelques minutes plus tard à table, la discussion dérive vers les vêtements de l’été. C’est Juliette qui est la plus intéressée.



La soirée se poursuit tranquillement avec des discussions très fournies sur les vacances, la vie avec leur père et Maryse.




Mercredi 16 mai 2018


17 h 30, je suis au stade pour récupérer les filles et aller dans cette petite boutique que j’aime bien.


Juliette a l’air d’apprécier ce qu’elle voit en entrant dans le magasin.



Je suis ravie de revoir Lou que je n’avais pas vue depuis longtemps. Elle semble me reconnaître et me sourit en retour.



Je laisse Juliette prendre l’initiative



Et c’est parti pour les essayages. Juliette essaye beaucoup de choses qui lui plaisent, et on tourne, on flâne, on rigole avec Lou qui est ravie de faire essayer ces articles à une jeune fille comme Juliette.


Devant cette scène, je ne peux m’empêcher de regarder Lou à la dérobée. Cette femme est ravissante. Elle est élégante, souriante, normal pour une commerçante. Mais aussi ses yeux presque jaunes, grands ouverts et attentifs aux détails des essais de ma fille… Je me surprends à pencher la tête pour mieux la voir, apercevoir un peu de son décolleté… Une sensation bizarre comme je l’ai déjà ressentie en la regardant lors de mes précédents achats. hé ! Élise ? Quel est ce comportement ? Tu fais quoi là ? me questionne ma petite voix. enfin un peu de retenue, il manquerait plus qu’elle s’aperçoive de cela ! Tu aurais l’air malin, madame la Capitaine ! et pan, une réflexion digne de ma mère ! Bon, d’accord, Lou ne sait pas que je suis gendarme, mais bon, quand même !


On finit ces essayages par les paréos, car Juliette les a vus et est intéressée pour utiliser cela à la plage. Elle en trouve un dans les tons bleutés, superbes, Mélissa aussi en a trouvé un à sa taille qu’elle pourra facilement porter à l’océan aussi. Il s’en est suivi une discussion sympathique avec Lou, sans pour autant aborder des sujets personnels ni raconter des détails sur nos vies. Surtout concernant ma profession, je ne veux pas afficher mon appartenance à la gendarmerie de manière trop ouverte, donc j’évite toujours le sujet.


Les filles sont satisfaites de leurs trouvailles et nous rentrons à la maison avec une humeur très bonne.


Dans les jours qui suivirent, il est arrivé que j’oublie de fermer totalement la porte de la salle de bain pendant que je m’habillais le matin, ou me changeais le soir avant le coucher de tous. C’est Brice qui fut surpris un soir.



Pas trop à l’aise, je ne donne pas suite à cette discussion…




samedi 19 mai 2018


Le week-end suivant, lors de notre shopping à Avignon, Juliette a pu refaire quelques essais, et j’en ai aussi profité pour essayer quelques tenues, dont une robe dont le haut imposait d’être porté sans soutien-gorge. Juliette et Mélissa m’ont toutes les deux dit que j’étais super belle. J’en profite pour glisser à Juliette :



Elle rougit…



Les enfants sont vraiment surprenants parfois… Juliette, malgré ses quinze ans et la transformation de son corps, qui souhaite essayer le topless, Mélissa dont la poitrine encore non formée ne devrait pas être trop gênée puisqu’elle ne porte pas de soutien-gorge quand on se baigne à la maison… la réaction de Brice quand il m’a vue seins nus dans la salle de bain… je pense que la nudité ne devrait pas leur poser de problème… mais je m’en tiens à la stratégie que l’on a choisie avec Jean. Laissons Maryse trouver les bons mots et la bonne attitude.


À la fin de cette réflexion, je me rends compte que j’apprécie la nouvelle compagne de Jean. Elle est simple, gentille avec les enfants qui, semble-t-il, l’adorent sincèrement. Je suis contente que Jean s’épanouisse avec elle. Je me sens libre, heureuse de la tournure que prend ma vie.


D’ailleurs, pendant ma réflexion, mes yeux s’égarent vers la vendeuse, elle est mignonne comme tout… une petite trentaine, blonde comme les blés, avec une coupe au carré, mettant en relief son visage souriant. Son corps est drapé d’une robe légère dans les tons bleus rappelant son regard tendre…


Cette manière que j’ai de regarder les filles me trouble de plus en plus. Je ressens fréquemment des sensations que je n’avais jamais identifiées avec des hommes. Les doutes quant à mon orientation sont de plus en plus présents…


En arrivant à la maison vers 19 h 30, Svetlana m’appelle :



Son léger accent slave résonne au fond de mon esprit et me donne le sourire.



Je raccroche avec un sourire aux lèvres.



Le reste de la soirée se passe avec une parfaite ambiance.


Un peu avant 23 heures, les enfants sont couchés… Une petite douche rafraîchissante, et hop, au lit…


Je me regarde dans le miroir. Je suis nue, j’apprécie cette image. Celle d’une femme fine, encore jeune, avec des seins ronds, bien dessinés, mes tétons sous mon regard se redressent. Les coquins, pourquoi me font-ils cet effet ? Je ressens une douce chaleur me tendre tout le corps. Sans effort, presque naturellement, mes mains viennent envelopper mes seins et chacune prend un téton entre le pouce et l’index, le faisant rouler. L’effet est immédiat. Ces petits coquins durcissent et envoient des décharges frissonnantes dans tout mon corps. La violence de cet effet irradiant me fait accentuer la pression et je gémis de plaisir devant mon image. Je mords ma lèvre inférieure sous la brusque intrusion de l’excitation dans mon ventre. Je suis surprise de la fulgurance de mon état.


Je ferme les yeux pour savourer ces premiers signes du plaisir qui me fait de l’œil !


Après quelques agacements poursuivis sur mes tétons, mes mains descendent sur mon ventre, assez plat et musclé. Ces caresses raidissent mes muscles qui se dessinent dans le miroir. Cette fois, ce sont des frissons qui hérissent mon épiderme maintenant dépourvu de tout poil. La descente se poursuit vers mon pubis, totalement épilé. Je voulais sentir la totale douceur de ma peau. Je suis maintenant entièrement nue. La vue de cette nudité intégrale m’excite, ma féminité semble exacerbée, je me trouve terriblement sexy dans ces moments où je me regarde avec un œil coquin.


Dans le miroir, derrière mon épaule, j’imagine les filles qui me tentent. Le visage de Svetlana, celui de Lou, celui de la vendeuse de cet après-midi. Leurs bouches déposent des bisous sur mes épaules et dans mon cou, leurs mains se mélangent sur mon corps, descendent sur ma poitrine, voyagent sur mon ventre, mes hanches. Je ressens des frissons partout. À l’évocation de toutes ces images, mon corps réagit avec envie. Je me perds dans ces rêves.


Il faut que je prenne cette douche, demain je dois rejoindre Svetlana et courir un peu… derrière elle, comment ne pas fixer ses fesses musclées, serrées dans son short de sport ultra moulant, comment ne pas se noyer sous les vagues du déhanchement de son bassin rythmées par ses foulées félines. Ces cheveux blonds, rebondissants en cascades sur ses épaules, enrobant son cou délicat et fragile…


Vite, ma douche, il faut que je refroidisse ces pensées nouvelles, mais si envoûtantes.


Raté ! Sous l’eau tiède qui ruisselle sur moi, la caresse de l’eau me replonge dans ce festin de douceur. Le savon liquide parfumé à la lavande évade mon esprit dans les senteurs provençales qui bordent nos chemins de running. Lou et la vendeuse ont disparu, seule Svetlana m’accompagne maintenant sous la douche. Elle est dans mon dos, ses mains ont pris possession de mon ventre, de mes seins, elles tournoient, virevoltent légères comme des centaines de papillons sur ma peau. Non pas là, pas comme ça, pas comme une jeune fille qui se cache sous la douche. L’eau froide m’arrêtera, eau froide à fond ! C’est une torture, mes seins durcissent, ma peau me brûle. Je me rince à la hâte, me sèche vigoureusement.


Je file me coucher, nue comme j’en ai maintenant pris l’habitude, je cale le réveil sur 6 h 45, le rendez-vous de huit heures ne doit pas être raté. Comme un boomerang, l’image de Svetlana me revient au visage.


Ses longues jambes qui enchaînent les foulées félines, bondissantes. Ses chevilles fines qui délient le mouvement et l’amplitude de chacune d’elles. Ses fesses, miraculeuses, qui tressaillent à chaque bond.


Ses hanches ondulant de droite et gauche au rythme de sa course. Ses seins, enfermés dans son soutien-gorge de sport renforcé pour les protéger des sursauts causés par l’apesanteur… mais tellement ronds, tellement désirables, ils semblent tellement souples et doux… Son cou, posé sur ses épaules fines et musclées, support altier de sa tête, digne des plus grands mannequins, tenue droite par son regard fixé sur l’objectif de sa course.


Le feu ne s’est pas éteint en moi, il couve, la douceur de mes draps frais, juste changés ravive les braises enfermées dans mon ventre. Le film de cette grande blonde en tenue sexy souffle sur le brasier en veille. Mes mains, tels des pompiers pyromanes, viennent caresser ma peau, flatter mes seins, palper mon ventre, cajoler mon pubis imberbe. Elles se posent sur mes lèvres gonflées, gorgées de cette excitation trop longtemps contenue. Mes doigts gourmands se délectent de la fermeté retrouvée de mon clitoris. Cette perle nacrée trop longtemps ignorée, délaissée.


Les images de ma jeunesse où je n’osais me toucher de peur d’être découverte par l’institution familiale. Toutes ces frustrations hier inconnues, enfouies jusqu’à l’oubli crispent mon ventre et serrent ma gorge.


Aujourd’hui, j’ose ! Les aveux faits à Jean la semaine dernière m’ont libérée de ce carcan oppressant, enfermant ma personnalité étouffant ma sexualité enfin découverte. J’aime les femmes ! J’en suis sûre, « J’AIME LES FEMMES ! » me hurle mon esprit en silence. Me l’avouer en me masturbant ce soir fait monter des larmes de soulagement, fait enfler un feu couvant depuis des années en moi sans que je me rende compte de ce manque aujourd’hui mis à jour.


Les fesses de Svetlana me sourient en courant devant moi. Elles quémandent des caresses, elles affolent mon esprit, mes doigts pressent mon clitoris bandé comme jamais, dur à m’en faire mal. Lui aussi réclame de l’attention, lui aussi réclame son dû, hurle sa frustration de n’être pas souvent choyé, torturé de caresses plus douces les unes que les autres.


Dans mon rêve, enflammée par l’envie de ce divin fessier, je tends la main vers lui. Je le touche moulé, suant sous la chaleur de l’effort. Ce contact me propulse dans l’espace, je m’envole sous l’effet de cette explosion de plaisir qui part de mon clitoris envahit mon ventre, mon anus qui se contracte lui aussi. Une décharge électrique violente, longue prend naissance dans le creux de mes reins. Je me sens couler sous mes doigts, je suis trempée comme jamais. Instantanément, mes doigts pénètrent ma grotte liquéfiée, aspirés par ce puits de plaisir trop longtemps ignoré. Par réflexe, une sauvegarde venue de je ne sais où, je me retourne pour étouffer ce cri que je sens venir du plus profond de mon ventre. Je hurle mon plaisir dans cet oreiller, ange gardien de ma discrétion nocturne. L’extase se prolonge longtemps, je cramponne mes doigts recroquevillés dans mon sexe béant, béat de cet état d’excitation et de plaisir retrouvés. Comme chez Marie lors de mon premier massage je pleure, mais je ris aussi, je craque totalement. Je suis fière ! Fière de m’être avoué à moi-même ce soir que j’aime le corps de mes semblables. Que c’est auprès d’elles que j’ai besoin d’avoir des câlins, des baisers ! Que c’est à elles que j’ai envie de donner des baisers, de poser des baisers sur leur peau douce !


Je ne veux pas sortir mes doigts de mon écrin nacré, ils sont bien, au chaud, chez eux. Ainsi recroquevillée, je m’endors sans ne me rendre compte de rien. Simplement bien, en paix totale avec moi-même, enfin heureuse et libre.