n° 20308 | Fiche technique | 18847 caractères | 18847 3218 Temps de lecture estimé : 13 mn |
09/06/21 |
Résumé: Le français est une langue si belle... surtout quand elle va se fourrer dans de si beaux endroits. | ||||
Critères: f fh hplusag profélève bizarre telnet ffontaine fmast fellation cunnilingu fgode pénétratio jouet confession humour | ||||
Auteur : Radagast Envoi mini-message |
Je déambule, je flâne, je baguenaude, je flemmarde un peu aussi, à vrai dire.
Mais je ne me flagelle point, même pas besoin de s’auto-écrire une autorisation signée par soi-même pour s’autoriser à se déplacer, car je me trouve dans le plus bel endroit pour pratiquer cette activité, dans une des plus grandes librairies de France sur la Place de la Comédie à Montpellier.
Je pourrais passer des journées entières ici, même des nuits aussi si cela se pouvait.
D’ailleurs, aujourd’hui je me suis bien débrouillé. D’abord les courses « pour le ventre », c’est-à-dire la nourriture et l’entretien de la maison au magasin du coin, puis un passage chez le capilliculteur, histoire de me faire rafraîchir la tignasse et aussi de m’asseoir une demi-heure pour reposer mes vieilles guibolles.
Aujourd’hui, c’est le grand jour, l’ouverture des terrasses des bars/restaurants. J’en profite pour commander et déguster un steak/frites chez un de mes anciens élèves, Richard Cûtry.
En effet, j’exerce la noble profession de retraité de l’éducation nationale. Tout au long de ma carrière, j’ai tenté de faire entrer dans le ciboulot d’une multitude d’élèves l’amour du bien parler, l’amour du beau langage et de la belle écriture.
Pour certains cela relevait de mission impossible, pire que les travaux de ce bon vieil Hercule. Heureusement, tous n’étaient pas irrécupérables, j’eus même de belles surprises. Mais l’arrivée des téléphones mobiles, de l’écriture SMS et des réseaux tels que face de caprin ou cuicui eurent raison de ma bonne volonté.
Pourtant je pouvais continuer à enseigner, vivant seul depuis que mon épouse s’est tirée avec le directeur d’une salle de sport – toujours se méfier d’un mec qui veut remettre en forme votre épouse !
Je pouvais travailler pour m’occuper, pour rompre la solitude comme disent les psys à la télé. Mais il y a des limites à tout, surtout celles qui permettent de supporter la connerie. À force de lire dans des dissertations « Roméo y veut niquer Juliette, mais que ses vieux et ceux de la meuf y peuvent pas se saquer » ou encore « Cyrano c’est çuilà ki dit que son pif est aussi long que ma teub », ou encore « si que j’avais un Oscar, que je remercierais mes parents, surtout mon père et ma mère »… Tout un programme.
Marre aussi de lire ou d’entendre les voilà, genre, point barre, quelque part, mais aussi les tout à fait, limite, au niveau de, entre guillemets, effectivement qu’ils soient émis par nos chères têtes blondes, nos journalistes prétentieux, ou même hommes politiques qui veulent faire peuple.
Étant propriétaire de mon habitation, je ne paye aucun loyer, et un héritage placé de façon judicieuse me permettant de vivre plus que convenablement, je fis valoir mes droits à la retraite et tirais ma révérence.
Je craignais de m’emmerder, mais bien au contraire cette nouvelle situation me fit découvrir de nouvelles perspectives. Voyages, lectures, jardinage et cuisine, et je me mis même à l’écriture, publiant quelques textes coquins sur un site que je ne nommerai pas.
Et quand des personnes bien intentionnées me disent En retraite, à votre âge ? je réponds invariablement : Si j’avais su que c’était si bien, je l’aurais prise bien avant ! , Car je n’ai que soixante-deux ans. En pleine force de l’âge.
Ça, c’était avant cette cochonnerie de pandémie !
ȸȸȸȸ
Je sors de la librairie avec quelques livres, dont « Que votre moustache pousse comme une broussaille », qui me faisait envie depuis quelque temps. À peine fais-je quelques pas sur le trottoir que quelqu’un m’interpelle :
Je tourne la tête de droite et de gauche et finit par repérer un zigomar qui me fait de grands gestes. Un petit trapu aux larges épaules, grisonnant à tonsure, une barbichette courte elle aussi poivre et sel. Le visage ne m’est pas inconnu, mais je n’arrive pas à mettre un nom dessus. Peut-être un ancien collègue ?
Pourtant ce gus ne porte pas de masque, je devrais le retapisser facilement.
J’ai connu ce gars alors que je travaillais au lycée Frédéric Dard, sa fille faisait partie de mes élèves de terminale. Nous avions sympathisé lors des réunions parents-profs.
Je me rends compte que ce type se promène effectivement sans masque. Nous nous asseyons à la terrasse d’un bar, Chez Dédé, pour ne pas le nommer, et commandons un jus de houblon. Il envoie un texto, sûrement à sa fille pour lui indiquer où il se trouve.
Ça y’est, la mémoire me revient, à l’époque il faisait commissaire ou un truc de ce genre. Je retire mon masque et nous trinquons au bon vieux temps. Je me souviens bien de sa fille, une jolie brune d’à peine dix-huit ans qui ne pouvait me dire une phrase sans rougir ni bégayer. À croire que je la terrorisais à moins qu’elle ne s’imaginât des choses salaces. Cependant, pas touche à la bichette… « no zob in job » comme disent les Anglais, surtout avec une élève !
Il m’a l’air de bien s’énerver, pépère.
J’ai affaire à un complotiste, c’est bien ma veine. Pire, un ex-flic complotiste.
Bientôt il va m’annoncer que Macron et Castex sont des reptiliens.
Pas étonnant, les vaccins ne sont arrivés qu’en janvier, dix mois ça fait vaccination en septembre ! Je le regarde s’énerver tout seul, je n’ose le contrarier, il serait capable de me jeter sa bière à la figure, surtout que nous en sommes à la seconde, il a commandé sa tournée. Un complotiste ivre, fallait que ça tombe sur moi ! On dirait Francis Labanane en plus chtarbe, ou Jean-Marie Braillard, en moins grossier.
Bon, faudrait savoir, soit il n’existe pas, ce virus, ou alors il existe réellement et là, j’ai du mal à suivre. Il va me flanquer la migraine, ce con. Dire que ce gars a fait Sciences Po et a un master en droit avant de devenir flic, où va le monde !
Nous voilà transformés en de vulgaires clébards ou greffiers.
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Je suis sauvé par le gong, ou plutôt par une charmante apparition. Brune, élancée, élégante dans une jolie robe légère et printanière.
Un silence gêné s’installe, alors je me lance :
Elle s’assied, enlève son masque et commande un diabolo menthe. J’espère qu’elle n’est pas aussi zarbi que son père et venir m’expliquer que la terre est plate.
Elle est très jolie lorsqu’elle rit.
Elle rougit encore alors que je l’interroge — Je suis interprète auprès de la chambre de commerce de la région, je parle espagnol, anglais, japonais, mais en ce moment je suis au chômage forcé. J’espère simplement que l’activité va repartir.
Cette cochonnerie aura flanqué un beau bordel. Je vois qu’elle hésite à donner quelques précisions.
Je recommande une autre tournée pour me remettre de mes émotions.
Si je m’attendais à une telle révélation, moi qui les prenais pour de gentilles petites filles bien sages, alors qu’en fait j’avais face à moi de jeunes et jolies cochonnes qui ne songeaient qu’à une chose, c’est que je leur bouffe l’huître perlière.
Certes, lors de contacts parents/profs, il m’est arrivé d’expliquer en long en large et en travers le programme scolaire à certaines mamans très curieuses. Allongées sur le bureau, les jambes en l’air, elles m’affirmaient qu’il était impératif que j’aille au bout de mon explication, ou à plat ventre sur le meuble, le compas de leurs jolies guibolles bien écarté, elles me disaient à la fin de la rencontre que j’étais plus que parfait.
Mais de là à imaginer mes élèves dans la même position, il y a un monde ! Quoique, telles mères, telles filles.
C’est qu’elle me foutrait la trique la greluche, avec ses réminiscences !
Ça y est, il y a danger dans mon caleçon, je ne vais pas pouvoir me lever avant un bon bout de temps sans provoquer une émeute.
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Nos adresses échangées, je lui envoie une de mes dernières élucubrations destinées à Rêvebébé. Selon les critères du site, il serait classé en vert, mais je ne dois pas effaroucher cette jouvencelle, ancienne élève de surcroît.
Certes, vu ce qu’elle m’a raconté plus grand-chose ne doit l’effrayer, et elle approche les quarante balais, elle a certainement vu le loup et même toute la meute. Quelques heures plus tard, j’ai ma réponse :
Je viens de lire votre nouvelle, j’en suis toute retournée. À la dixième ligne, j’avais ôté ma petite culotte trempée, à la quinzième j’avais trois doigts dans le berceau de l’humanité et le pouce cernait mon grain de maïs. Je n’ai jamais pris mon pied de cette façon. Je vous laisse, je vais changer mes draps.
Je lui réponds de suite en joignant un autre de mes radotages narrant les émois d’une dame solitaire.
J’espère que cet hommage au plaisir féminin vous fera autant d’effet.
La réponse arrive quelques heures plus tard.
Je me suis presque évanouie en lisant votre récit. Il faut dire que je me faisais aider par un petit appareil vibrant et fort pratique. Malheureusement, je me trouve à court de piles… pourriez-vous m’en apporter ?
Dix minutes plus tard, je suis dans ma voiture avec trois kilos de piles dans le coffre. Des piles de toutes sortes et de toutes tailles, même des rechargeables, et même un chargeur, au cas où.
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Tout compte fait, nous n’avons pas besoin des piles.
Elle me reçoit en nuisette de soie blanche. Un machin indécent très court et translucide. Pas besoin d’être extralucide pour deviner ce qui se cache dessous. Les tétons sombres et tendus tentent de traverser le tissu, tandis qu’une ombre triangulaire obscurcit le bas du vêtement. Mademoiselle Mélanie ne pratique pas l’épilation intégrale, ce qui me ravit. Je n’aime guère les minous lisses et glabres, la douceur d’une toison est un enchantement pour les mains et le nez qui s’y égarent.
Il ne nous faut que peu de temps pour nous retrouver sur son lit, elle en tant qu’élève studieuse, et moi comme un prof très particulier.
Tout en lui humectant d’une langue mutine les tétons dressés, je commence mon interro surprise.
Elle ne peut en dire grand-chose, car je viens d’enfouir mon tarin dans sa douce toison à l’odeur de cannelle et que j’amignonne sa molette à plaisir du bout de la langue. Elle roucoule, agite le bassin, vient à la rencontre de ma bouche, pose ses cuisses sur mes épaules et râle des propos incohérents, du moins qui n’ont rien à voir avec la langue française… à part la mienne.
Ce qui, me semble-t-il, est une métaphore.
Elle n’a plus la tête à ses études, alors je tente le tout pour le tout. J’introduis deux phalanges dans son terrier rose et trouve rapidement son point de non-retour. Alors que je lui demande quelques explications sur l’épanalepse, elle convulse, se convexe et se concave du bas-ventre pour finir par se libérer dans un grand cri : M’enfin, rogntudju !
Ce qui, si ma mémoire est bonne, est une crase.
Elle s’active avec passion sur ma tige, comme les exercices précédents ont bien entamé ma détermination, il ne lui faut guère de temps pour arriver à ses fins, c’est-à-dire vider mes burettes d’huile sainte et s’en repaître, la mine gourmande.
Tout en reprenant notre souffle, nous devisons littérature, derniers prix littéraires et ouverture des cinémas et théâtres, ce qui ne nous empêche pas de nous caresser presque distraitement, l’air de rien. Ma main innocente empaume un sein blanc et moelleux, mes doigts agacent les tétons dardés tandis que ses longs ongles vernis de rouge tracent des arabesques sur mon torse et mes châtaignes.
Il n’en faut pas plus pour que le secrétaire perpétuel de mon académie se dresse sabre au clair. Mon ancienne élève qui ne manque pas d’initiative s’assied à califourchon sur mon bassin.
Elle prend appui sur mes épaules et entame une série de lents va-et-vient sur ma tige, accélère le tempo de temps à autre ou tortille du fion. Au début, je l’admire sans prendre d’initiative, mais je n’aime pas rester inactif, aussi lui caressé-je les pommes d’amour et déguste du bout des lèvres les mûres posées dessus. Je n’oublie pas les fesses que je malaxe et le grand canyon que j’explore d’un doigt malicieux.
Je projette maintenant mon bassin à sa rencontre et nos ventres qui se heurtent rythment nos souffles, ahanements et autres gémissements. Nos mouvements deviennent anarchiques et je sens le grand séisme poindre. Mélanie hurle à la vie et s’affale sur moi, tétanisée, et qu’elle retient mon vit en otage en son sein, malaxant et triturant mon bienheureux compère. En contrepartie, je lui fais don de ma précieuse crème de jouvence.
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Nous mettons de longues minutes à nous remettre de cet effort digne des Jeux olympiques – ce type de sport devrait être aux JO –, des minutes passées à sommeiller, nous embrasser et nous caresser.
Puis ma belle élève me murmure en souriant :
Alors que je me repais de sa saveur et de son odeur, elle glousse.