n° 20333 | Fiche technique | 32663 caractères | 32663Temps de lecture estimé : 19 mn | 23/06/21 corrigé 27/07/21 |
Résumé: Le matin du 21 juillet, je me réveille dans un corps qui n’est pas le mien… | ||||
Critères: h ff voisins nympho fépilée ffontaine cunnilingu 69 humour fantastiqu sorcelleri -humour -fantastiq | ||||
Auteur : Fitiavana Envoi mini-message |
Avertissement : les propos exprimés par les protagonistes de cette nouvelle, souvent vulgaires et potentiellement ou ouvertement sexistes, homophobes, transphobes ou autre-chose-phobes, ne reflètent aucunement les convictions de la personne qui se trouve de l’autre côté du clavier.
Je m’appelle Sasha, je suis un éternel célibataire de trente-cinq ans, j’habite dans une petite maison en pleine campagne et je travaille comme sauteur de crêpes pour une grande société française d’alimentation industrielle : un chouette métier qui ne sera certainement jamais mécanisé, puisqu’aucune machine ne saurait remplacer le doigté d’un opérateur humain. Nos concurrents qui ont essayé ont gaspillé des hectolitres de pâte à crêpes avant d’arriver à un résultat tellement pitoyable que, quand vous consommez leurs produits, vous avez l’impression de bouffer l’emballage avec. L’avantage de ce boulot, c’est que ça entretient les muscles du poignet entre deux branlettes.
Côté sexe, tout se passe bien, merci. J’aime la diversité. Il y a longtemps que j’ai compris que les femmes les plus attachantes sont celles auxquelles on ne s’attache pas, et que celles qui coûtent le moins cher sont celles qu’on paye. Heureusement, je n’ai pas besoin d’aller aux putes chaque semaine non plus, parce que sauteur de crêpes, ça ne vole pas beaucoup plus haut que le SMIC, mais je suis un bon baiseur, et c’est souvent les femmes qui en redemandent.
Lundi 21 juin
C’est là que tout a commencé.
Je me réveille, la tête dans le cul, sur les premières notes de Boys Don’t Cry crachées par ma platine à pleins haut-parleurs. J’ai posé une RTT, mais ai mis le réveil hyper tôt, 10 heures, parce que j’ai rendez-vous avec ma voisine Stef. Il faut que je me prépare un peu. Quand je vais chez elle, d’habitude, c’n’est pas pour jouer aux dominos. Comme tous les matins, je sors à poil dans le jardin pour pisser, il n’y a personne à plus de deux cents mètres à la ronde et j’ai de la place, alors, pourquoi me gêner ? J’ouvre les vannes tout en m’étirant, sans même tenter de viser : ça giclera là où ça veut, et si je bande, ça ira juste un peu plus loin.
L’affaire commence à mal tourner quand je me rends compte que je suis en train de m’arroser les jambes. Je baisse un bras pour reprendre les choses en main. Putain, ma teub, c’est quoi ce bordel… Je n’arrive même pas à la toucher ? Pourtant, un mec aussi bien membré que moi ne devrait pas avoir de problème à la trouver. Je jette un coup d’œil, et c’est le drame. Y a plus. Mon sexe a disparu, je ne sais pas d’où sort mon urine, mais ce n’est en tout cas pas d’une verge. Deuxième choc : le jet désordonné qui quitte mon entrejambe, c’est entre mes seins que je le distingue !
C’est quoi ce délire, j’ai été changé en gonzesse pendant la nuit ? C’est un gag, je suis en train de rêver et vais bientôt me réveiller ! Je reste immobile, seul mon jet continue à couler pendant quelques secondes, arrose mes pieds, puis se tarit. Je rentre dans la baraque, direction la douche parce que je m’en suis vraiment foutu partout.
Je me lave en vitesse sans oser ni toucher mon sexe ni ma poitrine, persuadé que ce nouveau matos ne m’appartient pas, et retourne me coucher. Je fais le vide dans ma tête, essaye de me rendormir, ça ne marche pas, je me dis que je suis toujours dans mon rêve et essaye de me réveiller, ça ne marche pas mieux. Je passe presque une heure, prostré, la tête enfoncée dans l’oreiller à me demander quel connard de sorcier vaudou est à l’origine de cette caguade. Et Stef, merde alors, j’en fais quoi ? Faut que je l’appelle pour annuler, le temps que les choses rentrent dans l’ordre. Elle va râler, être frustrée, faire chier, quoi, mais mieux vaut ça plutôt qu’elle me voie comme… comme… comme ça !
J’attrape le téléphone et je compose son numéro, mais à la première sonnerie je raccroche, effrayé. À quoi ressemble ma voix ? Je marmonne quelques mots, le son est étrange, mais bon, quand c’est moi qui m’écoute c’est forcément différent ! Il faut que je demande à quelqu’un si j’ai une voix de mec ou de gonzesse, mais ça ne va pas être facile. Je fais le tour de mon répertoire sans trouver personne à qui faire assez confiance pour lui expliquer la galère dans laquelle je suis. Et soudain, l’éclair de génie : il suffit d’appeler n’importe quelle administration ou bureau dans lequel les téléphonistes sont programmés pour répondre bonjour Monsieur ou, Bonjour Madame.
Au hasard, je rappelle le dernier que j’ai appelé : les impôts à la sous-préfecture.
Oui, évidemment, la sous-pref, faut pas rêver non plus. Autre idée : mon banquier.
Je commence gentiment à monter les tours. Au suivant.
Et merde.
PUTAIN ! J’ai une voix de meuf, un corps de meuf, je fais quoi de tout ça maintenant ?
Tut Tut Tut… Tuuuut Tuuuut… Tut Tut Tut Un texto de Stef :
« Tu viens quand ? Je m’impatiente… xxx. »
Je l’ignore pour l’instant, il faut savoir se faire désirer.
Tut Tut Tut… Tuuuut Tuuuut… Tut Tut Tut
« Tu m’as pas oubliée quand même ? »
Tut Tut Tut… Tuuuut Tuuuut… Tut Tut Tut
« Ou alors tu es en train d’en sauter une autre ? »
Tut Tut Tut… Tuuuut Tuuuut… Tut Tut Tut
« Je peux t’appeler ? »
Hallucinant, cette nana est capable d’envoyer quatre textos en moins d’une minute. Quand ils ont sorti les forfaits à mille textos gratuits par mois ça m’avait fait halluciner, je me demandais qui pouvait bien avoir besoin d’envoyer plus de trente messages par jour, mais c’était avant de connaître Stef.
Tibidibidi, tibidibidi Merde, ça, c’est pas un texto, c’est un appel… Tibidibidi, tibidibidi je fais le mort.
Tut Tut Tut… Tuuuut Tuuuut… Tut Tut Tut
« T’es avec qui ? Elle suce aussi bien que moi ? »
Tout dans la finesse, Stef, je te reconnais bien.
Tibidibidi, tibidibidi J’éteins le portable.
Driiiing, driiiing Je rêve, elle appelle sur le fixe maintenant. Et si elle tombait sur ma femme ? Je sais, c’est crétin comme remarque, aucune gonzesse n’est jamais restée plus de trois nuits chez moi.
Je décroche, prépare ma voix et réponds du ton le plus viril possible :
Clic
Faisons le point. Je suis toujours à poil dans un corps de nana, ma sexfriend m’attend depuis une heure, je ne sais même pas par où commencer. De toute façon, Stef qui habite à côté ne me laisse pas le temps d’hésiter… Cinq minutes plus tard, elle sonne à ma porte. J’enfile un caleçon et lui ouvre.
Je lui raconte en détail le merdier insondable dans lequel je suis depuis ce matin. Elle m’écoute avec attention, et quand j’ai fini, elle s’approche de moi, les yeux brillants :
Alors là, c’est la surprise du jour. Ma sexfriend préférée est bisexuelle et elle ne me l’a jamais dit ! Elle commence à me peloter les seins, puis glisse une main dans mon caleçon.
Je fais voler sa robe en vitesse, pas vraiment excité, mais pressé d’en finir. Pour ne pas être en reste, je me fous à poil, moi aussi, mais garde les jambes serrées… aucune envie que Stef mette ses doigts ou autre chose sur ce… cette… ce truc qu’est devenu mon entrejambe ce matin. Heureusement, l’affaire est vite expédiée. Je connais les points sensibles de cette petite allumée. Mon corps a peut-être changé, mais ma langue et mes doigts n’ont rien perdu de leur légendaire habileté. Après deux minutes et demie d’un traitement express, Stef hurle son plaisir et me lâche un bon jet de cyprine sur la figure.
Stef murmure quelque chose qui ressemble à « je savais bien que j’avais raison de… », mais elle s’interrompt.
Je fonce dans ma chambre pour me fringuer et reviens vers Stef dans une vague tenue jean - t-shirt - sandales.
On galope jusqu’à sa baraque, elle me fait entrer et me pousse sur le canapé avant de se jeter sur moi et de recommencer à me peloter.
Tout en disant ça, elle se passe la langue sur les lèvres :
Elle se jette sur moi et commence à me sucer les tétons.
Stef s’assied sagement à côté de moi.
Elle se lève et va chercher un magazine.
« Lorsque le Taureau dans la Chèvre entrera… »
« Lorsque le Taureau dans la Chèvre entrera, terrible malheur sur la Terre s’abattra. Une maladie, d’Asie venue, à l’Homme se transmettra, et les morts par millions se compteront.
La vie son cours suspendra, pendant que les Hommes, sur tous les continents, leurs parents pleureront. »
« Belle marquise, d’amour vos beaux yeux mourir me font… »
« Les druides un remède chercheront, avec confiance l’essayeront, mais feuilles de gui omettront.
Le jour du solstice, dans un grand tourbillon, deux êtres immunisés leur sexe échangeront. »
« Leur destin scellé pour six mois sera. Si lors du suivant solstice, un orgasme mutuellement ils se donnent, leur genre original ils retrouveront. »
Quel merdier ! J’ai du mal à croire que Stef n’a pas tout inventé pour me faire chier ou, peut-être, profiter de moi, cette petite gouine nymphomane, mais son journal a l’air réglo et en plus, comment est-ce qu’elle aurait pu me faire changer de sexe au milieu de la nuit ? Je ne dis plus rien, je suis trop à côté de la plaque pour raisonner correctement. De temps en temps, je lâche un juron.
Stef se jette sur moi, arrache mon t-shirt, me force à m’allonger sur son canapé et commence par me rouler un patin du tonnerre tout en caressant ma poitrine. Elle se déshabille en un clin d’œil et me présente ses nichons, que je tète goulûment. Malgré tout, je sens l’excitation monter et j’ai l’impression que je bande, même s’il n’y a plus grand-chose à bander chez moi. Stef se retourne, elle me caresse à travers mon short, défait le bouton et met sa main dedans…
Je me lève brusquement :
Elle insiste, finit de me déshabiller, me repousse sur le sofa et passe la main sur la… enfin, entre mes jambes. Elle rentre même un doigt.
Je ne supporte pas qu’elle m’appelle MA chériE ! J’essaye de le lui dire, mais en un clin d’œil, elle grimpe sur moi et me colle sa chatte contre la bouche. Elle est trempée, elle aussi.
Bon, d’accord. Je cède et écarte en grand les jambes pendant que je lui ressors le grand jeu. Je bouffe son petit abricot épilé de frais, suce son clito, passe ma langue sur toute la longueur de sa fente pour récupérer la mouille qui coule sans arrêt et que j’avale sans hésiter, j’adore ça ! Je suis hyper excité par cette petite chienne en chaleur et la partie de mon cerveau qui n’est pas occupée à mon plaisir sexuel se demande si je dois me considérer comme lesbienne à ce moment précis, ou si je suis un hétéro en exil dans un corps qui ne lui appartient pas. Pendant que je m’occupe de son minou, elle me prodigue une fellation d’enfer, comme d’habitude. Euh… non, STOP, c’est pas possible, y a un problème là. Pourtant, je sens bien ses lèvres, autour de… C’est quoi ce truc ? Qu’est-ce qu’elle suce ?
Non, je n’ai aucune idée des dimensions de mon clitoris, je n’ai pas encore osé toucher ce que j’ai entre les jambes depuis ce matin. C’est vrai que si je dois vivre avec « ça » pendant six mois, il va bien falloir que je parte en exploration un moment donné, ne serait-ce que pour me branler… d’ailleurs, est-ce que j’arriverai à me faire du bien ? Bon, j’ai déjà vu pas mal de filles se caresser, je ferai comme elles. Oui, mais le porno et les camgirls c’est pas la réalité… Pour l’instant en tout cas Stef s’occupe de moi, qu’elle suce ma bite ou autre chose ne change rien si ce n’est que je sens monter dans mon bas-ventre une sensation inconnue. Je ne sais pas si ça me grattouille ou si ça me chatouille, mais ça me prend de plus en plus fort, jusqu’au moment où Stef et moi explosons simultanément, chacun arrosant l’autre de son jus intime.
Sans conviction, je goûte mon propre jus sur les lèvres de Stef. C’est pas mauvais du tout, en fait c’est même plutôt excitant une fois que j’arrive à oublier que c’est sorti de mon corps…
En fait, je sais très bien… Je viens de ressentir quelque chose de puissant, de dingue, un truc de ouf. J’ai l’impression d’avoir ouvert une porte avec plein de possibilités derrière, d’avoir trouvé le chemin d’une sexualité beaucoup plus riche que celle du mec que je suis… que j’ai été… mais merde, j’ai ma fierté. Je ne peux pas lui dire ouvertement que je suis plutôt excité par mon nouveau corps et que je me réjouis de l’expérimenter.
Merde, elle lit dans mes pensées, la Stef…
Je fonce dans sa chambre et fouille dans ses sous-vêtements.
Elle débarque et me trouve en train d’essayer d’accrocher un soutien-gorge dans mon dos. Morte de rire, évidemment :
Elle ouvre une armoire et me dégotte une minijupe noire et un top orange.
Je reste figé. Les règles ! Est-ce que je vais avoir mes règles, moi aussi ? C’est pas possible, pour ça il faut avoir un cycle, des ovules, je sais pas, un vrai corps de femme ! C’est pas parce que j’ai une fente entre les jambes que…
On prend la bagnole de Stef, qui fonce vers le centre commercial le plus proche.
Je me retrouve dans une boutique de lingerie à petit prix, un de ces magasins pour meufs dont je regarde la vitrine avec envie en passant devant, mais où je n’aurais jamais osé entrer, même accompagné. J’ai l’impression d’être un chien dans un jeu de quilles, mais ma présence ne choque personne, alors je joue le jeu et me prête aux prises de mesures et aux essayages successifs. Je sors avec un sac plein de merdiers en dentelles plus riquiqui les uns que les autres, le genre de trucs que j’aime bien voir sur une femme, mais que je ne suis pas trop sûr de vouloir porter.
On continue avec un magasin de fringues « normal », un où je suis déjà rentré. C’est plus facile, même si je n’approuve pas tous les choix de Stef. Deuxième sac de fringues… plus gros que le premier.
On termine « pour aujourd’hui » par une boutique de cosmétiques où Stef me force à acheter des tonnes de peinture à me foutre sur le visage à chaque fois que je sors ; des bijoux et autres fariboles ; et enfin, la cerise sur le gâteau, une bouteille de parfum… Troisième sac de courses. On va peut-être rentrer, maintenant ?
Évidemment, une fois arrivé sur le parking, j’ai besoin de pisser.
Stef me dépose chez moi avec mes sacs de fringues. Je n’ai même pas la force de ranger tout ça, je me fous à poil et me jette sur mon lit… épuisé. Je ferme les yeux pour tenter de faire une sieste avec toujours l’espoir que tout ça n’est qu’un rêve, que je vais me réveiller en retrouvant mon corps.
J’émerge à la fin de l’après-midi, affamé. Je n’ai pas rêvé, les sacs de fringues sont toujours là. Je commande une pizza et je m’assieds sur le canapé pour méditer longuement :
Le seul résultat de mes réflexions est que j’envoie un texto à mon chef :
« Me sens pas bien, viendrai pas travailler demain, te rappelle, Sasha ».
Ça me laisse une journée pour trouver une solution, même si d’après ce que Stef m’a appris, y a pas beaucoup d’espoir que les choses s’arrangent aussi vite.