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Temps de lecture estimé : 25 mn
28/06/21
Résumé:  Élise s’ouvre à son amie, elle découvre la douceur d’un corps de femme.
Critères:  ff fépilée init -lesbos
Auteur : Reveur73      Envoi mini-message

Série : La vie ordinaire, la vraie

Chapitre 09
Le saut dans le vide

Rappel des épisodes précédents :


Un matin d’automne :

Lou, jeune femme comblée par un mari charmant, aimant et des enfants adorables, profite d’une matinée ensoleillée au bord de sa piscine.

Quelques instants après son plaisir, la capitaine de gendarmerie Élise D. lui apprend le décès accidentel de son mari. Lou s’effondre.


La renaissance d’Élise :

Élise D., capitaine de gendarmerie, surprend son mari dans les bras d’une autre. Choquée, vexée, elle veut le reconquérir et met tout en œuvre pour retrouver ses bras qu’elle avait oubliés.


Élise renaît pour elle, et les siens :

Élise D. tente de s’expliquer auprès de son mari. Trop tard, il la quitte, lassé de trop de distance et d’indifférence. D’un tempérament dur, retenant ses échecs comme des leçons de vies, elle s’engage dans un changement profond de sa vie. Ce sera dur, sans doute long, mais elle veut se faire aider.


Des sensations bizarres :

Élise D. poursuit son évolution, elle se bat contre elle-même. Elle découvre une partie d’elle-même qui la surprend, mais elle veut savoir qui elle est, comprendre ce qu’elle ressent.


Une chaude soirée d’été :

Lou et Pierre profitent d’une de leur dernière soirée avant le retour des jumeaux, et leurs vacances familiales.


Élise se découvre :

Avec l’aide de son Psy, Élise a mis le doigt sur les raisons de son blocage envers la sexualité. Elle a compris, peut-être une des raisons qui a bloqué le développement de sa personnalité sexuelle. Elle décide de poursuivre son analyse, et vit un moment hors du temps chez son esthéticienne.


Élise franchit un cap :

Élise poursuit son apprentissage de la vie de célibataire. Elle fait des connaissances par le biais du sport, et ouvre son cœur à son ex-mari. Elle prend totalement conscience de son évolution sexuelle.


Les premiers pas

Élise prend du plaisir dans le sport. Elle prend aussi grand soin de ses enfants, qui semblent en fait très à l’aise avec leur corps. Ils ne semblent pas souffrir de la séparation de leurs parents. Elle pratique la course à pied avec un petit groupe d’ami. Dont Svetlana, jeune femme d’origine russe, divorcée, avec laquelle elle passe une soirée qui finit par une situation perturbante.






vendredi 25 mai 2018, suite de la soirée


Allongée contre le ventre chaud et doux de Svetlana, je prends une grande inspiration.



Elle sait trouver les mots pour dédramatiser…



Point de vue de Svetlana


Élise prend une grande inspiration et commence son récit. Je sens sa voix tremblante d’émotion, alors, pour lui faire comprendre qu’elle peut me faire confiance, je lui caresse doucement les bras et pose un baiser sur sa tête. Je me sens comme une mère que je n’ai jamais été. On doit pourtant avoir à peu près le même âge. Mais je sens qu’elle a besoin d’être réconfortée, rassurée. Alors je la materne.


Ces cheveux sentent bon, sa peau est douce et tiède. Je suis bien.


Sans forcément rentrer dans les détails, elle me raconte tout : son divorce, la manière dont elle a découvert que son mari s’en était allé, son analyse, ses efforts pour rechercher les raisons de son attitude à elle, de son manque d’enthousiasme dans les rapports physiques avec son mari, de sa fuite lors des discussions avec lui, son engagement dans son métier, sa carrière militaire. Puis elle s’interrompt.



Je resserre mon étreinte autour de ses bras pour lui faire comprendre que je ne la lâcherai pas. Je veux qu’elle comprenne que je suis aussi nue qu’elle et que le contact de nos corps à ce moment est symbolique pour notre communion. Nous n’avons rien à nous cacher. Je la sens frémir sous cette caresse.


Là, elle se lance, elle me raconte son enfance, son adolescence, le choc reçu par les paroles de ses parents, à propos de l’ami de son frère, son éveil depuis sa séparation. Elle cherche les mots justes pour me dire comment elle pose son regard différemment sur les femmes depuis deux ans maintenant. Marie et son massage diabolique, la silhouette de Lou dans sa boutique. Puis son regard sur moi.


À ces paroles, je me sens fondre de tendresse pour cette femme, qui se découvre. Pour cette femme qui me confie son secret. Elle me dit que je suis la première à qui elle parle de cette nouvelle vision de la vie qu’elle a comprise pour elle. L’éclosion de sa personnalité nouvelle. Je me rends compte alors du poids de ses paroles avant son aveu. La force et la volonté qu’elle a dû déployer pour ainsi lâcher le trop-plein de son secret devenu impossible à ne pas partager.


Je ressens le besoin de la serrer encore plus contre moi. Je ne peux retenir mes doigts qui caressent ses bras alors que j’enserre son corps plus fort. L’émotion me gagne, elle est poignante de sincérité. Je suis presque honteuse de la réflexion que je me suis faite plus tôt en pensant aux câlins que je lui ferais bien.



Point de vue d’Élise.


Je sens Svetlana me serrer fort contre elle lorsque je lui parle de mon ressenti pour les femmes. Elle écrase mes bras contre ma poitrine et je sens ses doigts caresser doucement mes avant-bras… frissons dans tout le corps… j’aime cette étreinte… j’aime cette chaleur qu’elle me transmet. Je me lance encore plus dans mes confidences. Je dois le faire et tant pis pour les conséquences, je dois lui expliquer mon état de ce soir…



Ma gorge me brûle à chacune de mes paroles. Je sens une goutte froide couler dans mon cou.



Mais elle me serre pour m’en empêcher.



Je sens les larmes de Svetlana couler contre mon cou, cela me fait frissonner…



Surprise, elle relâche un peu son étreinte et je me retourne, spontanément, elle cache son visage dans son épaule gauche. Hey Svetlana…



Sa voix vibre sous l’émotion qui la touche. Dans le mouvement que je fais pour me retourner, sa cuisse droite vient se poser sur les miennes, jointes, et sa cuisse gauche est appuyée sur le dossier de la balancelle. Sa vulve se retrouve très proche de ma hanche. Zen…


J’approche ma main de sa joue. J’essuie ses larmes avec mon pouce… Elle est toute fraîche, ses yeux se ferment et elle tressaille sous ma caresse.



Sa tête se penche sur le côté, coinçant mes doigts entre sa joue et son épaule. D’un mouvement de tête, elle accentue ce contact. Caressant la paume de ma main avec sa joue.


Un silence pesant nous entoure. Mon pouce balaie toujours sa joue alors que ses larmes ont séché. Elle dépose un baiser dans le creux de ma main. Mon cœur bat à un rythme incroyable, plus fort que pendant notre footing.



Je suis un peu déçue de cette demande. Je vais devoir me séparer d’elle, m’éloigner de ce corps qui me donne chaud, qui me procure un bien être inconnu jusqu’à aujourd’hui. D’aussi loin que je me souvienne, même avec Jean au début de notre mariage, je n’ai jamais ressenti un tel bien-être contre le corps d’une autre personne. Pourtant je ne ressens pas de sentiment particulier pour Svetlana, juste un bien-être corporel… mais quelle sensation !



Ma main est toujours sous sa joue, elle ne semble pas vouloir la libérer.



Elle redresse sa tête pour libérer ma main, mais avant que je n’aie le temps de la retirer, elle plaque sa bouche dans le creux de ma main et y dépose un bisou d’une tendresse telle je n’en ai encore jamais connu. Sa bouche est une ventouse, ses lèvres adhèrent à ma peau, le bout de sa langue vient juste effleurer mon épiderme. Tout mon bras est pris de frissons que je ne peux cacher…



Me lever de cette balancelle me donne l’impression de m’arracher d’elle. Je me sentais soudée à elle. L’éloignement de cette douceur miraculeuse est une douleur, ma peau est déjà en manque. Mais elle ne lâche pas ma min, elle se lève dans le même mouvement que moi.



Chacun de nos mots est à peine audible, comme si nous ne voulions pas briser le silence de cette douce nuit de printemps. Nous nous levons ensemble, et elle ne lâche pas ma main. Nous marchons lentement côte à côte vers la table encore encombrée des restes de notre repas.


Je sers un verre d’eau à Svetlana.




Point de vue de Svetlana


Je regarde Élise se diriger vers la cuisine. Quelle femme incroyable… son histoire m’a bluffée ! Se rendre compte à 39 ans que l’on est homosexuelle. Le dire comme cela en toute franchise. Est-elle certaine de ce qu’elle ressent ? Comment peut-elle affirmer cela sans avoir fait ce dernier pas ?


Personnellement, je me suis très vite rendu compte de mon attirance pour les deux sexes. Il y a longtemps que je ne doute plus de cela. Elle semble si perdue dans sa quête d’apaisement avec elle-même. Je ne voudrais pas qu’elle ait des sentiments pour moi. Faire l’amour avec une fille, oui j’adore ! Mais vivre avec une fille, non, jamais… Je ne me vois absolument pas en couple avec une nana. Je crois que cela ne collerait pas… Ce côté de moi est purement sexuel. Plongée dans ma réflexion, j’empile nos assiettes, nos couverts ainsi que les petits bols qui nous servirent pour cette rafraîchissante soupe de fraise à la menthe. Je suis contente de moi, j’avais bien réussi l’équilibre sucré, acidulé de la menthe.


Élise nous a préparé un repas superbe, ces crevettes et Saint-Jacques, flambées sur la plancha… Ouhaa ! Un délice, parfaitement grillées et moelleuses. Cette soirée était parfaite, non… est parfaite ! Maintenant, il faut gérer tout ce sac qui a été vidé. Le gérer avec délicatesse…


Je me dirige vers la cuisine avec la vaisselle que j’ai ramassée sur la table. Élise est occupée à nous préparer les cafés. Je dépose le tout dans l’évier.



Je lui réponds du tac au tac



Son sourire est admirable, ses yeux verts sont brillants d’émotion. Alors que je me relève pour attraper les couverts et les mettre dans le bac, nous nous retrouvons face à face. Tout en douceur, elle vient m’enlacer et me serre contre elle. Sa tête dans le creux de mon épaule elle me dit :



Dans un même mouvement, nous nous séparons pour reprendre nos activités réciproques.


Un autre aller-retour sur la terrasse me permet de ramener tout le reste du matériel. Élise me suit avec une lingette pour retirer les dernières traces sur la table.

Pendant que la machine finit de faire couler nos cafés, nous rangeons l’essentiel.



Élise s’empare des deux tasses et nous retournons tranquillement sur la terrasse… toujours nues, et bien d’être ainsi, car la température de cette fin mai est vraiment superbe, il est presque 23 heures et encore 24 °C sont affichés sur le thermomètre extérieur.



Je n’ose pas lui dire que je reprendrais bien notre place sur la balancelle. Mais j’ai peur que cela soit trop direct.



En disant cela, je sens mon cœur accélérer, parce que demain matin, je sais déjà que je vais la revoir, et cela me fait énormément plaisir de penser à cela à cet instant, parce que je sens notre amitié prendre un virage… lequel ? Je ne sais pas, mais un virage c’est sûr.



Notre rire à toutes les deux résonne dans le silence de la nuit. Ce quartier est vraiment calme. Il faut dire que Nyons est une ville très calme, la vie y est agréable…


Nous savourons notre café, c’est bon un café après un bon repas, cela clôture le repas, de manière symbolique.



Aussitôt, je regrette le ton sec qui est sorti en voyant la stupeur dans son regard. Merde, je ne voulais pas, il faut corriger vite. Prendre un ton plus doux, vite, vite, avec la voix très calme et chaleureuse je reprends.



En lui disant cela, j’ai posé ma tasse vide et allongé mes mains sur la table pour les tendre vers les siennes. Elle accepte ce geste et prend mes mains.




Point de vue d’Élise


Un sourire sûrement béat doit illuminer mon visage. Ce qui me rassure, c’est que je vois le même sur le visage de Svetlana. En lui prenant une main qu’elle avait approchée des miennes par-dessus la table, je me lève d’un bon. J’avale la dernière goutte de café restée au fond de ma tasse. C’est celle que je préfère, elle a refroidi et le parfum du café est concentré dans cette ultime goutte. Je prends ses deux mains et contourne cette table pour aller m’étendre sur cette balancelle qui va de nouveau être le témoin du rapprochement de nos deux corps. Je m’installe en travers de ce siège confortable, le dos contre l’accoudoir, la cuisse gauche contre le dossier et la droite restée dans le vide du siège. Mes cuisses sont ainsi grandes ouvertes, comme les siennes quelques minutes plus tôt. Je ressens une fierté supplémentaire de prendre cette position indécente face à elle. Elle s’allonge entre mes cuisses. Mais elle ne croise pas ses mains sur sa poitrine. Elle les pose sur mes cuisses qu’elle prend pour les rabattre sur elle, mes pieds viennent naturellement se rejoindre au milieu de ses jambes, à quelques centimètres de son entrecuisse.


Du coup, je n’ose pas rabattre mes mains sur son corps, elles viennent atterrir sur ses bras.


Elle commence donc son récit, comme je l’ai fait : son enfance en Russie, ses études scientifiques d’ingénieur, sa famille issue de la classe ouvrière, avec peu de revenus. Son métier d’ingénieur, lui aussi peu rémunéré contrairement à ce que l’on pourrait croire malgré l’essor de la Russie. Son salaire, son environnement de vie n’ont pas fait le poids face à l’amour qu’elle portait à son ex-mari pour le suivre en France et se marier avec lui. Elle parle couramment trois langues, le russe, le français et l’anglais. Elle avait aussi quelques notions de Japonais, mais elle ne pratique plus depuis trop longtemps.


En France, après beaucoup de recherche d’emploi, elle finalement décidée de se lancer dans un tout autre métier basé sur la communication et l’organisation. Cela a commencé localement puis l’activité s’est étendue petit à petit.


Au fur et à mesure de son récit, ses mains se promènent sur mes jambes. Elles forment des arabesques qui sont d’une douceur particulière à la fois appuyées, mais caressantes, voluptueuses. Je sens mes mains s’animer elles aussi. Elles remontent le long de ses bras, s’égarent parfois sur ses épaules. Puis, comme je l’ai fait, elle aborde un aspect plus personnel d’elle. Elle me parle de son adolescence, les rapports avec les garçons qu’elle a eus assez tard, comme moi, et sa découverte simultanée des relations homosexuelles avec une amie. Mais en Russie, à cette époque, l’homosexualité était taboue. Si les idées ont évoluées à ce sujet, aujourd’hui, depuis 2013, la loi réprime clairement cette déviance. Donc elle a vécu cela dans le silence total avec quelques expériences avec des amies proches, mais toujours cachées, y compris de sa famille.


En France avec son mari, elle n’a pas eu l’occasion de rencontrer des femmes, après son divorce, mais à l’occasion de fêtes dont on lui confiait l’organisation.


Pendant son récit que j’écoute avec attention, mes mains prennent de l’assurance, elles s’aventurent maintenant sur son abdomen. Ces cheveux blonds et fins sont tout contre mon visage, j’aime son parfum sucré. Ces filaments blonds me chatouillent le nez. Des frissons parcourent mon corps, je suis obligée de bouger la tête, elle bouge la sienne dans mon cou.


Elle s’est tue. Mais le silence n’est pas pesant, nous sommes bien, nous profitons de ces instants doux partagés. Nue l’une contre l’autre. Ses mains caressent maintenant vraiment mes jambes, elles se promènent lentement de mes pieds à mes cuisses. Elles enveloppent mes mollets et les massent… c’est bon.


Moi plus timide, je remonte mes paumes vers son visage et l’enveloppe d’une caresse. Ses joues sont fraîches, je sens ses paupières se fermer lorsque j’arrive sur elles. Elle se détend totalement, je sens son dos s’alourdir contre mon pubis. Je sens son souffle tout contre mes doigts descendus sur ses lèvres entrouvertes.


Je me sens tellement bien dans ses bras. Cette femme me fait tellement envie, je voudrais qu’elle soit ma première femme. Ces pensées qui envahissent mon esprit d’un coup me donnent un frisson dans tout le corps. Je tressaille.



Dans un souffle, alors que je sens ses lèvres déposer un baiser sur ma main.



Pendant que je lui dis cela, ses mains sont remontées sur les miennes, les prennent pour les appuyer sur sa bouche. La chaleur de son souffle sur ma peau me détend, me transporte. Je me sens excitée comme je ne l’ai jamais été. D’un coup, mon corps est pris de tremblements, je contracte tout mon corps pour lutter contre, mais rien n’y fait. Svetlana le sent :



Ces mains accentuent la pression sur les miennes. Je sens ses lèvres chaudes, humides aspirer ma peau. Ses dents mordillent ma chair. Concentrée sur ma respiration, mes tremblements se calment peu à peu. Je sens une douce chaleur m’envahir doucement.



Point de vue de Svetlana


Élise me veut, Élise veut que je sois sa première femme. Je suis émue par cette demande. Je suis même bouleversée. Il faut que je sois à la hauteur. Il faut que je fasse honneur à sa requête.

Je veux, je dois prendre mon temps, notre temps. Elle devra se rappeler de cette nuit comme d’une merveille, une éclosion… Sa première fois.

Je sens son corps trembler. Son excitation est tellement forte, il y a tellement d’émotion en elle.



Je presse ses mains contre ma bouche, je veux qu’elle sente toute la tendresse que j’ai à lui offrir. Cela ne devra pas être une baise, mais un moment d’une beauté, d’une sensualité inouïe. J’aspire ses paumes pour faire ventouse avec ma bouche. Je mordille la base de son pouce. Sa peau est douce, sa chair est ferme.



Ses tremblements se calment peu à peu. Pour détourner son attention, je fais descendre sa main sur mon cou, je guide ses caresses. Il faut qu’elle comprenne toute la confiance qu’elle peut avoir en moi.



Ses tremblements sont maintenant apaisés. Ce moment est beau pour moi, merveilleux. Elle n’imagine même pas à quel point ce cadeau qu’elle me fait est précieux pour moi.


Je guide une de ses mains dans mon cou, je la glisse vers mon oreille, je sais que je suis très sensible au niveau de la base de l’oreille. Ses doigts sont légers, elle me laisse totalement la diriger. Je ne sens que la caresse d’une plume sur ma peau. Ma sensibilité me trahit, un gros frisson secoue mon corps.



Pont de vue d’Élise


Je sens un frisson la secouer, je souris, elle aussi est hyper sensible sous les oreilles. Mes mains poursuivent leur descente, accompagnées des siennes. Ses épaules nous accueillent, puis ses bras, ses coudes. Elle guide ma visite, elle se donne à moi comme elle me l’a dit.



Je le lui embrasse, je le mordille doucement, sans le marquer. Je n’ai jamais aimé que Jean me fasse des suçons. Je trouve ces marques disgracieuses… Pourquoi marquer les gens que l’on aime ? Rien n’est plus beau que l’amour, mais l’amour n’a pas besoin d’être démonstratif ou de marquer un territoire.


Elle poursuit, remonte vers ses épaules, ses clavicules saillantes, fines. Son thorax maintenant défile sous mes doigts que je veux faire les plus légers possibles. Ma caresse doit lui donner la chair de poule, et la réchauffer en même temps.


Elle pousse mes mains vers ses seins. Ô, mon Dieu, je vais toucher les seins d’une autre femme, nouvelle vague d’émotion et de tremblements.



Je couine, pour maîtriser ces vibrations de mon corps, il faut que je souffle, que je vide les émotions de ma tête. Que j’éteigne toutes ses images érotiques et sensuelles qui défilent dans mes yeux clos. concentre-toi sur ce que tu fais me dit la petite voix de ma conscience, concentre-toi et relaxe-toi, rien n’est grave, rien ne doit te faire peur. Svet t’a dit qu’elle le voulait elle aussi, alors, pas de crainte….


Ohoooo, mes mains sont maintenant posées sur ses seins… Quelle sensation… Elle appuie doucement mes doigts sur ses accueillantes douceurs, moelleuses à souhait. Je les sens épouser la forme que mes doigts leur impriment. Je souffle en profondeur pour gérer l’émotion qui me submerge. Vingt ans que ce désir était enfoui au fond de moi, et là je le réalise.


Ohoooohhh, mon ventre ondule sous le dos de Svetlana, une boule de feu prend naissance lentement au creux de mon abdomen. Alors que je la caresse, elle gémit doucement.



Elle descend ma main sur son ventre avec délicatesse. Laisse l’autre seule sur ses seins. Je ne tremble plus, je suis extrêmement bien. Je baigne dans un bonheur inexprimable. Ma main poursuit son voyage. Je sens son nombril passer, puis le renflement de son pubis. Là, elle ralentit, sa main veut me faire sentir que j’approche… que j’approche d’une source que jamais je n’ai visitée chez une autre. Je me laisse guider, dans la confiance la plus totale. Avec une lenteur mesurée, elle pose le bout de mon index sur son clitoris. Il est gonflé, gorgé de sang, empli de désir. Elle joint mon majeur et mes deux doigts sont guidés le long de cette fente secrète. Ses lèvres s’écartent sous la pression délicate. Les pétales de cette fleur s’ouvrent. Elle est trempée, ô, mon Dieu, cette femme est trempée de me sentir la caresser. Un bonheur, immense ? Universel ? m’emplit soudain. Ma main restée sur son sein se crispe sur son téton bandé, dur. Je sens son sein durcir sous l’effet de l’excitation que provoque ma caresse.



Cette phrase est dite dans un gémissement, je sens son bassin onduler au creux de mes cuisses. Je masturbe une femme pour la première fois et elle aime cela. Je me sens forte, mais je suis aussi très intimidée. Ces deux notions opposées me mettent dans un état d’excitation encore plus fort… Est-ce seulement possible ?


Les mouvements de son bassin poussent son sexe contre mes doigts. Je sens son antre qui m’aspire. Je la pénètre malgré moi, deux doigts puis un troisième se faufilent dans cette vallée lubrifiée, dans ce bain de nectar odorant. Ses mains ont maintenant laissé les miennes. Elle parcourt mes cuisses et mes jambes qui, seules, lui sont accessibles dans notre position. Moi je peux avoir accès à tout le haut de son corps. Elle pousse sur ses jambes pour remonter son corps et me donner l’accès plus profond à son sexe gourmand de mes doigts.


J’abandonne son sein et descends avec lenteur en zigzaguant sur son ventre vers son clitoris. Je ne veux pas y descendre directement, je glisse sur le côté de sa vulve. Comme je le fais pour moi. Mes doigts cajolent cette peau si fine dans le creux de l’aine. J’étire son sexe, le parcours sur toute sa longueur. Je glisse en elle avec tendresse. Sa cyprine abondante lubrifie l’entrée de cette grotte d’amour. Cette fontaine de plaisir ruisselle, imprègne mes doigts qui remontent taquiner son clitoris gonflé. Je sens ce bourgeon sensible réagir. Svetlana pousse son bassin en avant pour accentuer la pression sur cette perle nerveuse. Son vagin appelle une pénétration plus profonde de mes doigts. Je caresse cet intérieur nacré, velouté, la douceur de son intimité est incroyable. Mes doigts jouent en elle et s’engouffrent aussi loin que ma position le leur permet, s’écartent, se crochètent pour masser la paroi de cet écrin soyeux.


Mon autre main s’active sur son clitoris. Deux de mes doigts le font rouler, le pressent, le câlinent, le relâchent puis de nouveau le torturent avec une bienveillance amicale. Je lui fais ce que j’aime me faire depuis quelque temps, depuis que je me suis découverte.


Je sens ses hanches onduler de plus en plus fort. Ses fesses appuient sur mon pubis. Une sensation diffuse prend naissance au creux de mon ventre. C’est bon de se sentir bien, d’être en harmonie. Je ne me souviens pas avoir eu envie de faire jouir Jean comme j’ai envie de faire jouir Svetlana.


Si elle est comme moi, elle adorera que je la fasse patienter, que je la fasse languir. Je sens ses mains se crisper sur mes cuisses. Je sens sa tête appuyer contre mon épaule et mon cou. Je sens son souffle tout près de ma joue. J’imagine la tension monter en elle, cette boule de feu qui grandit en elle. Je veux agacer toutes ses zones érogènes. Je veux les allumer comme on allume les mèches plus ou moins lentes d’un feu d’artifice. Les mouvements de son bassin deviennent plus puissants, plus désordonnés. Ces halètements se transforment en gémissements, en grognements. Ces doigts sont maintenant plantés dans la chair de mes cuisses, crispés sur elles comme un noyé se cramponne à la bouée qu’on lui lance. Elle est tendue comme la corde d’un arc que l’on bande pour décocher sa flèche. Elle semble se tendre encore et encore pour expulser le plaisir qui grandit en elle. Ses fesses ont décollé de mon entrejambe, elle pousse sur ses jambes et se cambre en prenant appui sur mon épaule. J’ai de plus en plus de mal à maîtriser mes mouvements, j’oublie mes bons principes, et je m’acharne sur et dans son sexe pour lui offrir ce plaisir qu’elle appelle de tout son corps.


Elle enfouit sa bouche dans mon cou qu’elle embrasse, qu’elle mordille, alors que j’appuie une ultime fois sur son bourgeon bandé, alors que mes doigts plongent au plus profond de son vagin détrempé, ruisselant elle part dans les mouvements désordonnés que lui impose sa jouissance. Elle étouffe un cri dans mon cou alors qu’explose son orgasme. L’orgasme que je viens de lui donner ! L’orgasme que je viens pour la première fois de ma vie d’offrir à une femme.


Je poursuis lentement mes caresses au sein de son sexe. Je cajole ses lèvres, chaque passage de mes doigts sur son clitoris la fait réagir tellement ce bourgeon nerveux est encore sensible. Je sens un sourire béat se dessiner sur mes lèvres. Mon amante, oui ! Je peux dire cela ! Mon amante respire profondément, cherchant son souffle après cet orgasme qui semble l’avoir emportée.



Point de vue de Svetlana


Ses doigts sont enfouis en moi, elle joue avec mon sexe comme un musicien joue de son instrument. Ces gestes sont simples, mais d’une efficacité redoutable. Je lui laisse toute liberté. Alors que je voudrais prolonger l’instant, je commets l’erreur de penser à cette première fois qu’elle vit avec moi. Je suis tellement fière de cela, je suis tellement excitée par cela que d’un coup, sans que je ne contrôle rien un orgasme fulgurant me terrasse. Je sens mon corps monter prenant appui sur son cou et sur mes jambes, tendu comme un arc. Je jouis, j’étouffe un cri dans son cou, mais je ne peux retenir ce grognement venu de ma gorge, ce râle d’extase témoin de la puissance du plaisir qu’Élise vient de m’offrir. Chaque passage de ses doigts sur mon sexe hyper sensible me fait réagir, m’envoie comme une décharge électrique dans tout le corps.


Je me détends contre elle, je reviens à moi au contact de son corps tiède. Je sens sa vulve humide dans le bas de mon dos.



Je me retourne du mieux que je peux. Je veux lui montrer ma reconnaissance en lui donnant un baiser. Mes lèvres se posent sur son cou, et remontent, du mieux qu’elles peuvent, vers sa bouche…



Pont de vue d’Élise


Je sens sa bouche remonter lentement le long de mon cou. Ses lèvres tendres, douces, chaudes me donnent des frissons dans tout le corps. Je relâche mes mains à contrecœur pour la laisser se retourner. Quel bonheur de sentir ces deux petits bourrelets délicats voleter sur ma peau ! Je les sens s’approcher de ma bouche. Je n’ose pas bouger. Puis d’un coup, je les sens atterrir là sur mes lèvres. Ce sont deux papillons qui viennent butiner ma bouche, avec sensualité, tout en douceur, juste un frôlement.


Ses mains viennent encadrer mon visage, caressent mes joues. Quelle douceur ! Son nez touche le mien. Je le sens tout frais. Son souffle m’enivre.


Mes mains s’aventurent dans son cou, sur ses épaules, descendent le long de son dos, sur ses hanches. Sa peau est encore plus douce que tout à l’heure.


Soudain, je sens sa langue, pointue, humide. Juste le bout de ce muscle taquin vient me caresser les lèvres. C’est une sensation bizarre de sentir cette petite langue venir à moi, je sens qu’elle veut entrer en moi. Ma bouche s’ouvre, l’accueille. C’est magique ! Ce premier baiser à une femme est tellement différent de ce que j’ai en mémoire de nos échanges avec Jean. Tout est plus petit sa langue, sa bouche, sa tête, son corps. Tout est plus doux, tout est plus tendre, plus délicat. Plus féminin ! C’est cela, plus féminin ? J’adore cela. Je la serre fort dans mes bras, je me sens bien, je me sens heureuse, détendue. Je ne veux pas que cela s’arrête. Nos bouches s’ouvrent en grand, nos dents se touchent lors de notre baiser devenu passionné.


Au bout de quelques minutes de baisers ardents, nous reprenons notre souffle, front contre front, haletantes. Ses yeux brillent de plaisir. Je dois être dans le même état. Elle couvre mes joues de petits bécots tout doux et affectueux.



Je lui prends la main et l’entraîne vers ma chambre ! Je suis heureuse ! Je plane !